UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE ANNEE 2005 N° 24 CONTRIBUTION A L’ETUDE DE L’ETAT BUCCO-DENTAIRE DES ENFANTS DIABETIQUES THESE POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE (DIPLOME D’ETAT) PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 17 DECEMBRE 2005 PAR MOUSSA THIAM Né le 17 juillet 1977 à Nouackchot ( MAURITANIE) J URY PRESIDENT : M. PAPE DEMBA DIALLO MEMBRES : M. Boubacar DIALLO PROFESSEUR Professeur M. Ibrahima DIAGNE Maître de conférences Agrégé Mme Fatou DIOP Maître Assistant DIRECTEUR DE THESE : Mme Fatou DIOP Maître Assistant 1 THIAM (Moussa).- Contribution à l’Etude de l’Etat N° bucco-dentaire des enfants diabétiques / Moussa THIAM .- 42.63.05.24 [s.l.] : [s.n.], 2005 – [v] – 65f : ill. ; 29,7cm – (Thèse : Chir. Dent. : Dakar : 2005 ; 24) Rubrique de classement : ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE Mots-clés : - - Etat bucco-dentaire Diabéte Enfant Me SH : - Oral health Diabetic children Résumé : Le diabète est un problème de santé publique de par sa prévalence et ses complications. Notre présent travail est une étude prospective portant sur l’étude de lésions bucco-dentaires rencontrées chez l’enfant diabétique. Nous avons recensé 40 diabétiques et 40 témoins ayant le même groupe d’age. L’hygiène bucco-dentaire était médiocre dans les deux groupes. La fréquence de la carie dentaire et de la gingivite a été retrouvée significativement plus élevée chez les diabétiques que chez les témoins. Le nombre de caries dentaires et de gingivites augmentait avec la durée d’évolution et le déséquilibre du diabète. La chéilite angulaire a été retrouvée plus fréquente dans le groupe diabétique que dans le groupe témoin. La prise en charge nécessite une collaboration entre le chirurgien dentiste et les médecins. 2 JURY PRESIDENT : M. PAPE DEMBA DIALLO MEMBRES : M. Boubacar DIALLO PROFESSEUR Professeur M. Ibrahima DIAGNE Maître de conférences Agrégéecencée MME Fatou DIOP Maître Assistant DIRECTEUR DE THESE : MME FATOU DIOP M AI T RE AS S I S T ANT ADRESSE DE L’AUTEUR : Amitié II Villa N° 4115, BP : 5405 Dakar (SENEGAL) Tel : 825 77 45 3 PAR LA GRACE DE DIEU LE CLEMENT, LE MISERICORDIEUX « Toutes les louanges reviennent à ALLAH. Seigneur des mondes » (Coran, Sourate I, Verset 2) Que la paix et le salut d’ALLAH soient sur son prophète Mohamed (P.S.L.) ainsi que sa famille, ses compagnons et à tous ceux qui suivent leurs pas avec ferveur jusqu’au jour de la résurrection. 4 A la mémoire de mes grands parents maternels A la mémoire de mes grands parents paternels A la mémoire de ma mère Maman L’un de mes plus beaux rêves, était de voire tes mains parcourir les pages de ce travail et ton regard en apprécier juste l’écriture seulement tu es partie sans me dire Adieu. Repose en paix maman A Mon oncle BA Mamadou NALLA J’aurais voulu que tu assistes à l’aboutissement de ces longues années d’études, mais le Bon Dieu en a décidé autrement. Repose en paix. 5 A Mon Père La réussite de tes enfants est ton souci permanent. Tu as tout fait pour que nous puissions bénéficier d’une bonne éducation et d’une bonne formation. Ce travail est le fruit de tes efforts ; puisse ALLAH te donner santé et longévité. Papa, prions encore pour que l’âme de MAMAN repose en paix dans les Cieux paradisiaques A Mes Frères et Sœurs Vous avez toujours été très proche. Votre esprit de famille est pour moi une aide précieuse. Que Dieu nous garde toujours unis. Trouvez ici l’expression de mon amour fraternel. A Mes Neuveux et Nièces : Votre arrivée dans ma vie me remplit de bonheur. A mes belles sœurs et beaux frères : Ce travail est aussi le votre A tous mes oncles et tantes : Ce travail est le fruit de vos conseilles et soutiens permanents A tous mes cousins et cousines A tous mes amis et amies restons solidaires Aux camarades de promotion En souvenir des bons et des mauvais moments passés ensemble dans une atmosphère de fraternité et d’ententes sympathiques. A tous les collègues du CES de parodontologie 6 A la Famille du Dr Fatou DIOP A tout les diabétiques Que dieu vous accorde longue vie. A tout les étudiants mauritaniens au Sénégal. En témoignage de tant d’années passées ensemble. Courage et persévérance. A tout le personnel de l’ambassade de la Mauritanie à Dakar. A la Mauritanie, ma chère partie, à laquelle je suis fier d’appartenir. Au Sénégal, mon pays d’adoption et téranga pour la formation que tu m’as donnée, reconnaissance infinie. 7 A toutes les personnes qui ont contribué à notre éducation et à notre formation. Profonde reconnaissance. Au professeur Said Nourou DIOP Au docteur Anna SARR Au docteur Younes YOUNES Au docteur Paul NIANG Au docteur Abdou Aziz YAM Au docteur Malick FAYE Au docteur BENOIT A Madame SISSOKHO de la bibliothèque de l’IOS A tout les enseignants et le personnel de l’ I.O.S. A tout les enseignants et le personnel de l’hopital Abass NDAO. 8 A tout les enseignants et le personnel du centre hospitalier de Albert ROYER. A tous ceux que nous n’avons pas pu citer. Merci infiniment. 9 10 A notre Maître et Président de Jury Monsieur le Professeur Papa Demba DIALLO Vous nous faites un grand honneur de présider notre jury de thèse. La spontanéité avec laquelle vous avez accepté d’être parmi nos juges, nous comble et nous honore. La clarté, la haute maîtrise de votre enseignement, la logique de votre raisonnement et votre riche expérience font de vous un maître respecté de tous. Veuillez trouver ici le témoignage de ma profonde reconnaissance. A notre Maître et Juge Monsieur le Professeur Boubacar DIALLO Nous vous remercions du grand honneur que vous nous faites en acceptant spontanément de siéger dans notre jury malgré votre emploi du temps plus que chargé. Vos qualités d’éminent pédagogue font de vous un maître exemplaire. Soyez certain que vous continuerez toujours à rester l’une de nos références. 11 A notre Maître et Juge Monsieur le Maître de conférences Ibrahima DIAGNE La spontanéité, l’enthousiasme et la simplicité avec lesquels vous avez accepté de juger notre travail nous honorent. Merci infiniment. A notre maître et Directeur de thèse Le docteur Fatou DIOP A travers votre collaboration, nous avons appris la rigueur et la discipline : élément indispensable à l’élaboration de ce travail. Votre souci constant du travail méthodique restera pour nous un exemple à suivre. Soyez assurée de notre sincère et profonde gratitude. Veuillez trouver ici nos vifs remerciements et considérez ce travail comme le votre. 12 «Par délibération, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les dissertations qui lui seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs, et quelle n’entend leur donner aucune approbation ni improbation » 13 14 PLAN INTRODUCTION ....................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE I - Diabète sucré chez l’enfant .................................................................... 3 1.1.- Définition .......................................................................................... 3 1.2- Epidémiologie ............................................................................ 4 1.3- Pathogénie ................................................................................. 4 1.3.1- Processus auto-immun.......................................................... 4 1.3.2- Terrain génétique de susceptibilité....................................... 6 1.3.3- Facteurs déclenchants ........................................................... 6 1.4- Diagnostic .......................................................................................... 7 1.4.1- Diagnostic positif ................................................................. 7 1.4.2- Diagnostic différentiel .......................................................... 10 1.4.3- Diagnostic étiologique.......................................................... 11 1.5- Complications .................................................................................... 11 1.5.1- Complications immédiates du diabète ................................. 11 1.5.2- Complications à long terme ................................................. 13 1.6- Traitement .......................................................................................... 15 1.6.1- But ........................................................................................ 15 1.6.2- Moyens ................................................................................. 15 II –Rappels sur la cavité buccale................................................................. 18 2.1- Rappels d’embryologie bucco-dentaire ............................................. 18 2.1.1- Embryologie dentaire ........................................................... 18 2.1.2- Embryologie du parodonte ................................................... 19 2.1.3- Embryologie de la muqueuse buccale .................................. 20 2.2- Rappels d’anatomo-physiologie bucco-dentaire ............................... 20 2.2.1- Anatom-ophysiologie des dents ........................................... 20 15 2.2.2- Anatomo-physiologie du parodonte ..................................... 22 2.2.3- Anatomo-physiologie de la muqueuse buccale .................... 24 2.3- Ecosystème buccal ............................................................................. 26 2.3.1- Les fluides buccaux .............................................................. 27 DEUXIEME PARTIE : ENQUÊTE I- Objectifs de l’enquête ............................................................................ .29 1.1- Objectif génér29 1.2- Objectifs spécifiques........................................................................ .29 II- Méthodologie ......................................................................................... 29 2.1-Type d’étude ....................................................................................... 29 2.2- Lieu et durée de l’enquête.................................................................. 29 2.3- Choix de l’échantillonnage ................................................................ 32 2.3.1- Critères d’inclusion .................................................................. 32 2.4- Matériels et méthode d’étude ........................................................... 33 2.4.1- Matériels .................................................................................. 33 2.4.2- Méthode d’étude ........................................................................ 33 III- Résultats ............................................................................................... 36 3.1- Population d’étude ............................................................................ 36 3.1.1- Distribution des fréquences 3.1.1.1-Répartition selon le sexe .................................................. 36 3.1.1.2- Répartition selon le l’age........................................................ 37 3.1.1.3- Répartition selon la taille........................................................ 38 3.1.1.4- Répartition selon le poids…………………………………...39 3.1.2 La comparaison des variables d’identification………………...40 3.2- Pathologie diabétique......................................................................... 41 3.2.1- Répartition selon la durée .......................................................... 41 3.2.2- Répartition selon l’équilibre du diabète .................................... 42 3.2.3- Répartition selon les complications........................................... 43 16 3.3- Aspects cliniques bucco-dentaires ..................................................... 44 3.3.1-Hygiene buccodentaires Répartition selon la fréquence d’hygiène .............. 44 Répartition selon le contrôle de plaque ......................... 45 3.3.3- Carie dentaire. Répartition selon l’indice carieux............................................. 46 3.3.4- Inflammation gingival Répartition selon l’inflammation gingivale ...................... 47 3.3.5-La comparaison des moyennes d’indices 3.3.6- La chéilite angulaire Répartition selon la chéilite ............................................. 49 3.4- Aspects cliniques bucco-dentaires et diabète .................................. 50 3.4.1- Gingivite et durée d’évolution du diabète ................................. 50 3.4.2- Gingivite et équilibre glycémique ............................................. 51 3.4.3- Caries dentaires et durées d’évolution du diabète ..................... 52 3.4.4- Caries dentaires et équilibre glycémique ................................. 52 IV- Discussions ........................................................................................... 53 V- Stratégie de prise en charge odontstomatologique…...……………….58 VI- Recommandations ................................................................................ 62 Conclusion ................................................................................................... 63 Références bibliographiques ....................................................................... 66 Annexes ....................................................................................................... 17 18 INTRODUCTION En Afrique, les patients vus en consultation, ignorent souvent leur état de santé générale. Or certaines maladies générales ou leurs traitements peuvent interférer avec les actes et les prescriptions en odontologie. Ainsi l’odontologiste averti, doit avoir une connaissance médicale non pas pour traiter ces pathologies, mais pour participer à la prise en charge pluridisciplinaire. Il pourra ainsi jouer un rôle déterminant dans le dépistage de certaines maladies, car la cavité buccale est le miroir de l’organisme comme le disait KOLMER : « la cavité buccale reflète, sans aucun, doute l’état de santé général plus que tout autre partie du corps » (41). Parmi ces troubles nous avons Le diabète sucré, qui est défini comme un état d’hyperglycémie chronique lié à un déficit en insuline absolu ou relatif relevant de facteurs génétiques et/ou environnementaux (29). Le diabète sucré est une pathologie ubiquitaire touchant tous les âges, tous les sexes et partout dans le monde. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique. La prévalence de la maladie sur la population mondiale atteint actuellement 7% et pourrait facilement passer dans les 10 prochaines années à 10%. (35). En Afrique, la prévalence moyenne du diabète serait de 2% dont les 20% sont des diabétiques de type 1 parmi lesquels les enfants ne représentent que 5% (7, 61) Au Sénégal, le taux de prévalence de la maladie est de 2% (24) Lorsqu’il se déclanche, le diabète sucré provoque des symptômes spectaculaires connus depuis la plus haute Antiquité. A long terme, ce sont les complications qui font la gravité de la maladie. 19 En pratique, on distingue les diabètes insulinodépendants (type1) marqués par une carence absolue en insuline et les diabètes non insulinodépendants (type 2), ou la pathogénie est plus complexe. Le taux de glucose dans le sang est supérieur à 1,26g/l chez les patients diabétiques alors que la valeur normale est comprise entre 0,7 et 1,10g/l. (29) L’état bucco-dentaire des diabétiques a fait l’objet d’une grande préoccupation de divers auteurs mais surtout chez l’adulte (24, 41). Cependant très peu d’études ont concerné l’enfant. Et à ce jour aucune étude concernant l’état buccodentaire des enfants diabétiques au Sénégal n’a été publiée : d’où l’intérêt de notre étude, qui a pour objectifs : 1. Etudier l’état bucco-dentaire des enfants diabétiques en comparaison avec un groupe témoin. 2. Identifier les pathologies bucco-dentaires observées. 3. vérifier l’existence de lésions buccodentaires spécifiques au diabète. 4. Faire une corrélation entre la sévérité, le type de lésion buccodentaires et le diabète. 5. proposer une stratégie de prise en charge Pour atteindre ces objectifs, la première partie du travail sera consacrée aux rappels : sur le diabète de type 1, et sur la cavité buccale. La deuxième partie aura trait à une enquête réalisée sur des enfants diabétiques suivis au centre MARC SANKALE de l’hôpital Abass NDAO. 20 21 I- DIABETE SUCRE CHEZ L’ENFANT Le diabète est une maladie chronique caractérisée par un taux élevé de sucre dans le sang, consécutif à un défaut d’assimilation du sucre par l’organisme. Nous avons deux types : Le type 1, il survient surtout chez les sujets jeunes et représente 10 à 15% des diabètes. Il est caractérisé par la disparition plus ou moins totale de la sécrétion d’insuline par les îlots de Langhérans (28). Le type 2, il survient le plus souvent après 40ans et représente 70 à 90 % des diabètes. Le syndrome cardinal du diabète est constitué par : polyurie, polydipsie, polyphagie avec amaigrissement. Dans ce travail nous nous intéresserons au diabète de type 1, dans sa définition, son épidémiologie, sa physiopathogénie, son diagnostic, ses complications et en fin son traitement. I.1- DEFINITION Dans la nouvelle classification, adaptée par les spécialistes français depuis 1999, le terme « diabète insulinodépendant » doit être remplacé par « diabète de type 1 ». Cette nouvelle classification se fonde en effet sur la pathogénie et non plus sur la thérapeutique des différents diabètes (52). Le diabète de type 1 (insulinodépendant) se définit comme une atteinte progressive des cellules Bêta insulino-sécrétrices du pancréas aboutissant à une carence absolue en insuline (6). 22 1.2- EPIDEMIOLOGIE (35) Le diabète de type 1 représente environ 10 % de l’ensemble de la population diabétique mondiale. Il survient à tout âge, mais surtout avant 20ans, avec un pic de fréquence vers 12ans. En Europe l’incidence annuelle de la maladie chez les moins de 15 ans est en dessous de 10 pour 100000. Il semble exister une augmentation de l’incidence dans le monde d’environ 3% par an, sans que l’on connaisse la raison. Quant à la prévalence elle avoisine 0,35/1000. La maladie est rarement diagnostiquée avant 7 ans du fait que le diabète ne se manifeste pas sous une forme sévère dans lés premiers années de la vie. Il n’y a pas de différence significative entre garçons et filles. Le risque pour un enfant sans antécédent familial de diabète (population générale) est de 0,3%. Le risque pour des frères et sœurs des enfants diabétiques d’être eux-mêmes atteints par l’affection est de 6 à 10%. Lorsqu’un seul des parents est diabétique, le risque pour l’enfant est de 3 à 7%. Lorsque les deux parents sont diabétiques, le risque pour l’enfant est de 30 à 50%. 1.3- PATHOGENIE Le diabète type 1 est l’aboutissement d’un processus auto-immun chronique qui attaque et détruit les cellules Bêta des îlots de Langérhans. Dans la plupart des cas, la maladie est liée à la rencontre d’une susceptibilité génétique et un facteur d’environnement. 1.3.1- PROCESSUS AUTO-IMMUN Le diabète de type 1 est dû dans la majorité des cas à une destruction autoimmune des cellules bêta du pancréas, qui se déroule à bas bruit pendant plusieurs années avant le début clinique du diabète. L’étude des modèles animaux de diabète auto-immun et les rares études histologiques humaines suggèrent que l’évolution se fait en trois phases (30) : 23 - Le déclenchement se caractériserait par une présentation macrophagique d’auto-antigénes pancréatiques, qu’une apoptose initiale des cellules bêta pourrait favoriser ; - Le développement d’une insulite se caractérisant par une infiltration de lymphocytes CD4 et CD8 autour des îlots, avec peu ou pas de destruction de cellules bêta (« pré insulite ») et par une production de cellules cytokines inflammatoires, interleukine 2 (IL2), interféron γ (IFN γ),TNF α (tumor necrosis factor α) ; - La phase terminale se caractérise par une prédominance des CD8 (cytotoxiques). La destruction des cellules bêta est secondaire à leur apoptose. L’origine de celle-ci est probablement multifactorielle. La réaction immunitaire cellulaire spécifique pour différents antigènes pancréatiques témoigne de leur importance pathogénique. Au cours de cette réaction, sont produits des anticorps dirigés contre certains antigènes pancréatiques. Ces auto-anticorps n’ont pas eux-mêmes de rôle pathogène mais sont des marqueurs fiables du déroulement du processus auto-immun. Ils sont essentiellement au nombre de 4 (33, 30) : - Les anticorps anti-îlots (islet cell antibody, ICA) présents chez 60 à 80% des patients au début du diabète ; - Les anticorps anti-GAD (Glutamate Acid Decarboxylase) présents chez 80% des patients présentant un diabète de type 1 ; - Les auto-anticorps anti-insuline retrouvés surtout chez l’enfant ; - Les anticorps anti-IA2 dirigés contre une tyrosine phosphates membranaires, présents chez 50 à 75% des diabètiques de type1. 24 3.2- TERRAIN GENETIQUE DE SUSCEPTIBILITE (13, 16) Il s’agit en réalité d’une susceptibilité pluri génique avec au moins une dizaine de gènes en cause .Le principal se situe sur le chromosome 6 au niveau des gènes du système HLA (Human Leucocyte Antigen) de classe 2. C’est surtout chez les sujets HLA DR3 et DR4 et DQ que le diabète est plus fréquent. Le risque est plus élevé si le sujet est hétérozygote (DR3, DR4) et moins élevé s’il est homozygote pour l’un des deux (DR3 ou DR4). Plusieurs autres régions contenant des gènes de prédisposition ont été décrits. Ces régions sont situés sur les chromosomes 11 et 15.C’est le cas, par exemple, d’un gène putatif sur le bras court du chromosome 11, en région 5, à proximité du gène de l’insuline. 3.3- FACTEURS DECLENCHANTS Des facteurs environnementaux sont probablement à l’origine du déclenchement du processus auto-immunitaire, qu’ils s’agissent de facteurs nutritionnels, toxiques, ou viraux. Facteurs nutritionnels : Dans les pays scandinaves, des diabètes de type1 ont été rapportés plus fréquemment chez des patients ayant consommé de grande quantité de poissons fumés. L’analyse des conserves de ce poisson a mis en évidence la présence de nitrosamines, produit déclanchant un diabète de type1 chez la souris prédisposée génétiquement. Il semblerait aussi qu’une prise de poids précoce du nourrisson notamment par l’introduction précoce de lait maternisé, augmente le risque de diabète (29, 30). On a aussi mentionné une prévalence plus élevée de type1 chez des sujets ayant consommé du lait de vache dans le premier mois de la vie par rapport à des témoins nourris au lait maternel. 25 La mise en évidence fréquente au moment du diagnostic d’anticorps antialbumine bovine a également fait suspecter un rôle toxique de certaines protéines du lait de vache. Aujourd’hui c’est une séquence d’acides aminés (152-168) de l’albumine bovine qui est considérée comme immunogène car présentant des analogues de structure avec certaines protéines de cellules Bêta (30). Virus : Des modèles expérimentaux démontrent qu’un diabète de type1 peut être induit chez l’animal par une infection virale .Chez l’homme, les observations de diabète dans le décours d’infections virales (oreillons, rubéole congénitale, coxackie B4, cytomégalovirus, hépatite B, etc.) suggèrent aussi un rôle clé de virus. Cependant le mécanisme d’action virale reste encore peu connu (29). Autres : Il existe d’autres substances chimiques ou médicamenteuses capables à elles seules de détruire les cellules Bêta. Dans les conditions expérimentales, il s’agit principalement de la stréptozotocine et de l’alloxane ; chez l’homme, ce sont entre autres l’ingestion accidentelle de raticides (vacor) ou la pentamidine (47). 1.4- DIAGNOSTIC 1.4.1- DIAGNOSTIC POSITIF Circonstances de découverte Le diabète se caractérise par un début brutal chez l’enfant. En effet, c’est souvent par une complication que la maladie se révèle : un coma acidocétosique avec une déshydratation et une respiration ample et rapide (dyspnée de Kusmaul). L’interrogatoire permet de retrouver une prédisposition génétique dans la famille, beaucoup plus souvent un élément déclanchant : infection, traumatisme, stress (52). 26 Signes cliniques • Symptômes : Ils sont parfaitement stéréotypés et ne laissent pas place au doute : les signes cardinaux sont la polyurie, la polydipsie, l’amaigrissement contrastant avec la polyphagie (29, 30) : - La polyurie atteint 3 à 4 litres par jour, diurne et nocturne. Elle signifie que la glycosurie est massive (une molécule de glucose entraîne 18 molécules d’eau) ; - La polydipsie est en rapport avec une soif vive qui témoigne de la fuite hydrique ; - L’amaigrissement est lié à la fois à la fonte adipeuse et à la diminution de la masse musculaire. Il est constant, atteint plusieurs kilos par mois, s’accompagne d’une asthénie d’effort plus ou moins marquée. La polyphagie n’est pas constante. Cependant elle est d’intérêt majeur lorsqu’elle existe, car elle contraste avec l’amaigrissement et oriente vers le diagnostic de la maladie métabolique. Des troubles visuels transitoires au début du diabète ou de son traitement peuvent se voir, par un changement brutal de l’osmoralité des milieux oculaires (52). • L’examen physique : Les signes physiques sont moins riches que les symptômes fonctionnels. Néanmoins on peut parfois retrouver deux éléments : - la fonte musculaire qui oriente directement vers un diabète décompensé (carence grave en insuline) - une hépatomégalie modérée, inconstante, non douloureuse, ferme mais non dure, due à l’afflux des acides gras (stéatose) (52). 27 Signes biologiques (47, 52) Les examens complémentaires sont • Le dosage de la glycosurie : elle est retrouvée au moyen de bandelettes spécifiques. Elle peut être supérieur à 15 g/l. • Le dosage sanguin : - La glycémie à jeûn : Elle se fait par le dosage soit du plasma veineux, soit du sang entier veineux, soit du sang entier capillaire ; le sujet ayant 10 à 16 heures de jeûn. Quand elle est normale, elle se situe entre 0,7 et 1,10 g/l (30).Dans le cadre du diabète de type 1, elle est supérieure à 1,26 g/l (7 mmol/l). - La glycémie au hasard : Elle se fait au hasard en présence d’une polyurie, d’une polyphagie et d’un amaigrissement suspectant un diabète. Elle est supérieur à 2 g/l (soit 11,1 mmol /l) à 2 reprises en cas de diabète. - La glycémie deux heures après charge en glucose : C’est l’épreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale. Actuellement, cet examen est de moins en moins demandé. - Le dosage de l’hémoglobine glyquée : L’hémoglobine glyquée se définit comme étant la glycation d’une extrémité des chaînes de globine au niveau de l’extrémité NH2-Terminal qui transforme 28 l’hémoglobine A (qui est la principale hémoglobine de l’adulte 90 %) en hémoglobine dite glyquée ou hémoglobine A1. Elle s’exprime en pourcentage de la quantité d’hémoglobine totale. Il est essentiel dans le suivi biologique du diabétique. Il reflète la glycémie moyenne des deux mois précédant le prélèvement. Il consiste à déterminer le taux d’hémoglobine glyquée ou hémoglobine A1 fraction C (HdA1C).Ce taux est élevé en cas d’hyperglycémie ; le taux normal étant situé entre 4 et 6 %. Cette élévation est fonction de l’intensité et de la durée de l’hyperglycémie (51). Le reste du bilan n’est perturbé qu’en cas de désydratation. Les dosages des bicarbonates et de la gazométrie artérielle sont perturbés quant il existe une menace immédiate d’acidocétose. La numération de la formule sanguine (NFS) peut montrer une hyper leucocytose à polynucléaires neutrophiles s’il existe une infection révélatrice du diabète. Il existe souvent une hyperlipidémie plasmatique avec une hypercholestérolémie et/ou une hypertriglycéridémie (29). 1.4.2 DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Lorsque le diabète est découvert avant les signes cliniques, par la recherche de la glycosurie ou le dosage de la glycémie, le diagnostic peut se poser avec les rares hyper glycémies non insulinodépendantes du jeune (MODY : Maturity-Onset Diabetes of the Young). En plus du caractère familial de ces hyperglycémies, des arguments biologiques permettent de les reconnaître : mutation des gènes de la glucokinase et des gènes de facteurs de transcription dans les hyperglycémies non insulinodépendants : groupe HLA-DR et anticorps anti-cellules d’îlots dans le diabète insulinodépendant auto-immun (29, 30). De même, si le diabète est d’hérédité maternelle et s’accompagne de maladies évocatrices (surdité, rétinopathie dégénérative non diabétique, déficit musculaire, pseudo accident vasculaire cérébral….), on doit penser a un diabète mitochondrial (47). 29 1.4.3-DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE (51) On sait que le diabète peut être primitif, tout au moins apparemment, ou secondaire à une affection ou à des médicaments prédisposant. C’est ainsi que le diabète de type 1 peut être secondaire à : - une pancréatite chronique ; - un cancer du pancréas ; - une hémochromatose ; - une pathologie endocrinienne, hyperthyroïdie, syndrome de cushing, acromégalie, glucagonome ; - maladie immunitaire, maladie de Duuytren, etc.….. 1.5 - COMPLICATIONS De nombreux incidents ou accidents guettent, à court terme ou à plus longue échéance, un jeune diabétique mal équilibré. 1.5.1 COMPLICATIONS IMMEDIATES DU DIABETE • Le malaise hypoglycémique ou le coma hypoglycémique : L’hypoglycémie est l’accident le plus fréquent chez le jeune diabétique (22, 55). Les causes de cette hypoglycémie sont nombreuses, il peut s’agir soit d’une erreur en trop de la dose d’insuline : mauvais calcul, soit l’oublie ou un retard dans la prise d’un repas, soit d’une activité physique excessive. Les manifestations cliniques sont polymorphes. Mais le plus souvent, elles ont la même allure chez un même sujet. Elles peuvent être : - des signes neuropsychiques (tremblement, asthénie, somnolence, convulsions, confusions, céphalées, diplopie, paroles embarrassées 30 et/ou incohérentes, d’hallucinations, changement d’humour brusque, sueurs profuses, paresthésies), - des signes digestifs (faim douloureuse d’apparition brutale, des nausées, et vomissements), - des signes cardiovasculaires (tachycardie, palpitations sensation de malaise, et engourdissement). - Les troubles de la conscience et la faiblesse du tonus musculaire exposent le malade à une chute entraînant des paralysies ou un coma (23, 24, 22). • Le coma acido-cétosique (24, 30, 55): Il peut être révélateur d’un diabète jusqu'à alors méconnu ou bien traduire une insuffisance d’insuline. Tous les événements qui diminuent la disposition de l’insuline ou qui sont à l’origine d’un stress constituent des facteurs précipitants. Parmi ces facteurs, on distingue : - L’arrêt intempestif de l’insulinothérapie ; - L’Hyperthyroïdie ; - La corticothérapie sans une augmentation compensatoire de l’insuline ; - L’Infection ; - L’abus d’alcool. Les signes cliniques en sont une polyurie massive, accompagnée de vomissement et de douleurs abdominales, une déshydratation objectivée par la sécheresse de la muqueuse de la paroi interne des joues, des aisselles. L’acidose se traduit par une polypnée ample et rapide, avec une haleine au parfum cétonique. Les signes biologiques sont une glycosurie, une cétonurie massive et une glycémie élevée pouvant atteindre 6 g/l (24, 30, 51). 31 1.5.2- COMPLICATIONS A LONG TERME Complications dues à l’insuline Parmi ces complications on peut noter : le durcissement de la peau et une lipodystrophie réalisant soit une atrophie soit une hypertrophie du tissus cellulaires sous-cutanés. Ces complications sont occasionnées par l’injection quotidienne d’insuline dans le même lieu (23). Complications dégénératives • Vasculaires - La Microangiopathie La microangiopathie va intéresser soit le rein et entraîne la néphropathie diabétique, soit les yeux et donner ce qu’on appel la rétinopathie diabétique. La néphropathie diabétique : La glomérulopathie diabétique est la complication rénale qui correspond à ces microangiopathie. Le premier signe apparaît 10 ans environ après l’évolution d’un diabète mal équilibré : c’est la protéinurie. Elle peut rester isolée pendant des années. L’hypertension artérielle et l’insuffisance rénale sont rares (30). La rétinopathie diabétique : La rétinopathie diabétique se traduit par des micro-anévrismes sur les artères de la rétine. Ces lésions sont visibles au fond de l’œil, l’angiofluorographie rétinienne permet une étude fine des vaisseaux de la rétine. L’examen consiste à injecter du fluorescéinate de sodium dans une veine du bras et de photographier à séquence rapide les images obtenues au fond de l’œil. 32 La rétinopathie diabétique touche plus les diabétiques insulinodépendants que les non insulinodépendants et se développe sur 2 modes évolutifs fréquemment associés : l’ischémie et l’œdème (51, 52). - La Macroangiopathie (15, 30) : La macroangiopathie reste liée à l’athérosclérose, elle peut entraîner la survenue de : • L’angine de poitrine, ’ • L’infarctus du myocarde, • L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs • L’accident vasculaire cérébral (AVC). • Nerveuses Les complications neurologiques sont rares, elles surviennent en cas de diabète mal équilibré : trouble de la sensibilité profonde, abolition des reflex osteotendineux (29). Complications odonto-stomatologiques Comme complications odonto-stomatologiques on peut noter : xérostomie, chéilites angulaires, la glossite losangique médiane, tartre abondant, muqueuses œdématiées, caries relativement fréquentes et parodontopathies à type de gingivite et parodontite, perturbations du développement dentaire surtout chez les jeunes diabétiques (1, 19, 24, 50). 33 1.6- TRAITEMENT 1.6.1- BUTS Le traitement consiste à réduire le taux de glycémie à un niveau le plus proche du taux normal (0,7 et 1,10 g/l) ; c’est-à-dire équilibrer le diabète. Il consiste aussi à éviter la survenue d’une complication ou la traiter si elle est déclarée. 1.6.2- MOYENS Il s’agit d’une insulinothérapie quotidienne couplée à un régime alimentaire équilibré. Et cela en passant par l’éducation, la motivation et le soutient psychologique du jeune diabétique. Insulinothérapie - Matériels : - Matériels d’injection : • Coton et l’alcool ; • Seringues stériles à usage unique ou Stylos injecteurs jetables ou rechargeables, Pompes à insuline. - Insuline : L’insuline se présente dans des flacons dosés actuellement à 100 U/ml, et il est commercialisé sous différentes formes (29, 30) : • Insulines ultrarapide (insuline Lispro : Humalog, insuline Aspart etc.); • Insulines rapides (Actrapid Humain : HM, Rapide-Insuman, etc.) ; • Insulines semi-retard (Insuman intermédiaire, NPH, Monotard, Mixtard 50 etc.) 34 • Insulines retard (Umuline Zinc composée, Ultratard humaine, Umuline zinc etc.) - Schéma insuliniques : Les injections se font par voies intramusculaire ou sous cutanée en divers régions du corps : face externe des cuisses et des bras, régions supéro-externes des fesses, ou au niveau de l’abdomen. Il existe plusieurs schémas insuliniques (56, 29, 30): - Insulinothérapie conventionnelle à 2 injections par jour : un mélange d’insuline humain rapide et intermédiaire type NPH matin et soir : - Schéma a 3 injections : une injection matin et soir d’un mélange rapide et insuline NPH et une injection d’insuline rapide (ou mieux Humalog) à midi ou au goûter (traitement conventionnel intensifié) ; - Schéma basal-bolus par injection continue d’insuline par pompe portable sous-cutanée. l’insuline rapide est perfusée de façon continue et au moment des repas, une quantité plus importante d’insuline est injectée à l’aide d’un bouton. L’alimentation du jeune diabétique (12, 34, 56) : Le régime du diabétique insulinodépendant est un régime équilibré, adapté en fonction de l’age et des besoins énergétiques, apportant environ 50 % de calories sous forme de glucides, 35 % sous forme lipides, 15 % de protéines. Les seuls glucides interdits (en dehors de l’hypoglycémie) sont les glucides d’absorption rapides (glucose, fructose, saccharose : sucre en morceaux, confiseries, confitures, miel, biscuits, pâtisseries, boissons sucrées, soda etc. Pour limiter le risque athérogène, il est conseillé de diminuer en dehors des poissons, les graisses saturées d’origine animale (beurre, lait, fromage, viandes, œufs etc.) et d’augmenter les graisses mono-insaturées ( huile d’olive, huile d’arachide etc. 35 Les protéines d’origine végétale se trouvent dans les céréales (pain, pâte, riz.) et les légumes secs. Les protéines d’origine animale se trouvent dans le lait, les fromages, la viande et les poissons etc. Un régime alimentaire équilibré implique de faire des petits repas espacés : 3 repas principaux : petit déjeuner, déjeuner, dîner. 2 ou 3 suppléments : collation entre 10-11 heures, goûter au coucher. Education du jeune diabétique : Il s’agit d’une auto-surveillance des glycémies capillaires à reporter sur des carnets, du respect des règles hygiéno-diététiques en tenant compte de l’activité physique, d’un renforcement du suivi par le médecin traitant et le chirurgien dentiste, et enfin la conduite à tenir devant un malaise hypoglycémique ou devant une cétose débutante. 36 II- RAPPELS SUR LA CAVITE BUCCALE 2.1- RAPPELS D’EMBRYOLOGIE BUCCO-DENTAIRE 2.1.1- EMBRYOLOGIE DENTAIRE Les dents qu’elles soient temporaires ou définitives, ont la même structure. Elle se forment de la même manière : tout au long de chaque maxillaire et là seulement, l’épithélium s’enfonce dans le derme en constituant une lame dentaire. Cette lame continue est en quelle que sorte pendante dans la gouttière osseuse (intra maxillaire). Le bord profond de cette lame s’épaissit et alors, sur ce bord épidermique, le derme pousse les papilles dans l’épiderme de la lame dentaire. Les cellules de ces papilles se différencient en odontoblastes et secrètent de la dentine tandis que les cellules épidermiques se différencient en adamantoblastes et secrètent de l’email. La dent s’ébauche, mais profondément, dans une alvéole maxillaire, puis elle va saillir, percer la muqueuse et devenir fonctionnelle (10). Ces cellules (odontoblastes et adamantoblastes ),arrivées au terme de leur perfectionnement morphologiques,ont secrèté, précipité, localisé autour d’elle une quantité extrêmement dense de matière minérales de telle sorte que la dent est devenue l’organe le plus dure chez l’homme. Ces deux cellules sont caractéristiques de la dent et n’existent dans l’organisme qu’à ce niveau mais elles ne constituent pas à elles seules toute la dent. Il y a d’autres tissus : des groupements cellulaires différenciés chacun dans un sens morphologique et fonctionnel. Ces dents, une fois formées, vont évoluer grâce à la maturation puis vont faire leur éruption. Les dates de minéralisation et les ages d’éruption des dents sont variables. Les ages d’éruption varient selon le maxillaire et le sexe mais également au sein du même sexe (4) 37 2.1.2- EMBRYOLOGIE DU PARODONTE L’existence du parodonte est liée à celle de l’odonte et particulièrement à celle de la racine. C’est pourquoi sa formation est concomitante à la rhizogenese. Ainsi les travaux de Bonnaure-Mallet (1993) ont montré d’après l’induction de la dentinogénése, la gaine épithéliale de Hertwig est fenêtrée et les cellules mésenchymateuses avoisinant la follicule dentaire au contact de la dentine se différencient en cementoblastes : la cementogenese est initiée (5). Les études expérimentales de Tencate en 1971 suggèrent que les cellules précurseurs du parodonte (cementoblastes, fibroblastes, ostéoblastes) dérivent des cellules du follicule dentaire. Palmer et Lumsden cités par Bonnaure-Mallet M (5) ont montré que les cellules ostéogenitrices se situent sur la couche externe tandis que les fibroblastes et les cementoblastes se concentrent dans la couche interne. Un ensemble épithélio-conjonctif recouvre l’ensemble odonte et parodonte. Cependant avant l’éruption de la dent, la couronne est recouverte par l’épithélium adamantin réduit, dérivé de l’épithélium de l’organe de l’email (5).c’est au moment de cette éruption que cet épithélium reprend une activité et s’associe à l’épithélium buccal pour former l’épithélium de jonction lié à l’éruption. La dégénérescence de la couche interne de l’épithélium adamantin réduit est associée à la migration de l’épithélium stratifié le long de la surface amelaire au niveau de la jonction émailcement ; ce processus dure plusieurs années après l’éruption. A ce titre trois types d’épithélium peuvent être distingués : - L’épithélium oral gingival, - L’épithélium du sillon (sulculaire), - L’épithélium de jonction. On peut donc dire que la continuité anatomique existant entre l’épithélium orale, gingival et celui de la muqueuse buccale laisse supposer une éventuelle origine embryologique commune entre ces deux structures (14). 38 2.1.3- EMBRIOLOGIE DE LA MUQUEUSE BUCCALE (3, 10) En fonction de leur emplacement topographique, nous parlerons de muqueuses buccales qui dérivent : - De l’arc mandibulaire pour les muqueuse du plancher et de la lèvre inférieure ; - Du tuberculum impar et le pars copularis pour les portions antérieure et postérieure de la muqueuse linguale ; - D’une invagination endoblastique du plancher pharyngien pour le foramen cæcum (sommet du v lingual) - Des bourgeons maxillaires pour les muqueuses jugales, labiales supérieures dans ses parties latérales et palatine dans sa partie postérieure ; - Du bourgeon frontal pour la partie médiane de la muqueuse labiale supérieure (philtrum, arc du cupidon) et la partie antérieure de la muqueuse palatine. A un stade plus précoce (4eme semaine de la vie intra utérine), c’est du tube neural que seront séparées trois lignées cellulaires dont les cellules de l’ectoderme qui fermeront la peau de la face et de la muqueuse de la bouche. Ainsi la différence d’origine des muqueuses buccales selon leur siège n’est qu’apparente De même, la continuité anatomique signalée dans le chapitre précédant entre l’épithélium oral gingival et celui de la muqueuse buccale peut s’expliquer par leur origine embryologique commune, car toutes les structures faciales dérivent de l’ectoblaste. Ainsi toute pathologie de la muqueuse buccale se répercute très facilement sur la muqueuse gingivale et donc sur le parodonte et vice-versa. 2.2-RAPPELS D’ANATOMOPHYSIOLOGIE BUCCO-DENTAIRE 2.2.1-ANATOMOPHYSIOLOGIE DES DENTS La dent est un organe dur placé chez l’homme à l’orifice du canal alimentaire et localisée exclusivement à la crête des maxillaires. Elle est formée par la réunion de tissus durs et mous et peut être divisée en deux portions bien distinctes l’une de l’autre au point de vue physiologique : 39 - une portion visible : la couronne - une portion invisible : la racine Ces deux portions sont séparées parle le collet qui, à l’état normal doit se situer au niveau de la gencive. La dent temporaire :(27) Elle est caractérise par : - une faible épaisseur des tissus durs qui sont l’email et la dentine (inférieur à 3mm environ) - la présence de nombreux tubili dentaires ; - une minéralisation insuffisante des tissus durs ; - une pulpe volumineuse avec l’existence de communication pulpoparodontales - une abondante vascularisation ; - une faible innervation - des apex largement ouvert. Ces caractéristiques anatomiques vont expliquer : - la rapidité d’évolution de la carie en denture temporaire ; - la rareté des phénomènes douloureux aigus de type pulpite aigue ; la nécrose survenant très rapidement et souvent de façon asymptomatique ; - l’abondance et la dureté de la dentine réactionnelle quand elle existe, comme c’est le cas dans la carie arrêtée (27). la dent permanente immature : (62) C’est une dent dont la formation radiculaire et apicale est en cours. L’apex est largement béant, l’ensemble des structures dentaire et alvéolaire est en évolution. Sur le plan physiologique, elle se caractérise par une région apicale non encore fermée, richement vascularisée, à intense activité cellulaire et qui participe directement à l’édification apicale. 40 2.2.2-ANATOMO-PHYSIOLOGIE DU PARODONTE DE L’ENFANT L’architecture parodontale de l’enfant est étroitement liée à l’évolution de la dentition qui s’étend de l’éruption de la première incisive temporaire vers 6 mois à la mise en occlusion de la deuxième molaire permanente (14 ans). Comme chez l’adulte, le parodonte de l’enfant peut être divisé en parodonte superficiel constitué par la gencive et en parodonte profond constitué par le desmodonte, le cément et l’os alvéolaire. La gencive désigne le tissu conjonctif fibreux et la muqueuse qui entoure la dent et recouvre les procès alvéolaire dans leur portion coronaire. La gencive peut être divisée en trois zones (39, 53) : − la gencive attachée qui occupe l’espace entre la muqueuse et la gencive libre ; − la gencive libre ou marginale séparée de la précédente par une légère dépression ; − la gencive papillaire située entre deux dents voisines. La gencive, grâce à ses fibres, peut supporter des charges importantes avec un minimum de déformation. Ces fibres sont au nombre de cinq : dento-gingivales, alveolo-gingivales, circulaire, trans gingivales et septales. Les tissus parodontaux du jeune enfant sont différents de ceux de l’adulte dans leur aspect et dans leur résistance au développement des gingivites et des parodontites. C’est ainsi que nous allons distinguer le parodonte en denture lactéale et le parodonte de la dentition mixte à la dentition permanente jeune. Le parodonte en denture lactéale La gencive est souvent décrite comme plus rouge, du fait d’un réseau capillaire abondant et d’un épithélium plus mince, plus translucide et, pour certains auteurs moins kératinisée. La gencive marginale en denture temporaire stable est rose, de consistance ferme et élastique, d’aspect lisse et finement granité. 41 L’anatomie cervicale des dents temporaires et la proéminence des bombés vestibulaires lui confèrent un aspect ourlé et épais (26). En denture temporaire, la hauteur de la gencive adhérente est plus importante au maxillaire qu’a la mandibule et elle augmente avec l’age. Au niveau des fréquents diastèmes rencontrés en denture temporaire, on observe, au point de vue histologique, une gencive recouverte d’un épithélium ortho ou para kératinisé. Le chorion gingival, de nature proche de celle de l’adulte, présente une hydratation supérieure, une quantité accrue de collagène soluble et une activité augmentée des fibroblastes. Le desmodonte communique avec les espaces médullaires des procès alvéolaires et avec le tissu conjonctif pulpaire par les orifices apicaux et de nombreux canaux pulpo-parodontaux. Chez l’enfant on retrouve des résidus de la gaine de Hertwig ou de l’épithélium de l’organe de l’émail. L’os alvéolaire, parcouru par une vascularisation sanguine et lymphatique dense, est moins calcifié. Les corticales sont fines, en particulier au niveau du secteur antérieur. La densité et l’épaisseur du cément des dents temporaires sont moindres que celle des dents permanentes. Le parodonte de la denture mixte à la denture permanente jeune Cette période s’étend sur 6 années, de l’évolution des premières molaires et des incisives permanentes à la mise en place des deuxièmes molaires permanentes. L’éruption dentaire provoque des changements morphologiques et structuraux qu’il convient de connaître afin de distinguer une situation physiologique normale d’une pathologie (26). La gencive marginale, souvent inflammatoire, est épaisse, ourlée, flasque et rouge. Elle réagit rapidement aux agressions locales. Durant la période pubertaire, de nombreux changements morphologiques et métaboliques apparaissent. 42 L’augmentation de la profondeur du sulcus chez l’enfant et le jeune adolescent est d’abord associée à l’age et à la réponse inflammatoire. Au cours de l’éruption, l’image des crêtes osseuses est variable. Elle peut être rectiligne, oblique, linéaire ou concave. 2.2.3-ANATOMIE-PHYSIOLOGIE DE LA MUQUEUSE BUCCALE (37) La muqueuse des lèvres et de la cavité buccale est revêtue d’un épithélium malpighien ayant une fonction mécanique et qui constitue une barrière entre cavité buccale et chorion sous-jacent. Anatomie de la muqueuse buccale La muqueuse buccale est divisée en plusieurs territoires selon la topographie : - La muqueuse labiale avec deux versants : • Un versent exo buccale revêtu par la peau et ses annexes ; • Un versent endobuccal ou muqueux riche en glandes salivaires. Entre les deux nous avons une zone de transition rouge appelée vermillon ou zone de Klein. - La muqueuse jugale, très mobile et riche en glandes salivaires accessoires. Elle recouvre le muscle buccinateur auquel elle est séparée par un tissu conjonctif adipeux lâche. - La muqueuse linguale avec deux parties • Le dos de la langue qui comporte des papilles : filiformes petite et dispersées, fongiformes volumineuse situées sur les bords, caliciformes ou circumvallées plus grosses formant le V lingual et foliées dans la région postérieure. • La face ventrale de la langue recouverte par une muqueuse lisse qui se poursuit avec la muqueuse du plancher buccal. Le frein lingual unit sur la ligne médiane la face ventrale de la langue et le plancher. 43 - La muqueuse du plancher : sa muqueuse recouvre les glandes salivaires sublinguales et se poursuit avec la muqueuse gingivale. - La muqueuse gingivale qui entoure le collet des dents et recouvre l’os alvéolaire. - La muqueuse du palais dur : sa muqueuse est étroitement fixée par un tissu conjonctif dense aux structure osseuses sous –jacentes. - La muqueuse du palais mou est revêtue d’une muqueuse mince et mobile. Histologie La muqueuse buccale est voisine de la peau mais s’en différencie par : - L’absence d’annexes ; - Le nombre réduit de mélanocytes ; Elle est composée d’un épithélium malpighien plus épais que celui de la peau et qui repose sur le chorion conjonctif. Elle est caractérisée par son humidification permanente par la salive et le renouvellement rapide de ces cellules l’épithélium malpighien comporte plusieurs couches allant de la profondeur vers la superficie : - La couche basale ou germinative, - La couche squameuse, - La couche granuleuse, - La couche superficielle qui est une couche de kératose. Le tissu conjonctif est séparé de l’épithélium par la membrane basale. Il est peuplé de fibroblastes, de vaisseaux, de nerfs et de cellules de défense (lymphocytes, plasmocytes, monocytes, et macrophages). Le tissu conjonctif intervient dans les échanges avec l’épithélium, participe aux réactions immunitaires et assure la réparation tissulaire. Selon la fonction nous avons différents type de muqueuses buccales : masticatoire revêtant la gencive et le palais dure, bordante tapissant les versants muqueux des lèvres, joues, plancher, face ventrale de la langue et palais mou et enfin spécialisée sur le dos de la langue. 44 2.3- ECOSYSTEME BUCCAL (4) Le milieu buccal est constitué essentiellement d’un ensemble de structures épithéliales et dentaire recouvertes de salive, et plus localement par le fluide gingival. Il présente des conditions physico-chimiques et nutritionnelles favorables à l’établissement et à la croissance d’une flore bactérienne commensale très variée. La flore commensale de la cavité buccale présente les caractéristiques suivantes : - Abondante - Très hétérogène : Gram+, Gram (streptocoques, staphylocoques, fusobactériums, bactéroides), aérobies anaérobies facultatives (corynébactérium matruchotu qui joue un rôle important dans la formation de la plaque), anaérobie stricts. - Très polymorphe : cocci-batonnets, coccobacilles, fusobactéries, filaments courbes, filaments en virgule et en spirale, présence de bactéries mobiles. La plupart des espèces bactériennes sont associées à des sites spécifiques dans la cavité buccale d’où la notion de niches écologiques, telles le sillon gingivo-dentaire, les replis muqueux au niveau des joues, du plais du plancher, de la langue. A l’intérieur de ces niches écologiques, de multiples interactions sont mises en jeu : d’une part entre les éléments du micro-environement et les bactéries qui y résident, d’autre part, entre les bactéries elles mêmes dans la mesure ou elles sont capables d’évoluer ensemble. Ces interactions multifactorielles permettent : de définir la cavité buccale comme un véritable écosystème en relation directe avec le milieu extérieur et d’aboutir à des phénomènes complexes au sein de la cavité buccale, tels que la colonisation bactérienne et tout particulièrement, la formation des plaques bactériennes. Dans les conditions physiologiques normales, ces différentes niches écologiques au sein de l’écosystème buccal, sont en équilibre, ce qui se traduit 45 cliniquement par un état sain avec un minimum de perturbations tissulaires. Par contre tout désordre de l’état général (pathologies diverses, diminution des réactions de défense spécifiques ou non, modifications hormonales) ou local (hygiène bucco-dentaire déficiente, perturbation des facteurs hôte dans le milieu buccal, etc.) entraînera un déséquilibre avec variations qualitatives et quantitatives de la flore bactérienne et apparition éventuelles de troubles infectieux. 2.3.1- LES FLUIDES BUCCAUX la salive C’est un liquide sécrété dans la cavité buccale par les glandes salivaires principales (parotides, sous maxillaire et sub linguales) et accessoires (qui sont disséminées dans la cavité buccale). C’est un produit issu d’un mélange de la sécrétion des glandes exocrines. Elle est variable en fonction des états physiologiques chez un même individu. La salive est composée de 94 à 96% d’eau, de 2 à 3% de matières minérales, 2 à 3% de matières organiques. Son pH est de 6,8 et la quantité excrétée en un jour atteint 800ml (19). La salive à plusieurs actions : - nettoyante : le flux salivaire a une grande importance dans le nettoyage des surfaces dentaires et des muqueuses dont elle débarrasse des débris alimentaires et cellules épithéliales desquamées ; - lubrifiante et humidifiant ; - échanges ioniques avec les dents : par le transport de molécules (fluor, phosphore), apport de certains éléments minéraux aux dents par la salive ; - de solvant - dans la déglutition ; - digestive ; - dans les balances hydriques ; 46 - excrétoires ; - antibactérienne : par la présence de polynucléaires, d’enzymes ; - antiacide : la salive neutralise les ions acides issus de la dégradation des hydrates de carbone par les bactéries. Le fluide gingival Le fluide gingival ou liquide cravéculaire est un produit liquidien sécrété au travers de l’épithélium sulculaire dans le sillon gingivo-dentaire. Son débit est généralement proportionnel à la sévérité de l’inflammation parodontale. C’est la raison pour laquelle il est généralement assimilé à un exsudat inflammatoire. Il est composé d’éléments cellulaires (cellules épithéliales, bactéries, leucocytes), d’électrolytes (Na+, Mg+, P, K), de composés organiques (hydrates de carbone, protéines), de produits du métabolisme bactérien (anatoxine, acide lactique, urée) et d’enzymes (phosphatases acides et alcalines, lysozymes, élastases). Le fluide gingival a des effets néfastes causés par les polynucléaires qui libèrent leurs enzymes sous l’action bactérienne car, il crée un environnement propice à la croissance des micro-organismes qui vont induire la maladie parodontale. 47 48 I- OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE 1.1- OBJECTIF GENERAL Etudier l’état bucco-dentaire des enfants diabétiques en comparaison avec un groupe témoin. 1.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES 1. Identifier les pathologies bucco-dentaires observées. 2. vérifier l’existence de lésions bucco-dentaires spécifiques au diabète. 3. Faire une corrélation entre la sévérité, le type de lésion bucco-dentaires et le diabète. . II- METHODOLOGIE 2.1- TYPE D’ETUDE Il s’agit d’une étude prospective portant sur un échantillon de 40 enfants diabétiques et de 40 enfants non diabétiques constituant le groupe témoin. 2.2- LIEU ET DURE D’ETUDE Notre étude a eu pour cadre le centre Marc SANKALE de l’Hôpital Abass NDAO et Le Service de stomatologie du Centre hospitalier d’Albert Royer du CHU de Fann. 49 Le centre Marc sankale : Le centre Marc Sankale constitue l’extension du centre antidiabétique de Dakar crée en 1965. Il est dirigé par un professeur de médecine interne entouré par une équipe de quatre assistants et sept internes. Le centre comprenant 3 pavillons : Un pavillon de réception et de consultation avec : - Une salle de réception, - Une salle d’archive, - Quatre salles de consultation, - Un bureau d’assistant médical, - Un bureau d’interne, - Une salle d’éducation, - Une bibliothèque, - Un bureau d’assistant social. Un pavillon administratifs et des laboratoires avec : - Un bureau de direction et son secrétariat, - Un laboratoire comprenant une salle de biochimie, une salle de prélèvement et une salle d’électrodiagnostic. Un pavillon de réanimation avec une salle septique et une salle aseptique Les activités du centre sont de plusieurs ordres telles que les consultations, les activités d’éducation et de pansement. Il est administré par l’Association Sénégalaise de Soutien aux diabétiques (A.S.S.A.D), qui tente de regrouper l’ensemble des diabétiques sénégalais. Le centre est également fréquenté par d’autres patients venant des pays limitrophes. Le Centre hospitalier d’Albert Royer du CHU de Fann Le Centre hospitalier d’Albert Royer du CHU de Fann a été crée en 1981 sur des fonds canadiens sur l’initiative d’un pédiatre dont il porte le nom. Il constitue 50 la seule structure pédiatrique du Sénégal fonctionnant comme un hôpital autonome. C’est un hôpital de niveau III sa vocation est triple : Une vocation de structure de soins Il s’agit d’administrer des soins de qualité de haut niveau, chez des sujets référés pour des pathologies ou un état qui ne peut pas être pris en charge ailleurs. Une vocation de centre de formation Le centre hospitalier national d’enfants de Alber Royer est impliqué de manière effective à la formation : - Des étudiants en médecine dans le cadre des études médicales générales. Le centre reçoit ainsi prés d’une centaine d’étudiants de 5eme année par an. - Des médecins spécialistes dans le cadre du certificat d’études spéciales de pédiatrie. - Du personnel paramédical : élèves de l’Ecole National de Développement Sanitaire et sociale (ENDSS) et des autres écoles de formation paramédicale. Une vocation de centre de recherches Le centre hospitalier national d’enfants de Albert Royer représente par excellence un cadre de recherches sur les maladies de l’enfant au Sénégal. Unités existantes - Prestations offertes : - Le bloc administratif ; - La clinique externe ou sont assurées quotidiennement les consultations pédiatriques, les consultations ophtalmologiques et dentaires et les premiers soins aux malades admis en urgence ; - Le pavillon des soins d’urgences ou pavillon K ; - Le pavillon d’hospitalisation des grands enfants ou pavillon O ; - Le pavillon d’hospitalisation de nourrissons ou pavillon M ; - Le pavillon d’hospitalisation des nouveau-nés ou pavillon N ; - Une unité de radiologie ; 51 - Un bloc pour le laboratoire ; - Une unité qui sert de pharmacie ; - Une salle de cours et une salle de réunion ; - Une salle de garde pour les médecins ; - Un pavillon dit pavillon des mères qui abrite les services de maintenance, la cuisine et le foyer. L’étude s’est déroulée de Février à Octobre 2005. 2.3-CHOIX DE L’ECHANTILLONNAGE Les patients constituant l’échantillon de cette enquête ont été recrutés à partir du centre Marc SANKALE de l’Hôpital Abass NDAO et référés au Centre hospitalier d’Albert Royer du CHU de Fann pour l’examen clinique buccodentaire. Le groupe témoin a été recruté à partir du Centre hospitalier Albert Royer du CHU de Fann. 2.3.1-CRITERES D’INCLUSIONS Choix du groupe diabétique : Nous avons retenu dans cette étude tout enfant diabétique de type 1, suivi au centre Marc SANKHALE de l’Hôpital Abass NDAO, quelque soit la durée du diabète et son état d’équilibre. Nous avons recensé 40 enfants diabétiques, dont 23 garçons et 17 filles, âgés de 6 à 15 ans. Choix du groupe témoin : Comme témoins nous avons retenu les enfants du même groupe age (6 à 15 ans) cliniquement sains indemnes de diabète. Chaque témoin a bénéficié d’un examen de la glycémie. Elle a été normale pour les témoins (0,8 g/l à 1g/l) 52 2.4-MATERIELS ET METHODE 2.4.1-Matériels L’interrogatoire, l’observation et les mesures cliniques ont été effectués par un seul examinateur et le matériel utilisé pour chaque patient était composé d’un plateau d’examen avec : - un miroir, - une Sonde parodontale, - une précelle, - une sonde 6 et une sonde 17, - Rouleaux de cotons et compresses stériles, - Des gants et masques. Les informations et les données recueillies par l’examinateur étaient consignées dans une fiche d’enquête (voir annexe dont le volet médical a été établi par le médecin diabétologue). 2.4.2- METHODE D’ETUDE 40 enfants diabétiques et 40 témoins on été sélectionnés selon les critères d’inclusion établis cités plus haut. Le consentement éclairé oral de leur tuteur a été obtenu pour leur participation à l’étude. Interrogatoire - Identification du malade (état civil, poids, taille) - Paramètres diabétiques (durée du diabète, équilibre glycémique, complication, traitement).ces renseignement sont contenues dans le dossier médical et sont du ressort exclusif du diabétologue ; nous avons eu qu’a les transcrire. - Fréquence du brossage 53 Observation clinique Pour l’examen bucco-dentaire on a ciblé les paramètres suivants : l’hygiène bucco-dentaire, les dents cariées, l’inflammation gingivale, et l’état des muqueuses environnantes. L’évaluation du niveau d’hygiène a été faite par l’indice de plaque (PlI) de LOE et SILNESS (42) : il détermine la qualité de l’hygiène bucco-dentaire en quantifiant les dépôts sur les surfaces dentaires. Les scores sont les suivants : - score 0 = absence de plaque ; - score 1 = plaque détectée avec une sonde en raclant la surface dentaire au contact de la gencive marginale ; - score 2 = plaque visible à l’œil nu en quantité modérée ; - score 3 = surface dentaire recouverte d’une quantité importante de plaque Toutes les dents étaient examinées, après séchage à l’air. En cas d’une destruction coronaire totale aucun score n’était attribué. La moyenne de l’indice de plaque était calculée pour chaque patient et témoin en faisant le totale des scores divisés par le nombre de dents examinées. La moyenne de l’indice a ensuite été calculée pour chaque groupe. L’interprétation de l’indice a été faite selon les recommandations de Martin et Bercy (46) qui permet de qualifier le contrôle de plaque (efficacité de l’hygiène bucco-dentaire) selon les intervalles de valeur de PlI : 0 = contrôle de plaque excellant 0.1 à 0.6 = contrôle bon 0.7 à 0.9 = contrôle moyen 2 à 3 = contrôle faible L’évaluation de l’état gingival à été effectuée par l’indice gingival (GI) de LOE (1967) (42) : il permet d’évaluer le niveau d’inflammation gingivale et de détecter la présence de saignement au sondage. Ce dernier n’est effectué que lorsque la gencive marginale présente des signes visibles d’inflammation. 54 Les scores sont les suivants - score 0 = absence d’inflammation visible ; - score 1 = inflammation légère sans saignement au sondage ; - score 2 = inflammation modérée avec saignement provoqué ; - score 3 = inflammation sévère avec ulcération et saignement spontané. Toutes les dents étaient examinées. La moyenne a aussi été calculée selon le même principe que pour l’indice de plaque. L’interprétation de l’indice a été faite selon les recommandations de MARTIN et BERCY (46) qui permet de qualifier l’inflammation gingivale selon les intervalles de valeurs qui reste identiques à ceux de l’indice de plaque. On aura ainsi : absence d’inflammation, inflammation légère, inflammation moyenne ou sévère. L’évaluation de l’état dentaire a été effectuée par l’indice carieux (IC) qui permet d’évaluer le rapport des dents cariées par rapports aux dents saines. L’indice a été calculé pour chaque individu en faisant le la somme des dents cariées divisé par la somme des dents saines. La moyenne de l’indice a été aussi calculée pour les deux groupes. Les muqueuses labiales, jugales, linguales ont été examinées à la recherche de signes inflammatoires : chéilites angulaires, stomatites, candidoses, glossite losangique médiane qui sont des lésions souvent associées au diabète. La saisie des données a été faite avec le logiciel de traitement de texte, Microsoft word. L’analyse statistique des résultats a été effectuée par les logiciels Epi Info et Excel. Le seuil de signification a été fixé à p ≤ 0,05. 55 I I I - RE S UL T AT S 3.1- POPULATION D’ETUDE 3.1.1-DISTRIBITION DES FREQUENCES 3.1.1.1-REPARTITION SELON LE SEXE 23 25 21 19 20 17 D T 15 N 10 5 T 0 D M F Fig. 1 : Répartition de la population d’étude selon le sexe Notre population d’étude était composée de 2 groupes : Un groupe de 40 diabétiques dont 23 garçons et 17 filles et un groupe de 40 témoins dont 19 garçons et 21 filles. D= Diabétiques T= Témoins 56 3.1.1.2- REPARTITION SELON L’AGE 18 16 14 12 10 N 8 D T 6 4 2 0 [ 6 -9 [ [ 9 -12 [ [ 12 -15 ] Age en ( ans ) Fig. 2 : Répartition selon l’age Plus de 2/3 de notre population d’étude avaient un âgé compris entre 9 et15 ans. 57 3.1.1.3-REPARTITION SELON LA TAILLE 14 12 N 10 8 6 4 2 1. 1à 1. 20 1. 21 à1 .3 0 1. 31 à1 40 1. 41 à1 .5 0 1. 51 à1 .6 0 1. 61 à1 70 1. 71 à1 80 0 Taille en métre Fig. 3 : Répartition selon la taille La plupart des sujets de notre échantillon ont mesuré entre 120centimetres et 150centimétrtes .il n’y avait pas de différence de taille significative entre les témoins et les diabétiques (p = 0,84). 58 3.1.1.4- REPARTITION SELON LE POIDS 16 16 14 14 12 N 10 8 6 10 9 7 4 7 6 D 4 4 T 2 1 0 1 10à20 21à30 1 31à40 41à50 51à60 61à70 Poids ( Kg) T D Fig. 4 : Répartition selon le poids Plus de 2/3 de notre population d’étude pesaient entre 21 et 50kg. La différence est significative entre les deux groupe (p = 0,03). 59 3.1.1-LA COMPARAISON DES MOYENS D’AGE, TAILLE, POIDS DES DEUX GROUPES Tableau I : La comparaison des moyens d’age, taille, poids des deux groupes Variables Diabétiques Témoins Test t de Student moyenne ±écart-type Age 11,15±0,47 11,1±0,40 p = 0,93 Taille 1,35±0,25 1,37±0,02 p = 0,74 Poids 30,28±1,64 34,95±1,95 p = 0,03 60 3.2- PATHOLOGIE DIABETIQUE 3.2.1- REPARTITION SELON LA DUREE DU DIABETE 67.5 70 60 50 32.5 40 % 30 20 10 0 moins de 4ans 4 ans et plus Durée du diabète Fig. 5 : Répartition du groupe malade selon la durée du diabète Plus de 67% des patients vivent avec le diabète depuis moins de 4 ans et 32% depuis 4 ans et plus. 61 3.2.2- REPARTITION SELON L’EQUILIBRE DU DIABETE 75 80 70 60 50 % 40 30 20 12,5 12,5 10 0 bon moyen mauvais Etat d'équilibre Fig. 6 : Répartition du groupe malade selon l’équilibre du diabète 75% des patients ont un mauvais état d’équilibre du diabète (glycémie supérieure ou égale à 1,4 g/l), 12,5% un état moyen (glycémie entre 1,26 et 1,24g/l), et seulement 12,5% présentent un bon état équilibre (glycémie entre 0,8 et 1,26g/l). 62 3.2.3- REPARTITION SELON LES COMPLICATIONS Tableau II : Répartition selon les complications Complication Fréquence % neuropat 1 2.5 néphropa 1 2.5 rétinopat 3 7.5 acidocét 1 2.5 hypoglyc 17 42.5 aucune 17 42.5 Total 40 100.0 s hie thie hie ose émie Nous avons une prédominance de crise d’hypoglycémie 42% suivit de rétinopathie 7,5%. Par ailleurs, il faut noter qu’une grande partie de notre population d’étude ne présente pas de complications (42.5%). 63 3.3- ASPECTS CLINIQUES BUCCO-DENTAIRES 3.3.1- HYHIENE BUCCODENTAIRE (HBD) Tableau III : Répartition selon la fréquence du brossage Nombre de brossages par jours Diabétiques Fréquence Témoins % Fréquence % 0 fois/j 6 15 3 7.5 1 fois/ 10 25 8 20 2 fois/j 17 42.5 20 50 3 fois/j 7 17.5 9 22.5 Total 40 100 40 100 Le brossage biquotidien était le plus souvent appliqué aussi bien pour les diabétiques (42,5%) que pour les témoins (50%). 64 Tableau IV : Répartition selon le contrôle de plaque Contrôle de plaque Diabétiques Fréquence Témoins % Fréquence % excellent 1 2.5 2 5 bon 3 7.5 8 20 moyen 31 77.5 27 67.5 faible 5 12.5 3 7.5 Total 40 100 40 100 La majorité des diabétiques (77,5%) et des témoins (67.5%) ont présenté une hygiène buccodentaire moyenne. Seulement un diabétique et deux témoins ont eu un excellent contrôle de plaque. 65 3.3.2- LA CARIE DENTAIRE Tableau V : Répartition selon l’indice carieux Indice carieux Diabétiques Fréquence % Témoins Fréquence % 0-0.1 19 47.5 26 65.0 0.1-0.2 13 32.5 12 30.0 0.2-0.3 3 7.5 1 2.5 0.3-0.4 4 10.0 0 0.0 0.4 1 2.5 1 2.5 40 100.00 40 100.0 Total p = 0,039 L’indice carieux est significativement plus élevé dans le groupe diabétique que dans le groupe témoins (p = 0,039) 66 3.3.3- INFLAMMATION GINGIVALE Tableau VI : Répartition selon l’inflammation gingivale Diabétiques Inflammation absente Fréquence 1 % Témoins Fréquence 2.5 % 5 12. 5 légère 5 12.5 21 52. 5 moyenne 29 72.5 14 35 sévère 6 15 1 2.5 Total 40 100 40 10 0 p = 0,00006 72.5 % des diabétiques ont présenté une inflammation gingivale moyenne et 6% une inflammation sévère alors que dans le groupe témoin 35% ont eu une inflammation moyenne et 2.5% une inflammation sévère. 67 68 3.3.4-LA COMPARAISON DES MOYENNES D’INDICE ENTRE LES DEUX GROUPE Tableau VII : La comparaison des moyennes d’indices entre les deux groupes Variables Diabétique Témoins Test t de Student 1,37±0,02 1,36±0,04 p = 0,92 Indice carieux 0,15±0,02 0,09±0,02 p = 0,039 1,46±0,08 0,69±0,09 p = 0,00006 moyenne ± écart-type Indice de Plaque Indice gingival 69 3.3.5- LA CHEILITE ANGULAIRE Tableau VIII : Répartition selon la chéilite Chéilite Diabétiques Témoins angulaire Fréquence % Fréquence % oui 6 15 1 2.5 non 34 85 39 97.5 Total 40 100 40 100 Nous avons observé 6% de chéilites chez les diabétiques et 1 % dans le groupe témoins. 70 3.4- ASPECTS CLINIQUES BUCCODENTAIRES ET DIABETE 3.4.1- GINGIVITE ET DUREE D’EVOLUTION DU DIABETE % de patients avec gingivite 50 50 35 40 30 15 20 , 10 0 <1 1à4 >4 Durée d'evolution du diabéte (ans) Fig. 7 : Répartition de la gingivite en fonction de la durée d’évolution du diabète Les patients ont tendance à développer une gingivite avec la durée du diabète. 71 3.4.2- GINGIVITE ET EQUILIBRE GLYCEMIQUE %de patient avec gingivite 70 65 60 50 40 30 25 20 10 10 0 < 1.26 1.26 à 1.4 > 1.4 equilibre glycémique Fig. 8 : Répartition de la gingivite en fonction de l’équilibre glycémique Plus l’équilibre glycémique a été mauvais plus les patients ont eu tendance à développer une gingivite. 72 3.4.3- CARIE DENTAIRE ET DUREE D’EVOLUTION DU DIABETE Tableau IX : Répartition de la carie en fonction de la durée d’évolution du diabète Durée d’évolution Nombre de dents Nombre de dents diabète en (ans) cariées saines <1 13 102 1à4 32 299 >4 65 496 Total 110 897 Le nombre de caries dentaire augmente avec la durée d’évolution du diabète. 3.4.4- CARIES DENTAIRES ET EQUILIBRE GLYCEMIQUE Tableau X : Répartition de la carie en fonction de l’équilibre glycémique Equilibre Nombre de dents Nombre de dents Total glycémie cariées saines bon 20 190 210 moyen 35 287 322 mauvais 55 420 475 Plus la glycémie est mal équilibrée plus le nombre de caries à tendance à augmenter. 73 I V- DI S CUS S I O NS Population d’étude Notre échantillon d’étude est constitué de 40 diabétiques et 40 témoins des deux sexes que nous avons observé successivement au centre Marc Sankale et au centre Albert Royer de l’hôpital Fann durant la période allant de février 2005 à octobre 2005 ( 9 mois ). - Sexe A travers la répartition de la population d’étude selon le sexe (figure 1) nous avons noté une prédominance de garçons diabétiques par rapport aux filles (23 contre 17). Nos résultats sont conformes à ceux de Karjalainen (38) et Twetman (64 ) qui ont trouvé plus de garçons que de filles dans leurs travaux. Par contre d’autres auteurs tel que FAYE (24), DIATTA (19), LECOR (41) et CHAVEZ (9) ont trouvé dans leurs études une prédominance de sexe féminin. Les travaux de Noves Junior et al. (49) Et Moore (48) ont montré plutôt une tendance à l’égalité des deux sexes face à cette pathologie. - Age L’age des malades s’inscrivait dans l’intervalle de 6 à 15 ans et la moyenne était de 11,10±0,40 pour les témoins et de 11.15±0,47 pour les diabétiques (tableau I). Et plus de 2/3 de notre population d’étude étaient âgé entre 9 et 15ans (figure 2). La différence d’age n’était pas significative entre les deux groupe (p=0.93) Karjalainen (38) a trouvé dans ces travaux prospectives réalisées sur 80 diabétiques de type 1 une moyenne d’âge de 14,5 sur un intervalle de 11,7 à 18,4. De même 74 Siudikiene et al. (59) ont trouvé une moyenne d’âge de 13,6 sur l’intervalle de 10 à 15 ans. - Taille-Poids Dans notre échantillon, les deux groupes présentaient une différence staturopondérale. En effet il est apparu que les enfants diabétiques étaient de plus faibles poids (poids moyenne=30,28± moyenne=1,35±0,25) que les 1.64) témoins et de (poids plus petite taille moyen=34,95±1.95 ; (taille taille moyen=1,37±0.02) ( tableau 1) . Même si la différence de taille n’était pas statistiquement significative, la différence de poids l’était (p=0,03) (tableau). JOS J et al (36) ont trouvé un ralentissement de la croissance chez des enfants diabétiques par rapport aux témoins. Ce retard staturo-Pondéral observé chez les diabétiques pourrait être du au fait que le diabète de type 1 débutait en pleine poussée de croissance et pouvait perturber profondément le métabolisme phosphocalcique (63). Chez les diabétiques la baisse du poids est caractéristique (amaigrissement, fonte de la masse musculaire). Pathologie diabétique Au total nous avons examiné 40 diabétiques, la durée moyenne du diabète était de 3.5±0.45ans. La « notion de diabète » a été décelée dans la famille chez 50% de ces enfants. Parmi les diabétiques 67% étaient sous traitement depuis moins de 4 ans et 33% depuis 4 ans et plus (figure 5). Cependant il est surprenant de retrouver que seulement 12,5% des diabétiques avaient un bon équilibre glycémique , 12.5% un équilibre moyen et 75% un mauvais équilibre (figure 6 ) d’autant plus ce sont des patients suivis. Le paradoxe peut être du à plusieurs facteurs, notamment la lassitude des patients face à une pathologie chronique, leurs inconstance dans le suivi régulier du traitement ou alors les difficultés financières pour s’assurer un 75 bon équilibre alimentaire et le coût élevé des médicaments. 60% des diabétiques de notre échantillon sont issus de milieu socio-économique très défavorisé. Quant aux complications nous avons relevé un cas de neuropathie et un cas de néphropathie et d’acidocétose et trois cas rétinopathie et 17 patients présentaient souvent des crises d’hypoglycémies. Cependant 17 patient soit 42,5% des diabétiques ne présentaient pas de complications ( tableau II ). Les complications dégénératives sont fonctions de la durée du diabète. Aspects cliniques bucco-dentaireset - Hygiène buccodentaire Fréquence d’hygiène Notre étude a montré que l’utilisation de brosse à dent pour l’hygiène buccodentaire était relativement important (85% des diabétiques et 92,5% des témoins) (tableau III). Mais la fréquence de brossage était variable. En effet 15% des diabétiques et 7% des témoins ne se brossaient pas les dents. 67,5% des diabétiques et 70% des témoins se nettoyaient la bouche 1 à 2 fois par jour. Et seulement 17,5% des diabétiques et 22,5% des témoins se brossaient les dents 3 fois par jour, ce qui est relativement faible et montre une négligence de l’hygiène buccodentaire chez nos patients. Efficacité du contrôle de plaque L’indice de plaque moyenne était de 1,37±0,02 chez les diabétiques et de 1,36±0,04 chez les témoins (tableau VII). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes malgré une moyenne élevée chez les diabétiques. Les travaux de DE POMMEREAU et al. (18) réalisés sur 85 sujets insulinodépendants et 38 sujet témoins non diabétiques corroborent nos résultats. En effet ils ont trouvé une moyenne de 1.38±0,24 pour les diabétiques contre 1,32 ±0,27 pour les témoins et la différence n’était pas significative. 76 En effectuant une interprétation qualitative de l’indice de plaque chez les deux groupes, il est apparu que le contrôle de plaque n’était apprécié de façon excellente et bonne que 10% chez les diabétiques et 25% chez les témoins. Ces résultats ont montré aussi que 77,5% des diabétiques et 67,5% des témoins présentaient un contrôle de plaque moyen et 12,5% des diabétiques et 7.5% des témoins ont un contrôle de plaque faible (tableau IV). Ces résultats ont montré que l’hygiène buccodentaire était inadéquate chez les deux groupes, malgré que la plupart se brossaient les dents. Ce défaut de contrôle de la plaque microbienne pourrait être du probablement à une mauvaise technique de brossage et une fréquence insuffisante, d’ou la nécessité d’une éducation pour la santé buccodentaire des enfants diabétiques. - L’état dentaire Notre étude a montré une différence significative de l’indice carieux entre les deux groupes. L’indice carieux moyen était plus élevé chez les diabétiques que chez les témoins (0,15±0.02 contre 0,09±0,04) (tableau VII). Des auteurs comme Siudikiene et al. (59) ont trouvé plus de caries dentaires chez les enfants diabétiques comparés aux témoins. Nous avons observé que le nombre de dents cariées augmentait avec la durée d’évolution du diabète et déséquilibre glycémique (tableaux IX et X). Ce ci est expliqué (40, 44) par l’exposition prolongée des diabétiques aux modifications salivaires : augmentation du taux de glucose et de calcium salivaire, mais aussi par la diminution du pH. - L’état gingival Malgré un contrôle de plaque et une fréquence de brossage des dents comparable dans les deux groupes, la gingivite à été retrouvée significativement plus fréquente et sévère chez les diabétiques par rapport aux témoins (tableau VII), résultats en accord avec ceux de DE POMMEREAU (18), GILEN (31), MANDELL (43). 77 Cette fréquence élevée de gingivite est expliquée selon Declerc (17) : - Par la formation accrue de plaque dentaire et de tartre en rapport avec les mêmes modifications salivaires déjà invoquées pour la genèse de la carie dentaire. - La susceptibilité du patient diabétique aux infections par l’inhibition de la fonction des macrophages et des neutrophiles, induisant une prolifération bactérienne aggravée par la présence de plaque, elle même lieu de prolifération bactérienne (45). - La présence de microangiopathie au niveau de la gencive du diabétique. La gingivite augmentait avec la durée d’évolution du diabète et avec le déséquilibre glycémique (figures 7 et 8). Les résultats ont montré que 72.5¨% des diabétiques présentaient une inflammation gingivale moyenne et 6% une inflammation sévère alors que dans le groupe témoin 35% ont eu une inflammation moyenne et 2.5% une inflammation sévère. 12,5% des diabétiques contre 52,5% des témoins présentaient une gingivite légère. Et seulement 2,5% des diabétiques contre 12,5% des témoins avaient une gencive indemne d’inflammation (tableau VI). - Chéilite angulaire Nous avons 15% de chéilite dans le groupe diabétique et 2,5% dans le groupe témoins (tableau VIII) 78 V- STRATEGIE DE PRISE EN CHARGE ODONTOSTOMATOLOGIQUE 5.1- ROLE DU CHIRURGIEN DENTISTE 5.1.1- DANS LA PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUE Le diagnostic du diabète suppose la prise de conscience que cette maladie ne se guérit pas au sens propre du terme, et qu’elle suppose des complications organiques à cours et à long terme. L’enfant se verra soumis à une discipline de vie stricte, ainsi qu’à un traitement contraignant. Il passera par différents phases psychologiques schématisées comme suit (2) : • Choc et déni de la réalité (refus de la maladie) • Révolte (refus du traitement, mise en cause de l’entourage) • Marchandage • Dépression • Acceptation active (adaptation affective, sociale) Ces phases d’adaptations, pour pénibles quelles soient, sont absolument normales. Donc ces enfants devraient bénéficier d’un bon abord psychologique de la part du chirurgien dentiste qui doit instaurer un climat d’attente et d’écoute. 5.1.2- DANS LA PREVENTION Il consiste à : une éducation sur l’importance de la diététique dans le plan de traitement du jeune diabétique. Le régime alimentaire n’est modifié, en accord avec le médecin traitant, que si l’intervention risque de perturber, à court ou à moyen terme, les fonctions manducatrices de l’enfant. L’apparition de caries (en particulier chez l’adolescent) peut être un signe de relâchement vis-à-vis du contrôle diététique. 79 Une motivation à l’hygiène bucco-dentaire, en enseignant les méthodes et les fréquences de brossages (3 fois par jours pendant 3 minutes) 5.1.3-ROLE DANS LE TRAITEMENT DES AFFECTIONS BUCCO-DENTAIRES En prenant les précautions nécessaires concernant (54) : Les rendez vous matinaux sont préférables. La douleur sera réduite au minimum, car le stress, par production d’adrénaline endogène, provoque l’augmentation de la glycémie, de la glycosurie, et des acides faibles libres (acido-cetose). Une prémédication anxiolytique pourra être utile, les séances au fauteuil seront courtes (54) L’antibiothérapie prophylactique chez le jeune équilibré n’est pas nécessaire (54). En revanche, elle est recommandé chez des patients dont la glycémie est instable, lors d’infections dentaires ou parodontales, et après un acte susceptible de déclancher un processus inflammatoire ou infectieux ( pénicilline ou céphalosporine, 500 mg toute les 6 heurs, pendant 7 jours minimum) (54). Actuellement, l’amoxicilline est très utilisée. En cas d’extraction si il n’y a pas d’urgence faire une couverture d’antibiotique la veille de l’intervention et continuer pendant 6 jours après (50ou 75 mg/kg/jour). Sinon on pratique l’antibiothérapie « flash » c'est-à-dire donner 75mg/kg, 30 minutes avant l’intervention, et la même dose après l’intervention (la durée sera déterminée en fonction la durée de demi-vie de l’antibiotique utilisé). Il est recommandé d’utiliser des anesthésiques sans vasoconstricteurs car l’adrénaline est hyperglycémiante. Eviter aussi la noradrenaline à cause des risques d’eschares qu’elle pourrait entraîner (50). 80 Le praticien doit savoir reconnaître les signes précurseurs d’un coma diabétique. C’est à dire que l’enfant est pâle, la bouche se dessèche de façon caractéristique, la soif est intense. Devant un coma hypoglycémique le praticien doit prendre de mesures immédiates qui consiste a un apport de sucres d’absorption rapide : tablettes de Dglucose (10 à 20g selon l’age), ou 1 à 2 grand verres de jus d’orange, voir d’eau sucrée (2 à 3 morceaux de sucre selon l’age). La glycémie est vérifiée 30 à 40 minutes plus tard. Les hypoglycémies profondes avec perte de connaissance sont corrigées, sur un patient en position latérale de sécurité, par injection intramusculaire ou sous cutanée de glucagon (1mg chez l’adolescent, 0,5mg chez les plus petits). Le retour à la conscience se fait en 6-7 minutes en moyenne. Si tel n’est pas le cas, le recours à une injection de glucose intraveineux exige l’intervention du service d’urgence hospitalier (66). L’hospitalisation en vue de soins dentaires n’est requise que dans le cas de diabète mal contrôlé ou sévère. Elle peut également se révéler utile si le régime diététique de l’enfant doit être profondément modifié. L’anesthésie générale ne doit être envisagé qu’avec beaucoup de prudence. Le plus grand risque provient de l’hypoglycémie pendant la phase d’inconscience. Il convient d’arrêter l’injection des insulines retard la veille de l’intervention, et de pratiquer l’injection d’insuline ordinaire toute les 6 à 8 heurs, jusqu'à la reprise d’une alimentation normale. Pendant l’intervention, le glucose intra veineux permet de maintenir une glycémie constante. En fin l’acte médical sera limité en durée (22, 6). Prise en charge de la carie Avant l’apparition de la carie, Les sealents seront utilisés. La carie sera soignée par des méthodes de traitements conservateurs (coiffage direct, indirect) ou endodontiques .Les restaurations définitives seront faites par des amalgames simples, par les ciments aux verres ionomeres, composites et par les coiffes pédodontiques préformées (CPP) pour les gros délabrements coronaires. 81 Prise en charge des affections mucco-gingivales Apres les conseils de motivation et d’enseignement d’hygiène bucco-dentaires, Les détartrages seront pratiqués suivis de prescription de bains de bouches à la chlorhxidine dans le cas de gingivites. Pour la cheilite le traitement consiste à utiliser (21) : le violet de gentiane, la nystatine (Mycostatine), l’amphotéricine B ( Fungizone), le bleu de méthylène, le gluconate de chlorhexidine ( Collunovar) : il est utilisé pur, en badigeonnage 4 à 8 fois/ jour pendant 10 jours. 82 VII - RECOMMANDATIONS Une visite annuelle chez le dentiste doit être programmé systématiquement, incluant : Un examen dentaire : un dépistage précoce des caries sera effectué et une mise en place des méthodes de préventions (renforcement des règles de la diététique, hygiène buccodentaire, prophylaxie fluorée), qui s’adressera aussi bien aux enfants diabétiques qu’à leurs parents (surtout aux mamans). Cette éducation, partie intégrante de l’éducation globale du diabétique est nécessaire pour que l’enfant malade puisse vivre le plus longtemps possible sans complications. Un examen parodontal soigneux : appréciation de l’état gingival (couleur, saignements éventuels, état des papilles inter-dentaires, mesure de la profondeur du sulcus, contrôle de la hauteur de l’os alvéolaire (radiographie retro-alvéolaire ou panoramique). Un examen des autres muqueuses de la cavité buccale. Une organisation des séances de motivations et d’enseignement d’hygiène bucco-dentaire dans les structures sanitaires prenant en charge les diabétiques : l’intégration du chirurgien dentiste dans le groupe médical. 83 84 CONCLUSION Le diabète sucré est défini comme un état d’hyperglycémie chronique lié à un déficit en insuline absolu ou relatif relevant de facteurs génétiques et/ou environnementaux. Il existe deux types de diabète : le diabète type 1 (insulinodépendant) et le diabète type 2 (non-insulinodépendant). Chez l’enfant on’a surtout le type 1 qui est définit comme une atteinte progressive des cellules B insulino-sécrétrices du pancréas aboutissant à une carence absolue en insuline. Il est divisé en deux sous- types : auto-immun et idiopathique. Le diabète type 1 représente environ 10 % de l’ensemble de la population diabétique. Il survient à tout age, mais surtout avant 20ans. La gravité de la maladie réside par ses complications à cours ou à long terme qui sont : le malaise et le coma hypoglycémique, l’acidocétose, rétinopathie, néphropathie, neuropathie, macroangiopathie. Quant aux complications odontostomatologies elles sont à type de : xérostomie, Chéilites angulaires, glossite losangique médiane, tartre abondant, muqueuses œdématiées, des caries relativement fréquentes et des parodontopathies à type de gingivite et parodontite. Peu de travaux dans le monde ont été menés sur l’état buccodentaire des enfants diabétiques. C’est pourquoi nous nous sommes intéressés à cette pathologie et à ses éventuels effets sur les dents, sur le parodonte et les autres muqueuses de la cavité buccale de l’enfant. Nous avons effectué une étude prospective qui avait pour objectif d’étudier l’état bucco-dentaire des enfants diabétiques en comparaison avec un groupe témoin. Notre échantillon était constitué d’un groupe de 40 diabétiques 85 suivis au centre Marc SANKHALE de l’hôpital Abass NDAO et un groupe de 40 témoins qu’on’a recruté a partir du centre hospitalier national d’Albert ROYER . Les sujets étaient âgés entre 6 et 15ans, sans sélection ni de sexe ni d’ethnie. Les moyennes d’ages en années étaient similaires entre nos deux échantillons (11,15±0,4 pour les diabétiques 11,1±0,40 pour les témoins). Les malades présentaient un poids significativement plus faibles que les témoins, de même que la taille ; signe d’un retard staturo-pondéral. La durée du diabète définie, par le nombre d’années écoulées entre le débit de l’insulinothérapie et le jour de l’examen buccodentaire, s’échelonnait de quelques mois à 6 ans (durée moyenne en années = 3,82). Sur l’ensemble des sujets diabétiques examinés 67,5 % avait un diabète depuis moins de 4 ans et 75% présentaient un mauvais état de déséquilibre glycémique. 42,5% des patients ne présentaient pas de complications et 42,5% présentaient souvent de crise hypoglycémique. L’examen buccodentaire incluait les évaluations suivantes : - Hygiène buccodentaire par l’indice de plaque de SILNESS et LOE. - L’état dentaire par l’indice carieux. - L’inflammation gingivale par l’indice gingival de LOE et SILNESS - L’état des autres muqueuses : labiales, jugales, linguales. Le relevé des indices était effectué sur toutes les dents présentes sur l’arcade ; une moyenne était en suite calculée par patient puis par population. La comparaison des indices moyens entre nos deux populations a montré un degré d’inflammation gingivale significativement plus élevé au sein du groupe diabétique (1,46±0,0 contre 0,69±0,09 pour les témoins ), de même l’atteinte carieuse était significativement plus élevée dans la population diabétique(0,15±0,02 contre 0,09±0,02 pour les témoins) alors qu’il n’existait aucune différence significative du degrés d’hygiène oral entre les deux groupes ( respectivement 1,37±0,07 pour les diabétiques contre 1,36±0.10 pour les témoins). 86 Le nombre de caries dentaires et le pourcentage de patients avec gingivites augmentaient avec la durée d’évolution et le déséquilibre glycémique du diabète. Notre étude a montré également que les chéilites angulaires étaient plus nombreuses dans le groupe diabétique. Nous n’avons pas noté de lésions bucco-dentaires spécifiques au diabète. Le diabète juvénile reste une maladie grave, préoccupant qui ne cesse de croître et dont le pronostic est étroitement conditionné par la qualité de la prise en charge. Au delà de 20 ans d’évolution, les complications dégénératives conditionnent l’avenir du patient. Si, à l’heure actuelle, 50 à 75% d’entre eux sont susceptible de présenter une rétinopathie, une neuropathie ou néphropathie, la rigueur des traitements actuels laisse présager une baisse sensible de ces évolutions dans l’avenir ( 37). La prise en charge des enfants diabétiques doit être pluridisciplinaire, la collaboration entre tous les acteurs est nécessaire, chacun apportera sa compétence dans son domaine d’exercice. 87 88 1. Adier P, Wegener H, Bohatkal. Influence of age and duratrion of diabetes on dental development in diabetic children. J. Dent. Res. 1973; 52 : 535-537 2. Assal J.P, Weneger H, Kreinhoffer M. Stades d’acceptations du diabète. Leur interférence avec le traitement, Leur influence sur l’attitude de l’équipe soignante. J. Ann. Diabètol. Hotel-Dieu, 1981: 223-235 3. Bassigny F. Manuel d’Orthopédie Dento-Faciale. Paris : Masson, 2° Ed., 1991 : 218p. 4. Berard R. Pédodontie : Approche clinique de l’enfant en odontostomatologie. Paris, Ed. Julien Prélat, 1976 :321p. 5. Bonnaure-Mallet M. Le parodonte saint de l’enfant et de l’adolescent. J. parodontal, 1993 ; 12,(2) :105-114. 6. Bougneres P.F, JOS J. Le diabète de l’enfant, Paris : Flammarion , 1990 : 87-102. 7. Chanson P. Mutard M. Epidèmiologie du Diabète. In : Synthèse 12e Congres de la Fédération Internationale du Diabète. Madrid Sept , 1985, Excerpta Medica p. 51-57 89 8. Chaussain J.L, Boitard C, Boussgneress P. Pré diabète de l’enfant : définition, diagnostic et perspectives thérapeutiques. In : Journées parisiennes de pédiatrie 1986, Paris : Flammarion, 1986 :195-203. 9. Chavez. E.M, Borell. L.N, Taylor. G.W., Ship. J.A. Salivary function and glycemic control in older persons with diabets. Oral. Surg. Oral.Med. Oral.Pathol. Oral.Radiol- Endod. 2000; 89 (3): 305311. 10.Choquet J. Embryologie dentaire. In. Précis d’anatomie dentaire. 3° Ed, Tome I Chap. 40-42. Paris, Ed. Lamarre-Poinat, 1967 : 127p. 11.Couly G. Comment se forme la face ? Science et Vie, 1995 : 190 : 48-57 12.Creff A. F et coll. Dietothérapie du diabète de la maturité. Manuel de diététique en pratique médical courant. Paris : Masson, 1987 : 56-61 13.Danze P.M, Penets, Fajardyi. La génétique du diabète insulinodépendant, intérêt dans la pratique biologique. Rev : Annales de biologie clinique ; Paris ; 1997 ; vol 55 ; n 6 :537-544. 90 14.Dard M, Fraysse C, Scheffer F. Parodonte de l’enfant. In : EMC/Odontostomatologie, Paris, Ed. Techniques, 1992 : 7p. 15.Darnaud J. Complications cardio-vasculaires du diabete. Rev. Prat. (Paris), 1976 ; 26 ; (45) : 3111-3117 16.Dausset J, Mors J, Contu L. Diabète insulino-dependant et HLA. In Journées de diabétologie de l’Hôtel-Dieu, Paris, 1977 : 78-94 17.Declerc D, Viskier F. Problématique orale et approche des soins dentaires en cas de diabète sucré. Rev. Belg. Méd. Dent. 1992 ; 3 : 28-39. 18. De Pommereau V, Parec, Boradais P, Robert J. Diabète insulinodépendant et parodontopathie chez le sujet jeune. Ann. Pédiatr. 1991 ; vol 38 ; n 4 :235-239 19.Diatta M. Prévalence de la xérostomie chez le patient diabétique : A propos d’une étude prospective réalisée au centre Marc Sankale. Thése chir. Dent. ; Dakar ; 2004 ; n° 17. 20.Dietelen P. Traitement de l’acido-cétose de l’enfant et de l’adolescent diabétiques. Ann. Pédiatr. (Paris) 1991 ; 38 : 240-243 91 21.Diop, F. Manifestation odontostomatologies de la malnutrition proteino-energetique chez l’enfant au Sénégal. Thèse de 3e cycle. Sci.Odontol. Dakar ; 1999 ; No 12 22.Dorchy H. Particularités et aspects pratiques du traitement et du suivi du diabète des enfants. In : J. Ann. Diabetol. Hotel-Dieu, Paris : Flammarion Ed., 1989:55-74. 23.Everd D, Hal R, Grane R. Complications du diabète sucré. Atlas en couleur d’endocrino ; 1998 :131-151. 24.Faye. M. Etat bucco-dentaire du diabétique aspects cliniques et thérapeutiques à l’hôpital général de grand-yoff. Thése chir. Dent. ; Dakar ; 2002 ; n° 4. 25.Firatli E. The relationship between clinical periodontal status and insulinodependant diabetes mellitus results after 5 years. J. periodontal ; 1997; 68 (2): 136-140. 26.Forestier et Naulain Ifi C. Parodonte de l’enfant. Encycl. Méd. Chir. Odontologie, 2001 : 9p. 92 27.Fortier J P, Demars C. Abrégé de Pédodontie. 1ere éd. Paris : Masson, 1983 : 272p. 28.Francois R, Gillet P. Diabete infantile et juvenile In: “ Endocrinologie Pédiatrique et Croissance. Paris : Flammarion, 1981 :361-40 29.Grimaldi A, Cornet P, Masseboeuf N. Diabète sucré : diagnostic, physiopathologie, étiologie, traitement. Guide pratique du diabète, collection Médline ; 1998 : 4-142 30.Grimaldi A, Hartemann, Heurtier A. Diabète insulinodépendant : Etiologie ; physiopathologie, diagnostic, complication, traitement. Rev du pratic. Paris, 2000 ; 50(13) :1473-1481 31.Gilsen G, Nilsson K.O., matsson L. Gingival inflammation in diabetic children related to degree of metabolic control. Acta Odontol. Scand., 1980; 38: 241-246. 32.Houenou Y, Dadie R, Sess, Boualou J, Prince A. Le Diabète infantile à Abidjan Rev Méd de cote d’Iv. 1986 ; 75 : 75-77. 33.Hubel R. L, Gilsong. Les marqueurs immunologiques du diabète insulinodépendant. Rev. : Imm-anal . biol spéc. 1999 ; 14 (3) :159-165 93 34.Jaupitre N, Merle B, Bougneres P.F. Diététique du diabète insulinodépendant. In : Bougres P.F, Jos J, Chaussain J.L. Le diabète de l’enfant. Paris : Flammarion ; 1990 :103-113. 35.Jos J. Epidèmiologie du diabète insulinodépendant de l’enfant. In : Bougnres P.F, Jos J, Chaussain J.L. Le diabète de l’enfant. Paris : Flammarion ; 1990 : 76-78. 36.Jos J, Meteyer I et coll. Croissance des enfants atteints de diabète insulinodépendants. Etude de 104 observations. Rev : Archiv de Pédiatr; 1996 ; 3 (3) : 218-226. 37.Kaqueler J-C, Le May O. Anatomie Pathologique Bucco-dentaire. Paris : Masson, 1998 ; 158 : 41-47. 38.Karjalainen KM, Knuuttila ML, Kaar ML. Relationship between caries and level of metabolic balance in children and adolescents with insulin-dependent diabetes mellitus. Caries Res. 1997; 31(1):13-18 39.Klewansky P. Abrégé de Parodontologie. Paris : Masson, 1982. 94 40.Laufer J. La bouche du diabétique Paris : Paradel, 1995 :447-463. 41.Lecor P.A. Prise en charge des parodontopathies, facteurs d’équilibre du diabète sucré : (étude prospective cas témoins à propos de 90 malades au centre Marc SANKALE de Dakar Sénégal). Thése chir. dent, Dakar, 2000, n°6 bis. 42.Loe H. The Gingival Index, the Plaque index, and the retention Index Systéme. J. Periodontal. 1967, 38: 610-616. 43.Mandell R , Dirienzo J, Kent R, Joshipura K, Haber J. Microbiology of healthy and diseased peridontal sites in poorly controlled insulin dependent diabetics. J Periodontal 1992 ; 63: 274-279. 44.Maria A. Belazi, Assimina Galli et coll. Salivary alteration in insulin-dependant diabetus mellitus. Int. J. of paediatr. Dent. ; 1999 ; 8 :29-33. 45.Marmasse A. Dentistrie opératoire Paris : J-B Bailliére, 1974 : 17. 46.Martin. A, Bercy P. Revue des indices d’utilisation courante en parodontie. Rev. Belge. Med. Dent. 2002 ; 3 : 215-243 95 47. Martin B. Diabétologie clinique Paris: Masson,1998,188p 48.Moore P.A, Guggenheimer J, Etzel .K.R, Weyant .R.J, Orchard. T. Type 1 diabetes mellitus : Xerostomia and salivary flow rates. Oral -Surg, Oral-Med, Oral-Patho; 2001; 92 (3) :281-291. 49.Novaes Junior AB, Pereira AL, de Moraes N, Novaes AB. Manifestations of insulin-dependent diabetes mellitus in the periodontium of young Brazilian patients. J Periodontol. 1991 Feb; 62(2):116-22. 50.Patrick G, Guy P, Patrick M. Médecine et chirurgie dentaire, Problèmes médicaux en pratique quotidienne. Paris : Edition cdp, 1988. 51.Perlmuter G. Endocrinologie, Diabétologie, Nutrition. Collection Medeline ; 1994 :177-258. 52.Perlemuler J.L, Sélam G, collin de L’Hortet. Diabète et maladies métaboliques. Nouvelles classifications et nouveaux critères diagnostiques du diabète et des troubles de la glycorégulation. STV Sang thromb. vaiss., 1999 ; 11(4) : 240-246. 96 53.Ramfjord S P, Ash M M Jr. Parodontologie et Parodontie: aspects théoriques et pratiques. Paris : Masson, 1992 : 340p. 54.Sandele P.J, Charon J.A, Joachim F, Zambon J.J. Parodontopathies et maladie systémiques. J. Parodonto., 1991 ; 11 :117-135 55.Selam J.L. Complications métaboliques du diabète sucré. Rev.Prat. 2002 ; 50 (4) : 443-450. 56.Selam J.L. Traitement du diabète de type 1. Encyclo. Med chir. Endocrinologie-nutrition ; n° 366 ; R 30 ; 1999 :10p 57.Selles C. G, Began Sebastien J.V, et coll. Manifestations buccales du diabète sucré de type 1, étude de symptomatologie orale et incidence dentaire. Rev : stomato-chir-maxillo-faci, 1988 ; 89 (1) : 40-43p. 58.Silness J , Loe H. Periodontal disease in pregnancy. I. Correlation between oral hygiene and periodontal condition. Acta. Odontol Scand 1964; 24: 747-759. 59.Siudikiene J, Maciulskiene V, Dobrovolskiene R, Nedzelskiene I. Oral hygiene in children with type I diabetes mellitus. Stomatolo. 2005; 7(1):24-7. 97 60.Siudikiene J, Maciulskiene V, Nedzelskiene I. Dietary and oral hygiene habits in children with type I diabetes mellitus related to dental caries. Stomatolog. 2005; 7(2):58-62. 61.Sow A. M. Diabète sucré en milieu Africain. Comm. 18e réunions des endocrinologues de langue Française Dakar, 06 Avril, 1989. 62.Sy A. Contribution à l’étude de la pathologie infectieuse des dents temporaires chez l’enfant sénégalais : à propos d’une étude clinique. Thèse Chir. Dent., Dakar, 1996, n°14. 63.Tattersall R.B, Pyke D.A. Growth in diabetic children Lancet, 1973; 2 :1105-1109 64.Twetman S, Johansson I, Birkhed D, Nederfors T Caries incidence in young type 1 diabetes mellitus patients in relation to metabolic control and caries-associated risk factors. Caries Res. 2002 ; 36(1):31-5. 65.Vidal E, Liozon E, Soria P. La bouche sèche. Revue du praticien ; 2001 ; 51 :148-154. 66.Zeilig G, Aubier M. Les patients à risque dans la pratique odontologique. Rev d’odonto-stomato ; Paris ; 1994 :187-205. 98 99 ABREVIATIONS A.S.S.AD = Association Sénégalaise de soutient aux diabétiques AVC = Accident Vasculaire Cérébral D = Diabétiques CHU = Centre Hospitalier Universitaire GAD = Glutamate Acid Decarboxylase GI = Gingival Index ( indice gingival) HdA1C = Hemoglobine A1 fraction C HLA = Human Leucocyte Antigen IC = Indice carieux ICA = Islet Cell Antibody IFNγγ = Interferon γ MODY = Maturity-Onset Diabetes of the Young PlI = Plaque Index (Indice de Plaque) T = Témoins TNFα = Tumor Necrosis Factor α 100 FICHE D’ENQUETE N° I Interrogatoire 1- Nom et Prénom…………………………………………………………….. Sexe ( M=1, F=2)……… 2- Age ………………………………………………………………… 3- Adresse…………………………………………………………….téléphone….………. 4- Niveau. Scolaire……………………………………………………ethnie…………….. 5- Ordre dans la fratrie…………………… 6- Professions des parents : -Père…………………………………………………………………………….. -Mère……………………………………………………………………………. 7- Habitudes alimentaires…………………………………………………………………... 8- Habitudes d’hygiènes Bucco-dentaires Brossage : Oui Fréquence de brossage : Non 1 fois /jour 2 fois /jour 9- Poids : 3fois/jour Taille : II-DIABETE 1- Ancienneté……………………………………………………………………………… 2- Equilibre glycémique : Bonn Moyen Mauvais 3- Complications Rétinopathie Coma hypoglycémique néphropathie acidocétose neuropathie autres : 4- Traitement 101 5- Parents diabétiques Oui Non 24 Examen Buccodentaire Examen exobuccal : Joue Lèvre Cheveux Peau Adénopathies Examen endobucal -Hygiène 17 47 16 46 buccal (Indice de plaque de loe et silness) 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 55 54 53 52 51 61 62 63 64 65 85 84 83 82 81 71 72 73 74 75 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 26 36 27 37 PI = -Etats de denture : (c=cariée; a=absente ; o=obturée) Stade de dentition : Denture temporaire Denture mixte -Denture permanente MA 102 7 X 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 6 7 MA 7 ND 6 IC = -Inflammation gingivale (gingival index) 17 47 16 46 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 55 54 53 52 51 61 62 63 64 65 85 84 83 82 81 71 72 73 74 75 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 GI 36 27 37 = -Etats des autres muqueuses : - Langue - Palais - Joues - Lèvres - Freins - Plancher - Commissures labiales 103 V- EXAMENS COMPLEMENTAIRES Glycémie 104