SÉCHERESSE BUCCALE
FAIRE FACE
À LA XÉROSTOMIE
34
SOINS ADJUVANTS
DE LA PEAU
ROUGE ET SÈCHE :
LES COULEURS
DUNE PEAU
SOUFFRANTE
36
MAUX D’ESTOMAC
ET PROBLÈMES
INTESTINAUX
PRÉVENTION
ET TRAITEMENT PAR
LES PROBIOTIQUES
38
FEUX SAUVAGES
HERPÈS LABIAL :
UN VIRUS PRÉSENT
CHEZ LA PLUPART
DES GENS
40
GESTION
DE LA SANTÉ
PAR LES MVL
2012
Un supplément de
Révision scientifique :
Geneviève Duperron, B. Pharm.
pharmacienne propriétaire,
Blainville
34 | l’actualité pharmaceutique | www.ProfessionSante.ca | septembre 2012 | Supplément MVL
FAIRE FACE
À LA XÉROSTOMIE
PAR LOUISE LÉGER
La sécheresse buccale, qu’on
appelle aussi xérostomie, résulte de
la diminution du taux de produc-
tion de salive (hypofonctionne-
ment des glandes salivaires). Même
si certains pourraient penser qu’il
s’agit là d’un problème de santé
bénin, les conséquences peuvent
être nombreuses pour ceux qui en
souffrent – perturbation du som-
meil, perte de confiance en soi
pour cause de mauvaise haleine
(halitose) ou difficulté à mastiquer -
et même entraîner d’autres pro-
blèmes comme la parodontopa-
thie et la carie dentaire.
Ce problème est plus fréquent
chez les femmes que chez les
hommes et il affecte plus de 20 %
de la population âgée1. Elle peut
résulter de diverses maladies et/ou
être un effet secondaire de nom-
breux médicaments ou même des
traitements de radiothérapie.
Le rôle de la salive
La fonction salivaire est stimulée
par le récepteur muscarinique M3
qui lie l’acétylcholine. La stimula-
tion de ce récepteur se traduit par
une augmentation des sécrétions
salivaires. La salive lubrifie et pro-
tège la bouche, y compris les dents
et les muqueuses, contre les infec-
tions bactériennes, les produits
chimiques présents dans l’atmos-
phère ainsi que les boissons et des
aliments chauds. Elle joue aussi un
rôle de tampon en contrôlant le
pH, contribue au maintien d’une
flore microbienne normale et a
même un rôle positif sur le sys-
tème immunitaire. Elle contient des
enzymes (amylases), de même que
des ions de potassium, de bicarbo-
nate, de sodium et de chlorure, et
se trouve donc impliquée dans le
goût et le début de la digestion.
Ainsi, la diminution de salive liée à
la xérostomie peut provoquer des
caries dentaires et contribuer à la
mauvaise haleine, à des affections
gingivales et à des infections de la
bouche telles que le muguet.
Un effet secondaire
des médicaments
La sécheresse buccale est un effet
secondaire fréquent de nombreux
médicaments dordonnance et en
vente libre – plus de 400 d’entre eux
sont connus pour en occasionner -,
y compris ceux qu’on utilise pour
traiter l’acné (rétinoïdes), les dépen-
dances (dont les timbres transder-
miques de nicotine), les allergies et
le rhume (les antihistaminiques et
les décongestionnants), la maladie
d’Alzheimer, l’anxiété (les benzodia-
zépines), l’asthme (certains broncho-
dilatateurs), le cancer, la dépression
(en particulier les antidépresseurs
tricycliques), la diarrhée, l’épilepsie,
le VIH, l’hypertension (notamment
les bêta-bloqueurs et les bloqueurs
calciques), les infections (antibio-
tiques), l’insomnie, la nausée, lobé-
sité, la douleur, la maladie de Parkin-
son, les troubles psychotiques,
l’incontinence urinaire et beaucoup
d’autres. Leurs effets secondaires
dépendent de la molécule utilisée
et de la dose.
D’autres causes de sécheresse
buccale incluent les traitements de
radiothérapie appliqués au cou et
à la tête, et les traitements de
chimiothérapie.
Les maladies suivantes sont asso-
ciées à la sécheresse buccale :
syndrome de Sjögren : une des
principales causes connues et
souvent associée à dautres
pathologies, telles que le lupus,
la polyarthrite rhumatoïde et la
sclérodermie (CREST)
maladie d’Alzheimer
amylose
anémie
fibrose kystique
diate
VIH/sida
patite C
hypertension
hypothyroïdie
oreillons
maladie de Parkinson
reflux gastro-œsophagien
sarcoïdose
AVC
Une blessure ou une opération
chirurgicale peut endommager les
nerfs de la tête et du cou, ce qui
peut également se traduire par
une xérostomie.
Les auteurs d’une étude publiée
dans Gerodontology (« Age and
medication are significant risk fac-
tors for xerostomia in an English
population attending general den-
tal practice »)2 ont découvert que,
dans l’ensemble, la prévalence de
la xérostomie était de 12,7% dans
la population générale (hommes :
10,3%; femmes : 14,4%). Lutilisa-
tion de médicaments semble de
loin la cause la plus fréquente
quoique l’âge et le sexe féminin se
sont avérés être aussi d’importants
facteurs de risque3.
Vieillir nest pas en soi un facteur
de risque de sécheresse buccale,
mais les personnes âgées sont plus
susceptibles de prendre des médi-
caments (parfois plusieurs) pou-
vant entraîner la sécheresse buc-
cale. Leffet xérogénique s’accroît
quand plusieurs médicaments sont
pris simultanément. Les personnes
âgées sont également plus suscep-
tibles de présenter d’autres pro-
blèmes de santé qui causent la
sécheresse buccale.
En plus du manque évident de
salive, les personnes souffrant de
sécheresse buccale présentent
également les signes suivants :
mauvaise haleine
difficulté à manger des aliments
secs ou épicés
aliments n’ayant plus le même
goût qu’avant
impression d’amertume dans
la bouche
bouche collante au toucher
fissurations apparaissant à la
commissure des lèvres
bouche à l’aspect rouge
et desséc
aphtes
sensation de brûlure sur
la langue
difficulté à parler
tendance à se réveiller au cours
de la nuit
langue à l’aspect granuleux
Les personnes concernées doivent
être averties de ne pas abandon-
ner les médicaments qu’elles soup-
çonnent de causer leurs symp-
tômes avant d’en avoir parlé à leur
médecin traitant, qui pourra peut-
être en adapter les doses. LAssocia-
tion dentaire canadienne invite les
gens à prévenir leur dentiste s’ils
souffrent de sécheresse buccale
puisque cela peut entraîner plus de
caries, d’affections gingivales et
autres. En particulier, il faut leur
conseiller de consulter leur dentiste
si leur bouche ou leurs gencives
sont enflammées (rouges) ou si
elles saignent sans raison; s’ils
ressentent une douleur intense –
ce qui pourrait être un symptôme
d’abcès dentaire; s’ils ont de la
fièvre; s’ils présentent des aphtes
de grande taille ou de forme
inhabituelle, ou un amas d’aphtes;
s’ils ont du mal à manger; ou s’il
s’agit d’une femme enceinte
ou allaitante.
Produits pour aider
à soulager les symptômes
Des produits d’hygiène dentaire,
tels que les dentifrices, les vapori-
sateurs oraux, les rince-bouches,
les gommes à mâcher, les gels
topiques et les applications
liquides, peuvent être utiles dans
certains cas. Il a été démontré que
ces produits (tels ceux de la
marque BiotèneMD), qui
SÉCHERESSE BUCCALE
Conseils
pratiques
Boire beaucoup d’eau pour aider
à garder la bouche humide.
Cesser de fumer et de chiquer : cela peut
contribuer à assécher la bouche.
Respirer par le nez, et non par la bouche,
autant que possible.
Sucer des bonbons sans sucre ou mâcher
de la gomme sans sucre.
Protéger les dents en les brossant à l’aide
d’un dentifrice au fluorure, en utilisant
un rince-bouche au fluorure et en allant
régulièrement chez le dentiste.
Utiliser un humidificateur pour humidifier l’air
de la chambre à coucher.
Utiliser un substitut de salive en vente libre
ou des produits d’hygiène dentaire.
Éviter l’alcool.
Éviter les boissons caféinées.
Manger des aliments difficiles à mâcher
pour stimuler la production de salive.
Bien mâcher les aliments avant de les avaler.
Inclure des aliments aqueux
à l’alimentation quotidienne.
Retirer le dentier ou le partiel
avant d’aller dormir.
Appliquer de la gelée de pétrole (vaseline)
ou un autre baume sur les lèvres sèches.
Lutilisation dedicaments
semble de loin la cause
la plus fquente.
Supplément MVL | septembre 2012 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | 35
contiennent habituellement du
monofluorophosphate de sodium
et des enzymes parmi leurs ingré-
dients actifs, favorisent la produc-
tion naturelle de salive; apportent
certaines des enzymes et des pro-
téines salivaires manquantes qui
aident à compléter les défenses
naturelles contenues dans la salive;
aident à humidifier la bouche;
aident à préserver le milieu buccal;
et soulagent l’inconfort. Les pro-
duits Mouth KoteMD, Mois-tirMD et
Oral BalanceMD peuvent être des
substituts salivaires intéressants
disponibles sans ordonnance. Un
médecin peut également prescrire
d’autres produits, souvent à base
de pilocarpine.
1. Pajukoski H, Meurman JH, Halonen P,
Sulkava R. Prevalence of Subjective Dry
Mouth and Burning Mouth in Hospitalized
Elderly Patients and Outpatients in Relation
to Saliva, Medication, and Systemic Dis-
eases. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral
Radiol Endod. 2001; 92(6):641-9.
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cation are Significant Risk Factors ForXeros-
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J Am Dent Assoc 2007;138(1):15S-20S.
5. Eveson JW. Xerostomia. Periodontol 2000,
2008;48(1):85-91.
6. Chung K, Fakhri P, Naderiani L. Manage-
ment of Medication-Induced Xerostomia.
An Evidence-BasedReport. Toronto, ON:
Faculty of Dentistry, University of Toronto.
7. Guggenheimer J, Moore PA. Xerostomia:
Etiology, Recognition and Treatment. J Am
Dent Assoc 2003;134(1):61-69.
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1. Eveson JW. Xerostomia. Periodontol 2000 2008;48:85–91. 2. e-CPS. Consulté en janvier 2011 au www.e-therapeutics.ca. 3. Sreebny LM, et al. Xerostomia. Part II: Relationship to non-oral
symptoms, drugs and diseases. Oral Surg Oral Med Oral Pathol 1989;68:419–427. 4. Tenovuo J. Clinical applications of antimicrobial host proteins lactoperoxidase, lysozyme and lactoferrin in
xerostomia: efficacy and safety. Oral Dis 2002;8;23–29.
La prise de trois médicaments ou plus augmente
le risque3. Les catégories courantes comprennent2 :
Antibiotiques
Antipsychotiques
Antihypertenseurs
Antidépresseurs
Narcotiques
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à soulager et à reconstituer l’humidité
de la bouche4.
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sont associés à la bouche sèche1,2
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GESTION DE LA SANTÉ PAR LES MVL
Ressources
Pour les pharmaciens
Association des pharmaciens du Canada (inscription requise)
www.e-therapeutics.ca
Fondation contre le cancer
www.cancer.be/
Journal dentaire du Québec
La xérostomie chez la personne âgée (PDF). Volume 42, Juillet/août 2005.
www.oralscience.ca/
Studio dentaire
rostomie (bouche sèche).
www.studiodentaire.com/conditions/fr/bouche_seche.php
Pour les patients
Centre d’excellence pour la santé buccodentaire et le vieillissement
de l’Université Laval
La xérostomie. www.cesbv.ulaval.ca
Ordre des dentistes du Québec
www.odq.qc.ca
Medicinenet (en anglais)
www.medicinenet.com/dry_mouth/article.htm#causes
National Institute of Dental and Carniofacial Research (en anglais)
www.nidcr.nih.gov
The Mayo Clinic (en anglais)
www.mayoclinic.com
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ROUGE ET SÈCHE :
LES COULEURS
D’UNE PEAU
SOUFFRANTE
PAR MARIJKE VROOMEN
DURNING, INFIRMIÈRE
Protection de lorganisme contre
les maladies et les infections, la peau
peut mal réagir à certains médica-
ments ou traitements visant des
maladies dermatologiques ou non.
Il n’est alors pas rare que des patients
abandonnent leur traitement.
Un patient peut faire l’expérience
de sécheresse cutanée, de déman-
geaisons, d’éruptions, de photo-
sensibilité, d’allergies et même de
brûlures. Non seulement faut-il
prendre en charge ces problèmes,
mais il est parfois nécessaire
d’adapter les soins habituels de la
peau pendant le traitement d’une
maladie, voire quelque temps
après la fin du traitement.
Bien qu’il soit recommandé aux
patients de discuter de leurs pro-
blèmes cutanés avec leur médecin
ou leur dermatologue, les pharma-
ciens peuvent suggérer des médi-
caments en vente libre (MVL) pour
aider à soulager leurs symptômes
et ainsi favoriser l’observance du
traitement de la maladie.
Même si un patient présente un
problème cutané qu’on associe fré-
quemment à sa maladie, il nest pas
garanti qu’une relation existe entre
les deux. Demandez-lui toujours s’il
prend d’autres médicaments ou si
des changements ont eu lieu dans
sa vie quotidienne (p. ex., s’il utilise
un nouveau détergent ou un nou-
veau savon) pour trouver une autre
explication possible.
Sécheresse
Les principales maladies non der-
matologiques provoquant la séche-
resse de la peau sont le diabète,
l’hypothyroïdie, la malnutrition, les
maladies rénales et l’anémie ferri-
prive. Avec certaines maladies,
comme le diabète, le degré de
sécheresse de la peau peut être
directement lié au niveau de maî-
trise de la maladie. La texture peut
s’améliorer quand les patients ont
suivi le traitement prescrit pendant
une plus longue période.
Quant aux médicaments d’or-
donnance, les plus susceptibles
d’assécher la peau sont les diuré-
tiques, les anticholinergiques, les
hypocholestérolémiants, les réti-
noïdes et la prednisone.
Afin de soulager les symptômes,
on recommande d’utiliser régulière-
ment des hydratants le plus pur
possible, sans parfum, colorant ou
autre ingrédient cosmétique. Cer-
tains additifs risquent d’assécher
davantage la peau (alcool, hama-
mélis, menthol, menthe poivrée,
huile d’eucalyptus.) Au contraire,
l’urée à des concentrations de 10 à
20% ou l’acide lactique à 5% peut
augmenter l’effet émollient. Quant à
l’acide salicylique, il peut être utili
avec parcimonie sur certaines
régions où la peau est plus épaisse
pour son effet kératolytique.
Les émollients sont souvent les
préparations les plus efficaces pour
traiter la peau sèche, car ils
hydratent tout en formant une bar-
rière contre la perte d’humidité.
Toutefois, puisqu’un frottage éner-
gique peut accroître l’irritation ou
les lésions cutanées, l’application
en douceur est de mise.
Cas particuliers : patients
soumis à la radiothérapie
Certains centres de traitement
recommandent aux patients de ne
pas appliquer d’hydratant sur la
partie visée par la radiothérapie
pendant les quatre heures précé-
dant une séance d’irradiation.
Cependant, une revue de la littéra-
ture médicale1 a montré que cette
restriction n’est pas fondée. Cela
dit, les personnes concernées
devraient en parler avec l’équipe
de radiothérapie. Si un patient vou-
lait un produit pour soulager sa
peau sèche causée par la radiothé-
rapie, la même revue a montré que
l’application de Calendula officinalis
(souci) et d’acide hyaluronique per-
met de réduire les effets de la der-
matite dans de nombreux cas.
D’autres produits semblent être
utiles dans certains cas :
l’aloe vera;
le dexpanthénol;
le glutathion et l’anthocyanine;
le sucralfate;
les lotions à base d’urée;
la vitamine C;
les crèmes à la camomille et les
onguents à l’huile d’amande.
Irritation
Une peau sèche peut facilement
s’irriter, en particulier dans les plis
cutanés et aux endroits soumis au
frottement des vêtements. Pour
réduire l’irritation au niveau des plis
cutanés, on peut y appliquer légè-
rement une poudre absorbante
inodore. Prévenez vos patients de
laver régulièrement et en douceur
les zones couvertes afin que la
poudre ne forme pas une croûte,
ce qui irriterait davantage la peau.
On vous questionnera peut-être
sur la fécule de maïs, un vieux
remède souvent utilisé pour soula-
ger la peau irritée. Certains établisse-
ments continuent à la recomman-
der, mais elle devrait être utilisée
avec précaution, car elle favorise le
développement de champignons et
donc, d’une infection. Elle doit en
particulier être évitée dans les cas
d’immunodéficience.
En outre, les crèmes et les
onguents pharmaceutiques
topiques recommandés pour la
peau sèche sont souvent efficaces
pour soulager les irritations. Les
lotions aqueuses, qui s’appliquent
en douceur et sont rapidement
absorbées, sont particulièrement à
recommander. Avec les prépara-
tions plus épaisses, il peut être
nécessaire de frotter, ce qui risque
de tirer la peau. Dans les cas de
frottement, une crème barrière est
une excellente option.
Brûlures
Les radiations peuvent être très
dures pour la peau. Selon une
étude, 85 % des personnes sou-
mises à la radiothérapie présentent
des réactions cutanées modérées à
sévères durant le traitement2. Il est
impossible de prédire quels
patients auront une forte réaction
cutanée à la radiothérapie, mais
certaines personnes sont plus à
risque que d’autres : celles qui ont
une peau sensible, sujette à réagir
aux savons et aux lotions; les
fumeurs; les personnes présentant
des problèmes médicaux tels que
le diabète; et les personnes âgées
dont la peau a commencé à
s’amincir.
Les zones cibles de la radiothéra-
pie peuvent aussi présenter un
potentiel de brûlures. Le risque de
réactions est plus élevé sur les
zones plus vastes, comme le torse,
que sur les zones plus réduites. Les
parties courbes du corps, comme
le dessous des bras et les endroits
présentant des plis cutanés, sont
aussi des régions vulnérables.
Les personnes présentant des brû-
lures causées par la radiothérapie
doivent parler avec leur médecin du
type de traitement dont elles ont
besoin. Des applications prophylac-
tiques des produits mentionnés pré-
cédemment pour traiter la peau irri-
tée peuvent aider à prévenir ou à
limiter la gravité des brûlures. Notez
que si le médecin prescrit de la Fla-
mazine, il est important d’aviser les
patients de jeter leur tube tous les
sept jours et de venir en chercher un
nouveau (selon Vigilance Santé et la
monographie du produit). Les appli-
cations se feront une fois par 24 h et
la peau devra préalablement avoir
été nettoyée sans frottement avec
du NaCl. Ils devront aussi faire très
attention au soleil.
Dans les cas de brûlures doulou-
reuses, si ce nest pas contre-indiqué,
vous pouvez recommander un anal-
gésique oral en vente libre comme
l’ibuprofène ou l’acétaminophène.
Démangeaisons
Des démangeaisons (prurit)
peuvent accompagner la peau
sèche, les irritations et les brûlures,
mais aussi se produire seules. Le
patient doit éviter de se gratter, car
cela risque de nuire à l’intégrité de
la peau.
Pour les patientes non soumis à
la radiothérapie, l’American Asso-
ciation of Family Physicians3 recom-
mande les traitements suivants en
cas de prurit non spécifique :
lubrifiants (ex. : gelée de pétrole
[vaseline], crèmes lubrifiantes)
les plus purs possible
SOINS ADJUVANTS DE LA PEAU
Conseils
pratiques
On ne doit jamais frotter vigoureusement la
peau ni la malmener, particulièrement quand
elle a été endommagée. Il faut la laver et appli-
quer les produits d’une main légère et la
frictionner en douceur.
Pour sécher la peau, il faut la tamponner douce-
ment ou utiliser un sèche-cheveux réglé à froid.
Si le produit (crème ou onguent) que l’on doit
appliquer est épais, il faut le frotter entre les
paumes des mains pour le ramollir et le liquéfier
afin de faciliter son application.
Si une huile est ajoutée au bain, elle doit lêtre
seulement dans les deux dernières minutes.
Un hydratant doit être appliqué après une
douche ou un bain, tandis que la peau est
encore humide.
Une peau lésée est très sensible au soleil. Même
si le ciel est couvert, on doit appliquer un écran
solaire au FPS d’au moins 30, sans parfum ni ajout
de produits cosmétiques, 30 minutes avant de
sortir. Répéter toutes les deux heures.
Il est préférable d’utiliser un rasoir électrique
plutôt qu’à lames si on doit se raser.
On doit tester tous les produits qu’on utilise
pour la première fois, en particulier sur le visage,
pour s’assurer qu’on n’y est pas allergique, même
si les fabricants prétendent qu’ils sont hypoaller-
géniques. Pour cela, il faut en appliquer une
petite quantité sur la face interne de l’avant-bras
à raison de deux fois par jour pendant quelques
jours. S’il n’y a pas de réactions, on peut proba-
blement s’appliquer sans risque ces produits
sur le visage.
Les produits peuvent prendre un certain temps
avant d’agir; les patients doivent poursuivre
leur traitement sans se décourager.
Pour le démaquillage, il existe des produits
sans agent de conservation qui irriteront
moins la peau (ex. : Toleriane).
Supplément MVL | septembre 2012 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | 37
en l’absence de plaies ouvertes,
onguents avec menthol ou
camphre
bains davoine
lotions à la calamine (le Caladryl
est toutefois déconseillé
puisqu’il contient un antihista-
minique topique qui peut être
allergisant)
pramoxine
En cas de fortes démangeaisons,
les patients peuvent également
essayer ces médicaments s’ils ne
sont pas contre-indiqués :
la solution de Burow (BuroSol)
un antihistaminique oral
Acné
Certains types de chimiothérapie
peuvent provoquer des irritations
ressemblant à de l’acné. Toutefois,
les médicaments contre l’acné ne
devraient pas être utilisés. Invitez
les patients à nettoyer la zone irri-
tée avec un syndet et de l’eau. Si le
problème persiste ou s’aggrave, ils
devront parler avec leur médecin
des options de traitement.
Le nettoyage
Des soins adéquats de la peau sont
extrêmement importants en cas de
problèmes cutanés primaires et
secondaires. Le nettoyage quotidien
élimine la saleté, les bactéries, le
maquillage et les cellules mortes en
surface. Les personnes atteintes de
prurit ou de sécheresse cutanée
devraient utiliser des nettoyants très
doux, éviter les agents antibacté-
riens et exfoliants, et opter pour des
produits solubles dans l’eau,
dépourvus de savon, non assé-
chants, sans parfum ni agent de sur-
face. (ex. : Cetaphil, Trisan, SpectroJel,
Lipikar Syndet ou savons à base de
cold cream [cérat cosmétique]).
1. Clinical Journal of Oncology Nursing, 2012.
2. Salvo N, Barnes E, van Draanen J, Stacey E, et
coll. Prophylaxis and Management of Acute
Radiation-iInduced Skin Reactions: A Sys-
tematic Review of the Litterature. Curr Oncol.
2010 August; 17(4): 94–112. www.ncbi.nlm.
nih.gov/pmc/articles/PMC2913836/
3. Moses S, MD. Pruritus. Am Fam
Physician.2003Sep15;68(6):1135-1142.
www.aafp.org/afp/2003/0915/p1135.html
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U
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I
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U
E
GESTION DE LA SANTÉ PAR LES MVL
Ressources
Pour les pharmaciens
Association canadienne de dermatologie
www.dermatology.ca
SkinCare Guide (en anglais)
www.skincareguide.com
Evidence-based interventions for radiation dermatitis (en anglais)
http://ons.metapress.com
Skin care for radiotherapy patients (en anglais)
www.uwhealth.org/
Pour les patients
Cetaphil : www.cetaphil.ca/fr
CeraVe: www.cerave.com
Bioderma : www.bioderma.com/fr
PasseportSanté
www.passeportsante.ca
Eczéma Canada
www.eczemacanada.ca
Société canadienne du cancer.
Altérations de la peau et des ongles.
www.cancer.ca
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