DOSSIER TECHNIQUE Débat Faut-il inclure la FVA dans l’évaluation en juste valeur économique des produits dérivés ? Mohamed Kadda S ommaire Diplômé du DEA de Probabilité et Finances de Paris 6 (El Karoui) et de l’ENST Paris, Mohamed Kadda est un consultant de plus de 11 ans d’expérience ayant réalisé des missions en risque de marché et de crédit sur des portefeuilles action, de dérivés de crédits et de matières premières. Il est intervenu dernièrement, au sein de la direction des risques de Natixis, sur le projet de calcul de CVA économique. ➤ ARGUMENTS CONTRE UN AJUSTEMENT EN FVA La FVA remet en cause la théorème de Modigliani-Miller. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 La FVA et l’évaluation Risque Neutre. . . . . . . . . . . . . 33 L’ajustement FVA correspond à une fraction de l’ajustement DVA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ➤ ARGUMENTS EN FAVEUR DE LA FVA La FVA est compatible avec le théorème de Modigliani-Miller . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Validité de la valorisation Risque Neutre de Black & Scholes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 La DVA et FVA sont des ajustements qui ne se compensent pas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 ➤ NOTRE POINT DE VUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Il y a actuellement une polémique dans l’industrie de la finance quantitative au sujet de la prise en compte de la FVA dans l’évaluation des produits dérivés. Cette discussion a atteint son paroxysme lors de la publication de l’article de John Hull et Alan White dans la revue Risk en 2012. Les deux auteurs s’opposent à la prise en compte d’ajustements liés aux opérations de financement de la banque dans le prix des produits dérivés, là où les praticiens s’accordent pour évaluer et éventuellement intégrer la FVA dans la valorisation de ces produits. La crise de la dette qui a débuté en 2007 a révélé les faiblesses de l’approche de l’évaluation des produits dérivés à la juste valeur comptable (« Fair Value »), confirmant la nécessité de recourir à de nombreux ajustements sur les prix évalués en Marked to Market (MtM). En présence d’un marché de dérivés peu liquide (risque de liquidité dû 28 LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 L a FVA (Funding Value Adjustment) est une correction appliquée sur le prix d’un produit financier permettant de prendre en compte les coûts de financement des banques. Il concerne en particulier les transactions de produits dérivés du marché OTC (Over-TheCounter) non couverts ou imparfaitement couverts et représente la valeur actuelle présente (Net Present Value NPV) du coût supplémentaire de financement de la couverture de telles opérations. à la crise de confiance sur le marché interbancaire) et très risqué (risque de contrepartie observé suite aux défauts des contreparties et de l’effet « domino » de ces défauts), les instruments financiers ne peuvent plus être valorisés en MtM. C’est ainsi que les nouvelles normes comptables IASB et IFRS13 ont introduit, au titre de la « Fair Value », de nouvelles mesures d’ajustement des prix : des ajustements en CVA (Credit Value Adjustment) puis des ajustements en DVA (Debit Value Adjustment) qui permettent d’intégrer au prix de marché des portefeuilles de produits dérivés OTC, le prix de marché du risque de contrepartie dans les négociations bilatérales. Aujourd’hui les banques sont conscientes du niveau élevé du coût de financement en collatéral de leurs couvertures et se posent naturellement la question de répercuter ces coûts sur les prix de Marché de leurs portefeuilles : elles parlent d’un ajustement FVA lié au risque de financement de couverture de leurs expositions. Les taux des instruments OIS sont donc devenus les taux de référence ou benchmarks pour les transactions «sécurisées» couvertes par des contrats d’échanges de collatéral. Mais qu’en est-il des transactions « non sécurisées » pour lesquelles aucun accord de collatéral n’est signé entre les parties prenantes ? Cette question est au centre du débat et remet en cause le problème de la valorisation de telles opérations divisant ainsi les points de vue des théoriciens et des praticiens des marchés. Les traders doivent-ils intégrer aujourd’hui dans l’évaluation de leur investissement en produits dérivés OTC les coûts de leurs financements ? La mesure FVA doit dans ce cas se répercuter sur les P&L des desks des traders, sur les primes d’options des swaps… mais également sur les facteurs d’actualisation utilisés pour évaluer ces primes. Le débat, ici soulevé, ne crée pour le moment aucun consensus et la question n’est pas encore tranchée par les régulateurs ou législateurs de marché. DOSSIER TECHNIQUE Le besoin d’introduire la FVA dans la valorisation est apparu récemment après crise lorsqu’on a observé un fort décalage des taux LIBOR, dû essentiellement à une crise de confiance sur le marché interbancaire. Le taux LIBOR qui est à la base du mécanisme de financement et de refinancement des banques, s’est vu remplacer par un taux court qui lui a moins décalé pendant la crise : le taux Overnight et plus précisément les taux de swap indexés sur le taux Overnight : OIS (Overnight Indexed Swap). LE TAUX D’ACTUALISATION SANS RISQUE (TSR) POUR LES TRANSACTIONS SÉCURISÉES Avant la crise de 2007, les marchés OTC des produits dérivés étaient considérés comme des marchés liquides et dans le cadre des négociations bilatérales avec compensation d’engagements (avec ou sans accord de netting), les banques qui souhaitaient sécuriser leurs transactions négociaient généralement des coûts de financements relativement faibles pour poster le collatéral qu’elles devaient verser aux contreparties avec lesquelles elles opéraient. Il était de coutume de considérer le taux LIBOR, qui était à des niveaux relativement bas, comme « proxy » du taux sans risque (TSR). Sur le marché interbancaire, les banques pouvaient se financer entre elles, par des opérations de prêts/emprunts de cash ou de titres à des taux proches du TSR. Ces opérations de financement leur permettaient d’élaborer des stratégies de couverture de portefeuille qui répliquaient parfaitement leurs stratégies de trading. En conséquence, les coûts de financement du collatéral étaient largement compensés par les intérêts reçus des montants de collatéraux versés et n’étaient pas pris en compte dans la valorisation du P&L. Pendant la crise, les inquiétudes sur le crédit ont conduit les banques à se montrer plus réticentes sur les opérations de prêts/emprunts qu’elles négociaient mutuellement. Cette crise de la confiance a fait grimper les taux LIBOR sur les marchés interbancaires. Les Ted spread (taux US LIBOR 3M – taux des bons du trésor américain) étaient de l’ordre de 50 bp avant crise et atteignent les 500 bp en octobre 2008. Le spread LIBOR OIS était de 10 bp avant crise et atteint les 360 bp en octobre 2008. L’écartement des spread LIBOR/OIS montre que les taux LIBOR incorporent un ajustement pour le risque de crédit et ne peut plus être utilisé dans l’actualisation des flux risqués dans l’évaluation des produits dérivés. Son remplaçant le taux OIS à un jour est utilisé comme « proxy » du taux TSR par les vendeurs pour valoriser les produits dérivés adossés à des contrats de collatéraux de type CSA (Credit Support Annex une des parties du contrat ISDA). Dans l’environnement après crise les régulateurs et les législateurs sont parvenus de manière incontestable, par une série d’accords et de plans tels que les accords de Bâle II et III, à réduire le risque systémique sur le marché financier international, sans pour autant réussir à diminuer le coût de capital bancaire. Ceci a eu pour conséquence d’obliger les banques à réévaluer leurs stratégies de trading en examinant de plus près les coûts de rentabilité de leurs opérations. Hormis donc le risque de marché, les banques ont le devoir aujourd’hui d’inclure au titre du risque de contrepartie les réfactions comptables telles que la CVA bilatérale incluant les ajustements en CVA (Crédit Value Adjustment) et DVA (Debit Value Adjustment), des ajustements réglementaires tels que le coût de capital réglementaire CRC (Cost of Regulatory Capital), d’autres relatifs à la liquidité LVA (Liquidity Value Adjustment) et bientôt les ajustements concernant le coût de financement des couvertures des positions non sécurisées (avec ou sans contrats CSA) : la FVA (Funding Value Adjustment). La réalité actuelle du marché interbancaire révèle que les banques ne sont plus « risk-free », elles ne sont plus en mesure de se financer sur ce marché à des taux de niveau bas dénués de tout risque et on peut constater qu’au vu des changements du paysage réglementaire, que la question des coûts de financement, autrefois négligée, est devenue une question centrale de la rentabilité des marchés financiers. La revue d‘Opus Finance Nº2 • Décembre 2013 29 DOSSIER TECHNIQUE Contrats de Collatéraux CSA (Credit Support Annex) et FVA Les transactions impliquant des échanges de collatéral correspondent à des opérations OTC sécurisées par des échanges de collatéral entre deux contreparties engagées dans un contrat de type CSA (Credit Support Annex). Les contreparties évaluent quotidiennement les positions de portefeuilles en Marked to Market et si l’une des entités a une exposition positive sur sa contrepartie alors un montant de Collatéral sous forme de liquidité (cash) ou de titre (action) lui sera versé. Les contrats CSA impliquent donc un échange quotidien (ou périodique) de collatéral entre les contreparties. On considère généralement deux niveaux de CSA : un CSA parfait et un CSA imparfait. LE CSA IMPARFAIT Le CSA est dit imparfait lorsque la FVA est nécessaire sur les opérations collatéralisées. Cela se produit lorsque les paramètres du contrat de CSA vu d’aujourd’hui, à savoir le MTA (Minimum Transfert Amount), la fréquence à laquelle sont échangés les montants de collatéraux, le seuil de collatéral, les règles d’arrondis appliquées sur les montants de collatéraux (appelées rounding) ou autre paramètre, introduisent des contraintes impliquant des niveaux insuffisants de collecte de collatéral qui ne permettent pas à la banque d’immuniser ses expositions contre le risque de défaut de sa contrepartie. Dans ce cas précis la contrepartie doit emprunter des fonds sur le marché à des taux variables pour compléter sa couverture. LE CSA PARFAIT Au contraire le CSA est dit parfait lorsque les seuils (seuils du collatéral versé collatéral reçu) sont nuls, que la totalité du collatéral peut être collectée instantanément (une période de marge de risque nulle). La FVA qui doit être appliqué aux positions collatéralisées correspond à la différence entre le montant de collatéraux collectés avec le CSA courant du jour et un CSA parfait multiplié par le funding spread (écart des taux de financement observé lorsque le taux de financement est largement supérieur au taux sans risque). La FVA dépend donc de la nature des accords de collatéraux mis en place entre les contreparties. Dans des contrats standards d’accords de collatéraux les contreparties postent le collatéral pour réduire leurs expositions. Dans le cas où une contrepartie (une banque par exemple) doit emprunter des fonds pour acquérir le collatéral qu’elle doit verser à l’entité avec laquelle elle traite, la FVA représente un coût qu’elle doit endosser : la contrepartie paie un spread de financement (funding spread) lorsque le taux de financement est largement supérieur au taux sans risque. Dans le cas où cette même contrepartie reçoit du collatéral de la part de l’entité adverse, la FVA est considérée comme un « bénéfice », car le collatéral reçu peut être monétisé ou utilisé dans le but de réduire l’exposition. EXEMPLE DE CSA IMPARFAIT Collatéral emprunté Collatéral versé Desk Trading Desk Trésorerie Collatéral versé Intérêts versés calculés sur le taux OIS + Funding Spread Contrepartie Intérêts reçus calculés sur le taux OIS Intérêts versés calculés sur le taux OIS + Funding Spread Marché EXEMPLE DE CSA PARFAIT Seuil = 0 € ; MTA = 0 € Période Exposition Collatéral Exposition nette 1 100 € 100 € 0 € 2 125 € 125 € 0 € 3 74 € 74 € 0 € Le collatéral reçu à chaque période compense de manière suffisante les expositions de chaque période. 30 LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 Seuil = 50 € ; MTA = 50 € Période Exposition Collatéral Exposition nette 1 100 € 50 € 50 € 2 125 € 75 € 50 € 3 74 € 0 € 74 € Le montant de Collatéral reçu à chaque période ne compense que partiellement les expositions de chaque période. Dans cet exemple le montant minimum de transfert n’est pas nul (MTA=50) et la valeur du collatéral est non nulle uniquement dans le cas où le différentiel Exposition – Seuil est supérieur à MTA. Seuil = 101 € ; MTA = 125 € Période Exposition Collatéral Exposition nette 1 100 € 0 € 100 € 2 125 € 0 € 125 € 3 74 € 0 € 74 € Malgré l’existence d’un contrat CSA aucun montant de Collatéral n’est reçu. Dans cet exemple le montant mini- La FVA peut être vu comme le coût de financement dû à la différence entre la valeur du contrat de CSA parfait (couverture parfaite de l’exposition), c’est-à-dire celui qui en théorie compense de manière parfaite les expositions, et la valeur du contrat de CSA réel qui ne couvre qu’une partie des expositions (couverture imparfaite de l’exposition). Cette différence entre valeur de CSA définit un écart de financement appelé « funding spread » et tout l’enjeu d’un ajustement en FVA est de mesurer et de couvrir cet écart pour le répercuter sur les prix de marché. La FVA, comme déjà évoqué plus haut, est donc une somme de deux ajustements : l’un représentant en réalité un coût de financement (Funding Charge Adjustment FCA), l’autre assimilé davantage à un bénéfice (Funding Benefit Adjustment FBA). La composante de la FVA représentant un coût est la composante que le desk de trading devra financer auprès du desk de trésorerie ou desk de financement de la banque. Ce coût supplémentaire se répercutera nécessairement sur le prix de marché des opérations du desk de trading. La seconde composante de la FVA assimilée à un bénéfice devrait être utilisée pour couvrir les montants de l’exposition en ligne avec les positions « non sécurisées » du fait des imperfections des contrats CSA ou « non sécurisées » du fait qu’elles ont été négociées en OTC pur. De manière générale, les banques engrangent des bénéfices lorsqu’elles ne financent pas les coûts de collatéraux de positions non sécurisées de leur portefeuille. La question se pose alors de savoir quel est le « funding spread » le plus approprié à utiliser. Est-ce celui qui correspond aux coûts globaux de financement au niveau de la banque ? Est-ce celui qui correspond aux coûts agrégés des opérations de marché de la banque (coûts définis par la gestion interne de la trésorerie ) ? Est-ce le « funding spread » calculé à partir des spreads du marché obligataire ou celui déduit des obligations émises par la banque ? Est-ce celui déduit des spreads CDS (Credit Default Swap) de la banque ou celui correspondant à la base calculée à partir des spreads obligataires et des spreads de CDS ? DOSSIER TECHNIQUE mum de transfert n’est pas nul (MTA=125) et la valeur du collatéral est nulle car le différentiel Exposition – Seuil est inférieur à MTA. Faut-il inclure la FVA dans la valorisation des produits dérivés ? Les transactions sur un marché de quelque nature qu’il soit ne peuvent avoir lieu qu’à partir du moment où les parties prenantes se mettent d’accord sur le prix et les quantités négociées de leurs transactions. Or, on s’aperçoit rapidement que la nature même de la FVA est susceptible de remettre en cause les fondements élémentaires de la finance. En effet, si deux contreparties s’engagent sur une opération financière (échanges de flux d’intérêt de swap par exemple) et qu’elles incluent chacune dans leur valorisation les flux de leurs propres coûts de financement, l’opération devra être valorisée sur le marché à des prix différents. Ainsi, inclure les coûts de financement des couvertures dans le prix n’est-il pas fondamentalement contradictoire avec le principe d’évaluation des produits financiers ? Faut-il par conséquent inclure la FVA dans la valorisation des produits dérivés ? Débat sur la FVA Les professeurs John Hull et Alan White sont sans doute les opposants les plus virulents à l’introduction d’un ajustement en FVA dans le pricing des produits dérivés. Dans leur article publié en juillet 2012 dans le célèbre journal Risk, Messieurs Hull & White identifient plusieurs arguments clés s’opposant à la FVA. Dans cette partie nous exposerons et détaillerons trois arguments majeurs sur lesquels théoriciens et praticiens s’appuient pour montrer que la FVA n’est pas appropriée à l’évaluation des produits dérivés. La revue d‘Opus Finance Nº2 • Décembre 2013 31 DOSSIER TECHNIQUE Les arguments contre l’introduction d’un ajustement en FVA dans la valorisation des produits dérivés OTC Les opposants de la FVA sont généralement des théoriciens et ils considèrent qu’un tel ajustement remettrait en cause les principes fondateurs de la Finance de marché. Nous exposons et détaillons dans cette partie leurs arguments. Les opposants de la FVA considèrent 3 arguments majeurs pour ne pas inclure la FVA dans la valorisation des produits dérivés : ARGUMENT 1 La FVA est un ajustement qui remet en cause le théorème fondamental de séparation de la théorie de la Finance d’Entreprise de F. Modigliani et M. Miller (1958) « dans un monde sans impôt et sans coût de transaction, la façon de financer un actif économique entre dettes et capitaux propres n’a pas d’influence sur la valeur de cet actif économique ». ARGUMENT 2 Le principe fondamental de l’évaluation risqueneutre des produits dérivés a montré que les actifs ne pouvaient être évalués à la juste valeur que dans une économie où les opportunités d’arbitrage sont exclues. Dans ce cadre, le taux appliqué aux facteurs d’actualisation est le taux sans risque et non pas un mixte du taux sans risque et de taux de financement. ARGUMENT 3 L’ajustement FVA correspond à une fraction de l’ajustement DVA, il est par conséquent déjà pris en compte dans le calcul. Argument 1 : La FVA remet en cause le théorème de Modigliani-Miller La FVA est un ajustement qui remet en cause le théorème fondamental de séparation de la théorie de la Finance d’Entreprise de F. Modigliani et M. Miller (1958). Dans un monde sans impôt et sans coût de transaction, la façon de financer un actif économique entre dettes et capi- 32 LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 taux propres n’a pas d’influence sur la valeur de cet actif économique ». En 1958, Franco Modigliani et Merton Miller ont démontré, dans Un monde sans impôt et sans coût de transaction, que la valeur de l’actif économique était indépendante de la façon dont cet actif économique était financé entre dettes et capitaux propres. En 1963, ce théorème a été modifié une première fois pour introduire la fiscalité des entreprises et F. Modigliani et M. Miller ont démontré que la valeur de l’actif économique de l’entreprise endettée est égale à la valeur de l’actif économique d’une entreprise non endettée majorée de la valeur actuelle de l’économie d’impôt liée à la déductibilité fiscale des intérêts de la dette. En 1977, l’énoncé du théorème a été modifié une troisième fois pour intégrer, non seulement la fiscalité des entreprises, mais aussi la fiscalité des investisseurs particuliers dans le raisonnement. Dans ce cadre ils aboutissent à la même conclusion que l’énoncé de 1958, à savoir que la façon de financer un actif économique entre dettes et capitaux propres n’a pas d’influence sur la valeur de cet actif économique. Ce principe fondamental de la théorie de la finance d’entreprise consiste donc à séparer l’évaluation des prix des actifs de la trésorerie (coûts de financements des produits). Ce principe est un des arguments des opposants de la FVA dans l’approche de l’évaluation en juste valeur. Les décisions d’investissements financiers ne devraient dépendre que du risque encouru au niveau de l’investissement et non pas des risques globaux, incluant les coûts moyens de financement de l’entreprise, observés au niveau le plus large. Les décisions d’investissement doivent être séparées des décisions prises pour les financer. Introduire la FVA dans le cadre de l’évaluation en juste valeur économique de l’investissement financier violerait ce principe fondamental. En effet la FVA, en quelque sorte, confond la notion de risque, liée au flux de trésorerie qu’il faut considérer au niveau global de la banque, avec la décision d’investir dépendant uniquement des paramètres de marché, qui sont nécessairement reflétés dans le prix. Afin de rendre cet argument plus explicite, nous l’illustrons à l’aide de l’exemple qui suit : e coût de financement : TSR + 200bp (TSR correspond au taux sans risque) De cashflow d’exploitation : TSR + 80bp aux de discount : TSR + 30bp Cashflow 2 Cashflow 3 Exemple de Hull TSR + 80bp TSR + 80bp Cashflow N TSR + 80bp dépend davantage du risque lié au projet lui-même qu’au risque lié à l’entreprise. Considérons le projet P dont : … N 1 3 2 : TSR + 200bp (TSR correspond ● Le coût de financement au taux sans risque) ● -200bp De cashflow d’exploitation : TSR + 80bp -TSR Exemple de Hull Taux de discount : TSR + 30bp Taux de●Financement Considérons le projet P dont : La Valeur actuelle Nette du projet est : Le coût de financement : TSR + 200bp (TSR correspond au taux sans risque) eur actuelle Nette du projet est : De cashflow d’exploitation : TSR + 80bp Taux de discount : TSR + 30bp ∑ Les opposants de la FVA considèrent qu’il en va de même pour les banques qui financent leur investissement financier par le biais d’instruments de trésorerie (prêt/emprunt, valeurs mobilières de placement, action…), de rentabilité plus faible que le coût moyen de financement. DOSSIER TECHNIQUE Cashflow 1 TSR + 80bp Les banques n’appliquent généralement pas de coût de financement sur ce type d’investissement et respectent ainsi le principe de séparation énoncé par le théorème de Miller-Modigliani (1958). Par conséquent les banques reconnaissent d’une certaine manière que c’est le risque du projet qui importe et non le risque au niveau de la banque. mple de Hull considère une firme qui emprunte à un taux TSR + 200bp et qui a la possibilité … estir dans un projet qui lui procure un Cash-Flow d’exploitation de N TSR + 80bp à chaque période. 1 3 2 ppose également que le taux d’actualisation de ses Cash-Flows du projet vaut TSR + 30bp. Cashflow 1 Cashflow 2 Cashflow 3 Cashflow N La Valeur Actuelle NetteTSRest positive, le projet est envisageable. TSR + 80bp + 80bp TSR + 80bp TSR + 80bp -TSR -200bp Argument 2 : la FVA et l’évaluation risque-neutre Taux de Financement de telles hypothèses le projet est envisageable du point de vue du critère de la VAN (Valeur Le projet principe lle Nette). En effet, le critère de la VAN permet d’évaluer la rentabilité du enfondamental comparant de l’évaluation risque-neutre des La Valeur actuelle Nette du projet est : produits dérivés a montré que les actifs ne pouvaient être penses initiales relatives aux financements du projet à la valeur actuelle des flux de trésorerie évalués à la juste valeur que dans une économie où les opdus sur la durée de vie de l’investissement. ∑ Nette est positive, le projet est portunités d’arbitrage sont exclues. ➤ La Valeur Actuelle envisageable. ’exemple il Valeur apparaît clairement que la VAN de l’investissement La Actuelle Nette est positive, le projet est envisageable.est positive ce qui signifie que la Dans ce cadre le taux appliqué aux facteurs d’actualisation r actualisée des flux de fonds générés par l’investissement est supérieure à son coûtsans initial. Il estet non pas un mixte du taux sans risque de Hull considère une firmeà qui emprunte un etestquileataux L’exemple deL’exemple Hull considère une firme qui emprunte un taux TSR + à 200bp la possibilité ntéressant d’investir dans le que le marché car, pour unun de risque, le risque et depériode. taux de financement. taux TSR +qui200bp et qui a Cash-Flow lasur possibilité d’investir dans d’investir dans un projet luiprojet procure un d’exploitation de TSR +même 80bp à niveau chaque projetque quique luimarché. procure un de projet TSR t rémunère le CetCash-Flow investissement augmente aussi vaut la valeur de l’entreprise, On supposemieux également le taux d’actualisation de d’Exploitation ses Cash-Flows du TSR + 30bp. L’évaluation risque neutre postule que le juste prix d’un dé+ 80bp à actionnaires chaque période. On suppose également que le it Sous que de detelles nouveaux souhaiteront s’y investir, cetaux qui aura pour conséquence hypothèses le projet est envisageable du point de vue du critère de ne la peut VAN (Valeur rivé s’obtenir que sous les hypothèses d’un monde d’actualisation des Cash-Flows du projet vaut TSR + 30bp. menter la Nette). richesse des actionnaires. de d’évaluer rentabilité du projetduest supérieur au coût de Actuelle En effet, le critère de la Le VANtaux permet la rentabilité projet comparant où lesen opportunités d’arbitrages sont bannies : un monde initiales relatives aux financements du projet à la valeur actuelle des flux de trésorerie l. les dépenses Sous de telles hypothèses, le projet est envisageable sans risque. attendus sur la durée de vie de l’investissement. du point de vue du critère de la VAN (Valeur Actuelle précurseurs Nette). En effet, le critère la VAN permet d’évaluer la Les Dans l’exemple il apparaît clairement que lade VAN de l’investissement est positive ce qui signifie que de la cette modélisation ont montré que le prix issu de cette théorie correspond à la juste valeur écorentabilité du projet en comparant les dépenses initiales valeur actualisée des flux de fonds générés par l’investissement est supérieure à son coût initial. Il est nomique de l’actif relatives au financement du projet, à la valeur actuelle plus intéressant d’investir dans le projet que sur le marché car, pour un même niveau de risque, le dans un monde économique risqué ou xemple que le taux utilisé valoriser coût d’un projet sans le risque. desclairement flux deque trésorerie attendus sur la duréeaugmente de vie pour deaussi l’inprojet montre rémunère mieux le marché. Cetd’actualisation investissement la valeur de l’entreprise, vestissement. du fait que de nouveaux actionnaires souhaiteront s’y investir, ce qui aura pour conséquence du projet) dépend davantage du risque lié au projet lui-même qu’au risque lié à l’entreprise. Le Or,(plus la FVA est un d’augmenter richesse des actionnaires. Le taux de rentabilité du de projet est supérieur au coût decoût supplémentaire qui vient s’ajouter t (même de lafaible rentabilité) va augmenter la valeur l’action d’actionnaires Dans l’exemple, il apparaît clairement que la VAN de l’in- au TSR (Taux Sans Risque) et modifier la structure des capital. vestissement est positive ce qui signifie que la valeur actua- facteurs d’actualisation utilisés dans l’évaluation en juste lisée des flux de fonds générés par l’investissement est su- valeur. 8 périeure à son coût initial. Il est plus intéressant d’investir le clairement projet que que sur le car, pour unutilisé même niveau lesd’un années 70, lorsque Fisher Black, Myron Scholes Cet exemple dans montre le marché taux d’actualisation pour valoriserDans le coût projet de risque, le projet rémunère mieux que le marché. et Robert Merton (VAN du projet) dépend davantage du risque lié au projet lui-même qu’au risque lié à l’entreprise. Le évaluent le prix d’une option euroils montrent que cet investissement peut être réprojet (même de faible rentabilité) va augmenter la valeur de l’action péenne, (plus d’actionnaires Cet investissement augmente aussi la valeur de l’entre- pliqué, dans un monde risque neutre par un portefeuille prise, du fait que de nouveaux actionnaires souhaiteront autofinançant constitué d’une quantité d’actifs risqués et 8 s’y investir, ce qui aura pour conséquence d’augmenter la d’actifs non risqués. richesse des actionnaires. Le taux de rentabilité du projet est supérieur au coût de capital. Ils ont ainsi élaboré une théorie financière (théorie de Black & Scholes et Merton ou BSM), permettant l’évaluation en Cet exemple montre clairement que le taux d’actualisation juste valeur d’instruments financiers complexes. Cette théoutilisé pour valoriser le coût d’un projet (VAN du projet) rie montre également que le juste prix de l’Option s’obtient La revue d‘Opus Finance Nº2 • Décembre 2013 33 DOSSIER TECHNIQUE en actualisant son pay-off au taux sans risque dans l’univers risque neutre. Le prix issu de cette théorie est évalué à la juste valeur car tout autre prix rivalisant avec ce dernier impliquerait l’existence d’opportunités d’arbitrage faisant converger le prix vers sa juste valeur. L’analyse de BSM montre par ailleurs que s’il est possible de prêter et emprunter sur le marché à un taux appelé le taux sans risque TSR, alors le portefeuille de réplication peut aussi être utilisé comme la stratégie de couverture optimale de l’investissement réalisé sur l’option. De plus dans ce cas il y a unicité du prix du produit dérivé. Que se passe-t-il lorsque les banques ajoutent au taux sans risque la FVA ? Ce qui est constaté dans l’industrie lorsque la FVA est incorporée au prix, ce sont des cotations de prix très différentes des valeurs de marché valorisées au prix du Marché, généralement très proche des prix risque neutre. L’unicité des prix des dérivés n’est donc plus garantie. En réalité les opposants de la FVA, précisent qu’il faut éviter toute confusion sur l’utilisation du taux sans risque dans l’évaluation des produits dérivés. L’approche de l’évaluation « risque neutre », ne dit pas que le taux sans risque est utilisé dans le facteur d’actualisation uniquement dans le cas où la banque se finance elle-même au taux sans risque. Le taux sans risque est utilisé parce que c’est une hypothèse fondamentale du modèle. Cette hypothèse est certes artificielle mais permet d’obtenir une méthode d’évaluation en juste valeur prenant en compte le risque de marché des produits dérivés. Il est donc nécessaire ici de ne pas confondre les coûts de financement des couvertures et l’évaluation à la juste valeur des actifs. Les taux de financement des couvertures diffèrent des taux TSR utilisés pour la valorisation des produits dérivés. Les opérations de couvertures impliquent des achats/ventes d’actifs aux prix de marché et sont des investissements qui ne sont pas valorisés à la valeur nette actualisée. Par conséquent, les opposants de la FVA considèrent que les décisions prises pour couvrir les instruments financiers doivent être distinguées de celles prises pour évaluer leur prix ; elles ne doivent donc pas affecter le modèle de pricing. juste valeur comptable (normes comptables IFRS13 « évaluation à la juste valeur comptable » publié par L’IASB et FASB le 12 mai 2011) : le CVA (Credit Value Adjustment) et le DVA (Debit Value Adjustment). Ces ajustements sont opérés sur les prix évalués en Marked to Market, dans le cadre de l’évaluation risque neutre et permettent d’intégrer au prix, le risque de contrepartie. La CVA correspond au prix de marché du risque de contrepartie que porte la banque (par exemple) lorsqu’elle traite avec une contrepartie (une banque, un établissement financier, une entreprise ou autre). Cette mesure, associée au passif du bilan de la contrepartie, permet de prendre en compte dans le P&L quotidien de la banque (associé aux éléments du passif de son bilan) le risque de défaut des contreparties avec lesquelles elle est engagée. Le CVA dépend de facteurs de crédit propres à la contrepartie à savoir sa probabilité de défaut, son spread de marché, son taux de recouvrement en cas de défaut… données observables ou non sur le marché. CVA = MtMnon risqué(t) – MtMrisqué(t) Le DVA est une mesure qui est introduite dans la perspective d’aligner la symétrie des prix et permet de prendre en compte le risque de défaut de la banque. Le DVA dépend de facteurs de crédits propres à la banque à savoir sa probabilité de défaut, son spread de marché, son taux de recouvrement en cas de défaut… Par conséquent le prix, en juste valeur comptable, d’une transaction initiée par une banque avec une contrepartie, inclut donc les ajustements en CVA et DVA et prend en compte le risque de contrepartie des deux parties : MtMrisqué(t) = MtMnon risqué(t) – CVA(t) + DVA(t) En ce qui concerne le risque de sur-financement qui survient lorsque la banque finance les couvertures de ses portefeuilles de dérivés à des taux supérieurs au TSR, les opposants de la FVA affirment que la mesure de ce risque ne doit pas être intégrée dans le calcul car le DVA enregistre déjà ce coût. Pour expliquer cela les opposants de la FVA distinguent dans la mesure DVA deux éléments qui s’additionnent : Une première composante de DVA notée DVA1 qui est liée au défaut de la banque lorsqu’elle n’honore pas ses engagements sur un des éléments de son portefeuille de dérivés (paiement partiel d’un coupon, date de tombée d’un flux non respectée…). ● Argument 3 : l’AJUSTEMENT FVA CORRESPOND À UNE FRACTION DE L’AJUSTEMENT DVA La FVA correspond à une fraction de l’ajustement DVA, il est par conséquent déjà pris en compte dans le calcul. Aujourd’hui, dans le contexte des négociations bilatérales portant sur les transactions de produits dérivés deux ajustements sont pris en compte dans l’évaluation des prix à la 34 LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 ● Une seconde composante de DVA notée DVA2 qui est liée au défaut de la banque lorsqu’elle n’honore pas ses engagements sur un des éléments de son passif (dettes long terme – dettes court terme…) Cette décomposition de la DVA en DVA1 et DVA2 permet en effet de constater que la FVA correspond en fait à la variation du terme DVA2 noté ΔDVA2 : FVA = ΔDVA2 En effet, une augmentation de l’ajustement de type DVA2 résultant des besoins de financement d’un portefeuille de dérivés OTC implique une variation de DVA2 notée ΔDVA2. Cette variation ΔDVA2 correspond exactement à la valeur actuelle présente du taux de rentabilité requis par le prêteur pour compenser les coûts associés au défaut potentiel de la banque sur l’opération de financement : c’està-dire la FVA calculée au niveau du portefeuille. Ainsi, si l’on considère la FVA légitime, on risque de compter deux fois le coût de financement déjà inclus dans la DVA et par conséquent : Par ailleurs, les opposants de l’ajustement en FVA considèrent les mesures en CVA et DVA comme des ajustements en valeur économique EVA, c’est-à-dire des ajustements sur les prix qui tentent de faire converger la valeur issue d’un modèle (en l’occurrence celui de valorisation risque neutre) vers la valeur économique dont l’ultime objet est d’optimiser la rentabilité du capital. DOSSIER TECHNIQUE Ces deux éléments de DVA sont, d’après les opposants de la FVA, tous deux « bénéfiques » pour les actionnaires car l’un comme l’autre viennent atténuer la baisse de MtMrisqué de la banque lorsque celle-ci n’honore pas ses engagements sur son portefeuille de dérivés ou sur ses créances de court ou de long terme. L’objectif du raisonnement en EVA est de permettre à la banque de prendre les bonnes décisions, c’est-à-dire celles qui optimiseront l’allocation des ressources en vue d’une meilleure rentabilité. A ce titre la FVA n’est pas considérée comme un ajustement en valeur Économique (EVA) pour les opposants de la FVA. Pour estimer la rentabilité des achats de produits dérivés on se base sur des estimations de modèle. Mais si la valeur économique des investissements est inférieure à la valeur estimée par le biais de modèle incluant CVA et DVA alors l’investissement n’est pas rentable. Prisqué(t) > P(t) – CVA(t) + DVA(t) MtMrisqué(t) ≠ MtM(t) – CVA(t) + DVA(t) – FVA(t) ? CVA, DVA1 et DVA2 sont des ajustements en valeur Économique (EVA) et la DVA2 est automatiquement prise en compte dans l’investissement de la banque. Le prix évalué à la juste valeur d’un dérivé prend en compte le risque de contrepartie mais ne doit pas intégrer le risque de refinancement lié aux produits dérivés non collatéralisés (produits non couverts ou sous-couverts). Pour les opposants de la FVA, cet ajustement équivaut à la variation de DVA2 (FVA = ΔDVA2) et est déjà pris en compte dans l’évaluation des prix à la juste valeur. 35 DOSSIER TECHNIQUE Les arguments en faveur d’un ajustement FVA dans l’évaluation des dérivées OTC Nous exposons dans cette partie, les contre-arguments de ceux qui défendent l’idée d’introduire la FVA dans l’évaluation des produits dérivés. Les défenseurs de la FVA sont généralement des opérateurs ou certains théoriciens comme A. Castagna, qui considèrent que le contexte actuel ne permet pas d’ignorer les coûts de financement des couvertures des produits dérivés. Ils estiment que les modèles d’évaluation des prix doivent être adaptés ou ajustés pour refléter l’état actuel du marché. Les défenseurs de la FVA répondent de façon théorique avec les contre-arguments suivants : CONTRE-ARGUMENT 1 La FVA ne remet pas en cause le théorème fondamental de la Finance d’entreprise énoncé par Modigliani-Miller. Le théorème ne s’applique pas aux produits dérivés. CONTRE-ARGUMENT 2 La valorisation risque neutre de Black & Scholes est valable sous certaines hypothèses qui ne correspondent plus aux conditions du marché post-crise. Les modèles de valorisation doivent être revisités pour inclure les coûts de financement des couvertures. CONTRE-ARGUMENT 3 DVA et FVA ne se compensent pas. La FVA est à distinguer de la DVA. CONTRE ARGUMENT 1 : LA FVA EST COMPATIBLE AVEC LE THÉORÈME DE MODIGLIANI-MILLER La FVA ne remet pas en cause le théorème fondamental de la Finance d’entreprise énoncé par Modigliani-Miller. Le théorème de Modigliani-Miller est valable sous les hypothèses suivantes : 36 LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 ● ● ● ● Pas de taxe ; Pas de séparation entre les actionnaires et les créanciers ; Les entreprises connaissent leurs besoins de financements futurs ; Pas de coûts de la faillite. Les défenseurs de la FVA prétendent que le principe de séparation énoncé par le théorème de Modigliani-Miller n’est pas applicable aux produits dérivés. Ils défendent l’idée que la structure capitalistique de l’entreprise est sans rapport avec la valorisation des produits dérivés. La valeur de la firme dépend en effet de son ratio de dettes et est généralement déterminée à partir des cashflows futurs de ses actifs. De plus, le coût du capital (Dettes + Capitaux Propres (Equity)) de la firme est invariant avec les effets de leviers (utilisation de l’endettement pour augmenter sa capacité d’investissement). Lorsqu’une société augmente son effet de levier, le coût de ses Fonds Propres (Equity) augmente juste suffisamment pour compenser les gains engrangés par l’effet de levier. Il est vrai que lorsqu’on considère les taxes il peut y avoir des bénéfices dus à l’effet de levier sans changer le résultat principal. Pour les défenseurs de la FVA, le théorème énoncé par Modigliani-Miller reste vrai mais ne peut s’appliquer à la valorisation des produits dérivés. Pourquoi le théorème de Modigliani-Miller ne s’applique-t-il pas aux produits dérivés ? Supposons qu’une banque qui souhaite investir dans un nouveau projet ou nouveau business, se finance par la vente de contrats d’options à ses clients. Supposons que les investisseurs, qui financent les capitaux propres et les dettes de la banque décident d’investir dans ce nouveau projet en ne tenant compte que de sa rentabilité espérée sans tenir compte des projets du passé dans lesquels la banque a pu investir. Cet investissement se trouve dans l’activité des teneurs de marché des contrats dérivés. Dans ce cas la banque adopte une stratégie qui lui permet de financer les options au prix évalué par le modèle de Black & Scholes. DOSSIER TECHNIQUE ae FVA, le théorème énoncé par Modigliani-Miller restepas aux produits dérivés ? théorème de Modigliani-Miller ne s’applique-t-il sons qu’une banque qui souhaite investir dans un nouveau projet ou nouveau business, se des produits dérivés. e par la vente de contrats d’options à ses clients. Supposons que les investisseurs, qui qu’une banque qui souhaite investir dans un nouveau projet ou nouveau business, se capitaux propres et lesproduits dettes de la banque rent neles s’applique-t-il pas aux dérivés ? décident d’investir dans ce nouveau projet r la vente de contrats d’options à ses clients. Supposons que les investisseurs, qui tenant compte que de sa rentabilité espérée sans tenir compte des projets du passé dans es capitaux propres et les dettes de la banque décident d’investir dans ce nouveau projet stirladans un anouveau projet ou nouveau business, se els banque pu investir. nt compte que de sa rentabilité espérée sans tenir compte des projets du passé dans SousSupposons ce modèle deux permettent de à ses clients. que facteurs les investisseurs, quiproduire les démontrent qu’ils n’ont aucune incidence sur la structure banque a pu investir. vestissement se trouve dans l’activité des teneurs de marché des contrats dérivés. Dans ceEn casrevanche, si la banque espère options vendues : capitalistique de la firme. e la banque décident d’investir dans ce nouveau projet réaliser des plus-values sur ce type de projet elle doit alors que adopte une stratégie quides lui permet de les options au prix évalué par le modèle de espérée sans tenir compte projets du financer passé dans sement se trouve dans desdes teneurs de marché des contratslesdérivés. cede cas ● Le prix dul’activité sous-jacent options ; valoriserDans au prix marché (Marked to Market), prix qui &Scholes. Sous ce modèle deux facteurs permettent de produire les options vendues : ● Un compte permettant à la banque d’emprunter et évalué reflètepar l’offre et de la demande sur le marché réel, et non plus dopte une stratégie qui luiTSR permet de financer les options au prix le modèle de de prêter au taux sans risque TSR. dans l’Économie théorique de Black & Sholes. les. Sous ce modèle deuxdes facteurs permettent de produire les options vendues : prix du options ; es Le teneurs desous-jacent marché des contrats dérivés. Dans ce cas compteles TSR permettant à évalué ladisponibles banque et deopère prêter au sans risque TSR.dépend en réalité du degré de Si ces éléments sont que la de banque La taux rentabilité du projet deUndu financer options au prix par d’emprunter leetmodèle prix sous-jacent des options dans l’Économie de ;Black & Scholes (monde sans risque), risque que l’investisseur est prêt à prendre sur le marché permettent de les options compte TSR permettant à lavendre banque d’emprunter et dans de prêter sans risque TSR. (monde la produire banque peut options ses clients aul’Économie prixau detauxde éléments sont disponibles et queles lavendues banqueà: opère Black&Scholes réel ou les teneurs de marché (market markers) dictent la Black peut & Scholes. Dans Économie un tel investissedes prix. La théorie standard peut être utiisque), la banque vendre les cette options à ses clients au prix de loi Black&Scholes. DansÉconomique cette ents sont disponibles et que (monde ment ne coûte rien.la banque opère dans l’Économie de Black&Scholes lisée par la banque pour déterminer le niveau de rentabilité mie un tel investissement ue d’emprunter et de prêterne aucoûte taux rien. sans risque TSR.au prix de Black&Scholes. le plus justeDans au risque ), la banque peut vendre les options à ses clients cettedu projet et négocier ainsi le prix En effet dans le modèle de BSM (Black Scholes Merton) le qu’elle facturera à ses clients pour atteindre son objectif. n tel investissement coûte rien.Sholes et dans le modèle dene BSM (Black Merton) le portefeuille prix des options correspond à la valeur de prix des options correspond à la valeur(monde du ou nque opère dans l’Économie de Black&Scholes euilles ou clients dedes stratégies autofinancées qui répliquentleslesprix, prix, sous l’hypothèse d’absence stratégies autofinancées qui répliquent ons ses au prix de Black&Scholes. Dans ns leàmodèle de BSM (Black Sholes Merton) le prixcette des options correspond à la valeur de sous l’hypothèse d’absence d’opportunité d’arbitrage. ortunité d’arbitrage. Cela signifie que le coût de « production » des options vaut exactement s ou de stratégies autofinancées qui répliquent les prix, sous l’hypothèse d’absence rix. Autrement ditsignifie la rentabilité espérée de chaque positionvaut à laquelle on déduit le coût de Cela que le coût de « production » des options ité d’arbitrage. Cela signifie que le coût de « production » des options vaut exactement sction Merton) le prix options correspond la valeur de espérée (stratégie dedes réplication) estAutrement nulle. à dit exactement leur prix. la rentabilité utrement ditdelachaque rentabilité espérée de on chaque position à laquelle on déduit le coût de position à laquelle déduit le coût qui répliquent les prix, sous l’hypothèse d’absence de produc(stratégie de tion réplication) est nulle. (stratégie de réplication) est nulle. e coût de « production » des options vaut exactement ée delachaque position à laquelle déduit le coûtune de telle opération ? bien banque doit-elle investironpour réaliser a banque doit-elle investir pour réaliser une telle opération ? est une stratégie onse dans une Économie Black&Scholes définition, du fait que Combien ladebanque doit-elle: par investir nançant, la banque ne doit rien investir ; aucun apport ou retrait de capital n’est requis à est une stratégie dans une Économie de Black&Scholes : opération ? par définition, du fait que pour réaliser une ?telle instant. Les cashflows de chaque instant sont alimentés par les primes reçues, par les ventes re réaliser une telle opération ant, la banque ne doit rien investir ; aucun apport ou retrait de capital n’est requis à us-jacents ouLapar le cashdans emprunté initialement. montants suffisent à assurer un P&L nul à réponse Économie BlackCes & par Scholes : par ant. Les cashflows de chaqueune instant sont de alimentés les primes reçues, par les ventes estdémontré unestratégie stratégie oles : parchaque définition, dudufait que ité de contrat. Tout dans l’économie de B&S et la structure définition, fait quececi est est une autofinançant, cents ou par le cash emprunté initialement. Ces montants suffisent à assurer un P&L nul à lafirme banque rien investir ; aucun apport àou retrait dede départ. tir ; aucun apport ou retrait derien capital listique de la n’ane a doit priori à voirn’est avecrequis l’investissement Donc en théorie un e chaque contrat. Tout requis ceci est démontré capital n’est à chaque instant.dans Les l’économie cash-flows dede B&S et la structure ant alimentés par les primesaureçues, par marché les ventes Par conséquent, clair que si la banque n’est pas en ess sont ou investissement réalisé prixpar de (Marked to Market), s’il estil est considéré sont alimentés les primes reçues,de pardépart. les ue de la firmechaque n’a a instant priori rien à voir avec l’investissement Donc d’emprunter en théorie un mesure au taux sans risque (TSR) le cash alement. Cesdes montants suffisent à assurer P&Lemprunté nul endamment autres investissements, être géréà de initialemanière indépendante, et peut ainsi ventes des sous-jacents ou parpeut leuncash u investissement réalisé au prix de marché (Marked to Market), s’il est considéré dont elle a besoin pour financer ment. l’économie Ces montants de suffisent un P&L matu- (sans capital ou créances son projet, le coût de sa démontré dans B&S àde etassurer la nitié sans aucun financement initial la structure part de nul la àbanque stratégie sera alorsainsi nécessairement presque toujours difmment des autres investissements, peut géré de manière indépendante, et peut contrat. ceciêtre est dans l’éconooir avec l’investissement Donc en démontré théoriedes un émentaire et rité celadeenchaque dépitde dudépart. faitTout que la production contrats requiert un emprunt de cash). férent de celui annoncé dans l’Économie non risquée de de B&S et la structure firme n’a a sans aucun mie financement initial de capitalistique la part de de la labanque (sans capital ou créances Black & Scholes. Si la banque négocie avec ses clients de marché priori (Marked to Market), s’il est considéré riendu à voir avec la l’investissement de départ. 13 taire et cela en dépit fait que production des contrats requiert un un prix emprunt de cash). risque neutre correspondant à celui de l’Économie peut être géré de manière indépendante, et peut ainsi dans certains cas la banque exécuDonc théorie(sans un investissement réalisé au prix de Black & Scholes, alors de la part de la en banque capital ou créances 13 marché (Marked to Market), s’il est considéré indépen- tera ses transactions à des niveaux qui ne couvriront pas production des contrats requiert un emprunt de cash). le coût des stratégies de réplication opérées au taux sans damment des autres investissements, peut être géré de manière indépendante, et peut ainsi être initié sans aucun 13 financement initial de la part de la banque (sans capital ou créances supplémentaire et cela en dépit du fait que la production des contrats requiert un emprunt de cash). Néanmoins, le cash emprunté pour répliquer le prix de contrat est un coût de production et non une dette contractée pour financer le projet. En pratique, les choses sont différentes puisque la plupart des business requièrent des investissements pour financer les infrastructures, payer les bonus des quants ou/et des traders de talent... C’est seulement dans le cas où ces investissements, généralement financés par les capitaux ou par des créances, sont financés au taux sans risque, que Modigliani et Miller risque et/ou à des taux de financement dépendant des prêts et emprunts réalisés par la banque. Considérant les différentiels entre le taux sans risque et taux de financement, la banque génèrera dans certain cas des pertes au niveau du projet investi. Par conséquent, s’il est intéressant d’investir dans un projet à rentabilité positive ou nulle dans lequel aucun apport de cash initialement n’est nécessaire, comme c’est le cas dans l’Économie Black & Scholes, le projet n’est en revanche pas envisageable si sa rentabilité évaluée dans l’Économie réelle est susceptible d’être négative. En définitive la FVA est nécessaire dans l’Économie réelle, y compris dans le cadre du théorème de Miller Modigliani. La revue d‘Opus Finance Nº2 • Décembre 2013 37 DOSSIER TECHNIQUE ● L’exemple de Hull est considéré comme un contre-exemple par les défenseurs de la FVA L’exemple de Hull, cité précédemment, n’est pas applicable de manière générale et systématique : en réalité il n’est applicable ni sur les investissements en produits dérivés ni sur les investissements relatifs à des projets. L’exemple est opérationnel uniquement dans le cas où le coût incrémental du surplus de capital nécessaire pour financer le projet équivaut au coût de rentabilité du projet : TSR + 30 bp. Si la banque finance ses emprunts au taux TSR + 200bp et que ce coût n’est pas compensé par une baisse de dividende versé aux actionnaires, de manière à diminuer le coût moyen de capital, le projet n’est alors plus rentable et peut générer des pertes qui feront diminuer la valeur de la firme. La baisse future du risque sur l’actif total est réelle mais les pertes engrangées sur le projet sont susceptibles d’inverser cette tendance. Une telle hypothèse suppose clairement l’absence du risque de défaut des contreparties. Elle suppose également que les agents peuvent investir dans les obligations non risquées lorsqu’ils souhaitent prêter de l’argent et qu’ils vendent de telles obligations lorsqu’ils souhaitent se financer. ● ● ● CONTRE ARGUMENT 2 : validité de la valorisation risque neutre de Black & SCholes La valorisation risque neutre de Black & Scholes est valable sous certaines hypothèses qui ne correspondent plus aux conditions du marché post-crise. Le modèle d’évaluation des produits dérivés complexes de 1970 élaboré par Fisher Black, Myron Scholes et Robert Merton a montré que sur des périodes courtes de temps, un investissement dans un contrat d’option pouvait être répliqué par un portefeuille autofinançant constitué d’obligations non risquées et d’actions. Ce modèle permet d’affirmer que la juste valeur économique du contrat équivaut à la valeur de la stratégie de réplication qui permet de couvrir les risques sous-jacents du contrat. Mais en réalité ce modèle ne peut être utilisé que sous certaines hypothèses relativement conservatrices et qui ne tiennent plus dans le contexte actuel de la finance de marché internationale. Les hypothèses du modèle BSM Rappelons maintenant les 4 principales hypothèses énoncées dans le modèle de BSM : 38 LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 Le modèle suppose l’existence sur le Marché d’obligations de rentabilité instantanée équivalente à la rentabilité du taux sans risque (TSR) et que les agents économiques peuvent librement investir dans de telles obligations pour réaliser leurs opérations de prêts/emprunts. L’actif risqué sous-jacent des produits dérivés peut être revendu instantanément. La recette de l’opération étant elle aussi instantanément perçue par le vendeur. Cette hypothèse suppose implicitement une forte liquidité des actifs sur le Marché ce qui n’est jamais le cas en période de crise. Le modèle ne tient pas compte des coûts de friction du marché c’est-à-dire des coûts de transaction et des taxes inhérentes aux opérations de Marché. Les agents économiques n’ont aucune influence (d’aucune nature que ce soit) sur les prix ou les taux de marché. Cette hypothèse suppose explicitement une liquidité quasi infinie du Marché. Sous ces hypothèses il a été montré que les actifs non risqués doivent rémunérer au taux sans risque afin d’occulter toutes opportunités d’arbitrage. Quel est l’impact sur la valorisation des produits lorsque tout ou partie de ces hypothèses ne tiennent plus ? La première réponse est que les stratégies qui répliquent les prix des produits ne sont plus possibles ou que leurs coûts sont différents de ceux prédits par le model de BSM (Black Scholes Merton). Caler les taux des facteurs d’actualisation aux taux TSR n’est réaliste et justifiable que dans le cas de l’Économie de Black & Scholes. Que se passe-t-il lorsque les coûts de financement s’éloignent dramatiquement des taux TSR ? Peut-on encore espérer une valorisation risque neutre des produits dérivés semblable à celle du modèle de BSM ? Dans le modèle BSM, la valeur du portefeuille Pt, à l’instant t, qui réplique le prix du contrat (contrat d’achat de call par exemple) est composée comme nous l’avons déjà DOSSIER TECHNIQUE Dans le modèle BSM la valeur du portefeuille Pt, à l’instant t, qui réplique le prix du contrat (contra dèle BSM laDans valeurledu portefeuille t, qui réplique le prix dut, contrat (contrat t, à l’instant modèle BSM laPvaleur du portefeuille Pt, à l’instant réplique le prix du contrat (contrat modèle BSM la valeur du portefeuille Pt, àde l’instant t, qui réplique lecomposée prix duqui contrat (contrat réplique le prix du contrat (contrat d’achat call par exemple) est comme nous l’avons déjà évoqué, d’une quantité Dans le modèle BSM la valeur du portefeuille P , à l’instant t, qui réplique le prix ducontrat contrat (contrat Dans le modèle BSM la valeur du portefeuille P , à l’instant t, qui réplique le prix du t t déjà call par exemple) composée comme est nouscomposée l’avons évoqué, quantité d’achatest de call par exemple) comme nousd’une l’avons déjà évoqué, d’une(contrat quantité de call par exemple) est composée comme nous l’avons déjà évoqué, d’une quantité ns déjàd’achat évoqué, d’une quantité d’actif sous-jacent Scomme (uneaction action par exemple) et la d’une d’actif ànon banque peut faire sur partie de son passif relative ses risqué noté évoqué, d’une quantité d’actif sous-jacent t (une de call par exemple) est composée nous l’avons déjà évoqué, d’unequantité quantité de call par exemple) est composée comme nous l’avons déjà évoqué, d’une quantité s-jacent d’achat St d’actif (une action par exemple) et d’uneparquantité d’actif non risqué noté sous-jacent Stquantité (une action exemple) et d’une quantité d’actif non risqué noté ous-jacent S (une action par exemple) et d’une quantité d’actif non risqué noté par exemple) et d’une d’actif non risqué noté dettes de court terme ou à ses dettes de long terme. aleur du portefeuille P , à l’instant t, qui réplique le prix du contrat (contrat t antité d’actif d’actif nont risqué noté Bt (obligation non risquée par exemple) : d’actif sous-jacent (une par d’une quantité d’actif non non risqué risqué noté noté sous-jacent SSt: t risquée (une par exemple) etet d’une d’actif on non risquée par exemple) dèle BSM la Bvaleur duexemple) portefeuille Ptaction ,action àpar l’instant t,exemple) qui le prixquantité du contrat (contrat exemple) : réplique (obligation nonnon risquée par exemple) : t (obligation tion non risquée par : mple) est composée comme nous l’avons déjà évoqué, d’une quantité Pt, à l’instant t, qui réplique le prix du contrat (contrat (obligation non risquéepar par exemple) BBt exemple) non risquée exemple) t(obligation est contesté c’est fait que les coûts en DVA et FVA call par est composée comme nous: : l’avons évoqué, d’une quantité Dans le modèle BSM la valeur du portefeuille Pt, à déjà l’instant t, Ce quiqui réplique le prix dulecontrat (contrat ne action par exemple) et d’une quantité non risqué noté comme nous l’avons déjà évoqué, d’une quantitéd’actif modèle BSM la valeur du portefeuille P , à l’instant t, qui réplique le prix du contrat (contrat se compensent c’est-à-dire que : FVA = en prat s-jacent St (une action par exemple) d’une du quantité non Dans modèle BSM la valeur portefeuille Pl’avons t, qui noté réplique prix duΔDVA2 contratcar (contrat t, à l’instant d’achat de call parle exemple) est et composée comme nousd’actif déjàrisqué évoqué, d’une lequantité par exemple) :portefeuille tique ils s’additionnent et la FVA est différente de ΔDVA2. mple) etpar d’une quantité d’actif non risqué noté M la valeur du P , à l’instant t, qui réplique le prix du contrat (contrat de call exemple) est composée comme nous l’avons déjà évoqué, d’une quantité Lespar quantités sont choisies de façon à ce que ladéjà stratégie soit d’une autofinancée : on risquée par exemple) :t(une d’achat call exemple) est composée sous-jacent action exemple) et d’une quantité d’actif nonévoqué, risqué noté quantité és nond’actif sont choisies deSfaçon àsont ce que lapar stratégie soit : nous tde Les quantités choisies de façon àceautofinancée ceque que la stratégie soitl’avons autofinancée : Les quantités sont choisies de façon àsoit lacomme tités sont choisies de façon à ce que la stratégie autofinancée : rsoit exemple) est composée comme nous l’avons déjà évoqué, d’une quantité ous-jacent S (une action par exemple) et d’une quantité d’actif non risqué noté autofinancée : t Lesquantités quantités choisies defaçon quelaexemple) lastratégie stratégie soit autofinancée d’actif sous-jacent St de (une action par et d’une quantité: : d’actif non risqué noté Les sont choisies ààceceque soit autofinancée stratégie soitrisquée autofinancée : non par exemple) :façon t (obligation BSM laBvaleur du portefeuille Psont contrat (contrat t, à l’instant t, qui réplique le prix et du et St (une actionetpar par exemple) et d’une quantité d’actif non risqué noté La FVA est différent de la variation en DVA2 : tion non risquée exemple) : et Bt (obligation non nous risquée par exemple) : et l’avons et ar exemple) est composée comme déjà évoqué, d’une quantité et et ntisquée choisies façon à :ce que la stratégie : parde exemple) et soit autofinancée et etet et et FVA:risqué ≠ ΔDVA2 és sont choisies de façon à du ce la stratégie soit autofinancée nt SDans action par exemple) et que d’une quantité d’actif non noté t (une Etréplique le le modèle BSM la valeur portefeuille P , à l’instant t, qui (contrat } { prix} du contrat { t ce que la stratégie soit autofinancée : Et } } { { Et } } {la stratégie { autofinancée risquée par exemple) : Et Les quantités sont choisies de façon à ce que soit : } } nous l’avons { comme déjà évoqué, d’une quantité } etd’achat de calletpar exemple) est {composée montrer que la FVA est différente de la variation en EtEtla stratégie } { } }autofinancée { { soit { Pour tités sont de façon à ce que etchoisies et Dans l’Économie classique de B&S seul rd’actif tauxsoit sans risque (TSR) considéré et le prix Les quantités sont choisies de façon à ce que}lela:taux stratégie autofinancée : estdans DVA2, les défenseurs de la FVA se placent le cadre du d’actif sous-jacent S (une action par exemple) et d’une quantité non risqué noté omie classique de B&S seul le taux r taux sans risque (TSR) est considéré le prix t Dansde l’Économie classique de B&S seul le taux r taux sans risque (TSR)etest considéré et le prix sont choisies façon à ce que la stratégie soit autofinancée : onomie classique de B&S seul le taux r taux sans risque (TSR) est considéré et le prix et et l’Équation (TSR) est considéré et le prix des dérivés aux Dérivés Partielles classique dedeB&S de Black&Sholes). modèle de laest théorie de la firme Merton (1974). Et l’Économie Dans l’Économie classique de B&S seul letaux taux rPartielles taux sans risque (TSR) considéré etle(EDP leprix prix Dans classique de seul leDérivés taux sans risque (TSR) est considéré et } par } classique {risquée { B&S Bt (obligation non exemple) : satisfait satisfait l’Équation Dérivés Partielles de rB&S (EDP de Black&Sholes). des dérivés satisfait aux de B&S (EDP de Black&Sholes). etaux et Et Et és satisfait l’Équation aux Dérivésl’Équation Partielles de de Black&Sholes). et{ etclassique } classique } B&S (EDP { B&S (EDP de Black&Sholes). des dérivés satisfait auxDérivés Dérivés Partielles classique deB&S B&S(EDP (EDPde deBlack&Sholes). Black&Sholes). dérivés Partielles classique de sont choisies de façon àl’Équation ce que laaux stratégie soit autofinancée : taux } des }satisfait { { et et l’Équation Dans une Économie risquée ou les de financement sont supérieurs au taux sans risque r, la economie de B&S seul le taux r taux sans risque (TSR) est considéré et le prix Et } } sont { supérieurs { taux risquée ou les taux classique de financement sont au sanssupérieurs risque r, la Dans une Économie risquée ou les taux de financement aulataux sans risque r, la Dans l’Économie de B&S seul le taux r taux sans Économie risquée ou les taux de financement sont supérieurs au taux sans risque r, omie classique de B&S seul le taux r taux sans risque (TSR) est considéré et le prix Et MODÈLE DE MERTON }taux } { les {financement supérieurs auune taux sans risque r,banque la ou au taux et les prix des dérivées satisfont non plus à l’EDP réalise des emprunts ( { sont Et ation aux Dérivés Partielles de B&S (EDP Black&Sholes). Dans une Économie risquée de sont supérieurs taux sans risque })supérieurs }au { Dans Économie risquée les de financement taux sans risque r,r, àlalal’EDP )considéré auemprunts tauxou et(taux les prix des dérivées satisfont non plus àau l’EDP lise des emprunts ((TSR) r taux sans risque (TSR) est et lede prix et le prix des dérivés risque est considéré et etclassique ) au taux et les prix des dérivées satisfont non plus banque réalise des ) au taux et les prix des dérivées satisfont non plus à l’EDP éalise des emprunts ( Et satisfait l’Équation aux Dérivés Partielles classique de B&S (EDP de Black&Sholes). LesDans quantités sont àauce stratégie soit autofinancée : le taux } B&S } taux { à choisies { façon l’Économie classique de seul le rque tauxlaet sans risque (TSR) est et le prix dérivées satisfont non plus l’EDP et/ou le taux sans risque r selon la classique dePartielles Black&Scholes mais à une EDP qui considéré intègre )au taux et les prix des dérivées satisfont nonplus plus banque réalise des emprunts satisfait l’Équation classique de taux les prix des dérivées satisfont non ààl’EDP banque réalise emprunts (r( de et/ou le taux risque r selon la etielles Black&Scholes mais àdes une EDP qui Dérivés intègre leà)taux classique de B&S (EDP deleaux Black&Sholes). onomie classique de B&S seul taux taux sans risque (TSR) est considéré et prix et/ou leletaux sans risque rl’EDP selon classique de Black&Scholes mais une EDP qui intègre lesans taux Dans ce modèle les éléments du passif dula bilan et/ou le taux sans risque r selon la de Black&Scholes mais à une EDP qui intègre le taux Dans l’Économie classique de B&S seul le taux r taux sans risque (TSR) est considéré et le prix uée ou les taux de financement sont supérieurs au taux sans risque r, la dérivés satisfait l’Équation auxde Dérivés Partielles classique de B&S (EDPlelede Black&Sholes). et/oudes leclassique taux sans risque r selon lamais B&S (EDP de Black &valeur Sholes). . EDP et/ou taux sans risque r selon la de Black&Scholes mais à une EDP qui intègre le taux et/ou taux sans risque r selon la classique de Black&Scholes à une qui intègre le taux . Et conomie risquée oudele les taux de financement sont supérieurs au taux sans risque r, la assique de B&S seul taux r taux sans risque (TSR) est considéré et le prix és satisfait l’Équation aux Dérivés Partielles de B&S (EDP de Black&Sholes). } } { et { classique valeur . ) et la de la firme : capitaux propres (Equity E et satisfont . ( des dérivés satisfait l’Équation aux classique de B&S (EDP de Black&Sholes). t )sont au taux et les prix dérivées nonPartielles plus à l’EDP unts ancement supérieurs au tauxdes sans risque r, laDérivés valeur de . valeur de . ) au taux et les prix des dérivées satisfont non plus à l’EDP lise des emprunts ( t l’Équation aux Dérivés Partielles classique de B&S (EDP Black&Sholes). ) s’écrivent en des actifs un spread de dette (Debtleau Dtaux Dans une Économie risquée où les taux de financement Dans une Économie risquée ou les taux de financement supérieurs r, la Dans une Économie « de risquée » sont entre etrisque le fonction taux r représente t taux sans et/ou le taux sans risque rl’écart selon la es mais à de une EDP qui le taux Économie «prix risquée »leintègre l’écart entre lenon taux et le taux r des représente un spread de et les des dérivées satisfont plus àbanque l’EDP classique B&S seul taux rtaux taux sans risque (TSR) est considéré et letaux prix eux Économie risquée ou les taux de sont supérieurs au taux sans risque r, la au un Dans une Économie «financement risquée »ler, l’écart entre le taux et leun r représente spread de r, la sont supérieurs au sans risque la réalise . du bilan A Économie « risquée » l’écart entre le taux et le taux r représente spread de Dans une Économie risquée ou les taux de financement sont supérieurs taux sans risque et/ou le taux sans risque r selon la e Black&Scholes mais à une EDP qui intègre taux ) au taux ettaux les prix des dérivées nonun plus àamenée l’EDP réalise des emprunts tsatisfont e tauxbanque rDans représente un spread de ( »Et» l’écart financement appelé «le funding spread ».taux Lorsque la banque est à payer un spread de } } { { une Économie « risquée l’écart entre le taux et le taux r représente un spread de Dans une Économie « risquée entre et le r représente spread de nt appelé «emprunts funding spread Lorsque la banque amenée àsatisfont payer un deà payer un spread de et/ou le ». taux sans risque rbanque selon la ui intègre taux ait l’Équation aux Dérivés Partielles classique de B&S (EDP de Black&Sholes). eent risquée ou les taux financement sont supérieurs au taux risque r, spread lades emprunts ( spread ) )». au taux et les prix des dérivées safinancement appelé «taux funding spread ».est Lorsque lasans banque est amenée au et les prix des dérivées non plus àdérivées l’EDP éalise desle (de appelé « funding Lorsque la est amenée à payer un spread de ) au taux et les prix satisfont non plus à l’EDP banque réalise des emprunts ( . et/ou le taux risque rspread selon la classique de Black&Scholes mais àspread une EDP qui intègre le taux st amenée àtisfont payer un spread de financement cela ne signifie pas que l’argument deàréplication des prix de financement appelé funding spread ».taux Lorsque banque est amenée àsans payer undes deB&S parà des portefeuilles financement ««ne funding ». Lorsque lalade banque est amenée payer un spread de non plus à l’EDP classique deque Black &des Scholes mais ntde cela ne signifie pas que l’argument réplication prix B&S par portefeuilles )appelé au et lesde prix des dérivées satisfont non plus àdes l’EDP emprunts (signifie financement cela signifie pas l’argument réplication prixr de B&S par portefeuilles et/ou le taux sans risque selon lale Black&Scholes mais àtaux une EDP qui intègre le Ades un horizon de temps noté Tsans qui correspond Dans l’Économie classique de B&S seul le taux r taux sans risque (TSR) est considéré et le prix ent cela ne pas que l’argument de réplication des prix de B&S par des portefeuilles et/ou taux risque r selon la du modèle classique de Black&Scholes mais à une EDP qui intègre le taux squée » l’écart entre le taux et le taux r représente un spread de valeur de es prix de B&S par.taux des portefeuilles autofinancés n’est plus valable, cela indique clairement que les hypothèses de base à une EDP qui intègre le taux et/ou le taux sans risque rmais mie risquée ou les de financement sont supérieurs au taux sans risque r, la financement cela ne signifie pasclairement que l’argument dehypothèses réplication des prix de B&Sde par des portefeuilles financement cela ne signifie pas que l’argument de réplication des prix de B&S par des portefeuilles és n’est plus valable, mais cela indique que les de base du modèle la date à laquelle la firme cessera son activité, Économie « risquée » l’écart entre taux et le taux r représente un spread et/ou le taux sans risque r selon la &Scholes mais à une EDP qui intègre le taux autofinancés n’est plus valable, mais cela indique clairement que les hypothèses de base du modèle eunding . des dérivés satisfait l’Équation aux Dérivés Partielles classique de B&Sde (EDP de Black&Sholes). ncés n’est plus(selon valable, cela indique clairement que les hypothèses base du modèle hypothèses Cox Rubenstein et Bergman lavaleur valeur de .. de de spread ». Lorsque lamodèle banque amenée àde payer un adaptées. spread de ees les hypothèses de base doivent être Sous de nouvelles echoles le taux et le taux rtaux représente un spread ) mais audu etBlack&Scholes lesest prix des satisfont non plus àhypothèses l’EDP emprunts autofinancés n’est plus valable, mais celadérivées indique clairement que les debase basedu dumodèle modèle autofinancés n’est plus valable, mais cela indique clairement que les hypothèses de Merton démontre la Equity doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein et Bergman t appelé « funding spread ». Lorsque la banque est amenée à payer un spread deque de Black&Scholes doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein et Bergman Dans une Économie « risquée » l’écart entre le taux et le taux r représente unpartie spread de ET corres&Scholes doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein etEuropéennes Bergman ifie pas que l’argument de réplication des prix de B&S par des sans portefeuilles othèses Cox Rubenstein et Bergman ont établi une formule fermée pour les Options de type Call/Put qui en compte sque la banque est amenée à payer un spread de et/ou taux risque r selon la k&Scholes mais à une EDP qui intègre le taux de Black&Scholes doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein et Bergman e Économie « risquée » l’écart entre le taux et le taux r représente un spread de deune Black&Scholes doivent être adaptées. Sous de nouvelles Cox Rubenstein et Bergman pond en date T taux ausans payoff d’une option typeprend Dans Économie risquée ou lesde taux de».financement sont supérieurs au taux risque r, en lade une formule fermée pour les Européennes type Call/Put prend en compte Dans une Économie « risquée » entre le taux et t une cela ne signifie pas que l’argument réplication des prix de B&Shypothèses par des Dans une Économie «l’écart risquée l’écart entre lequi taux et run représente un de spread de ont établi une formule fermée pour les»de Options Européennes deportefeuilles type Call/Put qui prend compte financement appelé «Options funding spread Lorsque labase banque est amenée àlecompte payer spread int formule fermée pour les Options Européennes de type Call/Put qui prend en alable, mais cela indique clairement que les hypothèses de du modèle type Call/Put qui prend en compte les coûts de financements. La mise un ende place de stratégies de réplication sous les modèles prenant en de réplication des prix deplace B&S des portefeuilles d’actif disponible Call écrite sur qui la valeur Aen mie «banque risquée l’écart entre leun taux le taux r les représente spread de le taux r représente spread de«et financement appelé « funment appelé «» funding spread ». Lorsque lales banque est amenée payer un spread de ontétabli établi une formule fermée pour les Options Européennes de type Call/Put qui prend compte ont formule fermée pour Options Européennes type Call/Put prend compte e financements. Laune mise en de stratégies de réplication sous lesàmodèles prenant en )funding au taux et les prix des dérivées satisfont non plus l’EDP réalise des emprunts (par és n’est plus valable, mais cela indique clairement que hypothèses base du modèle financement appelé spread ». Lorsque la banque est amenée ààTen payer un spread de les coûts de financements. La mise en place stratégies de réplication sous les prenant en financement cela ne signifie pas que l’argument dede réplication des prix de B&S par desmodèles portefeuilles de financements. La mise en place de stratégies de réplication sous les modèles prenant en tque être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein et Bergman ication sous les modèles prenant en ding spread ». Lorsque la banque est amenée à payer un compte les coûts de financements implique que le drift des sous-jacents ainsi que les facteurs en T, et dont le strike K matérialise le niveau clairement que les hypothèses de base du modèle lé « funding spread ». Lorsque la banque est amenée à payer un spread de les coûts de financements. La mise en place de stratégies de réplication sous les modèles prenant en ment cela ne signifie pas que l’argument de réplication des prix de B&S par des portefeuilles les coûts de financements. La mise en place de stratégies de réplication sous les modèles prenant en coûts de financements implique que le EDP driftqui des sous-jacents ainsi quehypothèses les facteurs et/ou lesous-jacents taux sans risque rdu selon classique de Black&Scholes mais àne une intègre le Cox taux choles doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Rubenstein et Bergman financement cela signifie pas que l’argument de réplication des prix de B&S par portefeuilles compte les coûts de financements implique que leen drift des ainsi que leslades facteurs n’est plus valable, mais cela indique clairement que les de base modèle spread de financement cela ne signifie que es coûts deles financements implique que le drift des sous-jacents ainsi que les facteurs mie «autofinancés risquée »hypothèses l’écart entre le taux et lepas taux rl’argument représente undes spread rmée pour Options Européennes de type Call/Put qui prend compte sous-jacents ainsi que les facteurs critique de dette en-dessous duquel la firme est d’actualisations s’écrivent en fonction taux dede financement. sncés de nouvelles Cox Rubenstein et Bergman ne signifie pas que l’argument de réplication des prix de B&S par des portefeuilles compte les coûts de financements implique que le drift des sous-jacents ainsi que les facteurs n’est plus valable, mais cela indique clairement que les hypothèses de base du modèle compte les coûts de financements implique que le drift des sous-jacents ainsi que les facteurs ions s’écrivent en fonction des taux de financement. valeur defermée . en ne formule pour les Options Européennes de type Call/Put qui prend en compte autofinancés n’est plus valable, mais cela indique clairement que les hypothèses de base du modèle s’écrivent en fonction des taux de financement. de réplication des prix de B&S par des portefeuilles de Black&Scholes être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein et Bergman ations s’écrivent fonction des taux de financement. elé «mise funding spread ».doivent Lorsque laréplication banque est amenée àautopayer un de s.plus La end’actualisations place de stratégies de sous les modèles prenant en enspread défaut. ns Européennes de type Call/Put qui prend endes compte valable, mais cela indique clairement que les hypothèses de base du modèle &Scholes doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein et Bergman d’actualisations s’écrivent en fonction des taux de financement. d’actualisations s’écrivent en fonction taux de financement. financés n’est plus valable, mais cela indique clairement e ne financements. La mise en place deréplication stratégies de réplication sous modèles prenant enprend de Black&Scholes doivent adaptées. Sousles dede nouvelles hypothèses Coxen Rubenstein ont établi une formule fermée pour les être Options Européennes type Call/Put qui compte et Bergman signifie pas que l’argument de des prix de B&S portefeuilles implique que lerisquée drift des sous-jacents ainsi que par les facteurs Dans une Économie «sous » du l’écart entre le taux et des le et taux r représente un spread de eancements stratégies de réplication les modèles prenant en que les hypothèses de base modèle de Black &type Scholes doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein Bergman i coûts une formule fermée pour les Options Européennes de Call/Put qui prend en compte decoûts financements implique que drift des sous-jacents que les facteurs ont établi uneclairement pour les Options Européennes delestype Call/Put qui0)prend les detaux financements. Laformule miseleenfermée placeles de stratégies de réplication sous prenant en en compte = max(A - K, Emodèles plus mais cela indique que hypothèses de ainsi base du modèle ttde en fonction des deadaptées. financement. T T doivent être financement appelé «en funding spread ». Lorsque la banque est amenée à payer unqui spread decompensent pas que levalable, driftpour des sous-jacents ainsi que les facteurs mule fermée les Options Européennes de type Call/Put qui prend en compte financements. La mise place de stratégies de réplication sous les modèles prenant en Contre argument 3 : DVA et FVA sont des ajustements ne se ions s’écrivent enet fonction taux de financement. les coûts dede financements. Lasont miseque en de des stratégies de se réplication souslesles modèles prenant en compte les coûts dedes financements implique lecompensent drift sous-jacents ainsi que facteurs gument 3être : DVA FVA sont des qui ne seplace pas doivent adaptées. Sous nouvelles hypothèses Cox et Bergman Contre argument 3 : ajustements DVA et FVA des ajustements qui ne compensent pas rgument 3mise : DVA et FVA sont des ajustements qui ne seRubenstein compensent pas financement cela ne signifie pas que l’argument de réplication desainsi prix de B&S par des portefeuilles xne de financement. ements. La en place de stratégies de réplication sous les modèles prenant en les coûts de financements implique que le drift des sous-jacents que les facteurs se compensent pas coûts de financements implique que lene drift desil sous-jacents ainsi que Sous decompte hypothèses Cox Rubenstein et Bergpart montre que la valeur de la les dettefacteurs insContre argument DVA etFVA FVA sont desajustements ajustements quiD’autre se compensent pas Contre argument 33les : :DVA sont des qui ne se compensent pas d’actualisations s’écrivent en et fonction des taux de financement. rmule fermée pour lesnouvelles Options Européennes de type Call/Put qui prend en compte plus valable, mais indique clairement les hypothèses de baseT du modèle de autofinancés financements implique que le drift despour sous-jacents que les facteurs sations s’écrivent en fonction des taux de cela financement. Les défenseurs de FVA neainsi remettent pas en passif causeen le date principe de décomposition de la DVA en deux man n’est ont établi une formule fermée leslaOptions Eurocrite au s’écrit comme une comd’actualisations s’écrivent en fonction des taux de financement. eurs de la FVA nedéfenseurs remettent pas cause le réplication principepas desous décomposition deprenant lade DVA en deux Les de laen FVA neprend remettent en cause le principe décomposition de la DVA en deux cements. mise enremettent place de stratégies de les de modèles en nseurs de laLa FVA ne pas en cause leen principe de décomposition de la DVA en deux péennes de type Call/Put qui compte les coûts deFVA Black&Scholes doivent être adaptées. Sous de nouvelles hypothèses Cox Rubenstein et Bergman VA et sont des ajustements qui ne se compensent pas crivent en fonction des taux de financement. e décomposition de la DVA en deux termes DVA1 et DVA2 : le premier DVA1 relatif au défaut que la banque peut binaison d’obligations etlalad’une option de type Put potentiellemen Les défenseurs de la FVA ne remettent pas en cause principe depotentiellement décomposition de DVA endeux deux Les défenseurs de laDVA1 FVA ne remettent pas en cause lele principe de décomposition de DVA en DVA2 :financements. le et premier relatif au défaut que la banque peut termes DVA1 et DVA2 : le premier DVA1 relatif au défaut que la banque peut potentiellement gument 3 : DVA FVA sont des ajustements qui ne se compensent pas sA1deet financements implique que le drift des sous-jacents ainsi que les facteurs DVA1 et DVA2 : le premier DVA1 relatif au défaut que la banque peut potentiellement établi peut une ne formule fermée pourpas les Européennes de type Call/Put qui prend en etcompte de strike K: écrit sur la valeur AT d’actif e laont banque potentiellement sur Options son portefeuille dedéfaut dérivées etla le second DVA2 ayant trait aux défauts que la banque peu ajustements qui se compensent termes DVA1 DVA2 lepremier premier DVA1 relatif au défaut que la banque peut potentiellement termes DVA1 etetson DVA2 :le:réaliser le DVA1 relatif au que banque peut potentiellement son portefeuille de dérivées et second DVA2 ayant trait aux défauts que banque peut réaliser sur portefeuille de dérivées et le second DVA2 ayant trait aux défauts que la banque peut ’écrivent en fonction des taux de financement. Contre argument 3 : DVA et FVA sont des ajustements qui ne se compensent pas ur son portefeuille de dérivées et le second DVA2 ayant trait aux défauts que la banque peut les coûts de financements. La mise en place de stratégies de réplication sous les modèles prenant en ne remettent pas enen ledeprincipe dede décomposition de lamoDVA en deux trait auxréaliser défauts que lacause banque peut faire sur la partie de son passif relative àtrait sespas dettes de court ou peut àpeut ses dettes de long terme. Ce mise place stratégies réplication sous les sur son portefeuille de dérivées etle leàqui second ayant aux défauts que labanque banque sur son portefeuille de dérivées etet second DVA2 ayant trait aux défauts que laterme argument 3faire :La DVA et FVA sont des ajustements ne se compensent partie son passif relative à de ses dettes court terme ou àDVA2 ses dettes de terme. Ce urs dede laréaliser FVA ne remettent pas en cause leDVA principe de décomposition de lalong DVA en deux sur larelative partie son passif relative ses dettes de court terme ou àD ses dettes de long terme. Contre argument 3de :implique FVA sont des ajustements qui ne se compensent pas Ce a partie de son passif à ses dettes de court terme ou à ses dettes de long terme. Ce = K max(K A , 0) compte les coûts de financements que le drift des sous-jacents ainsi que les facteurs le premier DVA1 relatif au défaut que la banque peut potentiellement dèles prenant en compte lesde coûts de financements me àle ses de long terme. Ce Tet FVA se compensent T qui est c’est leimplique fait que les coûts en DVA c’est-à-dire que : FVA = cause principe de décomposition lacontesté DVA en deux faire sur la partie de son passif relative àses ses dettes decourt court terme ou àses ses dettes delong longterme. terme. tA1 3ou :et DVA etdettes FVA sont des ajustements ne se compensent pas faire sur la partie de son passif relative àles dettes de terme ou àque de Ce testé c’est le fait que les coûts enremettent DVA et FVA se compensent c’est-à-dire : dettes FVA =c’est-à-dire DVA2 :que le premier DVA1 auqui défaut que la banque peut potentiellement qui est contesté c’est le fait que coûts en DVA et FVA se compensent : Ce FVA = Les défenseurs dedes lales FVA nerelatif pas en cause le principe de décomposition de la DVA enque deux le drift sous-jacents ainsi que les facteurs d’actualiontesté c’est le fait que coûts en DVA et FVA se compensent c’est-à-dire que : FVA = d’actualisations s’écrivent en fonction des taux de financement. lle de dérivées et le second DVA2 ayant trait aux défauts que la banque peut ompensent c’est-à-dire : le FVA = que ∆DVA2 car en pratique ils décomposition s’additionnent et lalaFVA est différente de elatif aude défaut que la que banque peut potentiellement qui est contesté c’est le fait que les coûts en DVA FVA compensent c’est-à-dire que∆DVA2. FVA = en deux nseurs laest FVA nes’écrivent remettent pas en cause lene principe de de DVA en deux qui contesté c’est fait les coûts en DVA etetdéfauts FVA seseque compensent c’est-à-dire que : :de FVA en pratique ils s’additionnent la FVA est différente de ∆DVA2. son portefeuille de dérivées etet leet second DVA2 ayant trait aux la banque peut Les défenseurs de lades FVA remettent pas en cause lela principe de décomposition la=DVA ∆DVA2 car pratique ils s’additionnent et la FVA est différente de ∆DVA2. sation en taux de financement. ce modèle on peut donc considérer que : termes DVA1 et en DVA2 : fonction le premier DVA1 relatif au défaut queSous banque peut potentiellement ar en pratique ils s’additionnent la FVA est différente de ∆DVA2. passif relative à ses dettes de court terme ou à ses dettes de long terme. Ce nt 3 : DVA et FVA sont des ajustements qui ne se compensent pas de ∆DVA2. econd DVA2 ayant trait aux défauts que la banque peut la FVA ne remettent pas en cause le principe de décomposition de la DVA en deux DVA1 DVA2 :car leen premier DVA1 relatif au défaut que la banque peut potentiellement ∆DVA2 en pratique ils s’additionnent et la FVA est différente de ∆DVA2. ∆DVA2 car pratique ils s’additionnent et la FVA est différente de ∆DVA2. partie et de son passif relative à ses dettes de court terme ou à ses dettes de long terme. Ce termes DVA1La etFVA DVA2 leet premier relatif au laque banque peutpeut potentiellement réaliser sur son portefeuille de dérivées le second DVA2 ayant trait la banque est: différent deDVA1 la variation en défaut DVA2 : que FVA<> ∆DVA2 fait que les coûts en DVA et dettes FVA se compensent c’est-à-dire que : ∆DVA2 FVA =aux défauts différent de la variation en DVA2 :laFVA<> ∆DVA2 ettes terme ou àrelatif ses de long terme. CeDVA2 La FVA est différent de variation en :aux FVA<> DVA2 lecourt premier DVA1 au défaut que la banque potentiellement ur son:de portefeuille de dérivées etDVA2 le second DVA2 ayant traitetpeut défauts que la banque peut ● les actionnaires qui investissent la firmepeut st différent de la variation en : FVA<> ∆DVA2 testé c’est le fait que les coûts en DVA et FVA se compensent c’est-à-dire que : FVA = réaliser sur son portefeuille de dérivées le second DVA2 ayant trait aux défauts que la banque faire sur la partie deest son passif àen ses dettes de DES court ouen à ses dettes de long terme. dans Ce CONTRE ARGUMENT 3relative :de DVA ET FVA SONT la FVA neFVA remettent pas en cause le principe de décomposition determe la DVA deux s’additionnent et la FVA différente ∆DVA2. La FVA est différent de la variation en DVA2 FVA<> ∆DVA2 La FVA est différent de la variation : :FVA<> ∆DVA2 nela DVA et se compensent c’est-à-dire que : DVA2 FVA =défauts Contre argument 3 : DVA et FVA sont des ajustements qui ne se compensent pas tefeuille dérivées et le second DVA2 ayant trait aux que la banque peut partie de son passif relative à ses dettes de court terme ou à ses dettes de long terme. Ce sont longs » d’options Call en pratique ilscontesté s’additionnent etpartie laPour FVA est ∆DVA2. faire surrelatif lale de son passif relative àetses dettes dede court terme ou ses que dettes de sur long terme. montrer queen lade FVA est différente la «variation enàDVA2, les défenseurs dedelaCe FVA se placen qui c’est fait que lesdifférente coûts DVA FVA se compensent c’est-à-dire :écrits FVA = l’actif DVA2 : différente leest premier DVA1 au défaut la banque peut potentiellement AJUSTEMENTS QUI NE SE COMPENSENT PAS rer que lac’est FVA estfait différente de lade variation enque DVA2, les défenseurs deDVA2, lalaFVA se placent FVA est de ∆DVA2. Pour montrer que la FVA est différente de la variation en les défenseurs de la FVA se placent e son passif relative à ses dettes court terme ou à ses dettes de long terme. Ce firme At, ontesté le que les coûts en DVA et FVA se compensent c’est-à-dire que : FVA = ntrer que la FVA est différente de la variation en DVA2, les défenseurs de la FVA se placent qui est contesté c’est le fait que les coûts en DVA et FVA se compensent c’est-à-dire que : FVA = la variation en DVA2 : FVA<> ∆DVA2 les défenseurs deenlapratique FVA se placent dans le cadre du modèle dedifférente laen théorie de la défenseurs firme de Merton (1974). ∆DVA2 car ils s’additionnent et la FVA est ∆DVA2. ortefeuille dedans dérivées etFVA le second DVA2 ayant trait aux défauts que lade banque peut Pour montrer que la FVA est différente de la variation en DVA2, les défenseurs de FVA placent Pour montrer que la FVA est différente de la variation DVA2, les de lala FVA sesedeux placent re du modèle de la théorie de la firme delaMerton (1974). Les défenseurs de la ne remettent pas en cause le principe de décomposition de la DVA en différent de la variation en DVA2 : FVA<> ∆DVA2 le cadre du modèle de théorie de la firme de Merton (1974). est le fait que les coûts en DVA et se compensent c’est-à-dire que : FVA = ar en pratique ils s’additionnent et la FVA est différente de ∆DVA2. adre du modèle de la∆DVA2 théorie de lapratique firme deils Merton (1974). car s’additionnent et la FVA est différente de ∆DVA2. défenseurs de laen FVA ne remettent en cause le prin4). 2de: FVA<> ∆DVA2 son passif à modèle ses dettes court terme à ses dettes de long terme. Cecréanciers dans lerelative cadre du modèle dede lathéorie théorie depas laou firme dedéfaut Merton (1974). dans leLes cadre du de la de la firme de Merton (1974). ●et que les sontqui « longs termes DVA1 etdécomposition DVA2 :delela premier DVA1 relatif au que la banque peut potentiellement que ils s’additionnent et la FVA est différente de ∆DVA2. Nous rappelons le cadre du modèle de Merton dans l’encadré suit. » d’obligations La FVA est différent variation en DVA2 : FVA<> ∆DVA2 cipe de de la DVA en deux termes DVA1 et est différente la variation en DVA2, les défenseurs de ladans FVAl’encadré se placent lons lelecadre dude modèle deen Merton dans l’encadré qui suit. Nous rappelons le cadre du modèle de Merton qui suit. c’est fait que les coûts DVA et FVA se compensent c’est-à-dire que : FVA = est différent de la variation en DVA2 : FVA<> ∆DVA2 etFVA «∆DVA2 shorts » d’options Put écrits sur la valeur de pelons le dudifférente modèle de Merton dans l’encadré qui suit. er que la cadre FVA est de la variation en lesDVA2 défenseurs de laaux se placent réaliser sur son portefeuille de dérivées et leDVA2, second ayant: trait défauts que la banque peut DVA2 : le FVA premier DVA1 relatif au défaut que la banque La est différent dede laMerton variation en DVA2 FVA<> suit. de la théorie de la firme de Merton (1974). Nous rappelons lecadre cadre du modèle de dans l’encadré quisuit. suit. Nous rappelons le du modèle dans l’encadré qui variation en DVA2, les défenseurs de la∆DVA2 FVA se Merton placent tique ils s’additionnent et la FVA est différente de ∆DVA2. l’actif de la firme. nt de la variation en DVA2 : FVA<> peut potentiellement réaliser sur son portefeuille de désurmontrer ladepartie de son passif relative à ses de court terme ou ses dettes de de la long Ce re dufaire modèle la théorie la est firme de Merton (1974). Pour que lade FVA différente dedettes la variation en DVA2, les àdéfenseurs FVAterme. se placent 16 me deque Merton (1974). rivées etdifférente le second DVA2 ayant traitenaux défauts que la ntrer la FVA est de la variation DVA2, les défenseurs de la FVA se placent 16 16placent quidans estde contesté le fait que les coûts DVAdeetMerton FVAlase compensent c’est-à-dire = FVA se Pour montrer la suit. FVA estlaen différente de variation en DVA2, les défenseurs de la du modèle Merton dans l’encadré qui le cadre duc’est modèle de la théorie de firme (1974). 16 que : FVA rent de la variation en DVA2 : FVA<> ∆DVA2 16 16 lons le du de modèle de Merton dans l’encadré qui suit. de la FVA se placent 16 la FVA est différente de la cadre variation en DVA2, défenseurs adre ducadre modèle la théorie de ladufirme de Merton (1974). ∆DVA2 car en s’additionnent etles la FVA est de différente dans modèle de théorie la firmede de∆DVA2. Merton (1974). dans l’encadré quipratique suit. le ils odèle Nous de la théorie de le la cadre firme de rappelons du Merton modèle (1974). de Merton dans l’encadré qui suit. 16 epelons la La FVAFVA différente de la variation en DVA2, les défenseurs de dans la FVAl’encadré se placent leest cadre du modèle de Merton dans l’encadré La revue d‘Opus Finance est différent de la variation en : qui FVA<> ∆DVA2 Nous rappelons le cadre duDVA2 modèle desuit. Merton qui suit. 39 16º 2 • D é c e m b r e 2 0 1 3 N modèle la théorie de la firme Merton (1974). cadre dude modèle de Merton dansdel’encadré qui suit. 16 DOSSIER TECHNIQUE Nous nous plaçons maintenant dans le cadre du modèle de Merton et supposons le cas d’une banque qui fait défaut à horizon T et dont la valeur de ses actifs est égale à la valeur de son passif et vaut 0. Dans ce cadre, les actionnaires investissent dans les capitaux propres de la banque et cette firme est « short » d’options de type Call. Nous montrons ici sous ces hypothèses différents cas de figure de valorisation de l’option Call. 40 LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 Cas de figure n°1 : les stratégies de couvertures sont financées au TSR et la FVA n’est pas pris en compte Dans ce cas de figure on suppose que le prix C de l’option Call correspond au prix de l’évaluation risque neutre du modèle de Black & Scholes. On suppose par ailleurs que ce prix n’est pas ajusté de la FVA et que le prix des options Calls est répliqué par des portefeuilles composés d’instru- ● Point de vue de la banque Sous ces hypothèses, la banque considère que la valeur présente des flux du contrat d’option est nulle si et seulement si elle reçoit la prime C de la part des actionnaires. ● Point de vue des actionnaires Sous ces mêmes hypothèses, les actionnaires considèrent la banque comme une firme pouvant faire défaut et ne décident d’investir dans ses capitaux propres que si (et seulement si) la valeur économique du prix de l’option Call est : CB = C – CVA C’est bien cette valeur qui apparaît comme la juste valeur aux yeux des actionnaires, compte tenu du fait que la banque peut faire défaut : c’est le prix de la valorisation risque neutre auquel elle impute un coût représentatif du risque de défaut de la banque noté CVA. Du point de vue de la contrepartie (actionnaires), la valeur actualisée des flux du contrat d’option Call acheté est nulle, si et seulement si elle paye le juste prix CB. On constate que selon l’un ou l’autre des points de vue, le prix du contrat d’option est C ou CB et ces deux prix sont différents. La juste valeur économique du contrat est en réalité comprise dans l’intervalle [CB, C] et n’est un avantage concurrentiel pour aucune des parties. En effet, si on fait l’hypothèse d’un contrat d’option sans prendre en compte la FVA, la banque traite ce contrat à un prix éloigné de la juste valeur économique. Sous l’hypothèse d’absence d’opportunités d’arbitrage, le coût de production du contrat d’option est égal au coût de la stratégie de réplication si le contrat est vendu au prix C du point de vue de la banque. Mais si celle-ci vend le contrat d’option au prix CB, le coût certain de production en T (date de maturité de l’option) vaut DVA.erT. Le montant de cette perte doit être couvert par des capitaux propres de montant équivalent. Si la valeur des capitaux propres de la banque est nulle à l’origine, elle fera vraisemblablement défaut à maturité T. Mais si elle parvient à trouver des actionnaires qui lui financent son coût en DVA, ils percevront alors un montant nul à l’échéance T, que la banque ait fait ou non défaut. Or si les actionnaires sont certains de perdre leur mise dans tous les cas de figure alors ils n’auront aucun intérêt à accepter que la banque vende les options Call à un prix CB inférieur à C. Si la banque accepte de ne recevoir que CB au lieu de C alors elle doit vendre un autre produit à une autre contrepartie de manière à compenser la perte en DVA qu’elle subira de façon certaine à l’échéance de l’option T. Si elle ne réalise pas une telle opération, elle ne saura être crédible aux yeux d’investisseurs pouvant potentiellement financer son activité. DOSSIER TECHNIQUE ment Repo dont la rentabilité est équivalente au taux sans risque (TSR). La prime de l’option C varie en fonction du point de vue de la Banque ou de celui des actionnaires. Second cas de figure : les stratégies de couvertures financées par des opérations de prêts/emprunts à des taux supérieurs au taux TSR Supposons maintenant que les stratégies de couvertures sont financées par des opérations de prêts/emprunts à des taux supérieurs au taux sans risque TSR. La banque se finance alors à des taux supérieurs au taux TSR et le coût de la stratégie de réplication (couverture) dans l’univers risque neutre de Black & Sholes est obtenu en introduisant dans le prix du facteur d’actualisation le taux de financement des prêts/emprunts. Le prix du contrat de l’option est alors CS et la FVA est considéré comme la différence entre le prix CS et le prix risque neutre C : FVA = CS – C Sous ces nouvelles hypothèses, la juste valeur économique des contrats d’options vendus par la banque est CS et non C et CS est supérieur à C. Sous les hypothèses de non arbitrage, la valeur actualisée des flux du portefeuille de couverture du contrat de l’option Call est nulle, si et seulement si le prix du contrat est CS. Du point de vue des actionnaires (acheteurs de Call) la valeur économique de CB vaut toujours la valeur C moins le coût en CVA, imputé au titre du risque de crédit de la contrepartie : CS = C – CVA Si la banque accepte de vendre ses options au prix CB son coût à l’échéance T, vaut (DVA+FVA).erT et sera encore plus grand que dans le premier cas de figure. Par conséquent avec le même raisonnement que précédemment, si la valeur des capitaux propres de la banque vaut initialement (DVA+FVA).erT alors la valeur capitalisée à l’échéance T vaudra 0 dans tous les cas de figures, c’està-dire que la banque ait fait défaut ou non. Cette condition est donc nécessaire pour assurer l’absence d’opportunité d’arbitrage dans un monde risque neutre. On vient de montrer par conséquent que dans ce cas de figure FVA et DVA ne se compense pas et que la FVA doit être prise en compte à part entière. Selon ce point de vue, nous pouvons alors justifier l’équation suivante : MtMrisqué(t) = MtM(t) – CVA + DVA +/- FVA(t) ? La revue d‘Opus Finance Nº2 • Décembre 2013 41 DOSSIER TECHNIQUE Notre point de vue sur le débat Le marché actuel des dérivés OTC Dans le cadre de négociations bilatérales de produits dérivés, les banques reconnaissent que les taux LIBOR ne peuvent désormais plus être utilisés comme base du calcul pour les facteurs d’actualisation des flux futurs des dérivés négociés. Le paysage du marché OTC est à l’évidence totalement différent de celui d’avant crise. Les éléments relatifs aux coûts de financements sont désormais regardés avec un intérêt tout particulier et il apparaît nécessaire de les intégrer dans l’évaluation des actifs financiers traités sur le marché. Néanmoins la mesure FVA demeure complexe et les modèles pour l’évaluer difficile à mettre en place. La banque doit également prendre en compte la rentabilité exigée par les actionnaires pour déterminer les prix « Fair Value » des produits dérivés. D’un point de vue comptable, l’actif et le passif du bilan de la banque doivent être réévalués avec de nouveaux critères et la FVA doit être incluse dans la valeur du passif au bilan. En dépit du fait que la plupart des institutions reconnaissent intégrer les coûts de financements des transactions à l’initiation des deals, la FVA n’est généralement pas prise en compte dans les reportings financiers des départements de risque. De plus, dans tous les cas, la FVA et le ROE (Return On Equity) doivent être identifiés et intégrés dans les prix des produits dérivés que propose la banque afin de garantir la rentabilité du capital. La plupart des banques attendent, avant d’agir, un consensus de marché sur la question. Le nouveau marché des dérivés OTC Nous pensons en effet que la question des ajustements de prix est une question essentielle du paysage actuel du marché OTC et nous devrions par conséquent voir s’établir prochainement un consensus de marché sur la question de la FVA conduisant la plupart des banques à enregistrer les coûts de FVA dans l’évaluation des produits dérivés. Pourquoi faut-il inclure la FVA dans l’évaluation des prix ? La FVA doit permettre aux banques de couvrir les coûts de financement des opérations de marché. Les coûts de « funding » sont déjà pris en compte dans la valorisation au sein des desks du Front Office et font partie intégrante de la valeur économique des dérivées. Il est donc raisonnable de penser que l’impact en FVA influe sur la juste valeur comptable des produits dérivés. Nous pensons par ailleurs que la FVA est un ajustement qui ne contredit en rien le principe de l’évaluation à la juste valeur. En effet, les transactions opérées par les desks de la banque ne peuvent être considérées comme des projets séparés les uns des autres, qui généreraient leurs propres profits ou pertes de manière indépendante du reste de l’activité. 42 Dans l’optique d’une gestion du capital économique, la banque doit optimiser ses ressources en proposant la meilleure allocation de capital. Ceci implique qu’elle doit être en mesure de négocier au mieux les prix des transactions financées par ses capitaux propres et ses dettes. La FVA est une composante essentielle servant de benchmark à la rémunération de sa dette. LL aa rr ee vv uu ee dd ‘‘ OO pp uu ss FF ii nn aa nn cc ee Nº2 • Décembre 2013 L’existence d’un ajustement FVA dans l’évaluation des produits dérivés OTC, implique des modèles de pricing qui ne garantissent plus l’unicité des prix sur le marché. Cet ajustement par ailleurs vient briser la symétrie des prix qui avait été mise en place par les normes IFRS13 avec l’ajustement DVA. En effet, la FVA, contrairement au CVA/DVA, ne peut être calculé au niveau de la contrepartie et ne revêt aucun caractère « bilatéral », dans la mesure où en règle générale la banque ne connaît pas la politique de financement de sa contrepartie. La FVA est néanmoins une information nécessaire et impérative dans la gestion des desks de trading et représente une charge supplémentaire proportionnelle au coût de financement des banques. Par conséquent, la FVA, non seulement remet en cause le paradigme de la « loi des prix uniques », mais vient diminuer la rentabilité et la compétitivité des banques qui possèdent des taux de spread de financements élevés. omme la CVA, l’évaluation de la FVA prend en compte de nombreuses dépendances : dépendances entre les crédits de la banque et les valeurs actualisées des opérations, dépendances entre les crédits de la contrepartie et les valeurs actualisées des opérations, dépendances entre les crédits de la banque et de la contrepartie. De plus, aucune de ces dépendances ne peut être négligée dans l’évaluation de la mesure FVA, au risque d’introduire des biais qui pénaliseraient la rentabilité des transactions. Ainsi, l’introduction de la FVA est une étape supplémentaire vers une véritable restructuration de la gestion des opérations des marchés OTC. Ces changements auraient des impacts profonds, tant sur la structure organisationnelle, que sur les modèles et systèmes de gestion de risque. Ils offrent davantage de décisions de négociations sur les instruments financiers sans pour autant remettre en cause le principe de l’évaluation à la juste valeur. Ce dernier a pour objectif de faire converger la valeur comptable et la valeur de marché des actifs donnant ainsi une image plus proche de la réalité de la valeur de l’entreprise. GLOSSAIRE LIBOR London Inter Bank Offered Rate OIS Overnight Index Swap OTC Over The Counter CVA Credit Value Adjustment DVA Debit Value Adjustment FVA Funding Value Adjustment EVA Economic Value Adjustment LVA Liquidity Value Adjustment FCA Funding Charge Adjustment FBA Funding Benefit Adjustment B&S Black & Scholes BSM Black Scholes Merton TSR Taux Sans Risque VAN Valeur Actuelle Nette WACCWeighted Average Cost of Capital P&L Profits & Losses CSA Credit Support Annexe CDS Credit Default Swap ISDA International Swaps Derivative Association EMIREuropean Market Infrastructure Regulation MTA Minimum Transfert Amount CCP Central Clearing Party ou Central Clearing House AOA Absence d’Opportunité d’Arbitrage IASB International Accounting Standards Board IFRS International Financial Reporting Standards ROE Return On Equity La revue d‘Opus Finance Nº2 • Décembre 2013 43