E.C. P3
BOBINES ET CONDENSATEURS CHAPITRE 13-3
Document à compléter
1/7
Dernière modification : 5 septembre 2016
OBJECTIFS DU CHAPITRE :
Les résistances, d’après la loi de Joule, dissipent sous forme de transfert thermique toute l’énergie électrique qu’elles
reçoivent.
Dans ce chapitre, nous allons présenter les propriétés de deux dipôles susceptibles demmagasiner l’énergie électrique
qu’ils reçoivent, pour éventuellement la restituer au circuit ultérieurement. Cette propriété des bobines et condensateurs
leur confère une grande importance pratique.
En complément :
L’étude de deux seaux particuliers, l’un constitd’une bobine et d’une résistance ; l’autre d’un condensateur et d’une
résistance, sera l’occasion de donner une définition plus générale d’un réseau linéaire.
Du côdes outils mathématiques, nous présenterons et apprendrons à résoudre les équations différentielles linéaires du
premier ordre.
I PROPRIETES DES BOBINES ET CONDENSATEURS
1) Condensateur
Description
Un condensateur est constitué de deux armatures conductrices (métal) séparées par un isolant (air, papier, verre,…).
(Wikipedia) (Conrad)
(Benoît Villagordo)
Condensateur à air Condensateur
chimique 470 µF Condensateur
céramique 1 nF Structure d’un condensateur
Capacité d’un condensateur
On branche un condensateur aux bornes d’un générateur de courant constant I. Celui-ci entraîne une accumulation
d’électrons sur l’armature inférieure, qui se charge donc négativement (-q à la date t). Corrélativement, le déplacement
d’électrons vers la borne positive du générateur se traduit par une charge positive symétrique de l’armature supérieure (+q
à la date t).
Plus le condensateur se charge, plus la tension
u
c
à
ses bornes augmente. La relation s’avère
proportionnelle :
Le coefficient de proportionnalité C est la capacité
du condensateur ; unité S.I. : le farad (F)
Montage
Graphe q(u
c
) Interprétation
+q
-qu
c
I
e-
e-
E.C. P3
CHAPITRE 13-3
Document à compléter
2/7
Dernière modification : 5 septembre 2016
Courant de charge
Soit i le courant de charge du condensateur.
Soit q la charge de l’armature qui reçoit le
courant i.
Alors
dt
dq
i=
.
D’après la démonstration ci-contre :
Démonstration :
Remarque : En régime continu :
Etude énergétique :
L’énergie électrique absorbée par le condensateur n’est pas dissipée. Elle est emmagasinée dans celui-ci sous forme
d’énergie potentielle électrostatique, susceptible d’être restituée ensuite au circuit électrique.
Calcul de
E
c
, l’énergie électrostatique emmagasinée par le condensateur :
Puissance électrique absorbée :
=
===
2
2
1
..
c
c
c
c
cc
Cu
dt
d
dt
du
uC
dt
du
Cuiu
P
Or
dt
dEc
P=
donc, par identification :
2
2
1
c
c
Cu=E
Energie électrostatique emmagasinée par un condensateur :
Le stockage ou le déstockage de l’énergie ne peuvent jamais s’effectuer instantanément (la vitesse de déplacement des
électrons étant limitée à la célérité de la lumière, en mécanique relativiste). Ainsi l’énergie potentielle électrostatique est
une grandeur continue. Donc la tension aux bornes d’un condensateur n’est jamais discontinue.
La tension aux bornes d’un condensateur ne peut subir de discontinuité.
2) Bobine
Description
Une bobine est constituée d'un enroulement de fil conducteur éventuellement autour d'un noyau en matériau
ferromagnétique qui peut être un assemblage de feuilles de tôle ou un bloc de ferrite (céramique ferromagnétique).
(Jacques Ardissone)
(composants-electroniques.com)
(sonelec-musique)
Solénoïde de laboratoire Bobines 470 µH pour circuits électroniques Transformateur (2 bobines)
E.C. P3
CHAPITRE 13-3
Document à compléter
3/7
Dernière modification : 5 septembre 2016
Inductance d’une bobine
Décrivons la petite expérience ci-contre.
Les deux ampoules (
L
1
) et (
L
2
) sont identiques.
(
L
1
) est en série avec une bobine dont la résistance vaut R.
On place (
L
2
) en série avec une résistance de même valeur R.
Observations :
On ferme l’interrupteur K. L’ampoule (
L
1
) s’allume après (
L
2
). Une fois
allumées, les deux ampoules brillent d’un même éclat.
Plus la fermeture du circuit est rapide, plus le retard à l’allumage est grand.
Justifions :
Le courant s’établit plus lentement dans la branche contenant la bobine. La bobine s’oppose à l’établissement du courant.
Plus généralement :
Une bobine s'oppose aux variations de l'intensité qui la traverse.
Pendant la variation de l’intensité, la bobine est le siège d’une force électromotrice e qui s’oppose à cette variation . e et
dt
di
sont de signes opposés.
Enfin, plus la variation est rapide, plus la valeur de la f.e.m. est grande.
Une conclusion compatible avec toutes ces observations
est donc :
Une bobine est le siège d’un phénomène résistif
(résistance R du bobinage ; dissipation d’énergie) et
d’une force électromotrice
dt
di
Le =
, qui n’existe que
pendant les variations d’intensité.
L est l’inductance de la bobine ; unité S.I. : le henry (H).
Pour une bobine parfaite (résistance nulle) :
En convention récepteur :
dt
di
Lu
L
.+=
Premier schéma équivalent d’une bobine :
Deuxième schéma équivalent de la bobine :
Remarque : Schéma équivalent d’une bobine parfaite en régime continu :
Etude énergétique :
L’énergie électrique absorbée par la bobine idéale n’est pas dissipée. Elle est emmagasinée dans celle-ci sous forme
d’énergie potentielle magnétique, susceptible d’être restituée ensuite au circuit électrique.
Energie potentielle magnétique emmagasinée par une bobine :
L’intensité traversant une bobine ne peut subir de discontinuité.
Démonstrations identiques à celles concernant le condensateur (faites-les !).
e(t)=-L.
R.i
R
i(t)
di
dt
L
uL(t)=L.
R.i
R
i(t)
di
dt
L
u(t)=R.i+L.di
dt
u
L
i
E.C. P3
BOBINES ET CONDENSATEURS
COMPLEMENT CHAPITRE 13-3
Document à compléter
4/7
Dernière modification : 5 septembre 2016
II ETUDE QUALITATIVE DE DEUX CIRCUITS
1) Charge d’un condensateur à travers une résistance
Le montage :
e est un échelon de tension. Un échelon de tension modélise la fermeture d’un interrupteur.
Le phénomène de charge du condensateur :
Etat du réseau avant la fermeture de l’interrupteur
L’excitation e est nulle depuis une « durée infinie » ; plus physiquement e = 0 depuis une durée très grande devant une
durée
τ
caractéristique du réseau (voir III.1 page 6). Toutes les grandeurs électriques ont eu le temps d’atteindre des
valeurs indépendantes du temps : Le réseau est en régime permanent indépendant du temps.
Le condensateur est déchargé ; il n’y a pas de générateur ; toute l’énergie a été dissipée dans la résistance : Il n’y a donc
plus d’énergie dans le réseau. On en conclut que toutes les grandeurs électriques sont nulles ; notamment u
c
= 0 et i = 0.
Etat du réseau juste après la fermeture de l’interrupteur (état initial)
A la date t = 0, on ferme l’interrupteur.
Initialement, la charge du condensateur est nulle, et il commence à se charger. Le courant de charge i(0) n’est donc pas
nul.
D’après la loi des mailles : u
c
(0) + u
R
(0) = e(0) 0 + u
R
(0) = E u
R
(0) = E ; d’
R
E
i
R
u
i
R
== )0(
)0(
)0(
.
Etat du réseau pendant la charge du condensateur
Cette phase au cours de laquelle les grandeurs électriques évoluent constitue le régime transitoire.
Le condensateur se charge progressivement, d’autant plus lentement que R est grande (la sistance au passage du courant
augmente) : la tension aux bornes du condensateur augmente progressivement.
Corrélativement, le courant de charge i diminue au fur et à mesure que le condensateur se charge.
Etat du réseau après la charge du condensateur
Après une certaine durée, le condensateur est chargé. Le courant de charge
s’annule donc : i(+) = 0. C’est la fin du régime transitoire. Les grandeurs
électriques retrouvent des valeurs indépendantes du temps. Le réseau est de
nouveau en régime permanent indépendant du temps.
Que vaut la tension aux bornes du condensateur chargé ? Une rapide analyse
du réseau montre que si le courant de charge s’annule, il n’y a plus de tension
aux bornes de R (loi d’Ohm), et donc toute la tension aux bornes du générateur
se retrouve aux bornes du condensateur : u
c
(+) = E.
Les courbes obtenues :
Les courbes ci-contre rendent bien compte des phénomènes décrits ci-dessus :
u
c
varie sans discontinuité de 0 à E.
i est discontinue en t = 0 ; i(t) diminue de
R
E
à 0 au cours de la charge.
Le réseau est successivement en régime permanent, puis en régime
transitoire, puis en régime permanent.
E
0t
interrupteur
interrupteur
ouvert
fermé
e(t)
e(t) Cu (t)
u (t)
R
C
i(t) R
E
t
i(t)
0
R
p
e
r
m
a
n
e
n
t
R
é
g
i
m
e
t
r
a
n
s
i
t
o
i
r
e
R
é
g
i
m
e
p
e
r
m
a
n
e
n
t
R
é
g
i
m
e
uc(t)
E
0
t
E.C. P3
COMPLEMENT CHAPITRE 13-3
Document à compléter
5/7
Dernière modification : 5 septembre 2016
2) Annulation du courant dans un réseau RL
Le montage :
Cette excitation modélise l’ouverture d’un interrupteur, et son remplacement par un fil. A partir de la date t = 0, plus
aucune énergie n’est apportée au réseau.
Le retard aux variations du courant dans une bobine :
Etat du réseau avant l’ouverture de l’interrupteur
L’excitation e est constante et égale à E depuis une « durée infinie ». Toutes les grandeurs électriques ont eu le temps
d’atteindre des valeurs indépendantes du temps : Le réseau est en régime permanent indépendant du temps.
La bobine étant traversée par un courant constant, elle n’a aucun effet sur les grandeurs électriques du réseau. Elle se
comporte comme un simple fil : u
L
= 0.
Tout se passe donc comme si un générateur E débitait dans une résistance R. L’intensité dans la maille vaut donc
R
E
i=
.
Etat du réseau juste après l’ouverture de l’interrupteur (état initial)
A la date t = 0, on ouvre l’interrupteur. L’excitation e s’annule instantanément.
En l’absence de bobine, le courant s’annulerait « instantanément » (c’est-à-dire en une durée très courte comparée à une
durée caractéristique du réseau). Mais la bobine s’oppose aux variations de l’intensité. Juste après l’annulation de e, grâce
à l’action de la bobine, le courant a encore pour intensité
R
E
i=)0(
.
Etat du réseau pendant la variation d’intensité
Le réseau est en régime transitoire. La présence de la bobine induit une décroissance progressive de l’intensité dans le
réseau, de
R
E
jusqu’à 0.
Etat du réseau après la variation d’intensité
Après une certaine durée, l’intensité s’est annulée. Donc : i(+) = 0. C’est la fin du régime transitoire. Le réseau est de
nouveau en régime permanent indépendant du temps.
La courbe d’intensité :
Sur la courbe ci-contre, on retrouve les phénomènes
décrits ci-dessus :
L’intensité ne subit pas de discontinuité. Le
théorème vu au I.2 est bien vérifié.
Alors que l’excitation s’annule instantanément,
on constate que l’intensité s’éteint
progressivement. On retrouve bien le fait que la
bobine s’oppose aux variations de l’intensité
dans la branche.
E
0t
e(t) u(t)=L.
R.i
R
i(t)
di
dt
L
t
i(t)
0
Fin du
gime transitoire
L'intensité ne subit pas de discontinuité
1 / 7 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !