© Centre d’Education à la Famille et à l’Amour (CEFA asbl) 2004
- les modalités, les formes de violence et leurs effets selon les instruments
utilisés (ex : ce n'est pas la même chose que de tuer, blesser, exécuter,
signer un ordre d'exécution, injurier);
- les modes de distribution temporelle de la violence (ex : elle peut être
exprimée d'un coup, progressivement, graduellement, insensiblement par
petites doses);
- les différentes sortes d'atteintes qui peuvent être infligées (ex : physiques,
psychologiques, morales, matérielles).
Quelles sont les approches sociologiques utilisées pour étudier la violence ?
L’approche de type empirique
Par approche empirique on va entendre en sociologie celle qui part d’observations
de terrain, souvent quantifiables qui permettent d’apprécier le poids (l’influence) et
les interrelations entre divers facteurs qui peuvent être associés à la survenance des
phénomènes étudiés. Dans le domaine de la violence ces études, principalement
statistiques, se sont surtout déroulées dans les années 60-70. Sur base de
corrélations établies entre plusieurs variables, elles ont démontré que le volume de
violence varie proportionnellement avec l'intensité de la privation relative. La
privation relative étant l'écart entre les aspirations des individus et leurs réussites et
gains effectifs. On est proche ici de la notion psychologique de frustration. Lorsque
l’écart entre ce qu’on espère et ce qu’on obtient traduit un degré élevé de privation
relative la violence apparaîtrait comme une réponse possible de l’acteur social.
L’approche de type fonctionnaliste
La violence est étudiée sous l'angle des fonctions qu'elle remplit dans le système
social. Ces fonctions sont multiples :
- le renouvellement de l'identité d’un groupe;
- l’intégration à l’intérieur du groupe;
- l’élaboration de valeurs nouvelles;
- la résolution de tensions;
- la création de nouveaux équilibres;
- la création et l’amélioration du fonctionnement de soupapes de sécurité.
Selon cette approche, la société assigne des objectifs à ses membres (individuels
ou collectifs) et désigne les moyens légitimes de les atteindre. La violence peut alors
être utilisée par certains membres de la société comme un moyen (révolte pour
changer le système social), soit être considérée comme une fin en soi (criminel qui
cherche à faire fortune par l’exercice de la violence).
L’approche de type systémique
Le groupe social, la société dans son ensemble, sont étudiés comme un système
où les éléments qui le composent et ceux qui lui sont extérieurs se trouvent tous en
relation. De ces relations peuvent survenir des changements, lorsque les éléments
internes ou externes ont une influence directe sur la stabilité du système social
étudié. C'est le degré de puissance de cette influence qui entraîne un changement
d'état du système social considéré. La violence est alors l'expression de ces fortes
influences qui visent à modifier la stabilité du système social initial.