Accompagner, intégrer des élèves présentant un trouble du spectre autistique: obstacles, défis et moyens Emery Roland, Lausanne, 17 août 2011 Plan de la présentation ● ● ● Enjeux: – Approche individuelle et/ou approche psychosociale: la CIF (Classification Internationale du Fonctionnement) – Entre exclusion, ségrégation, intégration et inclusion Obstacles: – Une comparaison entre DSM IV et PER (Plan d'étude romand) – Obstacles environnementaux: des postures qui s'opposent Moyens: – Moyens institutionnels et sociaux – Ressources humaines – Attitudes – Moyens pédagogiques et didactiques: projets individualisés Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) Ségrégation – intégration - inclusion L’intégration n’est pas sans poser question. L’idée même infère une ambiguïté qui renforce ce qu’elle prétendait combattre : l’exclusion. Elle désigne en effet une « population à intégrer » et l’opération ne va pas sans coup de force d’ailleurs. Est-il possible d’intimer l’intégration si, ni celui qui en est l’objet, ni le milieu à pénétrer ne sont prêts pour cette épreuve (37). Lapeyre, M. (2005). L'école inclusive peut-elle réussir là où l'intégration échoue? Reliance, 16 (2), 36-42. Une école inclusive. Un consensus croissant s’est donc installé, à l’échelle nationale et internationale, pour affirmer que tous les enfants devraient pouvoir recevoir une éducation de qualité dans l’école de leur quartier. Cette expression, « éducation de qualité », fait l’objet d’attention. Il est difficile d’accepter une éducation en milieu ordinaire sans être sûr que tous les élèves ont bien la possibilité réelle de communiquer, de participer, de faire entendre leur voix et de se sentir comme chez eux. L’adjectif « inclusive » qualifiant le mot « école » a été introduit pour souligner le fait que celle-ci doit accueillir tous les enfants et pourvoir à leurs besoins dans un climat d’acceptation et d’ouverture.(76) Wormnaes, S. & Crozier, M.-F. (2005). Vers l'inclusion des enfants en situation de handicap. Reliance, 16 (2), 75-83. Comparaison DSM4 / PER DSMIV PER (capacités transversales) Altération qualitative des interactions sociales. Collaboration Communication Altération qualitative de la communication Stratégies d'apprentissage Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités Pensée créatrice Démarche réflexive Comparaison DSM4 / PER PER (capacités transversales) DSMIV incapacité à établir des relations avec les pairs correspondant au niveau du développement accueillir l'autre avec ses caractéristiques reconnaître les intérêts et les besoins de l'autre échanger des points de vue Comparaison DSM4 / PER DSMIV retard ou absence totale de développement du langage parlé (sans tentative de compensation par d'autres modes de communication, comme le geste ou la mimique) chez les sujets maîtrisant assez le langage, incapacité marqué à engager ou soutenir une conversation avec autrui PER (capacités transversales) choisir et adapter un ou des langages pertinents en tenant compte de l'intention, du contexte et des destinataires respecter les règles et les conventions propres aux langages utilisés ajuster la communication en fonction de la réaction des destinataires Comparaison DSM4 / PER PER (capacités transversales) DSMIV adhésion apparemment inflexible à des habitudes ou à des rituels spécifiques et non fonctionnels tirer parti des changements accepter le risque et l'inconnu s'engager dans de nouvelles idées, de nouvelles voies et les exploiter Projets éducatifs individualisés ● Distinguer projet global / projet pédago-éducatif ● Travail en équipe ● Participation des parents ● S'appuyer sur des évaluations spécialisées (PEP3) ● Se donner les moyens d'observer et d'évaluer (régulièrement) ● ● S'appuyer sur les forces (compétences les plus adéquates- en émergence) mais ne pas négliger les faiblesses Bien distinguer dans le projet les dimensions de: – Compétences les plus adéquates – Compétences à promouvoir – Moyens mis en oeuvre (projet de scolarisation) – Le projet de scolarité (organisation des espaces et des temps de l'accompagnement) Projets éducatifs individualisés ● Considérer l'ensemble des dimensions développementales: – Autonomie personnelle (habillage, hygiène, alimentation, déplacement) – Compétences sensorimotrices (motricité globale, motricité fine, coordination oeil-main, perception) – compétences psychosociale (communication, socialisation, relation aux pairs, relations aux adultes, rapport à soi, expression émotionnelle) – jeux et loisirs (temps libres-récréation, jeux symboliques, récréation) – compétences cognitives (imitation, raisonnement-planificationmémoire, repérage spatio-temporel, capacité d'attention, autonomie face à l'activité) – savoirs et savoirs-faire spécifiques (expression orale, compréhension orale, expression écrite, compréhension écrite, outils mathématiques, outils graphiques, tris et appariements, arts: peinture et coloriage, musique) Bibliographie Gardou, C. (2006). Mettre en oeuvre l'inclusion scolaire, les voies de la mutation. Reliance, 22 (4)- 91-98. Hameury, L., Mollet, M., Massé, S. & Barthélémy, C. (2006). Scolariser l'enfant autiste: objectifs et finalités. Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, 54, -378. Philip, C. (2010). Les troubles envahissants du développement. In: B.Egron (sous la direction). Scolariser les élèves handicapés mentaux ou psychiques. Nord- Pas de Calais: CRDP. Scolariser les élèves autistes. Collection Repères Handicap (2009). Paris: SCEREN