Démonstration. Notons m= sup
F r(O)
u, et supposons que uprenne en un point de Oune
valeur strictement plus grande que m. Alors M= sup
O
u > m, et ce maximum est atteint
en un certain point P∈O. On déplace l’origine du repère jusqu’en P, ce qui ne change
rien quant à l’harmonicité de u. On considère alors l’application v:O→R2définie par :
∀(x, y)∈O, v(x, y) = u(x, y) + M−m
2d2(x2+y2),
où dest le diamètre de Opour la norme euclidienne. Alors v(0,0) = u(0,0) = M, et
d’autre part, on a :
∀(x, y)∈Fr(O), v(x, y)< m +M−m
2=M+m
2< M,
donc vatteint son maximum en un point de O. Pourtant, on a, sur O:
∆v(x, y) = ∆u(x, y)+2M−m
d2= 2M−m
d2>0,
mais une fonction atteignant son maximum en un point ne peut avoir aucune de ses
dérivées partielles strictement positive en ce point, d’où la contradiction recherchée.
Pour prouver l’assertion sur le minimum, on refait la démonstration avec la fonction
−u.
Une application harmonique a donc un comportement très particulier sur O. On déduit
de ce théorème l’unicité de la solution au problème de Dirichlet :
Corollaire 1.1.3. Il y a unicité de la solution au problème de Dirichlet.
Démonstration. Si u1et u2sont solutions d’un même problème de Dirichlet, alors on a
u1−u2≡0sur Fr(O). Le théorème précédent implique
∀(x, y)∈O, 0≤u1(x, y)−u2(x, y)≤0,
soit : ∀(x, y)∈O, u1(x, y) = u2(x, y).
Pour finir ce paragraphe, démontrons un lemme qui sera très utile pour la suite :
Lemme 1.1.4. Soit (un)une suite d’applications harmoniques sur Oet continues sur
F r(O). Si la suite (un)converge uniformément sur F r(O), alors elle converge unifor-
mément sur O.
Démonstration. Soit ε > 0. Appliquons le critère de Cauchy uniforme à la suite (un):
∃N∈N,∀p, q ∈N, p, q > N ⇒ ∀(x, y)∈Fr(O)|up(x, y)−uq(x, y)|< ε.
Mais les fonctions (un)sont toutes harmoniques, donc la fonction up−uqest également
harmonique pour tous entiers pet q:up−uqsatisfait le théorème du minimum et du
maximum, et on a :
∃N∈N,∀p, q ∈N, p, q > N ⇒ ∀(x, y)∈O|up(x, y)−uq(x, y)|< ε
ce qui prouve que la suite (un)converge uniformément sur O.
Ces quelques propriétés vont nous permettre de montrer l’existence d’une solution au
problème de Dirichlet pour un disque, le but étant ensuite de généraliser ceci à un ouvert
connexe borné possédant certaines propriétés topologiques.
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