Le phénomène de l’obésité prend de l’ampleur : Les Marocains sont également
touchés - Albayane - Maroc - 08/05/2005
Le Maroc est également touché par l’obésité qui frappe une bonne frange de ses femmes, de ses hommes et même
de ses enfants. La situation est alarmante et les professionnels tirent la sonnette d’alarme. Un gime s’impose
pour ne serait-ce que limiter les gâts.
C’est en vue de faire le point sur les actualités thérapeutiques en matière de surpoids et d’obésité que la
fédération marocaine de diabète a organisé récemment un workshop intitulé «Le régime des Marocains du début
du siècle».
Lors de ce meeting, d’aucuns ont pu soulever que l’obésité, est un problème de santé publique. Le Maroc doit, en plus de faire
face aux maladies infectieuses et aux carences alimentaires, s’attaquer à l’obésité. Cette dernière est une autre forme de
malnutrition, souligne-t-on, et qui cause des maladies chroniques tels le diabète, l’hypertension, les maladies cardio-
vasculaires, le cancer...
Le Dr Mohamed Khlafa, président de ladite fédération, appuie ce constat. Il a signalé lors de cette occasion que les questions de
surpoids, d’obésité et du diabète sont d’actualité au Maroc et engendrent des pathologies chroniques graves telles l’hémiplégie
et l’infarctus...
Pour ce spécialiste en endocrinologie, une enquête épidémiologique menée en 2000 par le ministère de la santé pour la
détermination de la prévalence de l’hypertension chez des individus âgés de 20 ans et plus a révélé que 13,3 % de la
population sont obèses et démontre que cette prévalence est de 22 % chez les femmes et 8 % chez les hommes.
De même qu’une enquête épidémiologique effectuée en 98/99 par le me ministère démontre que la prévalence de la
surcharge pondérale est de 51.4% chez les femmes et de 33.7% chez les hommes.
En prenant le vieil adage «mieux vaut prévenir que guérir» comme exemple, le président de la FDM a souligné que le surpoids
et l’obésité non pris en charge à temps coûtent beaucoup plus au patient et, partant, celui-ci développe des maladies
chroniques qui changent radicalement sa qualité de vie.
Invité à l’occasion, le Dr Gérard Goulmy, diabétologue et nutritionniste français, a indiqué que pour perdre du poids il faut
respecter des règles qui permettent à l’organisme de réagir convenablement par rapport aux aliments sans provoquer d’excès
d’insulino-sécrétion qui est la principale cause d’obésité abdominale.
Ces règles sont regroupées dans un régime baptisé par le Dr Goulmy «le régime des marocains du début du siècle» (voir
encadré) en se référant aux recettes des ancêtres qui se basaient essentiellement sur trois principaux repas et deux, voire trois
encas et sans se priver pour autant.
Selon ce nutritionniste, ces règles qui préconisent une alimentation équilibrée, une dépense énergétique et éventuellement un
traitement médical ne peuvent être respectées que dans le cadre d’une prise en charge médicale le patient est suivi par un
médecin à même de lui prescrire la meilleure thérapie disponible.
Par ailleurs, le Dr Goulmy a appuyé l’apport de l’Orlistat dans les cas d’obésité. «Depuis la sortie du Xenical, certains de mes
patients l’ont pris de façon constante et ont des pertes de poids sur 5 ans qui peuvent atteindre 40 Kg.»
L’obésité : critère de beauté
Ne pas se laisser aller, prendre toujours soin de sa silhouette est un leitmotiv, pris très au sérieux par les femmes
d’aujourd’hui. Mais il faut croire que certaines d’entre elles font l’autruche et ne désirent surtout pas avoir une taille de
«guêpes» ! En fait, nombre de femmes continuent à croire qu’être bien en chair, tout en rondeur est synonyme de bonne santé,
de richesse et de beauté. Lorsque, par contre, une femme est mince, on dit qu’elle est «soit pauvre, malade, ou pire
« Massmouma». Les femmes de la campagne ou celles des quartiers populaires y croient fermement. Et si elles s’estiment
lésées côté surcharge pondérale, elles se gavent pour prendre plus de poids. Parce que selon elles, le monde africain et arabe
préfère les grosses.
La croyance qu’une femme ronde est une épouse plus désirable explique pourquoi, dans certains pays, la moitié de la
population féminine est obèse.
Selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, implanté à Atlanta, 83 % des femmes de Bahreïn souffrent de
surpoids ou d’obésité, elles sont 75 % au Liban, 74 % dans les Emirats Arabes Unis, 51 % environ au Maroc et en Tunisie. En
comparaison, elles sont 62 % aux Etats-Unis, le pays occidental le plus touché.
Et chez les maures aussi, beauté égale abondance. «L’ancienne société mauritanienne compte parmi celles qui aimaient
l’obésité excessive si bien que le proverbe maure considère que la femme occupe dans le cœur une place égale à son volume.
Ainsi plus elle est grosse, plus on la considère et on la respecte et inversement !
A peine la fille atteignait-elle cinq ans, l’opération de gavage commençait. Les femmes rivalisaient et se vantaient des traces qui
apparaissaient sur la peau à cause d’une obésité excessive. Les hommes composaient des poèmes sur ces ouvertures
dermiques semblables à de petits traits blancs sur la peau (vergetures).»
Mille et un contes encourageaient l’ancienne femme mauritanienne à devenir obèse, alors que nombre d’autres parlaient de
femme divorcée pour cause de maigreur ! Cette vision a disparu, notamment dans les sociétés urbaines et les médias
commencent à mener des campagnes contre l’obésité et en montrent les dangers pour la santé.
Meyssoune Belmaâza
«Le Régime des Marocains du début du siècle» à la Dr Goulmy
Règle I : Manger s le réveil et toutes les deux heures et demie. Il y aura trois repas principaux et deux, voire trois encas.
L’oubli de se nourrir de cette façon, aggrave l’hypoglycémie et provoque une sécrétion d’insuline et de cortisol qui font prendre
du poids au repas suivant, même si ce dernier est bien équilibré.
Règle II : 80% de sucres lents, 14% de protéines, 6% de sucre ou matière grasse. Commencer toujours les repas par les
sucres lents et les légumes : pain, riz, pâtes, semoule, pommes de terre, féculents, fromage à 30%. Les sucres lents doivent
être les premiers aliments présents dans l’estomac et doivent aussi être variés. En cas de non respect, une prise de poids est
certaine pendant la journée.
Règle III : Ne jamais prendre en début de repas, ou à jeun «entre les repas», des produits qui ont un goût sucré, y compris
les produits dits «light». Attention également aux fruits pris seuls à jeun.
Règle IV : Ne jamais commencer un repas par un produit contenant de l’alcool, comme vinaigrette, cornichons, la moutarde ...
Règle V : Ne consommer que très peu de sucre (Miel et sucre de canne), de graisse ainsi que de viande (environ trois fois par
semaine).
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