Formation Formation du du personnel personnel nouvellement nouvellement recruté recruté Lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de soins CCLIN Sud-Ouest Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 1 NOTE DU GROUPE DE TRAVAIL Ce document a été réalisé pour servir de guide pour l’élaboration de formations des nouveaux professionnels. Une méthodologie pour son utilisation est proposée dans les pages suivantes. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 2 METHODOLOGIE La gestion du risque infectieux est une mission transversale qui implique chaque professionnel travaillant dans un établissement de santé. Il est important que tout nouvel arrivant reçoive des informations précises sur l’organisation de la lutte contre les infections nosocomiales dans l’établissement, à savoir : existence d’un CLIN, fonctions de son Président, composition et missions de l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène et de Prévention des Infections Nosocomiales (EOH), identification du correspondant en hygiène de son service d’affectation, ainsi que les objectifs prioritaires de l’établissement dans ce domaine. De la même façon, cet enseignement doit porter sur les bonnes pratiques de soins actualisées. Une information sur la nature et l’accessibilité de tous les supports institutionnels de diffusion des protocoles (classeur du CLIN, plaquettes d’information…) complète dans tous les cas les enseignements. Ce guide comporte 19 chapitres présentant les principaux domaines concernés par la gestion du risque infectieux. Son utilisation sera fonction de trois paramètres : - le formateur, les participants, le contenu de la formation. LE FORMATEUR : 1. Il exerce son activité au sein d’une EOH ou dans un secteur de soins et a suivi au minimum une formation de correspondant en hygiène hospitalière ; 2. Il a manifesté son investissement dans l’amélioration de la qualité des soins et particulièrement dans la Lutte contre les Infections Nosocomiales ; 3. Il possède des qualités relationnelles : il est à l’écoute des équipes et aime communiquer ; 4. Le temps de formation est inscrit dans ses missions. LES PROFESSIONNELS FORMES : 1. Ce guide a été élaboré pour apporter une aide à la préparation de session de formation à l’intention de tout nouvel arrivant des catégories professionnelles médicales et para médicales. 2. Il peut également servir à l’enseignement de base ou à la réactualisation ponctuelle des connaissances. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 3 LE CONTENU DE LA FORMATION : Il revient à chaque professionnel responsable de cet enseignement d’utiliser ce guide pour composer un programme convenant : - aux objectifs de la formation, aux types d’activités pratiquées, aux missions des personnels recrutés. Cependant, l’objectif d’une telle formation est d’aider à l’acquisition d’une culture commune au sein d’un établissement. Il est préférable que l’enseignement soit programmé par modules car la réalisation d’une formation intensive rendrait difficile l’assimilation du contenu par les participants. Chaque chapitre présenté peut être complété par l’utilisation d’outils informatiques ou vidéo. Il existe de nombreux films concernant les thèmes suivants : - l’hygiène des mains, le sondage urinaire, le cathétérisme veineux, la préparation cutanée de l’opéré, la prévention des accidents exposant au sang, la gestion du linge… Ces documents sont référencés à chaque fin de chapitre. Chaque partie traitée est suivie d’une rubrique intitulée « points importants à transmettre ». Le guide peut également servir d’outil pour l’élaboration de fiches synthétiques (recommandations, protocoles…) qui pourront être construites en groupe de travail et tiendront compte des ressources matérielles et des organisations spécifiques à chaque établissement. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 4 GROUPE DE TRAVAIL* Animateur Chantal LEGER CCLIN SO - CHU Poitiers 05 49 44 42 05 Catherine ANDRE Clinique Ancienne Halle Cognac 05 45 82 12 07 Anne Marie BEDUCHAUD Polycliniques de Poitiers Poitiers 05 49 54 33 33 Marie Agnès CHARREAU Centre Hospitalier Châtellerault 05 49 02 91 03 Catherine DUBOIS Clinique Pasteur Royan 05 46 22 23 69 Florence FRUGIER Centre Hospitalier Barbezieux 05 45 78 78 00 Nicole LANOT DUPLA CMCA Puilboreau 05 46 00 40 40 Jocelyne LEOBET Centre Hospitalier Montmorillon 05 49 83 83 83 Dominique MACHEFERT Centre Hospitalier Saintes 05 46 92 76 76 Guy MATHIEU Formateur en Hygiène Angoulême 05 45 61 21 44 Marie René MONNET Hôpital local Saint Maixent l’école 05 49 76 49 76 Membres du groupe Jean Paul MULLER Centre Hospitalier H. Laborit Poitiers 05 49 44 57 73 Sabine de PEYRELONGUE Clinique Maison Blanche 05 45 36 62 00 Jarnac * Ce guide a été élaboré par un groupe régional du CCLIN dans le cadre des propositions d'actions définies en 2000 en matière de formation au niveau de la région Poitou-Charentes par la DRASS et le CCLIN. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 5 SOMMAIRE • INTRODUCTION ......................................................................................................10 I / Les infections nosocomiales ........................................................................... 11-19 • Définition ........................................................................................................12 • Circonstances favorisantes ............................................................................12 • Sujets réceptifs ..............................................................................................12 • Réservoirs .....................................................................................................13 • Germes responsables ....................................................................................13 • Bactéries Multi Résistantes ............................................................................17 • Modes de transmission ..................................................................................17 • Voies d’introduction .......................................................................................17 II / Surveillance des infections nosocomiales .................................................... 20-23 • Pourquoi surveiller ? ......................................................................................21 • Méthodes pour la surveillance .......................................................................21 • L’incidence .....................................................................................................21 • La prévalence ................................................................................................21 • Les chiffres nationaux ....................................................................................22 • Répartition des sites infectieux ......................................................................22 III / Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales en France .......................................................................................................... 24-28 • Le CTIN .........................................................................................................25 • Les CCLIN .....................................................................................................25 • Les CLIN ........................................................................................................25 • L’équipe opérationnelle d’hygiène .................................................................25 • Les correspondants en hygiène .....................................................................26 • Organigramme des différentes structures.......................................................27 IV / Obligations et responsabilités des personnels et lutte contre les infections nosocomiales ............................................................................... 29-34 • Responsabilité des professionnels ................................................................30 • Signalement des infections nosocomiales .....................................................32 • Information des patients ................................................................................32 V / Les bases de la prévention ............................................................................. 35-39 • Hygiène corporelle .........................................................................................36 • Tenue professionnelle ...................................................................................36 • Les précautions « standard » ........................................................................37 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 6 VI / L’hygiène des mains ....................................................................................... 40-47 • La flore cutanée .............................................................................................41 • Objectifs et modalités de la désinfection des mains ......................................41 • Différents types de lavage des mains ............................................................42 ! Le lavage simple .................................................................................42 ! Le lavage hygiénique ...........................................................................42 ! Le lavage chirurgical ...........................................................................43 • Solutions hydro alcoolique .............................................................................43 ! Le traitement hygiénique par frictions .................................................44 ! La désinfection chirurgicale par frictions ..............................................45 VII / Les tenues de protection ............................................................................... 48-55 • Les masques .................................................................................................49 ! Le personnel .......................................................................................49 ! Les visiteurs ........................................................................................50 ! Les patients .........................................................................................50 ! Les différents types de masques ........................................................50 ! Les recommandations pour l’utilisation des masques .........................50 • Les gants .......................................................................................................51 ! Le port des gants est impératif ............................................................51 ! Les différents types de gants ..............................................................52 ! Recommandations pour l’utilisation des gants ....................................53 • Les surblouses ..............................................................................................54 • Les coiffes .....................................................................................................54 • Les sur chaussures ........................................................................................54 VIII / Les accidents exposants au sang (AES) .................................................... 56-60 • Définition ........................................................................................................57 • Risques liés aux AES ....................................................................................57 • Prévention des accidents ...............................................................................57 • Conduite à tenir en cas d’AES .......................................................................58 IX / Les isolements ................................................................................................ 61-65 • L’isolement septique ......................................................................................62 • L’isolement protecteur ...................................................................................64 X / Les Produits utilisés pour la détergence, la désinfection et l’antisepsie ................................................................................................. 66-72 • Définitions ......................................................................................................67 • Les détergents ...............................................................................................68 • Critère de choix des produits détergents .......................................................69 • Les antiseptiques ...........................................................................................69 • Critères de choix des produits antiseptiques et désinfectants .......................70 • Conseils et précautions d’emploi des produits ...............................................70 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 7 XI / L’entretien des locaux .................................................................................... 73-85 • Classification des locaux selon le risque infectieux .......................................74 • Principes généraux ........................................................................................75 • Techniques d’entretien ..................................................................................76 • Calendrier d’entretien ....................................................................................84 XII / PREVENTION DES INFECTIONS URINAIRES .............................................................. 86-89 • Précautions lors du sondage .........................................................................87 • Prévention liée à l’entretien du système clos .................................................87 XIII / PREVENTION DES INFECTIONS PULMONAIRES ....................................................... 90-96 • Les facteurs de risque ...................................................................................91 ! Liés au patient .....................................................................................91 ! Liés au matériel ...................................................................................91 ! Liés a l’environnement ........................................................................91 • Mesures générales de prévention .................................................................91 • Mesures spécifiques ......................................................................................92 ! Liées à l’état du patient .......................................................................92 ! Liées au matériel et aux pratiques ......................................................92 • Chez les patients opérés ...............................................................................95 ! En pré opératoire ................................................................................95 ! En per opératoire ................................................................................95 ! En post opératoire ...............................................................................95 XIV / PREVENTION DES INFECTIONS DU SITE OPERATOIRE ........................................... 97-104 • L’hygiène corporelle .......................................................................................98 ! La veille ...............................................................................................99 ! Le matin ..............................................................................................99 ! Le linge ...............................................................................................99 • La préparation cutanée ................................................................................100 ! La dépilation ......................................................................................100 ! La préparation du champ opératoire .................................................100 XV / PREVENTION DES INFECTIONS LIEES AUX CATHETERS VEINEUX ........................... 105-110 • Les facteurs favorisants ...............................................................................106 • Le cathétérisme ...........................................................................................106 • La contamination des cathéters ...................................................................107 • Les germes en cause ..................................................................................107 • La prévention des complications infectieuses ..............................................107 • Règles générales .........................................................................................107 • Choix du matériel .........................................................................................107 • La pose ........................................................................................................108 • Le pansement ..............................................................................................108 • Pour les cathéters périphériques .................................................................109 • Surveillance des signes d’infection ..............................................................109 ! Observation du point de ponction .....................................................109 ! Surveillance des signes généraux ....................................................109 ! Signes bactériologiques ....................................................................109 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 8 XVI / Le traitement des dispositifs médicaux .................................................. 111-120 • Evaluation du risque ....................................................................................112 • Différentes étapes du traitement des D.M. ..................................................113 ! Pré traitement ou pré désinfection ....................................................114 ! Nettoyage .........................................................................................114 ! Rinçage .............................................................................................115 ! Séchage ............................................................................................115 ! Choix du conditionnement pour la stérilisation ..................................115 ! Stérilisation .......................................................................................116 ! Traçabilité et stockage ......................................................................116 ! Désinfection ......................................................................................117 ! Rinçage après désinfection ...............................................................118 ! Cas particulier : Inactivation des ATNC .............................................118 • Protection du personnel ...............................................................................118 XVII / Les circuits ............................................................................................... 121-131 • L’alimentation ..............................................................................................122 ! Risques en restauration collective ....................................................122 ! Maîtrise du risque .............................................................................122 ! Réglementation .................................................................................122 ! Distribution du repas .........................................................................123 • Le linge ........................................................................................................125 ! Circuit du linge souillé .......................................................................125 ! Circuit du linge propre .......................................................................126 ! Stérilisation du linge ..........................................................................126 • Les déchets .................................................................................................128 ! Différents types de déchets ..............................................................128 ! Elimination des déchets ....................................................................129 XVIII / La démarche qualité ............................................................................... 132-137 • Définition et objectifs ....................................................................................133 • Les outils de la qualité .................................................................................134 ! Les procédures .................................................................................134 ! Les protocoles ...................................................................................134 ! Les évaluations .................................................................................135 ! L’audit ...............................................................................................135 ! Le déroulement de la démarche qualité ............................................135 ! L’évaluation des protocoles ..............................................................136 ! La traçabilité.......................................................................................136 XIX / L’accréditation .......................................................................................... 138-143 • Les 8 étapes de la procédure d’accréditation ..............................................140 Lexique ............................................................................................................... 144-147 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 9 INTRODUCTION Elément fondamental de la politique d’amélioration de la sécurité et de la qualité des soins, la lutte contre les infections nosocomiales connaît depuis plus de dix ans d’importants développements. Elle est inscrite désormais, en vertu de l’article L.6111-1 du Code de santé publique, parmi les missions de tout établissement de santé, public et privé, dans sa fonction « hygiène hospitalière ». Les infections nosocomiales sont responsables de l’allongement de la durée du séjour, de la surconsommation de traitements et notamment d’antibiotiques. Elles peuvent être responsables de graves séquelles qui handicapent la personne physiquement et également dans sa vie sociale. Elles touchent environ 5 à 6 % des patients hospitalisés, soit 500 000 à 600 000 cas par an. L’hygiène n’est pas un dogme figé, mais une discipline, une maîtrise du geste, un contrôle constant de l’activité et du milieu où elle s’exerce. Sa pratique n’est pas fondée sur l’habitude et la routine mais sur le raisonnement. Il n’est pas possible de parler de qualité d’un soin qui n’intègre pas la notion de gestion du risque infectieux. Ce guide a été élaboré par des professionnels de l’hygiène hospitalière. Le travail effectué par le groupe s’intègre dans les objectifs fixés par le programme national de lutte contre les infections nosocomiales. Ce programme a été présenté par Jean CARLET le 05 mars 2002 au Comité Technique National des Infections Nosocomiales. Il comporte parmi les points cités pour l’amélioration des pratiques de soins : - un programme d’audit des établissements en coopération avec l’ANAES, sur quatre thèmes prioritaires dont la formation des nouveaux personnels, - l’incitation au développement d’un « kit » de formation du personnel nouvellement arrivé. Son ambition est de contribuer à l’information des personnels de santé à cette discipline réfléchie et gestuelle que nécessitent les soins aux malades et toutes les activités qui s’y rattachent en les aidant à prendre conscience des problèmes très divers qu’ils vont rencontrer dans leur tâche et de la réalité nosocomiale. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 10 I / LES INFECTIONS NOSOCOMIALES Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 11 # DEFINITION Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation complète ou ambulatoire et si elle était absente à l’admission à l’hôpital. Ce critère est applicable à toute infection. Lorsque la situation précise à l’admission n’est pas connue, un délai d’au moins 48 heures après l’admission (ou un délai supérieur à la période d’incubation lorsque celle-ci est connue) est communément accepté pour distinguer une infection d’acquisition nosocomiale d’une infection communautaire. Toutefois, il est recommandé d’apprécier, dans chaque cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection. Pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention, ou s’il y a mise en place d’une prothèse ou d’un implant, dans l’année qui suit l’intervention. # CIRCONSTANCES FAVORISANTES Parmi les situations pouvant favoriser, participer et être mises en causes dans la transmission d’infections nosocomiales, on peut noter : - l’architecture mal adaptée, l’entassement, la promiscuité, l’encombrement des services, le manque d’isolement, les circuits non conformes, l’entretien et la désinfection des locaux non respectés, le mauvais usage des produits, les gestes de soins non rigoureux, le non respect des protocoles et procédures, un manque d’ hygiène corporelle des patients et du personnel, une désinfection des mains insuffisante, la contamination de l’environnement (air, eau…), une mauvaise organisation du travail, la pression thérapeutique (antibiotiques, corticoïdes…). # SUJETS RECEPTIFS Tout malade est plus ou moins immunodéprimé et donc susceptible de développer une infection suite à une contamination hospitalière. Le personnel est très souvent exposé à la contamination mais rarement victime d’infection. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 12 Sont particulièrement réceptifs : - les malades immunodéprimés, primitifs ou secondaires à un traitement (Cancer, Sida...), les malades au revêtement cutané lésé : brûlés, escarres, polytraumatisés…, les diabétiques, les insuffisants respiratoires, les personnes âgées, qui cumulent souvent plusieurs pathologies, les nouveaux-nés, surtout les prématurés, dont le système immunitaire est immature, les fumeurs… # RESERVOIRS Il existe deux types d’infections liées aux différents réservoirs : • Infection endogène : A partir des propres germes du malade (peau, muqueuses, tube digestif) parfois facilitée par l’acte opératoire, une suture non étanche, les soins... • Infection exogène : A partir de l’environnement du malade : - infection croisée souvent manu portée par le personnel, flore extra-hospitalière importée par les malades, les visiteurs et le personnel, germes importés par accident (eau polluée, stérilisation défectueuse, filtre à air fracturé, climatisation,...), alimentation (toxi-infection alimentaire collective ou TIAC). # GERMES RESPONSABLES D’après les résultats de l’enquête de prévalence nationale effectuée en 2001, les microorganismes le plus fréquemment identifiés sont : - Escherichia coli 23 %, Staphylococcus aureus 20 %, Pseudomonas aeruginosa 11 %. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 13 D’autres micro-organismes, présentés dans la figure ci dessous, peuvent être identifiés : Enterobacter cloacae 2% Streptocoque autres 3% Klebsielle pneumoniae 3% 4% Candida albicans Staph. autres 5% Proteus mirabilis 5% Enterocoques 6% P. aeruginosa 11% 20% S. aureus 23% E. coli 0% 5% 10% 15% 20% 25% Les principaux micro organismes responsables d’infections nosocomiales et leur réservoir principal ainsi que leur mode de transmission sont développés dans le tableau ci après. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 14 COCCI GRAM POSITIF Microorganisme Espèce epidermidis Staphylococcus aureus Réservoir principal Mode de transmission Humain et animal peau et muqueuses Environnement Humain naso-pharynx, peau Environnement Contact direct Contact indirect dont manuportage Contact direct Contact indirect dont manuportage Humain Streptococcus A, B, C… D Humain et animal tube digestif Environnement Enterococcus Porte d’entrée principale Cutanéo-muqueux Percutanée Cutanéo muqueuse Percutanée Digestive Respiratoire Contact direct Cutanéo muqueuse gouttelettes Digestive Contact indirect Respiratoire dont manuportage Materno fœtale Contact indirect Digestive dont manuportage BACILLES GRAM POSITIF Bacillus cereus Listeria monocytogenes Environnement : germe du sol Environnement Contact indirect Digestive Contact direct : rare Contact indirect Digestive Respiratoire Materno fœtale BACILLES ACIDO ALCOOLO RESISTANTS Microorganisme Espèce Mycobacterium Tuberculosis Réservoir principal Humain : respiratoire Mode de transmission Aéroporté : gouttelettes Porte d’entrée principale Respiratoire CHAMPIGNONS Microorganisme Espèce Candida albicans Aspergillus fumigatus Réservoir principal Mode de transmission Porte d’entrée principale Humain Animal Environnement Contact direct Contact indirect dont manuportage Digestive Environnement : végétaux, matières organiques en décomposition, sol, poussières aéroporté Respiratoire Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 15 BACILLES GRAM NEGATIF Microorganisme Acinetobacter Escherichia Espèce baumanii coli pneumoniae Klebsielle Enterobacter marcescens Serratia Proteus Legionella Pseudomonas aeruginosa Réservoir principal Humain : peau et muqueuses Humain et animal : tube digestif Humain et animal : tube digestif Environnement : sol, eaux, végétaux Humain et animal : tube digestif Environnement : sol, eaux, végétaux Humain et animal : tube digestif Environnement : sol, eaux, végétaux Humain et animal : tube digestif Environnement : eau essentiellement Humain : tube digestif Environnement : sol, eaux, végétaux Mode de transmission Porte d’entrée principale Contact indirect dont manuportage Contact indirect dont manuportage Contact indirect dont manuportage Cutanéo muqueuse Digestive Digestive Contact direct Cutanéo muqueuse Digestive respiratoire Contact indirect dont manuportage Contact indirect dont manuportage Contact indirect dont manuportage Cutanéo muqueuse Digestive Respiratoire Cutanéo muqueuse Digestive Digestive Aéroportée Respiratoire gouttelettes Contact indirect Cutanéo muqueuse dont manuportage Digestive Respiratoire BACTERIES ANAEROBIES STRICTES SPOROGENES Microorganisme Espèce difficile perfringens Clostridium tetani Réservoir principal Humain Animal Environnement Humain Animal Environnement Animal Environnement : sol, eau Mode de transmission Porte d’entrée principale Contact indirect dont manuportage Digestive Contact indirect dont manuportage Cutanéo muqueuse Percutanée Digestive Cutanéo muqueuse percutanée Contact indirect VIRUS Microorganisme Virus des hépatites Espèce Réservoir principal A Humain B Humain C Humain Humain VIH Mode de transmission Contact indirect dont manuportage Contact direct rare Contact indirect Contact direct Contact indirect Contact direct Contact indirect Porte d’entrée principale Digestive Percutanée Sexuelle Materno foetale Sanguine Percutanée Sexuelle Materno foetale Sanguine Percutanée Sexuelle Materno fœtale Sanguine Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 16 # BACTERIES MULTI-RESISTANTES Certains micro organismes sont résistants aux traitements anti-infectieux. Cette résistance peut être naturelle ou acquise. Des populations sont sélectionnées et émergent comme une nouvelle population bactérienne. C’est ce qu’on appelle la pression de sélection. La pression de sélection est l’ensemble des conditions de l’environnement qui aboutissent à l’émergence des bactéries possédant de nouveaux gênes de résistance. En pratique, cette pression est souvent liée à l’emploi des antibiotiques. Action de l’antibiotique Mode de résistance de la bactérie Doit pénétrer dans la bactérie Devient imperméable Doit arriver sur la cible dans son intégralité Produit des enzymes qui le modifient ou le détruisent Doit se fixer à une cible Protège la cible en la modifiant Cette résistance peut alors se transmettre aux générations suivantes (cellule mère à sa descendance) ou s’échanger d’une espèce à une autre par l’intermédiaire de plasmides (brins d’ADN porteurs du code de la résistance). L’enquête de prévalence des infections nosocomiales réalisée en 2001, montre que la fréquence de résistance des Staphylococcus aureus à la méticilline est élevée : elle représente 64 % dans l’espèce alors qu’en 1996, elle représentait 57 %. D’autres profils de résistance sont connus comme : les entérocoques résistants à la vancomycine, les Pseudomonas aeruginosa , les Klebsielles, Enterobacters, Serratias # MODES DE TRANSMISSION Le germe peut être transmis par : - voie directe : gouttelettes de Pflügge, voie indirecte : manuportage, matériel, instruments, eau, air. # VOIES D’INTRODUCTION - rhino-pharyngée, - pulmonaire, Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 17 - digestive (TIAC, Salmonelle, ...), génitale et génito-urinaire, cutanée, injections, perfusions, parentérale, et à l’occasion de tout acte invasif… Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 18 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE • • • • • Définition, Germes responsables, Bactéries multi résistantes Réservoirs, Modes de transmission. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales – Ministère de l’emploi et de la solidarité – 1999. $ BIBLIOGRAPHIE • Enquête nationale de prévalence 2001 – Ministère de l’emploi et de la solidarité – Paris – 5 mars 2002 • Hygiène hospitalière – Victoria Hygie – Edition C et R – 1989 • Isolement vôtre – guide technique à l’usage des professionnels de santé pour le prescription et la mise en place de l’isolement à l’hôpital – CHU de Saint Etienne – laboratoire Asta médica – janvier 2000. • Mécanismes d’acquisition des résistances aux antibiotiques par les bactéries – Professeur J.L. Fauchère – laboratoire de Microbiologie A – CHU la Milètrie – Poitiers. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 19 II / SURVEILLANCE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 20 « La surveillance est le processus de collecte, de compilation et d’analyse des données, ainsi que leur diffusion à l’ensemble de ceux qui ont besoin d’être informés ». # POURQUOI SURVEILLER ?… POUR - décrire un problème de santé et mieux le comprendre, définir des priorités d’action, déterminer des objectifs quantifiés de prévention, de lutte ou d’éradication, choisir une stratégie d’action, évaluer un programme, une action, suggérer des pistes de recherches. Cette surveillance est généralement prise en charge par un médecin ou un pharmacien formé à l’épidémiologie et une infirmière hygiéniste. # METHODES DE TRAVAIL POUR LA SURVEILLANCE Deux méthodes sont possibles : - l’étude de l’incidence, - l’étude de la prévalence. Ces surveillances doivent être réalisées de manière très rigoureuses et nécessitent une formation appropriée. Les chiffres obtenus doivent être rapportés à la population observée. # L’INCIDENCE Elle dénombre tous les nouveaux cas d’infections survenus au cours de la période d’observation. # LA PREVALENCE Elle dénombre tous les cas existants au moment de l’observation, les infections qui ont débuté avant l’étude et les autres au moment de l’étude. Elle n’est significative que sur un nombre de patients supérieur à 30. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 21 # LES CHIFFRES NATIONAUX L’enquête nationale de prévalence réalisée en mai / juin 2001 a permis la participation de 1 533 établissements hospitaliers dont 47 % d’hôpitaux publics. Au jour de l’enquête, 21 010 des 305 656 patients hospitalisés, soit 6,9 %, avaient une ou des infections nosocomiales. Parmi eux, 5,9 % avaient au moins une infection nosocomiale acquise dans l’établissement et 1 % avaient une ou des infections acquises dans un autre établissement. Le taux de prévalence des infections nosocomiales était de 7,5 % (certains patients pouvaient présenter plusieurs infections). # LA REPARTITION DES SITES INFECTIEUX La répartition des différents sites infectieux est représentée en figure sur la page suivante. Les infections du site urinaire étaient les plus fréquentes et représentaient 40 % des infections nosocomiales. Les infections cutanéo-muqueuses représentaient 11 % des infections, les infections du site opératoire 10 %, les pneumopathies 10 % et les infections respiratoires hautes 9 %. Site Urinaire 40% Autres 5% Cathéter 3% Bact/Septicémies 4% Peau/Tissus mous 11% Gastro-Intestinal 3% Ophtalmo 2% ORL/Stomato 3% Site Opératoire 10% Respiratoire Haute 9% Pneumopathie 10% REPARTITION DES SITES INFECTIEUX Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 22 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Pourquoi surveiller, Incidence et prévalence, Répartition des sites infectieux. $ BIBLIOGRAPHIE • Enquête nationale de prévalence 2001 – Ministère de l’emploi et de la solidarité – Paris – 5 mars 2002 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 23 CTIN CCLIN CLIN EOH Correspondants III / ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN FRANCE Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 24 Le décret du 26 juillet 2001 rend obligatoire le signalement des infections nosocomiales. Plusieurs instances ont pour mission d’organiser la lutte contre ces infections, que ce soit au niveau local, régional ou national. Ces instances sont les suivantes : # LE CTIN Le CTIN ou Comité Technique national des Infections Nosocomiales "propose les orientations prioritaires et élabore des outils méthodologiques destinés au personnel hospitalier et en particulier au CLIN" . Il a été crée par l’arrêté du 3 août 1992. # LES CCLIN Les CCLIN ou Centres de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales sont au nombre de 5. Ils ont été créés par l’arrêté du 3 août 1992. Ils ont pour objectif de coordonner et de soutenir les actions de lutte contre les infections nosocomiales conduites par les établissements de soins de leur inter région. Il s'agit des C.CLIN Ouest, C.CLIN Est, C.CLIN Sud-Est, C.CLIN Sud-Ouest, CCLIN Paris Nord. # LES CLIN Les CLIN ou Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales sont obligatoires dans tout établissement de santé public ou privé depuis la Loi de sécurité sanitaire du 1er juillet 1998, le décret du 6 décembre 1999 et la circulaire du 29 décembre 2000. Les CLIN sont des instances de proposition et de programmation des actions de lutte contre les infections nosocomiales dans l’établissement de soins (gestion du risque infectieux au cours des soins, formations, travaux, achat de matériels …). Le CLIN est une instance consultative composée de représentants de l’ensemble des catégories professionnelles de l’établissement. # L’EQUIPE OPERATIONNELLE D’HYGIENE ET DE PREVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES L’équipe opérationnelle d’hygiène et de prévention des infections nosocomiales est chargée de mettre en œuvre et d’évaluer le programme de lutte contre les infections nosocomiales adopté par l’établissement. Cette équipe associe au minimum, un médecin ou un pharmacien ainsi qu’un personnel infirmier. Une équipe opérationnelle peut être responsable de plusieurs établissements (circulaire n° 645 du 29 décembre 2000). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 25 # LES CORRESPONDANTS EN HYGIENE Les correspondants en hygiène sont désignés parmi le personnel. Un représentant médical et un représentant paramédical sont désignés au sein de chaque service afin de relayer la mise en œuvre du programme d’action local (circulaire n° 645 du 29 décembre 2000). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 26 Organigramme national des différentes structures de lutte contre les infections nosocomiales Réseau européen de surveillance des maladies transmissibles DGS - DHOS Cellule infection nosocomiale CSHPF InVS CTIN RAISIN ARH C. CLIN DRASS DDASS UDLIN CLIN Équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière et de prévention des IN Correspondants médicaux et para médicaux en hygiène ARH .......... Agence régionale de l’hospitalisation C.CLIN...... Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales CLIN ......... Comité de lutte contre les infections nosocomiales CSHPF ..... Conseil supérieur d’hygiène publique de France CTIN ......... Comité technique national des infections nosocomiales DDASS ..... Direction départementale des affaires sanitaires et sociales DGS.......... Direction générale de la santé DH ............ Direction des hôpitaux DRASS ..... Direction régionale des affaires sanitaires et sociales InVS.......... Institut National de Veille Sanitaire UDLIN....... Unité départementale de lutte contre les infections nosocomiales RAISIN...... Réseau d’Alerte Investigation Surveillance des Infections Nosocomiales Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 27 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • Structures en lien direct avec les établissements locaux : Cellule des infections nosocomiales, CTIN, CCLIN, CLIN, Correspondants en hygiène hospitalière. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 28 . IV / OBLIGATIONS ET RESPONSABILITES DES PERSONNELS ET LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 29 « Chaque établissement de santé organise en son sein la lutte contre les infections nosocomiales. » Cette disposition contenue dans le décret du 6 décembre 1999 sensibilise au fait que chaque professionnel est impliqué dans cette action et a obligation de respecter et faire respecter les règles d’hygiène. Des textes réglementent les compétences et obligations de chacun des principaux acteurs de soins directs. # RESPONSABILITE PROFESSIONNELLE Pour citer quelques exemples : Le médecin (décret no 95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de déontologie médicale) doit entretenir et perfectionner ses connaissances. Il doit prendre toutes dispositions nécessaires pour participer à des actions de formation continue. Il participe à l'évaluation des pratiques professionnelles (art. 11). Il doit tout mettre en œuvre pour obtenir le respect des règles d'hygiène et de prophylaxie (art. 49). Il doit veiller à la stérilisation et à la désinfection des dispositifs médicaux qu'il utilise et à l'élimination des déchets médicaux selon les procédures réglementaires. Il ne doit pas exercer sa profession dans des conditions qui puissent compromettre la qualité des soins et des actes médicaux ou la sécurité des personnes examinées. Il doit veiller à la compétence des personnes qui lui apportent leur concours. (art. 71). L'infirmier est habilité à accomplir certains actes précisés dans le décret n° 2002-194 du 11 février 2002. L’exercice de la profession d’infirmier comporte l’analyse, l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation. Dans le cadre de son rôle propre l’infirmier peut élaborer des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Une partie des actes qu’il pratique, ne peut être accomplie que sur prescription médicale. Ces soins sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et des techniques. Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier accomplit les actes ou dispense des soins visant notamment à assurer le confort du patient et comprenant, en tant que de besoin, son éducation et celle de son entourage. L’infirmier est personnellement responsable des actes professionnels qu'il est habilité à effectuer. Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière est également responsable des actes qu'il assure avec la collaboration des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture qu'il encadre. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 30 Lorsqu’il agit sur prescription, l’infirmier agit sous la responsabilité du médecin prescripteur mais il engage aussi sa responsabilité. Lorsqu’il délègue un acte de son rôle propre, l’infirmier engage également sa responsabilité L’aide-soignant possède des compétences spécifiques, il contribue à la prise en charge globale des personnes au sein d'une équipe pluridisciplinaire en milieu hospitalier ou extrahospitalier. Il exerce par délégation, dans le cadre du rôle propre de l'infirmier, en collaboration avec lui et sous sa responsabilité. (circulaire n° 99-123 du 26 02 1999). L’aide soignant agit sous la responsabilité de l’infirmier mais engage aussi sa responsabilité. L’agent de service a pour domaine d’activité l’entretien et l’hygiène. Il participe aux tâches de désinfection. Il contribue à l’accueil des patients et des familles, au confort et à l’agrément de la personne soignée (journaux, téléphone, télévision…). Il est associé à certaines tâches relatives à la participation au stockage du linge dans le service, à la désinfection, au transport des dossiers et matériels entre les services, ainsi qu’aux tâches de restauration : - mise en température des plats, - liaison avec la cuisine, - aide à la distribution des repas. Ces tâches peuvent être considérées comme relevant du rôle propre infirmier. Ces exemples de situations nous montrent que la délégation est pratiquée couramment dans les situations de soins. Elle s’inscrit dans les rapports de travail entre le médecin et l’infirmière (actes délégués par prescription) mais également dans ceux existants entre l’infirmier et l’aide soignant et l’agent de service (actes du rôle propre infirmier) et se retrouve fréquemment au niveau du travail en équipes pluridisciplinaires. La délégation c’est la « commission donnée par une personne à une autre pour agir en ses lieu et place » (dictionnaire Hachette). Elle répond à deux notions fondamentales : - la notion de hiérarchie, - la notion de responsabilité, en délégant une mission, le responsable hiérarchique continue d’assurer la responsabilité de la chose déléguée. Le collaborateur lui même est totalement responsable de sa mission, tant dans les résultats que dans les manières d’agir (moyens, méthodes, informations…). La qualité des soins dépend de la capacité de chacun à travailler dans une équipe pluridisciplinaire (sages-femmes, kinésithérapeutes, services logistiques, ambulanciers…). La délégation impose pour le hiérarchique une connaissance parfaite des conditions de réalisation de l’acte délégué et des compétences du collaborateur. Elle nécessite l’instauration d’une relation de confiance. Le collaborateur doit quant à lui, accepter le contrôle relatif à une tâche pour laquelle la responsabilité est partagée. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 31 # SIGNALEMENT DES INFECTIONS NOSOCOMIALES Le décret du 26 juillet 2001 demande aux établissements de santé de signaler de façon non nominative la survenue de toute infection nosocomiale. Cette obligation de signalement ne se substitue ni à celle liée à la vigilance, à l'hémovigilance, à la matériovigilance et à la pharmacovigilance, ni aux obligations de notification et de signalement des maladies à déclaration obligatoires. Sont signalés conformément à l’article R.711-1-11 : % Les infections nosocomiales ayant un caractère rare ou particulier, par rapport aux données épidémiologiques locales, régionales et nationales, du fait : - soit de la nature ou des caractéristiques de l'agent pathogène en cause, ou de son profil de résistance aux anti-infectieux, - soit de la localisation de l'infection chez la (ou les) personne(s) atteinte(s), - soit de l'utilisation d'un dispositif médical, - soit de procédures ou pratiques pouvant exposer ou avoir exposé, lors d'un acte invasif, d'autres personnes au même risque infectieux. & Tout décès lié à une infection nosocomiale, ' Les infections nosocomiales suspectes d'être causées par un germe présent dans l'eau ou dans l'air environnant, ( Les maladies devant faire l'objet d'une transmission obligatoire et dont l'origine nosocomiale peut être suspectée, Dans chaque établissement de santé, le recueil des informations concernant les infections nosocomiales devant être signalées est organisé selon des modalités définies par le Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales : « Le praticien de l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière valide, parmi les cas d’infections nosocomiales dont il est informé, ceux devant être signalés…un professionnel de santé est désigné par le directeur de l’établissement, après avis du CLIN, pour transmettre sans délais les signalements par écrit à la DDASS et au CCLIN. » # INFORMATION DES PATIENTS La Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé introduit l’obligation d’information du patient. En matière d’infection nosocomiale les situations d’information sont précisées dans la circulaire du 30 juillet 2001 relative au signalement des informations nosocomiales. Ces situations sont : % Systématiquement à l’entrée L’information du patient sur les risques d’infection nosocomiale doit être systématique lors de son entrée dans l’établissement de santé. Le livret d’accueil doit comporter des informations sur la politique et le dispositif de l’établissement en matière de lutte contre les infections nosocomiales et informer le patient sur la notion de risque nosocomial. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 32 & Spécifiquement liée à l’état de santé du patient La survenue d’infections nosocomiales ne dépend pas seulement de la qualité des soins mais aussi de facteurs inhérents au patient lui-même. L’information sera donnée lors d’un entretien individuel, en fonction notamment du niveau de risque des soins délivrés au malade. ' Individuellement auprès d’un patient ayant contracté une infection nosocomiale Le médecin en charge du patient doit informer celui-ci qu’il a contracté une infection nosocomiale qui a, le cas échéant, fait l’objet d’un signalement anonyme, dans le respect du code de déontologie. Il fait figurer ces informations et les modalités selon lesquelles elles ont été délivrées, ainsi que le signalement dont l’infection a fait l’objet, dans le dossier médical du patient. ( Lors de l’exposition de plusieurs patients au même risque infectieux Lorsque l’exposition a été établie, les praticiens concernés, avec l’aide du CLIN et de l’équipe opérationnelle d’hygiène, déterminent, en liaison avec la direction de l’établissement, la stratégie d’information et, le cas échéant, de suivi des patients, qui sera mise en œuvre par l’établissement. Afin d’assurer la continuité des soins éventuels, cette information devra être mentionnée dans le dossier médical. Il est demandé que toute formation des professionnels de santé relative aux infections nosocomiales comporte un volet sur l’information des patients. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 33 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Responsabilités professionnelles, à adapter participants, Signalement des infections nosocomiales, Information du patient. en fonction des $ TEXTES REGLEMENTAIRES • • • • • • • • Décret no 95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de déontologie médicale Circulaire n° 99-123 du 26 02 1999 relative à l’application du décret n° 98- 1218 du 29 décembre 1998 modifiant le statut particulier des aides soignants de la fonction publique hospitalière Décret n°93-221 du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des infirmiers et infirmières décret n° 2002-194 du 11 février 2002relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier Circulaire DH/8A/91 n° 37 du 13 juin 1991 relative à la requalification des fonctionnaires hospitaliers de catégorie D (non parue au B.O.). LOI n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Décret n° 2001-671 du 26 juillet 2001relatif à la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé et modifiant le code de la santé publique. Circulaire N° 2001/383 du 30 juillet 2001 relative au signalement des infections nosocomiales et à l’information des patients en matière d’infection nosocomiale dans les établissements de santé. $ BIBLIOGRAPHIE • Enquête nationale de prévalence 2001 – Ministère de l’emploi et de la solidarité – Paris – 5 mars 2002 • Korenblit P., Layole G, savoir déléguer – les éditions d’organisation, Paris 1987 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 34 V / LES BASES DE LA PREVENTION Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 35 Les règles d’hygiène de base s’appliquent aux patients et également à tout le personnel. Elles visent à limiter le risque de transmission croisée de micro-organismes responsables d’infections nosocomiales. Ces règles portent sur l’hygiène corporelle et la tenue professionnelle. # HYGIENE CORPORELLE Une douche quotidienne est indispensable avant la prise de fonction afin de réduire la flore microbienne, Le linge de corps est changé après la douche, Les cheveux sont propres et attachés, Le port de bijoux n’est pas autorisé : ni bague, ni montre, ni bracelet, ni boucles d’oreilles pendantes, ni collier long, Les ongles sont propres, courts et sans vernis, Le lavage des mains est toujours pratiqué avant de revêtir et après avoir enlevé la tenue professionnelle. # TENUE PROFESSIONNELLE La tenue professionnelle de base se compose de : - une blouse ou d’une tunique et un pantalon, - des chaussures réservées au travail, silencieuses et d’entretien facile. Il est recommandé que ces chaussures soient fermées sur le dessus pour la sécurité et derrière pour l’ergonomie, - un tablier spécifique pour la distribution des repas. La tenue professionnelle est portée exclusivement dans l’enceinte de l’établissement par toute personne effectuant ou observant des soins : professionnels, étudiants et stagiaires. Les effets personnels (foulard, gilet…) sont interdits lors des soins et dans les zones à risque. Un tee shirt personnel à manches courtes est autorisé sous la tenue. Les chaussures et les gilets utilisés pour faire les courses à l’extérieur sont régulièrement entretenus. La tenue professionnelle est changée quotidiennement et chaque fois que nécessaire (en cas de souillure). L’entretien des tenues professionnelles doit être pris en charge par l’employeur. Les tenues sales sont déposées dans des sacs à linge spécifiques au niveau des vestiaires. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 36 En aucun cas les tenues de travail ne doivent être entretenues au domicile des personnels. La tenue professionnelle est toujours retirée pour se rendre : - au restaurant du personnel, - aux réunions hors du service. # LES PRECAUTIONS « STANDARD » La nécessité de protéger le personnel et le patient, de maîtriser le risque de transmission des agents infectieux transmissibles par l’intermédiaire du sang et des liquides biologiques, a entraîné la mise en œuvre de mesures de prévention. Ces mesures sont appelées précautions « Standard ». Elles sont présentées dans la circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé. Elles sont à la base de la prévention de la transmission des infections nosocomiales au cours des soins et également lors des actes médicaux techniques, particulièrement dans les laboratoires. Cette circulaire demande leur mise en application lors de tout soin, à tout patient, par tout soignant. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 37 Ces mesures portent sur les précautions générales d'hygiène ou précautions "Standard" à respecter lors de soins à tout patient. RECOMMANDATIONS Si contact avec du sang ou liquide biologique Lavage et/ou désinfection des mains Port de gants Les gants doivent être changés entre deux patients, deux activités. - Après piqûre, blessure : lavage et antisepsie au niveau de la plaie. - Après projection sur muqueuse (conjonctive) : rinçage abondant - Après le retrait des gants, entre deux patients, deux activités. - Si risque de contact avec du sang, ou tout autre produit d'origine humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient, notamment à l'occasion de soins à risque de piqûre (hémoculture, pose et dépose de voie veineuse, chambres implantables, prélèvements sanguins...) et lors de la manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge et matériel souillés... OU - Lors des soins, lorsque les mains du soignant comportent des lésions. Port de sur blouses, lunettes, masques - Si les soins ou manipulations exposent à un risque de projection ou d'aérosolisation de sang, ou tout autre produit d'origine humaine (aspiration, endoscopie, actes opératoires, autopsie, manipulation de matériel et linge souillés ...). Matériel souillé - Matériel piquant tranchant à usage unique : ne pas re capuchonner les aiguilles, ne pas les désadapter à la main, déposer immédiatement après usage sans manipulation ce matériel dans un conteneur adapté, situé au plus près du soin et dont le niveau maximal de remplissage est vérifié. - Matériel réutilisable : manipuler avec précautions ce matériel souillé par du sang ou tout autre produit d'origine humaine. - Vérifier que le matériel a subi une procédure d'entretien (stérilisation ou désinfection) appropriée avant d'être réutilisé. Surfaces souillées Transport de prélèvements biologiques, linge et matériels souillés - Nettoyer puis désinfecter avec de l'eau de Javel fraîchement diluée au 1/10 (ou tout autre désinfectant approprié) les surfaces souillées par des projections ou aérosolisation de sang, ou tout autre produit d'origine humaine. - Les prélèvements biologiques, le linge et les instruments souillés par du sang ou tout autre produit d'origine humaine doivent être évacués du service dans un emballage étanche, fermé. Ces différents points sont développés dans les parties suivantes du document. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 38 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Hygiène corporelle, Tenue professionnelle, Précautions « Standard ». $ DOCUMENTS DE REFERENCE • Recommandations pour une tenue vestimentaire adaptée des personnels soignants en milieu hospitalier – CCLIN Sud Ouest – avril 1998 $ TEXTES REGLEMENTAIRES • Circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 39 VI / L’HYGIENE DES MAINS Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 40 Plus de 90 % des infections nosocomiales sont manuportées de façon directe ou indirecte. Le lavage des mains, quel que soit son type, est le geste de prévention des infections nosocomiales par excellence. En effet, son action a pour objectif de réduire voire d’éliminer la flore microbienne présente à la surface de la peau, et donc de prévenir la transmission de microorganismes d’un patient à l’autre. # LA FLORE CUTANEE La flore cutanée est composée de deux types de micro-organismes : % Les bactéries commensales de la peau qui sont installées de façon permanente et habituelle. Ces bactéries composent la flore résidente. Cette flore joue un rôle important de barrière en évitant la colonisation par d’autres espèces. & Les bactéries saprophytes qui font un bref séjour cutané et qui proviennent de l’environnement. Ces bactéries composent la flore transitoire. Cette flore est principalement responsable des infections croisées car elle est manu portée par le personnel ou les instruments de travail. # OBJECTIFS ET MODALITES DU LAVAGE DES MAINS Objectifs - Produire de la mousse qui englobe les micro-organismes présents sur la surface de la peau - Eliminer la mousse et les micro-organismes par action mécanique de l’eau - Eliminer le savon et protéger le revêtement cutané - Eviter le dessèchement cutané - Eviter une prolifération microbienne par excès d’humidité L Etapes Savonnage Rinçage Séchage Modalités - Mouiller abondamment - prendre une dose de savon liquide présenté en cartouche à usage unique - insister sur les espaces interdigitaux, la paume des mains, les poignets et les bords cubitaux - Rincer abondamment - Surélever les mains pour que l’eau de rinçage s’écoule vers les coudes - Tamponner sans frotter - Utiliser du papier à usage unique, en distributeur mural - Eliminer l’essuie main sans toucher la poubelle Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 41 # LES DIFFERENTS TYPES DE LAVAGE DES MAINS ! Le lavage simple Il s’effectue à l’aide d’un savon «doux» uniquement détergent et liquide, le savon en pain étant proscrit. Il a pour objectif d’éliminer les salissures et de réduire la flore transitoire par simple action mécanique. C’est le type de lavage à utiliser dans la vie courante et professionnelle avant et après tout geste présentant un bas niveau de risque infectieux : - à l’arrivée et au départ du service, avant et après tout contact avec un patient, entre deux activités, après s’être peigné ou mouché, après être allé aux toilettes, avant et après avoir fumé, avant et après les repas, avant et après le port de gants non stériles… Temps minimum : 30 secondes = 15 secondes pour chaque temps (savonnage et rinçage). ! Le lavage hygiénique (antiseptique) Le lavage hygiénique des mains est une opération ayant pour but de réduire la flore transitoire en utilisant un savon antiseptique majeur (PVP iodée ou Chlorhexidine). Ce lavage permet d’éliminer les salissures présentes sur la peau. C’est le type de lavage à réaliser avant tout acte de niveau de risque infectieux intermédiaire : - pour tout acte invasif : pose de voie veineuse périphérique, de sonde vésicale, pansements, soins sur drains, cathéters…, - pour la manipulation de matériel stérile, - avant tout contact avec des patients immunodéprimés, - après les actes auprès des patients en chambre d’isolement septique, - en cas : - de présence de bactéries résistantes aux antibiotiques - d’augmentation des infections nosocomiales, - régulièrement dans les unités à haut risque, - avant le port de gants stériles… Temps minimum de savonnage : 30 à 60 secondes = temps nécessaire à l’action de l’antiseptique selon les indications du fabricant. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 42 Recommandations spécifiques : C’est la seule technique d’hygiène des mains à utiliser : - en cas de risque infectieux intermédiaire, lorsque les mains sont souillées et/ ou mouillées, non poudrées. - en cas de contact avec du sang ou un liquide biologique, - en cas de contact avec des matières organiques. ! Le lavage chirurgical Le lavage chirurgical des mains est une opération ayant pour but d’éliminer la flore transitoire et de réduire la flore résidente de façon prolongée. Il s’effectue à l’aide d’un savon antiseptique majeur. Le lavage chirurgical permet d’éliminer les salissures présentes sur la peau. C’est le type de lavage à réaliser pour tout acte de haut niveau de risque infectieux : avant toute intervention chirurgicale au bloc opératoire mais aussi avant tout acte nécessitant une asepsie rigoureuse, exemples : - pose de drains thoraciques, de voies centrales, - avant tout geste de radiologie interventionnelle. Durée de la procédure : 5 minutes : - mouiller les mains et les avants bras, - savonner puis rincer les mains et les avant-bras pendant 2 minutes, - brosser les ongles uniquement à l’aide d’une brosse stérile ou à usage unique pendant 1 minute, - rincer les mains et poignets, - savonner les mains et les poignets pendant 1 minute, - rincer les mains et les avants bras, - sécher avec un linge stérile. C’est un lavage d’une efficacité élevée, qui nécessite une eau bactériologiquement maîtrisée. # LES SOLUTIONS HYDRO-ALCOOLIQUES « On appelle solution hydro-alcoolique (SHA) toute solution à séchage rapide destinée à l’antisepsie des mains et comportant un ou plusieurs agents antiseptiques dont l’alcool et un ou plusieurs agents émollients protecteurs de la peau. Elle s’applique sur des mains propres et sèches par friction jusqu’à séchage spontané à l’air. » Société Française d’Hygiène Hospitalière Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 43 Le 5 décembre 2001, le Comité Technique National des Infections Nosocomiales a émis un avis recommandant la mise en place de la friction hydro alcoolique dans l’hygiène des mains lors des soins. Des recommandations de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SFHH) ont été diffusées pour l’utilisation de ces solutions lors de procédures : - de traitement hygiénique des mains par frictions, - de désinfection chirurgicale des mains par frictions. ! Le traitement hygiénique des mains par friction Le traitement hygiénique des mains par friction est une opération ayant pour but d’éliminer ou de réduire la flore transitoire par frictions en utilisant un produit désinfectant ou SHA. Il serait plus efficace et aussi mieux tolérée grâce à la présence de protecteurs cutanés. On préconise le remplacement du lavage simple des mains par un traitement hygiénique des mains par frictions pour des raisons de contrainte de temps ou l’absence de point d’eau, sous réserve que les mains ne soient ni mouillées, ni souillées, ni poudrées. Le remplacement d’une partie importante des lavages simples par un traitement hygiénique des mains par friction est recommandé pour améliorer l’observance globale et pour réduire les dermatoses professionnelles. Technique : Appliquer la solution hydro-alcoolique et se frotter les mains en respectant le temps préconisé par le fabricant (30 à 60 secondes) : paume, dos, espaces inter-digitaux, bord cubital jusqu’à séchage complet de la peau. Cette technique ne dispense pas du lavage simple des mains quand celles-ci sont souillées. Recommandations spécifiques : Il est fortement recommandé de réaliser un traitement hygiénique par friction à la place d’un lavage hygiénique : - en situation d’urgence, en cas d’accès impossible à un poste de lavage (ambulance, SAMU), en situation épidémique pour améliorer l’observance, en cas d’intolérance aux savons désinfectants, en cas d’infection fongique, en cas d’infection virale, à condition que le produit ait fait l’objet d’une validation pour cet usage. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 44 En cas de portage ou d’infection à bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR), il faut être vigilant car certains savons désinfectants se sont montrés inactifs sur certaines souches de BMR. L’utilisation préférentielle du traitement hygiénique des mains par frictions dans ces indications doit être proposée. ! La désinfection chirurgicale par frictions La désinfection chirurgicale des mains par frictions est une opération ayant pour but d’éliminer la flore transitoire et de réduire la flore résidente de façon prolongée par friction chirurgicale en utilisant un produit désinfectant (SHA). Elle présente une efficacité et une rémanence identiques voire supérieures au lavage chirurgical et serait mieux tolérée grâce à la présence des protecteurs cutanés. Comme la friction simple, elle est toujours réalisée sur des mains propres, sèches et non poudrées. Technique : - lavage simple des mains (eau du réseau) et avants bras, coudes inclus, - brossage des ongles (brosse stérile ou à usage unique) 1 minute (30 secondes/main), - rinçage soigneux pour prévenir les réactions exothermiques, - séchage soigneux des mains à l’aide de papier à usage unique non stérile, - 1ère friction des mains aux coudes inclus jusqu’à séchage complet (temps supérieur ou égal à 1 minute), - 2ème friction des mains aux avants bras (coudes exclus) jusqu’à séchage complet (temps supérieur ou égal à 1 minute). Conclusion : L’hygiène des mains est le facteur le plus important dans la prévention des infections nosocomiales. Quelle que soit la technique utilisée, le lavage ou la désinfection, des protocoles adaptés à chaque situation et chaque service sont rédigés et il est nécessaire de les respecter. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 45 TABLEAU RECAPITULATIF DES PROCEDURES RECOMMANDEES PAR NIVEAU DE RISQUE INFECTIEUX INDICATION DES TYPES DE PROCEDURES PAR NIVEAU DE RISQUE) Niveau de risque infectieux Procédures Indications Bas Lavage simple des mains ou Traitement hygiénique des mains par frictions Mains visiblement sales et ou souillées par des contaminations non microbiennes (lavage impératif) Retrait des gants Prise de service / fin de service Gestes de la vie courante, activités hôtelières Soins de contact avec la peau saine Intermédiaire Traitement hygiénique des mains par frictions ou Lavage hygiénique des mains Après tout contact avec un patient en isolement septique Avant réalisation d’un geste invasif (cathéter périphérique, sonde urinaire et autres dispositifs analogues) Après tout contact accidentel avec du sang ou des liquides biologique (lavage impératif) Après contact avec un patient infecté ou avec son environnement Entre deux patients après tout geste potentiellement contaminant Avant tout contact avec un patient en isolement protecteur Avant réalisation d’une ponction lombaire, d’ascite, articulaire ou autres situations analogues Avant manipulation des dispositifs intra vasculaires, drains pleuraux, chambre implantable, et autres situations analogues En cas de succession de gestes contaminants pour le même patient Haut Désinfection chirurgicale des mains par frictions ou Lavage chirurgical des mains Avant tout acte chirurgical, d’obstétrique et de radiologie interventionnelle Avant tout geste pour lequel une asepsie de type chirurgicale est requise : pose de cathéter central, rachidien, chambre implantable, ponction amniotique, drain pleural, et autres situations analogues ) lors de la rédaction des procédures spécifiques de l’établissement, les niveaux de risque doivent être définis en accord avec l’équipe médicale de chaque unité en fonction du type de malades, des situations spécifiques et de l’environnement des patients. Les indications du tableau ci dessus sont données à titre d’exemples, ainsi certaines indications préconisées dans un niveau peuvent très bien se situer dans un niveau plus élevé. De nombreuses équipes de néonatalogie considèrent par exemple, que la ponction lombaire chez un prématuré requiert un niveau d’asepsie chirurgical. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 46 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • Les différents types de lavage et de désinfection des mains, Les procédures recommandées en fonction du risque infectieux, $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • Objectif mains – lavage ou friction une solution pour chaque situation – Laboratoires VIATRIS. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • Recommandations pour l’hygiène des mains – SFHH. – 2002 • Avis du CTIN du 05 décembre 2001 sur la place de la friction hydro-alcoolique dans l’hygiène des mains lors des soins (B.O n° 2001-52). $ BIBLIOGRAPHIE • • • Fleurette J., Freney J., Reverdy M.E. Antisepsie et désinfection. Ed Eska 1995. Fleurette J., Freney J., Reverdy M.E., Tissot Guerraz F. Guide pratique de l’antisepsie et de la désinfection. Ed Eska 1996. Hygis N. Hygiène hospitalière. Presses universitaires de Lyon 1998. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 47 VII / LES TENUES DE PROTECTION Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 48 Les gants, les masques, les surblouses et les coiffes sont des tenues destinées à réaliser une protection complémentaire. Elles ont pour objectif, dans certaines situations, de protéger le patient lors d’actes invasifs ou le personnel lorsqu’il est exposé à un risque infectieux. Le choix de ces tenues doit être effectué en fonction des activités pratiquées dans les différents secteurs des établissements de soins. Des essais réalisés par les utilisateurs permettent une meilleure adéquation aux besoins. Les choix définitifs seront toujours validés par le CLIN. # LES MASQUES Le port du masque est indiqué dans certaines situations à risque pour la protection : - du personnel, - des visiteurs, - des patients. ! Le personnel Personnel des unités de soins et des services de stérilisation, bloc opératoire, laboratoire… - lorsqu’il est atteint d’une infection rhino- pharyngée, lors de la réalisation de pansements septiques, lors d’un isolement protecteur (patient brûlé, immunodéprimé…), lors d’un isolement respiratoire (tuberculose, varicelle, zona…), lors de préparations spécifiques (nutrition entérale, chimiothérapie…), lors d’examens et de soins à risque de projections ou d’aérosolisation (opérations de désinfection, endoscopie, aspirations…). Le personnel porteur d’une infection rhino-pharyngée ne doit pas dispenser de soin aux patients en isolement protecteur, avec ou sans masque. Personnel des blocs opératoires - lors d’actes invasifs et d’interventions chirurgicales. Personnel de restauration - lorsqu’il est atteint d’une infection rhino- pharyngée, - lors de préparation de viande hachée, de crudités et d’aliments non recuits, - lors de l’allotissement. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 49 Personnel de blanchisserie - lors du tri du linge sale. ! Visiteurs - lors d’un isolement de type « air » (respiratoire), - lors d’un isolement protecteur. ! Patients - en cas de sortie du secteur d’isolement septique de type « air » (respiratoire). ! Les différents types de masques Plusieurs critères vont déterminer le choix d’un masque en fonction de l’usage souhaité et des risques encourus. Les différents types de masque utilisables en établissements de soins sont : • Les masques standard : de soins et de chirurgie (à visière, anti-buée, sans visière…). Ils filtrent respectivement des particules de 4 µm et 3 µm et ne sont pas imperméables aux liquides. • Les masques anti-projections : équipés d’un filtre en polyéthylène sont imperméables aux liquides et filtrent les particules de 1 micron. Cas particulier : Dès la suspicion d’une tuberculose et en cas de tuberculose bacillifère, le port du masque classé FFP1 (filtrant des particules inférieures à 1 µm) est obligatoire. Dans tous les cas, le masque appelé « masque visiteur » est inefficace et ne doit pas être utilisé en établissement de soins. ! Recommandations pour l’utilisation des masques Dans tous les cas, les recommandations sont les mêmes quel que soit le type de masque utilisé : - laisser toujours les masques dans leur conditionnement d’origine, - bien connaître l’indication du port du masque, - choisir un masque (capacité de filtration/forme) adapté aux risques encourus, Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 50 pratiquer un lavage des mains avant la pose du masque, saisir le masque par la partie centrale (ne pas toucher la partie inférieure), pratiquer un lavage des mains après la pose, ne jamais repositionner le masque après l’avoir baissé au niveau du cou, ne pas le manipuler après sa mise en place, renouveler le masque toutes les trois heures ou immédiatement en cas de projection, de souillure ou s’il est mouillé, - le manipuler par les attaches lors du retrait, - mettre le masque en place dès l’entrée dans la chambre et le jeter à la sortie, - en cas de projection, préférer l’utilisation du masque à visière et/ou le port de lunettes de protection, - Dessin réalisé par Xavier Gatineau Pour être efficace le masque doit toujours être bien positionné et les liens attachés correctement (voir schémas ci dessus). L’étanchéité du masque est assurée en ajustant la barrette nasale à l’aide des deux mains. Dans le cas d’un habillage chirurgical, se référer au document « circulations au bloc opératoire et précautions d’hygiène » CCLIN Ouest janvier 1999. # LES GANTS Comme le port du masque, le port de gants est indiqué dans certaines situations à risque pour la protection du personnel et des patients. Personnel des unités de soins et des services de stérilisation, bloc opératoire, laboratoire… ! Le port des gants est impératif - Chaque fois « qu’il existe un risque de contact avec du sang ou tout autre produit d’origine humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient, notamment à l’occasion de soins à risque de piqûre (hémoculture, pose et dépose de voie veineuse, chambres implantables, prélèvements sanguins…), Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 51 - Lors de la manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge et matériel souillés… », - Lors d’opérations de nettoyage et de désinfection, - En présence d’une lésion cutanée même minime, le soignant doit porter des gants dans toutes les situations. Les gants sont stériles pour protéger le patient : - lors de la réalisation d’actes invasifs ou de type chirurgical, - lors de préparations spécifiques (nutrition entérale, cytostatiques…), - lors de certaines opérations de désinfection (haut niveau). Dans tous les cas : - les gants doivent être changés entre deux patients et deux activités. - Le port de gants ne dispense pas du lavage des mains avant et après le soin. Personnel de restauration : - selon les règles de la mise en place de la méthode HACCP. Personnel de blanchisserie : - lors du tri du linge sale. Personnel des services techniques : - lors de la manipulation ou d’intervention sur du matériel souillé, - lors de la collecte et l’évacuation des déchets. ! Les différents types de gants L’utilisation des gants est déterminée en fonction de plusieurs facteurs : Efficacité (barrière aux virus), conservation de la dextérité, solidité, durabilité et enfin innocuité (certains matériaux comme le latex peuvent être responsables d’allergies) Il est important de choisir une hauteur de manchette adaptée au type de protection souhaitée. Le coût de certaines matières peut orienter vers certains choix. Les différents types de gants rencontrés sont en : - latex, - vinyle, - néoprène, Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 52 - polyéthylène, nitrile, polychlorure de vinyle (PVC), caoutchouc (gants de ménage), matériaux spécifiques pour assurer la sécurité (services techniques). ! Recommandations pour l’utilisation des gants - utiliser les gants adaptés à l’acte pratiqué, - choisir des gants à la bonne taille, ni trop larges ni trop serrés aux poignets, - ajuster les gants à la base des doigts, - éviter un étirement excessif des gants, - changer de gants dès qu’ils sont endommagés, - ne pas utiliser de crème émolliente à base de vaseline ou de paraffine qui peuvent rendre les gants poreux, - réduire les risques de déchirure ou de perforation en gardant les ongles courts, en enlevant tous bijoux, - procéder à un lavage simple des mains avant le port de gants non stériles, - procéder à un lavage antiseptique des mains avant le port de gants stériles. Dans certaines situations le lavage des mains qui précède le port de gants peut être remplacé par une friction avec une SHA (solution hydro alcoolique). Ces situations sont précisées dans le chapitre sur l’hygiène des mains. La friction doit être réalisée jusqu’à séchage complet. La présence d’alcool sur les mains peut rendre certains gants poreux. Les gants à usage unique ne se lavent pas Un gant = Un soin aussitôt l’acte effectué, le ou les gants sont enlevés et jetés. Les mains sont lavées : Avant de prendre les gants pour éviter leur contamination. et Après avoir retiré les gants pour éliminer les micro organismes développés en atmosphère chaude et humide et ceux récupérés éventuellement lors du retrait des gants. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 53 # LES SURBLOUSES La surblouse est portée dans les situations suivantes : - isolement protecteur pour protéger un patient immunodéprimé, isolement septique pour éviter la transmission d’un agent infectieux d’un patient infecté aux autres patients. Le guide technique « Isolement septique » recommandations pour les établissements de soins – Comité Technique des Infections Nosocomiales - 1998, précise que « le textile et la longueur des manches devront être spécifiés. Elles seront changées au minimum une fois par jour, au mieux une fois par équipe et systématiquement en cas de souillure par un liquide biologique. Elles seront suspendues côte à côte dans la chambre, pliage intérieur contre intérieur ». # LES COIFFES Elle est portée dans tous les secteurs à risque et lors de la réalisation d’actes à risque. Le choix doit se porter sur une coiffe de type cagoule chirurgicale ou charlotte à usage unique recouvrant l’ensemble de la chevelure (pas de frange sur le front). # LES SURCHAUSSURES Elles appartiennent plus à un rituel de l’asepsie qu’à une démonstration scientifique. L’utilisation routinière de surchaussures dans les secteurs hospitaliers à hauts risques infectieux est largement répandue. L’extension fréquente de cette dernière mesure à d’autres services à risque infectieux moins élevé, et/ou lors de mise en place d’isolement, ou à d’autres secteurs interpelle encore davantage. Les surchaussures ne protègent pas les sols, n’ont pas d’influence sur l’aérobiocontamination, et n’ont jamais fait diminuer les taux d’infections nosocomiales. Au contraire, elles peuvent contribuer à la contamination des mains du personnel, et leur élimination à la pollution de l’environnement. L’utilisation des sur chaussures est un rituel inutile et coûteux. ******* La surblouse, le masque, la coiffe font partie de la tenue à revêtir lors de visites ou d’interventions techniques dans les secteurs à risque (bloc opératoire, stérilisation, cuisine…). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 54 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Les différents types de masque et leur utilisation, Les différents types de gants et leur utilisation, Les surblouses et leur utilisation. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • • Isolement septique - recommandations pour les établissements de soins – Ministère de l’emploi et de la solidarité – 1998. Les gants à l’hôpital un choix éclairé – CCLIN Paris Nord – octobre 1998. $ BIBLIOGRAPHIE • • • Quel masque ? pour quel usage ? – C Rabaud – Hygiènes 1998 - Volume VI – N° 2. Les masques de protection et leur utilisation – 1997 AP-HP/DOUIN. De l’inutilité des sur chaussures – Hygiènes – F. Daumal – septembre 1996 – 3134. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 55 VIII / LES ACCIDENTS EXPOSANTS (AES) AU Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest SA N G 56 # DEFINITION On appelle Accident avec Exposition au Sang (AES) tout contact accidentel avec du sang ou un liquide biologique contaminé par du sang, survenant par effraction cutanée (piqûre, coupure) ou par projection sur une muqueuse ou sur une peau lésée (plaie, excoriation, eczéma…). # RISQUES LIES AUX AES Lors d’un AES, il existe toujours une « source » (patient porteur) et une « victime » (personne accidentée). Le sang ou les liquides biologiques peuvent véhiculer des agents infectieux très variés (virus, bactéries, parasites et champignons). Parmi ces agents infectieux, le V.I.H (Virus de l’Immunodéficience Humaine), le V.H.B (Virus de l’Hépatite B) et le V.H.C (Virus de l’Hépatite C) représentent un risque grave. Le risque de transmission est majoré en cas de piqûre profonde avec une aiguille creuse contenant du sang. Le V.I.H : Le risque de contracter le SIDA après exposition au sang d’un patient porteur du V.I.H est estimé à 0,30 % en cas d’accident piquant, coupant, tranchant, et à 0,03 % en cas de projection sur une muqueuse ou une peau lésée. Le V.H.C : Le risque professionnel de contamination par l’hépatite C après exposition au sang d’un patient porteur du V.H.C se situe aux alentours de 3 %. Le V.H.B : Le risque de transmission de l’hépatite B à partir d’un patient infecté est très élevé, environ 30 %. Cette forte contagiosité est liée à la quantité importante de virus présente dans le sang et les liquides biologiques (106 à 109 particules virales par ml). Les autres agents infectieux : D’autres agents infectieux, connus (paludisme, syphilis...) et encore inconnus à ce jour, peuvent être véhiculés par le sang ou les liquides biologiques. # PREVENTION DES ACCIDENTS + La vaccination : C’est une des mesures permettant la protection des professionnels de santé en cas d’accident exposant au sang. La vaccination des soignants contre l’hépatite B, est obligatoire pour les professions à risque et assure une protection efficace. Elle a permis de réduire considérablement le nombre de cas recensés en France (CSP article L 3111-4 et arrête du 26 avril 1999). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 57 + Les précautions « Standard » : La circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé, demande : La mise en place des précautions « Standard » lors de tout soin, par tout soignant, à tout patient. Ces précautions sont présentées page 38. + Les précautions complémentaires : Des précautions complémentaires doivent être appliquées : - utiliser du matériel de sécurité lorsqu’il est disponible, - ne pas pousser les aiguilles avec le doigt dans les conteneurs. + Des précautions spécifiques : Elles sont recommandées dans certains secteurs : Au laboratoire : - ne pas « pipeter » à la bouche, - considérer tous les prélèvements comme « potentiellement contaminés ». Au bloc opératoire : - porter une double paire de gants, - utiliser des aiguilles a bout mousse, - ne pas utiliser d’aiguilles droites, - préférer les agrafes pour les sutures cutanées, - proscrire le passage d’instruments de la main a la main. # CONDUITE A TENIR EN CAS D’AES Dans tous les établissements de soins des procédures doivent être écrites et validées par les instances responsables (Médecine du travail, Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail, Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales…). L’élaboration de ces procédures doit prendre en compte les éléments suivants : Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 58 Effectuer les premiers soins en urgence Dans les 0 à 5 minutes après l’accident En cas de piqûre, blessure, contact direct sur peau lésée : - Nettoyer aussitôt la zone cutanée avec de l’eau et du savon, - Rincer abondamment et sécher, - Désinfecter par contact ou trempage avec un antiseptique pendant au moins 5 minutes (Dakin, alcool à 70° ou à défaut, dérivé iodé). En cas de projection sur les muqueuses ou sur les yeux : - Rincer abondamment à l’eau ou au sérum physiologique pendant 5 à 10 minutes. Contacter un médecin référent De préférence dans les 0 à 4 heures après l’accident - Il doit évaluer le risque de transmission des VIH, VHB, VHC (prélèvement pour sérologie au patient source avec son accord et sur prescription médicale), - Il prescrira éventuellement un traitement prophylactique. Déclarer l’accident Dans les 0 à 24 heures après l’accident Cet accident du travail doit être déclaré au responsable du service ou de l’établissement pour permettre une éventuelle indemnisation en cas de séroconversion. Mettre en place un suivi médical et sérologique Dans les 0 à 7 jours après l’accident Ce suivi médical est mis en place après évaluation du statut sérologique du patient source. ********** Le meilleur moyen d’éviter un accident d’exposition au sang reste celui de la prévention. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 59 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • • • Définition des accidents exposant au sang, Conduites à risque, Matériels de sécurité, Précautions « standard » à mettre en place par tout soignant lors de tout soins à tout patients, Conduite à tenir après un accident exposant au sang. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • • Soins sang risques – Laboratoires Asta médica. Prévention des accidents d’exposition au sang – Laboratoires AVENTIS. $ TEXTES REGLEMENTAIRES • • • Circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé. Circulaire DH/SI2-DGS/VS3 n° 554 du 1er septembre 1998 relative à la collecte des objets piquants, tranchants souillés. Circulaire n°99/680 du 8 décembre 1999 relative aux recommandations à mettre en œuvre devant un risque de transmission du VHB et du VHC par le sang et les liquides biologiques. $ BIBLIOGRAPHIE • Documents du GERES (groupe étude des risques d’exposition des soignants) Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 60 IX – LES ISOLEMENTS Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 61 La mise en place et la levée de l’isolement relèvent, dans tous les cas, d’une prescription médicale pour une durée déterminée. La prévention des infections nosocomiales nécessite en premier lieu de rompre la chaîne de transmission des agents infectieux à partir des sources de contamination. Celles-ci ont principalement trois origines : - les patients infectés ou colonisés, - les personnels hospitaliers, - l’environnement. Le principe de l’isolement a pour objectif de prévenir la circulation des germes par la mise en place de barrières géographiques et techniques, empêchant toutes les formes de contacts possibles entre les patients et les sources de colonisation. # L’ISOLEMENT SEPTIQUE L’isolement septique est un ensemble de mesures visant à établir des barrières à la diffusion d’agents infectieux connus ou présumés à des individus non infectés et non porteurs, à partir du patient et de son environnement immédiat,. Les mesures à mettre en œuvre lors d’un isolement septique s’appliquent en complément des précautions « Standard » en fonction du mode de transmission de l’agent infectieux. Ces précautions portent soit sur la transmission par contact inter humain (précautions « contact ») soit sur la transmission aérienne (précautions « air »), soit sur la transmission par les sécrétions oro-trachéo-bronchiques (précautions “gouttelettes”). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 62 PRECAUTIONS PARTICULIERES A METTRE EN ŒUVRE EN COMPLEMENT DES PRECAUTIONS « STANDARD » EN FONCTION DU MODE DE TRANSMISSION DE L’INFECTION Transmission aérienne Transmission aérienne Transmission « contact » Précautions « air » particules < 5µm Précautions « gouttelettes » particules > 5 µm Précautions « contact » standard standard hygiénique Chambre individuelle OUI OUI ou regroupement OUI ou regroupement Masque, lunettes OUI OUI standard Gants standard standard Dès l’entrée dans la chambre Sur blouse standard standard Contact avec patient ou environnement Matériel et linge standard standard standard Transport du patient à limiter à limiter à limiter Lavage des mains Des précautions particulières sont à prendre avant la sortie de la chambre : - lavage antiseptique des mains, pré désinfection du matériel, double emballage au moment de l’évacuation du linge et des déchets, élimination contrôlée des excrétas septiques (selles, urines…). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 63 # L’ISOLEMENT PROTECTEUR L’isolement protecteur est un ensemble de mesures à mettre en place pour éviter la transmission de tout agent potentiellement infectieux à des patients immunodéprimés (micro-organismes de l’environnement ou portés par d’autres patients, les membres du personnel ou les visiteurs). L’isolement protecteur est indiqué pour protéger un patient fragile ou immunodéprimé (ex : patient granulopénique, grand brûlé). Cet isolement consiste à faire barrière à l’entrée des agents infectieux dans l’environnement immédiat du patient. Des précautions particulières sont à prendre avant de pénétrer dans la chambre : - lavage antiseptique des mains, stérilisation ou désinfection du matériel, introduction de matériel stérile ou désinfecté, alimentation contrôlée. L’utilisation d’enceintes en surpression est indispensable dans certains cas. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 64 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Précautions particulières : contact, air, gouttelettes à mettre en place en complément des précautions « Standard », Isolement septique, Isolement protecteur. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • Plan Vigie – bactérie ou l’isolement en réanimation - Laboratoires AVENTIS. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • • 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales – CTIN – 1999. Recommandations d’isolement septique en établissement de soins - Ministère de l’emploi et de la solidarité, Secrétariat d’Etat à la santé, Direction générale de la santé, Direction des hôpitaux. $ BIBLIOGRAPHIE • Infections nosocomiales et environnement hospitalier - Gilles Brücker (Médecine Sciences chez Flammarion). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 65 X / LES PRODUITS UTILISES POUR LA DETERGENCE, LA DESINFECTION ET L’ANTISEPSIE Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 66 Les produits utilisés en établissement de soins participent à la prévention et la lutte contre les infections nosocomiales. Ils interviennent à 2 niveaux : - l’hygiène des soins dispensés aux patients, - l’hygiène de l’environnement du patient. # DEFINITIONS + Bionettoyage : Terme utilisé par les professionnels du nettoyage et qui est défini comme un procédé destiné à réduire la contamination biologique des surfaces. Le bionettoyage est obtenu par la combinaison de 3 actions : - un nettoyage, un rinçage pour évacuer les salissures et les produits de nettoyage utilisés, une application de désinfectant. + Détergent : Produit utilisé pour le nettoyage, contenant des tensioactifs destinés à favoriser l’élimination par l’eau de souillures non solubles dans l’eau pure. Le détergent ne détruit pas les micro-organismes par action directe. Après l’utilisation d’un détergent, les surfaces sont visuellement propres mais pas désinfectées + Détartrant : Produit à base d’acides, utilisé pour éliminer le calcaire. Ils peut aussi contenir des agents nettoyant. + Désinfection : Opération au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus présents au moment de l’opération. (AFNOR mars 1981 NF T 72-101). + Désinfectant : Produit utilisé pour la désinfection des milieux inertes (sols et surfaces) dans des conditions définies. Il contient au moins un principe actif doué de propriétés anti-microbiennes. Le désinfectant s’utilise impérativement après un nettoyage. Il peut être utilisé par contact direct ou en spray. Un rinçage est nécessaire entre l’application du détergent et du désinfectant. Ce produit doit satisfaire aux normes de base de l’Association Française de Normalisation (AFNOR) de bactéricidie (NF EN 1040 [T72-152] et NFT 72 170 ou 171) Il peut en outre présenter des caractéristiques supplémentaires de fongicidie (NF EN 1275 ou NFT 72 202) , virucidie ( NFT 72 180) et sporicidie (NFT 72 230 ou 231) + Détergent-Désinfectant : Produit présentant la double propriété de détergence et de désinfection. Il se caractérise généralement par un bon pouvoir désinfectant mais une faible détergence. En général ces produits ne nécessitent pas de rinçage. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 67 + Nettoyage : C’est une opération d’entretien et de maintenance qui vise à obtenir la propreté visuelle. Sont objectif principal est d’assurer la sécurité, le confort et l’hygiène des locaux. + Pré-désinfection : Ce terme est recommandé depuis 1998 en remplacement du terme « décontamination ». Opération au résultat momentané permettant d’éliminer, de tuer ou d’inhiber les micro-organismes indésirables en fonction des objectifs fixés (définition du terme « décontamination » selon la norme AFNOR NFT 72101). La prédésinfection constitue une étape préalable au nettoyage en vue d’une désinfection ou d’une stérilisation. + Décontamination : Ce terme doit être réservé à la suppression de la radio activité (Désinfection des dispositifs médicaux – Guide de bonnes pratiques 1998). Antiseptiques et désinfectants sont actifs par leur action chimique sur les microorganismes restants. On ne désinfecte que ce qui est propre. Les ANTISEPTIQUES utilisés sur les tissus vivants et les DESINFECTANTS utilisés pour le matériel ou les surfaces sont indiqués pour leur pouvoir désinfectant. A chaque étape et à chaque situation correspond un produit. Il convient donc de distinguer : - les produits destinés aux soins du patient : les savons et les antiseptiques, - les produits liés aux locaux , à l’environnement, et à l’équipement : les détergents, les désinfectants, les détergents / désinfectants. Quel que soit l’acte, il faut toujours nettoyer avant de pratiquer l’antisepsie. # LES DETERGENTS Les savons et les détergents sont dits tensioactifs, ils provoquent le décollement des souillures de leur support, ainsi que leur mise en suspension dans la solution de lavage. Ils favorisent par cette action l’abaissement de la concentration en micro-organismes conjointement à l’élimination des souillures. Leur action n’est pas désinfectante. Les SAVONS et les DETERGENTS sont indiqués pour leur pouvoir nettoyant. D’une façon générale on peut classer les savons et les détergents comme suit : PH CLASSIFICATION EXEMPLES De 0 à 3 Fortement acide Détartrant De 3 à 6 Faiblement acide Désincrustant 7 neutre Détergent neutre De 8 à 11 Faiblement alcalin Détergent alcalin De 11 à 14 Fortement alcalin Dégraissant surpuissant ou décapant Les savons sont des détergents à pH neutre ou faiblement acide qui contiennent des protecteurs cutanés. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 68 # CRITERES DE CHOIX DES PRODUITS DETERGENTS Qu’ils soient utilisés pour les tissus vivants ou les surfaces inertes, les produits doivent répondre à certaines exigences et : - posséder une efficacité maximale dans son domaine qu’il soit nettoyant ou désinfectant, être stable à la chaleur, au froid à l’air et à la lumière, être inoffensif pour les utilisateurs, être biodégradable à 90%, ne pas être agressif vis à vis du revêtement cutané ou du matériel, se diluer facilement, s’il doit être dilué, être adapté à la qualité de l’eau (dureté), se rincer facilement, avoir un conditionnement adapté au besoin de l’utilisateur, avoir un bon rapport qualité/prix, ne pas laisser de traces au séchage. # LES ANTISEPTIQUES + Antisepsie : opération au résultat momentané permettant au niveau des tissus vivants, dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus présents au moment de l’opération (Association Française de Normalisation mars 1981 NF T 72-101). L’antisepsie se pratique après un nettoyage, un rinçage et un séchage de la zone concernée. + Antiseptique : produit ou procédé utilisé pour l’antisepsie au niveau des tissus vivants dans des conditions définies. Ainsi un antiseptique ayant une action limitée aux bactéries est désigné par antiseptique à action bactéricide. On appelle antiseptique à large spectre ou antiseptique majeur un antiseptique qui possède des propriétés à la fois bactéricide, fongicide et virucide : les produits à base d’hypochlorite de sodium (chlore), de PVP iodée ou de chlorhexidine répondent à cette exigence. Un antiseptique est un médicament et doit être utilisé sur prescription médicale ou protocole validé. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 69 # CRITERES DE CHOIX DES PRODUITS ANTISEPTIQUES ET DESINFECTANTS Les Antiseptiques et les Désinfectants doivent également répondre à certaines exigences et : - - posséder un spectre d’activité en corrélation avec les objectifs fixés : bactéricide, fongicide, virucide et/ou sporicide, tuberculocide, mycobactéricide, avoir une toxicité minimale, être biodégradable, ne pas être agressif vis à vis du revêtement cutané ou du matériel, être compatible avec le produit nettoyant utilisé pour le nettoyage préalable, avoir un conditionnement adapté aux besoins (préférer les unidoses), avoir un bon rapport qualité/prix, résister aux contaminations extérieures, ne pas laisser de traces au séchage (détergent/désinfectant). # CONSEILS ET PRECAUTIONS D’EMPLOI DES PRODUITS Quel que soit le produit il est impératif de se conformer aux indications d’utilisation du fabricant. Dans tous les cas : - limiter le nombre de produits utilisés dans le même établissement, respecter les indications (protocole du service), respecter les dosages, (le sous dosage est inefficace, le surdosage peut détériorer les tissus vivants et les surfaces), utiliser les antiseptiques sur prescription médicale et/ou protocole, utiliser sur la peau ou une surface toujours propres, renouveler les solutions diluées toutes les 24h ou selon indication du fabricant, respecter les temps de contact et la température de l’eau si dilution, respecter les dates de péremption (dater à l’ouverture,) étiqueter, dater, et fermer les flacons, utiliser les emballages d’origine, proscrire les emballages alimentaires (risque d’accidents), assurer une bonne rotation des stocks pour éviter les périmés, stocker les produits à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité, nettoyer les flacons entre deux utilisations. ne pas mélanger ou employer successivement deux produits différents : - risque de réactions chimiques dangereuse, - risque d’inactivation ou d’incompatibilité. Certains produits comme les désinfectants nécessitent une protection : gants, masques, tabliers, et/ou lunettes. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 70 Principes de mise en œuvre du nettoyage et de la désinfection Désinfecter c’est : éliminer ou tuer des micro-organismes ou virus après le nettoyage. Nettoyer c’est : éliminer les souillures, les salissures et les micro-organismes transitoires Pour le PATIENT Les SAVONS pour L’ENVIRONNEMENT pour L’ENVIRONNEMENT du patient du patient Pour le PATIENT Les Les Les DETERGENTS DESINFECTANTS ANTISEPTIQUES Les DETERGENTS/ DESINFECTANTS Action NETTOYANTE Action NETTOYANTE et DESINFECTANTE Action DESINFECTANTE Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 71 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Nettoyage systématique avant toute désinfection ou antisepsie, Conseils et précautions d’emploi des produits, Principes de mise en œuvre du nettoyage et de la désinfection. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • Les antiseptiques, le pouvoir de dire non aux bactéries - Laboratoires Asta médica. $ DOCUMENTS DE REFERENCE : • • • • Entretien des locaux en établissements de soins – CCLIN Sud Ouest – année 1998. Le bon usage des antiseptiques – CCLIN Sud Ouest – année 2001. Liste positive des désinfectants – SFHH – Hygiènes – publication annuellle. Guide de bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux – CTIN – CSHPF 1998. $ BIBLIOGRAPHIE • • • Hygiène hospitalière – Victoria Hygie – Editions C et R – 1988. Décontamination bionettoyage désinfection stérilisation – JC Darbord – Editions hospitalières 1994 Antisepsie et désinfection – Editions Eska – 1995 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 72 XI / L’ENTRETIEN DES LOCAUX Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 73 L’entretien des locaux hospitaliers concourt à l’hygiène générale d’un établissement de soins. Par la réduction du niveau de contamination de l’environnement, l’entretien est un des maillons de la chaîne de prévention des infections nosocomiales. Dans cette partie du document sont présentées, les techniques et matériels utilisés ainsi que les circonstances dans lesquelles les procédures sont utiles. Les produits ont été abordés dans le chapitre précédent. L’entretien des locaux concerne les étapes de nettoyage-désinfection permettant une maîtrise du niveau de contamination microbienne de l’environnement. Les étapes de désinfection des locaux (désinfection des surfaces par spray dirigé ; désinfection des surfaces par voie aérienne hors présence humaine) sont nécessaires dans certains secteurs hospitaliers ; elles font impérativement suite aux techniques d’entretien. Ces étapes ne sont pas abordées dans ce document. # CLASSIFICATION DES LOCAUX SELON LES RISQUE INFECTIEUX (ZONES 1 A 4) L’entretien des établissements de soins doit prendre en compte la diversité des locaux, les activités pratiquées, le type de patient ou le type d’acte médical effectué influencent les exigences du nettoyage-désinfection. Un exemple de classification des zones à risque en milieu hospitalier est proposé ciaprès. Les exigences souhaitables selon les locaux feront l’objet d’une discussion interne à l’établissement entre les hygiénistes, le CLIN, les conseillers techniques et les responsables d’entretien. Certains services, comme la pharmacie (zone 2), laboratoire (zone 3) par exemple, peuvent nécessiter un classement dans une autre zone selon les activités pratiquées. Pour les locaux de restauration collective, se référer à l’arrêté du 29 septembre 1997. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 74 1 Risques minimes 2 Risques moyens Halls Bureaux Services administratifs Services techniques Circulations Ascenseurs Escaliers Salles d’attente Maison de retraite Consultation externe Résidence pour personnes âgées Salles de Rééducation Fonctionnelle Maternité Unité d’hébergement pour personnes âgées Service long et moyen séjour Psychiatrie Stérilisation centrale (zone lavage) Pharmacie Blanchisserie Dépositoire Offices Sanitaires 3 Risques sévères 4 Très hauts risques Soins Intensifs Néonatologie Réanimation Bloc opératoire Urgences Service de greffe Salle de « petite Service de brûlés chirurgie » Salle de soins post interventionnelle (Salle de réveil) Salles d’accouchement Nurserie Biberonnerie Pédiatrie Chirurgie Médecine Hémodialyse Radiologie Laboratoires Exploration Fonctionnelle Stérilisation Centrale (côté propre) Salle d’autopsie Imagerie médicale interventionnelle Oncologie Onco hématologie Hématologie Hémodynamique Endoscopie # PRINCIPES GENERAUX Les recommandations suivantes s’appliquent quelles que soient les techniques d’entretien utilisées. Elles restent valables dans toutes les zones. Des conseils et précautions d’emploi concernant les produits utilisés sont abordés dans le chapitre concerné. Pratiquer un lavage simple des mains au minimum en début et fin des opérations de nettoyage, et chaque fois que nécessaire. Porter une tenue vestimentaire propre et adaptée. Le port de "gants de ménage" apparaît comme une solution adaptée à la protection du personnel lors de la plupart des actions d’entretien sous réserve qu’ils soient individuels, au mieux lavés entre chaque local nettoyé, et lavés en fin de journée de manière approfondie. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 75 Le port de gants à usage unique (au mieux changés entre chaque local) réalise une alternance au port de "gants de ménage". Respecter un ordre logique dans le déroulement des opérations : - commencer par les locaux les moins contaminés, - commencer du propre vers le sale et de haut en bas - toujours nettoyer avant de désinfecter Vérifier que le matériel soit en bon état et en conformité avec les règles de sécurité. Le matériel utilisé sera nettoyé et désinfecté après utilisation. # TECHNIQUES D’ENTRETIEN Il existe principalement 3 techniques d’entretien des locaux. LES TECHNIQUES DE DEPOUSSIERAGE : - essuyage humide des surfaces, balayage humide, nettoyage par aspiration. LES TECHNIQUES DE LAVAGE DES SOLS : - lavage manuel, lavage mécanisé. LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES SOLS : Les tableaux ci-après en donnent la définition, les objectifs et la description. Remarque : le terme de surfaces regroupe toutes les surfaces autres que le sol : - surfaces verticales : murs, parois, surfaces horizontales : plans de travail, mobilier. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 76 TECHNIQUES DE DEPOUSSIERAGE ESSUYAGE HUMIDE DES SURFACES BALAYAGE HUMIDE NETTOYAGE PAR ASPIRATION DEFINITION , Opération qui consiste à , Opération de récupération des enlever d’une surface autre que salissures non adhérentes sur le sol des salissures non les sols secs et lisses adhérentes en évitant de les remettre en suspension dans l’air , Opération de récupération des particules déposées sur des revêtements (sol et parois) durs, souples ou textiles grâce à la dépression d’un appareil électrique OBJECTIF , Eliminer les souillures libres , Eliminer jusqu’à 90% des poussières en limitant leur mise en suspension dans l’atmosphère , Dépoussiérer les surfaces lorsque le balayage humide est impossible. L’aspiration de l’eau sera traitée dans le cadre du traitement des sols (décapage mouillé) MATERIEL , Chiffonnette à usage unique ou réutilisable à imprégner d’une solution détergentedésinfectante , Balai trapèze , Gazes de préférence à usage unique, pré-imprégnées ou non , Aspirateur à poussières muni: - de sacs récupérateurs en papier exclusivement - de suceurs adaptés aux différentes opérations - d’un système de filtration absolue pour un usage en zones 3 ou 4 (Ref 6) TECHNIQUE , Essuyer en un seul passage avec une chiffonnette pliée en quatre , Laisser sécher , Procéder du propre vers le sale et du haut vers le bas , Changer de chiffonnette entre chaque zone (entre chaque chambre ou chaque lit si plusieurs lits) , En cas de gros déchets solides ou liquides, les éliminer au préalable , Positionner la gaze sur le support et la fixer , Refermer soigneusement le sachet de gazes préimprégnées pour éviter leur dessèchement , Dans la mesure du possible, pratiquer un détourage préalable le long des plinthes , Balayer "au poussé" pour les surfaces non encombrées ou les couloirs , Balayer "à la godille" pour les surfaces encombrées ou réduites , Ne jamais soulever le balai en cours d’opération ni effectuer de marche arrière , Changer impérativement de gazes à chaque pièce et plus si nécessaire , Dégager la gaze du balai sur le seuil , Enfermer les salissures en repliant la gaze , Evacuer la gaze dans le collecteur à déchets , Commencer par l’entrée de la pièce , Aspirer par bandes régulières en décrivant des mouvements de va et vient , Faire chevaucher les passages Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 77 ESSUYAGE HUMIDE DES SURFACES ENTRETIEN DU MATERIEL REMARQUES BALAYAGE HUMIDE NETTOYAGE PAR ASPIRATION , Envoi quotidien des chiffonnettes réutilisables en blanchisserie , Nettoyer le balai avec une chiffonnette imprégnée de détergent-désinfectant du manche vers la semelle une fois par jour au minimum , Un nettoyage approfondi par trempage et brossage de la semelle doit être réalisé périodiquement (tous les jours à 1 fois/semaine suivant le niveau de risque) , Débrancher l’aspirateur , Dépoussiérer par essuyage humide l’extérieur de l’appareil et le cordon électrique en l’enroulant au fur et à mesure , Vérifier que les suceurs et flexibles ne soient pas obstrués Les suceurs sont à nettoyer périodiquement par trempage et brossage , Changer les sacs, vérifier et nettoyer régulièrement les filtres , Pour un nettoyage approfondi (salissures tenaces...), le détergent-désinfectant sera remplacé par un détergent , Le balayage à sec est proscrit , Les gazes recyclables sont généralement déconseillées en raison des inconvénients qu’elles présentent : - stock important nécessaire pour permettre le renouvellement à chaque pièce - mise en suspension des salissures si élimination des poussières au dessus de la poubelle - entretien difficile à réaliser au sein de l’unité lorsque l’envoi en blanchisserie n’est pas possible et risque de dérive avec utilisation de la même gaze pour plusieurs pièces - manipulations importantes des gazes souillées avant l’envoi en blanchisserie (trempage, rinçage, essorage à la main avec risque de blessure ou coupure par les débris emprisonnés dans les fibres) - cependant, pour les surfaces non lisses, des gazes tissus peuvent faciliter le balayage , L’aspirateur dorsal est à utiliser pour les escaliers et les endroits peu accessibles (tringles, dessus de meubles, tuyaux de chauffage) L’aspiro-brosseur s’emploie pour les sols textiles (tapis moquettes sur des surfaces dégagées) , L’emploi des aspirateurs à poussières entraîne une importante turbulence aérienne. Il est donc déconseillé dans les zones 3 et 4 sauf si l’aspirateur est muni d’un système de filtration absolue (capable de retenir les particules à 0,6 µ) (ref 4, ref 2) ou si l’établissement est doté d’un système d’aspiration intégré Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 78 TECHNIQUES DE LAVAGE DES SOLS LAVAGE MANUEL - DEFINITION : Action chimique et mécanique permettant d’éliminer les salissures adhérentes sur les sols plastiques ou carrelés et sur tout sol supportant l’eau - PREALABLE : TOUTE OPERATION DE LAVAGE SERA PRECEDEE D’UN BALAYAGE HUMIDE DU SOL BALAI FAUBERT BALAI DE LAVAGE A PLAT BALAI RESERVOIR (ou applicateur) - Obtenir une propreté visuelle - Obtenir une propreté microbiologique en réduisant le nombre de micro-organismes présents sur les sols OBJECTIFS MATERIEL PRODUIT - Manche aluminium ou fibre de verre - Franges coton ou polyester-coton fixées au manche par une pince - Manche aluminium - Support articulé recevant la frange - Franges coton ou polyester-coton - Détergent ou détergent désinfectant à programmer en alternance - Détergent ou détergent désinfectant à programmer en alternance EQUIPEMENT Chariot de lavage équipé de : COMPLE- 2 seaux de couleur différente MENTAIRE - 1 presse NECESSAIRE TECHNIQUE ENTRETIEN DU MATERIEL - Manche aluminium ou plastique - Réservoir plastique contenant la solution détergente désinfectante - Système d’écoulement de la solution jusque dans la semelle - Semelle trapézoïdale - Tissu de lavage coton ou polyester-coton - Détergent ou détergent désinfectant à programmer en alternance Chariot de lavage équipé de : - 2 seaux ou - 1 bac de trempage avec de couleur ≠ - 1 presse grille d’égouttage 1 - Tremper la frange dans le seau 1 contenant la solution détergente désinfectante ou détergente 2 - Essorer la frange au-dessus du 2ème seau à l’aide de la presse 3 - Laver le sol 5 - Laisser sécher 6 - Rincer la frange dans le seau 2 7 - L’essorer avant de la replonger dans la solution détergente désinfectante 8 -Recommencer depuis 1 pour la pièce suivante - Changer les solutions dès qu’elles sont saturées (toutes les 2 à 4 pièces en moyenne) Si : chariot équipé de 2 seaux et d’une presse - Prévoir une frange par pièce - Procéder comme pour le balai Faubert Si : chariot équipé d’un bac de trempage avec grille d’égouttage - Prévoir 2 franges par pièce (une mouillée, une sèche 1 - Tremper la première frange dans le bac contenant la solution détergente désinfectante ou détergente 2 - L’égoutter sur la grille 3 - Laver le sol en godillant 4 - Laisser agir (temps de contact 5’ pour une action bactéricide) 5 - Récupérer les salissures avec la frange sèche - Prévoir un tissu par pièce 1 - Verser dans le réservoir la solution détergente désinfectante préalablement préparée 2 - Faire écouler la solution détergente désinfectante sur le devant de la semelle ou dans la semelle à l’aide du bouton ou du robinet 3 - Laver le sol en godillant Chaque jour : Chaque jour Chaque jour - Vider le réservoir et le rincer - Nettoyer-désinfecter balai et chariot de - Nettoyer-désinfecter balai et chariot de lavage lavage - Envoyer les franges à la blanchisserie - Permet une surface de lavage importante - Evite les contacts directs avec les mains - Méthode peu ergonomique en raison du changement fréquent de solution REMARQUES - En raison de la contamination inévitable de l’eau de lavage et de la difficulté de changement de frange entre chaque local, cette méthode est à réserver de préférence en zone 1 et 2 (ref 6 p 19) - (ref 5 p 29). - En cas d’utilisation en zone 3 et 4, le changement de frange est nécessaire ainsi que le ramassage de la solution étalée par un deuxième passage avec la frange essorée autant de fois que nécessaire (ref 10 p 169). - Envoyer les franges à la blanchisserie - Méthode ergonomique et économique / consommation d’eau et de produits - Temps de séchage réduit - Bonne maniabilité - Bon effet mécanique - Solution de lavage toujours propre - Volume et quantité de franges nécessaires très importants - Nécessite un lavage en blanchisserie - Nettoyer-désinfecter manche et semelle - Envoyer les tissus de lavage à la blanchisserie - Assez maniable - Application d’une solution détergente désinfectante toujours propre - Adapté particulièrement dans les zones 3 et 4 et sur de petites surfaces - Non adapté au nettoyage des surfaces très souillées Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 79 LAVAGE MECANISE - DEFINITION : Action chimique et mécanique permettant d’éliminer les salissures adhérentes sur les sols plastiques ou carrelés et sur tout sol supportant l’eau - PREALABLE : TOUTE OPERATION DE LAVAGE MECANISE SERA PRECEDEE D’UN BALAYAGE HUMIDE DU SOL MONOBROSSE OBJECTIF PRINCIPE MATERIEL PRODUIT TECHNIQUE - Réaliser un nettoyage approfondi en éliminant les salissures adhérentes et le bio-film - Réaliser un nettoyage approfondi en éliminant les salissures adhérentes et le bio-film - Réalisation de travaux de récurage approfondi grâce à un effet mécanique prépondérant par friction rotation, conjugué à la pression exercée par la machine - Lavage mécanisé qui combine l’action de la monobros-se et de l’aspirateur à eau avec une seule machine - Monobrosse ≈ 150 à 200 t/mn équipée d’un réservoir à eau - Disques ou brosses de lavage - Aspirateur à eau - Balai frottoir articulé - Autolaveuse à câble ou à batteries de différentes tailles et puissances suivant le local à nettoyer - Disques ou brosses - Système de lavage manuel si besoin - Détergent non moussant - Détergent non moussant - Dégager la pièce de tout mobilier - Protéger le bas des meubles - Effectuer le passage de la monobrosse - Travailler les angles de la pièce au frottoir de sol - Récupérer la solution sale à l’aide de l’aspirateur à eau en commençant par la partie la plus proche de soi et en progressant vers le fond - Rincer si besoin avec la méthode de lavage habituelle - Laisser sécher puis remettre la pièce en ordre Préparation de la machine : - Vérifier la charge des batteries - Remplir le réservoir d’eau propre - Mettre le produit correctement dosé - Mettre les disques ou les brosses en fonction de la nature des sols - Installer le suceur Méthode directe : - Laver et aspirer simultanément en un passage - Commencer par les bordures et finir par le centre de la pièce - Finir les bords et les angles par un lavage manuel - Vider le réservoir de la monobrosse - Nettoyer la brosse ou le disque ENTRETIEN DU - Vider la cuve de l’aspirateur à eau, la nettoyer et ranger MATERIEL ouvert - Essuyer l’extérieur des machines REMARQUES AUTOLAVEUSE - Vidanger la machine, eau propre et eau sale - Nettoyer : * les bacs * le suceur * les disques ou les brosses - Essuyer et enrouler les câbles - Essuyer l’extérieur de la machine - Essuyer et enrouler les câbles - Remettre en charge les batteries - Méthode permettant un résultat efficace - Techniques adaptées pour de grandes surfaces dégagées (couloir, hall) : gain de temps et de main d’œuvre - Méthode lourde en temps et en personnel - Les autolaveuses à batterie ont une autonomie limitée - En l’absence d’aspirateur à eau, il est possible d’utiliser une raclette. - Si le sol est fortement encrassé faire 2 passages : méthode indirecte - Cette action est uniquement détergente * 1er passage avec uniquement la fonction lavage sans aspiration * 2ème passage avec les deux fonctions lavage + aspiration Cette méthode permet par trempage un temps d’action plus long. - Cette action est uniquement détergente Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 80 TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES SOLS THERMO PLASTIQUES Plusieurs méthodes de traitements de sols existent et se différencient en fonction du type d’émulsion du nombre de couches préconisées et de l’entretien conseillé OBJECTIFS DEFINITION MATERIEL PRODUIT TECHNIQUE - Eliminer tous les dépôts et les salissures incrustées - Protéger les sols - Les rendre imperméables - Augmenter la durée de vie des revêtements - Faciliter l’entretien - Améliorer la brillance METHODE TRADITIONNELLE DECAPAGE MOUILLE POSE DE L’EMULSION - Opération qui consiste à éliminer par action chimique et - Opération qui consiste à protéger tout sol poreux ou thermo-plastique mécanique les couches usagées de la précédente émulsion non traité d’origine par l’application d’un film plastique transparent et à ramener le revêtement à son état originel en vue d’un nouveau traitement - Balai applicateur d’émulsion - Monobrosse lourde (≈ 40 kg, 150 t/mn) avec réservoir à eau - Seaux - Balai frottoir articulé - Système de lavage (faubert, lavage à plat...) - Aspirateur à eau - Disques adaptés - Décapant - Emulsions de polymères. 1 l /40 m2/ couche (8) - Vider la pièce - Avoir préalablement vidé et décapé la pièce - Protéger les meubles - Etaler l’émulsion avec le balai applicateur de manière régulière et - Préparer la solution décapante dans un seau ou le uniforme réservoir de la monobrosse - Appliquer 3 couches croisées successives en respectant un temps de - Etaler cette solution sur toute la surface (si la pièce est séchage minimum de 30 mn entre chaque couche grande, procéder par secteur) - La dernière couche doit être étalée dans le sens de la lumière (de la - Laisser agir 5 à 15 mn selon les indications du fabricant fenêtre à la porte) en veillant à ne pas laisser sécher la solution décapante - Bien laisser sécher la dernière couche avant de remettre le mobilier - Suivre les bordures à la main avec le frottoir de sol, régulièrement trempé dans la solution de décapant - Remplir le réservoir de la monobrosse avec de l’eau - Passer la monobrosse avec le disque - Récupérer la solution sale avec un aspirateur à eau - Rincer jusqu’à obtention d’un pH neutre (contrôle par papier tournesol) - Enlever les protections des meubles ENTRETIEN DU MATERIEL - Cf entretien fiche monobrosse - Cette action est recommandée car les décapants altèrent les parties en caoutchouc (joints) et en plastique. - Entre deux couches, rincer l’applicateur pour éviter qu’il sèche - le matériel utilisé sera nettoyé immédiatement à l’eau chaude - Certains produits décapant ne nécessitent pas de rinçage. - Si le revêtement de sol remonte sur les plinthes, le recouvrir d’émulsion à la dernière couche // main d’œuvre - Si le sol est poreux, mettre un bouche-pore avant le traitement - Opération lourde : // main d’œuvre // temps - Opération lourde : // temps // immobilisation des // immobilisation des locaux locaux REMARQUES Entretien conseillé : - La manipulation de produit décapant nécessite une . Le lavage des sols se fera selon les méthodes habituelles avec un protection des utilisateurs : gants, chaussures détergent neutre antidérapantes, lunettes éventuelles . L’application régulière des sprays est une condition incontournable garantissant l’efficacité de la méthode traditionnelle - Attention : les émulsions sont détériorées par les produits basiques et certains antiseptiques AUTRES METHODES METHODE MULTI-COUCHES AVEC DECAPAGE A SEC PRINCIPES - Cette méthode diffère de la précédente par le nombre de couches de protection (6 à 8 couches) et par un entretien à long terme plus facile. - En effet, quand la protection de surface est abîmée, on l’élimine par un décapage à sec suivi d’une spray à très haute vitesse. Il n’est donc plus nécessaire de refaire un traitement de sol avec un décapage au mouillé qui est très lourd en charge de travail et en temps - Cette méthode de décapage à sec peut être renouvelée 4 à 5 fois maximum - Ensuite, un décapage mouillé et un nouveau traitement de sol sont nécessaires. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 82 TECHNIQUE D’ENTRETIEN DES SOLS THERMO PLASTIQUES NON PROTEGES EN USINE METHODE - SPRAY CIRANTE DEFINITION MATERIEL PRODUIT TECHNIQUE ENTRETIEN DU MATERIEL REMARQUES REMARQUES GENERALES - Opération qui consiste à nettoyer et/ou régénérer la couche de protection d’un sol traité afin de : - Eliminer les traces - Recharger la couche de protection en cire pour la rendre imperméable et augmenter sa durée de vie - Raviver la brillance - Monobrosse 450 à 1100 t/mn équipée d’un pulvérisateur - Disques adaptés en fonction de la machine - Produit Spray cirant et nettoyant adapté au sol traité et à la machine utilisée - Faire un balayage humide - Pulvériser le produit sur une surface d’environ 4 à 5 m2 - Travailler le produit à la monobrosse pour obtenir simultanément l’élimination des salissures et la brillance - Retourner et/ou changer le disque régulièrement car il ramasse le surplus d’émulsion et toutes les salissures - Terminer par un balayage humide - Cf entretien fiche monobrosse - Entretien des disques avec une solution détergente - Entretien rigoureux de la buse du pulvérisateur DECAPAGE A SEC - Opération qui consiste à : - éliminer partiellement ou totalement une couche de protection abîmée et les salissures qui y adhèrent - remettre en état un sol traité où le décapage mouillé est impossible - remettre en état un sol traité multi-couches sans le décaper complètement - enlever l’encrassement et l’accumulation de produit spray apporté par les sprays méthodes - Monobrosse 450 t/mn équipée d’un pulvérisateur - Disque adapté - Produit spécifique pour décapage à sec - Vider la pièce - Faire un balayage humide - Procéder au décapage à sec de la même façon qu’une méthode spray - Retourner ou changer le disque très souvent parce qu’il absorbe les salissures résultant de l’abrasion - Faire un balayage humide - Réaliser une spray totale - Cf entretien fiche monobrosse - Entretien des disques avec une solution détergente - Entretien rigoureux de la buse du pulvérisateur - Mise en oeuvre facile et rapide - Cette méthode peut s’appliquer : - Efficacité très inférieure au décapage mouillé * en méthode spray partielle sur les zones les plus - Gène réduite pour les usagers sollicitées seulement sans déplacer le mobilier * en méthode spray totale sur la totalité de la surface - Risque de détérioration du revêtement si mauvaise application du local. Il est alors nécessaire de dégager le sol. - Les monobrosses haute vitesse ne peuvent être utilisées dans les services de niveau 3 et 4 en activité (ref6-p19) en raison de la poussière qu’elles dégagent. Dans les autres services, elles ne doivent pas être utilisées en présence de malades (ref 5-p29). TECHNIQUES D’ENTRETIEN DES SOLS THERMO PLASTIQUE PROTEGES EN COURS DE FABRICATION EN USINE Exemple traitement type : Protecsol pour marque TARAFLEX , Protect pour marque TARKETT, Top cleanpour marque SOMMER. INTERET TECHNIQUE REMARQUE Ce traitement : • évite l’application d’une émulsion auto-lustrante avant la mise en trafic • facilite l’élimination des tâches et l’entretien quotidien • facilite l’entretien périodique en évitant la spray-méthode rénovante indispensable pour la maintenance des émulsions, et ainsi, évite la remise en suspension dans l’air des poussières en supprimant l’utilisation des machines haute-vitesse. • réduit le temps passé au nettoyage en évitant les étapes de décapage, pose d’émulsion et spray-méthode ainsi que l’immobilisation des locaux. • L’entretien quotidien se fera comme pour les autres sols : balayage humide + lavage manuel (voir fiches) • Périodiquement, un lavage mécanisé (voir fiche) doit être fait avec un matériel muni de brosses souples ou éventuellement d’un disque rouge usagé • L’utilisation de disques trop abrasifs aurait pour inconvénient d’éliminer le traitement de surface • Eviter d’utiliser embouts et roulettes en caoutchouc noir susceptibles de laisser des marques indélébiles • La résistance de ce traitement dans le temps est variable suivant la qualité du revêtement, sa localisation, le trafic et la méthode d’entretien (cf fabriquant) Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 83 # CALENDRIER D’ENTRETIEN Les fréquences des opérations de nettoyage et d’entretien sont une donnée très flexible. Chaque situation est un cas particulier, aussi les périodicités seront déterminées suivant la classification des locaux, le taux d’occupation, le choix des produits, des méthodes et les moyens en personnel. Tenant compte de tous ces paramètres, une organisation écrite sera mise en place. Le calendrier périodique institué, devra permettre une traçabilité. En règle générale, on peut classer les opérations de nettoyage et d’entretien en plusieurs catégories dans chaque classification des locaux : - entretien pluri-quotidien, entretien journalier, entretien hebdomadaire, entretien mensuel, entretien trimestriel, entretien annuel. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 84 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • • Classification des locaux en fonction des activités pratiquées, Principes généraux, Techniques d’entretien des locaux et du matériel utilisé, Matériels et produits utilisés. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • Entretien des locaux dans les établissements de soins – CCLIN Sud ouest – Octobre 1998. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 85 XII / PREVENTION DES INFECTIONS URINAIRES Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 86 Les infections urinaires sont les plus fréquentes. Elles représentent 40 % des infections nosocomiales (24 % sont asymptomatiques et 16 % symptomatiques). Le cathétérisme urinaire en est la principale cause. Ces infections sont liées au non respect des règles d’hygiène et d’asepsie lors de la pose et/ou des soins d’entretien du dispositif de sondage. La prévention des infections urinaires nosocomiales repose essentiellement sur : - les indications du sondage, la technique de pose, l’entretien et la gestion du système. Les indications et la durée du sondage vésical doivent être limitées au strict minimum et toujours sur prescription médicale. On préférera une alternative au sondage vésical à demeure qui expose à un risque moindre d’infection chaque fois que possible : protection absorbante, étuis péniens... # PRECAUTIONS LORS DU SONDAGE Les techniques de pose font l’objet d’un protocole validé par le CLIN, prenant en compte les éléments suivants : - - lavage simple des mains, préparation de la zone : - savonnage de la région périnéale avec un savon neutre ou antiseptique de la même gamme que l’antiseptique qui sera utilisé ensuite, - rinçage, - séchage. lavage antiseptique des mains, port de gants stériles, antisepsie de la zone périnéale, utilisation matériel stérile, mise en place de système de sondage clos ( sonde et sac collecteurs stériles posés ensemble ), technique aseptique de la pose (privilégier la présence d’une aide). # PREVENTION LIEE A L’ENTRETIEN DU SYSTEME CLOS - La sonde et le sac restent solidaires pendant toute la durée du sondage, Un lavage des mains est effectué avant et après toute manipulation, La sonde vésicale doit être fixée de telle sorte qu’elle ne subisse pas de traction, le point de fixation est renouvelé quotidiennement (sur le bas abdomen pour l’homme valide et sur la cuisse pour la femme et l’homme alité), Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 87 - - Les soins sont effectués avec des gants, Une hygiène quotidienne du méat est assurée ainsi qu’après chaque selles, La vidange du sac collecteur s’effectue aseptiquement par le robinet inférieur, Les prélèvements s’effectuent aseptiquement par la bague prévue à cet effet (désinfection de la bague avant collecte des urines à l’aide d’une seringue et d’une aiguille stériles ), La fixation du sac collecteur doit permettre un écoulement régulier de l’urine, Le sac collecteur ne doit pas être en contact avec le sol ni être relevé au dessus du niveau de la vessie, La sonde est clampée pour toute mobilisation, L’hydratation correcte du patient sondé est assurée. Le changement du sac collecteur s’effectue uniquement lors du changement de la sonde urinaire. L’application locale d’un antiseptique est une mesure inefficace et parfois dommageable. L’irrigation vésicale ne peut être tolérée que sur prescription médicale et seulement si la sonde vésicale est à double courant. La prévention des infections urinaires repose totalement sur la mise en œuvre d’une hygiène globale des soignants, des patients, du respect des protocoles intégrant l’utilisation du sondage en système clos. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 88 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • Précautions lors du sondage, Entretien et maintien du système clos. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • • Le sondage urinaire et le système clos – Laboratoires BARD. Prévention des infections urinaires nosocomiales – Laboratoires Hoechst Marion Roussel $ DOCUMENTS DE REFERENCE • • Prévention des infections urinaires et sondage – CCLIN Sud Ouest – 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales. 1999 $ BIBLIOGRAPHIE • • Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002. Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis – 2ème édition. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 89 XIII / PREVENTION DES INFECTIONS PULMONAIRES Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 90 Les infections pulmonaires nosocomiales représentent 19 % des infections nosocomiales de l’enquête nationale de 2001 (9 % pour les infections des voies respiratoires hautes et 10 % en ce qui concerne les pneumopathies). Selon les études, elles sont plus fréquentes dans les services de réanimation, l’incidence allant de 10 à 60 % des malades ventilés. Elles peuvent être transmises par l’air (aspergillose) ou l’eau (légionelle, pseudomonas). Elles peuvent être manuportées et sont rarement hématogènes. Elles peuvent également être liées à l’inhalation de bactéries dans les voies aériennes inférieures (aérosols). # LES FACTEURS DE RISQUE ! Liés au patient - - A son âge, Aux maladies sous jacentes, et/ou à l’immuno-dépression, A la gravité de son état, A la sédation qui provoque la diminution ou la perte des réflexes des voies aériennes supérieures et favorise l’inhalation des sécrétions rhinopharyngées, Au type de pathologie et au traumatisme en cause qui ont leur importance (comas, intervention chirurgicale pulmonaire..), A la présence d’une sonde gastrique ou de nutrition entérale, A la position en décubitus, A la modification de la flore oro-pharyngée. ! Au matériel - Humidification, Sonde d’intubation ou de trachéotomie, Matériel d’aspiration, Matériel d’endoscopie, Matériel d’assistance respiratoire. ! A l’environnement qui peut être responsable de la transmission par l’air, l’eau et les mains du personnel. # MESURES GENERALES DE PREVENTION Des mesures d’hygiène élémentaires doivent être observées : - lavage des mains après tout contact avec des sécrétions ou du matériel contaminé, en particulier au moment des aspirations oro-pharyngées et bronchiques. Le port de gant ne dispense pas du lavage des mains, Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 91 - port de masque au moment de soins exposant à des projections ou des aérosolisations de liquides biologiques, - aspirations réalisées selon la technique « no touch » : aucun contact de la sonde avec l’environnement et les mains du soignant (port de gants ou utilisation de compresses stériles), - emploi de matériel stérile ou ayant subi une procédure de désinfection adaptée au type de soin, - utilisation d’eau stérile dont le flacon est ouvert au moment du soin, conservé dans des conditions d’asepsie rigoureuse et pour une durée n’excédant pas 24 heures, - isolement des patients porteurs de micro organismes potentiellement transmissibles (tuberculose, Virus Respiratoire Syncitial ou germes multi résistants). # MESURES DE PREVENTION SPECIFIQUES ! Liées à l’état du patient PREVENTION DES INHALATIONS DE SECRETIONS ORO-PHARYNGEES PAR : - des aspirations régulières (après lavage) de l’oropharynx et du nez, - la prescription d’actes de kinésithérapie. DES SOINS D’HYGIENE RIGOUREUX : - fixation de la sonde pour éviter les ulcérations, - réfection stérile du pansement de trachéotomie. PREVENTION DES INHALATIONS DE LIQUIDE GASTRIQUE : - installation du patient porteur d’une sonde gastrique en position légèrement surélevée (30°), - choix d’une sonde gastrique la plus petite possible. ! Liées au matériel et aux pratiques MATERIEL D’OXYGENOTHERAPIE NASALE, AEROSOLS ET NEBULISATION : Ces mesures ont pour objectif de prévenir le risque d’infection par inhalation de microorganismes se multipliant dans les milieux humides (Legionella, Pseudomonas, etc.…). OXYGENOTHERAPIE : L’oxygénothérapie consiste en une administration thérapeutique d’oxygène par sonde, lunettes ou masque facial. Il est actuellement admis, pour la plupart des patients, de réaliser une humidification à partir d’un débit > 3 l/mn. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 92 L’humidification peut se faire par l’intermédiaire : - - d’humidificateurs jetables, pré-remplis d’eau stérile : « Système clos » qui apportent une meilleure qualité et sécurité. Cette technique est à privilégier. de réservoirs réutilisables, type barboteurs : - ils comportent un risque réel de contamination de l’eau. ils nécessitent des procédures d’utilisation et d’entretien très rigoureuses. RECOMMANDATIONS : Humidificateurs jetables, pré-remplis d’eau stérile : - Vérifier l’intégrité de l’emballage et la date de péremption, Noter sur l’étiquette du flacon la date d’ouverture, Changer la sonde à oxygène, les lunettes, le masque, et la tubulure impérativement toutes les 24 heures, L’humidificateur doit être changé dès que le niveau d’eau minimal est atteint, L’humidificateur peut rester en place plusieurs jours (suivre les indications du fabricant), Dès que le dispositif n’est plus utilisé, il doit être jeté. Réservoirs type barboteurs : - Vérifier l’intégrité de l’emballage si le matériel a été stérilisé, S’assurer que le barboteur a subi une procédure de nettoyage-désinfection. Les réservoirs ou barboteurs sont nettoyés, désinfectés, rincés suivant les bonnes pratiques avec une eau de qualité bactériologiquement maîtrisée et séchés tous les jours. Il s'agit de matériel semi-critique nécessitant une désinfection de niveau intermédiaire - Remplir d’eau stérile jusqu’à la limite maximum, Ne jamais compléter le niveau d’eau en cours d’utilisation mais jeter le liquide restant et procéder à un nouveau remplissage, Changer la sonde à oxygène, les lunettes, le masque, et la tubulure impérativement toutes les 24 heures, Si le matériel le permet, les barboteurs seront stérilisés. AEROSOLTHERAPIE : L’aérosol consiste à une administration de produits médicamenteux inhalés grâce à de fines particules liquidiennes maintenues en suspension dans un gaz véhiculé par de l’air ou de l’oxygène. Ce soin s’effectue selon la prescription médicale. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 93 MATERIEL : - Kit à usage unique (nébuliseur, tubulure, masque), Débitmètre à air ou oxygène, Eau stérile ou sérum physiologique (préférer les conditionnements en unidose), Produits médicamenteux. RECOMMANDATIONS : - Préparer la solution médicamenteuse au moment même de l’aérosol, - Changer le kit toutes les 24 heures (nébuliseur, tubulure, masque aérosol), - Nettoyer-désinfecter le manomètre avec une lingette imprégnée de détergent-désinfectant . Entre deux séances : - A la fin de l’aérosol, vider le nébuliseur, - Le rincer avec de l’eau stérile (conditionnement unidose de préférence) si dépôt médicamenteux, - Mettre le kit dans un emballage protecteur (ex : poche à prélèvements, poche du kit etc.…), - Laisser le matériel dans la chambre du patient, - A la fin du traitement et/ou à la sortie du patient l’ensemble du kit est éliminé. ASSISTANCE RESPIRATOIRE : La voie oro-pharyngée est préférée pour les intubations de courte durée (inférieures à 4 jours). Les aspirations de l’oropharynx et du nez sont assurées à intervalle réguliers (3 à 4 heures). Le matériel utilisé : sondes d’intubation, d’aspiration, canules de trachéotomie est stérile et à usage unique. 1 sonde d’aspiration = 1 soin d’aspiration Les masques, ballons d’hyper insufflation manuelle (type AMBU), les laryngoscopes, les fibroscopes sont stérilisés ou désinfectés. Les humidificateurs chauffants sont remplis avec de l’eau stérile. Les tuyaux des ventilateurs, pièce en Y, raccord annelé et humidificateur sont changés à intervalles réguliers (48 heures). Les filtres échangeurs de chaleur et d’humidité (ECH) sont changés tous les jours (en cas d’utilisation de nez artificiel, les tuyaux pourront être changés seulement entre deux patients). Les canules de trachéotomie sont changées dans de strictes conditions d’asepsie. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 94 # CHEZ LES PATIENTS OPERES Les mesures suivantes sont à mettre en œuvre avant, pendant et après l’intervention : ! En pré-opératoire - Arrêt de la consommation de tabac au moins 15 jours avant l’intervention, Prescription de kinésithérapie si le malade est atteint d’une pathologie respiratoire chronique, En cas d’induction anesthésique en urgence et sur estomac plein, l’induction est rapide, en présence de deux personnes et en utilisant la manœuvre de Sellick. ! En per-opératoire - Utiliser du matériel stérile ou à usage unique, Humidifier les voies aériennes, Extuber seulement après récupération d’une autonomie respiratoire et d’un état de conscience normal. ! En post-opératoire - Prescription de kinésithérapie et d’analgésie autorisant la toux, Lever le plus précoce possible. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 95 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • Mesures générales de prévention, Précautions à prendre lors de l’oxygénothérapie, l’aérosolthérapie, la nébulisation et l’humidification. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • Hi-Care « Aspirations trachéo-bronchiques en système clos » Laboratoire Mallinckrodt. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • • • Recommandations pour la prévention de la légionellose nosocomiale – CCLIN Sud Ouest Traitement du matériel de ventilation en anesthésie et réanimation. CCLIN SudOuest 1996 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales. 1999 $ TEXTES REGLEMENTAIRES • Circulaire n° 2002/243 du 22/04/2002 relative à la prévention du risque lié aux légionelles dans les établissements de santé $ BIBLIOGRAPHIE • • Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis – 2ème édition Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002 Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 96 XIV / PREVENTION DES INFECTIONS DU SITE OPERATOIRE Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 97 Les infections du site opératoire font parties des complications fréquentes des interventions chirurgicales. Elles représentent 10 % de la totalité des infections nosocomiales. Leurs conséquences peuvent être lourde, leur survenue peut mettre en jeu le pronostic fonctionnel et/ou vital du patient. Les facteurs favorisants sont liés à : - la classe de contamination du foyer opératoire, l’état général du patient (âge, diabète, immunodépression…), la durée de séjour pré-opératoire, la présence d’un foyer infectieux de voisinage, la notion d’urgence. La qualité de la préparation cutanée pré-opératoire est importante car toute effraction cutanée peut être l’occasion de constituer un foyer infectieux à partir de microorganismes présents sur la peau. L’application de mesures d’hygiène concernant la préparation contribue à la prévention des infections du site opératoire par l’effet de détersion lié à la toilette et par l’application d’antiseptique selon une méthode et des délais pré-établis. La préparation de l’opéré s’effectue selon un protocole bien précis, validé par le CLIN sous le contrôle de l’infirmière et sa réalisation est consignée dans les dossiers de soins du patient ( technique de préparation, produits utilisés ). Cette préparation contient trois éléments fondamentaux : l’hygiène corporelle : douche ou toilette, la dépilation de la zone opératoire (lorsqu’elle est demandée par le chirurgien), la préparation du champ opératoire. # L’HYGIENE CORPORELLE La douche (y compris le shampooing) est préférée au bain si l’état du patient le permet. Elle permet d’éliminer une grande partie des squames présentes à la surface de la peau et de réduire la colonisation bactérienne cutanée. Le patient est aidé en fonction de son autonomie. L’utilisation du chariot douche est préférée à la toilette au lit pour le patient dépendant. Le temps idéal à respecter entre la douche antiseptique et l’intervention est le plus court possible pour permettre d’intervenir dans la période où la contamination de la peau est la plus faible. Afin de favoriser la compréhension du patient, ces principes d’hygiène doivent lui être expliqués clairement lors des consultations médicale et chirurgicale pré opératoire. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 98 ! La veille - - Prévenir et expliquer au patient la nécessité de cette toilette, Faire enlever les bijoux, le vernis à ongles et le maquillage, Pratiquer une douche et un shampoing avec un savon antiseptique à large spectre (pvpi ou chlorhexidine scrub) Laver de la zone la plus propre vers la zone la plus contaminée, commencer par le visage, le cou, le thorax, le dos, les membres, les pieds, les aisselles, puis la région génito-anale, Insister sur l’ombilic, les sillons sous-mammaires, les plis, les ongles, les espaces interdigitaux et la région génito-anale. Vérifier soigneusement la propreté des points stratégiques : bouche, nombril aisselles, plis, ongles ,espaces interdigitaux, région génito-anale. En cas de contre-indications aux produits iodés et à la Chlorhexidine, l’alternative pourrait être l’utilisation d’un savon doux et d’un antiseptique chloré. Toutefois, un tel protocole nécessite d’être évalué, et pour cette raison doit être une exception. ! Le matin - Vérifier que les bijoux et les prothèses sont bien enlevées et qu’il ne reste pas de vernis à ongles. Une nouvelle douche avec un produit antiseptique est pratiquée au maximum 3h avant l’intervention. L’hygiène bucco-dentaire est vérifiée ( brossage des dents ou soin de bouche soigneux ). L’antiseptique utilisé est toujours de la même famille depuis la première douche jusqu’à la dernière application d’antiseptique qui sera pratiquée au bloc opératoire. Dans le cas où le délai entre la douche et l’intervention ne peut pas être respecté ; pratiquer une vérification soigneuse des points cutanés stratégiques avant le départ au bloc opératoire. ! Le linge Il est nécessaire que les vêtements et la literie soient propres la veille de l’intervention. Le matin, après la douche, la tenue de l’opéré est changée et le lit refait avec du linge propre. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 99 # LA PREPARATION CUTANEE Cette préparation comprend plusieurs étapes : - la dépilation, la préparation du champ opératoire ou antisepsie cutanée. Il est nécessaire que la douche ou la toilette antiseptique soit réalisée avant la préparation du champ opératoire ! La dépilation La dépilation a pour but de couper les poils à la base quand ils sont gênants pour l’intervention ou pour le pansement. Elle doit être réalisée sans léser la peau. L’ablation des poils n’est pas indispensable, l’absence de dépilation ne majore pas le risque infectieux. Quelle que soit la méthode utilisée pour l’ablation des poils, elle présente toujours un risque infectieux supérieur à l’absence de dépilation. Lorsqu’elle est à réaliser il faut la réaliser au plus près de l’intervention avant la douche ou la toilette. Si l’ablation des poils est souhaitée, il est établi que comparé aux autres techniques le rasage est celle qui expose au risque infectieux le plus important. La dépilation est à réaliser dans la chambre du patient. Plus elle est éloignée dans le temps par rapport au moment de l’incision chirurgicale, plus le risque est important. La programmation d’une dépilation la veille de l’intervention est une stratégie qui paraît acceptable lorsqu'elle fait appel à une technique peu traumatisante pour la peau (tondeuse, crème à épiler) même si l'idéal serait une préparation le matin même de l'intervention. Il est souhaitable d’élaborer des schémas de dépilation spécifiques au service ou à la spécialité chirurgicale afin d’en limiter l’étendue. “ Le rasage mécanique doit être proscrit ” « Dans les cas exceptionnels où le rasoir est utilisé, le rasage est limité à la zone de l’incision opératoire et est fait le plus près possible de l’intervention avec un savon de la même gamme que l’antiseptique utilisé au bloc opératoire » (100 recommandations). ! La préparation du champ opératoire La préparation du champ opératoire complète l’action de la douche ou de la toilette préopératoire. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 100 C’est la dernière étape de la préparation cutanée. Elle comprend 4 phases : - une phase de détersion, une phase de rinçage, une phase de séchage, une phase d’antisepsie dermique. La préparation du champ opératoire est à réaliser : - - de préférence au bloc opératoire dans le sas de préparation ou la salle d’induction si les conditions architecturales et l’organisation de l’activité opératoire le permettent, dans l’heure qui précède l’intervention. LA DETERSION : La détersion doit être réalisée après la douche antiseptique ou la toilette au lit, au mieux dans l’heure qui précède l’intervention chirurgicale afin de limiter les risques de recolonisation du site. Réaliser la détersion de la zone opératoire avec un savon antiseptique en commençant par la ligne d’incision. En cas de zones opératoires multiples commencer par la zone située le plus haut et/ou la plus propre. Appliquer circulairement à l’aide d’une compresse stérile imbibée d’eau stérile et de savon antiseptique pour faire mousser (en cas d’utilisation d’une Polyvinylpirrolidone iodée, la mousse doit blanchir). Pour la chirurgie crânienne sans tonte, la détersion correspond à un shampooing avec un savon antiseptique réalisé dans le service. LE RINÇAGE : Rincer abondamment avec de l’eau stérile et des compresses stériles. LE SECHAGE : Sécher par tamponnements à l’aide de compresses ou de carrés de soins stériles. L’ANTISEPSIE DERMIQUE : A réaliser immédiatement après la détersion. Pour le patient préparé en bloc opératoire : L’antisepsie dermique consistera en l’application successive de 2 badigeons. Il est important de respecter le temps de séchage entre les 2 badigeons. Pour le patient préparé en service : La première application d’antiseptique est réalisée dans l’unité. Les deux autres applications seront réalisées au bloc. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 101 Le drapage de la zone opératoire dans un champ stérile est à déconseiller car il accélère la recolonisation. Dans tous les cas le dernier badigeon est réalisé, en salle d’opération, par un membre de l’équipe en tenue chirurgicale en utilisant : cupules, pince, compresses et gants stériles. Le badigeonnage doit déborder largement de la ligne d’incision et tenir compte de la mise en place éventuelle de drains. Il est effectué : - sur peau saine : de la zone opératoire vers la périphérie, sur plaie infectée ou site opératoire à prolifération microbienne importante (région péri anale) : appliquer le badigeon de la périphérie vers le site opératoire. Si les zones opératoires sont multiples, il convient de commencer par la zone la plus haute et/ou la plus propre. L’incision cutanée est pratiquée seulement quand le 2ème badigeon d’antiseptique est sec. Il est déconseillé de tamponner pour raccourcir le temps de séchage. Cas particuliers : En chirurgie ambulatoire, la démarche est similaire. Il est nécessaire d’informer les patients concernant la préparation cutanée ( douche, dépilation, produits à utiliser ) lors de la consultation pré-opératoire ou anesthésique. L’ordonnance pour la délivrance d’un savon antiseptique sera remise au patient. Pour les interventions en urgence et/ou les patients hyper algiques : la préparation est la même et doit être réalisée après analgésie. Les circonstances dans lesquelles le pronostic vital est engagé en terme de minutes sont rares et en dehors de ces situations les recommandations restent celles définies précédemment. La traçabilité : Les différentes étapes du soins ainsi que les produits utilisés sont consignés sur une fiche de liaison, service d’hospitalisation / bloc opératoire, qui fait partie intégrante du dossier de soins du patient et qui le suit lors de ses transferts. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 102 CHRONOLOGIE DE LA PREPARATION CUTANEE DE L’OPERE Douche ou toilette (la veille) Dépilation (la veille ou le jour de l’intervention) Douche ou toilette (le jour de l’intervention) Détersion Rinçage Séchage Antisepsie du champ opératoire En service En bloc 1ère application 2 applications successives incision chirurgicale Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 103 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • Respect de toutes les étapes de préparation présentées dans le schéma. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • • Hygiène pré opératoire – Laboratoires Asta médica, Enquête sur site – laboratoires AVENTIS. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • • Recommandations pour la préparation de l’opéré – CCLIN Sud Ouest – Juin 2001 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales. 1999. $ BIBLIOGRAPHIE • • Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002. Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis – 2ème édition. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 104 XV / PREVENTION DES INFECTIONS LIEES AUX CATHETERS Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 105 Les infections sur voies veineuses représentent 7 % de la totalité des infections nosocomiales On distingue deux types d’infection des voies veineuses : - bactériémie / septicémie, infection sur cathéter avec ou sans bactériémie. L’enquête nationale de prévalence de 2001 montre que 4 % de la totalité des infections nosocomiales sont des bactériémies / septicémies et 3 % sont des infections sur cathéters. Ces infections exposent le malade à des complications graves : - mortalité directe, mortalité indirecte, prolongation de la durée de l’hospitalisation. L’incidence des infections est plus faible avec les cathéters périphériques. # LES FACTEURS FAVORISANTS SONT LIES - Au terrain : âge, état du patient, pathologie associée, A l’unité de soins (elles sont plus fréquentes dans les services de réanimation), A la présence d’un cathéter. - # LE CATHETERISME On appelle cathétérisme, l’introduction dans le système vasculaire par voie transcutanée ou abord chirurgical, d’un cathéter long ou court, dans un but thérapeutique ou diagnostic. On distingue : - le cathétérisme périphérique des veines superficielles, le cathétérisme central par : - cathéter simple ou multi lumière, - site implanté en sous cutané, - cathéter particulier dans le cas de surveillances hémodynamiques. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 106 # LA CONTAMINATION DES CATHETERS Les sources de contamination peuvent être liées : - à la contamination du perfusât lors de la préparation du soluté, - à la contamination de la voie veineuse, - au type de matériel utilisé, - à la pose et à la manipulation de la voie veineuse, - à la durée du cathétérisme, - à la situation du cathéter. Cette dernière peut s’effectuer : - par l’extérieur du cathéter, suite à la pénétration de micro organismes à partir du point de ponction jusqu’au système vasculaire; - par voie endoluminale (par l’intérieur) du cathéter, les micro organismes pénètrent à l’occasion de manipulations de la ligne veineuse, - par voie hématogène, à partir d’un foyer infectieux distant du cathéter. # LES GERMES EN CAUSE Les germes de la peau : Bacillus, Staphylococcus à coagulase négative, corynebacteries… Mais également : Staphylococcus Aureus, Pseudomonas aeruginosa, Candida albicans, entérobactéries... # LA PREVENTION DES COMPLICATIONS INFECTIEUSES Elles sont basées sur la restriction des indications, le choix du matériel utilisé et le respect de mesures d’hygiène rigoureuse lors de la pose et de l’entretien des cathéters et des lignes veineuses. # REGLES GENERALES - Toute préparation doit se faire au moment de l’administration et de manière aseptique, Les antibiotiques pour la pédiatrie, les cytostatiques, les nutritions parentérales doivent être préparées dans un local protégé et centralisé, Le matériel doit être enlevé dès qu’il n’est plus indispensable. # CHOIX DU MATERIEL - Les aiguilles métalliques sont préférées pour un cathétérisme périphérique inférieur à 24 heures, Pour les cathétérismes centraux, préférer le polyuréthanne, puis le silicone, Les cathéters multi lumière exposeraient plus que ceux à simple lumière. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 107 # LA POSE Elle doit avoir lieu dans le respect absolu des règles d’hygiène et de bonnes pratiques : - préférer le cathétérisme sous clavier au jugulaire, éviter le cathéter fémoral (risque infectieux 2 à 10 fois supérieur). En cas d’impossibilité d’utiliser une autre situation, ne pas laisser en place plus de 4 jours. Un cathéter posé en urgence doit être enlevé dès que possible et reposé suivant le protocole. ! Elle est programmée et doit répondre aux règles énoncées ci dessous : - une désinfection des mains chirurgicale est pratiquée, une tenue chirurgicale est revêtue par l’opérateur qui doit être expérimenté ; - le matériel est stérile et préparé au moment de la pose ; - la préparation cutanée du site de ponction est effectuée en 4 temps : - détergence, rinçage, séchage et désinfection large avec un antiseptique majeur en utilisant la même méthode et dans les mêmes conditions d’asepsie que pour la préparation cutanée du site opératoire ; - le cathéter est fixé solidement à la peau car les mouvements de va et vient favorisent la migration des micro organismes. Pour la fixation des cathéters centraux, préférer une suture monofil à un fil tressé ; - le cathéter est recouvert par un pansement stérile, occlusif et absorbant incluant le 1er raccord ; - la date de pose est notée sur le dossier de soins ; Une chambre implantable est préférable pour une durée de perfusion supérieure à 30 jours. # LE PANSEMENT - Toute manipulation du pansement ou des lignes se fait après lavage antiseptique des mains, - Le pansement est renouvelé toutes les 24 à 72 h et systématiquement refait si mouillé ou souillé ou décollé, Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 108 - Il peut être refait au bout de 24 H et remplacé par un pansement semi perméable qui facilite la surveillance. Ce type de pansement ne peut être utilisé qu’après l’arrêt de sécrétion des sérosités au point de ponction. - Les lignes de perfusion peuvent être changées en même temps que le pansement est refait. Elles sont manipulées avec des compresses stériles imbibées d’antiseptique majeur. - Les lignes et rampes doivent être placées à l’abris de toute contamination et les manipulations limitées et effectuées de manière aseptique. - Les perfuseurs sont systématiquement changés après administration de produits sanguins ou de lipides. - Pour la réfection des pansements de cathéters centraux, l’opérateur revêt : gants stériles, masque, charlotte... # POUR LES CATHETERS PERIPHERIQUES - Les règles de pose et d’entretien sont les mêmes (mis à part l’habillage chirurgical), Un lavage antiseptique des mains est réalisé avant la pose, Les zones de mobilisation sont à éviter (pli du coude...), Le cathéter est fixé à la peau avec des bandelettes collantes stériles. # SURVEILLANCE DES SIGNES D’INFECTION Elle peut se faire par : ! Observation du point de ponction : surveillance de toute inflammation, douleur, chaleur, rougeur, écoulement, œdème. ! Surveillance des signes généraux : apparition de fièvre, frissons, sueurs... ! Signes bactériologiques Hémoculture périphérique après antisepsie de la peau en 4 temps (détergence, rinçage, séchage et désinfection) rigoureuse pour éviter la contamination du prélèvement par les germes présents sur la peau. Le diagnostic de l’infection sur cathéter central est difficile et effectué souvent une fois le cathéter enlevé. La pose, l’entretien de la ligne veineuse et la réfection du pansement doivent faire l’objet de protocoles écrits et validés par le CLIN, audités régulièrement. Le CLIN s’assure également que le personnel est formé en permanence pour effectuer ces soins. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 109 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Précautions lors de la pose, Entretien et maintien du système clos, Importance du respect des mesures pour les cathéters périphériques comme pour les cathéters centraux. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • Itinéraire d’un microbe traqué – Laboratoires Asta médica $ BIBLIOGRAPHIE • • • Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales. 1999 Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis – 2ème édition. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 110 XIII / LE TRAITEMENT DES DISPOSITIFS MEDICAUX Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 111 La dénomination générale de Dispositifs Médicaux (DM) regroupe des matériels très différents destinés à des utilisations variées (prévention, dépistage, diagnostic, thérapeutique). Depuis le 14 juin 1998, tous les DM doivent porter le marquage CE (Communauté Européenne) pour être commercialisés en France. Le matériel médico-chirurgical contaminé par les germes du patient et / ou de l’environnement doit subir différents traitements avant sa remise en circuit, chaque étape ayant sa spécificité. Ce traitement sera effectué après avoir évalué le niveau de risque infectieux. # EVALUATION DU RISQUE Le Guide de bonnes pratiques de désinfection des Dispositifs Médicaux donne les niveaux de traitement requis en fonction de leur classement. Destination du matériel Introduction dans le système vasculaire ou dans une cavité stérile En contact avec muqueuse ou peau lésée superficiellement. En contact avec la peau intacte du patient ou sans contact avec le patient Classement du matériel Niveau de risque infectieux Critique Haut risque Semicritique Risque médian Non critique Risque bas Niveau de traitement requis Spectre d’activité recherché Stérilisation ou usage unique à défaut désinfection de haut niveau (1) Désinfection de niveau intermédiaire Bactéricidie fongicidie virucidie mycobactéricidie sporicidie Désinfection de bas niveau Bactéricidie, Bactéricidie fongicidie virucidie tuberculocidie ± mycobactéricidie (1) Désinfection de haut niveau en cas d’impossibilité d’appliquer un procédé de stérilisation et s’il n’existe pas de dispositif à usage unique stérile. La circulaire n° 51 du 29 décembre 1994 confirme le principe de la non-réutilisation des dispositifs médicaux stériles à usage unique Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 112 # DIFFERENTES ETAPES DU TRAITEMENT DES DM Récupération du matériel souillé Pré traitement ou pré désinfection Nettoyage Rinçage Matériel Thermo sensible Matériel Thermo résistant Désinfection Séchage Séchage Conditionnement Traçabilité Stérilisation Stockage Traçabilité Nouvelle désinfection si stockage > à 12 heures Stockage On ne stérilise, on ne désinfecte BIEN, que ce qui est PROPRE Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 113 Le traitement des Dispositifs Médicaux comprend plusieurs étapes d’égale importance : pré-traitement, rinçage, nettoyage, stérilisation ou à défaut désinfection. De plus, en fonction du risque lié aux ATNC, une étape d’inactivation des ATNC peut être nécessaire. La Circulaire DGS-DHOS n° 138 du 14 mars 2001 précise les procédés à appliquer en fonction du risque lié à l’acte ou au patient. Cette Circulaire recommande d’appliquer le plus haut niveau de traitement possible. Aucune de ces étapes ne doit être négligée. ! Pré-traitement ou pré-désinfection ETAPES OBJECTIFS - Décoller les salissures Pré désinfection ou Pré traitement - Diminuer le nombre de micro organismes présents sur le dispositif médical, - Faciliter le nettoyage. PRODUITS UTILISES - Détergent à ph neutre (ou basique) ou détergent désinfectant APPLICATION des PROCEDES - Immédiatement après utilisation. - Par trempage. - Temps de contact et - Par essuyage si le précautions d’emploi D.M. ne supporte pas voir instructions du le trempage. fabricant Cette étape réalisée avec un détergent désinfectant, correspond également à la désinfection de bas niveau réalisée dans les unités de soins pour le matériel destiné à entrer en contact avec la peau saine ou pas de contact du tout (stéthoscopes, plateau de soins….) ! Nettoyage ETAPES OBJECTIFS - Eliminer les salissures, Nettoyage - Réduire le nombre de micro organismes présents sur le matériel. PRODUITS UTILISES - Détergent ou détergentdésinfectant - Respecter les indications et le temps de contact donnés par le fabricant en fonction du produit utilisé APPLICATION des PROCEDES - Action chimique et mécanique : . . . machine ultrason manuelle (brossage, écouvillonnage) Pour les dispositifs thermosensibles utilisés dans des actes à risque de contact avec les formations lymphoïdes susceptibles d’abriter des ATNC, comme les endoscopes digestifs, un double nettoyage est nécessaire. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 114 ! Rinçage ETAPES OBJECTIFS - Eliminer les matières organiques, PRODUITS UTILISES - Eau du réseau - Eliminer toute trace de détergent, APPLICATION des PROCEDES Systématiquement Après : - le nettoyage, et Rinçage - Eviter les interactions chimiques entre les produits détergent et désinfectant. Avant : - la désinfection, - le séchage si stérilisation. ! Séchage Le séchage empêche la prolifération microbienne sur les milieux humides. Il s’effectue à la machine, à l’air comprimé ou avec une serviette à usage unique non pelucheuse, propre ou stérile en fonction de la procédure à appliquer ensuite et des objectifs fixés pour le traitement du matériel. Il est réalisé avant le conditionnement pour la stérilisation et avant le stockage en cas de désinfection. ! Choix du conditionnement pour la stérilisation Il doit être adapté et choisi en fonction du dispositif médical à stériliser et posséder le marquage C.E. Il peut se présenter sous la forme de : - sachets : simple ou double emballage, papier crêpe : toujours en double épaisseur, papier non tissé, conteneurs. Il doit garantir l’état de stérilité après le passage dans le stérilisateur et durant toute la période de stockage. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 115 ! Stérilisation ETAPES STERILISATION OBJECTIFS - Eliminer tous les micro organismes vivants, PRODUITS UTILISES - Vapeur d’eau - Conserver l’état stérile grâce au conditionnement. APPLICATION des PROCEDES - Autoclave : vapeur d’eau : 134° pendant 18 minutes (1) (1) La circulaire N° DGS/5C/DHOS/E2/2001/138 du 14 mars 2001 relative aux précautions à observer lors de soins en vue de réduire les risques de transmission d’agents transmissibles non conventionnels donne l’autoclave comme le procédé de référence dans la prévention de la transmission de la maladie de Creutzfeldt Jakob. Les procédés de stérilisation à la chaleur sèche (type Poupinel) ne doivent plus être utilisés en raison d’une mauvaise répartition interne de l’agent stérilisant, d’un manque de traçabilité et de leur inefficacité sur les agents transmissibles non conventionnels (ATNC). ! Traçabilité et stockage TRAÇABILITE : La stérilisation des dispositifs médicaux a fait l’objet d’une circulaire visant à rappeler l’importance de la mise en place d’un système qualité (circulaire du 20 octobre 1997). Depuis la loi du 1er juillet 1998, les établissements de santé doivent mettre en place un système qualité en stérilisation, selon les recommandations du décret du 23 avril 2002, l’arrêté du 03 juin 2002 et les bonnes pratiques de pharmacie hospitalière (arrêté du 22 juin 2001). En ce qui concerne la désinfection des dispositifs médicaux les recommandations sont identiques. Tout matériel ayant subi une procédure de stérilisation ou de désinfection doit être identifié afin de retrouver la trace : - de la date et du suivi du traitement appliqué, du numéro de lot ou de charge ainsi que les différents contrôles si stérilisation, du type d’appareil concerné, des étapes détaillées de la procédure, de la date de fin de l’état stérile. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 116 STOCKAGE : Il doit répondre à certains critères pour assurer la protection de la stérilité des dispositifs : - local sec et réservé à cet usage, contrôle des dates limites d’utilisation, gestion de la rotation du matériel (premier entré = premier sorti), conservation de l’intégrité de l’emballage : - pas de pliage (risque de micro trous invisibles à l’œil nu au niveau des emballages), - pas de surcharge des bacs, - pas de superposition des bacs sans couvercle. ! Désinfection L’AFNOR (Association Française de Normalisation) définit ainsi la désinfection : « Opération au résultat momentané, permettant d’éliminer ou de tuer les micro organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés sur des milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro organismes présents au moment de l’opération. » La désinfection est éphémère et ne doit en aucun cas remplacer la stérilisation lorsque le matériel critique est thermorésistant. Le désinfectant sera choisi en fonction de son spectre d’activité et du niveau de désinfection requis (voir tableau dans évaluation du risque p. 96 ): NIVEAU DE DESINFECTION REQUIS Haut Intermédiaire Bas niveau SPECTRE D’ACTIVITE RECHERCHE - sporicidie - mycobactéricidie - virucidie - fongicidie - bactéricidie - tuberculocidie - virucidie - fongicidie - bactéricidie - bactéricidie PRINCIPES ACTIFS utilisés le plus fréquemment - acide peracétique - glutaraldéhyde - hypochlorite de sodium - acide peracétique - glutaraldéhyde - hypochlorite de sodium - ammonium quaternaire - amphotère - aminoacide Pour la désinfection de haut niveau les produits désinfectants sont identiques à ceux utilisés pour la désinfection de niveau intermédiaire, mais le temps de contact est prolongé. Pour la désinfection de bas niveau, les produits sont différents car seule la bactéricidie est exigée. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 117 ! Rinçage après désinfection La qualité de l’eau sera fonction du niveau de désinfection requis : - désinfection des D.M. destinés à des endoscopies digestives : eau du réseau désinfection des D.M. destinés à des actes d’endoscopie bronchique : eau bactériologiquement maîtrisée désinfection des D.M. destinés à des cavités stériles : eau stérile répondant aux prescriptions de la pharmacopée européenne. Le rinçage des D.M. désinfectés est suivi d’un séchage et du stockage. Le séchage est effectué avec de l’air médical filtré et / ou un linge non pelucheux, stérile ou propre selon le dispositif concerné et en fonction des objectifs fixés. Le stockage doit être réalisé dans un endroit spécifique et propre, à l’abri de toute contamination. Tout matériel désinfecté après une procédure de haut niveau ou de niveau intermédiaire, et stocké pendant une durée supérieure ou égale à 12 heures doit subir une nouvelle procédure de désinfection avant d’être réutilisé. ! Cas particulier : Inactivation des ATNC La Circulaire n° 138 du 14 mars 2001 relative aux précautions à observer lors de soins en vue de réduire les risques de transmission des ATNC donne en référence huit fiches concernant : - - l’évaluation des niveaux de risque, les procédés et procédures d’inactivation des ATNC, la sélection des dispositifs médicaux, les techniques et modalités de traitement, le choix de la procédure d’inactivation des ATNC pour les dispositifs médicaux recyclables, la conduite à tenir vis à vis du matériel utilisé chez des patients ultérieurement suspectés ou reconnus atteints d’une ESST (encéphalopathie subaiguë spongiforme transmissible) et vis à vis des patients chez qui ce matériel a été utilisé, l’élimination des déchets d’activité des soins. des références documentaires. # PROTECTION DU PERSONNEL Le traitement des Dispositifs Médicaux expose les personnels à des risques infectieux et chimiques. La prévention de ces risques comporte différentes mesures : - port de gants, port de lunettes, Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 118 - port de masque, port de surblouse ou de tablier de protection, vaccinations conformes à la réglementation, formations et informations spécifiques (procédures, risques d’allergie…), contrôle du traitement de l’air dans le local de traitement. Conclusion : Le traitement des dispositifs médicaux doit être obligatoirement intégré dans une politique d’action de lutte contre les infections nosocomiales. Il fait appel au principe de précaution et de prévention des risques. Assurer la sécurité des patients et des personnes vis à vis du risque infectieux est une exigence essentielle pour une structure de soins Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 119 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • Evaluation du risque en fonction de la destination du matériel, Respect de toutes les étapes de traitement des dispositifs médicaux. $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • « Trajectoire des dispositifs médicaux réutilisables » CHIC Castres / Mazamet BP 417 – 81108 CASTRES. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • • • Désinfection des dispositifs médicaux – Guide de bonnes pratiques – CSHPF – CTIN – 1998. Hygiène en rééducation fonctionnelle – CCLIN Sud Ouest – janvier 2001. Guide des matériels de sécurité - ministère de la Santé et de la Solidarité– Edition 1999-2000. $ TEXTES REGLEMENTAIRES • • • • • Décret n° 2002-587 du 23 avril 2002 relatif au système permettant d'assurer la qualité de la stérilisation des dispositifs médicaux dans les établissements de santé et les syndicats inter hospitaliers. Circulaire DGS/VS2 - DH/EM1/EQ1/97672 du 20 octobre 1997 relative à la stérilisation des dispositifs médicaux dans les établissements de santé. Circulaire N° DGS/DHOS/DGAS/DSS/2001/138 du 14 mars 2001 relative à la prise en charge des personnes atteintes d’encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles. Arrêté du 22 juin 2001 relatif aux bonnes pratiques de pharmacie hospitalière. Arrêté du 03 juin 2002 relatif à la stérilisation des dispositifs médicaux. $ BIBLIOGRAPHIE • • • Hygiènes n° 1-1993 CEFH - stérilisation en milieu hospitalier. HMH n° 12-21-25. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 120 Alimentation Linge Déchets XIV / LES CIRCUITS Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 121 # L’ALIMENTATION La restauration hospitalière doit répondre non seulement aux besoins caloriques des patients mais elle participe aussi au bien être des malades. Son organisation doit respecter les contraintes nutritionnelles et gustatives adaptées aux besoins mais aussi les exigences des règles d’hygiène pour assurer à chaque instant la sécurité de l’alimentation en particulier vis à vis du risque infectieux. ! Les risques en restauration collective - Le risque microbiologique : les Toxi Infections Alimentaires Collectives (TIAC). Un foyer de TIAC se définit par l’apparition d’au moins deux cas similaires d’une symptomatologie dans une même unité de temps et de lieu dont la cause peut être rapportée à une même origine alimentaire, - Le risque physique par la présence de corps étrangers dans l’aliment, - Le risque chimique avec en particulier pour origine les produits détergents ou les désinfectants, - Le risque allergique lié en particulier à certains aliments (poissons, crustacés, etc.…). ! La maîtrise du risque L’arrêté du 29 Septembre 1997 a demandé la mise en place du système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). Il a instauré une démarche où chaque acteur de la chaîne alimentaire est appelé à mettre en œuvre des procédures afin de garantir l’hygiène. Des vérifications réglementaires permettent de s’assurer du maintien de ces règles. Les points importants à mettre en œuvre concernent : - les locaux qui doivent répondre aux principes de la marche en avant, celle-ci pouvant se faire dans l’espace ou dans le temps, le respect des règles de température, élément essentiel dans le développement microbien. ! La réglementation a défini LA LIAISON CHAUDE - Les plats doivent être consommés le jour même de leur fabrication, - La température au cœur de l’aliment doit être maintenue à + de 63°c de la fabrication jusqu’à leur consommation. LA LIAISON FROIDE : Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 122 - - - Les plats cuisinés peuvent être consommés dans les trois jours suivant leur fabrication, La température à cœur doit être abaissée de + 63°c à + 10°c en moins de deux heures après la cuisson puis les plats sont stockés en chambres froides à une température entre 0°c et + 3°c, La remise en température à + 63°c doit s’effectuer en 1 heures maximum. Cette température de plus 63°c doit être maintenue jusqu’à la consommation, Aucun reste ne doit être conservé. Dans tous les cas, quels que soient les modes de restauration (service en plateau, self, salle à manger) les procédures mises en place et les moyens techniques permettent de respecter ces règles de conservation. ! Distribution du repas - Le personnel chargé de la distribution se lave les mains et revêt une tenue propre, Les tables et adaptables sont débarrassées et nettoyées, Les patients sont préparés (lavage des mains) et confortablement installés (serviette de table, verre et carafe propres), La conformité du menu est vérifiée (régime et texture), Les patients nécessitant une aide aux repas sont de préférence servis en dernier, Toute interruption du service du repas s’accompagne d’un lavage ou d’une désinfection alcoolique des mains. Pour les malades absents lors du service (consultation, radio, etc.…) chaque établissement adapte un système de distribution respectant la gestion du risque. Dès la fin du repas, les tables sont débarrassées et nettoyées. La vaisselle est évacuée vers l’office sale ou la plonge centrale, pour être lavée. Le dérochage (opération qui consiste à débarrasser les assiettes des restes du repas) est pratiqué dans l’office (jamais dans le couloir). Les restes et les eaux grasses sont évacués après chaque repas vers le local prévu à cet effet. La restauration dans les établissements de soins doit prendre en compte la satisfaction du patient dans un cadre de maîtrise des risques tout au long du service. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 123 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Les risques liés au non respect des procédures, Le respect des dates limites de consommation et de la température en fonction du type de liaison choisie par l’établissement, La distribution des repas $ DOCUMENTS DE REFERENCE • Hygiène et restauration dans les établissements de santé. CCLIN Sud-Ouest $ TEXTES REGLEMENTAIRES • Arrêté du 29 Septembre 1997 fixant les conditions d’hygiène applicables dans les établissements de restauration collective à caractère social. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 124 # LE LINGE Dans un établissement de soins, le circuit linge comprend : - la collecte du linge souillé dans les services de soins, dans les plateaux techniques et les services logistiques, le transport du linge souillé vers la blanchisserie, le traitement du linge, le retour du linge vers les services utilisateurs. Ce linge, d’une très grande variété dans sa composition et sa forme, représente une production de 8 à 12 kgs par lit par jour. ! Le circuit du linge souillé Tout linge utilisé est potentiellement contaminé. Les germes dont il est porteur, sensibles ou résistants aux antibiotiques, sont détruits par les techniques habituelles de blanchissage. Le linge souillé peut être source de contamination au moment du ramassage. La diffusion des germes peut se faire au cours des manipulations : - par aérocontamination, par les mains du personnel , par contact direct du linge souillé sur une surface. Les précautions « Standard » recommandent le port de gants pour toutes manipulations de linge souillé. Le linge est collecté à l’aide de chariots porte sacs. Il est placé directement dans les sacs en respectant le code couleur. Ce tri, dès la production permet de limiter le risque infectieux en évitant toute manipulation entre le service et le passage en machine. Dans le cas de patients en isolement, le linge est collecté dans des sacs hermétiques et suit la filière validée par le CLIN. Ce linge est placé dans un double emballage au moment de sa sortie de la chambre. Ce linge souillé est stocké dans un local adapté (non chauffé et avec murs et sols lessivables) pour un temps qui ne doit pas excéder 48 H. Puis il est évacué vers la blanchisserie dans un véhicule ou chariot spécifique. Le linge sale et le linge propre ne doivent jamais être mélangés ni stockés côte à côte. L’entretien du matériel (chariot et véhicule) et les locaux utilisés pour le circuit du linge sale font l’objet d’un protocole de nettoyage et de désinfection journalier. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 125 ! Le circuit du linge propre Le traitement du linge en blanchisserie hospitalière, grâce aux produits, aux températures de lavage, aux méthodes de séchage/repassage (calandreuse : 180°c) permet d’obtenir un produit microbiologiquement propre. En protégeant ce linge propre et bien séché dans un emballage (thermofilm) sa recontamination sera limitée lors des manipulations. Le linge est toujours manipulé avec des mains propres. Il est transporté dans un véhicule nettoyé et désinfecté. Afin de limiter le stockage dans les services, il est livré dans des armoires de dotation journalière, roulantes permettant une rotation régulière du linge. L’armoire de dotation, qui reste dans le couloir ou dans une pièce réservée à cet effet, permet de prélever directement les pièces de linge selon les besoins. Par mesure d’hygiène, le linge en surplus reste dans l’armoire et retourne à la blanchisserie. Il n’est en aucun cas stocké dans un lieu de rangement « sauvage » dans le service. ! Stérilisation du linge Le bloc opératoire et certains secteurs de médecine utilisent du linge stérile. Ce linge, après traitement en blanchisserie est trié, vérifié et emballé sous double emballage et autoclavé. Les précautions à prendre pour ces produits sont identiques à l’utilisation de tout matériel stérile (déconditionnement et manipulation aseptique, traçabilité, stockage, etc.…) Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 126 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • Le tri du linge souillé à la production, Le respect des précautions « Standard », La manipulation du linge propre, $ SUPPORTS AUDIOVISUELS • Mission linge propre – Institut Pasteur de Lille. $ BIBLIOGRAPHIE • • • Traitement du linge sale dans les établissements de soins et assimilés. CPAM Aquitaine Linge et sécurité sanitaire. COTEREHOS. Circuit du linge à l’hôpital – CCLIN Paris Nord – décembre 1999. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 127 # LES DECHETS Les déchets d’activité de soins estimés en France à environ 1,4 million de tonnes par an représentent entre 3,5 et 6 kgs par lit et par jour. A ces déchets solides se surajoutent les déchets liquides. La quantité d’eau utilisée et rejetée par les établissements est évaluée entre 300 et 1000 l par jour et par lit. La loi du 10 Juillet 1975 en donnant la définition d’un déchet, a précisé également que « tout producteur de déchets en est responsable jusqu’à leur élimination ». Devant la multiplication des déchets et la nécessité de limiter les nuisances dans l’environnement mais aussi le souci de récupération d’une matière première, la réglementation impose un tri de plus en plus poussé et une valorisation de ces déchets. Pour un établissement de soins, les déchets sont l’ensemble des résidus générés par les services de soins, les services médico-techniques, les blocs opératoires mais aussi par les services généraux, administratifs et techniques, les cuisines, les parcs et jardins. ! Différents types de déchets Ils sont classés généralement en 3 familles : - les inertes, non toxiques et valorisables, - les banals apparentés aux déchets ménagers, - les spéciaux et toxiques, dangereux pour l’homme et son environnement. Dans cette dernière catégorie on trouve les déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) mais aussi les déchets à risques chimiques et toxiques ou radioactifs. Les déchets d’activité de soins à risques infectieux comprennent obligatoirement : - les piquants et les coupants ayant été ou non en contact avec les liquides biologiques, les flacons de produits sanguins, tout objet ou article de soins souillés par du sang ou des liquides biologiques, certains déchets de laboratoires, les déchets anatomiques non identifiables, les déchets évoquant les soins. Le développement d’un processus infectieux nécessite un germe mais aussi une porte d’entrée favorisant la pénétration de micro-organismes dans les tissus. Les risques infectieux concernent : - les patients hospitalisés, - le personnel de soins, - les agents chargés de l’élimination des déchets, - l’environnement. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 128 Il appartient au CLIN dans chaque établissement de soins et en prenant en compte la réglementation, de fixer en fonction des risques, les filières d’élimination de certains déchets. Exemple : les couches pour enfants et les protections pour adultes incontinents sont à éliminer dans la filière des déchets ménagers et assimilés sauf si un risque infectieux existe. De la même manière, les protections féminines sont à éliminer dans la filière des déchets ménagers et assimilés sauf si un risque infectieux existe. Le risque a été évalué au niveau de la production, du conditionnement, de la collecte, de l’entreposage et de l’enlèvement. ! L’élimination des déchets COLLECTE INTERNE : Elle doit permettre de limiter les manipulations à risques par le choix de conditionnements adaptés en permettant d’isoler le déchet le plus près possible de sa production. Les emballages pour DASRI doivent constituer une barrière physique contre les déchets blessants et les micro organismes pathogènes. Ils sont à usage unique, de couleur à dominante jaune et ils comportent le sigle « matière infectieuse ». Les boites à aiguilles doivent répondre à la norme AFNOR NFX 30.500. Elles doivent être étanches, disposer d’un système anti-reflux, d’une fermeture hermétique et inviolable en fin d’utilisation, d’un système de préhension efficace et sûr. Les sacs recueillant les déchets mous répondent à la norme AFNOR NFX 30.501 ENTREPOSAGE : Les déchets peuvent être stockés dans les locaux intermédiaires ou dans un local centralisé. Ces locaux doivent être conçus dans des conditions définies (local non chauffé avec revêtement facilement lavable et équipé d’un poste de lavage des mains et d’une aire de nettoyage et de désinfection des conteneurs. Dans certains cas, ces locaux peuvent être réfrigérés. TRANSPORT : Il devra respecter la sécurité du personnel en évitant toutes manipulations et limiter les risques en cas d’accident de la route. Conformément aux prescriptions de l’arrêté du 5 décembre 1996 dit « ADR » relatif au transport des matières dangereuses par la route, les emballages doivent être homologués par le Laboratoire National d’Essai (LNE) et comporter en incrustation le sigle « ONU » dès lors qu’ils font l’objet d’un transport par la route. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 129 Pour une production supérieure à 100 kg par semaine, les DASRI doivent être traités dans un délai de 72 H maximum. Pour une production comprise entre 5 et 100 kg ce traitement doit se faire dans les 7 jours. Un bordereau de transport écrit est établi, ce qui permet une traçabilité du déchet, du producteur jusqu’à son élimination. ELIMINATION : Toute prise en charge de l’élimination des DASRI par un prestataire de service doit faire l’objet d’une convention. Les DASRI doivent être : - soit incinérés sur un site agréé, soit désinfectés par un appareil de désinfection (agréé par arrêté ministériel après validation auprès du Conseil Supérieur d’Hygiène de France) avant élimination dans le circuit de collecte des ordures ménagère (sauf en cas de compostage). Les déchets issus d’activités comportant un risque relatif à la maladie de Creutzfeldt Jakob doivent obligatoirement être incinérés par la filière des DASRI. Tous les déchets d’activité de soins sont potentiellement contaminés. Il est obligatoire de mettre en place des procédures de lavage des mains, port de gants adaptés, de nettoyage et désinfection du matériel et des locaux ainsi qu'une prise en compte du facteur de risque de transmission d’agents infectieux lié à la tenue vestimentaire. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 130 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • • Le tri des déchets à la production, La connaissance et le respect des conditionnements, Le coût local de l’élimination des différents types de déchets, Le respect des précautions « Standard ». $ DOCUMENTS DE REFERENCE • Guide sur l’élimination des déchets d’activités de soins à risques Ministère de l’Emploi et de la Solidarité.– 1999. $ BIBLIOGRAPHIE • • Guide des déchets Poitou-Charentes. ADEME et Région Poitou-Charentes. Elimination des DASRI en secteur diffus – DDASS de la vienne – juin 2001. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 131 XV / LA DEMARCHE QUALITE Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 132 # DEFINITION ET OBJECTIFS La définition et la généralisation des concepts de la qualité ont été effectuées grâce à la création de normes, maintenant internationales, les normes ISO. La norme ISO 8402 définit la qualité comme « l’ensemble des caractéristiques d’une entité qui portent sur sa bonne gestion, sur son aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou des besoins implicites des utilisateurs d’un produit ou d’un service, dans le cadre des exigences de la société, obligations exprimées par les lois, les réglementations, les codes, etc.… visant par exemple la sécurité, la santé, la protection de l’environnement ». La même norme 8402 énonce que le terme entité peut désigner un produit, une activité, un processus ou une personne. Dans le domaine de la santé, la qualité a fait l’objet de nombreuses définitions. Celle de l’Organisation Mondiale de la Santé reste la référence : « Délivrer à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiqués et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme de santé conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en terme de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins ». Dessin réalisé par C. Phely - Peyronnaud Aujourd’hui, la qualité n’est plus un objectif mais une démarche de management qui doit créer une dynamique qui va générer une amélioration continue de la qualité. Cette démarche peut être illustrée selon la logique de la « roue de Deming », qui se divise en quatre phases : « prévoir, mettre en œuvre, mesurer et contrôler, réagir et améliorer ». Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 133 # LES OUTILS DE LA QUALITE La démarche qualité a défini un certain nombre d’outils pour atteindre ces objectifs : ! Les procédures La norme ISO 8402 définit ce terme comme « une manière spécifique d'accomplir une activité. Les procédures précisent les missions des services opérationnels et fonctionnels en matière de qualité et les responsabilités qui en découlent. Elles permettent la coordination des différentes fonctions et des actions intra et inter services ». Dans le domaine hospitalier, elles se définissent comme une règle écrite d’organisation qui détermine le but et l’étendue d’une activité et qui spécifie la façon de la réaliser. Une procédure décrit une activité reposant sur une suite de tâches réalisées par différents acteurs. ! Les protocoles Le protocole se définit comme un « mode opératoire rédigé de façon explicite, avant la mise en œuvre, pour éviter toute improvisation et toute dérive ». Le dictionnaire des soins infirmiers dans son édition de 1996 a défini le Protocole de soins : « Description des techniques et des procédures qu'il est convenu d'appliquer dans certaines situations de soins. Elle guide l´exécution des prestations et contribue à leur qualité ». Le protocole est : - un guide d’application, centré sur une cible, présenté de façon synthétique, élaboré selon une méthodologie précise. Les 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales précisent : Les termes "fiche technique" ou "protocole de soins" sont indifféremment utilisés dans les établissements. Toutefois, les Guides du Service Infirmier définissent et distinguent ces deux termes. Un protocole de soins est un "descriptif des techniques à appliquer et/ou des consignes à observer dans certaines situations de soins ou pour l'administration d'un soin". Une fiche technique décrit les différentes étapes d'un acte. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 134 ! Les évaluations La procédure d’évaluation repose sur une méthodologie consistant à comparer les pratiques professionnelles par rapport à un référentiel, ou à mettre en place des surveillances (enquêtes de prévalence, prélèvements d’environnement…). Ce référentiel peut être un protocole, des recommandations scientifiques ou de bonnes pratiques, ou concerner un aspect réglementaire. L’objectif consiste à mesurer les écarts entre la pratique et les recommandations, rechercher les facteurs qui déterminent cet écart et mettre en œuvre des actions correctives. ! L’audit L’audit est un outil d’évaluation. La norme ISO 8402 le définit comme « un examen méthodique et indépendant en vue de déterminer si les activités et résultats relatifs à la qualité satisfont aux dispositions préétablies, si ces dispositions sont mises en œuvre de façon efficace et si elles sont aptes à atteindre les objectifs ». Différents types d’audits sont mis en œuvre dans les établissements de soins : - l’audit externe, mis en place à la demande d’un établissement, pour une reconnaissance externe et par des professionnels extérieurs l’audit interne, à la demande de l’établissement par des professionnels appartenant à la structure mais n’ayant pas de responsabilité dans le secteur audité. L’audit de pratique en hygiène est : « un examen méthodique et indépendant qui analyse une situation relative à l'hygiène. Il permet d'évaluer la qualité d'un processus et l'application de bonnes pratiques selon les objectifs prédéterminés par rapport à un référentiel ». ! Le déroulement de la démarche qualité L’élaboration d’un protocole doit respecter une certaine méthodologie : 1. définir la situation à améliorer, 2. constituer un groupe de travail sur le sujet, 3. définir le public concerné par le protocole, 4. définir les objectifs à atteindre, 5. faire une recherche documentaire, 6. rechercher les pratiques existantes, 7. rédiger le protocole, 8. définir un calendrier de mise en œuvre et d’évaluation, 9. tester le protocole, le réajuster si nécessaire, le faire valider, 10. diffuser le protocole. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 135 ! L’évaluation des protocoles Elle va permettre de mesurer l’observance du protocole et son impact sur la qualité. Elle est effectuée après appropriation par les équipes. Elle peut concerner les ressources (moyens en matériel et/ou humains), ou les processus (application du protocole). L’évaluation se fait à partir de grilles qui sont construites lors de la réalisation des protocoles, en privilégiant les points incontournables. L’auto-évaluation sera préférée à l’évaluation par un tiers. Dans le cas où un grand groupe est concerné, il est possible de procéder en sélectionnant un échantillon statistiquement représentatif. A l’issue de l’évaluation et après analyse, les résultats sont communiqués en dégageant les axes d’amélioration. Cette opération doit être renouvelée régulièrement, afin de mesurer l’évolution dans le but de l’amélioration continue de la qualité. écrire ce qui doit être fait faire ce qui est écrit vérifier si l’on fait ce qui est écrit ! La traçabilité La traçabilité est une procédure visant à suivre automatiquement un produit ou un service depuis sa naissance jusqu'à sa valorisation finale. Conformément à la loi inscrite dans le Livre V bis du code de la santé publique, la traçabilité est obligatoire depuis le 14 juin 1998. Cette traçabilité doit permettre d’assurer la conformité des opérations. En cas de non conformité ou de danger, elle doit rendre possible à tout instant l’identification d’un patient, d’un matériel ou d’une procédure de traitement suivie par un dispositif médical, à partir de documents qu'il faut archiver pendant trente ans. Les utilisateurs s’engagent à archiver les informations. La traçabilité permet d’améliorer la qualité, le service et l’efficacité globale des soins. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 136 POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE : • • • • Importance de l’élaboration des protocoles, Leur diffusion pour leur mise en oeuvre, La mise en place de la traçabilité, L’évaluation des pratiques pour leur réactualisation et la mise en action d’une véritable démarche qualité. $ DOCUMENTS DE REFERENCE • • • Epidémiologie sans peine – Edition Frison ROCHE Dictionnaire des soins infirmiers 1996 Démarche qualité – Département Santé Publique – Faculté Xavier BICHAT Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 137 XVI / L’ACCREDITATION Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 138 En mars 1998, un rapport du Comité Technique National des Infections Nosocomiales mentionnait que :« la prise en compte du risque infectieux inhérent à toute structure hospitalière est un élément indispensable à la mise en place d’un service qualité pour la population. Elle sera certainement au cœur des démarches d’évaluation qui s’annoncent ». L'accréditation est une procédure d'évaluation externe à un établissement de santé. Elle est effectuée par des professionnels indépendants de l'établissement et des organismes de tutelle. Elle consiste à évaluer l'ensemble du fonctionnement et des pratiques au sein de l’établissement concerné Elle vise à assurer la sécurité et la qualité des soins donnés au malade et à promouvoir une politique de développement continu de la qualité au sein des établissements de santé. En application de l’ordonnance du 24 avril 1996, cette procédure est conduite par l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES). Les établissements de santé doivent s'engager dans la procédure d'accréditation au plus tard dans les 5 ans suivant la publication de cette ordonnance d'avril 1996. L'accréditation concerne tous les établissements de santé publics et privés. Elle ne s'applique pas actuellement aux activités médico-sociales même lorsque celles-ci s'exercent au sein d'un établissement de santé. Actuellement plus de 3000 établissements sont concernés. L'organisme accréditeur établit avec les professionnels du système de santé, des référentiels pour apprécier les structures, les procédures et les résultats en terme de gain de santé et de satisfaction du patient. Ces référentiels concernent les points suivants : Le patient et sa prise en charge 1. Droits et information du patient, 2. Dossier du patient, 3. Organisation de la prise en charge des patients. Management et gestion au service du patient 1. Management de l'établissement et des secteurs d'activité, 2. Gestion des ressources humaines, 3. Gestion des fonctions logistiques, 4. Gestion du système d'information. Qualité et prévention 1. Gestion de la qualité et prévention des risque, 2. Vigilances sanitaires et sécurité transfusionnelle, 3. Surveillance prévention et contrôle du risque infectieux. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 139 L'expert visiteur est un professionnel sélectionné par l’NAES et exerçant dans un établissement de santé depuis plus de trois ans et ayant une expérience de plus de dix ans dans le domaine de la santé. Il occupe au sein de son établissement des fonctions à caractère transversal et a une expérience de conduite de projets d'amélioration de la qualité. Il peut être : - gestionnaire, médecin de différentes spécialités médicales et chirurgicales, soignant : directeur de services de soins infirmiers, infirmière générale, cadre supérieur de santé, cadre de santé, ingénieur qualité, biologiste, pharmacien. # LES 8 ETAPES DE LA PROCEDURE D’ACCREDITATION 1. La procédure d'accréditation est engagée à l'initiative du représentant légal de l’établissement concerné. Le directeur de l'établissement adresse une demande d'engagement à l'ANAES, accompagnée d'un dossier de présentation de l'établissement décrivant ses activités, son organisation générale et sa stratégie qualité. 2. L'ANAES propose un contrat d'accréditation rappelant les engagements à tenir puis envoie les documents d'analyse nécessaires à la phase d'auto évaluation. 3. L'établissement effectue son auto-évaluation et en transmet les résultats à l'ANAES 4. Après réception des résultats de l'auto évaluation, la visite d'accréditation est effectuée par une équipe d'experts visiteurs, qui rédige le rapport des experts, lequel s'appuie sur les résultats de l'auto évaluation. 5. Le rapport des experts est communiqué à l'établissement pour qu'il formule ses observations. 6. Le rapport des experts et les observations de l'établissement au rapport des experts sont communiqués au Collège de l'accréditation de l'ANAES, qui examine le déroulement de la procédure, valide le rapport d'accréditation qui comporte des recommandations, fixe les modalités de suivi et arrête le délai au bout duquel une nouvelle procédure devra être engagée Les appréciations du Collège de l'Accréditation seront formulées sous une forme graduée pouvant se résumer ainsi : Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 140 Appréciations Sans recommandations Modalités de suivi Délai d'engagement entre deux procédures 5 ans Par l'établissement de santé L'établissement de santé réalise un bilan de suivi des Avec recommandations recommandations en 5 ans perspective de la prochaine procédure L'établissement de santé réalise un bilan de suivi et le transmet à Avec réserves Moins de 5 ans l'ANAES à échéance déterminée L'ANAES demande à ce que Moins de 5 ans et visite l'établissement de santé apporte ciblée à échéance fixée sur Avec réserves majeures des solutions aux questions les questions ayant fait l'objet ayant fait l'objet de réserves de réserves majeures majeures à échéance donnée 7. Le rapport d'accréditation est transmis par l'Agence au directeur de l'établissement de santé ainsi qu'au directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation compétente. 8. Un compte-rendu de la procédure d'accréditation est transmis par l'ANAES à l'établissement. Il est consultable sur demande par le public et les professionnels de santé intéressés. Les références (SPI) surveillance, prévention et contrôle du risque infectieux sont présentés, sur la page suivante, telles qu’elles apparaissent dans le manuel d’accréditation. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 141 Références (SPI) surveillance, prévention et contrôle du risque infectieux SPI – référence 1 : L’établissement initie et met en œuvre une politique coordonnée de maîtrise du risque infectieux chez les patients et les professionnels. SPI – référence 2 : La politique de maîtrise du risque infectieux associe dans sa définition et sa mise en œuvre les instances et les professionnels concernés. SPI – référence 3 : Le programme de lutte contre le risque infectieux associe les professionnels compétents. SPI – référence 4 : Le programme de lutte contre le risque infectieux comporte une surveillance. SPI – référence 5 : Le programme de lutte contre le risque infectieux comporte des actions de prévention. SPI – référence 6 : Le programme de lutte contre le risque infectieux comporte des dispositions sur le bon usage des antibiotiques en vue de maîtriser la résistance bactérienne. SPI – référence 7 : Un programme de prévention et de prise en charge des infections touchant les professionnels, établi en collaboration avec la médecine du travail, est élaboré. SPI – référence 8 : Le risque infectieux lié à l’utilisation des dispositifs médicaux et équipements à usage multiple est maîtrisé. SPI – référence 9 : Le risque infectieux lié à l’environnement est maîtrisé. SPI – référence 10 : Des procédures concernant la manipulation, le stockage, la préparation et la distribution des aliments sont mises en œuvre. SPI – référence 11 : La réalisation et l’efficacité du programme de prévention et de maîtrise du risque infectieux sont évaluées à périodicité définie. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 142 $ DOCUMENTS DE REFERENCE • L’accréditation – site internet de l’Agence Nationale d’Accréditation en Santé : http://www.anaes.fr Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 143 LEXIQUE Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 144 ALLOTISSEMENT : Répartition en lots, en rations (ex : mise en barquettes des repas) ASEPSIE : Ensemble de mesures propres à empêcher l’apport de micro-organismes. BACTERIE : Etre vivant autonome, unicellulaire, de petite taille (de 0,5 à 12 microns). BACTERIEMIE : Présence de bactéries dans le sang circulant sans manifestations cliniques d’infection. BACTERICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les bactéries dans des conditions définies (AFNOR, CEN). BACTERIE PATHOGENE : Bactérie dont la présence dans un organisme normal réceptif, provoque des lésions entraînant un processus infectieux. BACTERIOSTATIQUE : Produit ou procédé ayant la propriété momentanément dans les bactéries dans des conditions définies (AFNOR). d’inhiber CONTAMINATION : Présence d’un élément indésirable dans un fluide, sur une surface ou dans un espace protégé. Dans le cas d’une contamination biologique, on utilisera le terme biocontamination (ASPEC). processus entraînant la présence de microorganismes pathogènes ou potentiellement nocifs sur le matériel ou la personne (recommandation n°R (84) 20 CEE). COLONISATION : Multiplication localisée de micro-organismes sans réaction tissulaire. Si elle n’entraîne aucun signe clinique, on dit que le sujet est porteur sain. DESINFECTANT : Produit ou procédé utilisé pour la désinfection, dans des conditions définies. Si le produit ou le procédé est sélectif, ceci doit être précisé. Ainsi, un désinfectant ayant une action limitée aux champignons est désigné par : désinfectant à action fongicide (AFNOR NFT 72 101). Un désinfectant est un produit contenant au moins un principe actif doué de propriétés antimicrobiennes et dont l’activité est déterminée par un système normatif reconnu. Ce produit doit satisfaire aux normes de base de bactéricidie (NF EN 1040) et peut, en outre, présenter des caractéristiques supplémentaires : fongicidie (NF EN 1275), virucidie (NFT 72 180) et sporicidie (NFT 72 230 ou NFT 72 231). DEONTOLOGIE : Ensemble des règles et des devoirs dans un exercice professionnel vis à vis des patients et des collègues. EAU BACTERIOLOGIQUEMENT MAITRISEE : Il s’agit d’eau de qualité bactériologique supérieure à celle du réseau obtenue après traitement chimique (chloration) ou physique (micro filtration en amont ou au point d’usage, ultra violets…) de l’eau du réseau. La micro filtration au point d’usage est le procédé de traitement le plus classique. EPIDEMIE : Développement d’une maladie ou d’un phénomène pathologique qui atteint simultanément plusieurs individus répartis dans un territoire plus ou moins étendu et soumis à des influences identiques et inhabituelles. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 145 EPIDEMIOLOGIE : Définition O.M.S. : Etude de la distribution des maladies et des invalidités dans les populations humaines ainsi que des influences qui déterminent cette distribution. FONGICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les champignons y compris leurs spores dans des conditions définies (AFNOR, CEN). GRANULOPENIQUE : Baisse du nombre des leucocytes polynucléaire dans le sang. HEMATOGENE : Qui est transmis par voie sanguine. HYGIENE : Science qui apprend à conserver et à améliorer la santé. Selon l’O.M.S. : Ensemble de mesures et de précautions que prend un individu ou un groupe pour protéger les autres comme lui-même d’une quelconque maladie infectieuse. HYGIENE HOSPITALIERE : Définition de l’O.M.S. appliquée à l’hôpital afin de prévenir les infections nosocomiales. INDUCTION : Stade de l’endormissement au début de l’anesthésie. IMMUNO DEPRIME : Patient dont la résistance aux agents infectieux est diminuée. INFECTION : Envahissement d’un organisme par un micro-organisme. Ensemble de signes cliniques et/ou biologiques qui résultent de la pénétration dans l’organisme d’un micro-organisme pathogène. INFECTION COMMUNAUTAIRE : Infection localisée à l’extérieur de l’hôpital sans aucune relation avec la flore microbienne hospitalière. INFECTION CROISEE : Infection transmise par contact direct, par l’air, par le personnel (manu portée), par les objets, le matériel….. MYCOBACTERICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les mycobactéries dans des conditions définies (AFNOR, CEN). PROPHYLAXIE : Partie de la thérapeutique qui a pour objet de prévenir le développement des maladies. REMANENCE : Dont l’action persiste après application. RESERVOIR : Personne, matériel, local contaminé/colonisé par des germes pathogènes et susceptible de les transmettre à son insu et à l’insu de l’autre. SELLICK (manœuvre de) : Manœuvre qui vise à prévenir la régurgitation du contenu gastrique et son inhalation lors de l’induction anesthésique. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 146 SEPTICEMIE : Infection générale grave de l’organisme, caractérisée par des décharges importantes et répétées, dans le sang, de germes pathogènes provenant d’un foyer initial et pouvant créer des foyers secondaires multiples. SIDA : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise. SPORE : Forme de survie de certaines bactéries et parasites dans des conditions d’environnement défavorable. SPORICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les spores bactériennes dans des conditions définies (AFNOR). TUBERCULOCIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les BK responsables de la tuberculose) dans des conditions définies. VIRUS : Agent infectieux de petite taille (plus petit que les bactéries). Il se développe en parasitant la cellule hôte. VIRUCIDE : Produit ou procédé ayant la propriété d’inactiver les virus dans des conditions définies (AFNOR). Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins CCLIN Sud Ouest 147