J. Joubert

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J. Joubert
ELECFORM_V_Mise en page 2 21/02/13 12:44 Page1
I
maginez un monde où la matière ne serait constituée que de points
mathématiques, une matière sans matière : l'horreur… Les théories de
la physique moderne ont décharné notre monde sensible pour son étude,
tandis que les grands accélérateurs de particules nous dévoilent toujours plus
intimement le contenu de la matière. Mal nécessaire de la théorisation ?
De l’électron à la réaction - Entre forme et déformation
Quittez, le temps d'une lecture, les fondements des théories pour
n'en garder que l'esthétique des résultats. Observez l'électron dans toute
son étendue : une matière souple prenant des formes les plus douces,
s'écoulant de molécule en molécule pour engendrer une réaction chimique.
Avec ce livre, rentrez dans la peau du scientifique qui, cherchant les causes
d'un phénomène, utilise les outils modernes à sa disposition pour fabriquer
les modèles qui lui serviront de base de réflexion.
«
Lorsque les phénomènes affectant
la forme de l’électron (polarisations de
toutes sortes) deviennent très forts, on
peut observer le déplacement quasi-total
de la densité électronique d’une liaison
covalente au profit d’un seul des deux
atomes qui sont liés. »
EXTRAIT
DU LIVRE
ISBN : 9782804171865
9782804171865
ELECFORM
www.deboeck.com
Conception graphique : Primo&Primo
Jérome Joubert est professeur de chimie en classes préparatoires aux grandes
écoles en région parisienne et membre de jurys des concours d'entrée en école
d'ingénieur.
De l’électron
à la réaction
Entre forme et déformation
Dans la même collection
ATKINS P. W., Les 4 grands principes qui régissent l’Univers
ATKINS P.W., Au cœur des réactions chimiques. La vie privée des atomes
Collectif, Biologie moderne et vision de l’humanité
DEPOVERE P., La classification périodique des éléments. La merveille fondamentale de l’Univers
FREDERICK J.E., Sciences de l’atmosphère. Une introduction
MALLEY M. C., La radioactivité. Une mystérieuse science
SANDERS R., Á la recherche de la matière noire. Histoire d’une découverte fondamentale
STANNARD R., Vers la fin des découvertes. Approchons-nous des limites de la science ?
WAKEFORD T., Aux origines de la vie. Quand l’homme et le microbe s’apprivoisent
WYNN C.M., WIGGINS A.W., Intuitions géniales. Le top 5 des meilleures idées scientifiques
De l’électron
à la réaction
Entre forme et déformation
J. Joubert
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine
de spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com
© De Boeck Supérieur s.a., 2013
Rue des Minimes 39, B-1000 Bruxelles
1re édition
Tous droits réservés pour tous pays.
Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par
photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une
banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque
manière que ce soit.
Imprimé en Belgique
Dépôt légal:
Bibliothèque nationale, Paris : mars 2013
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2013/0074/127
ISBN 978-2-8041-7186-5
à Luc Martel
Il y a des rencontres qui nourrissent plus que des banquets. Merci à Paul Fleurat-Lessard,
enseignant-chercheur à l’École normale supérieure de Lyon, pour les friandises qui ont
amélioré l’ordinaire d’une recette qui aurait été autrement bien fade et pour en avoir ôté
amertumes et fautes de goût.
Avant-propos
Cet ouvrage vous propose de parcourir la diversité des comportements que
peuvent avoir les électrons au sein de divers édifices, de l’atome aux édifices supramoléculaires. L’aspect esthétique de ces comportements n’échappe que rarement
aux chimistes théoriciens qui ont, au préalable, fait de longues études de physique
et de chimie théorique. Il serait dommage de cacher la beauté de ces phénomènes
aux yeux de tout un chacun et nous proposons dans cet ouvrage de découvrir cette
matière avec un bagage théorique minimal, pour ne pas dire minimaliste.
Les considérations théoriques introductives se présenteront peut-être comme un
passage difficile, mais au fur et à mesure de l’avancée dans le texte et les figures,
nous espérons que le lecteur trouvera justifié l’effort nécessaire à la compréhension
des phénomènes, compréhension elle-même nécessaire au ressenti d’une certaine
beauté de la nature dans son infiniment petit. Plus nous avancerons et plus les
images parleront d’elles-mêmes à l’œil aiguisé par un début que nous espérons le
plus abordable possible.
AVANT-PROPOS
7
Avertissement aux experts
Cet ouvrage n’est pas un cours de chimie théorique appliquée. L’expert gardera
en tête que l’auteur a fait ici des choix de simplicité (toute relative il est vrai) pour
rendre accessible au plus grand nombre quelques aspects de la chimie quantique.
Les calculs de structures électroniques ont été réalisés au moyen du logiciel libre
JIMP2 de façon à ce que tout étudiant curieux puisse réaliser lui-même ses modèles
sans faire les frais d’une licence d’un code de calcul sans doute plus performant
mais inabordable financièrement et dont l’utilisation requiert souvent de longues
heures de lecture du mode d’emploi. Dans ce cadre, les géométries ont été obtenues par optimisation via le champ de force UFF et les structures électroniques ont
été modélisées par la méthode de Fenske-Hall. Il est évident qu’une modélisation via
des méthodes Hartree-Fock, post-Hartree-Fock ou encore DFT conduirait sans doute
à des résultats différents d’un point de vue quantitatif, mais seul l’aspect qualitatif
a été retenu ici pour mettre en évidence les grandes lignes des raisonnements qui
peuvent être développés à partir d’un outil de calcul.
Pour ne pas alourdir le propos, tous les points de discussion n’ont pas été développés.
En une centaine de pages, il est exclu d’être exhaustif, si tant est que cela soit intéressant pour le public non expert à qui s’adresse principalement cet ouvrage.
L’auteur espère néanmoins que le spécialiste trouvera dans cette lecture autant de
plaisir qu’il en a trouvé lui-même lors de l’écriture et des calculs. La contemplation
d’une densité électronique modèle, même simple, reste un délice que peu de
monde a le privilège de savoir apprécier.
AVERTISSEMENT AUX EXPERTS
9
Introduction
Imaginez une particule de matière, tellement petite – infiniment petite –
qu’elle serait réduite à un point. Un point ? objet mathématique dépourvu de toute
matérialisation. Vous venez de créer la matière sans matière. Bravo ! Vous venez
aussi de faire un premier pas vers la modélisation en physique classique, outil bien
utile, mais changeons de point ( !) de vue. La matière sans matière quand le but est
de décrire la matière, c’est un peu limité. Car c’est bien là ce qui va nous intéresser :
la matière. On ne saurait envisager la matière comme une accumulation de « choses »
immatérielles ; il va falloir remplir un peu.
Partons du postulat qu’il existe une ou plusieurs matières – nous avons plus ou moins
la sensation qu’il en existe, sinon notre propos s’arrêterait ici. Nous pouvons nous
demander quelle est sa forme, ou plutôt quelles sont ses formes, puisqu’à l’échelle
de notre perception, les objets matériels n’ont pas tous la même. Une première
approche consiste à considérer qu’il y a autant de matières et de formes que ce que
perçoit notre sensibilité, voire peut-être plus, puisqu’il existe peut-être des matières
qu’on ne perçoit pas. Toutefois, d’autres y ont réfléchi avant nous et ont découpé
la matière directement accessible en petits morceaux, de plus en plus petits, dont
l’existence a été matérialisée (n’ayons pas peur des mots) par les effets qu’ils engendrent. En faire une liste exhaustive n’aurait pas ici grand intérêt, ce ne sont après
tout que des noms sur des objets auxquels notre sensibilité n’a pas un accès direct.
Appelons-les dans un premier temps sous le terme générique de « particule ».
Comme nous l’avons mentionné plus haut, dans le cadre de la physique classique,
une particule est modélisée par un point. Prenons la grosse loupe de la physique
quantique et ce point n’en est plus un ! Ou plutôt, ne peut pas en être un dans le
cadre du modèle que nous propose cette physique quantique. Alors avant d’observer comment la physique quantique nous permet de cerner certains aspects de la
INTRODUCTION
11
matière, peut-être pouvons nous tenter de cerner ce qu’est ce modèle. Grande
tâche ! Nombreux sont ceux qui s’y sont frotté et qui n’ont toujours pas accédé à
ce but. Nous n’avons malheureusement pas la science d’un Heisenberg, d’un
Schrödinger ou d’un Dirac…
Risquons-nous tout de même sur ce terrain. La physique quantique est un modèle.
Certains diront une théorie mais nous préférons le terme de « modèle », peut-être
moins prestigieux, mais plus significatif de ce qu’on fait en physique : dans son usage
courant, elle sert plus à anticiper des comportements de matière qu’à en cerner la
nature profonde, ce dernier objet étant plutôt du ressort de la philosophie. Et nous
ne tenterons pas de rentrer dans le débat sur l’être profond de la matière. Nous
nous contenterons de la décrire et de l’admirer dans toute la splendeur que nous
autorise à percevoir le modèle de la physique quantique.
Le modèle de la physique quantique est fondé sur un ensemble de postulats,
comme peut l’être celui de la physique classique. Le principe fondamental de la
dynamique (ou 2e loi de Newton), un des fondements de la physique classique, n’a jamais été
Werner Heisenberg (1901-1976) :
démontré dans le cadre de la physique classique et
Physicien allemand, un des fondateurs
l’élève qui découvre cette notion l’admet, plus
de la physique quantique dont il a déverebuté par sa formulation mathématique que par
loppé le formalisme mathématique
son contenu physique. Il l’admet parce qu’il est
matriciel. Prix Nobel de physique en
1932 pour l’application de la physique
facile pour lui d’en faire l’expérience dans des
quantique à l’étude de l’hydrogène.
situations simples. Une des difficultés majeures
dans l’appréhension des principes de la physique
Erwin Schrödinger (1887-1961) :
quantique vient de la confrontation à l’expérience :
Physicien autrichien. Il est à l’origine de
il est difficile de trouver des situations simples où
l’équation d’évolution des particules
les principes de la physique quantique semblent
dans le cadre de la physique quantique
s’imposer d’eux-mêmes. Il nous faudra pourtant les
et il a mis en évidence le caractère non
admettre, au même titre que les autres, parce que le
déterministe de ce modèle par le paraquidam n’a pas tous les jours un accélérateur de
doxe dit du chat de Schrödinger. Prix
particules sous la main pour se persuader du bienNobel de physique conjointement avec
fondé de ces principes. Rappelons qu’ils ne constiP. Dirac en 1933.
tuent de toute façon que la base d’un modèle et
Paul Dirac (1902-1984) :
qu’ils ne sauraient constituer une vérité absolue.
Physicien britannique, un des fondateurs
Heureusement, ce modèle a permis (et permet toude la physique quantique. Il a prédit
jours) des avancées notoires par ses applications, ce
l’existence de l’antimatière et a travaillé à
qui justifie a posteriori sa validité relative (tant
l’introduction des notions de la théorie
qu’on reste dans le domaine d’application de ses
de la relativité dans la physique quanhypothèses qui sont parfois implicites).
tique. Prix Nobel de physique en 1933
L’élaboration de la physique quantique est une
conjointement avec E. Schrödinger.
nécessité pour modéliser les échanges entre parti-
12 DE L’ÉLECTRON À LA RÉACTION
cules. Ces échanges se font par paquets de tailles données (tout dépend de ce qui
est échangé). Par exemple, certaines particules absorbent de la lumière à la condition expresse que l’énergie de cette lumière ait une valeur donnée et pas une autre
(voir figure 1). Ces paquets, ou « quanta », ont donné le nom du modèle : il ne faut
pas y chercher autre chose que la quantification des échanges. Partant de là, les
postulats ne sont que les hypothèses de base du modèle permettant la reproduction de cette quantification, reproduction plus ou moins fidèle selon le niveau
d’approximation qui est envisagé dans l’application du modèle.
Figure 1
Spectre d’absorption de l’atome d’hydrogène : la lumière blanche est ici décomposée
en ses composantes colorées. Une raie noire correspond à l’absorption de la couleur
correspondante par l’hydrogène et chaque couleur est associée à une énergie (plus
grande du côté des violets-bleus que du côté des rouges).
INTRODUCTION
13
1
Les postulats de la physique quantique
Le premier postulat de la physique quantique pose l’existence d’un objet
mathématique permettant la description complète d’un système (donc d’une particule). Cet objet, appelé fonction d’onde et souvent noté ψ, est un outil mathématique qui donne, pour le système, une valeur à chaque point de l’espace et du
temps. Cette fonction d’onde est une sorte de carte d’identité évolutive de la particule. Elle permet la description de sa position, de sa vitesse, de son action potentielle sur d’autres particules, de sa sensibilité à la présence d’autres particules et de
la forme qu’elle prend dans l’espace.
Le deuxième postulat pose l’existence d’un autre type d’outils mathématiques,
appelés opérateurs, qui permettent d’obtenir les informations physiques sur un
système à partir de sa fonction d’onde. Les opérateurs sont des « traducteurs » de
fonction d’onde et permettent d’obtenir des grandeurs physiques appelées observables. La vitesse, l’énergie ou la position sont des observables.
Il est aisé de voir dès à présent que le formalisme mathématique nécessaire à l’élaboration de la physique quantique n’est pas très simple. Les postulats suivants
donnent les propriétés fondamentales des objets mathématiques présentés et leur
formulation rigoureuse nous entraînerait dans des considérations hors de notre
propos. Nous en donnons ici quelques grandes lignes utiles à la compréhension de
la suite, en gardant à l’idée que ce sont les hypothèses de base du modèle : elles ne
se justifient que parce qu’elles permettent une description acceptable du monde
physique qui nous entoure. Elles ne sauraient constituer des vérités absolues.
Le troisième postulat pose, entre autre, que les opérateurs, par leur constitution
même, ne peuvent donner que des valeurs particulières, appelées valeurs propres.
Reprenons l’exemple d’une particule absorbant de la lumière. On remarque expérimentalement que la lumière n’est absorbée que si elle a une énergie donnée.
LES POSTULATS DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE
15
Cette énergie correspond à l’écart entre deux valeurs d’énergie existant pour la
particule. Si la lumière apporte une énergie plus grande, la particule ne pourra pas
l’absorber, sinon, elle aurait une énergie « interdite par l’opérateur ». Il convient de
ne pas inverser les rôles : l’opérateur n’a été inventé que pour reproduire ce qu’il
advient de la particule en réalité, ce n’est pas lui qui crée la contrainte. La particule
a une énergie quantifiée intrinsèquement et non parce que nos illustres prédécesseurs ont construit le modèle de la physique quantique. Les énergies que peuvent
prendre les particules sont donc des valeurs propres de l’opérateur associées à l’observable énergie.
À chaque valeur propre d’un opérateur correspond une fonction d’onde particulière ψ, appelée vecteur propre, décrivant la particule lorsque, physiquement, celleci est dans un état correspondant à la valeur propre en question. Par exemple, si la
particule possède une énergie donnée alors sa fonction d’onde est en partie fixée
de sorte que si on lui applique l’opérateur associé à l’observable énergie, on obtient
réellement l’énergie de la particule.
Le quatrième postulat pose que n’importe quelle fonction d’onde peut être décomposée en vecteurs propres de l’ensemble des opérateurs permettant la description
de la particule. C’est de cette propriété que vient l’interprétation probabiliste de la
physique quantique. En effet, la physique quantique dans son essence même ne
peut pas modéliser de façon infiniment précise la position et la vitesse d’une particule (c’est le principe d’incertitude de Heisenberg aussi appelé relation d’indétermination). Elle ne donne accès qu’à la probabilité de mesurer une valeur donnée
pour une observable. La contribution d’un vecteur propre donné dans la fonction
d’onde donne cette probabilité.
Le cinquième postulat pose que toute mesure effectuée sur un système affecte ce
système de sorte que sa fonction d’onde devient, immédiatement après la mesure,
égale au vecteur propre correspondant à la valeur propre qui a été mesurée. Ce postulat peut être lié au fait que, lors d’une mesure, on obtient la valeur d’une observable
et qu’il est absurde que le système ne soit pas dans un état correspondant à cette
mesure immédiatement après celle-ci, sinon, on aurait obtenu une autre valeur.
Rien n’empêche que le système évolue rapidement ensuite. Une autre approche
consiste à considérer que la mesure constitue une action forte sur le système qui le
perturbe à tel point qu’il n’a d’autre possibilité que d’être dans l’état correspondant
au résultat de la mesure immédiatement après celle-ci.
Le sixième postulat est l’équivalent en physique quantique de la 2e loi de Newton
en physique classique. Il donne une équation qui régit l’évolution temporelle et
spatiale d’une fonction d’onde dans un environnement donné. Il existe plusieurs
niveaux d’approximation pour cette équation. Nous travaillerons avec l’équation
la plus simple (si l’on peut s’exprimer ainsi) développée dans le cadre de ce modèle :
16 DE L’ÉLECTRON À LA RÉACTION
l’équation de Schrödinger. Son expression n’apporterait rien de plus à cet exposé.
Il convient juste de garder en mémoire qu’elle relie les composantes temporelles
et spatiales des fonctions d’onde et que l’ensemble de ces composantes est intimement relié à l’énergie de la particule.
LES POSTULATS DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE
17
2
Forme et probabilité
Que peut-on en déduire de façon pratique sur la matière ? Primo, que la
description de la matière nécessite une approche qui supprime la notion de particule ponctuelle puisqu’on ne peut pas connaître simultanément la position et la
vitesse de façon infiniment précise. Secundo, que l’énergie d’une particule est
reliée de façon étroite à son évolution spatio-temporelle.
Dans la mesure où la particule ponctuelle n’existe plus, l’ancienne représentation
qui consiste à voir un atome comme un noyau infiniment petit avec des électrons,
tout aussi infiniment petits, tournant autour dudit noyau est à proscrire définitivement de tout esprit qui voudrait décrire la matière.
Si une particule n’est pas un point, elle a une extension spatiale. On peut avoir une
idée de cette extension à l’aide de sa fonction d’onde. En effet le produit d’un tout
petit volume par le carré de la fonction d’onde au centre de ce petit volume donne
le pourcentage de la particule située dans ce tout petit volume. Pour avoir le pourcentage de la particule dans un volume un peu plus gros, il suffit de faire la somme
des contributions des tous petits volumes qui constituent le gros (ce qui revient
mathématiquement à faire une intégrale). La surface fermée qui contient 90% de
la particule donne une idée de l’extension spatiale, donc de la forme de cette particule. L’électron se comporte un peu comme un nuage de matière continue et
diffuse. Ce nuage s’arrange autour du noyau et présente une certaine souplesse qui
en conditionne l’évolution face aux actions externes.
On peut représenter ce nuage par des cartes de densité de matière telles celle de la
figure 2. On y reporte des lignes de niveau un peu à la manière d’une carte topologique en géographie.
Nous noterons bien à la vue de la figure 2 que la forme d’une particule est liée au
pourcentage de matière de cette particule qu’on veut inclure dans la surface fer-
FORME ET PROBABILITÉ
19
Figure 2
Exemple de densité d’une distribution de matière (zone rouge : forte densité ; zone
violet-bleu : faible densité). Les lignes noires représentent des contours où la valeur
de la densité est la même. À l’intérieur d’un contour iso-densité, on a un pourcentage
donné de matière. Plus le contour est extérieur, plus il renferme de matière.
mée : la forme des lignes de niveau évolue au fur et à mesure qu’on y inclut de la
matière.
Pour avoir 100 % de la particule, il faudrait considérer l’espace infini dans son
entier. En effet, la probabilité de trouver un bout de la particule dans un petit
volume donné n’est jamais strictement nulle. Ceci provient du principe d’incertitude. La fonction d’onde peut s’annuler à un endroit précis mais dans tout volume
autour de cet endroit, si petit soit-il, la fonction d’onde prend des valeurs non
nulles.
Donc toute particule, quelle qu’elle soit, s’étend sur l’ensemble de l’espace. Mais il
y a des zones de l’espace dans lesquelles on a plus de chance de trouver la majeure
partie de la particule que dans d’autres (les zones jaunes-rouges de la figure précédente). Nous sommes ici très loin de la particule ponctuelle puisqu’on est passé de
l’infiniment petit à l’infiniment étendu. Soyons raisonnables : la zone d’espace où
l’on va trouver la majorité de la matière d’une particule (très petite intuitivement)
est de taille très limitée mais il y en aura toujours un petit peu partout. Dans ce
modèle, le vide total n’existe pas.
On peut donc définir la taille d’un atome comme la dimension maximale de la
zone d’espace où l’on trouve un pourcentage donné des constituants de cet atome.
En pratique, un atome est constitué de particules plus petites : le noyau et les électrons (le noyau étant lui-même divisible en particules plus petites ; pour l’électron,
rien ne le prouve actuellement). Le noyau présente une extension spatiale bien
plus petite que les électrons qui l’entourent de sorte que ce noyau, vu de la périphérie de l’atome est une toute petite bille de matière en son centre. Il baigne dans
un nuage diffus d’électrons s’étalant à l’intérieur de la zone définissant l’atome (et
aussi, de façon beaucoup moins marquée, à l’extérieur de l’atome dans tout le reste
20 DE L’ÉLECTRON À LA RÉACTION
de l’espace). La forme de l’atome est donc conditionnée par la forme des électrons
qui le constituent. Ce sont eux qui sont accessibles de l’extérieur. Ils régissent la
réactivité de ce dernier, ses liaisons avec d’autres atomes, sa sensibilité aux champs
électromagnétiques, etc. Cette forme de l’électron est donc capitale dans la compréhension de la chimie. La chimie que nous allons aborder ici est de fait fortement liée à la physique des objets de taille comprise entre 10−10 et 10−7 m.
FORME ET PROBABILITÉ
21
3
L’électron dans l’atome
Orbitales de l’atome d’hydrogène
Prenons à présent le cas le plus simple d’atome pour observer comment
l’électron prend forme. L’atome d’hydrogène est constitué d’un noyau chargé positivement et d’un électron, chargé négativement. L’interaction entre les deux est de
nature électrostatique : le noyau attire l’électron, mais celui-ci tend à s’étaler dans
l’espace. Il en résulte plusieurs états de distribution spatiale de la densité électronique, chacun caractérisé par un niveau d’énergie mais également par des propriétés magnétiques. La fonction d’onde de l’électron dans l’atome est appelée orbitale
atomique. Par extension, la densité électronique associée est souvent appelée orbitale atomique également. Cet abus de langage, courant tant dans le quotidien des
laboratoires que dans les congrès internationaux, sera pratiqué ici. Le lecteur scrupuleux pourra garder à l’esprit que le terme « orbitale » se rapporte en toute rigueur
à la fonction mathématique décrivant l’électron quand bien même nous l’associerons ici à la densité de matière que cette fonction permet de décrire.
De façon à savoir un peu de quoi on parle quand on désigne une orbitale, on lui
donne une étiquette qui regroupe plusieurs nombres. Ces nombres sont appelés
nombres quantiques. Ils n’ont bien sûr pas été attribués au hasard. Ils sont le fruit
du formalisme mathématique de la physique quantique. Nous n’irons pas chercher
leur provenance et nous nous contenterons de les considérer comme de simples
étiquettes, de simples moyens de désignation des orbitales. Notons simplement
pour la suite que le premier chiffre, appelé nombre quantique principal est d’autant
plus grand que l’énergie de l’état est élevée.
Observons donc un peu ces orbitales. Il est difficile d’en obtenir une image par la
mesure (nous en rediscuterons en conclusion) et c’est là que le modèle prend toute
L’ÉLECTRON DANS L’ATOME
23
son importance : il va nous permettre d’admirer la forme de l’électron. Nous allons
en effet représenter par la suite des orbitales calculées dans le cadre de la physique
quantique.
L’orbitale dont l’énergie est la plus basse, i.e. celle représentant l’état le plus stable
de l’électron dans l’atome, est l’orbitale 1s (figure 3).
Figure 3
Orbitale 1s de l’atome d’hydrogène.
L’orbitale 1s présente une répartition sphérique, conforme à l’idée qu’on peut se
faire intuitivement d’un atome puisque rien ne le pousse à être dissymétrique. Mais
l’intuition est souvent trompeuse en physique quantique. Fournissons un peu
d’énergie à l’électron (nous verrons plus tard comment), il peut prendre la forme
de quatre orbitales de même énergie entre elles (dites dégénérées) représentées à la
figure 4 : 2s, 2px, 2py et 2pz, d’extension spatiale à peu près 3 fois plus grande que
l’orbitale 1s.
Nous voyons que les orbitales de type p sont directionnelles : elles ont deux lobes
se répartissant le long d’un axe en particulier, le centre de l’atome étant au milieu
des deux lobes. Pourtant, rien ne laissait penser que le système pouvait prendre une
forme allongée. Elles sont identiques dans leur forme, seule leur orientation change :
Figure 4
Orbitales 2s et 2p de l’atome d’hydrogène.
24 DE L’ÉLECTRON À LA RÉACTION
elles sont tournées de 90° les unes par rapport aux autres, s’étendant le long de
l’axe du même nom dans le repère spatial. La signification des couleurs des différents lobes sera explicitée ultérieurement.
En pratique, l’électron change de forme en permanence puisque les trois orbitales p
ont la même énergie : l’électron a une probabilité égale de se trouver dans chacune
des trois orbitales p lorsqu’il possède l’énergie suffisante. De fait, en moyenne,
l’atome garde son aspect sphérique car la somme des trois densités associées aux
orbitales 2p (pondérées par la probabilité que l’électron soit de ce type) donne une
densité sphérique.
Nous avons remarqué que dans une orbitale de type 2p, l’électron est scindé en
deux lobes. Ceci semble vouloir aller à l’encontre de l’insécabilité de l’électron. En
fait, ces deux lobes sont indissociables : on ne peut pas les séparer l’un de l’autre.
L’électron est donc bien insécable, mais il se répartit selon une forme qui fait apparaître des lobes disjoints.
Sondons un peu plus ces orbitales pour entrer dans l’intimité de l’électron. On a
pris pour habitude de décomposer la fonction d’onde en deux termes : l’un, dit
partie radiale R et ne dépendant que de la distance au noyau, détermine l’extension spatiale de l’orbitale (voir les graphes de la figure 5). L’autre, appelé partie
angulaire, conditionne la forme à proprement parler.
On remarque sur la figure 5 que plus le nombre quantique principal est grand
(i.e. plus l’énergie est élevée), plus l’électron développe sa forme loin du noyau : la
probabilité maximale de trouver de la matière apparaît à un rayon r plus grand
pour 2s que pour 1s, etc. Ceci paraît physiquement acceptable : plus la matière de
l’électron est loin du noyau, moins elle interagit avec lui et donc moins elle est
stable. On remarque aussi que plus le nombre quantique principal est grand, plus
la densité de la matière oscille (pour une lettre fixée) : ceci constitue une des manifestations du caractère ondulatoire de la matière (qui se superpose d’ailleurs à des
oscillations temporelles de certaines propriétés). On remarque enfin que, quelle
que soit la lettre de l’étiquette de l’orbitale, pour un même nombre quantique
principal, l’extension spatiale est pratiquement la même : les maxima des courbes
de même couleur (de même nombre quantique principal) apparaissent pour des
valeurs voisines de r : l’énergie (via le nombre quantique principal) est intimement
reliée à l’extension spatiale de l’électron.
Pour fixer un peu les choses, la figure 6 reporte l’énergie d’une orbitale en fonction
de son rayon qui peut être vu comme la taille de l’enveloppe qui contient un pourcentage fixé de la matière.
Nous notons ici que les énergies des orbitales sont négatives. Ceci provient d’un
choix physique de référence énergétique : on ne peut accéder expérimentalement
L’ÉLECTRON DANS L’ATOME
25
Figure 5
Une idée de la probabilité de trouver de la matière à une distance r du noyau pour les
premières orbitales de l’atome d’hydrogène regroupées par type s, p, d et f.
qu’à des différences d’énergies. De fait, l’énergie d’une orbitale est définie à une
constante près qu’il convient de fixer conventionnellement. La convention envisagée ici donne une énergie nulle à un électron qui n’interagit pas avec le noyau,
i.e. qui est infiniment éloigné dudit noyau. Il en résulte que si l’électron se rapproche du noyau, il interagit favorablement avec lui, donc son énergie diminue : elle
devient négative.
L’autre terme de la fonction d’onde, dit partie angulaire et dépendant de la direction considérée à partir du centre, affecte directement la forme de l’électron. Pour
une orbitale de type s, la partie angulaire est une constante, d’où l’aspect sphérique. Pour une orbitale de type p, la partie angulaire change de signe et on note ce
26 DE L’ÉLECTRON À LA RÉACTION
Figure 6
Énergie des orbitales de l’atome d’hydrogène en fonction de leur rayon (1 eV = 1,610−19 J).
changement par une différence de coloration (ou de hachurage) de la surface isodensité correspondant à l’orbitale. La surface séparant deux lobes d’orbitale de
signes différents est appelée surface nodale. Sur cette surface, la fonction d’onde
s’annule (d’où le nom). On note qu’elle est non nulle de part et d’autre de la surface conformément à ce que nous avons mentionné dans la partie concernant les
probabilités. Nous noterons bien que le changement de signe (associé au changement de couleur sur les figures), n’affecte en rien la densité de matière qui est
toujours positive puisqu’elle est liée au carré de la fonction d’onde : les deux lobes
des orbitales 2p sont symétriques et il n’existe pas de densité négative. Le changement de couleur reporté sur les enveloppes iso-densité n’est là qu’à titre indicatif et
ne nous sera utile que lorsque nous considérerons des interactions entre électrons.
Vues de l’extérieur, les orbitales 3s et 3p sont analogues aux 2s et 2p mais plus
grosses. Observons à présent la forme des orbitales 3d reportées sur la figure 7.
Nous voyons que la forme peut devenir de plus en plus complexe quand l’énergie
de l’orbitale est plus élevée. D’autre part, nous remarquons que le nombre de surfaces nodales augmente : plus il y a de lobes s’alternant avec des changements de
signe (donc de couleur sur la représentation), plus il y a de zones où la fonction
d’onde s’annule.
Pour le plaisir des yeux, observons aussi une série d’orbitales de type f (figure 8),
nuages électroniques multilobés pour lesquels nous avons ici supprimé les couleurs
L’ÉLECTRON DANS L’ATOME
27
Index des notions
A
absorption : 13, 69, 70, 72, 76
acétylacétone : 131, 132
acide sulfurique : 134
acte élémentaire : 94, 97, 113
addition : 101, 102, 124, 125, 127, 128
alcanes : 63
ammoniac : 73, 76
antiliante : 41, 76, 79, 84
antisymétrie : 72, 73
approximation LCAO : 39
approximation orbitalaire : 30
B
butadiène : 96, 97, 98, 99, 100, 101, 104,
105, 106, 107
C
cation : 123, 124, 126, 128, 129, 132,
133, 134, 135
chiralité : 111, 112
chloroéthane : 118, 119, 120, 121, 122,
123
complexe de nickel : 73
configuration électronique : 33, 66, 69,
78, 109
coordonnée de réaction : 93
couleur : 13, 25, 27, 44, 69, 70, 76
couplage vibronique : 77
cycloaddition : 96, 98, 108
D
dégénérescence : 24, 30, 32
délocalisation : 51, 52, 65
densité : 9, 19, 20, 23, 25, 27, 30, 32, 34,
38, 39, 40, 41, 42, 44, 46, 51, 52, 55, 56,
58, 59, 60, 62, 64, 66, 79, 84, 101, 115,
116, 126, 141
diagramme de Walsh : 51
dibrome : 60
dichlore : 60
dihydrogène : 37, 38, 70, 78, 79, 89
diiode : 60, 89, 116
dioxygène : 47, 48, 58
dipôle : 61, 62, 63, 64
dissociation : 66, 67, 80
INDEX DES NOTIONS
147
E
eau : 39, 42, 45, 46, 63, 64, 65, 66, 67,
80, 87, 89, 121, 130, 131, 133, 134, 135
Effet d’écran : 30
effet Stark : 34, 58
électrophile : 113
élément : 30
élimination : 118, 119, 120, 121, 122,
123, 124, 135
énergie d’activation : 94
énergie d’ionisation : 78
énergie potentielle : 90, 91, 93
équilibre céto-énolique : 88, 130
état de transition : 89, 93, 94, 96, 104,
105, 106, 117, 120, 121, 123, 125, 126,
128, 129, 132
éthanal : 55, 56, 57
éthanol : 55, 58, 87
éthylène : 49, 50, 51, 52, 53, 56, 57, 58,
59, 60, 82, 90, 96, 97, 98, 100, 101, 104,
105, 106, 107, 109, 121, 122, 129, 135
extension spatiale : 19, 20, 24, 25
F
fonction d’onde : 15, 16, 19, 20, 23, 25,
26, 27, 30, 40, 101
Fukui : 96
G
gêne stérique : 82, 84, 110
H
hémoglobine : 45, 47, 48, 49, 57, 76
hétérolytiques : 80
histidine : 43, 44, 45, 46, 48, 55, 57, 58,
73, 76
Hoffmann : 96
HOMO : 95, 96, 101, 103, 107, 113, 115,
116, 119, 121, 122, 129, 131, 132, 133,
134
148 DE L’ÉLECTRON À LA RÉACTION
homolytique : 80
hydratation : 58
hydrogénation catalytique : 90
I
interaction de Debye : 63
interaction de Keesom : 63
interaction de London : 62, 63
intermédiaire de réaction : 94
iodométhane : 114, 115, 116, 117, 119
iodooctane : 111, 112, 113, 117
ionisation : 66, 67, 77, 78
isomérisation : 81, 83, 84, 85
L
liaison covalente : 37, 42, 65, 66, 67
liaison de type σ : 52, 55
liaison hydrogène : 64, 65, 66, 130,
133, 135
liaisons de type π : 52, 55
liante : 41, 55, 56, 79, 80, 84
limonène : 112
LUMO : 96, 101, 103, 107, 110, 113, 114,
115, 116, 117, 119, 120, 121, 122, 123,
133, 134
M
mécanisme réactionnel : 94, 139
N
nuage : 19, 20, 30, 32, 38, 39, 40, 42,
115
nucléophile : 106, 110, 111, 113, 115,
117, 119, 120, 134
O
opérateur : 16
orbitale atomique : 23
orbitales frontières : 73, 74, 96, 98, 99,
100, 101, 102, 103, 104, 105, 107, 108,
110, 124, 128, 129, 130, 132
orbitales moléculaires : 39, 40, 41, 43,
44, 73, 79, 98, 133, 134, 136
P
palladium : 89, 90
particule : 11, 15, 16, 17, 19, 20
physique quantique : 11, 12, 15, 16, 23,
24, 49
polarisabilité : 35, 44, 55, 60
postulat de Hammond : 124, 125, 130
postulats : 12, 13, 15, 139
principe de Pauli : 32
probabilité : 16, 19, 20, 25, 26, 84
profil réactionnel : 93, 127, 135
propène : 124, 125, 126, 127, 128, 129
protéines : 44, 45, 66, 140
R
rayonnement : 69, 70, 73, 77, 78, 79,
80, 81, 98, 108, 109, 110
réaction : 58, 84, 85, 87, 88, 89, 90, 91,
92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 100, 101, 102,
103, 104, 105, 106, 107, 108, 110, 111,
112, 113, 115, 116, 117, 119, 123, 124,
125, 126, 127, 128, 129, 130, 131, 134,
137
recouvrement : 101, 102, 103, 108, 109,
110, 115, 116, 132
règle de Hund : 33
règle de Klechkowski : 33
renversable : 88, 137
rétinal : 81, 82, 83, 85, 135
S
sélectivité : 119, 124, 128, 129, 130
Solvant : 63, 66, 67, 80, 89, 123
soude : 118, 119
Substitution nucléophile : 111
suprafaciale : 100, 104
surface nodale : 27
T
transition électronique : 72, 76, 79, 80,
85, 89
V
valeurs propres : 15, 16
van der Waals : 60, 63, 64, 65, 87
vecteur propre : 16
vitesse de réaction : 94, 126
INDEX DES NOTIONS
149
Table des matières
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Avertissement aux experts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1
Les postulats de la physique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2
Forme et probabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3
L’électron dans l’atome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Orbitales de l’atome d’hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Atomes polyélectroniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Notion de structure électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Polarisabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4
L’électron dans les molécules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Lien entre deux atomes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Orbitales moléculaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Forme de l’électron et structuration à grande distance . . . . . . . . . . 42
Forme de l’électron et contrainte géométrique locale . . . . . . . . . . . 49
TABLE DES MATIÈRES
151
5
L’électron dans les interactions à distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Fluctuations de densité et interactions de van der Waals . . . . . . . . 60
Liaison hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Ionisation et dissociation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
6
L’électron et la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Transitions électroniques : considérations énergétiques . . . . . . . . 69
Forme d’électron et transition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Ionisation et rupture de liaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
7
L’électron dans les réactions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Notion de réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Profil de réaction, intermédiaire et état de transition . . . . . . . . . . . 89
Orbitales frontières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Les réactions de cycloaddition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Les réactions de substitutions nucléophiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Les réactions d’éliminations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Compétition entre réactions : sélectivité d’une addition . . . . . . . . . 124
L’équilibre céto-énolique : pistes pour construire un mécanisme . . 130
Pour conclure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
Conseils de lecture pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Calculs scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Index des notions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
152 DE L’ÉLECTRON À LA RÉACTION
J. Joubert
ELECFORM_V_Mise en page 2 21/02/13 12:44 Page1
I
maginez un monde où la matière ne serait constituée que de points
mathématiques, une matière sans matière : l'horreur… Les théories de
la physique moderne ont décharné notre monde sensible pour son étude,
tandis que les grands accélérateurs de particules nous dévoilent toujours plus
intimement le contenu de la matière. Mal nécessaire de la théorisation ?
De l’électron à la réaction - Entre forme et déformation
Quittez, le temps d'une lecture, les fondements des théories pour
n'en garder que l'esthétique des résultats. Observez l'électron dans toute
son étendue : une matière souple prenant des formes les plus douces,
s'écoulant de molécule en molécule pour engendrer une réaction chimique.
Avec ce livre, rentrez dans la peau du scientifique qui, cherchant les causes
d'un phénomène, utilise les outils modernes à sa disposition pour fabriquer
les modèles qui lui serviront de base de réflexion.
«
Lorsque les phénomènes affectant
la forme de l’électron (polarisations de
toutes sortes) deviennent très forts, on
peut observer le déplacement quasi-total
de la densité électronique d’une liaison
covalente au profit d’un seul des deux
atomes qui sont liés. »
EXTRAIT
DU LIVRE
ISBN : 9782804171865
9782804171865
ELECFORM
www.deboeck.com
Conception graphique : Primo&Primo
Jérome Joubert est professeur de chimie en classes préparatoires aux grandes
écoles en région parisienne et membre de jurys des concours d'entrée en école
d'ingénieur.
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