Le chiffre par Le LAB Qu’est-ce qu’il nous dit ? 10,0 % Décomposition de la population en âge de travailler (15 à 64 ans) en 2013 Var / 2007 (en milliers) Population inactive Population active - 720 9 980 + 130 + 690 + 260 1 290 2 810 1 680 - 85 24 080 Inscrits Pôle emploi (4,9 millions à fin 2013) emploi (hors sous emploi) sous-emploi chômeurs BIT halo du chômage inactifs hors halo Dans toutes les économies développées, le taux de chômage est particulièrement sensible à la conjoncture économique. La France n’échappe pas à cet état de fait. Entre début 2008 et début 2015, le taux de chômage au sens du BIT a crû de 6,8 % à 10,0 % en France métropolitaine, avec 972 000 chômeurs supplémentaires (soit 2,86 millions de chômeurs selon l’Insee au 1er trimestre 2015). Cette hausse s’inscrit dans une tendance de long terme ouverte par le premier choc pétrolier en 1973. Depuis cette date, les années de croissance n’ont pas suffi à contenir le taux de chômage dans une fourchette de 4 à 6 %, que de nombreux économistes considèrent comme étant le niveau de chômage « incompressible ». Toutefois, si on regarde de plus près cette statistique pour la France, on constate que cette hausse du chômage depuis 7 ans résulte d’une stagnation de l’emploi (autour de 26 millions d’actifs occupés en 2013, proche du niveau moyen de 2007), et non d’une réduction du nombre d’emplois comme on le lit parfois. Cette stagnation de l’emploi est insuffisante pour absorber la hausse de la population active sur la période. Celle-ci a augmenté en France de près de 870 000 personnes environ entre 2007 et 2013, soit proche de la hausse du nombre chômeurs. La crise a empêché l’économie de créer suffisamment d’emplois pour faire face à l’augmentation de la population active. La crise a, par ailleurs, eu un effet plus large, d’une part sur les formes d’inactivité non comptées dans les statistiques du chômage (ce que l’Insee appelle le « halo autour du chômage »), et d’autre part sur les caractéristiques de l’emploi (hausse du temps partiel subi par exemple, qualifié de « sous-emploi » par l’Insee). Ce qui explique notamment que l’autre grand indicateur conjoncturel du marché du travail, le nombre des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, soit très largement supérieur au nombre de chômeurs au sens du BIT (5,3 millions début 2015, soit + 2,3 millions par rapport à fin 2007). L’inscription sur les listes de Pôle emploi concerne, en effet, des personnes en sous-emploi, au chômage pur ou en inactivité pour reprendre la terminologie de l’Insee. 3