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Correction séance 2 Glaciologie
Document photocopié
«Une carotte de glace du
Groenland révèle un
rapide changement
climatique »
Deux périodes de réchauffement rapide remontant à la fin de la dernière période glaciaire ont pu
être identifiées grâce à l'analyse de carottes de glace du Groenland. En outre, ces analyses indiquent
que les changements climatiques ont eu lieu dans d'autres régions du monde à la même période. Les
résultats, publiés dans la revue Science, permettront aux scientifiques de perfectionner les modèles
informatiques actuels afin de prévoir un changement climatique à l'avenir.
Des analyses de la composition de la glace montrent que la température dans l'hémisphère nord a
augmenté de près de 10 °C en une dizaine d'années à deux reprises. La première variation climatique
s'est déroulée il y a de cela 14700 années, époque à laquelle la planète était encore en proie à la
dernière ère glaciaire. La période chaude qui a suivi a duré moins de 20 00ans, avant que le climat ne
se refroidisse. Le second réchauffement climatique s'est passé il y a 11700 années, marquant la fin
de la dernière glaciation.
A l’aide des documents proposés, montrez en quoi l’étude des glaces permet de reconstituer les
paléoclimats et déterminez les caractéristiques des variations climatiques des 800 000 dernières
années.
On attend un texte rédigé s’appuyant sur des illustrations judicieusement choisies parmi les
documents présentés (qui peuvent être modifiés pour favoriser leur compréhension).
I- Les glaces, archives climatiques
Logiciel Vostok
Film « NEEM »
Les calottes polaires sont le résultat d’une accumulation de couches successives de neige qui se sont
transformées progressivement en glace. En prélevant la glace à plusieurs profondeurs par forage, les
différentes couches de glace peuvent être identifiées puis datées.
Sur les carottes de glace prélevées, on analyse :
- l’évolution des isotopes de l’oxygène qui permet de reconstituer les paléo-températures
- la composition des bulles d’air piégées dans la glace qui donnent des indications sur la
composition de l’atmosphère régnant au moment des dépôts et en particulier pour les gaz à
effet de serre (CO2, méthane).
1- L’évolution des isotopes de l’oxygène et la reconstitution des paléotempératures
Les molécules d’eau sont issues de la combinaison à l’hydrogène de 16O et pour une faible partie de
son isotope plus lourd, 18O.
Au cours de l'évaporation, dans les régions plus proches de l'équateur, l'16O passe préférentiellement
dans la phase gazeuse et 18O reste dans la phase liquide (l'eau de mer). Les masses d'air remontant
aux pôles, elles se refroidissent et l'eau vapeur se condense et précipite : l'18O passe majoritairement
dans la phase liquide (la pluie) et cela appauvrit d'autant plus le nuage restant en 18O. Au final, c'est
donc une neige très enrichie en 16O qui précipite aux pôles : 18O/16O est très faible.
L’abondance de l’18O dans la vapeur d’eau atmosphérique dépend de la température de l’air : plus le
climat est froid, moins l’eau contient cet isotope de l’oxygène en arrivant au pôles.
En période chaude le rapport 18O/16O diminue dans les océans car la glace libère une
grande quantité de 16O. Ce rapport augmente dans la glace.
En période glaciaire, le rapport 18O/16O des océans augmente car la glace piège le 16O. Il
diminue dans la glace.
Les variations de ce rapport 18O/16O sont données par une formule plus complexe qui permet de
comparer le rapport à un rapport de référence et à prendre en compte la faible teneur en isotopes
lourds. La valeur donnée par l’utilisation de cette formule est appelé δ18O.