par ailleurs, quasi-totalement privatisé ; 4 banques, via leurs activités de trading se partagent 75% du
négoce mondial de céréales.
(Voir, pour plus de détails, par exemple : Industrie chimique, sociétés de biotechnologies et géants du
trading contrôlent la chaîne alimentaire mondiale, ou Les banques spéculent sur les matières premières et
les aliments, L’agrochimie se régale des aléas climatiques et de la spéculation sur les matières premières
alimentaires).
L’accaparement des terres par quelques sociétés de ce type devient également un problème qui prend
aujourd’hui un ampleur inédite.
(voir : Accaparement des terres : demain, à qui appartiendra la planète ?).
Fait marquant, le « rendement » de ces sociétés est particulièrement faible et inversement proportionnel
aux dégâts occasionnés et aux consommations hallucinantes d’énergie et d’eau gaspillées. Cet état de fait
est depuis de nombreuses années dénoncé par des associations (Oxfam, sos faim, CNCD, CADTM…),
dénonciation qui vise essentiellement à promouvoir la souveraineté alimentaire et la promotion d’une
agriculture paysanne au service de la santé de population. Mais, souvent avec la complicité des
gouvernements, l’emprise des ces sociétés est très forte, laquelle s’appuie sur un lobbying intense dans
tous les secteurs de la société. Il est par exemple édifiant de constater à quel point l’industrie alimentaire,
soutenue par les politiques, s’invite dans le système éducatif pour manipuler, dès le plus tendre âge, les
futurs consommateurs.
(voir : L’industrie du sucre éduquera la jeunesse française à une alimentation saine et équilibrée !! ou
Sodas à l’école : l’obésité va s’installer durablement !).
L’emprise de ces sociétés peut également être appréciée à l’aune de la lourde résistance des secteurs
agricoles qui vont jusqu’à s’imposer une omerta que même la maladie et la mort dans leurs rangs ne
parviennent pas à briser.
En ce qui concerne la Wallonie, nous sommes conscients que le secteur agroalimentaire est le second
employeur wallon, que dans le cadre du plan Marshall, le pôle Walagrim a été crée pour renforcer la
compétitivité du secteur et que dans les axes stratégiques définis par les industriels, il est fait état
d’aliments « santé », de technologie douce, de bio-emballages et de filières durables. Mais quels moyens
s’est donné la Wallonie pour vérifier que l’aide qu’elle met à disposition d’un secteur dont on se demande
s’il en avait vraiment besoin est utilisée dans un autre objectif que celui d’assurer une sacro-sainte
compétitivité ? Quelle inflexion réelle a-t-elle pu donner qui orienterait les pratiques dans le sens des
recommandations élémentaires des experts de l’obésité ou du diabète ? Enfin, vu l’importance du secteur,
quelles marges de manoeuvre osera-t-elle se donner pour définir des politiques plus fermes qui
contraindraient le secteur à bannir des substances ou des pratiques qui favoriseraient des comportements
nocifs pour la santé ?
Quelles mesures ? Quelles alternatives ?
Les constats sont là, interpellants. Tous les acteurs concernés sont à même de prendre le problème à bras
le corps, mais, nous l’avons souligné, certains sont puissants et par ailleurs, les résistances sont farouches.
L’application par nos gouvernements des quelques mesures préconisées par l’ONU pour lutter contre ce
fléau seraient un élémentaire premier pas :
- une taxe sur les produits néfastes pour la santé ;
- la réglementation des aliments riches en graisse saturée, en sel et en sucre ;
- la restriction des publicités pour la malbouffe (on ajoutera ici : suppression des distributeurs de soda
dans les écoles) ;
- une révision des subventions agricoles peu judicieuses.
Un cran plus loin :
- une modification radicale de notre système agricole en prenant en compte notamment les apports de l’
agroécologie (voir aussi : L’agroécologie, une piste pour la Wallonie !, Agriculture et environnement :
l’inaction politique creuse le fossé ! mais également « Agroécologie et droit à l’alimentation »),
- un soutien sans faille à la souveraineté alimentaire ;