
Cours n°16 
 
 
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Auteurs : Harry SOKOL 
maintenant bien codifié : en cas de RCH non connue, dès le diagnostic de CSP porté, il est 
recommandé de réaliser systématiquement une coloscopie avec des biopsies étagées, même si la 
muqueuse est macroscopiquement normale. Lorsque la RCH est connue, un programme de 
surveillance comportant une coloscopie annuelle doit débuter au moment du diagnostic de la CSP. 
Après transplantation hépatique pour CSP, les risques de dysplasie colique et de CRC restent élevés 
(multipliés par 4), ce qui justifie le maintien de la coloscopie annuelle de surveillance. 
 
I-1-1-5. Age de début  
Le jeune âge du malade au diagnostic constitue un facteur de risque plus discuté, peut-être pas 
indépendant de la durée d’évolution (ECCO Statement 9C : Patients with early onset of disease 
(age<20 years at onset of disease) […] may have a particulary increased risk (EL2)). Il n’y a 
actuellement pas d’argument pour débuter chez les enfants la surveillance endoscopique avant 8 ans 
d’évolution de la maladie. Le dépistage et la surveillance restent guidés comme chez l’adulte par le 
siège et la durée d’évolution de la maladie plus que par l’âge au diagnostic. 
 
I-1-1-6. Sévérité de l’inflammation 
Des études anciennes ont suggéré qu’une inflammation colique sévère ou chronique jouait un rôle dans 
le développement du cancer. Toutefois, l’absence de risque accru de CRC dans la proctite et la 
proctosigmoïdite, même lorsque l’inflammation est chronique et sévère va à l’encontre cette hypothèse. 
Une étude cas-témoin réalisée au St Mark’s hospital a cependant confirmé que l’inflammation 
histologique active constituait un facteur de risque indépendant de CRC. Le mécanisme 
physiopathologique reste discuté. L’effet délétère de l’inflammation chronique semble indirectement 
confirmé par le pouvoir protecteur potentiel de certains médicaments utilisés dans le contrôle de 
l’inflammation des MICI, en particulier les dérivés salicylés. 
 
I-1-1-6 Autres facteurs 
D’autres facteurs ont aussi été évoqués. L’iléite de reflux (backwash ileitis), entité dont l’existence 
propre demeure controversée, pourrait être un facteur de risque indépendant de CRC sur RCH. Les 
données demandent à être confirmées avant de pouvoir être prise en compte. La présence de pseudo-
polypes  pourrait être un facteur de risque (ils ne seraient en fait que le reflet de la sévérité de 
l’inflammation.). L’hyperhomocystéinémie et la carence en folates pourraient également constituer des 
facteurs de risque mais qui doivent encore être confirmés. 
. 
I-1-2 Facteurs protecteurs de cancer colorectal (Tableau II) 
I-1-2-1 Dérivés salicylés 
Les salicylés (5-ASA), qui constituent encore le traitement de première ligne des poussées minimes à 
modérées des MICI, pourraient avoir en plus un effet sur la prévention du cancer colique. Ainsi, une 
méta-analyse publiée en 2005 a repris 9 études rétrospectives (3 études de cohorte et 6 études cas 
témoin) ayant évalué chez 1932 patients, l’effet des salicylates sur le risque de dysplasie et de CRC sur 
RCH. Dans cette méta-analyse le risque de développer un CRC était réduit chez les malades sous 
salicylés (OR : 0,51 ; IC 95% = (0,37-0,69)), ce qui correspond à une réduction de risque de 49%. Cet 
effet protecteur n’était en revanche pas observé pour la dysplasie (OR : 1,18 ; IC 95% = (0,41-3,43)). 
Une dose de salicylé, d’au moins 1,2 g/j prise régulièrement pendant une période d’au moins 2 ans était 
associée dans cette méta-analyse à cet effet chémopréventif. Le mécanisme d’action des salicylés 
reste discuté. Ces résultats on récemment été confirmés dans l’étude française Cesame. Plusieurs 
mécanismes ont été évoqués, en particulier la modulation de la production de cytokines inflammatoires, 
l’inhibition de la cyclo-oxygénase, l’inhibition de la production de radicaux oxydatifs, de prosatglandines 
et de leucotriènes. Les travaux de l’équipe de Lille ont récemment montré le rôle important joué par le 
récepteur gamma activé des proliférateurs de péroxydase (PPAR-γ). PPAR- γ est impliqué dans 
différents mécanismes, en particulier le contrôle de l’inflammation, la prolifération cellulaire et