Lorsque le gène muté est situé sur l’une des 22
paires autosomiques, semblables chez l'homme et
chez la femme, la transmission est autosomique.
Les personnes des deux sexes peuvent être
indifféremment atteintes.
•
Transmission autosomique dominante
Dystrophie musculaire facio-scapulo-
humérale (FSH)
La FSH est une maladie autosomique dominante. Elle se
manifeste chez une personne hétérozygote, porteuse de
l'anomalie en un seul exemplaire : délétion d'une petite
séquence d'ADN située sur le chromosome 4 en 4q35.
Cette séquence, répétée de 10 à 100 fois chez une
personne indemne, comporte moins de 10 répétitions (le
plus souvent 4, 5 ou 6) chez une personne atteinte.
Il est difficile d’établir une corrélation entre la sympto-
matologie clinique et la taille de la délétion. Cependant,
les manifestations sont plus sévères si le nombre de
répétitions est faible (2 à 3) et plus modérées si celui-ci
est proche de la normale (8 à 9). Le nombre de
répétitions est variable d'une famille à l'autre mais
constant au sein d'une famille.
L'expressivité de la maladie est très variable d'une
personne à l'autre : certaines ne présentent que peu de
signes, voire aucun. La maladie peut évoluer silen-
cieusement et les premiers signes n'apparaître qu'à
l'adolescence. Un homme ou une femme atteint(e) de
FSH a une probabilité de 1/2 de transmettre la délétion à
chacun de ses enfants. Les garçons et les filles ayant
hérité de la délétion peuvent exprimer la maladie. Dans
certaines familles, une seule personne peut être
atteinte. Avant d'affirmer qu'il s'agit d'une néomutation,
il faut vérifier qu'aucun de ses parents n'est porteur de
la délétion.
Le test génétique spécifique n'est réalisé qu'après
recueil écrit du consentement éclairé de la personne à
risque. Habituellement, il n'est pas effectué chez les
mineurs asymptomatiques. Le diagnostic prénatal est
possible mais soulève des problèmes éthiques à cause
de la variabilité de l'expression de la maladie.
•Transmission autosomique récessive
Amyotrophies spinales
Les amyotrophies spinales sont des maladies auto-
somiques récessives. Elles se manifestent chez les
enfants homozygotes c'est-à-dire ayant reçu de leur père
et de leur mère l'anomalie génique : délétion du gène
SMN localisé sur le chromosome 5. Pour un couple à
risque (2 conjoints hétérozygotes pour la délétion du
gène SMN), la probabilité, à chaque grossesse, d'avoir
un enfant atteint (fille ou garçon) est de 1/4, la
probabilité de donner naissance à un enfant indemne
étant de 3/4.
Pour une personne de la famille, la probabilité d'être
hétérozygote dépend de son lien de parenté avec le
malade : elle est de 2/3 pour un frère ou une sœur, de
1/2 pour un oncle ou une tante, 1/3 pour un neveu ou
une nièce et de 1/4 pour un cousin. Cependant, une
personne hétérozygote a rarement un enfant atteint.
Tout dépend du statut de son conjoint. Si celui-ci est
indemne, les enfants seront indemnes avec une proba-
bilité de 1/2 d'être hétérozygotes. Mais, le conjoint peut
être hétérozygote soit en raison d'un lien de parenté
soit par hasard : la probabilité dépend alors de la
fréquence des hétérozygotes dans la population : 1/40
pour les ASI. Bien que le risque soit faible, certains
couples peuvent avoir un enfant atteint : la probabilité,
pour un frère (ou une sœur) d'une personne atteinte,
d'avoir un enfant atteint est de 1/240 ; elle est de 1/320
pour un oncle ou une tante.
La délétion du gène SMN est observée dans les quatre
types d'amyotrophie spinale. Sa présence permet de
confirmer le diagnostic évoqué chez 95% des personnes
atteintes. Un diagnostic prénatal est possible.
En revanche, du fait de la complexité de la région
génomique concernée, il est actuellement impossible
de détecter les personnes hétérozygotes par l'étude
directe de l'ADN.
Transmission autosomique
Le génotype mitochondrial ne se définit pas
seulement par l'existence d'une mutation, mais
aussi par la proportion de molécules d'ADN
mitochondrial (ADNmt) mutées dans un tissu.
Myopathies mitochondriales
Le phénotype des maladies mitochondriales dépend du
nombre de molécules d'ADNmt mutées et des tissus
concernés. L'atteinte des muscles est associée à celle
d'autres organes. L'expression de la maladie est très
variable et les signes musculaires ne sont pas toujours
au premier plan. Il est possible d'observer des phéno-
types normaux alors que les biopsies musculaires
contiennent jusqu'à 20% de molécules d'ADNmt mutées
ou délétées. Dans le cas des myopathies mitochon-
driales, l'étude génétique de la famille est souvent
déroutante car les enfants d'une même mère n'expri-
ment pas nécessairement la maladie. En effet s'ils peu-
vent tous présenter la mutation, la proportion de
molécules mutées peut être variable d'une personne à
l'autre et donner lieu à des phénotypes différents. Si
une femme peut donner naissance aussi bien à des filles
atteintes qu'à des fils atteints, seules les filles peuvent à
leur tour transmettre l'ADNmt muté à leurs enfants. Les
fils ne peuvent pas avoir d'enfant atteint. Le conseil
génétique est particulièrement difficile, notamment si
l'étude moléculaire n'a pas retrouvé de mutations de
l'ADNmt apportant la preuve de la transmission mater-
nelle. En effet, il existe des maladies mitochondriales
qui peuvent être en rapport avec des mutations de
l'ADN nucléaire obéissant à une transmission mendé-
lienne. Le diagnostic prénatal est toujours délicat.
Transmission de l'ADN mitochondrial
Maladies génétiques : que
Les maladies monogéniques peuvent être soit autosomiqu
(récessives ou dominantes). Selon le mode de transmissio
au même risque. En outre, certaines maladies sont génét
être à l'origine de la même maladie. Elles peuvent aussi
le risque, c'est-à-dire évaluer la probabilité qu'une malad
nouveau, est un des objectifs du conseil génétique (acte
médecin spécialisé en génétique médicale).
La plupart des gènes sont localisés dans le noyau de
la cellule. Quelques gènes sont, cependant, présents
dans le cytoplasme. Localisés dans les mitochondries
(ADN mitochondrial), ils sont exclusivement d'origine
maternelle. En effet, lors de la fécondation, seules les
mitochondries contenues dans le cytoplasme des
gamètes de la femme sont transmises. Le cytoplasme
des spermatozoïdes ne participe pas à la formation
de l'oeuf.
FICHE TECHNIQUE
Hérédité cytoplasmique. Transmission de l'ADN mitochondrial.
La transmission de l'ADN mitochondrial (ADNmt) ne suit pas les lois de
l'hérédité mendélienne qui ne s'appliquent qu'aux gènes portés par les
chromosomes nucléaires. Les mitochondries suivent une hérédité cytoplasmique
différente de l'hérédité mendélienne. Seules les mères transmettent leur ADN
mitochondrial à leur descendance (hérédité dite maternelle).
Lorsqu'il existe une altération du génome mitochondrial (délétion, duplication,
mutation ponctuelle), elle ne concerne qu'une partie des mitochondries de la
cellule (hétéroplasmie). Dans chaque cellule coexistent, en proportion variable,
des molécules d'ADNmt normal et des molécules d'ADNmt muté. Au fil des
divisions cellulaires, la répartition des mitochondries mutées se fait au hasard.
La mutation est transmise mais la proportion d'ADNmt normal et d'ADNmt
muté varie d'une génération de cellules à l'autre, d'un tissu à l'autre, d'un
organe à l'autre. L'expression de la maladie varie donc d'une personne à
l'autre y compris au sein d'une même famille. Le diagnostic de maladie
mitochondriale est difficile à établir en raison de la grande variabilité
d'expression et de transmission des altérations de l'ADN mitochondrial.
Hérédité mendélienne.
Transmission autosomique dominante.
La personne atteinte possède le gène muté en un
exemplaire (altération d'un seul des deux allèles). Elle peut
le transmettre à ses enfants : une maladie dominante se
transmet verticalement, de génération en génération.
Chaque enfant d'un homme atteint ou d'une femme atteinte
peut hériter de la maladie avec une probabilité de 1/2.
Si l'enfant n'hérite pas de la maladie, la transmission est
interrompue dans cette branche de la famille.
Les manifestations cliniques peuvent être différentes d'un
patient à l'autre du fait de l'expressivité variable de la
maladie. Par ailleurs, les symptômes peuvent se manifester
plus ou moins tardivement. Certaines personnes porteuses
du gène muté peuvent ne pas exprimer la maladie ou
l'exprimer sous une forme très modérée. Elles peuvent
néanmoins transmettre ce gène à leur descendance :
la maladie semble avoir sauté une génération.
La maladie peut aussi survenir chez un enfant sans
qu'aucun des parents soit atteint ou porteur du gène
muté : il s'agit d'une nouvelle mutation (néomutation).
Le risque ne concerne alors que la descendance
directe du malade.
Hérédité mendélienne.
Transmission autosomique récessive.
La personne atteinte possède le gène muté en deux
exemplaires (altération des deux allèles).
Ses deux parents (père et mère) sont indemnes mais ils
sont porteurs du gène muté à l'état hétérozygote
(seul un des deux allèles est altéré).
À chaque naissance, ce couple a une probabilité de 1/4
d'avoir un enfant atteint et une probabilité de 3/4 d'avoir
un enfant indemne.
Les frères et soeurs indemnes d'une personne atteinte ont
une probabilité de 2/3 d'être hétérozygotes.
Etre hétérozygote n'a, en règle générale, aucune
conséquence. Une personne hétérozygote aura des enfants
indemnes, sauf si son conjoint est, par hasard ou
en raison d'un lien de parenté, hétérozygote pour une
mutation du même gène.
Les maladies génétiques étant rares,
la descendance d'une personne atteinte ou de ses
apparentés est peu exposée à la maladie, en l'absence de
consanguinité (ou de l'existence de la même maladie
dans la famille du conjoint).