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marina.ch septembre 11
nature
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le système se désagrège très rapidement.
C’est d’ailleurs ce qui se passe dans la plupart
des cas… Mais lorsque le hasard veut que
toutes les conditions soient réunies pendant
un bref laps de temps, le système se trans-
forme soudain en un ouragan à la dynamique
autonome.
Là où les ouragans passent, seules quelques
ruines subsistent. Autrefois, le grand danger
qu’ils représentaient pour les êtres humains
était que ces derniers confondaient son œil
avec la fin de la tempête. Ainsi, ils quittaient
leurs abris pendant le calme plat qui règne
dans l’œil et se faisaient surprendre par la
deuxième paroi de l’ouragan. Aujourd’hui, les
avis de tempête sont fiables et la population
est bien informée. Les météorologues sur-
veillent attentivement les systèmes cyclo-
niques potentiels et les satellites météorolo-
giques ne cessent de récolter des informations
sur les anomalies atmosphériques et l’activité
des vents et des nuages. Malgré cela et à
l’instar de Katrina, certains ouragans nous
rappellent régulièrement qu’en dépit de ces
précautions, nous ne pouvons pas vraiment
lutter contre eux.
Les destructions provoquées par ces phéno-
mènes ont plusieurs facettes. En règle géné-
rale, tout commence par de violentes préci-
pitations balayant la surface de la terre ou de
la mer. Il arrive souvent que l’on doive déjà
faire face à des inondations à ce stade. De-
puis, des vents puissants viennent s’ajouter
aux importantes masses d’eau. Ceux-ci peu-
vent très facilement renverser des voitures ou
des bus, faire tomber des murs et voir déra-
ciner des arbres. Ces vents sont souvent pré-
cédés d’un véritable mur d’eau qui, en parti-
culier lorsqu’il est accompagné de marées,
peut éroder les côtes et causer d’importants
dégâts aux zones côtières.
La force destructrice d’un ouragan ne dépend
pas seulement de la puissance de la tempête,
mais aussi de la manière dont il arrive sur la
terre ferme. Dans l’hémisphère nord, les zones
de basse pression circulent dans le sens
contraire des aiguilles d’une montre: ainsi, si
l’ouragan touche terre avec son côté gauche,
la vitesse des vents vient réduire son propre
mouvement et il faiblit. Mais s’il touche les
côtes avec son côté droit, ses vents sont ren-
forcés par son propre mouvement. Mais cer-
tains ouragans grondent parfois seulement
non loin des plages et ne causent que des
inondations. Il n’en va de même lorsqu’ils fon-
cent à l’intérieur des terres.
Cela étant, il y a tout de même deux bonnes
nouvelles. La première: l’ouragan est un
«monstre aquatique». Il ne pourra en aucun
cas vivre très longtemps sur la terre ferme.
Les yeux dans les yeux avec
l’ouragan Katrina
Des villes entières rasées,
comme si elles étaient
en carton: les traces de
l’ouragan Katrina.
Centre de contrôle de la
NOAA: des météorologues
observent en permanence les
irrégularités atmosphériques,
et donnent l’alerte en cas
de tempêtes.
Une fois sur le continent, il est en effet privé
de l’air humide de la mer et le terrain acci-
denté ralentit les vents qui le maintiennent
en vie. La deuxième bonne nouvelle: aucun
ouragan n’est éternel, même sur l’eau. Son
cycle de vie est limité et il perd très rapide-
ment de la puissance, par exemple lorsque la
tempête atteint des latitudes froides, lorsque
les vents ralentissent ou encore lorsque le
gradient de pression diminue. L’ouragan fai-
blit alors rapidement et se transforme en un
petit cyclone extratropical sans danger qui
disparaît généralement après quelques jours.
Mais même lorsqu’il n’y a plus de danger im-
médiat, les destructions provoquées par un
ouragan restent souvent perceptibles pen-
dant des années. Des cas comme l’ouragan
Katrina qui avait atteint la côte sud des Etats-
Unis et qui est considéré comme l’une des
pires catastrophes naturelles de l’histoire du
pays, montrent combien de temps les consé-
quences peuvent persister. Des villes et des
paysages entiers sont détruits sur le long
terme, l’approvisionnement en énergie n’est
plus assuré, sans parler des problèmes envi-
ronnementaux. Aujourd’hui, une grande par-
tie des habitants de la ville n’ont toujours pas
pu retourner dans leurs maisons. Si Katarina
a disparu après une semaine, son passage est
encore bien visible même cinq ans après.
PHOTO: US NOAA
Flash-InFo: l’ouragan Irene
Situation le 28 août, à 17 heures. Neuf personnes ont déjà
trouvé la mort et quatre millions de ménages sont privés
d’électricité sur la côte est des Etats-Unis. Avec ses 1000 kilo-
mètres de diamètre, Irène concerne un tiers de cette côte,
où vivent 60 millions d’âmes. A New York, les premières
rues sont inondées. Le Centre national des ouragans (NHC)
avait rétrogradé Irène de la catégorie 2 à la catégorie 1, mais
ce sont surtout la taille et la durée qui sont importantes, et
pas seulement la vitesse du vent, qui est encore de 100 km/h
actuellement. L’ouragan progresse en direction du nord
car un front situé à l’ouest le dévie, alors que les eaux de
l’Atlantique sont toujours à 27 degrés jusqu’à New York.
Suffisamment d’énergie pour un ouragan.