Dans la pratique quotidienne, la feuille d’anesthésie est scrupuleusement remplie, les
informations sont lisibles et compréhensibles, et assez bien représentatives de la situation
opératoire.
Voici un exemple concret vécu lors d’une garde : il s’agit d’une situation d’urgence. Une
patiente vient de réanimation pour une pathologie néoplasique envahissant le péritoine, en
choc septique, elle est sous noradrénaline à de fortes concentrations, avec une hémoglobine à
7, très instable sur un plan hémodynamique, ce qui est majoré par un abdomen très distendu
lié à de l’ascite et rendant la ventilation très difficile .Ceci nous amène, le médecin
anesthésiste, l’interne en anesthésie et moi même à se répartir les différentes tâches, par
priorités (commande de sang et transfusion, anesthésie et analgésie, remplissage, ventilation
………) pour un maintien des constantes vitales de la patiente. La courte durée de l’acte
chirurgical, nous amène à transférer la patiente rapidement en REANIMATION.
Dans cette situation, la feuille d’anesthésie n’a pas fait partie des priorités, les constantes ont
été notées avec parcimonie ,prises très rapidement en fin d’intervention et lors des
transmissions en réanimation, la pression artérielle ‘‘pour ne citer qu’elle ‘‘ n’est pas
représentative de la situation vécue en peropératoire.
La question que je me pose concerne certaines situations, en particulier celle de l’urgence,
qui nous amène à faire des choix. Pour moi, dans la situation présentée, la feuille
d’anesthésie n’a pas été une priorité, le patient et sa survie m’importaient bien plus.
Mais sur un plan médicolégal, comment cela pourra être jugé ?
Et l’informatique, ne pourrait il pas être un allié ?
La recherche que je vais donc effectuer à travers ce sujet est l’intérêt de la feuille
d’anesthésie informatisée, dans une situation d’urgence, pour une surveillance
peropératoire sur un plan hémodynamique, afin de se sécuriser et éviter une mise en
défaut professionnelle.
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