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Nous partons au Honduras : où est-ce que ça se trouve ?
Le Honduras est un pays d’Amérique centrale. La capitale est Tegucigalpa.
Pourquoi allons-nous au Honduras ?
Pour réparer les dégâts dus à « Mitch ». Nous allons dans un village à environ 20 km. de
Tegucigalpa, pour reconstruire des maisons.
Mitch, c’est quoi ?
C’est un ouragan qui a pris naissance au large de la côte des Caraïbes. Il s’est ensuite dirigé
vers l’Amérique centrale. Mitch a semé la ruine et la mort dans une grande partie de
l'Amérique centrale entre le 26 octobre et le 1er novembre 1998. Des pluies torrentielles
et des vents violents ont causé des inondations et des glissements de terrain, faisant des
milliers de morts et un nombre incalculable de sans-abri. Au plus fort de l’ouragan, les 26
et 27 octobre, les vents soufflaient à plus de 280 km/h.
Pour ceux qui veulent en savoir un peu
plus concernant les ouragans…
Les composants d’un ouragan
1. Montée d’air chaud
De l’air chaud et humide s’élève au-dessus de la mer, ce qui crée une dépression, c’est-à-dire une zone où la
pression atmosphérique est très basse et des nuages en altitude. L’air chaud qui s’élève tourne dans le sens
contraire des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord (dans le sens contraire dans l’hémisphère sud). Il
est remplacé au fur et à mesure à la base par de l’air froid qui descend.
2. Les nuages
Une bande nuageuse en forme de spirale se forme en altitude. Ces nuages provoquent de fortes
précipitations, parfois jusqu’à 1000 km. du centre de l’ouragan.
3. L’œil
C’est la colonne d’air froid qui descend. L’œil mesure de 30 km. à 50 km. de diamètre en général. Au centre de
l’œil, il y a une zone de temps calme et clair, où les vents ne soufflent qu’à 30 km./h. et où le soleil brille même
parfois.
4. Juste autour de l’œil
C’est à cet endroit qu’il y a les vents les plus violents, parfois jusqu’à 300 km./h..
5. Vents tourbillonnants
A la base de l’ouragan, l’air s’engage vers le centre de la dépression en formant une spirale. Plus on approche
de l’œil, plus les vents sont violents.
Un ouragan se forme toujours au-dessus d’un océan - car il se nourrit d’eau - dans les
régions tropicales. C’est pourquoi quand il déplace (à 25 km./h. en moyenne), les vents
perdent de leur force dès qu’il arrive sur la terre ferme et qu’il ne peut plus être alimenté
par de l’air chaud et humide. Par contre, il continue à pleuvoir beaucoup, c’est ce qui s’est
passé au Honduras. Pour qu’un ouragan se forme, il faut qu’un certain nombre de conditions
météorologiques soient réunies, notamment :
- La température de l’océan doit être de 26°C au minimum, et c’est donc un
phénomène saisonnier (fin de l’été et automne)
La présence d’une dépression tropicale (=zone de mauvais temps)
Les ouragans portent des prénoms dont la liste est établie à l’avance. Pour l’année 2001, les
ouragans successifs s’appelleront Allison, Barry, Chantal, Dean, Erin, Felix, Gabrielle,
Humberto, Iris, Jerry, Karen, Lorenzo, Michelle, Noel, Olga, Pablo, Rebekah, Sébastien,
Tanya, Van, Wendy.
Suivant les régions du monde, les ouragans portent d’autres noms comme : ouragans ou
hurricanes quand ils sont situés dans les Caraïbes et l’Atlantique, typhons dans le Pacifique,
cyclones dans l’océan Indien, willy-willy en Australie, et baguia dans les Philippines.
◄ Une photo satellite de Mitch prise le 26 octobre 1998. Mitch
se trouve à ce moment-là au sud-ouest des Caraïbes et se dirige
vers le Honduras. A gauche de la photo, à mi-hauteur, on
reconnaît la péninsule du Yucatan au Mexique.
◄ Une vue de Mitch. Au centre de l’ouragan se trouve l’œil,
zone où il y a très peu de vent.
Mitch s’est abattu sur le Honduras le 30 octobre. Les vents étaient moins violents, mais
des pluies torrentielles ont inondé le pays durant plusieurs jours. Les dégâts ont touché
l’ensemble du pays, mais c’est la côte nord du pays (du côté des Caraïbes) qui a été la plus
touchée, parce que Mitch s’est attardé longtemps dans cette région.
Voici une image de la région de San Pedro de Sula (au nord du pays) prise par satellite
montrant l’étendue des inondations.
◄ Une image prise par satellite de la région de San Pedro
de Tula (nord du pays).
Le traitement de l’image permet de mettre en évidence :
les zones inondées en bleu,
les villes en rouge,
les collines en vert.
Rivière en crue !
Quelques photos prises à Tegucigalpa
et ses environs après le passage de
Mitch.
Mais le facteur humain aura aussi joué un grand rôle, venant aggraver les effets de Mitch.
La déforestation à grande échelle et la mise en culture des terres déboisées, sans que cela
ne soit accompagné de mesures de protection des sols, ont provoqué des glissements de
terrain et des coulées de boue. Les paysans les plus démunis n’avaient que les pentes des
collines pour y faire pousser du maïs et des haricots : après Mitch, ils n’avaient plus rien du
tout…
Certains considèrent cet ouragan comme la catastrophe naturelle la plus grave dans
l'histoire moderne de l’Amérique centrale.
Après Mitch, quelle était la situation au Honduras ?
On pense qu’il y a eu au moins 7000 morts et plus de 10 000 personnes disparues au
Honduras. Près de 2 millions de personnes étaient sans-abri et ont dû survivre dans des
conditions précaires, sous des bâches de plastique par exemple.
Des sans-abri campent sous des
tentes de plastique au bord d’une
grande route après le passage de
Mitch.
FAO/20944/L. Dematteis
Plus de 50 pour cent des infrastructures (eau, électricité, routes et ponts, etc.) ont été
détruites, ce qui a beaucoup ralenti les efforts des secours qui n’arrivaient pas à atteindre
des villages coupés du reste du pays. Il n’y avait plus de routes, 169 ponts ont été détruits
dans le pays, il n’y avait plus d’eau potable et plus d’électricité.
Tous les membres de la famille sont mis à
contribution afin de dégager la terre qui a
enseveli les maisons. Ici, les membres d'une
famille de Tegucigalpa tentent de récupérer
leurs biens dans les décombres de leur maison
située dans un quartier qui a complètement
disparu sous des mètres de boue.
Mitch a aussi détruit 70% des récoltes. "Ce sont les fleuves démontés qui ont causé la
plupart des dégâts aux terres agricoles au Honduras", a expliqué Richard Wuster. Les
pluies abondantes accompagnant l'ouragan ont gonflé les fleuves meurtriers qui ont
emporté toutes les cultures ou les ont recouvertes de vase et de limon atteignant un mètre
en certains endroits, rendant les terres impropres à toute production végétale.
Boue et sable recouvrent un
champ d’ananas détruit au
Honduras.
FAO/20937/L. Dematteis
Des inondations désastreuses ont balayé plus de 25 petits villages dans le nord du pays et
des villes importantes telles que les cités industrielles de San Pedro Sula et Progreso, dans
le nord, et la capitale Tegucigalpa, ont été isolées du fait du débordement des fleuves.
Les cultures commerciales ont été en grande partie détruites. Toutes les zones de
production de café ont été touchées : de grands entrepôts et les stocks de café des
principaux exportateurs ont été inondés. Il en a été de même pour les bananes (le
Honduras assure près de 10% de la production mondiale) et la canne à sucre.
Les pauvres et les enfants ont le plus souffert
Malheureusement, ce sont surtout les plus pauvres qui ont subi les effets destructeurs de
Mitch.
L'ouragan a été le "coup de grâce" pour les paysans les plus pauvres. Les cultures vivrières
(haricots, maïs, etc.), qui assurent la nourriture à la population hondurienne, ont été
détruites. Comme elles avaient tout perdu, les familles de la campagne ont été forcées de
migrer vers les villes pour y trouver de la nourriture et du travail.
Après Mitch, beaucoup de Honduriens ont quitté le pays dévasté et se sont dirigés vers
l’Amérique du nord. Ils étaient environ 1500 par semaine à passer illégalement la frontière
entre le Mexique et les Etats-Unis. S’ils avaient eu du travail, ils seraient restés au
Honduras… Pour cela, il aurait fallu que les produits du Honduras trouvent un débouché, or
les Etats-Unis, qui d’habitude importent beaucoup de produits honduriens, ont refusé cette
fois de les acheter. Certains ont dit : « Si les Etats-Unis n’achètent pas les biens
honduriens, alors ils auront de toute façon les travailleurs honduriens aux Etats-Unis ! »
Enfin, le problème des enfants qui vivent dans les rues s’est aggravé après l’ouragan
Mitch. Avant, on pense qu’ils étaient environ 7000 enfants à vivre dans les rues de la
capitale Tegucigalpa et 20'000 dans le pays. Après l’ouragan, ces chiffres ont triplé. Ces
enfants, souvent orphelins, ont l’habitude de vivre sous les ponts et survivent grâce aux
déchets qu’ils ramassent dans les ordures, près de la rivière Choluteca et aux petits
boulots. Ils se blotissent la nuit en petits groupes, sniffant de la colle de cordonnier ou
fumant des drogues pour ne pas sentir le froid.
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