P2-UE8-Miltgen-Six_bactéries

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UE8 : De l’agent infectieux à l’hôte
Date : 22/02/16
Promo : P2 2015/2016
Ronéistes : AHMADALLI Farah
DER KASBARIAN Léa
Plage Horaire : 14h-16h
Enseignant : Dr Miltgen
Six Bactéries et vingt-neuf pages
I. Bordetella
Page 2
1. Généralités
2. Pouvoir pathogène
A.
B.
C.
D.
Forme classique de l’enfant
Forme du nourrisson (< 6 mois)
Forme de l’adulte
Physiopathologie
3. Diagnostic
A. Diagnostic direct
B. Diagnostic indirect
4. Traitement
5. Prévention – Vaccination
II. Campylobacter
Page 4
1. Généralités
2. Epidémiologie
3.
4.
A.
B.
Pathologie :
Diagnostic au laboratoire :
Diagnostic direct
Diagnostic indirect
5. Traitement
III. Helicobacter pylori
Page 8
1. Généralités
A. Habitat – Pouvoir pathogène
B. Epidémiologie
2. Clinique / Pathologie
3. Diagnostic
A. Diagnostic direct
B. Diagnostic indirect
V. Legionella Pneumophila
Page 17
1. Généralités
A. Caractéristiques
B. L’histoire d’une découverte
2. Habitat et pouvoir pathogène
A. Mode de transmission de
l’infection
B. Clinique
3. Le diagnostic
A. Diagnostic direct
B. Diagnostic indirect : sérologie
4. Traitement
5. Prévention
VI. Neisseria
Page 22
1. Caractéristiques générales de Neisseria
2. Neisseria Gonorrhoae
A. Caractéristiques de l'agent
bactérien
B. Clinique
C. Diagnostic
D. Traitement
E. Conclusion
3. Neisseria Meningitis
A. Epidémiologie, habitat,
sérogroupes
B. Pouvoir pathogène
C. Diagnostic
D. Traitement
E. Conclusion
4. Traitement
IV. Haemophilius sp
Page 14
1. Généralités
2. Habitat, épidémiologie
3. Pouvoir pathogène
A. Chez l’enfant
B. Chez l’adulte
4.
5.
6.
7.
Physiopathologie
Diagnostic
Traitement
Prophylaxie
Pour les QCMs, le prof ne cherche pas à nous
piéger, il faut retenir les gros messages importants
(ce qui est urgent, les principaux moyens
diagnostic, le cheminement au labo...). Il ne s'arrête
pas trop aux exceptions et cas particuliers.
Cependant, il a dit qu'il s'inspirerait des questions
de Belmonte mais ne veut pas faire les mêmes, il
faut changer car sinon «vous avez toutes les
annales, c'est pas marrant hahaha». Ha.
1
I.
Bordetella Le prof est passé rapidement sur ce germe : inutile de s’attarder sur les détails : retenir l’essentiel
1. Généralités




Coccobacilliaire, Gram négatifs
Immobile
Coloration bipolaire
Parmi les Bordetella : B pertussis et B parapertussis sont responsables de la coqueluche (durée et
intensité des symptômes moins marqués avec B parapertussis)
 B pertussis est strictement humain
La bactérie tient son nom des quintes de toux (chant du coq) : toux rauques sèches évoluant pendant
plusieurs semaines avec des quintes caractérisées par des reprises respiratoires difficiles (apnées, cyanose...
vomissements (émétisantes))
B parapertussis est aussi retrouvé chez les ovins. B bronchiseptica peut être présent chez de nombreuses
espèces animales
2. Pouvoir pathogène
La coqueluche est une pathologie très contagieuse et présente des formes variables selon les sujets :
A. Forme classique de l’enfant
Dans la forme classique il y a 4 phases (il a détaillé ces phases) :
- une incubation qui va durer 2 à 3 semaines
- la phase catarrhale (quelques jours) : avec possibilité de purpura conjonctival
- la phase d’état avec une toux quinteuse (30-40j)
- une convalescence de plusieurs mois.
B. Forme du nourrisson (< 6 mois)
Peut provoquer une détresse respiratoire avec défaillance poly viscérale. Grave, potentiellement mortelle.
C. Forme de l’adulte
Toux persistante > 1 semaine : toux sèche, rauque avec quintes.
La vaccination a permis une diminution considérable des infections et complications (mortalité et
morbidité a diminué de 95%) en France. La protection vaccinale est de 10 ans environ s’il n’y a pas de
rappels. Il y a un recul du taux de vaccination et une diminution des rappels ce qui entraine une
réémergence de cette pathologie chez l’adolescent et l’adulte d’où la possible transmission vers les
nourrissons (gravissime chez le bébé) La vaccination reste donc recommandée, avec des rappels pendant
la petite enfance puis pendant l’adolescence. Il est également proposé une vaccination des jeunes parents,
des professionnels de santé en charge d’enfants (qui sont surveillés par la médecine du travail).
D. Physiopathologie
 La bactérie se fixe sur les cellules trachéales (adhésines)
 Après quelques temps
-Production de toxines ayant une action locale sur le fonctionnement des cellules ciliées
- = l'accumulation de mucus (paralysie du système d'épuration ciliaire)
- + réaction inflammatoire
Autres bordetelloses : formes respiratoires, bactériémiques voire localisées (surinfections de blessures...)
2
3. Diagnostic
A. Diagnostic direct
C’est une bactérie qui a des particularités de culture. On va donc privilégier la biologie moléculaire.
Prélèvements :
-Chez l’enfant : aspiration naso-pharyngée la plus précoce possible
-Chez l’adulte : utilisation d'un écouvillon du pharynx et PCR
Transport
-B pertussis : bactérie fragile = transfert rapide
La culture est de moins en moins utilisée
- Peut être réalisée dans les 3ères semaines de la maladie (Sp 100% ms Se 50%)
- En aérobiose, sur milieux spéciaux : nécessité de préciser cette suspicion au laboratoire car recherche
spécifique non réalisée en routine : milieu de Bordet-Gengou ou Regan-lowe (à base de pomme de terre)
- Culture à 35°C
- Culture lente : colonies hémolytiques n'apparaissant qu'après J3 (J7)
- Confirmation par agglutination avec anti-sérum spécifique
Envoi des souches au CNR.
B bronchiseptica cultive beaucoup plus aisément
Autre technique = biologie moléculaire ++++ : PCR : recherche d'ADN bactérien (Se > 80%). Elle est
utilisable après 3-4 semaines de signes cliniques. Niveau performances, c’est une technique rapide, avec
une bonne sensibilité et spécificité ! La conservation des échantillons se fait à 4°C. Remboursé depuis jan
2011
En gros ce qui sera davantage privilégier c’est la biologie moléculaire avec la nécessité de faire un
prélèvement relativement tôt (écouvillon, aspiration naso-pharyngée…)
B. Diagnostic indirect
Il est souvent peu contributif : on ne l’utilise plus. Il permet un diagnostic (rétrospectif ou tardif) si la
consultation et le prélèvement se font après la période où la bactérie peut être recherchée directement
(ELISA, immunoempreinte IgG anti-toxine). Il existe des difficultés d’interprétation. Les vaccinations
créent en effet des interférences. De plus le diagnostic indirect n’est plus remboursé (car faible spécificité).
4. Traitement
Macrolides (érythromycine (50 mg/kg/j en 3-4 prises pdt 14j) ou éventuellement les béta-lactamines,
cotrimoxazole. C’est un traitement qui va permettre d’avoir un effet sur la diminution de la contagiosité
mais l’effet sur les symptômes n’est pas toujours important à cause de la toxine.
3
5. Prévention – Vaccination
La mise en place de la vaccination dans les années 60 a permis une nette diminution de l’incidence.
On a modifié le calendrier vaccinal. Le vaccin est atténué (3 injections : 2, 3, 4 mois + rappel à 6 ans. Le
rappel est fortement conseillé aux professionnels au contact d'enfants et potentiels parents.
II. Campylobacter
1. Généralités
C’est la principale cause de gastroentérites bactériennes. Ce sont des bacilles gram négatif incurvés
(spiralés), de la famille des Epsilonprobacteria. Le genre Campylobacter contient 17 espèces. Les principales
espèces : C jejuni (entérites), C coli (entérites), C fetus (septicémies donc souvent retrouvés dans les
hémocultures ). Ce sont des zoonoses => réservoir animal important
Schéma : aspect incurvé au très fort
grossissement au microscope électronique. C’est
presque le seul germe qui a cet aspect en
bactériologie humaine.
2. Epidémiologie
Ce sont des bactéries commensales du tube digestif de nombreux oiseaux et mammifères notamment du
poulet, qui un réservoir naturel de Campylobacter jejuni. 40 à 80 % des carcasses de poulets sont
contaminées à la distribution.
Elle a une survie prolongée dans l’environnement (plusieurs semaines à 4°C) notamment dans l’eau et le lait
mais elle ne peut pas se multiplier dans l’aliment (contrairement eux salmonelles par ex)
On a une transmission selon 2 modes par l'alimentation :
1 : sporadique, majoritaire (consommation de la viande de poulet crue ou insuffisamment cuite, car la
cuisson détruit ces bactéries).
2 : épidémique, spectaculaire mais rare (lait crus, eaux potables contaminées)
De manière générale, les cas sporadiques sont dus aux aliments et les cas épidémiques aux boissons.
4
Meuh.
Cycle de contamination (voie la plus
fréquente par ingestion de volaille)
Les Facteurs de riques sont nombreux mais
ce qu’il faut retenir c’est vraiment la
consommation de viande de bœuf ou de
poulet crue.
3. Pathologie :
Manifestations cliniques digestives, avec des troubles gastro intestinaux, des vomissements et des diarrhées.
Il y a peu de variations de manifestations cliniques entre les différentes espèces de campylobacter. Il y a peu
de différences par rapport aux autres infections du tube digestif. (par exemple entre shigella et
campylobacter : il n’y aura pas une symptomatologie plus bruyante que l’autre).
Elle survient surtout chez l’enfant de moins de 5 ans sous forme de diarrhées aigües.
L’incubation est de 1 à 10 jours après ingestion de la bactérie.
La phase initiale : 2jours avec fièvre élevée frissons (aspécifique)
La phase digestive : nausées, vomissements, douleurs, abdos, diarrhées aqueuses puis muqueuses,
sanglantes, purulentes (entéroinvasif + toxines)... (toujours aspécifique)
La durée de l’expression clinique est de 8-10jours mais il y’a expulsion fécale de Campylobacter pendant
plusieurs semaines post infection (contamination possible par manque d’hygiène)
Ainsi on a 2 types d’épidémies : nosocomiales et communautaires
On observe 25% de rechutes (symptômes moins marqués)
La distribution saisonnière est moins marquée que pour Salmonella mais il y’a un pic en saison chaude
L’espèce la plus fréquente est donc Campylobacter jejuni (75%).
Le nombre de cas annuel estimé en France est non négligeable avec 18 000 cas/ans pour C.jejuni dont 3000
hospitalisations), avec des cas de septicémie qui sont rares (moins de 1% des infections qui surviennent
plutôt pour des terrains fragilisés comme les immunodéprimes ou les âges extrêmes de la vie) pour C jejuni
mais plus fréquents avec C fetus.
Si on considère toutes les infections à Campylobacter pour les enfants, il y a 50% des hospitalisations
pédiatriques. Donc à bien rechercher chez les enfants
C’est la première cause de gastroentérite bactérienne.
Des complication secondaires peuvent apparaître. Elle sont de type arthritiques (1% des complications)
On peut avoir des complications graves : syndrôme de Guillain-Baré (polyradiculonévrite ascendante
régressive postinfectieuse) :
 trouble de déglutition voire paralysie des muscles respiratoires (ventilation artificielle)
 mimétisme moléculaire entre le LPS de certains sérogroupes de C jejuni et la constitution des gaines de
myéline
 Symptômes débutent en général 1 à 3 semaines après l'infection
5
Détection par les labos
hospitaliers : 2/3 contre 1/3 pour
les labos de ville
On voit bien que l’infection à
Campylobacter touche les âges
extrêmes de la vie. (les Ieuvs et
mioches)
Sur le tableau ci-dessus, on
voit que Campylobacter jejuni
représente 80% des infections
et on retrouve derrière coli et
fetus.
Les oscillations durant
l’année (en Métropole) sont
variables avec un pic pour la
période chaude
6
4. Diagnostic au laboratoire :
A. Diagnostic direct







Prélèvement :
 surtout coproculture : selles conservation max 24h à +4°C : à acheminer rapidement en labo
 autres : hémocultures (C fetus +++ chez ID)...
examen direct :
 Mobilité+++ (vol de moucherons)
 Gram - : aspect incurvé, en virgule. Attention les bactéries étant très petites on peut les rater à la
coloration GRAM et avoir des faux négatifs.
Culture
 réalisée sur milieux sélectifs (campylosel, karmali...) et en
micoraérophilie
 incubation 48h à 37°C
Il faut faire la culture ET le Gram
Developpement de PCR et MALDI-TOFF
Obtention de petites colonies « laiteuses »
Oxydase + ; catalase variable
Identification d'espèce basée sur :
- caractères biochimiques : hippurate + (C jejuni)
- sensibilité à certains ATB : cefalotine (Cj : R) et acnalidixique (Cj : S)
- capacité de croissance à certaines T° (42°C)
Il n’a pas
insisté sur ça
B. Diagnostic indirect
C’est de la sérologie.
 Aucun intérêt dans les épisodes diarrhéiques aigus : Ac commencent à être produits et sont à de taux
trop faibles pour être détec
 Possible si complications post infections digestives (arthrites, syndrome de Guillain baré).
 Technique : fixation du complément, ELISA
En revanche, dans les manifestations extra digestives (atteintes articulaires, sd de Gullain barré), on est
plusieurs semaines après. Les anticorps ont eu le temps d’être produits en quantités
En gros : pas d’intérêt sauf pour les complications.
5. Traitement
L’Antibiogramme est conseillé pour vérifier les résistances
L’antibiothérapie est toujours indiquée (contrairement au cas des salmonelles où on allait vers des épisodes
spontanément résolutifs).
 Traitement C jejuni : macrolides, FQ, cyclines
 Traitement septicémie (notamme à C fetus) : assoc Béta-Lactamines ou macrolide + aminosides ou
FQ
On va favoriser l’augmentin (amoxiciline) par rapport aux C3G car Campylobacter est plus sensible aux
pénicilines qu’aux Céphalosporines
7
L’évolution des résistances
bactériennes aux ATB :
légère augmentation
On se méfie notamment des résistances aux macrolides et FQ qui continuent d’augmenter : on essaie de ne
pas les donner en 1ère intention.
Les résistances à l’amoxiciline ont tendance à diminuer.
On considère dont que l’amoxiciline (augmentin) et péniciline ont peu de chance de developper des
résistances.
Même si on a dit précédemment que le traitement principal pour Campylobacter jejuni = macrolide et
Fluoroquinolone il faut regarder les résistances locales (les résistances sont différentes selon les régions).
Il se rend compte que c’est un peu confus donc en gros il dit :
En théorie pour le traitement c’est macrolides et Fluroquinolone (et B-lactamines) et en fonction de
l’épidémiologie locale (résistances) on adaptera le traitement.
III. Helicobacter pylori
Tableau le plus fréquent = gastrites
1. Généralités
C’est une bactérie spiralée dans l'estomac, Gram - incurvée (un peu comme Campylobacter), mobiles, à
croissance difficile, découverte dès le XIX siècle... mais cultivée pour la 1ere fois en 1982 (prix nobel en
2005). C’est un germe responsable de nombreuses pathologies gastro-duodénaliennes.
8
Il colonise près de 50% de l'humanité : on n’est pas tous symptomatiques !
Il appartient à la famille de Helicobacteraceae, et est du genre Helicobacter. On distingue une 20aine
d'espèces, qui sont toutes micro-aérophiles (comme Campylobacter)
A. Habitat – Pouvoir pathogène
Homme = réservoir exclusif. Elle se fixe au niveau de l’estomac, c’est le seul site où on peut la retrouver
puisqu’elle est responsable de pathologies gastriques.
La transmission est strictement inter-humaine, précoce dans l'enfance, souvent intra-familiale
L’estomac est le seul site où la bactérie est isolée et cultivable, donc la symptomatologie de départ est
toujours gastrique
Helicobacter pylori résiste à l'acidité gastrique grâce à des facteurs de virulence comme l’enzyme uréase qui
aura d’ailleurs son importance dans le dépistage)
Elle possède une mobilité dans le mucus (flagelles), et à un pouvoir d’adhésion à la muqueuse(adhésines)
Elle a également la capacité à échapper à la réponse immunitaire de l'hôte et à persister de manière
chronique dans l’estomac (leurres Agniques, plasticitégénomique)
B. Epidémiologie
La prévalence augmente avec l'age :
- Pays developpés : 5-10% chez enfant => 20-50% chez adulte
- Pays en voie de développement : 90%. La transmission par les selles et possibles dans ces pays : il
y’a des épisodes diarrhéïques fréquents, une hygiène fécale pas optimale. L’eau utilisée dans les
foyer peut ne pas être bien traitée.
Touche plutôt les jeunes adultes
2. Clinique / Pathologie
L’infection provoque une gastrite souvent asymptomatique qui persiste toute la vie sauf traitement
d'éradication Cela peut évoluer vers pathologies plus sévères :
- ulcères (10% des cas)
- cancers(1% des cas; 2e place des cancers ; 9000 nouveaux cas / an)
- lymphome du MALT : très très rare
Retenir surtout la gastrite qui peut évoluer vers la carcinogénèse
9
Mécanismes possibles de l’action de l’infection à H. Pylori sur la carcinogénèse gastrique
 Action indirecte de l’infection à H. pylori : +++ via l’inflammation
 Action directe de H. pylori lui-même
- Production d’une oncoprotéine (CagA)
- Inhibition des mécanismes de défense de l’hôte
Référentiels de la SPIF : Société de Pathologie Infectiese française : Indications de la recherche de
l’éradication de H. pylori
 En France, il n’est pas recommandé de rechercher H. pylori :
- Chez les patients asymptomatiques (A1)
- Dans le RGO et les dyspepsies (A1)
 Il est recommandé de rechercher H. pylori dans les situations suivantes
- IPP au long cours pour RGO ou dyspepsie non ulcéreuse (A1)
- Ulcère gastrique ou duodénal. L’éradication de H. pylori favorise la cicatrisation et prévient la
récidive des ulcères (A1)
- Lymphome du MALT (A1)
- Apparentés au premier degré de patients souffrant de cancer de l’estomac
- Avant d’initier un traitement par AINS au long cours. L’éradication ne dispense pas d’un traitement
par IPP en cas de facteur de risque d’ulcère associé. (A1) 
- Utilisation d’aspirine au long cours avec antécédents d’ulcère gastro-duodénal (B2) 
- Anémie par carence en fer idiopathique (A1) 
Maladies de mal-absorption
- Carence en vitamine B12 (B3) 
- Purpura thrombopénique immunologique (A1) 
3. Diagnostic
A. Diagnostic direct
► Méthodes invasives
 Biopsie gastrique par endoscopie
- Réalisation d'une analyse anatomopathologique :
- Analyse bactériologique : culture / PCR : recherche du génome bactérien dans la biopsie / recherche
d'activité uréasique : permet de transformer l’urée en un produit facilement détectable.
H. pylori très sensible à la dessication ! (Mettre la biopsie dans un petit peu de liquide avec sinon on perd
en sensibilité).
-
-
Intérêt : technique de diagnostic des + Se et Sp (+endoscopie permet d'observer l'ampleur des lésions)
Activité uréasique : HP a une forte activité uréasique et hydrolyse l'urée en NH4 = pH ↑ = fait virer un
indicateur coloré. Le prélèvement biopsique est mis en contact de réactif : lecture à 1h après incubation à
37 °C (Se 80% ; Sp 95%)
Examen anapath : Se et Sp>95%, fixation biopsies au formol + coloration
PCR : rapide et spécifique, ne permet cependant pas de faire un antibiogramme
Culture : * Méthode diagnostique la plus spécifique
* Intérêt : mise en évidence du germe + test ATB (adaptation traitement) + recherche de
marqueurs de virulence (recherche)
* Prélèvement et transport : 2 biopsies (Se++) ; H pylori est très sensible à la dessiccation
donc acheminement au labo dans un récipient stérile + milieu de conservation dans les 2h
10
► Méthodes non invasives
 Test respiratoires à l'urée marquée (A retenir)
- Test global évaluant la présence du germe dans la cavité gastrique en exploitant le fait que la bactérie a
cette activité uréasique qui est forte.
- SE> 90%
- Avant traitement ou 4 semaines après arrêt ; à jeun
- CO2 marqué au carbone 13 sur urée : ingestion par le sujet (jus de fruits – acide citrique). L’activité
uréasique de la bactérie va libérer l’urée.
Schéma qu’il a commenté: Si une forte
proportion de l’urée ingérée se retrouve dans le
gaz carbonique expiré on a une forte suspicion
d’Helicobacter Pylori dans l’estomac.

-
Recherche Ag spécifique d’Helicobacter Pylori dans les selles : peu utilisé
ELISA ou ICT
Utilisation d'Ac monoclonaux
Rapide (15 min)
Diagnostique primaire (avant ttt) ou contrôle d'éradication (>14j après arrêt du ttt)
Délai réalisation test 72h au-delà : congélation
 PCR sur selles : réservé aux labos spécialisés
- Problèmes de présence d'inhibiteurs.
- Pas en routine.
Dans un premier temps on fait donc le test respiratoire à l’urée marquée et on confirmera
éventuellement le diagnostic par une biopsie.
B. Diagnostic indirect
Pas trop d’intérêt : on ne différencie pas l’infection d’une ancienne infection (car les AC persistent)
- IgG anti-H pylori
- Se et Sp : 90%
- Le taux d’Ac reste élevé pendant la durée de l'infection. Il diminue progressivement dans les mois ou
année qui suivent la disparition de la bactérie (donc aucun intérêt pour vérifier l’efficacité de
traitement)
- L’intérêt limité : il ne différencie pas une infection active d'une ancienne infection
- Fx + si persistance de taux élevé après ttt
11
Tests diagnostiques non invasifs
Bien retenir : Test respiratoire à l’urée marquée en 1ère intention : test diagnostic et le contrôle de
l’efficacité après les 4 semaines de traitement (soit 4 semaines après l’arrêt des antibiotiques)
4. Traitement
 Problème : augmentation résistance à la
clarithromycine (> 20% en France), ce
qui nécessite de ne plus utiliser cette
molécule en 1ère intention dans la
trithérapie
classique
en
absence
d’antibiogramme.
 Mesure de la sensibilité aux ATB=
importante devant l’évolution de la
résistance des ATB de référence
- Clarithromycine : 20%
- Métronidazole : 35%
12
Traitement probabiliste en 1ère ligne sont recommandées pour le traitement empirique de 1èreligne
-Quadrithérapies contenant du bismuth et à privilégier en France car la prévalence de la résistance à la
clarithromycine est supérieure à 20% (Le bismuth permettrait de limiter l’action des adhésines)
Mais AMM restrictive aux patients ayant eu un ulcère GD et fréquence des effets secondaires
-Le traitement séquentiel (quadrithérapie sans bismuth) est aussi possible
Suivi du traitement : Test respiratoire à l’urée marquée
- au moins 4 semaines après l’arrêt des antibiotiques
- au moins deux semaines après l’arrêt d’un traitement par IPP.
Traitement de deuxième et troisième lignes
 Traitement de deuxième ligne après l'échec d'une quadrithérapie contenant du bismuth
- Trithérapie contenant: amoxicilline, lévofloxacine (250 mg x 2/j) et IPP (D5)
- De préférence après la pratique d’un antibiogramme
 Traitement de troisième ligne : traitement guidé par antibiogramme sur avis spécialisé
Retenir : toujours adapter le
traitement probabiliste à la
prévalence des résistances
dans notre région = 1ère ligne
du schéma de fin.
Bismuth = sel métallique qui
va potentialiser l’action des
ATB.
13
IV. Haemophilius sp
1. Généralités
Haemophilus est une bactérie décrite à tort comme agent à l'origine de la grippe (fin XIX/ Pfeiffer/Bacillus
influenzae). Elle est du genre Haemophilus, de la famille des Pasteurellaceae (16 espèces d'origine humaine
ou animale)
Les caractères généraux de Haemophilus influenzae
- petits bacilles (voire coccobacilles) GRAM négatif
- immobile
- non sporulé
- parfois capsulé (facteur de virulence → pathogénicité)
- aérobie (anaérobie facultatif)
- exigeant des facteurs présents dans le sang (facteur V (NAD) et X (Hémine))… variation des
exigences en fonction des espèces (critères d'identification))
- Température optimale 37°C
- Nitrate réductase +, catalase et oxydase variable
2. Habitat, épidémiologie
- Flore commensale des voies aériennes supérieures et de la cavité buccale de l’homme (10 % des germes
de la flore pharyngée).
- Présent de manière transitoire dans le tube digestif et dans la muqueuse vaginale (risque d’infection)
H. parainfluenzae = majoritaires mais non pathogènes donc ceux à rechercher en priorité sont les H.
influenzae qui sont notamment plus présents chez l’enfant (75% des enfants contre 35% des adultes).
Parmi les H. influenzae il y a plusieurs sous types. Le Type b = espèce encapsulée avec tropisme
important pour les méninges avec un taux de méningites primitives bactériennes chez l’enfant entre 3 mois
et 3 ans très importants
Depuis le développement d’une vaccination systématique des enfants en bas âge, le taux de méningite à H.
influenzae a nettement diminué.
Il est moins contagieux que le méningocoque mais tout de même considéré comme à risque
La Transmission par gouttelettes de salive par contact direct (intime, sécrétions d'un malade ou d'un
porteur…)
Ces bactéries sont strictement humaines et fragiles, elles survivent mal dans l’environnement (elles
supportent mal la dessication).
14
3. Pouvoir pathogène
C’est une bactérie pyogène capable de provoquer des
infections aiguës ou chroniques sans bactériémies
voire des infections invasives (via les formes
capsulées) surtout avec le sous type b. Elle est
fréquemment rencontré au cours d’infections
communautaires (sphère ORL de l’enfant,
surinfections broncho-pulmonaires de l’adulte) et pas
nosocomial
A. Chez l’enfant
Rare pendant la période néo natale (Ac maternels protecteurs contre les formes capsulées)
Si il y’a passage par la BHE → méningites souvent avant 3ans
La clinique est habituelle : signes d'infection des voies aériennes supérieures (pharyngites, sinusites, otites
moyennes…) associées ou non à une infection virale (forme foudroyante = rare)
La mortalité est <10% mais il y’a souvent des séquelles neurologiques (20-30%)
Hormis les infections respiratoires, on retrouve des infections ORL et parfois des infections extra
respiratoires :
 Epiglottite (chez l’enfant entre 2 et 7 ans)
 Arthrite
 Cellulite
 Péricardite
 Pneumonie
 Orchy-épididymite
 Otite (OMA = localisée, forme non capsulée dans 90% des cas)
 Conjonctivite
Il ne s'arrête pas sur les choses rares
15
B. Chez l’adulte
Les formes décrites chez l'enfant peuvent être
retrouvées mais la notion de terrain très importante
 méningite = 1-10 % des méningites purulentes
 atteintes pulmonaires et broncho-pulmonaires =
les plus fréquentes (favorisées par une perte
d'efficacité des défenses de la muqueuse
bronchique)
 infections avec bactériémie = rares chez l'adulte
(péricardite, endocardite, arthrite, cellulite…)
 autres =infections urinaires, biliaires, prostatiques,
génitales….
4. Physiopathologie
La Colonisation se fait via pili, adhésines
Concernant la virulence : il y’a présence d’une capsule (lutte contre la phagocytose, l’action du
complément), et IgA protéase
H. influenzae est un agent opportuniste ou de surinfection qui profite de la diminution ou de l’altération
des défenses de l’organisme (atteinte du système muco-ciliaire, co infection virale…)
5. Diagnostic
- uniquement des diagnostics directs (pas de sérologies) = ED
et mise en culture…
- importance du prélèvement = qualité et quantité
→ Attention à la contamination par flore buccale
→ Délai de transport au labo (influence l'interprétation puisque
germe présent à l'état commensal)
- culture bactérienne réalisée sur milieux enrichis
(Fact V et X) à 37°C + CO2
6. Traitement
H. influenzae est naturellement sensible à de nombreux antibiotiques. Le traitement de 1ère intention =
amoxicilline ± Ac clavulanique, car acquisition de beta lactamase fréquente.
 R naturelle : macrolides, Lincosamide, glycopeptides...
Dans les infections invasives on va privilégier les C3G par précaution.
7. Prophylaxie
Il existe une vaccination contre l’hémophilus influenzae de type b par Ag capsulaire spécifique (car l’Ag
est très immunisant). Elle se fait en 3 injections à 1 mois d’intervalle avant 6 mois puis rappel à 18 mois
(couplé au tétanos).
Dans les pays où cette vaccination s’est généralisée, les méningites à H. influenzae ont pratiquement
disparues (taux de portage extrêmement faible). Au vu des complications de l’infection, la vaccination a eu
de grandes répercutions. Par exemple, en France, dans les années 80, 25/100 000 enfants < 5 ans et en 1997
1 /100 000 < 5ans. Il existe d’autres types capsulaires non couverts par cette vaccination spécifique du type
b. A ce jour, aucun autre H. influenzae n’a pris la place mais cela reste à surveiller.
La chimioprophylaxie est constituée de rifampicine per os.
16
V.
Legionella Pneumophila
1. Généralités
A. Caractéristiques
Appartient à la famille des legionellaceae (48 espèces dont 70 groupes sérologiques, celui qui nous
intéresse est le séro groupe 1. Il existe 15 types antigéniques de Legionella pneumophila)
- cocobacille GRAM négatif
- exigences atmosphériques et nutritives particulières pour leur culture (bactérie difficile à rechercher)
- environnement aérobie strict avec des exigences nutritives particulières.
- peuvent survivre entre 25 et 45°C (problèmes sur les réseaux d’eau chaude, climatisation...)
- intracellulaire facultative
- maladie à déclaration obligatoire à l'ARS
B. L’histoire d’une découverte
La légionellose est une pathologie qui a été découverte
récemment et décrite pour la première fois en 1976.
Il y avait un congrès de légionnaires à Philadelphie où il y a eu
une épidémie de pneumopathie avec un taux de décès important.
Sur les 180 vétérans participants, 34 sont décédés. En analysant
les poumons de ces 180 légionnaires, on a pu mettre en évidence
une nouvelle bactérie impliquée dans ces infections
respiratoires. Elle a été baptisée Legionella pneumophila en
tenant compte de l’évènement qui a contribué à sa découverte.
Rétrospectivement d’autres épidémies semblables avaient été
décrites.
Depuis de nombreux cas d’épidémie ont été relevés un peu partout et notamment en France, dans des
hôpitaux ou encore en ville (tours aéroréfrigérantes..).
2. Habitat et pouvoir pathogène
Ce sont des germes hydro-telluriques appréciant l'eau stagnante tiède (25-45°C) (mais détruite à 50°C)
- Réservoirs naturels = réservoirs hydriques (lacs, rivières, puits, eaux de pluie stagnantes, sols…) et les
gîtes (tours aéroréfrigérantes, eau chaude de stations thermales...)
- Le développement est favorisé par l’eau tiède par la présence de matière organique (biofilm), la
présence d’autres bactéries, des amibes libres ou de cyanobactéries
Pas important →
17
A. Mode de transmission de l’infection
L’infection se fait par inhalation d’aérosols contaminés de manière communautaire ou nosocomiale. Il y’a
des cas de micro-aspiration mais ils sont discutés (fausse route, chir ORL)
Il n y’a pas de pas transmission interhumaine, aucun argument par voie orale
- L.pneumophila, c’est
- 95% de légionellose chez l'Homme dont séro-groupe 1>80%. (À retenir car ça aura des
conséquences au niveau diagnostic)
- 0.5 à 5% des pneumopathies communautaires mais peut faire l’objet de possibles épidémies
- Meilleur diagnostic = anti urinaires légionnelles
B. Clinique
 Forme classique (maladie du légionnaire) associe des manifestations respiratoires et extra
respiratoires avec début +/- progressif après une phase d’incubation de 2 à 10 jours
● Pneumopathie fébrile = toux sèche, céphalées, myalgie, anorexie, dyspnée, syndrome infectieux
sévère...
● Manifestations extra pulmonaires = douleurs musculaires, troubles digestifs (diarrhée),
neurologiques (25% des cas : céphalées, confusion, crises convulsives…)
Suspicion de pneumopathie avec signes extra pulmonaires marqués notamment digestif → penser à
légionellose
Il s’agit d’une maladie grave et létale (11% en France en 2009)
 Autres formes :
 Légionellose de l’ID (Immunodéprimé) : létalité ++ (40%), manifestations extra-pulmonaires
(cellulites, sinusites, péricardites, péritonites, pyélonéphrites, EI, abcès cérébraux…) rares mais possibles
chez l'ID
 La fièvre de Pontiac : forme bégnine, atteinte respiratoire des voies aériennes supérieures.
L’incubation est courte (36h), la guérison spontanée
Les facteurs de risques sont = Tabagisme, éthylisme
= Diabète, l’immunodépression (corticothérapie...)
= Affections respiratoires chroniques
= Personnes de plus de 50 ans
= Sexe masculin (sexe ration = 2.5)
= Exposition fréquente à des sources de contamination (voyages, hôtels,
centres de loisirs...)
18
En 1997 commercialisation des tests anti urinaires du coup
on détecte beaucoup mieux la légionnelle = pas de
recrudescence mais meilleure détection
Touche plutôt les hommes un peu âgés
La France est dans la moyenne élevé (portion haute des
incidences de légionnelle en Europe)
3. Le diagnostic
A. Diagnostic direct (indispensable de préciser la recherche de Legionella au labo car
recherche spécifique (milieux spéciaux) non réalisés en routine)
Sur les prélèvements respiratoires
- expectoration, fibroscopie avec aspiration bronchique ou trachéale LBA (+++)
- avant prise d'ATB
- délai <4h (si >conservation à +4°C)
- mise en culture pour isolement du germe et recherche résistance aux ATB et facteurs de virulence
(recherche CNR)
19
Sur les prélèvements urinaires (recherche d'Ag solubles) (façon la plus facile)
- rapide, permet de rechercher L.pneumophila serogrp1 (SE 80%, notion à avoir, on ne détecte pas toutes
les légionnelles, et parmi le séro groupe 1 on en rate encore)
- nécessite une concentration des urines (SE +10%)
- Ag détectable dès apparition des symptômes (ou rapidement après 2/3jrs) et pdt plusieurs mois, non
influencée par prise d'ATB (détecte pas tout et à certaines périodes, ça reste longtemps positif dans les
urines donc ça veut pas toujours dire qu'on est dans une infection aiguë à légionnelles)
- Test ELISA ou ICT (++) avec Ac monoclonaux
Fréquence, lieux et modalités de prélèvements
La fréquence est au moins annuelle. Il y’a des points obligatoires (réservoirs, ballon d’eau chaude, tours auto
réfrigérantes). Le prélèvement se fait par flaconnage au point d’usage, avant et après purge.
En France, il y’a des normes drastiques pour décider quand et où chercher et dire s'il y a vraiment infection
à légionnelle
Culture
 méthode de référence = très spécifique mais de sensibilité moyenne (40-60%)
 Milieux de culture supplémentés, 37°C, 5% deCO2, incubation au moins 10j (difficile)
 Germe exigeant en L-cystéine : argument pour l'id (absence de culture sur milieux non suplémentés)
(pas facile, faire la différence avec tous les germes qu'on peut avoir dans les voies respiratoires)
 Aspect macroscopique typique en verre fritté
 Pas d'analyse des caractéristiques biochimiques
- Agglutination par latex spécifique de sérogroupes
 Envoi des souches au CNR (Lyon)
Il ne rentre pas dans les détails → en gros si on a légionellose positive aux analyses
urinaires (on a pas la souche), on fait cracher le patient pour avoir la souche pour
pouvoir l'envoyer au CNR
Boite de Culture spéciale en verre fritté avec un aspect assez caractéristique
IF (utilisation d'Ac mono ou polyclonaux – peu sensible – peu utilisée)
PCR (en développement – intérêt ++ car spécifique, sensible et rapide mais
coût ++)
B. Diagnostic indirect : sérologie
- IFI = technique la + employée (Ac recherchés = dirigés contre le LPS)
- Ac poly ou monoclonaux
- Nombreuses réactions croisées (faux+) = chlamydia, mycoplasma, coxiella burnetti, campylobacter…
- nécessaire d'augmenter du titre x4 sur 2 prélèvements >15jours
- élévation des titres retardée/ phase aiguë = peu utilisable pour diagnostic rapide (souvent rétrospectif)
- la recherche d'IgM est sans intérêt devant les tableaux aigus.
On vient bien que le test urinaire a permis de
diagnostiquer beaucoup plus de cas
20
4. Traitement
- Bactérie à développement intracellulaire et sont naturellement résistances aux β-lactamines
- ATB efficaces = macrolides, FQ, rifampicine en raison de leur diffusion intracellulaire et de concentration
parenchymateuse pulmonaire largement supérieure aux CMI90 des souches de L. pneumophila (Lp)
- durée de traitement est de 8 à 14jrs pour les formes non graves (5jrs pour l'azithromycine) et allongée à
21jrs dans les formes graves et/ou chez l'ID (10jrs pour l'azithromycine)
- CHU dépendant, tout le monde
n'est pas d'accord
En gros monothérapie pour
infections légères à modérées avec
macrolides en 1ère intention ou
bithérapie avec fluoroquinolone
pour infections plus importantes
5. Prévention
- surveillance environnementale = conception, entretien des réseaux
= circulation continue de l'eau
= élimination des bras morts
= T° suffisante de l'eau pour éviter une prolifération (>50°C)
= prélèvements de contrôle
- post exposition (prophylaxie secondaire)
→ Elle ne doit être envisagée que au cas par cas dans des situations particulières (patients à très hauts
risques, situation épidémique), dans le cadre d'une concertation pluridisciplinaire)
→ Se référer à l'avis du HCSP relatif à la place de l'antibiophrophylaxie dans la prévention des légionelloses
nosocomiales
21
VI.
Neisseria
1. Caractéristiques générales de Neisseria
Cette bactérie fait partie de la famille Neisseriaceae comprenant deux genres :
 Genre Neisseria (16 espèces)
 Genre Kingella
→ Caractéristiques:
•
•
•
•
•
Cocci GRAM diplocoques (regroupés par deux donnant un aspect en « grain de café »).
aérobie stricte
Catalase + / oxydase +
Chez la plupart des Neisseriaceae = présence chez l'Homme et l'animal (dans muqueuses oropharyngées
et conditions de culture peu exigeante (T°, atmosphère) SAUF pour les deux qui vont nous intéresser :
N gonorrhoae et N meningitidis !! (gélose nutritive, survie mal dans milieu ext, dans le prélèvement,
faut emmener rapidement au labo)
Il faut savoir qu'il y aura un portail asymptomatique du méningocoque dans l'oropharynx selon les
personnes et les facteurs de virulence. Méningocoque comme Salmonella ou Shigella peut provoquer des
infections très graves mais contrairement à elles il peut être commensal.
2. Neisseria Gonorrhoae
A. Caractéristiques de l'agent bactérien
Agent bactérien et épidémiologique
▪ Gonocoque responsable de la blennorragie gonococcique (tableau typique)
▪ Pathogène obligatoire (non commensal)
▪ Non capsulé et très fragile dans le milieu extérieur, ne survit pas très longtemps
▪ Strictement humain
▪ Transmission sexuelle exclusive (fragilité du germe = contacts intimes !)
▪ 2ème agent le plus souvent en cause derrière Chlamydiae trachomatis dans les MST !
Après une forte diminution entre les années 80 et 90, recrudescence actuelle du nombre de cas
22
En termes de données épidémiologiques :
Evolution récente des gonococcies
Forte augmentation
Le + souvent quelque chose dont
on ne parle pas très facilement
Varie avec les pathologies
Fort pourcentage de diagnostic
dans les centres de dépistage
anonymes et gratuits
Très peu dans la médecine libérale
ou centre hospitalier
A la réunion, ça a été pas mal étudié, fréquence relativement plus importante, très forte prévalence chez les
adolescents ou jeunes adultes, ça a été étudié dans l'océan indien par rapport à toute la France (96%)ile de
france (73%) population moins importante mais incidence très élevé (donc nouveaux cas par an élevé).
B. Clinique
Chez l'homme
 La symptomatologie est beaucoup plus marquée chez l’homme que chez la
femme (70% des cas chez l'homme symptômatique)
 urétrite le plus souvent aiguë apparaissant en 3 à 4 (2-10) jours après le contage
 Symptômes : ceux d’une urétrite
- brûlures (notamment au moment des mictions…)
- écoulements (purulent)
 complications si on tarde à consulter et à être traité : épididymite, prostatite…
(Transmission ascendante par l'urètre)
Chez la femme
L’infection peut rester asymptomatique (plus grave que chez l'homme du coup car dépisté plus tard)
Elle débute en général au niveau du col puis s’étend vers les régions voisines (cervicite)
 inflammation pelvienne
 possible écoulements purulents voire hémorragiques, des sécrétions donc visibles,
 complications = salpingite, bartholinite… (affections ascendantes)
 Par possible remontée du germe dans les trompes et les ovaires =
stérilité (obturation homo ou bilatérale des trompes et atteinte de
l'épithélium)
 Progression ascendante depuis la sphère génitale = manifestations
générales (fièvre, vomissements, douleurs abdominales…).
 Si infection pendant la grossesse, il y a risque de transmission au
moment de l'accouchement = atteinte oculaire avec développement d'une
conjonctivite purulente → Normalement systématiquement 2 gouttes de
collyres de nitrate d'Ag
23
Dans les 2 sexes possibilité d’atteintes :
 Anorectales
 Pharyngées (en fonction des pratiques sexuelles)
 Conjonctivite purulente (forme néo-natales par transmission lors de l’accouchement)
 formes disséminées : arthrites (septicémies à gonocoques)...
C. Diagnostic
▪ Prélèvement locaux
- par écouvillonnage urétrale chez l’homme (écouvillon en alginate de calcium pour ne pas altérer le
germe) le matin avant la première miction
- Récupération d'une goutte de sécrétion si écoulements purulents
- A défaut sur urines (1er jet)
- Chez la femme prélèvement urétral, au niveau de l’endocol et du cul de sac vaginal.
- Réaliser également si besoin des prélèvements au niveau rectal, pharyngé, ponction articulaire,
hémoculture….
- Transport RAPIDE au labo (<2h)
La bactérie est plutôt fragile donc l’intérêt est de transférer rapidement le prélèvement vers un laboratoire.
Lors des consultations gynéco, le prélèvement doit être fait sur milieu de transport. La première manière de
faire un diagnostic est de faire un examen direct.
▪ Examen direct
- Recherche de coccis gram – (en diplocoque) souvent intra-leucocytaires
Culture :
- Ensemencement sur milieux enrichis et sélectifs (condition adaptées en température) :
- Délai de croissance 2 à 4j.
La sérologie ne présente pas d’intérêt.
→ On fait uniquement du diagnostic direct.
- Développement de la PCR +++ (grand rôle, très démocratisé, même dans
les labos de ville, permet de faire un diagnostic rapide de gonocoques, on
ferait de moins en moins la culture)
D. Traitement
Il s’agit d’un germe présentant une résistance croissante vis à vis de certains ATB principalement utilisés :
 béta lactamines (pénicilline)
 tétracyclines
 Fluoroquinolones
→ IMPORTANCE de l'ANTIBIOGRAMME
 Traitement de référence : Rocéphine (+ Cycline pour Chlamydiae associée !) ou céphalosporine
/!\Important de traiter le (ou les) partenaires sexuel(le)s en parallèle ! /!\
Fluoroquinolone
24
ATB beaucoup utilisé donc maintenant il y
a résistance, on ne le donne pas en 1ère
intention, faut faire un antibiogramme
avant
On commence à avoir des résistances au
C3G malheureusement
E. Conclusion




Importance de la prophylaxie = préservatif ! (diminution de son utilisation vu les chiffres
épidémiologiques)
Traitement simultané pour MST de TOUS les partenaires sexuels en même temps !
Danger (HIV, autres infections aux conséquences ++++) = dépistage
Recrudescence actuelle (syphilis qui revient, maladies un peu banalisées)
3. Neisseria Meningitis
A. Epidémiologie, habitat, sérogroupes
Epidémiologie, habitat
Le Neisseria Méningitidis est responsable d’infections graves avec :
- dans 70% des cas une méningite pure
- des cas de méningococcémies (30% des cas), qui est une circulation dans le sang de cette bactérie. Qui
entraîne un tas de complications ainsi que la mise en jeu du pronostic vital (peut-être létal.). Présence de
purpura fulminans.





Bactérie strictement humaine avec un tropisme totalement différent.
Présent chez l'Homme (portage sain) dans le rhinopharynx (5-15% de la population), plus prolongé
chez certaines personnes (>6mois)
Pour 1 personne sur 10 000 (relation portage/nombre d’infection)
Ces pathologies sont plus observées chez l’enfant et les adultes jeunes
La transmission se fait par voie aérienne lors de contacts directs (toux, parole, …) puis passe par voie
hématogène, peut traverser la barrière hémato-encéphalique et donner une méningite
Sérogroupes
 On s'en fiche
25
Il existe 13 sérogroupes dont les plus fréquents, connus sont les : A, B, C, X, Y, W13, avec certains
sérogroupes plus présents dans certaines zones. (Pèlerinage à la Mecque...)
→ En France :
- 500 cas d’infections systémiques diagnostiqués par an.
- Les sérogroupes B (à 60%) et sérogroupe C (à 40%) sont le plus souvent rencontrés.
→ Au niveau mondial, la répartition est différente
- épidémies
- programme de l'OMS = diminuer le nombre de morts (surtout dans les pays où y a pas un accès facile aux
soins)
Le nombre d’infections observé connaît une
variation saisonnière notamment dans les
régions où il a des variations climatiques
importantes. (Pas forcément en fonction des
germes mais aussi en fonction des habitudes de
la population)
 en France, augmentation des cas
pendant l’hiver (puisqu’il y a une augmentation
de la promiscuité, les personnes vivent plus
cloisonnées).
 En Afrique, augmentation des cas
pendant la saison sèche (sédentarisation des
populations).
→ Plus de cas décrits si promiscuité (influence
du contexte socio-économique).
B. Pouvoir pathogène
▪ N meningitidis = commensal du rhinopharynx de l'Homme
▪ Acquisition asymptomatique
▪ Dans la grande majorité des cas = l'individu s'immunise
Chez un petit nombre de personnes, il y a expression d'un pouvoir pathogène :
 jeunes nourrissons, adolescents +++
 par dissémination par voie sanguine
SEPTICEMIE
→ dont la forme la plus grave = purpura
fulminans (ne s'efface pas à la vitropression
/!\ souvent extensif et lésions>1cm)

 → Clinique
- fièvre importante (40°C)
- AEG
- cyanose
- purpura
- arthralgies
On peut avoir une évolution vers un état de
choc sept/cardio avec parfois décès rapide…
MENINGITE
- franchissement de la barrière hématoméningée.
→ Clinique (Syndrôme méningé typique)
- céphalées intenses
- vomissements
- raideur méningée
- fièvre
- photophobie
- arthralgies
- convulsions…
→ Mortalité +++ si pas de traitement par
→ Taux de mortalité 10% (30% si
ATB
purpura).
26
Ce sont les deux tableaux cliniques qu'on retient.
IIM = Infection Invasive à
Méningocoque
→ Létalité un peu plus élevé
chez le méningo C que chez le B
→ dépend de l'âge de la
population (+ chez >50 ans ou
chez jeunes enfants)
Exemple de purpura fulminans → ça commence par une ou deux
lésions (peu étendu) puis ça se propage très vite et on se retrouve
avec des enfants en réa.
C. Diagnostic
Le diagnostic et le traitement sont urgents !! Basé sur le diagnostic direct (pas de sérologie)
Prélèvement :
 adapté à la symptomatologie : LCR (ponction lombaire), hémocultures, ponction tissulaire, si
troubles cutanés (biopsie)
 N.meningitidis est un germe extrêmement fragile = transport vers le laboratoire doit être très
rapide...
 Examen direct: cocci gram négatif, diplocoque (grain de café) souvent intra leucocytaire
 LCR : PNN (polylobé) ++ (aspect trouble) et dosage biochimique habituel = taux proteines élevé,
taux glucose abaissé...
Culture : Ce sont aussi des germes fragiles.
 aérobie strict sous CO2 à 37°C (atmosphère adaptée)
 sur milieu enrichi si possible (chocolat)
 sur milieu sélectif si prélèvement pluri-microbien (ex dépistage rhinopharyngé...)
PCR ++
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Identification :
 caractéristiques biochimiques, protéomiques
 recherche d'Ag particuliers capsulaires (latex... possible directement sur LCR).
 éventuellement bio moléculaire... bonne technique si antibiothérapie réalisée avant l’instauration du
traitement ciblé
/!\ MALADIE A DECLARATION OBLIGATOIRE



sur arguments biologiques (Examen Direct et/ou culture et/ou Ag solubles et/ou PCR +)
et/ou cliniques évidents (purpura fulminans)
critères permettant la mise en route d'une prophylaxie dans l'entourage
D. Traitement
→ Traitement curatif :


C3G = en 1ère intention pour les formes méningées (si on est sûr de l'urgence, sinon après la
ponction lombaire)
béta lactamines = amoxicilline (si absence de béta lactamase et de modifications des PLP =
vérification in vitro par mesure des CMI)
→ Bactérie généralement sensible à : Rifampicine, Spiromycine, Macrolides...
→ La stratégie, devant tout tableau évocateur, consiste :
– en une prise en charge thérapeutique hyper-précoce avant même le transfert vers une unité de soins
– inconvénients : négativation des examens de laboratoire = difficulté de recherche étiologique...
→ Traitement préventif :


Autour de tout cas avérés = concerne l'entourage proche (famille, école, clubs de sport, loisirs,
emploi…)
Rifampicine et si contre indication spiramycine…
→ Vaccination :




existence d'un vaccin anti-méningo A, C, W135, Y
vaccin protecteur pendant 3 ans (protecteur après 5-7j post injection, couverture efficace chez 90%
après 3-4 semaines post injection...)
Dans les situations épidémiques majeures (voyage prolongé en zone d'endémie ou en cas de déficit
immunitaire/asplénisme, professionnels exposés (labo))
en fonction du sérogroupe incriminé: en cas de contact
Depuis 2010 → vaccination contre
méningo C recommandé pour tous
les nourrissons entre 12-24 mois
(rattrapage jusqu'à 24mois)
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E. Conclusion
/!\ URGENCE médicale !
Infection gravissime malgré prise en charge efficace, optimale.
 Rapidité
- du transfert vers unité de soins
- du traitement (curatif / préventif)
- du prélèvement (fragilité du germe)


Plus fréquent chez sujet jeunes +++ voire chez le nourrisson
Traitement curatif ou préventif (prophylaxie entourage)
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