BÉNÉFICE THÉRAPEUTIQUE DU TOUCHER-MASSAGE
DANS LA PRISE EN CHARGE GLOBALE DE LA PERSONNE AGÉE DÉMENTE
Les demandes des
soienants
de cette éauioe en Gxteur
fermé varient selon
Gs
personnalités,‘kais la même
motivation anime chaque acteur : faire au mieux pour
le résident dément. Trouver des réponses de soins face
aux comportements dysfonctionnels du sujet souffrant
de démence de type Alzheimer, nécessite une capacité
d’observation fine de toutes les manifestations verbales
et non verbales associées et une analyse rigoureuse. Je
remarque que les outils d’évaluation utilisés actuelle-
ment sont peu spécifiques.
Même si les soins de
nursing
recouvrent un éventail
d’activités de groupe conséquent (ateliers gymnasti-
que, peinture, chants, danse harmonie, échanges,
jeux...), il est parfois difficile voire impossible d’intégrer
une personne qui présente alors un comportement per-
turbateur pour les autres membres du groupe (cris à
répétition, déambulation incessante, réaction agres-
sive...).
Certains résidents qui, de part leurs comportements
dysfonctionnels ne peuvent participer aux différents
groupes, restent prostrés dans leur apathie ou enfermés
dans leurs mouvements et/ou cris répétitifs...
II est fréquent de retrouver, pour ces résidents, en
complément aux besoins de suppléance partielle ou
totale pour les actes de la vie quotidienne, des données
qui nous amènent à poser trois diagnostics infirmiers
prévalents,
en lien direct avec l’évolution de la DTA :
. altération des opérations de la pensée ;
. altération de la communication verbale ;
. altération des perceptions sensorielles (principale-
ment auditives et visuelles).
La compréhension du sens que représente les compor-
tements dysfonctionnels empruntés par ces personnes
est aléatoire, puisque celles-ci ne peuvent elles-mêmes
valider si ce que nous en avons compris est bien I’ex-
pression de leur problème de santé.
Alors, quand une personne âgée s’exprime sur ce mode
qui nous semble dysfonctionnel, comment entrer en con-
tact différemment pour la rejoindre là où elle est, même
sans comprendre totalement ce qu’elle exprime
?
Comment lui offrir une présence qui favorise I’ouver-
turc d’un
«
dialogue
»
gestuel et/ou corporel, même si
les mots et le sens nous échappent !
Comment l’aider à sortir de cet apparent manque de
communication
?
Comment oser investir le toucher autrement qu’au
dé-
cours d’un autre acte de soin
?
Comment réinvestir le
toucher au décours des actes de soins courants !
Face à ce questionnement à la fois implicite et explicite
des soignants, à ma propre analyse conceptuelle de
l’orientation des soins pour cette population ciblée, j’ai
rtincontré le Cadre infirmier de l’Unité que j’avais for-
mé au toucher-massage de réflexologie et avec laquelle
j’échangeais régulièrement sur notre pratique respec-
tive au sein du service de gérontologie.
Nous référant à nos antécédents de pratique du tou-
cher-massage de réflexologie (Annexe
1)
et aux bénéfi-
ces non négligeables obtenus face à des problémati-
ques en lien avec des altérations de la communication
et/ou des perceptions sensorielles, l’isolement social et
la perturbation de l’image corporelle, nous avons envi-
sagé de recourir à cette approche pour enrichir les
réponses possibles de soins, face aux problématiques
précitées spécifiques aux personnes âgées de l’unité
souffrant de DTA.
Néanmoins, même si nous pratiquons régulièrement le
massage de réflexologie, notre expérience est quasi
inexistante en ce qui concerne cette population de
patients atteints de démence de type Alzheimer. Alors,
est-ce une approche judicieuse
?
D’autres équipes ont-
elles travaillé sur le sujet
3
A notre connaissance, peu ou pas d’études font état
d’interventions de toucher-massage de réflexologie au-
près de cette population, bien que celles-ci soient au-
jourd’hui courantes dans la pratique infirmière comme
moyen privilégié d’entrer en contact avec les bénéficiai-
res de soins. Les interventions de toucher affectif ou autres
formes de toucher auprès des personnes âgées atteintes
de déficits cognitifs, sont peu décrites.
Devant ces différentes considérations éthiques et notre
conviction profonde que cette approche peut être bé-
néfique pour communiquer autrement avec une per-
sonne souffrant de ces symptômes, nous ne pouvons
approfondir nos connaissances et pratique qu’en entre-
prenant un travail de recherche clinique en Soins Infir-
miers sur le mode descriptif, afin de :
-
décrire les effets de cette action de stimulation non
verbale associant le toucher-massage de réflexologie
sur les réactions verbales, non verbales et comporte-
mental& intra-individuelles et collectives de cette po-
pulation ciblée ;
-
être à même de dégager des critères en faveur de
bénéfice positif ou d’absence de bénéfice pour une
future recherche ;
-
enfin, d’en mesurer les perspectives pour l’équipe
référente.
Recherche en soins infirmiers N”49 -juin 1997