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Il n’est pas étonnant que le rapport de la Banque Mondiale sur le développement dans le
monde de 1998-1999 soit intitulé «Le savoir au service du développement»6. Cela reflète la prise
de conscience de l’importance de la connaissance dans le développement. D’ailleurs, la Banque
Mondiale ne se voit plus comme une banque facilitant uniquement le transfert de capitaux
financiers vers les pays en voie de développement. Elle s’assigne un nouveau rôle, celui de
banque de connaissances (Knowledge Bank)7, notamment en focalisant ses actions sur le partage
des connaissances concernant les stratégies de développement entre les pays, la création d’une
base de données «The Africa Live Data Base» comportant environ 1500 indicateurs et couvrant
une période de 53 ans, le lancement d’une revue sur Internet «Development News». En 1999, la
Banque Mondiale lance le réseau d’apprentissage «World Bank Learning Network»8 qui est un
programme d’apprentissage à distance offrant des cours interactifs sur vidéo et Internet et reliant
en même temps des participants à travers le monde.
Dès le début des années 90, des auteurs comme James Brian Quinn, Robert Reich, Peter
Druker et Alvin Tofler, ont souligné l’importance prise par la connaissance. (Annexe No. 1 :
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES)
James Brian Quinn (1992) note que dans l’entreprise moderne, la valeur des produits et
services provient du développement de facteurs incorporels, basés sur la connaissance, tels que le
savoir-faire technologique, la conception des produits, la compréhension des besoins des clients,
l’innovation et la créativité9.
Robert Reich (1991) distingue trois catégories d’emploi de l’avenir : les services de
production courante, les services personnels et les services de manipulation de symboles10. Les
services de production courante se rapportent aux tâches répétitives effectuées dans l’entreprise
de production de masse. Ces services sont exécutés selon des étapes dans une séquence
destinée à élaborer des produits finis. Ces emplois, bien que considérés le plus souvent comme
des emplois de cols bleus, incluent aussi la supervision courante. Celle-ci est confiée aux
contremaîtres et aux cadres moyens, et se définit comme le contrôle répétitif du travail des
subordonnés et du respect des procédures opératoires standards et des règles codifiées dans le
système technique. L’ordinateur contrôle la quantité et la qualité de la production. Les employés
doivent être capables de lire et d’exécuter des calculs simples. Les critères d’évaluation du
6 Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 1998-1999 : Le savoir au service du
développement, ed. Eska, Paris, 1999. (Version originale : Wold Bank, World Development Report 1998/1999 :
Knowledge and Information for Development, Washington D.C, 1999)
7 Le concept de banque de connaissances (Knowledge Bank) a été introduit par James D. Wolfensohn, président de la
Banque Mondiale, lors de son discours en 1996 à la Conférence annuelle de la Banque Mondiale et du FMI.
8 Wold Bank, The World Bank Annual Report 1999, Washington D.C, 2000, p21.
9 Quinn J.B., L’entreprise intelligente : savoir, services et technologie, éd. Dunod, Paris, 1994. (Quinn J.B.,
Intelligent Enterprise, ed. The Free Press, New York, 1992).