cours michel-ange première partie

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MICHEL-ANGE
introduction : pourquoi Michel-Ange ?
Michel-Ange est un des grands artistes de l'histoire de l'humanité, auteur d'oeuvres emblématiques de l'art mondial. Il
est donc intéressant d'essayer de voir comment un tel artiste a pu exister par rapport au contexte historique et artistique
de son époque et d'analyser ses œuvres principales. On se demandera aussi en conclusion ce qu'est un chef d'oeuvre
dans l'art.
I.
Biographie de Michel-Ange (1475-1564)
Né le 6 mars 1475 à Caprese Michelangelo près d'Arezzo.
Père magistrat et podestat. Elevé chez des tailleurs de pierre après la mort de sa mère en 1481, quand il a 6 ans. Contre
l'avis de son père, il choisit en 1488 de se former auprès de Domenico Ghirlandaio à Florence, qui devant son talent, le
recommande à Laurent de Médicis. Il se forme à la sculpture avec Berltoldo di Giovanni, élève de Donatello et devient
le protégé de Laurent, qui le loge dans son palais à partir de 1490 (il a 15 ans). Il se forme aussi à l'anatomie à l'hôpital
Santo Spirito. Deux ans plus tard, à la mort de Laurent, son successeur Pierre II ne veut plus de lui, Michel-Ange part à
Bologne, puis à Rome, comme protété du cardinal Raffaele Riario. C'est à ce moment qu'il sculpte la Piéta (1496).
En 1502, il repart à Florence et y crée le David et le Tondo Doni. Il retourne à Rome en 1505, appelé par Jules II,
Médicis, qui le charge de réaliser son tombeau, auquel il travaillera 40 ans sans l'achever. Il en reste le Moïse. De 1508
à 1512, il peint le plafond de la chapelle Sixtine, neuf épisodes de la Genèse.
Le nouveau pape, Léon X demande à Michel-Ange de terminer la façade de San Lorenzo, qui ne sera jamais menée à
son terme jusqu'à nos jours. Adrien VI ne s'interresse pas à l'art. Michel-Ange revient à Florence de 1519 à 1531 et
travaille pour les Médicis. Il réalise la Sagrestia Nuova des Cappelle Medicee, avec les tombeaux de Laurent et de
Julien de Médicis, puis commence la Bibliothèque Laurencienne en 1524, terminée par Ammanati de 1551 à 1571.
Pendant le siège de Florence, Michel-Ange travaille à la fortification de la ville.
Il retourne à Rome en 1532 et Clément VII lui demande de peindre les murs latéraux de la chapelle Sixtine. Il réalise le
Jugement dernier, achevé en 1541. En 1535, il rencontre Tommaso de Cavalieri, dont il tombe amoureux et lui dédie de
nombreux poèmes.
En 1546, il est nommé architecte de la basilique St Pierre, commencée par Bramante en 1506. Il modifie le plan et
allège le Dôme.
Michel-Ange meurt à Rome en 1564 à l'âge de 88 ans. Il est enterré dans la basilique Santa Croce de Florence.
II. Michel-Ange, un artiste en son temps : Le contexte historique et artistique
1. La Renaissance, une nouvelle vision du monde
a)L'Europe à la découverte du monde
Le partage du monde : conquête du Mexique par Cortès et du Pérou par Pizarre, les Français au Canada et au Brésil, les
Anglais en Nouvelle Angleterre
Exploitation ou défense des Indiens, débuts de la Traite des Noirs
b) L'Humanisme, nouvelles idées, nouveaux lieux de culture, nouveaux modes de diffusion
- pourquoi des idées nouvelles au 15-16ème siècle ?
Le développement du commerce depuis le XIIè siècle a mis en contact les marchands et les voyageurs avec d'autres
mondes, l'Islam, la Chine (Marco Polo) et le monde byzantin. Ce sont les Italiens qui ont le plus de contacts, c'est là que
se fait au XVème siècle la "redécouverte" de l'Antiquité gréco-latine, par l'intermédiaire des lettrés byzantins.
Des princes favorisent les artistes et les philosophes, ce sont les mécènes, en particulier Laurent le Magnifique
à Florence et des papes comme Nicolas V, qui fonde la bibliothèque vaticane.
L'invention de l'imprimerie permet de diffuser les nouvelles idées dans toute l'Europe, car l'imprimerie permet
de réduire les coûts de fabrication des livres.
- Quelles idées nouvelles ?
L'homme est au centre des préoccupations des humanistes, et non plus Dieu ou la collectivité ; ainsi
l'humanisme est à l'origine de l'individualisme, fondement de la civilisation occidentale, et à la remise en question de la
religion telle qu'elle est pratiquée à l'époque.
La connaissance est la valeur suprême , d'où l'importance de l'éducation et de la science ; l'humanisme est à
l'origine de grands progrès scientifiques : la révolution copernicienne (le soleil au centre de l'univers et non pas la terre),
les progrès de la médecine grâce aux dissections.
Les humanistes s'interrogent sur la meilleure façon de gouverner, sans avoir tous le même avis, mais le fait
d'y réfléchir et de remettre en question la forme de gouvernement de l'époque est en soi une nouveauté. Machiavel
pense que la fin justifie les moyens, Thomas More dans "l'utopie" imagine un état idéal fondé sur l'égalité et la tolérance
religieuse
- Une diffusion à partir de plusieurs foyers
Un foyer dès le XV° siècle (le Quatrocento) l’ITALIE à cause de la prospérité des villes Italiennes et donc des
possibilités de Mécénat (les Médicis à Florence, la papauté à Rome...).
Un autre foyer prospère, les FLANDRES (Pays Bas).
La diffusion se fait par les voyages des artistes, des soldats ( guerres d’Italie entre 1492 et 1525...)
Puis dans les châteaux d’Ile de France et du Val de Loire en France au XVI° (François 1er), en Allemagne du Sud et
plus tardivement en Angleterre et en Espagne
La diffusion se fait aussi par l'imprimerie : le premier livre imprimé vers 1455, la Bible de Gutenberg. Le livre n’est
plus rare et cher, il n’est plus réservé à quelques uns.
c)La naissance du protestantisme
La redécouverte des philosophes pré-chrétiens et les réflexions des humanistes amènent à se poser des
questions religieuses. de plus, ils veulent lire les textes sacrés dans la langue usuelle. C'est pourquoi Luther traduit la
Bible en allemand et Calvin en français.
La redécouverte des textes religieux fait prendre conscience du décalage entre le message évangélique et
l'Eglise de la fin du Moyen Age, où les papes sont des aristocrates romains, où les évêques achètent leur charge et se
contentent d'en percevoir les revenus, où les curés vendent les sacrements.
En 1517, Luther critique la vente des indulgences ; il est excommunié et crée une nouvelle religion chrétienne
dans laquelle le pape ne joue aucun rôle. Calvin fait la même chose en France et Henry VIII en Angleterre : luthériens,
calvinistes et anglicans forment trois branches du protestantisme, qui gagne toute l'Europe du Nord et une partie de
l'Allemagne et de la France. C'est le début de luttes qui dureront jusqu'à 1648. La réaction des catholiques est la contreréforme : l'église est reprise en main et les Jésuites encadreront le peuple catholique dans les collèges, les séminaires et
dans les missions.
d) Les zones d'ombre de la Renaissance : guerres et Inquisition
La renaissance est l'une des périodes clés de l'histoire de l'humanité, car elle jette les bases des progrès scientifiques
ultérieurs : en se dégageant de l'emprise d'une religion ennemie de la science et de la philosophie pré-chrétienne, la vie
intellectuelle et scientifique peut se développer dans la cadre du protestantisme, puis d'une religion catholique rénovée
par la contre-réforme.
Pourtant, il y a des zones d'ombre : la Renaissance, c'est aussi l'époque de l'Inquisition dans l'Empire espagnol,
des guerres de religion meurtrières, puis de la terrible guerre de trente ans au début du siècle suivant. Le développement
de la science n'empêche pas le maintien de la magie et de la croyance au Diable, qui entraîne des procès en sorcellerie.
Un des grands thèmes de la renaissance n'est-il pas le mythe de Faust : par un pacte avec le Diable, l'homme peut avoir
accès à la connaissance et à l'éternelle jeunesse
2. L'Italie de la Renaissance
L'Italie est un terme géographique mais aucunement une entité politique à la renaissance.
Son histoire doit être expliquée sur le long terme par l'affrontement de l'Empire et de la Papauté (les Guelfes favorables
au Pape et aux Anjou, les Gibelins à l'Empereur germanique.
– le Nord est le terrrain d'affrontement de l'Empire et du royaume de France. On peut noter en particulier les
Guerres d'Italie, déclenchées à la fin du Xvème siècle par les rois Louis XII et Charles VIII, et poursuivies par
–
–
François Ier, qui en ramènera Leonard de Vinci et la renaissance française. Louis XII quant à lui y avait
emmené Georges d'Amboise, qui deviendra Cardinal de Rouen et y introduira l'art de la Renaissance. Les
principautés puissantes sont Milan (avec les Sforza), Mantoue (Gonzague) et Venise
Le centre est le domaine des villes-état de Florence, Sienne, Pise, Lucques
Le Sud est plus unifié et appartient à la mouvance catalane, puis espagnole, autour de Naples. La Sicile,
creuset de civilisations au Moyen-âge avec le Royaume normand, est incorporée au royaume de Naples.
a) La Florence des Médicis
Crée à l'époque romaine, Florence se développe au Moyen-âge autour du commerce de la laine (arte della lana) et la
finance : sa monnaie, le florin, est une des principales monnaies d'Europe. La fortune florentine s'est construite sur les
liens de la ville avec la Papauté, avec le choix du parti guelfe, favorable au pape, soutenuj par le royaume de France,
contre les gibelins, favorables à l'Empereur.
Florence est une des premières villes italiennes à se doter d'une Commune, au XI ème siècle (la Seigneurie). S'y
opposent le popolo grasso et le popolo minuto, en de multiples luttes de faction, dont finissent par triompher les grandes
familles, en particulier les Médicis,
Les Médicis (Medici en italien) : puissante famille florentine qui tira sa richesse à partir du trecento du commerce de la
laine et de leur rôle au sein de l'arte della lana. Giovanni di Bicci fonde la banque des Médicis en 1397 qui va très
rapidement devenir une puissance financière de premier plan. Le premier Medicis a avoir un rôle politique est Cosme
l'Ancien (1389-1464), qui domine la vie politique de sa cité et la vie financière de toute l'Italie, la banque ayant pris une
grande importance : elle a des succursales dans les grandes cités d'Italie, à Lyon, à Genève, en Avignon, à Bruges et à
Londres. Cosme est aussi le premier mécène de la famille, s'entourant de peintres et d'architectes et créant la
bibliothèque laurentienne, première bibliothèque publique d'Europe.
Pierre le Gouteux succèda à Cosme et bien que malade, il continua la politique de son père, en particulier dans le
domaine du mécénat (fresque la procession des rois mages de Gozzoli)
Laurent, âgé de 19 ans, lui succède et mène Florence à son apogée. Le pape, qui convoite une partie de son territoire,
suscite la conjuration des Pazzi, pour éliminer Laurent. C'est un échec, qui va tendre les relations entre Florence et le
pape. Il meurt en 1492.
Il fut le mécène de Leonard de Vinci, de Donatello, de Botticelli, de Ghirlandaio, de Michel-Ange, de Verrrochio. Il
réunit une importante bibliothèque et s'entoura de philosophes néo-platoniciens (Pic de la Mirandole, Marsile Ficin). Il
légua ses collections à la ville de Florence.
A sa mort, les Médicis furent renversés par le moine dominicain Savonarole, rendu célèbre par l'organisation de
« buchers de vanités », où l'on brûlait les objets de luxe, les miroirs, les produits de beauté et des livres de Boccace ou
Pétrarque. Il prêcha contre les Médicis, qui furent expulsés. IL établit une dictature théocratique, proclamant « JésusChrist, roi du peuple florentin ». Les Florentins finirent par se lasser et le pape l'excommunia et il fut brûlé le 23 mai
1498.
b) La Rome de la Papauté
La plus grande ville du monde antique déclina au moment des grandes invasions et fut supplantée par Constantinople.
Elle doit à la présence de la papauté de ne pas avoir disparu de l'Histoire, mais elle n'est plus qu'un gros village jusqu'à
la Renaissance. A cette époque, les papes sont issus des grandes familles et vivent comme des grands aristocrates,
s'entourant d'artistes. Le renouveau date du début du Quatrocento, au retour d'Avignon de la papauté, quand les srtistes
florentins viennent voir les restes de l'Antiquité.
Sixte IV (1471-1484) décida la construction d'une chapelle palatine, qui portera son nom (chapelle sixtine)
Alexandre VI Borgia (1492-1503)
Jules II (1503-1513) est le grand mécène de la Renaissance romaine. C'était le neveu de Sixte IV, père de trois enfants.
Ce fut un pape soldat, qui participa en personne à des campagnes militaires, en particulier contre les Français. Il posa la
première pierre de la basilique St Pierre, confiée à Bramante, et appela Michel-Ange pour décorer la chapelle Sixtine. Il
eut l'idée de faire financer la construction de St Pierre de Rome par la vente d'indulgences.
Léon X (1513-1521) est le second fils de Laurent de Médicis. Cardinal à 13 ans, il n'avait aucune formation théologique
et déclara que la « fable de l'histoire du Christ était bien utile ». Il s'intéressait surtout à l'art et fut le protecteur de
Raphael, qui peignit les Stanze du Vatican.
Clément VII (1523-1534), neveu de Laurent le Magnifique
Il s'opposa à Charles Quint en s'appuyant sur Florence, Milan et la France. En 1527, c'est le sac de Rome et le
renversement des Médicis à Florence, rétablis deux ans plus tard. Clément VII commanda à Michel-Ange le Jugement
Dernier.
Il eut à gérer le conflit avec Henry VIII.
Paul III (1534-1549) Farnèse est le pape du Concile de Trente (1515-1563) et de la création des Jésuites.
Jules III, Marcel II, Paul IV sont des papes de transition
Pie IV (1559-1565)
c)
Autres villes italiennnes
Bologne
Venise
3.
Le contexte artistique
a) Evolution des représentations iconographiques : de la Vierge byzantine à celle de Filippo Lippi
Etude d'oeuvres
« L'iconographie chrétienne exprime en images la même Bonne Nouvelle que les saintes Écritures nous
communique en mots. L'image et les mots s'illuminent. » (Source: Catéchisme de l'Eglise catholique )
Les premières représentations de la Vierge sont des peintures des catacombes. Mais elles n'ont pas de rôle religieux. Le
troisième concile oecuménique réuni à Éphèse en 431 proclame Marie : Mère de Dieu. On se met alors à représenter
Marie trônant solennellement avec Jésus sur les genoux.
La querelle iconoclaste dure de 730 à 843. Léon l'Isaurien (726-741) décrète l'interdiction du culte des icônes qu'il
qualifie d'idolâtrie.Suit une période de rétablissement des images (780-813), une nouvelle période iconoclaste (813 à
842), qui prend fin en 842.
Après le deuxième Concile de Nicée (787), quand prend fin la «querelle des Images», le rôle et la signification
théologique de l'icône sont clairement définis. Bien que les unes et les autres soient reconnues comme objets du culte :
– les icônes à scènes ont un rôle didactique, transposant en images des épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament
et de la vie des saints.
– les icônes à portraits sont considérées comme sacrées, voire miraculeuses; certaines d'entre elles qualifiées
d'acheiropoïètes — non exécutées par la main de l'homme — et sont jugées d'essence divine. Dans les deux cas, les
icônes sont des représentations qui, selon saint Jean Damascène, «renferment un mystère et, comme un sacrement,
sont porteuses d'énergie divine et de grâces».
Vierge Kyriotissa (avec
Christ sur les genoux)
Patmos, 16è siècle
La Vierge «Hodiguitria »
(Celle qui montre le
Chemin) (14è siècle)
La Vierge Eléoussa (la
Vierge de tendresse)
La Vierge Orante (qui prie)
Une Vierge médiévale
ivoire, 41 cm 1250-60, trésor de la Sainte Chapelle
Taille importante, drapé du manteau, visage expressif
En Occident, la Vierge est représentée dès l'époque
carolingienne comme image de la sagesse. Durant la
période romane, elle elle représentée trônant ou avec
l'enfant. A l'époque gothique se développe son rôle
d'intercesseur auprès du Christ (d'où ls réprésentations de
la Vierge avec le Christ adulte, ou le couronnement de la
Vierge (cathédrale de Rouen)
Couronnement de la Vierge Reims
Vierge à l'enfant de Giotto
c. 1310
Tempera sur bois,
Galleria degli Uffizi, Florence
Très grande peinture, destinée à
l'église de tous les saints.
Madonna Enthroned with the Child, St Francis St. Domenico and two
Angels
Tempera sur bois, 133 x 81 cm
Galleria degli Uffizi, Florence
Présentation
GIOTTO Ognissanti Madonna (Madonna in Maestà)
vers 1310
tempera sur bois, 325 x 204 cm, Galerie des Offices, Florence
Analyse de l'oeuvre : description
Il s'agit d'un grand panneau, plus de 3 mètres de hauteur, destiné à l'église de tous les saints à Florence, représentant une
Vierge à l'Enfant.
Elle tient l'enfant sur les genoux (représentation traditionnelle que l'on trouve dans les icônes byzantines). Elle a un
visage peu expressif, la tête couverte, entourée d'une auréole. Elle tient l'enfant par la jambe. Celui a un geste de
bénédiction. Ils sont surmontés d'une sorte de dais en forme d'ogive et la Vierge est assise sur un trône.
De part et d'autre de la représentation centrale, deux anges et des saints, tous auréolés, et un fond doré.
La composition est simple, elle met en valeur la Vierge et l'enfant, représentés plus grands que les saints et les anges.
Ceux-ci ne regardent pas la Vierge, mais regardent ici et là, hors de l'image, entre eux, vers le centre. Le point central du
tableau est le Christ bénissant.
Interprétation : la signification du tableau
L'oeuvre et son époque
Giotto (Giotto di Bondone). Peintre et architecte italien ( 1266 - 1337).
C'est par lui que l'art occidental va se dégager de l'art byzantin en Italie.
Contexte du Trecento : les Franciscains veulent replacer la religion parmi les humains, sont plus proches des gens
(ordres mendiants). En littérature, influence de Dante (1265 – 1321).
Giotto est né dans un petit bourg toscan et a probablement fréquenté l'atelier de Cimabue. Son apport à l'histoire de l'art
est immense, puisqu'il a dégagé l'art italien de l'influence byzantine et du style médiéval occidental pour le faire évoluer
vers l'art de la Renaissance.
A Assise, Giotto peint des fresques en trois dimensions : les proportions sont mieux respectées qu'auparavant, les
regards sont intenses et définissent des personnalités.
Les fresques de San Francesco, vers 1290, sur la vie de St François, intègrent dans le récit des scènes de vie quotidienne
avec précision, on retrouve là le souci de l'humain des Franciscains.
Il décore ensuite la chapelle des Scrovegni à Padova entre 1303 et 1305. Il y réalise quatre groupes de fresques, le
Jugement dernier, les Scènes de la vie de la Vierge, les Scènes de la vie du Christ et les Allégories des Vices et des
Vertus. Il rompt avec la tradition médiévale, ce qu'on voit aussi à la même époque sur la Madone de l'église de tous les
saints : architecture en trois dimensions, expression des personnages. A cette époque, il peint des fresques pour Assise,
puis sa gamme chromatique s'enrichit, les décors sont plus raffinés, les couleurs sont plus claires. A partir de 1334, il est
maître d'oeuvre du Dôme de Florence et dirige les travaux du campanile. Il meurt en 1337.
L'oeuvre se situe donc à un moment charnière de la vie du peintre, au moment où s'affirme son style propre et où il se
dégage de l'influence de CIMABUE (1240-1302)
L'oeuvre en perspective : quel style ? Quelles interactions ?
Giotto fait passer l'art de peindre du grec au latin : il a contribué à faire évoluer l'art médiéval italien vers l'art de la
Renaissance en y introduisant davantage d'expression dans les visages et une mise en espace différente de celle de l'art
byzantin, plus proche de l'humain. Cependant, on pouvait déjà noter cette tendance dans l'art gothique français qui a
produit l'Ange de Reims
Vierge à l'enfant de Filippo Lippi
1465
Tempera on wood, 95 x 62 cm
Galleria degli Uffizi, Florence
Synthèse : quels changements entre la Vierge médiévale et la Vierge renaissante
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