Memo et discussions autour de l’adhésion du Liban au Mercosur Le Mercosur était à la une des discussions de la Table Ronde organisée par le RDCL le 08 octobre 2014 et dont le thème était «A quand l’adhésion du Liban au Mercosur?» Avec pour invité d’honneur, SEM Alfonso Massot, Ambassadeur du Brésil au Liban, cet événement a rassemblé des personnalités diplomatiques et économiques telles que: Son Excellence Mme Georgina Mallat (Ambassadeur de Colombie au Liban), Son Excellence Dr Hassan Khalil (Ambassadeur du Paraguay au Liban), Son Excellence Mme Viviane French Mechaka (Consul honoraire du Pérou au Liban), Mme Yvonne Abdel Baki (Attachée du Président de la République de l’Equateur, ancienne ministre et Ambassadeur d’Equateur aux Etats-Unis), Mr Rabih Frem (Président du Conseil d’affaires Libano-brésilien), Mr Nassib Gemayel (Président de l’association des commerçants du Mont Liban), Mr Mounir Bsat (Président du syndicat des produits alimentaires au Liban et Secrétaire Général de l’association des Industriels Libanais, représentant Dr Fadi Gemayel), ainsi qu’un parterre des membres et amis du RDCL. . Le Mercosur en quelques mots Pour ceux qui ne connaissent pas ce bloc économique, un marché commun d’Amérique Latine rappelons d’entrée que: Le Mercosur (de l'espagnol Mercado Común del Sur) est une communauté économique qui regroupe plusieurs pays d'Amérique du Sud dont: l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela. On y trouve également des pays qu’on appelle «associés» tels que le Chili, la Colombie, le Pérou ou l’Équateur. Cette force économique d’Amérique Latine a été créé le 26 mars 1991 par le traité d'Asunción qui établit en particulier: «La libre circulation des biens, services et des facteurs productifs entre les pays dans l'établissement d'un arsenal externe commun et l'adoption d'une politique commerciale commune, la coordination de politiques macroéconomiques et sectorielles entre les États et l'harmonisation des législations pour atteindre un renforcement du processus d'intégration». Au niveau chiffre, le Mercosur représente à lui seul près de 82,3 % du PIB total de l'Amérique du Sud et d'autre part, se constitue comme la zone économique et la plateforme industrielle la plus dynamique et compétitive de tout l’hémisphère sud. Il est considéré comme le 4e bloc économique du monde en termes de volume d'échange. Dr Fouad Zmokhol : Il nous est crucial et même vital de bâtir des ponts solides avec votre marché colossal du Mercosur qui regroupe plus de 242 millions de personnes et représente 44 % de l’Amérique Latine et 59 % de son territoire Dans son discours d’ouverture, le président du RDCL, Dr Fouad Zmokhol a notamment déclaré que : « C’est un grand plaisir de vous accueillir cet après midi autour de cette Table Ronde sur l’adhésion du Liban au marché commun du «Mercosur». Ce n’est un secret pour personne que le Liban passe par une des périodes les plus difficiles de son histoire économique, sociale, politique et sécuritaire… Le gel de toutes nos institutions étatiques : du pouvoir suprême, au législatif, à l’exécutif, au constitutionnel… ne fait qu’aggraver la crise économique atypique que nous traversons. Ce constat déplorable mais réaliste fait : fuir nos investisseurs internes et externes, augmente le chômage qui a atteint des pics alarmants, enfuir nos « cerveaux » touche dramatiquement tous nos secteurs productifs (commerce, industrie, finance, tourisme, construction…) et plier nos pôles d’excellence qui longtemps servaient de pilonne central de notre économie. Certes, le marché du Moyen-Orient est, a toujours été et restera un partenaire privilégié du Liban. Nos échanges commerciaux avec les pays arabes et leurs investissements ont continuellement aidé à notre développement interne et à notre croissance locale. Nous tenons et comptons largement sur ce marché propice; toutefois, les dernières années passées nous ont clairement montré que lorsque nous subissons un boycott sécuritaire ou même politique de la part de nos partenaires arabes, notre économie en pâtie et nos entreprises paient un prix très lourd hors de leur contrôle. Il est donc clair que nos chefs d’entreprises libanais tous secteurs confondus et nos investisseurs sont à la recherche de nouveaux marchés à potentiel élevé et forte croissance… Ceci dit, votre région du Mercosur étant très riche en ressources naturelles et financières, pourrait être considérée comme un des regroupements économiques les plus importants du monde. Vous disposez de nombreuses opportunités d’investissements attractifs, votre consommation et vos demandes sont en croissance continue, votre marché est en expansion régulière… vous constituez donc un parfait partenaire aux chefs d’entreprises libanais à la recherche de nouveaux horizons et opportunités. Aussi, nous vivons une aire avancée de la globalisation où les frontières disparaissent et les distances ne sont plus un handicap : il nous est crucial de bâtir et de développer des relations privilégiées avec votre région et faire partie du marché commun du Mercosur au plus tôt. Vous constituez pour nous une porte en « or » vers un continent, une partie du monde avec un marché colossal où nous pourrions trouver notre place en se basant sur nos avantages compétitifs et nos produits de niches, de qualité, et sur nos idées innovatrices qui parcourent le monde. Un très grand nombre de nos frères libanais nous ont devancés vers votre région depuis des décennies et de nombreuses générations se sont succédées. Ils ont fièrement réussi et ont participé à la croissance de vos pays. Ils font désormais partie de votre culture, économie, et même de la vie politique de vos pays. Notre communauté d’expatriés libanais en Amérique latine et précisément au Brésil est la plus grande dans le monde. Nous devons donc ensemble main dans la main se baser sur cet immense atout pour dynamiser nos échanges et partenariats commerciaux et économiques et intégrer le MERCOSUR. L’Union Européenne, la Chine et de nombreux pays on déjà entamé sérieusement les négociations d’adhésions. Des pays limitrophes nous ont même devancés, ont finalisé et signer leur participation avec ce marché depuis 2007… Nous comptons donc sur votre support et votre amitié, et sommes confiants que l’adhésion du Liban à votre marché commun devrait être une de vos priorités majeures. Notre petit pays devrait être perçu aussi comme une porte en «or» ou même en «diamant» pour toute la région du Moyen Orient. Nous sommes une petite économie certes, mais notre marché réel va bien au-delà de nos frontières et couvre toute la région MENA. Soyez confiant que le Liban restera toujours la plaque tournante de la région et donc votre partenaire privilégié. Il nous est crucial et même vital de bâtir des ponts solides avec votre marché colossal du Mercosur qui regroupe plus de 242 millions de personnes et représente 44 % de l’Amérique Latine et 59 % de son territoire. Promouvoir nos échanges économiques et commerciaux ne devrait pas être un choix facultatif mais un objectif clair et déterminé pour bâtir des synergies constructives et aider les entrepreneurs de nos régions à se développer et croître. Pour ma part, je peux vous assurer que le secteur privé libanais a toujours été indépendant des tensions politiques ambiantes et s’est toujours développé dans un environnement instable et précaire. Quelques soient les difficultés, les chefs d’entreprises libanais ont été et seront toujours les premiers à trouver les opportunités enfouies à travers les crises et prouveront toujours au monde leur résilience, leur force et leur rapidité d’adaptation. Nous sommes ouverts et comptons beaucoup sur cette nouvelle opportunité, ce nouveau marché, ce nouveau partenariat productif avec le MERCOSUR pour se développer contre vents et marées. Nous comptons sur votre support pour nous aider à entamer les formalités et conditions d’adhésion et de notre côté nous ferons notre «devoir» pour pousser nos dirigeants à suivre ce dossier crucial pour nos entreprises jusqu'à la signature et l’intégration de votre zone de libre échange. » SEM Alfonso Massot: Le Liban pourrait être le Pays-Bas du Moyen-Orient À son tour, l’invité d’honneur SEM Alfonso Massot, Ambassadeur du Brésil au Liban a prononcé un discours très détaillé sur la force économique et commerciale du Brésil, s’est aussi penché sur les liens historiques entre les ressortissants des deux pays et dans un troisième temps, il a fait un état des lieux de ladite adhésion du Liban au Mercosur, une adhésion qu’il soutient pleinement. A propos du Brésil, l’Ambassadeur rappelle que «c’est le pays le plus vaste et le plus peuplé d’Amérique Latine avec une superficie de plus de 8 millions cinq cent mille kilomètres carrés avec une population d’environ 200 millions d’habitants en 2013». Il ajoute qu’ «actuellement le Brésil est classé 7e puissance économique mondiale et selon le Fonds monétaire international (FMI) a un PIB de 2 trillion quatre cent milliards de dollars». Il poursuit avec quelques données économiques actuelles: «la croissance du PIB enregistrée en 2012 est de 0.9% passant à 2.3% en 2013. Le PIB est de plus de 12 000 dollars par habitant ». Il ne nie pas que la crise mondiale a bien entendu eu des répercussions sur l’économie du Brésil mais que ce dernier est en train de récupérer. Quant à la part des secteurs d’activité du PIB: 67% dans les services, 37% dans l’industrie et 6% de production agricole. Rappelant aussi que «le taux de chômage du Brésil était de 5.4% en janvier 2013 considéré très bas surtout si on le compare au taux de chômage européen». Toujours au niveau chiffres, «la Balance commerciale en 2013 a été en excédent de 19.4 milliards de dollars enregistrant un montant de 142 milliards de dollars d’exportation contre 233 milliards de dollars d’importations ce qui fait que le total du commerce extérieur brésilien est de 466 milliards de dollars par an» ajoute-t-il. Il a notamment souligné que la baisse du chômage dans les pays d’Amérique Latine, en particulier au Brésil, est notamment dûe à l'importance des exportations et des importations et que la force de son économie réside notamment dans l'exportation vers la Chine, les Etats-Unis, l’Argentine (3e partenaire du Brésil) et le Pays Bas. «En tant qu’ancien ambassadeur du Brésil aux Pays-Bas, si je veux faire une analogie de ce petit pays avec le Liban, je peux dire que: «Le Néerlandais importe du Brésil et exporte ensuite en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Le Liban a une vocation d’être un intermédiaire multiséculaire, c’est dans le sang du libanais depuis les phéniciens. Alors je crois que le Liban pourrait être le Pays-Bas du Moyen-Orient en ce qui concerne le produit brésilien» affirme-t-il par ailleurs. Réduire les déséquilibres du commerce bilatéral entre le Brésil et le Liban Se penchant ensuite sur les principales sources d’importation du Brésil que sont la Chine, les Etats-Unis, l’Argentine, l’Allemagne, le Nigeria etc., l’Ambassadeur rappelle que «le Brésil est un pays émergent qui faisait encore partie il y a moins de 20 ans des pays en voie de développement». Il poursuit en montrant l’évolution de son économie et de son commerce à travers des indications chiffrées: «Les Investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 64 milliards de dollars en 2013 contre 49 milliards de dollars en 2010; Le Brésil détient 12% des réserves d’eau douce de la planète et la deuxième réserve du monde de fer avec 39 milliards de tonnes; Il est le 4e plus grand exportateur mondial de produits agricoles de bétail avec en 2013 une production de céréales qui a atteint 193 millions de tonnes (150 millions il y a 4 ans); Le Brésil est le 1er producteur-exportateur au monde de café, sucre et jus d’orange, 2e de Soja, 3e de viande de volaille et de maïs; Il possède aussi la 4e industrie de construction navale mondiale et 4e marché automobile etc…SEM Alfonso Massot a aussi donné un aperçu des ressources naturelles et des industries de pointe, des forces vives du Brésil, et a mis en lumière les points communs entre le Brésil et le Liban notamment le tissu social et les relations familiales fortes. «Le Brésil s’affirme aujourd’hui comme un pays au potentiel très prometteur avec une forte expansion économique» souligne l’Ambassadeur rappelant que «ses sociétés s’internationalisent de plus en plus avec aussi l’émergence d’une nouvelle classe moyenne aisée attirant ainsi de nouveaux investisseurs de par le monde». Dès lors, il a rappelé qu’«en dépit des distances géographiques, le Brésil peut devenir pour le Liban le plus proche des pays émergents d’Amérique Latine notamment en raison des relations historiques et des liens familiaux très solides entre les deux peuples». Il a aussi pointé du doigt «la faiblesse des échanges économiques entre les deux pays ces dernières années, appelant à les réactiver et à les promouvoir pour un meilleur équilibre des échanges des deux économies qui jouent actuellement en faveur du Brésil». Quant aux chiffres de ces échanges: «Les exportations de produits brésiliens vers le Liban en 2013 sont faibles par rapport aux périodes antérieures, dès 2004 elles étaient de 64% et ce jusqu’en 2010. On peut dire qu’elles restent basses au niveau du commerce bilatéral. Le volume de l’importation libanaise d’origine brésilienne a atteint 339 millions de dollars enregistrant une augmentation de 16% par rapport à l’année 2012». Au niveau des exportations brésiliennes vers le Liban, il rappelle qu’«elles sont concentrées sur le bétail, la viande de bœuf, le café, le bœuf en conserve, le sucre, les chaussures etc». «Durant les six premiers mois de 2014, les exportations du Brésil vers le Liban sont passées de 212 à 221 millions de dollars. Par contre les importations brésiliennes d’origine libanaise ont également augmenté en passant de 1.4 millions en 2009 à 12 millions en 2012 et ont atteint un volume de 26 millions de dollars» ajoute-t-il. «La balance commerciale bilatérale reste très déséquilibrée à l’avantage du Brésil». Dès lors SEM Alfonso Massot a appelé à une intensification des relations commerciales et économiques principalement entre les deux pays. Il a également exprimé sa volonté de coopération économique avec le Liban à travers des réunions bilatérales entre le Liban et le Brésil, afin d'activer le marché libanais et obtenir une activation accrue entre nos deux pays, abordant l'importance du commerce, ce qui pourrait augmenter les chances de réactivation des accords économiques bilatéraux. Le Brésil soutien pleinement l’adhésion du Liban au Mercosur À propos de l’initiative entamée de signer un accord entre le Mercosur et le Liban, il a déclaré: «Qu’il faut noter que le gouvernement du Brésil dès la naissance de cette proposition a toujours poussé son évolution.» Il ajoute que «de nombreuses démarches sont en cours pour poursuivre cette initiative» rappelant que «le Brésil y est très favorable mais qu’il ne préside pas encore tout le Mercosur». Il a aussi affirmé que des accords commerciaux extrarégionaux ont notamment été établis en 2007 entre le Mercosur et Israël, avec l’Egypte en 2010 et avec la Palestine en 2011; mais l’ambassadeur a tenu à préciser que «ces accords ne sont pas encore entrés en vigueur». Lorsqu’il s’est penché sur les pourparlers soutenus avec le Liban pour un partenariat, il a rappelé que dès 2012, c’était avec l’Ancien premier ministre, Nagib Mikati et qu’actuellement «ils se poursuivent avec les ministres des Affaires Étrangères, Gebran Bassil et de l’Economie et du Commerce, Alain Hakim». Il a ajouté que «ces réunions sont encourageantes». «Gebran Bassil a tenu à inviter le président du Mercosur lors de la conférence qu’il a organisée il y a quelques mois et qui a regroupé de nombreux ambassadeurs et j’ai personnellement transmis à mon gouvernement ma croyance, notre croyance que ce serait important pour le Liban et le Brésil de négocier rapidement et que l’adhésion du Liban au Mercosur permettra d’obtenir un équilibre politique et économique dans la région» a-t-il poursuivi. A titre personnel, l’Ambassadeur a salué le dialogue franc en faveur de ce partenariat et a ajouté qu’: «Il y a 9 à 10 millions de descendants libanais au Brésil, un chiffre gigantesque» à prendre en considération et qui joue en faveur de ces négociations. Il a également rappelé que «le mois dernier le ministre des Affaires Étrangères et des Emigrés, Gebran Bassil a fait parvenir une lettre au ministre des Relations Extérieures du Brésil et je crois aussi aux ministres des autres pays membres du Mercosur dans laquelle il a indiqué officiellement l’objectif du gouvernement du Liban de matérialiser un accord avec le Mercosur soit de libre échange soit de préférence fixe soulignant l’inclination pour la 2e option qui en principe serait plus rapide». Cette lettre a rendu possible l’inclusion de l’initiative de négociations dans la dernière session du groupe de rapport extérieur du Mercosur qui a eu lieu le mois dernier à Buenos Aires sous la présidence de l’Argentine raconte-t-il aussi. Il certifie qu’«à cette occasion, la délégation du Brésil a pu appuyer fortement cette initiative en faveur du renforcement du dialogue avec le Liban en vue d’appliquer un accord-cadre entre le Mercosur et le Liban». Mr Alfonso Massot poursuit son propos en certifiant que lorsque le Brésil présidera l’année prochaine le Mercosur après «l’excellent travail effectué par l’Argentine» cette éventuelle adhésion «sera redynamisée davantage encore». Il certifie que «si cet accord-cadre, comme nous l’espérons, se poursuit et aboutit cela donnera au Conseil d’affaires Libano-brésilien présidé par Mr Frem, une mission encore plus forte pour réfléchir le commerce pas seulement bilatéral mais entre le Liban et le Mercosur». Il clôt son propos par une phrase à méditer: «A mon avis ni le Liban ni le Brésil ne mesure encore suffisamment l’importance politique, économique et commerciale que serait cet accord: Pour le Liban ce serait la porte d’entrée dans les marchés d’Amérique-Latine et pour le Brésil au MoyenOrient». Discussions Les discours ont ensuite laissé place aux discussions et débats entre les différents convives pendant près de 45 minutes. Le soutien d’une éventuelle adhésion du Liban au Mercosur a fait l’unanimité dans les rangs des convives. En effet, les personnalités diplomatiques représentant les pays d’Amérique Latine et celles du secteur privé libanais ont considéré que le Liban et le Brésil seraient gagnants-gagnants à tous les niveaux, économiques, commerciaux et politiques en cas de partenariat entre le bloc du Mercosur et le Liban. Rebondissant sur les propos de l’Ambassadeur du Brésil, le président du RDCL a affirmé qu’il est effaré par le chiffre alarmant des exportations du Liban au Brésil, qui selon les statistiques est de 12 millions de dollars ou de 26 millions. Il a aussi précisé que «le Liban a un marché immense qu’il perd». Dr Fouad Zmokhol, a cependant certifié qu’«il est confiant que le Mercosur aidera énormément le Liban à ce niveau notamment en limitant les taxes d’entrées commerciales». Il a d’autre part assuré que le secteur privé libanais est prêt à soutenir le secteur public libanais pour faire un lobbying accru en faveur de ce partenariat. Prenant la parole à son tour, SE M. Hassan Khalil, Ambassadeur du Paraguay, pays membre du Mercosur a affirmé qu’«un partenariat entre le Mercosur et le Liban ne sera pas seulement bénéfique pour faire des affaires avec le Liban mais nous croyons que ce sera une porte d’ouverture vers les marchés africains et d’Europe de l’Est dans lesquels le Liban est présent. Il a aussi souligné que le Mercosur «pourra profiter du savoir-faire commercial libanais». Il a d’autre part assuré de la bonne volonté de son gouvernement pour soutenir avec le Brésil cette initiative en faveur d’un accord entre le Liban et le Mercosur mais a rappelé que cela prendra du temps. SE Mme Georgina Mallat, Ambassadeur de Colombie au Liban a affirmé que bien que «la Colombie ne fasse pas encore partie du Mercosur, elle fait néanmoins partie de l’Alliance du Pacifique qui groupe la Colombie, le Pérou, le Mexique et le Chili». Elle rappelle que «prochainement une réunion regroupera les deux blocs en vue d’une alliance pour toute la région d’Amérique Latine avec les avantages douaniers et de circulation qui en découleront. SE Mme Mallat a ajouté «qu’elle serait particulièrement heureuse si le Liban adhère au Mercosur puis prochainement à l’Alliance du Pacifique». Elle a alors vanté les mérites d’un tel partenariat entre le Mercosur et le Liban comme un avantage commercial et économique pour toute la région d’Amérique Latine. Un son de cloche identique en faveur d’un accord entre le Mercosur et le Liban a été partagé par SE Mme Viviane French Mechaka, Consul honoraire du Pérou. Elle a néanmoins posé la question de savoir «quel type davantage ou d’accord pourrait contracter le Liban avec le Mercosur? Et aurait-il les mêmes droits qu’ «un pays associé » du Mercosur tel que le Pérou? » D’autre part, le président du Conseil d’affaires Libano-brésilien, Rabih Frem a qualifié le mot de l’Ambassadeur du Brésil de «très consistant» ajoutant que «le travail de notre Conseil est énorme». Il a aussi affirmé que l’allocution de SE Alfonso Massot est «une ligne stratégique pour le Conseil qu’il préside». Il a rappelé que les libanais brésiliens doivent verser une somme d’argent conséquente pour faire partie de ce Conseil et a pointé du doigt «la nécessité de verser beaucoup d’argent pour les investisseurs libanais qui veulent en faire partie et travailler au Brésil». Il a par ailleurs salué le travail effectué par l’Ambassade du Brésil au Liban en partenariat avec le gouvernement libanais et les Chambres de commerce mais il a appelé à «la nécessité de créer un Fonds financier pour aider la Diaspora libanaise à développer les affaires entre les deux pays». Mr. Nassib Gemayel, Président de l’Association des Commerçants du Mont-Liban a quant à lui certifié que: «ce qui est malheureux c’est la réputation des Libanais et des Brésiliens et la peur réciproque de faire des affaires. Il s’est voulu néanmoins rassurant en disant que les brésiliens qu’il a côtoyés sont des personnes très chaleureuses et avec lesquelles il faut encourager les affaires en luttant contre les préjugés des deux bords libanais et brésiliens. L’«ambassadrice de cœur» du Brésil au Liban, Mme Régina Fenianos, a quant à elle tenu à saluer le travail de l’Ambassadeur du Brésil et de sa femme qui ont effectué beaucoup en très peu de temps et avec beaucoup de cœur. SE Mme Yvonne Abdel-Baki, Attachée du président équatorien, ancien Ambassadeur et ministre, a appelé à: «L'activation des relations économiques, commerciales et culturelles entre le Brésil et les pays arabes et en particulier avec le Liban». Elle a insisté sur l’union essentielle du secteur privé et public libanais en faveur d’échanges commerciaux de produits et aussi touristiques qui sont essentiels. En ce qui concerne l’adhésion du Liban au Mercosur, «elle a pensé essentiel que ce soit aussi à un niveau régional mais a regretté les circonstances actuelles que traverse le Moyen-Orient». Elle a aussi vanté la Diaspora libanaise d’Amérique Latine comme une référence au niveau commercial. En tant qu’exportateur en Amérique Latine, M. Mr Mounir Bsat -Président du syndicat des produits alimentaires au Liban et Secrétaire Général de l’association des Industriels libanais, représentant Dr Fadi Gemayel-, a pointé du doigt une expérience d’exportation pas très fructueuse vers le Brésil et l’Amérique Latine en général notamment «en raison de barrières douanières, de taxes élevées et de la dévaluation monétaire». Dr Fouad Zmokhol a enfin assuré que le Liban doit avoir sa Zone Franche pour augmenter ses capacités d’échange commerciaux et doit poursuivre les tractations en faveur d’un accord avec le Mercosur qui sera plus que bénéfique pour les deux bords. Cette Table-ronde a finalement rassemblé tous les convives autour d’un renforcement des réunions entre hommes d’affaires libanais et d’Amérique Latine et autour d’un partenariat entre le Mercosur et le Liban.