II. Une esthétique nouvelle
a. Sujets et sources d’inspiration
1. La référence à l’antiquité inspirée par l’humanisme
Les princes, les mécènes font entreprendre des fouilles et collectionnent les sculptures antiques, souvent
copiées par les sculpteurs.
Les architectes étudient les écrits de Vitruve et s’inspirent des vestiges, avec une recherche de la
symétrie, des proportions, de l’harmonie (progrès des maths)…
b. La sculpture
La Renaissance retrouve le nu, avec l’exaltation de la beauté...
La mythologie fournit un répertoire inépuisable pour la peinture avec Ovide (les Métamorphoses). Mais
la thématique religieuse reste essentielle.
Importance du portrait : l’Homme est au centre du monde (mécènes veulent se faire représenter) :
évolution vers plus de réalisme (ex : Ghirlandaio, Le vieillard et l’enfant, Louvre).
Les techniques nouvelles y contribuent (mise au point en Flandre de la peinture à l’huile).
c. La révolution de la perspective
Contribue à l’émergence d’une nouvelle esthétique : espace tridimensionnel, rationnel (on se passionne
pour les maths, pour les lignes de perspective…).
d. L’artiste de la Renaissance est souvent un savant
1. Des peintres ont été de grands mathématiciens
Diffusion de l’œuvre d’Euclide, mathématicien grec. Ex : Piero della Francesca, La flagellation du
Christ, ou encore Uccello : recherche de la beauté idéale, des proportions parfaites.
2. La Renaissance théorise l’art
De véritables traités sont écrits, et ces savants ne sont pas tous italiens (ex : Dürer).
III. Les grands artistes
a. Botticelli et le néoplatonisme
1444 (ou 45) – 1510.
Vie presque entière à Florence. Suit sa formation dans l’atelier de Filippo Lippi, puis il ouvre le sien.
En 1478 : deux tableaux : Le Printemps et la Naissance de Vénus (commandes des Médicis). Puis
l’Adoration des Mages. Son talent est de rendre l’incarnation des choses et l’expression du visage.
La nativité mystique : seule œuvre qui soit signée et datée de toute sa production. Contexte particulier
(crise politique et religieuse à l’extrême fin du 15ème à Florence) : depuis la mort de Laurent le Magnifique en
1492, les Médicis ont été chassé de Florence, et les troupes françaises de Charles VIII instaurent la république
théocratique avec Savonarole. En 1499, celui-ci fait un discours apocalyptique : l’œuvre est son l’illustration.
Inscriptions en grec, en haut : « Moi, Botticelli, en 1501, j’ai exécuté ce tableau dans une Italie en proie
au trouble, une moitié de temps après le temps où s’accomplit le 11ème chapitre de Jean (l’Apocalypse), lorsque
le diable fut libéré […]. »
Persos : pas de respect des proportions, profusion des anges, des démons fuient dans la terre… Espace
pictural saturé, qui semble nier la perspective : impression de chaos. Retour à un style gothique (ruptures
d’échelles, insertion de texte) qui traduit une impression de décadence.
b. Fra Angelico : entre tradition et modernité
1387 – 1455