Deux autres instruments reprennent substantiellement la portée de ces deux
principes tout en défendant des droits humains spécifiques propres aux femmes
et aux enfants. Ce sont primo, la Convention Internationale des droits de
l’Enfant par laquelle: « Les Etats parties reconnaissent à tout enfant le droit de
bénéficier de la sécurité sociale, y compris les assurances sociales, et prennent
les mesures nécessaires pour assurer la pleine réalisation de ce droit en
conformité avec leur législation nationale » (Article 26).
Secundo, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination
contre les femmes. Elle reconnaît : « le droit à la sécurité sociale, notamment
aux prestations de retraite, de chômage, de maladie, d’invalidité et de vieillesse
ou pour toute autre perte de capacité de travail, ainsi que le droit à des congés
payés (…) le droit à la protection de la santé et à la sécurité des conditions de
travail, y compris la sauvegarde de la fonction de reproduction. » (Article 11).
Cadre juridique national
Toutes ces dispositions du droit international relatives à la sécurité et à la
protection sociale ont inspiré la Loi fondamentale Gabonaise dans son article 1er,
alinéa 8 et permis au législateur de concevoir la Loi N°6/75 du 25 novembre
1975 portant Code de sécurité sociale et l’Ordonnance N°0022/PR/2007 du 21
août 2007 instituant un régime obligatoire d’assurance maladie.
Pour consolider l’ancrage social de la politique gouvernementale, un Ministère de
la Prévoyance Sociale et de la Solidarité Nationale a été créé en 2014 en lieu et
place du Ministère de la famille et des Affaires sociales. Au-delà du changement
sémantique, la nouvelle dénomination du ministère en charge de la mise en œuvre
de la Protection sociale au Gabon revêt pour cette analyse un double intérêt.
Le premier concerne la nécessité de réformer la structure historique la plus
ancienne, en l’occurrence, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) dont
la création date des années 70. Véritable bras séculier de la politique sociale du
Gouvernement, la CNSS avait besoin d’une réforme capable d’impulser en son
sein les adaptations nécessaires dans un environnement globalisé caractérisé
principalement par une économie en récession, un chômage élevé et le
vieillissement de la population active. De façon concrète, par décision du Conseil
des Ministres, en novembre 2009, les compétences de la CNSS en matière de
prestations de santé et de maternité seront transférées à la Caisse Nationale