Mise en e´vidence d`une corre´lation entre la richesse d`un greffon

On notera cependant que la survie globale m
ediane
n’
etait pas atteinte dans les deux groupes, avec un suivi
m
edian de vingt-trois mois. Il faudra un suivi plus long
afin d’observer une
eventuelle diff
erence en termes de
survie globale.
Le triplet ixazomib-l
enalidomide-dexam
ethasone offre
donc un avantage en termes de SSP, un trio
gagnant qui est de plus enti
erement administr
epar
voie orale. &
Re´fe´rences
1. Chauhan D, Tian Z, Zhou B, et al. In vitro and in vivo selective antitumor
activity of a novel orally bioavailable proteasome inhibitor MLN9708 against
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doi: 10.1684/hma.2016.1145
Mise en e´vidence d’une
corre´lation entre la richesse
d’un greffon en lymphocytes
iNKT et la survie sans
progression et sans effet du
greffon contre l’hoˆte apre`s
allogreffe de cellules
souches pe´riphe´riques
D
eborah Desmier
St
ephanie Guidez
Xavier Leleu
Emilie Cayssials
Les m
ecanismes immunologiques responsables des
effets greffon contre l’h^
ote (GvH, pour graft
versus host) et greffon contre la tumeur (GvT, pour graft
versus tumor) de l’allogreffe de cellules souches
h
ematopoı¨
etiques sont multiples et partiellement connus.
Leur compr
ehension est un enjeu majeur pour diminuer
la morbimortalit
eli
ee
a cette proc
edure. Des donn
ees
r
ecentes de la litt
erature montrent que la richesse d’un
greffon de cellules souches p
eriph
eriques (CSP) en lympho-
cytes T CD8
+
est corr
el
ee
a une augmentation de la survie
sans rechute et de la survie globale (SG) sans augmentation
de l’incidence de GvH [1], tandis qu’un faible taux de
lymphocytes T r
egulateurs (Treg) a
et
e associ
e
a une
augmentation du risque de d
evelopper une GvH aigu
e. Les
lymphocytes iNKT (invariant natural killer T)sontdes
lymphocytes T non conventionnels poss
edant un r^
ole dans
l’immunosurveillance antitumorale. Il a
et
e rapport
e que leur
fr
equence au sein du greffon de CSP (>0,057 10
6
/kg)
etait associ
ee
a une diminution de l’incidence de GvH aigu
e
[2] et que la reconstitution pr
ecoce postallogreffe de cette
sous-population (ratio iNKT/T totaux 10
-3
)
etait corr
el
ee
a
une diminution de l’incidence de GvH aigu
eet
a une
augmentation de la SG [3].
L’
etude de Malard et al.[4] est la premi
ere
a prendre en
compte de mani
ere simultan
ee l’impact de diff
erents
contingents cellulaires du syst
eme immunitaire (lympho-
cytes T m
emoires et naı¨fs, lymphocytes B, iNKT, Treg,
cellules NK et cellules dendritiques) du greffon de CSP sur la
SG ainsi que sur la survie sans progression et sans GvH
(GPFS, pour GvH-free, progression-free survival). La GPFS,
crit
ere de jugement principal de cette
etude, est un crit
ere
composite d
efini par la combinaison de l’absence de
rechute/progression, de GvH aigu
e grade III ou IV et de GvH
chronique n
ecessitant un traitement syst
emique. Les
echantillons de greffon congel
es de quatre-vingt patients
pris en charge au CHU de Nantes et ayant rec¸u une
allogreffe de CSP entre 2010 et 2013 pour une h
emopathie
maligne my
eloı¨de ou lymphoı¨de, ont
et
e analys
es
r
etrospectivement en cytom
etrie en flux. L’^
age m
edian
des patients
etait de 57 ans dont un tiers avait plus de
60 ans, 57 %
etaient pris en charge pour une h
emopathie
my
eloı¨de, la majorit
e ont rec¸u un conditionnement
d’intensit
er
eduite
a base de fludarabine, de busulfan et
d’une lymphod
epl
etion T in vivo par s
erum antilympho-
cytaire (91 %), et la moiti
e des greffons
etaient issus de
donneurs non apparent
es 10/10.
Une SG
a deux ans de 58 % (IC95%, 46-68 %) et une
GPFS
a deux ans de 35 % (IC95%, 25-46 %) ont
et
e
observ
ees avec un suivi m
edian de trente-sept mois.
Aucune corr
elation n’a
et
e mise en
evidence entre la SG et
la richesse du greffon en une population cellulaire
immunitaire sp
ecifique. En revanche, on observe une
am
elioration significative de la GPFS
a deux ans chez les
patients recevant plus de 0,11 10
6
iNKT/kg (49 %
versus 22 % pour ceux recevant <0,11 10
6
/kg,
p = 0,007), cette valeur correspond au r
esultat quantitatif
m
edian de l’ensemble des greffons de CSP analys
es.
Notons que les auteurs n’ont pas mis en
evidence de
corr
elation entre la richesse en iNKT du greffon et les
caract
eristiques du donneur (^
age, sexe, type de donneur
apparent
e ou non). En analyse multivari
ee, le seul facteur
ayant un impact positif sur la SG
etait un ^
age du patient
183
H
ematologie
vol. 22 n83, mai-juin 2016
ctualit
es
A
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inf
erieur
a 60 ans (HR = 2,27 ; IC95%, 1,14-4,52 ;
p = 0,02), et le seul facteur ayant un impact positif sur
la GPFS
etait un nombre de lymphocytes iNKT contenus
dans le greffon sup
erieur
a 0,11 10
6
/kg (HR = 0,48 ;
IC95%, 0,27-0,85 ; p = 0,01). L’impact positif sur la GPFS
pourrait ^
etre en lien avec une tendance
a la diminution de
l’incidence des rechutes tandis qu’il n’y pas
el
ement en
faveur d’une r
eduction de l’incidence de GvH.
En conclusion, cette
etude montre une am
elioration de la
GPFS chez les patients recevant un greffon de CSP de
richesse accrue en cellules iNKT et souligne le r^
ole
antitumoral des lymphocytes iNKT avec une tendance
a
la diminution de l’incidence des rechutes. En pratique, la
richesse en lymphocytes iNKT du greffon
etant ici
ind
ependante des caract
eristiques du donneur, il paraı
ˆt
difficile d’utiliser ce crit
ere
a l’occasion du choix du
donneur. N
eanmoins, l’enrichissement ex vivo des greffons
pauvres en iNKT constituerait une option s
eduisante afin de
moduler l’effet GvT et pourrait concourir
a augmenter
a
terme la SG. &
Re´fe´rences
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Survival and Enables Better Donor Selection in Allogeneic Stem-Cell Transplanta-
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doi: 10.1684/hma.2016.1146
E
´tude Epic : ponatinib versus
imatinib en premie` re ligne
chez les patients atteints
d’une leuce´ mie mye´loı¨d e
chronique
Thomas Systchenko
St
ephanie Guidez
Xavier Leleu
Emilie Cayssials
La leuc
emie my
eloı¨de chronique (LMC) est la premi
ere
pathologie canc
ereuse
a avoir b
en
efici
edu
d
eveloppement d’une th
erapie cibl
ee : les inhibiteurs des
tyrosines kinases (ITK) dont le chef de file est l’imatinib. Les
ITK de seconde g
en
eration, tels que le nilotinib et le
dasatinib, d
evelopp
es pour les patients r
esistants/
intol
erants
a l’imatinib, sont plus puissants que ce dernier
en premi
ere ligne. Le ponatinib, ITK de troisi
eme
g
en
eration, est le seul actif chez les patients porteurs de
certaines mutations induisant une multir
esistance, notam-
ment la mutation T315I de BCR-ABL1. L’essai de phase II
Pace [1] a montr
e une efficacit
e du ponatinib chez des
patients r
esistants/intol
erants au dasatinib ou au nilotinib
avec 56 % de r
eponse cytog
en
etique compl
ete et 39 % de
r
emission mol
eculaire majeure (RMM)
a douze mois. Des
ev
enements thrombotiques art
eriels s
ev
eres ont
et
e
rapport
es chez 9 % des patients (n = 449), et consid
er
es
comme en lien avec le traitement chez 3 % seulement. Le
ponatinib pourrait ^
etre le bon
el
eve de la classe en premi
ere
ligne ; il pourrait en particulier, gr^
ace
a son activit
e
paninhibitrice, pr
evenir l’
emergence de r
esistances [2].
L’
etude de phase III internationale Epic, multicentrique,
randomis
ee et ouverte, avait pour objectif d’
evaluer la
tol
erance et l’efficacit
e du ponatinib versus imatinib chez
les patients LMC en premi
ere ligne [3]. Certains ant
e-
c
edents cardiovasculaires (hypertriglyc
erid
emie, hyperten-
sion art
erielle non contr^
ol
ee, pathologies cardiovasculaires
trait
ees) constituaient un crit
ere d’exclusion. Les patients
etaient randomis
es (1:1) entre ponatinib 45 mg/j et
imatinib 400 mg/j. Le crit
ere principal
etait la RMM
a
douze mois. Entre ao^
ut 2012 et octobre 2013, 307 patients
ont
et
e inclus, mais l’
etude a
et
e stopp
ee pr
ematur
ement
en raison de la fr
equence des
ev
enements cardiovasculaires
observ
es chez les patients inclus dans d’autres essais
testant la mol
ecule. Les r
esultats obtenus en termes de
RMM
a douze mois sont difficilement interpr
etables en
raison du faible
echantillon de patients analys
e; la
diff
erence n’est pas statistiquement significative entre le
ponatinib (8 soit 80 %) et imatinib (5/13 soit 38 %)
(p = 0,074). On note cependant que le nombre de patients
ayant obtenu une RMM est significativement plus grand
dans le bras ponatinib (61/149 soit 49 %) que dans le bras
imatinib (25/142 soit 18 %) avec un suivi m
edian de cinq
mois seulement (p <0,0001). Concernant la survenue
d’
ev
enements thrombotiques art
eriels s
ev
eres, l’incidence
est de 7 % (11/154 dont cinq d
ec
es) dans le bras ponatinib
versus 2 % (3/152 dont un d
ec
es) dans le bras imatinib.
Les autres principaux effets secondaires majeurs du
ponatinib enregistr
es sont : rashs, anomalies du bilan
184 H
ematologie
vol. 22 n83, mai-juin 2016
ctualit
esA
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