Prévention des infections nosocomiales par les Précaution

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UE8 – De l’agent infectieux à l’hôte
Date : 30/01/2017
Promo : P2 2016-2017
Ronéistes :
GAMBLIN Pierre-Louis
LEMEE Audrenn
Plage horaire : 16h15-18h15
Enseignant : Dr Lugagne
Prévention des infections nosocomiales par les Précaution
Standards (PS) et Complémentaires d’Hygiène (PCH)
(Suite) : Prévention de la transmission croisée des M.O
I. Introduction
II. Précautions standards
1. Hygiène des mains
A. Les armes : Le SHA
B. Recommandations 2009
2. Port de gants
3. Port de surblouse, lunettes, masque
A. Port de surblouse
B. Port de lunettes
C. Port du masque chirurgical
4. Gestion du matériel
5. Surfaces souillées
6. Transport de prélèvement biologique, linge et matériel souillé
7. Accidents d’Exposition au Sang (AES)
III. Précautions Complémentaires d’Hygiène
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Objectifs des PCH
Transmission par contact
Transmission par gouttelettes
Transmission par voie aérienne
Conclusion
Levée des PCH
IV. Cas particulier : Maîtrise de la diffusion des BHR
1.
2.
3.
4.
5.
Alerte d’août 2010
Maitriser le phénomène
Les recommandations nationales
Fiche technique opérationnelle CTINILS, décembre 2006
Maîtrise de la diffusion des BHR
V. Conclusion
1
I. Et II. Sur l’autre ronéo.
III. Les Précautions Complémentaires d’Hygiène
Pour certains patients. Lesquels ? Ceux qui sont contagieux. Ils nécessitent donc des précautions
complémentaires d’hygiène.
Ici c’est juste une diapo pour comprendre la
différence entre les PCH (autrefois appelé
« isolement septique »), c’est-à-dire que vous avez
ici un patient avec des micro-organismes
transmissibles dont on ne veut pas qu’ils sortent de
la chambre, et à l’inverse l’isolement protecteur
mais qui ne sera pas traité dans ce cours, fréquent en
hémato-oncologie, avec des patients en état
d’immunodépression aiguë (chimiothérapie, sous
immunosuppresseurs, etc.) pour eux c’est donc
l’inverse : on les met dans une chambre pour
qu’aucun micro-organisme de l’extérieur ne rentre.
1.Objectifs des PCH
Éviter de façon renforcée la transmission croisée :
-À partir de l’environnement du malade : air – eau – surface.
-À partir du réservoir humain: personnel soignant, visiteurs, intervenant extérieur,…
Pour certains patients ciblés.
❖ Les indications :
- Patient atteint d’une infection transmissible contagieuse (tuberculose, rougeole, Ebola, gale)
- Patient infecté ou colonisé par un agent infectieux qui peut se disséminer, tout ce qui touche les
bactéries résistantes aux antibiotiques. Il est important de comprendre qu’une bactérie résistante aux
antibiotiques n’est pas une bactérie pathogène, c’est juste une bactérie qu’il est difficile de traiter.
C’est le retard à la mise en place d’une bactériothérapie efficace qui fera qu’il y aura un taux de
mortalité plus important lors de colonisation par BMR.
- Patient porteur d’une Bactérie Multi Résistante aux antibiotiques
(BMR)
Ici c’est la même diapo qu’au début, on veut que rien ne sorte.
❖ Evolution des recommandations :
❖ Comment les choisir ?
-Nature de l'agent infectieux
-Localisation de l’infection ou du portage
-Caractéristique des sujets à protéger
-Contexte de l’établissement ou du service
2
Nous avons vu les différents modes de transmission interhumains de micro-organismes : air, gouttelettes et
contact. Donc il y aussi 3 précautions complémentaires : précaution contact, précaution gouttelettes,
précaution air. On peut avoir l’association de différents mode de transmission comme la varicelle qui est
contagieuse par air et par contact par exemple donc il faudra faire attention à prendre des précautions
contact et aériennes. La rougeole comme la tuberculose, c’est air pur. La grippe aviaire comme Ebola : air
et contact. Ce qui fait qu’au final il y a plus que 3 précautions complémentaires (Oui tout ça pour ça..
2. Transmission par contact
❖ Mesures recommandées en 2009 :
- Hygiène des mains : désinfection des mains SHA à privilégier, les
indications habituelles d’hygiène des mains sont maintenues, après
contact avec le patient ou son environnement +++.
- Protection de la tenue : uniquement si soin impliquant un contact
direct avec le patient ou un contact important avec son environnement.
Port d’un tablier plastique ou d’une surblouse si soin étendu (surblouse
imperméable avec manches longues si toilette par exemple).
Même si l’on n’a pas de contact avec le sang ou les liquides
biologiques, on risque de contaminer la tenue car ce sont des germes qui
sont présentes dans le patient, sur le patient et dans son environnement.
- Chambre individuelle recommandée pour patient porteur de BMR. Ce n'est pas obligatoire car on
manque de chambres seules dans les hôpitaux et on ne peut pas toujours isoler le patient. Pour précautions
gouttelettes et air, il faut impérativement une chambre seul.
- Ou regroupement de plusieurs patients si strictement le même microorganisme.
- Privilégier le matériel à usage unique ou le matériel dédié à un patient. C’est l’exemple type du
stéthoscope qui reste dans la chambre. Cette fois le stéthoscope ne va pas devenir un vecteur de
transmission indirecte puisqu’il va rester dans la chambre du patient.
- Limiter les déplacements du patient. Le plus possible. Si le patient veut sortir  SHA + surblouse.
- Visiteurs : hygiène des mains +++ avec SHA (pas de surblouse et limiter le nombre des visiteurs).
Dans le cas précis de la précaution contact, quand le visiteur va finir sa visite il aura probablement sur les
mains la bactérie qu'on cherche à contenir donc il faudra lui demander du refaire une hygiène des mains en
plus de celle qu'il a fait en arrivant. De plus il ne faut pas qu'il aille faire d'autres visites car il risque de
répandre la bactérie avec ses vêtements contaminés.
Question d'élève : Pourquoi on ne demande pas aux visiteurs de porter une surblouse ?
Réponse : Normalement un visiteur est censé faire une seule visite donc on ne lui demande pas de porter
une surblouse car à priori il n'est pas censé contaminer son vêtement. Même si cela arrive, quand il va
rentrer chez lui il ne va pas retrouver d'autres personnes susceptibles de développer des infections
nosocomiales donc même s'il a emporté un peu de BMR avec lui cela n'aura aucune conséquence.
Cependant le problème est que souvent les visiteurs vont voir plusieurs patients et là c'est problématique car
s'il emporte un peu de BMR sur ses vêtements entre 2 patients il risque de contaminer le 2e.
Question d'élève : Et pour la galle par exemple ?
Réponse : Pour la galle c'est très différent, les précautions complémentaires d'hygiène sont très
particulières. Dans ce cas-là le visiteur a une surblouse voire il n'y a pas de visite du tout c'est encore
mieux. En effet le patient qui a la galle, à partir du moment où il est traité, est contaminant pendant encore
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48 heures donc idéalement on interdit les visites. Mais si jamais les visites sont autorisées et que le patient
est encore contaminant les patients doivent porter gants et surblouse.
❖ Mesures NON recommandées dans les précautions contact en 2009 :
- Port du masque : à porter dans le cadre des précautions standard. Le port du
-
-
masque n'est pas systématique pour la précaution contact, on le met que si cela
entre dans le cadre des précautions standards (patient/soignant qui tousse,…).
Port de gants : responsable de fautes d’asepsie, car « gants de l’isolement » non
changés pour les différentes activités dans la chambre et oubli de les enlever à la
sortie de la chambre. Attention au gant vecteur de la transmission croisée. Le gant
n'est donc pas recommandé en précaution contact sauf dans le contexte des
précautions standard (si on est en contact avec liquide biologique, en dehors de ce
contexte, les gants sont dangereux pour les autres patients).
Effectuer les soins en série, il faut s'occuper de chaque patient individuellement et faire tous les soins
d'un patient donné avant de passer à un autre.
Stocker les matériels et consommables dans la chambre.
Traitement spécifique pour la vaisselle et le linge, il n'y a pas de traitement spécifique de ce matériel
en précaution contact.
Visiteurs : le port de surblouse (surchaussure, charlotte, etc.), on ne déguise pas les visiteurs, sauf
éventuellement en cancérologie (patients immunodéprimés).
3.Transmissions par gouttelettes
Voilà une liste de maladies transmissible par gouttelettes :
- Adénovirus (contact + gouttelette) (c’est les virus des rhumes humains par exemple)
- Oreillons
- Rubéoles
- Méningites à méningocoques
- Grippe saisonnière
- Coqueluche
- Pharyngite à Strepto A (infections de gorge)
- VRS (Le Virus Respiratoire syncytial que l’on voit pas mal en pédiatrie chez les nouveaux nés)
Précautions gouttelettes :
- Un isolement géographique (c-à-d une chambre individuelle), si on met dans la même chambre un
patient qui a la grippe et un qui ne l'a pas, ce dernier va l'attraper très vite car les gouttelettes
peuvent être envoyés jusqu'à 5m. Par contre on peut laisser la porte ouverte car les gouttelettes
tombent par terre et ne vont pas passer la porte pour aller dans les autres chambres.
- Le port du masque chirurgical avant d’entrer dans la chambre du patient, normalement la boîte de
masques doit être à l'extérieur de la chambre. Si le patient tousse on peut éventuellement lui
demander de porter un masque quand quelqu'un est dans la chambre.
- Limitation des déplacements du patient
- Déplacements du patient avec masque chirurgical
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Affiche sur la porte des patients en précaution
gouttelettes
4.Transmission par voie aérienne
- Sécrétions respiratoires < 5 mm
- Suspension dans l’air
- Diffusion à distance de la source
- BK, rougeole, varicelle, grippe aviaire, lèpre lépromateuse…
❖ Les précautions air :
- Isolement en chambre individuelle, porte fermée
- Port de masque spécifique (respiratoire FFP2) dès entrée dans la chambre pour le personnel, boîte à
-
l'extérieur de la chambre.
Limitation des déplacements du patient
Port du masque chirurgical dès que le patient est en présence d’une tierce personne ou s'il doit se
déplacer. Pas de FFP2 pour un patient à transmission air car il a déjà beaucoup de mal à respirer et
il est difficile de respirer avec ce masque même pour le personnel.
Précaution AIR : cas particuliers
-Ebola : pas de transmission AIR…
-Cas du papillomavirus au bloc opératoire : risque infectieux lié aux fumées produites par le traitement
au laser des différentes lésions cutané muqueuses chez les patients (dermato, gynéco, ORL,
pédiatrie…).La protection est le FFP2 pour les soignants au bloc.
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5.Conclusion
On doit porter une tenue adaptée et en aucun cas un
déguisement.
Ce qu’il faut retenir, c’est pour que les précautions
complémentaires soient respectées, il faut qu’elles soient
signalées, c’est à dire qu’il faut qu’il y ait un affichage sur la
porte.
6. Levée des PCH
Souvent les médecins se posent la question. Par exemple prenons le cas d’un patient atteint d’une infection
urinaire due à une BMR en précaution contact. Après avoir analysé les urines, on ne trouve plus de BMR au
bout d’un certain temps. Malgré cela, on ne lève pas la précaution contact. Parce-que même si cette BMR
n’est plus présente dans les urines, le patient peut encore l’héberger dans le tube digestif, la peau, etc.
C’est un grand débat. Pour la tuberculose par exemple, on attend qu’il y ait 3 aspirations bronchiques
successives avec des examens directs négatifs, où on retrouve plus le bacille de Koch. Donc ce qui peut
prendre du temps, c’est si un patient est tuberculeux, donc dans son crachat on retrouve des BK, on met en
place un traitement et ça peut prendre 1 mois, 1 mois ½ pour qu’on ne retrouve plus de BK dans les
aspirations, donc pendant 1 mois, 1 mois ½, le patient reste avec des précautions complémentaires. Pour les
maladies à précautions gouttelettes, ça peut être plus court, par exemple pour une méningite à
méningocoque, on sait qu’à partir du moment où on a mis un antibiotique, comme la méningite à
méningocoque est un germe très sensible, à partir du moment où on met un antibiotique injectable, ça y est
le malade n’est plus contagieux.
- Prescription médicale
- Jusqu’à l’arrêt de la contagiosité
- BMR: Habituellement jusqu’à la sortie pour le court séjour pour les BMR.
- Et à rétablir lors des ré admissions BMR.
Ça c’est la fiche qu’on fait remplir quand on
transmet un patient d’un service à un autre,
histoire de prévenir le service qui accueille que le
patient a été mis en précaution contact.
Les PCH en court séjour se lèvent à la sortie du
patient.
Là où ça devient plus compliqué mais qu’on ne va
pas aborder, c’est en moyen séjour, c’est-à-dire
adaptation fonctionnelle, rééducation, etc.
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Pour certaines maladies comme la rougeole par exemple, on ne raisonne pas selon la même logique que
pour les BMR, et là on peut lever les PCH à l’arrêt de la contagiosité. Par exemple pour la gale, à partir
du moment où on donne un traitement au patient par l’ivermectine (Stromectol® en comprimé per os) on
estime que 48 heures plus tard il n’est plus contagieux. On lève donc les précautions gale 48h après le
Stromectol®. Par contre pour les BMR on garde les PCH jusqu’à la sortie.
Ici on a l’exemple de la rougeole. On voit
ici dans la petite case rouge que la
contagiosité va de J-4 à J4 et l’éruption
est au milieu. A partir du moment où il y a
l’éruption la personne reste contagieuse 4
jours après l’éruption. A partir de 5-6
jours, on lève les précautions air pour la
rougeole.
IV. Cas particulier : Maîtrise de la diffusion des BHR
BHR = Bactérie Hautement Résistante → à la différence des BMR qui résistent à beaucoup d'antibiotiques
mais pas à tous, les BHR résistent à tous les antibiotiques. Le BHR pour les établissements de santé est donc
une alerte maximum.
En 2010 s’est propagé les bactéries multirésitantes (BMR) suite à l’alerte de patients revenues d’Inde. Ils
étaient porteurs de BMR à tous les antibiotiques.
. Au niveau national, cette problématique des BHR commence à exploser depuis 1 an et demi (elle insiste
dessus). Lorsque nous serons médecins, cela sera un problème dans le traitement de nos patients. L’OMS
estime qu’en 2050, parmi les patients qui auront une infection à BHR, et il y en aura vraisemblablement
beaucoup, 1 sur 2 va mourir. On peut espérer si on est optimiste que d’ici 2050 on aura trouvé un moyen de
traiter ces BHR, alors qu’actuellement on ne sait pas les traiter et il n’y en aura pas dans le court terme. On
va se retrouver du point de vue infectieux au même niveau que l’on avait au début du XIXème siècle, ce qui
est super inquiétant.
Ces BHR entraînent donc des impasses thérapeutiques.
Depuis 2015, au CHU Nord (à la différence du Sud où on est OKLM), on a beaucoup de BHR mais qui ont
conduit a très peu de décès car ces BHR sont essentiellement du portage donc les patients sont
essentiellement colonisés et non infectés.
Une infection à BHR sur une prothèse de hanche ou de genou, le patient meurt.
Deux types de BHR :
- Entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG) (vencomicine), très rares à la Réunion, max 1 fois à
la Réunion.
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- Entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC), colonisent le tube digestif et sont donc en très
grand nombre, on est donc confronté à un inoculum, c’est à dire à un volume important dans le corps
humain. Ces bactéries produisent des carbapénémases : ce sont des enzymes, c’est donc une arme chimique
pour la bactérie qui vise les carbapénèmes. Les carbapénèmes sont des antibiotiques dont vous avez peut
être entendu parler mais il faut retenir que l’antibiotique le plus puissant est médecine est l’imipénème qui
est un carbapénème. Donc ces bactéries très nombreuses dans le corps humain vont détruire les ATB les
plus efficaces qu’on ait en thérapeutique.
Il faut isoler tout le service et on ne pourra rien faire pour aider le patient : c'est une impasse thérapeutique.
La 1e EPC à la Réunion est arrivée en 2011 et depuis il y en a eu 18 en sachant que pour chaque cas, un
service est complètement condamné pendant environ 1 mois, tous les patients sont isolés et bloqués, c'est
une catastrophe. Ces bactéries EPC à la Réunion viennent massivement d'Inde et de Maurice. Pour détecter
ces EPC on fait un dépistage rectal. Cependant si on est colonisé par des EPC sans aller à l'hôpital et qu'on
est sain, la flore intestinale va les éliminer.
- S. aureus GISA/VISA
- Acinetobacter baumannii résistant aux carbapénèmes.
Malheureusement les BHR ne vont pas aller en s'arrangeant. En effet on va progressivement vers une
résistance totale des bactéries aux antibiotiques car on a trop et mal utilisé ceux-ci et on continue de le
faire. On espère que de nos jours en utilisant mieux les antibiotiques de façon plus ciblée on pourra revenir
un peu en arrière mais on n’est pas près de se débarrasser des BHR déjà existantes.
1.Alerte d’août 2010.
Quand on parle d’alerte, on parle d’alerte internationale. On peut retrouver un peu partout dans le monde
ces EPC. EPC = Entérobactéries Productrice de Carbapénèmase.
Ce sont des BHRe (Bactéries Hautement Résistantes aux ATB) :
- e : Emergentes en France (diffusion sporadique ou épidémique). Elles sont caractérisées par un fort
potentiel de diffusion, donc elles sont très épidémiogènes.
- Commensales du tube digestif (BGN)
- Fort potentiel de diffusion à l’hôpital et en ville
- Résistantes aux carbapénèmes
- Résistantes à d’autres familles
- Avec des mécanismes de résistance transférable entre bactéries. Ca c’est très grave. C’est le
troisième facteur de gravité de ces bactéries : gros inoculum, détruisent les ATB les plus efficaces et
en plus de ça le mécanisme de résistance est transférable entre bactéries. Qu’est ce que ça veut dire
concrètement ? Par simple contact de membranes à membranes, 2 bactéries cohabitant dans le
même milieu peuvent se transférer le mécanisme de résistance et donc progressivement toutes les
bactéries habitant dans le même milieu deviennent toutes hautement résistantes.
- Encore appelés super bug par les anglo saxons.
Potentiel de gravité car :
- Traitement très limité : impasse thérapeutique
- Résistance transférable plasmidique
- Entérobactéries ont un potentiel de virulence
- Réservoir humain important (digestif : 1011 bactéries/g selles colon)
- Difficiles à réguler car souvent importées de l’étranger
- Diagnostic bactériologique difficile (impossible avec analyses de routine).
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L’apparition et l’augmentation est due à plusieurs facteurs :
- Favorisée par une absence de politique ATB (donc un mésusage des ATB). On utilise trop d’ATB.
En France, on ne peut pas prescrire n’importe comment les ATB, ce qui n’est pas le cas partout
(Comores, Seychelles, Inde..). Ce sont donc des pays inondés d’ATB, et les bactéries mutent donc et
deviennent méga résistances wesh.
- Favorisée par une carence dans les règles d’hygiène : transmission facile d’une personne à une autre
- Provient surtout des pays extérieurs à l’union européenne mais quelques exceptions comme la
Grèce. (Ceci est une ronéo raciste dixit Yohann Hays)
L’agroalimentaire est le secteur en France qui utilise le plus d’ATB. Depuis 3-4 ans en France, des
politiques ATB se mettent en place autour de tout ce qui est élevage mais avant ça les ATB étaient donnés
massivement dans les élevages.
Il y a plus de BHR à Madagascar qu’ici car un zébu là-bas est plus important qu’une vache ici (#LaCrise) et
en plus les règles d’hygiène sont pas les mêmes d’où dissémination +++)
Répartition des EPC dans le monde
OXA 48, KPC etc = noms des bactéries,
pas à retenir.
Répartition à peu près partout dans le
monde.
Rond bleu = beaucoup de BHR au
Maghreb et en Grèce.
Le problème que l’on a à la Réunion vient
surtout à cause du rond vert (souscontinent Indien).
On pense que la situation à l’île Maurice
est la même que celui de l’Inde.
2.Maitriser le phénomène
Afin de contrôler le phénomène des BHR, il existe plusieurs axes principaux primordiaux :
- Axe 1 : Réduction et maitrise de la prescription antibiotique
- Axe 2 : limiter la diffusion de la bactérie par repérage des patients à risque ++++ :
 Patients rapatriés ou avec ATCD d’hospitalisation à l’étranger dans l’année
 Patients « contact EPC » transférés d’un autre service ou établissement
 Patient porteur d’EPC ré-hospitalisé
 Patient hospitalisé après un séjour récent à l’étranger
- Politique de dépistage rectal
- Mise en précautions complémentaires CONTACT (PCC) du patient dans l’attente des résultats.
3.Les recommandations nationales
La 1ère recommandation nationale est qu'il faut impérativement alerter au niveau national : chaque
établissement qui en a est tenu de le signaler au niveau national, au niveau de l'Institut de Veille Sanitaire.
C'est autant pris au sérieux qu'un cas d'Ebola. On gèle les services : un service qui a un seul patient porteur
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de BHR doit stopper les admissions, stopper les transferts et dépister tous les patients pour voir si la
bactérie s'est transmise. A part cela elle n'a pas vraiment parlé des 2 parties suivantes et est passée
directement à la maîtrise de la diffusion des BHR.
- Avis du CTINILS du 6 octobre 2005 : maîtrise de la diffusion des ERG dans les établissements de santé
-
-
(ES) français
Prévention de l’émergence des épidémies d’ERG dans les ES
=> Fiche technique opérationnelle du 9 octobre 2006
=> Notes DGS/DHOS du 6 décembre 2006
Guide pratique CCLIN-Est Prise en charge d’une épidémie ERG- www.cclin-est.org
Haut Conseil de Santé Publique (mars 2010)
Circulaire du 6 décembre 2010 relative à la mise en œuvre de mesure de contrôles des cas importés
d’entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC)
Circulaire du 9 mai 2012 relative à l’organisation des rapatriements sanitaires vers la France de patients
porteurs de maladies transmissibles nécessitant un isolement ou de bactéries multi-résistantes (BMR).
4. Fiche technique opérationnelle CTINILS, décembre 2006
❖ Etape 1: évaluation de la situation et mise en œuvre de mesures dès le 1er jour
Isolement du porteur : précautions contact et signalisation
- Renforcement « hygiène mains et utilisation PHA » et du bio nettoyage
- Alerte Direction, commission « antibiotiques » et CLIN
- Arrêt des transferts du cas index et des patients « contacts » (Patients pris en charge par la même
-
équipe soignante)
Limiter les admissions
❖ Etape 2 : dans les 2 jours suivants
- Dépistage des patients «contacts» (coproculture ou écouvillonnage rectal)
- Liste des « contacts » déjà transférés et lieu de transfert et recherche d’un portage fécal
- Recherche de cas suspects anciens au laboratoire
- Signalement au CCLIN et à l’ARS
❖ Etape 3 : tout au long de l’épidémie - « cohorting »
- Regrouper les cas au fur et à mesure de leur détection dans un secteur géographique unique de
-
-
-
l’hôpital et leur affecter un personnel « dédié » => secteur des « cas »
Regrouper les contacts et leur affecter un personnel dédié différent du précédent => secteur des «
contacts »
Les admissions peuvent se faire dans un 3ème secteur («secteur indemne»), distinct des 2 autres avec
un personnel différent
Organiser le dépistage transversal hebdomadaire des contacts et à l’admission
Liste à jour des porteurs et contacts présents, transférés, sortis
=> Suivi des résultats des prélèvements
=> Isolement et dépistage si réadmission: donc identification des cas
Contacts
=> Si 3 prélèvements négatifs: transfert possible mais isolement et dépistage poursuivi tout au long
de l’hospitalisation
Organiser les soins pour
=> Limiter le nombre d’intervenants
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-
=> Eviter les interruptions de soins
Favoriser la sortie à domicile
Limitation de l’utilisation des antibiotiques
3.Maîtrise de la diffusion des BHR
Les clés du succès :
1. Rapidité de l’alerte d’où l’importance d’un système d’alerte performant (techniques de diagnostic), avoir
un laboratoire de bactériologie efficace car ce sont des bactéries pas forcément faciles à identifier.
2. Application stricte et précoce des mesures, avant la constitution d’un réservoir de patients porteurs dans
de nombreux services (formation des professionnels), il faut intervenir très vite.
3. Ratio patients/personnel adapté
4. Recherche active et isolement en cercle concentrique autour des cas
5. Prise en compte de la dimension régionale de l’épidémie et de sa gestion : plan épidémie
Rajouts :
Antiseptiques sur du tissu vivant normalement, EXCEPTIONNELLEMENT on peut en mettre sur du
matériel (ex : manipulation des lignes veineuses, compresse stérile imbibée d’antiseptique, ou alors sur le
stéthoscope.)
Les antiseptiques sont TOLERES par le corps, ils n’altèrent pas le corps.
Désinfectant c’est plutôt pour les matériels.
V. Conclusion
-
Priorité aux précautions standards, quand les précautions standards sont très bien appliquées on a
parfois même pas besoin d'appliquer les PCH.
Les PCH sont des moyens complémentaires efficaces de prévention de la transmission croisée, quand
elles sont appliquées sans faille, elles sont très efficaces.
Ces précautions doivent s’appuyer
⇨ Sur des protocoles
⇨ Sur des moyens d’information performants
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