A ctualites Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.70.218 le 18/04/2017. Mise en évidence d’une corrélation entre la richesse d’un greffon en lymphocytes iNKT et la survie sans progression et sans effet du greffon contre l’hôte après allogreffe de cellules souches périphériques borah Desmier De phanie Guidez Ste Xavier Leleu Emilie Cayssials es mecanismes immunologiques responsables des ^te (GvH, pour graft effets greffon contre l’ho versus host) et greffon contre la tumeur (GvT, pour graft versus tumor) de l’allogreffe de cellules souches h ematopoı̈etiques sont multiples et partiellement connus. Leur comprehension est un enjeu majeur pour diminuer la morbimortalite li ee a cette proc edure. Des donn ees r ecentes de la litterature montrent que la richesse d’un greffon de cellules souches p eriph eriques (CSP) en lymphoel ee a une augmentation de la survie cytes T CD8+ est corr sans rechute et de la survie globale (SG) sans augmentation de l’incidence de GvH [1], tandis qu’un faible taux de lymphocytes T regulateurs (Treg) a et e associ e a une augmentation du risque de d evelopper une GvH aigu€ e. Les lymphocytes iNKT (invariant natural killer T) sont des ^le dans lymphocytes T non conventionnels poss edant un ro l’immunosurveillance antitumorale. Il a et e rapport e que leur fr equence au sein du greffon de CSP (> 0,057 106/kg) etait associee a une diminution de l’incidence de GvH aigu€ e [2] et que la reconstitution pr ecoce postallogreffe de cette sous-population (ratio iNKT/T totaux 10-3) etait corr el ee a L Références 1. Chauhan D, Tian Z, Zhou B, et al. In vitro and in vivo selective antitumor activity of a novel orally bioavailable proteasome inhibitor MLN9708 against multiple myeloma cells. Clin Cancer Res 2011 ; 17 : 5311-21. 2. Kumar SK, Berdeja JG, Niesvizky R, et al. Safety and tolerability of ixazomib, an oral proteasome inhibitor, in combination with lenalidomide and dexamethasone in patients with previously untreated multiple myeloma: an open-label phase 1/2 study. Lancet Oncol 2014 ; 15 : 1503-12. 3. Moreau P, Masszi T, Grzasko N, et al. Oral ixazomib, lenalidomide and dexamethasone for multiple myeloma. N Engl J Med 2016 ; 374 : 1621-34. doi: 10.1684/hma.2016.1145 diane On notera cependant que la survie globale me n’ etait pas atteinte dans les deux groupes, avec un suivi m edian de vingt-trois mois. Il faudra un suivi plus long afin d’observer une eventuelle diff erence en termes de survie globale. Le triplet ixazomib-l enalidomide-dexam ethasone offre donc un avantage en termes de SSP, un trio gagnant qui est de plus enti erement administr e par & voie orale. € et une diminution de l’incidence de GvH aigue a une augmentation de la SG [3]. L’ etude de Malard et al. [4] est la premi ere a prendre en compte de mani ere simultan ee l’impact de diff erents contingents cellulaires du syst eme immunitaire (lymphocytes T m emoires et naı̈fs, lymphocytes B, iNKT, Treg, cellules NK et cellules dendritiques) du greffon de CSP sur la SG ainsi que sur la survie sans progression et sans GvH (GPFS, pour GvH-free, progression-free survival). La GPFS, crit ere de jugement principal de cette etude, est un crit ere composite d efini par la combinaison de l’absence de rechute/progression, de GvH aigu€ e grade III ou IV et de GvH chronique n ecessitant un traitement syst emique. Les echantillons de greffon congel es de quatre-vingt patients pris en charge au CHU de Nantes et ayant reçu une allogreffe de CSP entre 2010 et 2013 pour une h emopathie maligne my eloı̈de ou lymphoı̈de, ont et e analys es r etrospectivement en cytom etrie en flux. L’^ age m edian des patients etait de 57 ans dont un tiers avait plus de 60 ans, 57 % etaient pris en charge pour une h emopathie e ont reçu un conditionnement my eloı̈de, la majorit d’intensit e r eduite a base de fludarabine, de busulfan et d’une lymphod epl etion T in vivo par s erum antilymphocytaire (91 %), et la moiti e des greffons etaient issus de donneurs non apparent es 10/10. Une SG a deux ans de 58 % (IC95%, 46-68 %) et une GPFS a deux ans de 35 % (IC95%, 25-46 %) ont et e observ ees avec un suivi m edian de trente-sept mois. Aucune corr elation n’a et e mise en evidence entre la SG et la richesse du greffon en une population cellulaire immunitaire sp ecifique. En revanche, on observe une am elioration significative de la GPFS a deux ans chez les patients recevant plus de 0,11 106 iNKT/kg (49 % versus 22 % pour ceux recevant < 0,11 106/kg, p = 0,007), cette valeur correspond au r esultat quantitatif m edian de l’ensemble des greffons de CSP analys es. Notons que les auteurs n’ont pas mis en evidence de corr elation entre la richesse en iNKT du greffon et les caract eristiques du donneur (^ age, sexe, type de donneur apparent e ou non). En analyse multivari ee, le seul facteur ayant un impact positif sur la SG etait un ^ age du patient matologie He vol. 22 n8 3, mai-juin 2016 183 doi: 10.1684/hma.2016.1146 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.70.218 le 18/04/2017. A ctualites inferieur a 60 ans (HR = 2,27 ; IC95%, 1,14-4,52 ; p = 0,02), et le seul facteur ayant un impact positif sur la GPFS etait un nombre de lymphocytes iNKT contenus dans le greffon sup erieur a 0,11 106/kg (HR = 0,48 ; IC95%, 0,27-0,85 ; p = 0,01). L’impact positif sur la GPFS pourrait ^etre en lien avec une tendance a la diminution de l’incidence des rechutes tandis qu’il n’y pas el ement en faveur d’une reduction de l’incidence de GvH. En conclusion, cette etude montre une am elioration de la GPFS chez les patients recevant un greffon de CSP de ^le richesse accrue en cellules iNKT et souligne le ro antitumoral des lymphocytes iNKT avec une tendance a la diminution de l’incidence des rechutes. En pratique, la richesse en lymphocytes iNKT du greffon etant ici independante des caract eristiques du donneur, il paraı̂t difficile d’utiliser ce crit ere a l’occasion du choix du donneur. Neanmoins, l’enrichissement ex vivo des greffons pauvres en iNKT constituerait une option s eduisante afin de moduler l’effet GvT et pourrait concourir a augmenter a & terme la SG. Étude Epic : ponatinib versus imatinib en première ligne chez les patients atteints d’une leucémie myéloı̈de chronique comme en lien avec le traitement chez 3 % seulement. Le ponatinib pourrait ^ etre le bon el eve de la classe en premi ere ligne ; il pourrait en particulier, gr^ ace a son activit e paninhibitrice, pr evenir l’ emergence de r esistances [2]. L’ etude de phase III internationale Epic, multicentrique, randomis ee et ouverte, avait pour objectif d’ evaluer la tol erance et l’efficacit e du ponatinib versus imatinib chez les patients LMC en premi ere ligne [3]. Certains ant e cedents cardiovasculaires (hypertriglyc erid emie, hyperten^l sion art erielle non contro ee, pathologies cardiovasculaires trait ees) constituaient un crit ere d’exclusion. Les patients etaient randomis es (1:1) entre ponatinib 45 mg/j et imatinib 400 mg/j. Le crit ere principal etait la RMM a ^t 2012 et octobre 2013, 307 patients douze mois. Entre aou ement ont et e inclus, mais l’ etude a et e stopp ee prematur en raison de la fr equence des ev enements cardiovasculaires observ es chez les patients inclus dans d’autres essais testant la mol ecule. Les r esultats obtenus en termes de RMM a douze mois sont difficilement interpr etables en raison du faible echantillon de patients analys e ; la diff erence n’est pas statistiquement significative entre le ponatinib (8 soit 80 %) et imatinib (5/13 soit 38 %) (p = 0,074). On note cependant que le nombre de patients ayant obtenu une RMM est significativement plus grand dans le bras ponatinib (61/149 soit 49 %) que dans le bras imatinib (25/142 soit 18 %) avec un suivi m edian de cinq mois seulement (p < 0,0001). Concernant la survenue d’ ev enements thrombotiques art eriels s ev eres, l’incidence est de 7 % (11/154 dont cinq d ec es) dans le bras ponatinib versus 2 % (3/152 dont un d ec es) dans le bras imatinib. Les autres principaux effets secondaires majeurs du ponatinib enregistr es sont : rashs, anomalies du bilan Thomas Systchenko phanie Guidez Ste Xavier Leleu Emilie Cayssials a leucemie my eloı̈de chronique (LMC) est la premi ere pathologie canc ereuse a avoir b en efici e du d eveloppement d’une th erapie cibl ee : les inhibiteurs des tyrosines kinases (ITK) dont le chef de file est l’imatinib. Les ITK de seconde g en eration, tels que le nilotinib et le dasatinib, developp es pour les patients r esistants/ intolerants a l’imatinib, sont plus puissants que ce dernier en premiere ligne. Le ponatinib, ITK de troisi eme generation, est le seul actif chez les patients porteurs de certaines mutations induisant une multir esistance, notamment la mutation T315I de BCR-ABL1. L’essai de phase II Pace [1] a montr e une efficacit e du ponatinib chez des patients resistants/intol erants au dasatinib ou au nilotinib avec 56 % de reponse cytog en etique compl ete et 39 % de r emission moleculaire majeure (RMM) a douze mois. Des evenements thrombotiques art eriels s ev eres ont et e er es rapportes chez 9 % des patients (n = 449), et consid L 184 Références 1. Reshef R, Huffman AP, Gao A, et al. High Graft CD8 Cell Dose Predicts Improved Survival and Enables Better Donor Selection in Allogeneic Stem-Cell Transplantation With Reduced-Intensity Conditioning. J Clin Oncol 2015 ; 33 : 2392-8. 2. Chaidos A, Patterson S, Szydlo R, et al. Graft invariant natural killer T-cell dose predicts risk of acute graft-versus-host disease in allogeneic hematopoietic stem cell transplantation. Blood 2012 ; 119 : 5030-6. 3. Rubio MT, Moreira-Teixeira L, Bachy E, et al. Early posttransplantation donorderived invariant natural killer T-cell recovery predicts the occurrence of acute graft-versus-host disease and overall survival. Blood 2012 ; 120 : 2144-54. 4. Malard F, Labopin M, Chevallier P, et al. Larger number of invariant natural killer T cells in PBSC allografts correlates with improved GVHDfree and progression-free survival. Blood 2016 ; 127 : 1828-35. matologie He vol. 22 n8 3, mai-juin 2016