L`Allemagne, l`Allemagne... les actuels dirigeants français n`ont que

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L'Allemagne est-elle si fascinante ?
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L'Allemagne, l'Allemagne... les actuels dirigeants français n'ont que ce pays à la bouche et
la presse allemande relate – avec une point d'ironie – cet engouement.
Ainsi, la correspondante de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien conservateur, a
intitulé son article qui rend compte de l’intervention télévisée du président Sarkozy (29
janvier 2012) : ”L'obsession allemande de Sarkozy” 1 Elle y relève pas moins de quinze
occurrences du mot Allemagne et ajoute : ”Exceptée l’évolution démographique, Sarkozy
est capable de s'extasier sur presque tout ce qu'à réalisé l'Allemagne ces dernières
années : réformes du marché du travail, initiatives au profit de la compétitivité et
augmentation de la TVA, programmes en faveur de l'apprentissage ainsi que les modèles
de flexibilité du temps de travail.” La journaliste ajoute : ”Le président des Français a
présenté, l'ancien chancelier fédéral Gerhard Schröder [1998-2005] comme une sorte de
saint national auquel l’Allemagne doit sa puissance économique dominante et ses
excellentes statistiques d’emploi.” Sans doute peu habituée – contrairement à nous ! – aux
approximations du président Sarkozy, elle souligne toutefois une erreur : ”Dans son
emballement, Sarkozy a attribué au chancelier social-démocrate [Gerhard Schröder] la
hausse de la TVA qui avait été décidée [en 2007] par la grande coalition2.”
LE ”NOUVEAU MODÈLE ALLEMAND”
”L'Agenda 20103 a amorcé la dérégulation du modèle social allemand. En effet, face à
l'augmentation du chômage et aux mauvaises perspectives économiques, le parti socialdémocrate et les Verts, coalition au gouvernement, a mené un ensemble de réformes
entre 2003 et 2005. Elles portaient essentiellement sur les assurances sociales let e
marché du travail. Il est intéressant de mentionner qu'en 2003, en désaccord avec les
réformes annoncées, 100 000 adhérents quittent la parti social-démocrate.
Les réformes sociales
Réforme de la santé
Elle va dans le sens d'une augmentation de la participation financière des patients et de la
privatisation de la santé. En voici quelques exemples :
► Les indemnités journalières en cas de maladie ne sont plus versées par la caisse
maladie mais par les caisses d'assurance privées à la seule charge des salariés, avec les
conséquences que l'on peut imaginer pour les malades chroniques à faibles revenus.
► Prothèses dentaires, montures et verres de lunettes, frais d'ambulance, cures
thermales sont exclues du régime général donc à la charge des salariés.
► Alors que le tiers payant était la règle, désormais, les patients doivent s'acquitter d'un
ticket modérateur de 10 € par trimestre à verser lors d'une visite médicale.
► Le remboursement des médicaments, des séjours hospitaliers ont considérablement
baissé.
► Les retraités doivent verser une contribution spécifique pour l'assurance couvrant les
risques de soins de longue durée pour les personnes dépendantes.
Réforme de l'assurance retraite
► L'âge légal de départ à la retraite à taux plein est relevé de 65 à 67 ans d'ici 2029.
► Depuis 2001, le taux de remplacement pour une retraite à taux plein est
progressivement réduit de 70% à 67%.
1
2
http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/frankreich-sarkozys-deutschlandobsession-11631486.html
La grande coalition, qui a gouverné de 2005 à 2009, rassemblait le parti social-démocrate allemand (SPD) et l'union
démocrate chrétienne (CDU/CSU).
3 Cette appellation renvoie à la ”Stratégie de Lisbonne” : en 2000, les chefs d'états et de gouvernements européens
s'étaient donnés 10 ans pour faire de l'Europe ”l'espace économique le plus compétitif et le plus dynamique du
monde“.
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► Les retraites sont désormais payées à la fin du mois et leur augmentation est indexée
sur le niveau de l'inflation, alors qu'elles étaient, depuis Adenauer, couplées à l'évolution
des salaires bruts.
► A côté de la retraite par répartition, la réforme a développé la retraite financée par
l'entreprise et favorisé, par des avantages fiscaux, la retraite par capitalisation. Outre la
retraite privée par capitalisation, un taux d'épargne plus élevé qu'en France (17,4% des
revenus contre 15,26%4) pousse le gouvernement allemand à privilégier une économie de
rente c'est-à-dire de lutte contre l'inflation.
Réformes du marché du travail
Il y a eu quatre lois Hartz, du nom de l'ancien directeur du personnel de Volkswagen qui y
avait négocié des accords sur la flexibilité du travail 5. Il a démissionné en juillet 2005 à la
suite d'une affaire de corruption.
Avant de citer quelques exemples de mesures, une remarque sur le glissement
sémantique qui s'opère en Allemagne : il n'est plus question de ”travail” (Arbeit) ou emploi
(Stelle) mais de Job.
► Création de contrats Minijobs ; ce sont des contrats de travail précaire, normalement
transitoire, mais..., ; le ”salarié” effectue moins de 15h. par semaine et perçoit moins de
400€/mois ; il n'a pas de protection sociale.
► Les Midijobs permettent de toucher un salaire compris entre 400 et 800€ par mois ; ils
sont assujettis au taux normal de cotisations sociales employeurs. Les salariés sont
soumis à l’obligation d’assurance sociale, selon un barème progressif qui ouvre des droits
aux assurances chômage et maladie, et majore progressivement les droits acquis au titre
de l’assurance invalidité vieillesse, ce qui vise à établir une continuité entre le Minijob et un
"emploi régulier".
► Les chômeurs sont incités à fonder leur propre micro-entreprise, les Ich-AG, et
bénéficient d'aides de l'Etat.
La loi Hartz IV, mise en place début 2005, a donné lieu à la fin de l'été 2004 à de très
nombreuses manifestations contre le gouvernement ”rouge-vert” l'obligeant à des
élections anticipées en 20056.
► La protection contre les licenciements est assouplie.
► La durée de versement de l'allocation chômage est réduite : de 32 mois, elle passe à
12 mois (pour les moins de 55 ans) et 18 mois (pour les plus de 55 ans). Cette période
passée, les chômeurs touchent uniquement les aides sociales (à partir du 01/01/2012,
374€ par mois pour une personne seul7).
► Une nouvelle notion fait son apparition, celle de ”job acceptable” : sous peine de
sanctions financières pouvant aller jusqu’à la suppression de l’allocation, un chômeur de
longue durée, pris en charge par l’assistance sociale, doit accepter tout emploi, même endessous de sa qualification, quelle que soit la distance par rapport au lieu d'habitation et
même si la rémunération est inférieure aux minimas conventionnels.
► Autre nouveauté, les jobs à 1 €, qualifiés "d’opportunités de travail". Les chômeurs
doivent accepter des postes pour un salaire de 1€ de l'heure (entre 15 et 30h. par
semaine8) ; ces activités additionnelles à l'allocation chômage sont cantonnées au secteur
non marchand et peuvent conditionner, le maintien de la prestation.
4
Le Figaro, L'Allemagne, un modèle imparfait, 22/11/2011.
5
1993 : semaine de 4 jours pour éviter licenciements, puis 5000x5000 = modération salariale accompagnée d'embauches
6 Les élections ont eu pour résultat un gouvernement de grande coalition (parti social-démocrate et conservateurs) qui
a dirigé le pays de 2005 à 2009.
7 http://www.sozialleistungen.info/hartz-iv-4-alg-ii-2/alg-ii-leistungen.html
8 http://www.hartz-iv.info/ratgeber/ein-euro-job.html
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► Dorénavant, il est possible de réduire les allocations des chômeurs dont les familles ont
des économies voire de les supprimer si le conjoint travaille ; dans ce dernier cas, ils ne
sont plus comptabilisés comme chômeurs.9
CONSÉQUENCES EN ALLEMAGNE
En avril 2010, Attac Allemagne a organisé à Berlin un Tribunal de la société civile contre
les responsables politiques de la crise financière (gouvernements Schröder et Merkel,
BCE, banque centrale allemande). Voici un extrait de l'acte d'accusation : ”Par la
liquidation du droit du travail, la dérégulation des contrats de travail, la suppression des
emplois à temps plein, un secteur de bas salaires développé par l'Etat, le travail
intérimaire à durée illimitée, le gouvernement Schröder a favorisé le transfert d'une part
croissante du revenu national vers les détenteurs de capitaux et ainsi une concentration
croissante des capitaux dans les mains d'une petite minorité.”10
Un taux de chômage qui est passé à 7,3%11, mais...12
► des statistiques inexactes : grâce à une réglementation, introduite en 2008, les
demandeurs d'emploi âgés de plus de 58 ans qui perçoivent les aides sociales depuis plus
de 12 mois sans avoir reçu d'offre d'emploi, ne sont plus considérés comme chômeur.
Ainsi, 57% des seniors ne sont pas comptabilisés. Ils apparaissent dans les statistiques du
sous-emploi, tout comme les travailleurs à un euro ou les personnes en formation.13
Graphique 1 - Allemagne : Taux de chômage sur les 13 derniers mois
en bleu clair : taux de sous-emploi
en bleu foncé : taux de chômage
Le calcul du sous-emploi inclut aussi les personnes qui sont en formation continue, ont des jobs à un euro,
certains seniors... ou qui sont provisoirement dans l'incapacité de travailler. Cela doit donner une image plus
précise du déficit en véritables emplois en Allemagne. Pour des raisons techniques, les données pour le
sous-emploi ne sont fournies par l'agence fédérale pour l'emploi que trois mois après la publication du chiffre
des demandeurs d'emploi. Source : http://www.spiegel.de/flash/0,5532,12125,00.html
9 Mais, du fait de la fusion allocations sociales/allocations chômage, les bénéficiaires de l'aide sociale en capacité de
travailler sont comptabilisés dans les statistiques du chômage.
10 http://www.nachdenkseiten.de/upload/pdf/100329_Bankentribunal_Anklageschrift.pdf
Voir aussi http://www.cadtm.org/Berlin-Tribunal-citoyen-contre-les
11 En janvier 2012, selon l'office fédéral du travail
http://statistik.arbeitsagentur.de/nn_10256/SiteGlobals/Forms/Direktsuche/direktsuche_Form_Rubrik.html?
view=processForm&resourceId=17656&input_=&pageLocale=de&step=3&year=2012&month=01&category=arbeitslo
se&topic=grund-lb&topic.GROUP=1&search=Suchen
12 Une embellie dont profitent ceux qui ne sont au chômage que peu de temps (entre janvier 2011 et janvier 2012, leur
nombre a diminué de presque 12%), par contre, le nombre de ceux qui sont au chômage depuis plus d'un an, n'a
baissé que d'à peine 6,3%.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,812421,00.html
13 En novembre 2011, il y avait 3 859 000 personnes en sous-emploi en Allemagne selon l'Agence pour l'emploi.
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► des artifices
■ Les réformes mises en place au début des années 2000 pour rendre le marché du
travail plus flexible ont fait passer plusieurs millions de chômeurs au statut de ”travailleurs
pauvres”, c'est-à-dire de personnes qui, tout en occupant un emploi, ont un niveau de
revenus situé sous le seuil de pauvreté. En 2011, 7 % des salariés étaient des travailleurs
pauvres, tendance en hausse14, 6,8 millions de travailleurs doivent se contenter de minijobs à 400 euros par mois15. Faute de salaire minimum légal, environ deux millions de
personnes perçoivent un salaire inférieur à 6 euros de l'heure16.
■ Le chômage partiel (Kurzarbeit, travail réduit), invisible dans les statistiques, a été
généralisé. Selon Eurostat, il concernait, en 2010, 26,2 % des salariés allemands contre
17,8 % des salariés français. Il s’agit d’un programme public en vertu duquel un employeur
et son personnel, essentiellement pour des raisons économiques et pour une durée
maximale de 24 mois17, peuvent convenir de réduire la durée du travail et, de ce fait, le
salaire. Si un salarié perd 10% de son salaire, l’Etat verse un complément de revenu au
salarié affecté, moyennant un engagement de l’employeur de maintenir les emplois.
■ Le travail intérimaire explose : en dix ans, il a progressé de 130%, et, selon l'agence
pour l'emploi, entre juin 2010 et Juin 2011, il a augmenté de 13% concernant plus de
900 000 personnes18.
■ Le travail à temps partiel a augmenté de 40% entre 2000 et 2011 et concerne
actuellement 25% des salariés allemands19 contre 19% en moyenne dans l'Union
européenne20.
un avenir sombre
■ pour les jeunes qui faute de contrats assez longs et de salaires assez élevés ne peuvent
prétendre, en cas de licenciement, aux indemnités chômage et touchent juste l'aide
sociale.
■ pour les chômeurs longues durée : la réforme qui va entrer en vigueur en avril 2012
prévoie des mesures d'économie drastique 21 et aggrave la réglementation des jobs à 1€
qui ne seront accordés qu'avec parcimonie, et dont les offreurs doivent prouver qu'ils sont
non seulement ”d'intérêt public” et ”additionnels”, mais qu'en plus qu'ils sont ”neutres sur le
plan de la concurrence”, ce qui inquiète les institutions sociales ou culturelles.
Pauvreté et inégalité sociale
Les plus touchés sont les chômeurs, les familles monoparentales et les seniors.
► D'après Eurostat, 70% des chômeurs allemands sont menacés de pauvreté, contre
45% dans l'ensemble de l'Union européenne22.
► Plus de 1,6 millions d'enfants en Allemagne vivent dans des familles pauvres. Certes, le
pourcentage a baissé de 1,5% par rapport à 2006, mais il s'élève encore à 15,1% en
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http://www.boeckler.de/7033_33709.htm
http://www.minijob-zentrale.de/nn_10190/DE/5__Presse/Pressearchiv/2011/11__12__02.html
http://www.nrw.de/landesregierung/arbeitsminister-beim-betriebsraeteforum-der-igbce-in-haltern-11571/
Toutefois, ”en raison de la bonne conjoncture économique”, les entreprises en chômage technique à partir du 1 er
janvier 2012, ne peuvent bénéficier de cette disposition que durant 6 mois
(http://www.arbeitsagentur.de/nn_25992/Navigation/zentral/Buerger/Arbeitslos/Arbeitslosigkeitdroht/Kurzarbeit/Kurzarbeit-Nav.html).
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,810307,00.html
http://www.diw.de/documents/publikationen/73/diw_01.c.387392.de/11-42-2.pdf
http://m.welt.de/article.do?id=%252Fwirtschaft%252Farticle13668540%252F26-Prozent-der-Deutschen-arbeitenTeilzeit
moins 2,2 milliards d'euros pour les chômeurs longue durée
http://www.fr-online.de/wirtschaft/erwerbslosigkeit-armutsrisiko-ist-in-deutschland-besondershoch,1472780,11412280.html
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201223 avec de grandes disparités : d'après la Fondation Bertelsmann qui limite son étude
aux enfants de moins de 3 ans, à Berlin le pourcentage était de 34,7%, en Bavière 7%.24
La baisse s'explique en partie par la natalité en berne mais risque de ne pas perdurer ; en
effet, si le nombre des demandeurs d'emploi a baissé de 34% entre 2006 et 2011, celui
des bénéficiaires des aides sociales en capacité de travailler n'a baissé que de 16%25.
► Les salariés qui partent à la retraite en étant au chômage, à temps-partiel, ou avec un
faible salaire sont de plus en plus nombreux du fait du report de l'âge de la retraite 26. Les
plus touchés sont avant tout ceux qui perçoivent les plus faibles revenus et ceux qui
occupent les emplois les plus pénibles. Ils ont donc désormais des pensions de retraites
plus faibles et peuvent moins bien se faire soigner, se nourrir, se chauffer, etc.
► Alors que, toutes catégories sociales confondues, on constate une progression de
l’espérance de vie sur les dix dernières années, le gouvernement a dû reconnaître, en
décembre 2011, que l'espérance de vie des Allemands défavorisés a reculé. Elle a perdu
deux ans en dix ans, passant de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2010. Et ce recul atteint
même presque quatre ans (de 77,9 ans à 74,1 ans) en Allemagne de l'Est.27
CONSÉQUENCES EN EUROPE
Deux éléments essentiels de la politique économique et sociale menée en Allemagne
influent sur la zone euro. D'une part la réforme du marché du travail, d'autre part
l'économie axée essentiellement sur les exportations.
► L’Organisation internationale du travail (OIT) a publié, en janvier 2012, un rapport qui
établit un lien direct entre la réforme du marché du travail allemand et la situation
économique actuelle dans la zone euro.
En n'augmentant pratiquement pas les salaires depuis le début des années 2000, en
dérégulant le marché du travail, en réduisant les allocations chômage et les prestations
sociales, le gouvernement conservateur allemand, et, avant lui, le gouvernement socialdémocrate, ont exercé une pression sur les salaires dans les autres pays européens. En
effet, pour rester compétitifs et conserver leurs parts de marché extérieurs ceux-ci se
voient obligés de pratiquer eux aussi l'austérité salariale. Or, celle-ci entraîne une baisse
de la demande intérieure comme on peut le constater en Allemagne.
La demande intérieure diminuant, les autres pays européens ne trouvent plus de
débouchés pour leurs exportations vers l'Allemagne.
Graphique 2 - Demande intérieure
et exportations Allemagne/France
Source : http://www.alternatives-economiques.fr/l-allemagnedefend-son-modele-de-croissance_fr_art_633_48609.html
(19 mars 2010)
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http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,811455,00.html
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,812752,00.html
01.02.2012 http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,812752,00.html
seulement un quart des Allemands âgés de 60 à 64 ans occupaient en mars 2011 un emploi soumis à cotisations
sociales. Et moins d'un sur cinq occupait un emploi à temps complet.
http://www.taz.de/!83579/
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► Certes, l'Allemagne a gagné en croissance mais celle-ci est essentiellement due aux
exportations28 qui se réalisent pour 60 à 65% vers les pays de l'Union européenne.
Imposer aux autres pays de l'Union européenne des contraintes budgétaires drastiques
(pacte budgétaire, règle d’or) pour que baisse leur déficit, entraînera des mesures
supplémentaires de rigueur dans ces pays dont la demande intérieure diminuera et par làmême la demande en produits importés d'Allemagne. Quant à exporter vers les pays hors
zone euro... difficile avec un euro fort.
Selon l'économiste allemand,Till van Treeck, invité au Colloque des Économistes
atterrés29 : “depuis le début de la crise grecque, il n’y a absolument aucune remise en
cause en Allemagne de ce modèle de croissance et c’est probablement le plus grand
danger actuellement pour la zone euro” et il ajoute : Si l’Europe veut vraiment sortir de la
crise, l’une des premières choses à faire serait que l’Allemagne stimule fortement sa
demande intérieure pour aider les exportations de ses voisins”30.
Voilà, brièvement résumé, le ”modèle allemand” que les actuels gouvernants français
voudraient transposer en France. Est-ce vraiment souhaitable ?
Lectures
Victoire à la Pyrrhus pour l’économie allemande, Till Van Treeck, Monde diplomatique, septembre 2010
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/09/VAN_TREECK/19673
Le modèle allemand:la fin d’un mythe?, 25 Janvier 2012, Yves Besançon http://blogs.mediapart.fr/blog/yvesbesancon/250112/le-modele-allemand-la-fin-d-un-mythe
Deux graphiques pour tordre le cou à certains poncifs
Graphique 3 - Productivité du travail par tête
en 2009 et 2010 (base 100 le Royaume-Uni)
Graphique 4 - Produit intérieur brut par habitant, en
Allemagne/France en milliers d'euros
Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/yves-besancon/
290911/eloge-de-l-efficacite-productive-du-travail-en-france
d’après une étude publiée à Londres par l'Office national des
statistiques sur la productivité comparée du travail des pays
du G7 en 2010.
Source : http://www.alternatives-economiques.fr/l-allemagnedefend-son-modele-de-croissance_fr_art_633_48609.html ( 19 mars
2010)
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Les exportations allemandes ont progressé 10,1 % au troisième trimestre 2011
http://www.cidal.diplo.de/Vertretung/cidal/fr/__pr/actualites/nq/2011__12/2011__12__05__Exportanstieg__pm.html)
Voir la vidéo http://www.dailymotion.com/video/xferza_economistes-atterres-till-van-treeck_news
Cité
par
France24
http://www.france24.com/fr/20120125-oit-rapport-croissance-allemagne-cause-criseeconomique-europe-marche-travail-salaire-chomage-exportation
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