Institut des sciences et techniques de la réadaptation Licence Sciences de la réadaptation Psychobiologie comportementale et cognitive Docteur Bernard ROUCHOUSE 2 place Jules Ferry 69006 LYON [email protected] PLAN Les différentes approches psychothérapeutiques Psychologie comportementale Les théories de l’apprentissage Applications de la psychologie comportementale Psychologie cognitive Les théories cognitives : Traitement de l’information Applications de la psychologie cognitive Principes généraux des thérapies cognitives et comportementales Références bibliographiques Jeudi 24 septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Des points communs entre les spécialités de rééducation et réadaptation et la dimension psychothérapeutique La masso-kinésithérapie , l'ergothérapie, l’orthophonie, la psychomotricité, l'orthoptie, l’audioprothése Rééduquer et réadapter pour permettre à la personne de récupérer des facultés intellectuelles, des fonctionnalités physiques dégradées ou bien de pallier par rééducation les carences apparues après un traumatisme ou acquises en cours de vie. Pour aller vers un nouvel équilibre Soigner Apporter des soins conformes aux attentes du patient et aux données de la science Les trois approches validées de psychothérapie (Rapport Inserm 2004) La psychanalyse et les psychothérapies dites psychodynamiques ( psychothérapies d’inspiration psychanalytique) Les psychothérapies comportementales et cognitives Les thérapies stratégiques et systémiques S’impliquer dans une relation thérapeutique Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Rapport INSERM 2004 La psychanalyse La première en âge et en importance du moins en France : Deux hypothèses de base : Le déterminisme psychique : rien n’a lieu par hasard; tout évènement psychique a une cause qu’il est possible de reconstruire avec la méthode analytique. L’activité psychique ne se limite pas à ce qui est conscient. Il existe une sphère inconsciente. Tous droits de reproduction réservés au Docteur droits de reproduction réservés au docteur Bernard ROUCHOUSETous septembre 2015 Bernard Rouchouse Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 1 La psychanalyse La psychanalyse Modèle des topiques de Sigmund Freud L’inconscient Le conscient Le surmoi Chacun de nous possède un inconscient où se trouvent des désirs refoulés. Ces désirs reliés aux instincts biologiques primaires principalement sexuels, sont censurés (par le surmoi) et maintenus hors de la conscience. Le conflit entre les désirs ou les pulsions de l’inconscient et la censure du surmoi provoque des symptômes (anxiété, dépression , troubles physiques) qui envahissent le « moi » du patient Importance des conflits inconscients infantiles Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les thérapies cognitives et comportementales Les TCC sont construites sur la base des résultats obtenus par la recherche en psychologie expérimentale. Elles représentent l’application de la psychologie scientifique et la méthodologie expérimentale à la psychothérapie (Cottraux, 1990-2001). Basées sur les théories de l’apprentissage et du conditionnement pour l’aspect comportemental Basées sur la modification des schémas et le traitement de l’information pour l’aspect cognitif La gestion émotionnelle est au centre des changements Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les thérapies cognitives et comportementales Traitement : basé sur l’idée qu’une prise de conscience progressive par le sujet de l’origine et des mécanismes de ses difficultés est de nature à l’aider à les surmonter. Cette prise de conscience aura lieu dans le cadre d’une relation thérapeutique codifiée, facilitant le transfert, c’est à dire l’actualisation sur la personne du thérapeute des conflits infantiles du patient. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les thérapies cognitives et comportementales Deux courants ont façonnées les TCC: Les théories de l’apprentissage (théories comportementales). Le modèle cognitif du traitement de l’information. Les TCC représentent le regroupement dans les années 1970, des thérapies comportementales et cognitives. Elles intègrent des techniques comportementales et celles du traitement de l’information. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les thérapies cognitives et comportementales Cibles d’intervention Les TCC de la troisième vague TCC plutôt attentive au contexte et aux fonctions des phénomènes psychologiques, et non seulement à leur forme Insiste sur les stratégies de changement contextuelles et expérientielles plutôt que d’éliminer des problèmes comportement limités. Différentes dénominations La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) La thérapie de pleine conscience (Mindfullness) Les thérapies centrées sur les solutions ou les processus de changement: la psychologie positive L’EMDR En thérapie comportementale Modification de comportements observables qui échappent à l’autocontrôle Apprentissage de moyens de gestion et de résolution des problèmes Objectif : augmenter les ressources adaptatives de l’individu (le défaut de ces ressources contribuant à l’inadaptation de l’homme dans son environnement) Les thérapies virtuelles Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 2 Les thérapies cognitives et comportementales Cibles d’intervention Le modèle systémique Principes En thérapie cognitive Perception à travers les situations de la vie, des pensées internes (cognitions) Prise de conscience des pensées automatiques (cognitions = discours interne) lors des situations de la vie courante Identification des processus de pensée et correction des schémas cognitifs dysfonctionnels dans des expériences émotionnelles : restructuration cognitive. Objectif : Comprendre et apprendre à modifier le modèle du traitement de l’information Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Définition de la psychothérapie (Strotzka 1978) LE MODELE SYSTEMIQUE Cibles d’intervention Modification des règles et métacommunication d’interaction entre les individus : technique du recadrage Intervention sur les processus d’échange entre les membres d’un groupe social Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Psychanalyse Psychologie comportementale Historique Contexte, cadre social et familial Cognitions Comportement Sensations corporelles Émotions Thérapies émotionnelles Humaniste, Gestalt EMDR, Mindfullness « La psychothérapie est un processus interactionnel conscient et planifié, visant à influencer les troubles du comportement et les états de souffrance qui, dans un consensus (entre patients, thérapeute et groupe de référence), sont considérés comme nécessitant un traitement, par des moyens psychologiques (par la communication) le plus souvent verbaux, mais aussi non verbaux, dans le sens d'un but défini, si possible élaboré en commun (minimalisation des symptômes et, ou, changement structurel de la personnalité), au moyen de techniques pouvant être enseignées sur la base d'une théorie du comportement normal et pathologique. En général cela nécessite une relation émotionnelle solide. » Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Systémique Affects Intervention sur les systèmes : groupes sociaux et individus L’individu peut être un système a lui tout seul Individu ou groupe social psychiquement sain Capacité évolutive en utilisant les crises pour construire de nouvelles normes adaptatives Capacité a trouver des alternatives par la communication négociée, dans un réseau de complexité Capacité a vivre une individuation intégrée : mode ni fusionnel ni éclaté en étant clair sur les relations établies avec les autres systèmes Historiquement fondée sur la psychologie expérimentale et de laboratoire Développement à partir des années 1950-60 ( psychanalyse , psychiatrie) Encore appelée « Behaviorisme » ( Watson 1924) Naissance d’un mythe : les thérapies comportementales ne traitent pas des symptômes mais des comportements en modifiant les facteurs qui les déclenchent et les maintiennent, chez le sujet et/ou son environnement… Thérapie Cognitive et Comportementale Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 3 Historique des thérapies cognitives Pavlov: premier behavioriste avant la lettre ! Watson (1924) : conditionnement des peurs chez l’enfant ( le Petit Albert) Skinner ( 1937): conditionnement opérant Wolpe ( 1952) : mise au point de la désensibilisation systématique des phobies Isaac Marks ( 1967) : exposition prolongée en imagination Bandura ( 1977): la théorie sociale de l’apprentissage social Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Psychologie comportementale Définition Application de la démarche scientifique et de la psychologie expérimentale à la solution des problèmes cliniques Référence aux modèles issus des théories de l’apprentissage: conditionnement classique et opérant, apprentissage social Selon les behavioristes, tout comportement correspond à une réponse de l’organisme à un stimulus issu de l’environnement. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le comportement : définition Séquence comportementale Trouble à part entière Enchaînement ordonné d’actions destinées à adapter l’individu à une situation telle qu’il la perçoit ou l’interprète Chaîne séquence Ordonné organisation, but Action système moteur ou verbal Situation stimuli organisés Perception système cognitif : extraction d’une forme Interprétation système cognitif préalable Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 ELLIS (1962) Thérapie rationnelle émotive. La psychologie de la perception. Les émotions sont des conséquences des « systèmes de croyance irrationnelle ». Modèle de cognitivisme radical. But thérapeutique : l’acceptation inconditionnelle de soi même. BECK (1967) Les changements cognitifs dérivent de vécus expérientiels, de tests dans la réalité découlant des résultats de la restructuration cognitive. Les perceptions et interprétation ne sont pas la réalité Les interprétations dépendent de processus cognitifs « faillibles » Les croyances sont modifiables Le changement dépend des expériences d’apprentissage Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Composantes de la réponse comportementale couverte : pensées, émotions, images mentales, réponses physiologiques. REPONSE ouverte : réponses verbales, réponses motrices Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Des théories de l’apprentissage aux théories cognitives… Les théories proposées pour expliquer la genèse des troubles névrotiques: Modèles unidirectionnels: conditionnement de l’organisme par l’environnement Renoncement à étudier les processus mentaux Comportement et émotions sont considérés comme des réflexes conditionnés Modèles bidirectionnels: autorégulation, phénomènes cognitifs et interaction individu-environnement Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 4 Les théories de l’apprentissage Définition de l’apprentissage Tout changement comportemental qui résulte de l’expérience donc de la relation entre l’individu et son environnement Les théories de l’apprentissage Rendent compte des modalités d’acquisition et de maintien des changements survenant au niveau De la motricité Des réponses physiologiques Des émotions De cognitions Du développement intellectuel Nécessitent des bases biologiques : neuronales, biochimiques, synaptiques etc Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Quentin: brillant mais phobique 24 ans, enfant unique élevé par sa mère après la séparation de ses parents quand il avait 3ans Phobies nombreuses depuis 2012: tunnels, télésièges, métro, ascenseurs, ponts, s’éloigner de chez lui, d’étouffer. En 4ème année d’école d’ingénieur, doit effectuer un stage à l’étranger l’an prochain. Gros problèmes avec les ascenceurs car travaille dans les tours de La Part Dieu Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Une histoire longue et ancienne Le conditionnement classique ou répondant ou de type I (Pavlov 1849-1936) A l'âge de 10 ans, reste bloqué dans l’ascenceur de la maison de retraite de sa grand-mère A 8 ans, se trouve bloqué dans les toilettes, chez sa mère, alors qu’il était seul A 4 ans, hospitalisation pour un syndrome de Burkit pendant 4 mois ,avec chimiothérapie et soins nombreux, anesthésies répétées… puis il sera suivi jusqu’à ses 13 ans Pas de prise de toxique, enfant « bien élevé », proche de sa mère, une mère toujours très inquiète Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le conditionnement classique ou répondant ou de type I (Pavlov) Définition C’est l’acquisition de la capacité de répondre à une situation stimulus par la réponse propre à un autre stimulus lorsque ces 2 stimuli ont été présenté en association un certain nombre de fois ( substitution d’un stimulus (SI) par un autre stimulus (SC) produisant la même réponse) Réponse habituelle à un stimulus inconditionnel = réponse inconditionnelle Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le conditionnement classique ou répondant ou de type I (Pavlov) Résumé Stimulus inconditionnel Réponse inconditionnelle Nourriture Salivation Stimulus neutre puis Stimulus inconditionnel Réponse inconditionnelle Stimulus neutre devient stimulus conditionnel Réponse inconditionnelle Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 SI SN SC SC RI SI RI SI RC RC On peut conditionner un stimulus aversif ( nociceptif) par exemple SC lampe SC lampe SI électricité RI peur RC peur Nécessité de répéter la séquence pour obtenir une réponse conditionnée La réponse conditionnée est toujours inférieure à la réponse inconditionnée, en intensité, en durée et réduite à quelques composants Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 5 Facteurs d’acquisition du conditionnement classique ou répondant 1er facteur : le délai entre SC et SI 1er facteur : le délai entre SC et SI SC SI 2ème facteur : le fréquence des séquences 3ème facteur: l’ordre du conditionnement Délai optimum : 0,25 à 0,75 sec Condition optimum de conditionnement répondant Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 2ème facteur : la fréquence des séquences Le meilleur conditionnement est obtenu avec un petit nombre d’essai espacés mais répétés à fréquence régulière Le conditionnement repondant se batit sur le temps Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les étapes et les lois du conditionnement répondant Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 3ème facteur : la notion d’ordre du conditionnement La réponse conditionnée décroît avec l’ordre du conditionnement SC SI RC Métronome nourriture salivation SC RC Métronome salivation SC SC RC Lampe Métronome salivation Lampe salivation = Conditionnement de 2ème ordre Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les étapes et les lois du conditionnement répondant 1ère loi : l’orientation Tout stimulus inattendu peut susciter une réaction d’orientation qui va perturber la réponse apprise pour un conditionnement déjà acquis 2ème loi : l’habituation La répétition d’un stimulus sans signification pour l’animal entraîne une disparition rapide de la réaction d’orientation C’est un phénomène durable . L’habituation apparaît après un nombre faible de répétition. Elle peut se produire même pour des intervalles de répétition très long Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 3ème loi : l’extinction Si lorsqu’une réponse conditionnée a été élaborée, le SC n’est plus suivi du SI , alors la réponse conditionnée disparaît : on parle alors d’extinction de la RC 4ème loi : La généralisation Un même SC peut provoquer une RC différente en modifiant le protocole Une grenouille conditionnée à fléchir le membre inférieur droit, fléchira le membre inférieur gauche si par exemple le membre inférieur droit est attaché : c’est la généralisation de la réponse Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 6 Conditionnement classique et anxiété Acquisition des névroses: expériences de Pavlov chez l’animal, de Watson et Rayner ( le petit Albert), Mary Cover Jones chez l’homme ( déconditionnement de la peur par imitation). L’anxiété a ainsi pu être considérée comme une réponse apprise au cours d’une expérience traumatique où un stimulus neutre (par ex: un grand espace, une rue…) est fortuitement associé à un stimulus inconditionnel aversif (une douleur, un son violent, un malaise…) ensuite le stimulus neutre seul suffit à provoquer l’angoisse. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le conditionnement classique ou répondant Exemple Prendre l’ascenseur : stimulus neutre Prendre l’ascenseur (stimulus neutre) en ayant peur ( pour toute autre raison) entraine réponse inconditionnelle ( tachycardie , oppression thoracique) Prendre l’ascenseur ( stimulus conditionnel) entraine peur (tachycardie, oppression thoracique) Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Conditionnement classique ou répondant ou de type I (Pavlov) ou de type I (Pavlov) Applications cliniques Certains comportements (évitements) résultent d’un conditionnement par association de stimulus Notion d’adaptation Par différentiation du stimulus Par généralisation du stimulus Modèle adapté à l’étude des phénomènes viscéraux PTSD, Agoraphobie, Phobies simples Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Conditionnement classique ou répondant ou de type I (Pavlov) Habituation, sensibilisation et exposition prolongée L’habituation Principe : apprendre ce qu’il ne faut pas faire Processus très général qui se retrouve dans la plupart des organismes, forme élémentaire et primitive d’apprentissage Facilement utilisée comme paradigme expérimental et principe thérapeutique. L’habituation par présentation prolongée et répétée des stimulus aboutit à la diminution de la force des réponses inconditionnelles, probablement contrôlées par le tronc cérébral. En revanche, la présentation brève des stimulus évocateurs d’obsessions et de compulsions ou de phobies ne fait qu’accroître l’intensité des réponses motrices, cognitives, et végétatives futures, c’est le phénomène inverse de l’habituation : la sensibilisation. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Applications thérapeutiques: le contre conditionnement Mise en place de comportements incompatibles avec la réponse inadaptée Application : inhibition réciproque de l’anxiété par utilisation de la relaxation dans les phobies But : permettre l’exposition aux situations anxiogènes évitées Méthodologie : exposition graduée aux situations anxiogènes pour obtenir une habituation aux réponses physiologiques et une extinction des réponses d’évitement. Indication : phobies et troubles obsessionnels. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Conditionnement classique ou répondant ou de type I (Pavlov) Habituation, sensibilisation et exposition prolongée L’habituation Application clinique Les techniques d’exposition (désensibilisation en imagination, exposition prolongée en imagination ou « flooding ») et la relaxation préparent le sujet à affronter les situations. Objectif : obtenir une habituation des réponses physiologiques (rythmes cardiaque, respiratoire, conductance cutanée, potentiels cérébraux) et l’extinction des réponses motrices (rituels, comportement d’évitement) qui en sont la conséquence. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 7 Conditionnement classique ou répondant ou de type I (Pavlov) Conclusion Le conditionnement répondant fait intervenir le système nerveux autonome Les facteurs d’acquisitions rendent ce type de conditionnement difficile à réaliser Conditionnement opérant ou de type II ( Skinner 1904-1990) Décrit dès la fin des années trente par Skinner comme une extension de la théorie darwinienne de sélection naturelle. L’organisme opère sur l’environnement, et les conséquences de son action le conduisent à modifier son comportement. Il répétera ou éliminera certaines réponses. Les actions sont renforcées par leurs conséquences : les contingences de renforcement. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Conditionnement opérant ou de type II ( Skinner) L’interaction entre un organisme et son milieu doit spécifier trois niveaux d’analyse fonctionnelle Les circonstances dans lesquelles la réponse survient autrement dit le stimulus discriminatif qui signale au sujet qu’il doit agir (par ex. un voyant lumineux) La réponse elle-même (appuyer sur un levier) Les conséquences renforçantes (la nourriture) L’interrelation entre ces trois élément est une contingence du renforcement. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les lois du conditionnement opérant Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Conditionnement opérant ou de type II ( Skinner) L’analyse du maintien d’une séquence comportementale à partir de ses conséquences permet de comprendre la finalité d’un comportement. Une action qui a des conséquences positives tendra à se répéter (renforcement positif). Pour une action qui a des conséquences négatives, l’organisme aura tendance à émettre des comportements d’évitement ou d’échappement à la situation susceptible de provoquer des désagréments. C’est le renforcement négatif : conditionnement d’échappement ou d’évitement des situations aversives. L’absence de conséquences négatives ou positives d’une action entraînera progressivement la disparition de cette action du fait de l’absence de tout renforcement : c’est l’extinction. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les lois du conditionnement opérant L’évitement L’échappement C’est la capacité à fuir à un stimulus nociceptif par une réponse apprise Exemple de l’animal sur un plancher électrifié, il apprendra à sauter de l’autre coté de la barrière pour aller vers le plancher non électrifié Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Correspond à une action apprise permettant d’arrêter une séquence avant la survenue d’une réponse nociceptive Exemple de l’animal sur un plancher pas encore électrifié. Une lampe s’allume puis le courant passe. Si on apprend à abattre un levier au moment où la lampe s’allume, alors le courant ne va pas venir Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 8 Les lois du conditionnement opérant Le renforcement C’est l’attribution d’une récompense ou d’une punition. Le rôle de ce renforcement repose sur la notion de mobile Mobile = tout stimulus qui pousse à l’action : faim, soif, besoin sexuel, peur, anxiété, curiosité, recherche du plaisir, désir de domination Rôle de la quantité et de la qualité du renforcement Les performances évoluent dans le même sens de grandeur du renforcement Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les programmes de renforcement Les programmes de renforcement Programme à renforcement continu Programme à renforcement intermittent à proportion constante variable à intervalle fixe variable Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les programmes de renforcement Programme à renforcement continu Chaque réponse correcte est suivie d’un renforcement positif Exemple : le rat baisse un levier, il obtient à chaque fois une boulette de nourriture Il est très facile d’acquérir un nouveau comportement avec ce type de programme Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les programmes de renforcement Programme à renforcement intermittent à proportion constante Le renforcement est délivré après que l’organisme ait émis un nombre constant et prédéterminé de réponses Exemple : le rat obtient une boulette après qu’il ait pressé 3 fois un levier Programme à renforcement intermittent à proportion variable Le renforcement est délivré après un nombre variable de réponses. Mais l’attribution de renforcement se fait autour d’une valeur moyenne de réponses exigées Exemple : le rat ne sait jamais quand il obtiendra une boulette Ce type de programme produit une quantité élevée et constante de réponse. C’est le principe de jeux de hasard C’est le type de conditionnement très difficile à éteindre Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Programme à renforcement intermittent Le renforcement suit la réponse ,mais occasionnellement Exemple : l’enfant pleure, mais sa mère ne va pas toujours venir Si le renforcement est délivré pour un nombre fixe ou variable de réponse, on parle de renforcement intermittent de proportion Si le renforcement n’est délivré qu’après un intervalle de temps fixe ou variable après la dernière réponse renforcée, on parle de renforcement intermittent à intervalle Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les programmes de renforcement Programme à renforcement intermittent à intervalle fixe Le renforcement est obtenu qu terme d’un délai déterminé. L’animal activera le levier de plus en plus fréquemment à mesure que l’on se rapproche de la fin du délai. Exemple : le rat obtient une boulette. Il devra attendre par exemple une minute pour obtenir une nouvelle boulette même s’il appuie sur le levier On peut entraîner des animaux à des délais de plus en plus long. Programme à renforcement intermittent à intervalle variable Le délai varie toujours, mais autour d’une valeur moyenne. Il n’y a pas de pause : le rat appuie tout le temps d’où une réponse stable avec extinction lente Exemple : le rat ne sait jamais après combien de temps il obtiendra à nouveau une boulette Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 9 Comparaisons des programmes de renforcement Le programme à renforcement continu est efficace pour le développement de comportements nouveaux Le programme à renforcement intermittent est efficace pour le maintien d’un comportement Les programme à renforcement intermittent résistent plus longtemps que les programmes à renforcement continue Conditionnement opérant et anxiété Il a été proposé que les phobies puissent être acquises par conditionnement classique mais maintenues par conditionnement opérant. Dans le cas d’une agoraphobie avec attaque de panique, le sujet « apprend » que l’évitement est une action qui permet de soulager l’angoisse. Dans les programmes à renforcement intermittent à intervalle, le nombre de réponse est plus élevé lorsque les intervalles sont variables Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Contingence de renforcement le modèle SORC Ex : agoraphobie avec attaques de panique . SD = stimulus discriminatif (situation, environnement) ; O = organisme ; R = réponse ; C = conséquence + : positive ; C = conséquence 0 : nulle ; C = conséquence négative (punition) Le schéma du conditionnement opérant aide à comprendre la psychologie et la persistance des comportements d’évitement dans les paniques et agoraphobies. Positif Stimulus SD O R C Nulle Situation Interprétation Interprétation de danger anxiété Comportement Conséquences Evitement Retour au calme + + Négatif Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Suite Ex : agoraphobie avec attaques de panique .. Le retour au calme renforce l’évitement. L’évitement a des conséquences positives : il éteint la réaction d’alarme et l’anxiété, et renforce ainsi l’interprétation alarmante. En évitant ses peurs le sujet qui souffre de paniques et d’agoraphobie est immédiatement soulagé et cela renforce ses croyances de danger. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Une illustration de l’apprentissage par contingences de renforcement Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 10 Les contingences de renforcement CONSEQUENCES POUR LE SUJET augmente diminue Probabilité de la réapparition du comportement Maxime a six ans. Il demande à sa mère Addition d’un évènement Soustraction d’un évènement RENFORCEMENT POSITIF RENFORCEMENT NEGATIF PUNITION POSITIVE PUNITION NEGATIVE ou AVERSION Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Neutres s’il peut avoir des biscuits. Celle-ci refuse. Devant ce refus, Maxime fait une crise. Exaspérée, la mère de Maxime l’autorise à manger des biscuits. Selon vous, que va faire Maxime la prochaine fois qu’il va vouloir manger des biscuits? EXTINCTION UNE CRISE! Son comportement (crise) a été renforcé par une conséquence agréable pour lui (biscuits). Doré (1983) Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le comportement est suivi de la présentation (addition) d’un stimulus. Opération qui consiste à ajouter ou retrancher un stimulus comme conséquence à un comportement, tout en visant à augmenter (renforcer) la probabilité que ce comportement apparaisse à nouveau en des circonstances similaires. La probabilité du comportement augmente, augmentant la probabilité d’apparition des conséquences agréables, des récompenses Exemple: Maxime reçoit 5 Euros chaque fois qu’il fait son lit. Autres exemples: •Je travaille parce que je gagne de l’argent •Séquence: •Je joue au casino •Je gagne une belle somme d’argent •Je continue de jouer La partie de l'image av ec l'ID de relation rId5 n'a pas été trouvé d… Il existe deux types de Tous droits de reproduction renforcement réservés au Docteur: Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le comportement est suivi du retrait ou de l’interruption (soustraction) d’un stimulus. La probabilité du comportement augmente, diminuant la probabilité d’apparition des conséquences désagréables, des punitions Exemple: Maxime a très peur des chiens. Lorsqu’il en aperçoit un au loin, il insiste auprès de sa mère pour changer de rue. Autres exemples: •Je respecte le code de la route pour éviter les amendes •Séquence: •Julie est à table devant des spaghettis et a peur que cela ne la fasse grossir •Elle repousse l’assiette, va dans sa chambre et est soulagée •Elle ne mange plus de spaghettis et évite les repas L’objectif duderenforcement estautoujours Tous droits reproduction réservés Docteur de faire augmenter un Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 comportement. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Opération qui consiste à ajouter ou retrancher un stimulus comme conséquence à un comportement, tout en visant à diminuer la probabilité que ce comportement apparaisse à nouveau en des circonstances similaires. Il existe deux types de punitions : Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 11 Punition Le comportement est suivi de la présentation (l’addition) d’un stimulus. La probabilité d’apparition du comportement diminue, diminuant la probabilité d’apparition de la punition 1. Albert roule à une vitesse excessive sur l’autoroute quand un radar le flashe juste à la sortie d’un tunnel. Exemple: La mère de Maxime donne la fessée à ce dernier puisqu’il a été 2. Albert se voit signifier un retrait de permis de deux mois. impoli avec elle. Autres exemples: •Je ne fais pas de bruit quand bébé dort pour éviter qu’il pleure Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 3. Albert évite les excès de vitesse dans les tunnels sur l’autoroute. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Punition négative ou Aversion Le comportement est suivi du retrait ou de l’interruption (soustraction) d’un stimulus. La probabilité d’apparition du comportement diminue, augmentant la probabilité d’apparition de la récompense Exemple: Maxime est privé de dessert parce qu’il n’a pas ramassé ses jouets. Autres exemples: •Je ne fais pas de bruit quand je joue à cache cache pour avoir plus de chance de gagner L’objectif de la punition est toujours de faire diminuer un comportement. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 1. Gérard se promène de nuit dans un quartier peu recommandable de la ville. 2. Il est attaqué par une bande de jeunes malfamés fréquentant le quartier. 3.Gérard évite de se promener dans ce quartier la nuit (puis même le jour). Il change de trottoir quand il voit un groupe de jeunes sur sa route. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Extinction 1. Carlos parle avec ses amis du championnat de football régional. 2. Ses amis n’en font pas cas et orientent toujours la discussion sur un autre thème. 3. Carlos ne parle plus avec ses amis du championnat de foot régional. Important de ne pas faire équivaloir : Renforcement à « récompense » (agréable) Punition à « infliger de la douleur » (désagréable) On ne peut pas qualifier un stimulus d’agréable ou de désagréable avant d’avoir vu son effet sur un comportement. Exemple : Les effets multiples des réprimandes. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 12 Limites : La valeur ou fonction de renforcement ne se retrouve pas dans l’événement lui-même, mais se détermine par son effet sur un comportement donné, à un moment donné, d’un individu donné. Exemple : L’effet renforçant d’un verre de limonade sur le comportement de Maxime selon qu’il est assoiffé ou rassasié. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Conditionnement opérant ou de type II ( Skinner) Applications cliniques Principe de décomposition de la difficulté en segments, (par exemple classer de 0 à 100 les étapes d’affrontement d’une situation en fonction de l’anxiété ressentie à chaque étape) Principe du renforcement positif de chacun des pas dans la direction souhaitée par le patient . Ce façonnement progressif, avec renforcement positif des comportements, évite le découragement aussi bien des patients que des thérapeutes. Le renforcement positif est présenté par le thérapeute sous forme d’approbation. C’est dire l’importance des mécanismes sociaux d’apprentissage. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Ces observations ne signifient pas pour autant que l’on réduise la compréhension d’un trouble anxieux à celle d’une expérience de conditionnement opérant. Des différences individuelles apparaissent quant à la prédisposition à interpréter le danger par exemple, et déclencher des réactions d’alarmes. (rôle de l’éducation, de l’histoire personnelle, de facteurs de stress…). Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Conditionnement classique, répondant (Pavlov) Conditionnement opérant (Skinner) C’est un apprentissage par substitution de stimulus. Le SC est associé au SI C’est un apprentissage par les conséquences de l’action sur l’environnement S discriminatif Réponse SI(conséquences) Il concerne surtout le système nerveux végétatif et les réponses viscérales Il concerne le système nerveux volontaire (vie de relation, système musculaire squelettique) Pavlov – URSS- 1904 « l’environnement façonne l’individu » = idéologie communiste ? Skinner – USA- 1930 « C’est la conséquence de ses actes qui façonne l’individu » = idéologie capitaliste ? Indications dans les troubles phobiques et de stress post traumatique Indication dans tous les troubles anxieux, les troubles des conduites, addictions, TCA, phobie sociale, TOC Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Points communs entre les 2 types de conditionnement Le modèle de l’apprentissage social de Bandura Les facteurs élémentaires de l’apprentissage: La contiguïté c’est la succession entre le SC et le SI ( Cdt Pavlovien) C’est la relation entre la réponse et la conséquence (Cdt Skinnerien) La répétition il faut mettre l’organisme plusieurs fois en situation L’intensité plus le renforçateur est attractif ou important et plus rapide sera le conditionnement Les lois des 2 conditionnements Dans les 2 types de conditionnement, on retrouve les lois de généralisation , d’extinction, et de discrimination. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Publication de Bandura en 1977 sur l’importance de l’apprentissage par imitation de modèles. La théorie de l’apprentissage social représente également une théorie de la cognition consciente dans laquelle la notion d’anticipation joue un très grand rôle. Postulat théorique : le « paradoxe de Bandura » postule que, si tout changement est finalement cognitif, l’une des méthodes les plus puissantes pour changer les cognitions est la modification directe du comportement. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 13 Le modèle de l’apprentissage social de Bandura Modèle bidirectionnel (Bandura) Aspect le plus évolué des théories de l’apprentissage par l’intégration des données cognitives Personne ( cognitions, émotions) Rôle de la pensée dans la résolution des problèmes. Les capacités cognitives permettent de résoudre la plupart des problèmes par la pensée plutôt que par l’action directe. Environnement Comportement La perception de soi joue un rôle dans le changement dans la mesure où le sujet se considère comme capable ou non de présenter un comportement (attentes d’efficacité) et pense que ce comportement aboutira ou non à un résultat (attentes de résultat). Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’apprentissage social de Bandura Attentes d’efficacité et attentes de résultats Le modèle de l’apprentissage social de Bandura Imitation, cognition et régulation du comportement humain Théorie générale du changement psychothérapeutique: le concept d’efficacité personnelle perçue. Les changements comportementaux sont motivés par les attentes d’efficacité et de résultat. A. Bandura (1977) a développé une théorie en postulant une dimension particulière du fonctionnement mental : l’efficacité personnelle perçue. Processus symboliques et apprentissage social par imitation sont étroitement liés Apprentissage moins couteux et plus rapide que l’apprentissage par essais et erreurs. Les psychothérapies auraient pour mécanisme commun l’augmentation des anticipations d’efficacité personnelle perçues par le patient. Deux types de processus pour l’apprentissage humain Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Processus symboliques (ou cognitifs) Pensées, images mentales, croyances Accessibles à l’analyse Performances améliorées avec la conscience du renforcement. La conscience du renforcement est nécessaire à la modification du comportement Les processus symboliques ou cognitifs (pensées, images mentales, croyances etc.) L’apprentissage social par imitation Le modèle de l’apprentissage social par imitation de Bandura Observation visuelle et comportement Observation et canal visuel de communication ont un rôle capital dans ce type d’apprentissage Diverses expériences : Apprentissage de comportements agressifs par l’intermédiaire de modèles réels ou filmés Publicité, modification de comportements de santé Créativité augmentée si exposition à plusieurs modèles Notion de « régulation du comportement » adapté à l’être humain , # renforcement ( expérimentation animale) Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 14 L’apprentissage par imitation 4 stades Permettent de reproduire un comportement fonctionnellement équivalent au modèle L’attention : permet l’observation et le codage de l’information La rétention mnésique : permet le codage symbolique, l’organisation cognitive, la répétition symbolique, la répétition motrice mentalement La reproduction motrice La motivation : qui intervient à chaque stade Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 L’apprentissage par imitation L’apprentissage par imitation Le renforcement Est utilisé comme Information et agent de Motivation Le renforcement anticipé est supérieur au renforcement réel dans la régulation du comportement humain Les 3 types de renforcement Externe (l’entourage) Vicariant ( qui remplace) : punition ou récompense évitement ou imitation, par l’observation de Modèles Auto renforcement: par anticipation de récompenses déclenchant le processus d’attention : notion d’efficacité personnelle Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 L’apprentissage par imitation Autorégulation et liberté La théorie de Bandura met l’accent sur la personne et ses choix, ainsi que sur la notion de liberté. Les conditions Le modèle doit être proche du sujet (âge, sexe, socioculturellement) Le modèle doit avoir un certain prestige Le patient doit savoir avant, ce qu’il doit observer et imiter Il faut renforcer positivement chaque réalisation La modification de comportement accroît la possibilité de choix qui sont personnelles La notion de liberté est valorisée, et cette croyance régit le comportement car les système de croyances ont une influence considérable sur la réalité externe Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’apprentissage social de Bandura Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’apprentissage social de Bandura Applications cliniques Applications cliniques Pour acquérir un comportement jamais appris Pour obtenir l’extinction de croyances Les techniques dites de « Modeling » Le patient s’inspire du modèle pour donner sa propre version. Ses progrès peuvent être filmés et discutés avec lui. Utilisées pour le développement de la compétence sociale par les jeux de rôles où le patient, après avoir joué une interaction sociale, observe des modèles compétents qui donnent leur version de la situation. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le « Paradoxe de Bandura » dans la dépression Pour changer la conception défaitiste du monde du patient dépressif, il faut utiliser des techniques qui l’aident à agir et à retrouver les liens entre l’action et le renforcement positif par exemple établir avec lui un plan d’actions. Augmenter le sentiment d’efficacité personnelle perçue Corriger les distorsions par l’action Corriger les distorsions par l’observation de modèles Corriger les distorsions par restructuration cognitive Corriger les distorsions par une réduction de l’activation émotionnelle Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 15 Le modèle de l’apprentissage social de Bandura Les applications cliniques en thérapie comportementale Applications cliniques dans la dépression Dès le début de la thérapie, le patient reçoit également un programme d’activités destiné à augmenter le nombre de situations où il peut prendre du plaisir ou montrer son efficacité. Des tâches spécifiques destinées à lui permettre de tester par des « épreuves de réalité l’inanité de ses postulats défaitistes sont prescrites à la fin de chaque séance. Techniques centrées sur les comportements Exposition Entraînement aux compétences sociales (affirmation de soi) Le jeu de rôles et d’autres techniques comportementales peuvent être utilisés pour préparer le patient à affronter la réalité. La thérapie se termine par un programme de maintenance. Le patient est revu de mois en mois durant six mois, puis deux fois dans le second semestre après la thérapie. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Différents types d’exposition L’exposition Principes Se confronter, selon certaines règles, aux stimuli anxiogènes, afin de diminuer la réponse anxieuse associée Désensibilisation systématique Désensibilisation in vivo Règles : pour être efficace, l’exposition sera Progressive Prolongée Répétée complète Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Différents types d’exposition (2) Exposition in vivo Exposition intéroceptive (sensations internes) Exposition en imagination Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 La diminution de la réponse anxieuse Anxiété Anticipation d’une montée sans limite Exposition avec prévention de la réponse Anticipation d’un maintien sans fin d’une anxiété maximale Implosion ( flooding) Modeling de participation Temps Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 16 L’entraînement aux compétences sociales L’affirmation de soi Les effets de la répétition des expositions Définition Entraîner les patients à maîtriser des comportements relationnels (verbaux et non verbaux) adaptés aux interactions quotidiennes Anxiété 1ère exposition Outil thérapeutique : le jeu de rôle comportemental 1. choix d’une situation cible 2. jeu de rôles 3. feed-back précis 4. nouveau jeu de rôle tenant compte du feed-back, 2ème exposition 3ème exposition Temps Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Exemple de compétences sociales Conversation (initier un contact, parler de soi, poser des questions, exprimer ses idées, ses besoins, ses émotions...) Demandes et refus Psychothérapie cognitive Expression de critiques et de désaccords Réponses aux critiques et à l’agressivité Etc... Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’impuissance apprise et d’inhibition de l’action Modèle expérimental de la dépression dit de l’impuissance, ou « désespérance » apprise (Seligman 1967). Inhibition de l’action générée par des situations traumatiques imprévisibles et incontrôlables. Le sujet apprend qu’agir ou ne pas agir revient au même ce qui a des traductions à la fois comportementales (l’inhibition), cognitives (la désespérance), et biologiques. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’impuissance apprise et d’inhibition de l’action Temps 1 : Cage à double compartiment dont un compartiment est électrifié 94% des chiens sautent du compartiment électrifié vers l’autre 6% restent du coté électrifié sans bouger Temps 2 : 1 seule cage électrifiée Le chien subit des chocs inévitables sans pouvoir sauter Temps 3 : Cage à double compartiment dont un compartiment électrifié 66% restent. Ils sont tétanisés (impuissance apprise). Certains sautent mais reviennent. 33% sautent même si on renouvelle le temps 2 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 17 Le modèle de l’impuissance apprise et d’inhibition de l’action Application du modèle à la dépression 6% des animaux sont déjà en impuissance apprise Un groupe n’ira jamais vers l’impuissance apprise Pas de loi générale pour induire la dépression Expérience décrite chez tous les animaux y compris l’homme Le modèle de l’impuissance apprise et d’inhibition de l’action Comment rendre réversible l’impuissance apprise ? Prendre l’animal et le remettre du coté non électrifié (environ 50 fois) Parmi les 2/3 qui ne sautent plus Certains resteront figés Certains franchiront la clôture mais reviendront parce qu’ils ne sentent plus la différence Dans un état dépressif, l’animal ne peut pas apprécier de manière fiable une situation agréable si bien qu’elle n’est plus renforcée Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’impuissance apprise et d’inhibition de l’action Conséquences biologiques de l’impuissance apprise Liées à l’anxiété induite par les chocs inévitables Relais par les structures limbiques, en particulier l’amygdale Chute de la noradrénaline dans les circuits frontaux Réduction de la GABA transmission lors de chocs inévitables » Production d’impuissance apprise par des drogues qui interfèrent avec la GABA transmission, (et prévention par des drogues qui la facilitent). Implication des endorphines sous la forme d’un état analgésique consécutif à des chocs inévitables. La CRH entraîne également une sécrétion de glucocorticoïdes. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’impuissance apprise et d’inhibition de l’action Application clinique Le moyen le plus sûr de briser le cercle de l’impuissance apprise est d’aider les sujets à agir en modifiant directement ou indirectement leurs attentes d’inefficacité. Mais, pour cela, il faut aussi comprendre les mécanismes de la mémoire et ses relations avec les émotions ainsi qu’avec la pensée consciente et le comportement. C’est ce qu’a fait le mouvement cognitiviste. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Le modèle de l’impuissance apprise et d’inhibition de l’action Expérimentation clinique chez l’homme problèmes insolubles anagrammes impossibles à résoudre pour induire une humeur dépressive afin d’étudier le phénomène d’impuissance apprise chez des sujets normaux et déprimés. De même, il a été possible d’étudier l’effet des événements pénibles tels que les catastrophes. Les échecs aux examens dans des populations d’étudiants ont souvent aussi été utilisés comme un analogue quasi expérimental (Seligman 1993). Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Psychothérapie cognitive Vers la fin des années soixante-dix, les thérapies cognitives ont connu des applications importantes dans le traitement de la dépression, des troubles anxieux, puis des troubles de personnalité ( Beck (1969), Cottraux, Blackburn, Young). Ces thérapies se sont développées à partir d’un modèle dit du « traitement de l’information », processus de pensées conscients et inconscients qui filtrent et organisent la perception des évènements qui se déroulent dans l’environnement. Elles propose un modèle de fonctionnement humain normal et pathologique. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 18 SITUATIONS EMOTIONS PENSEES AUTOMATIQUES COMPORTEMENTS CONSEQUENCES Décrire précisément Où ? , quand ?, comment ?, avec qui ? …. Ce que je ressens Physiquement….effet, (peur, honte, surprise…..) Ce qui me traverse l’esprit Ce que je pense Ce que je me dis Comment je réagis Ce que je dis, Ce que je fais Ce que j’évite de dire ou de faire Pour moi sur la façon dont je me perçois Pour les autres, pour les relations … Le modèle cognitivo-comportemental de Beck Le modèle du traitement de l’information L’organisme traite l’information en fonction de schémas cognitifs acquis. Ceux-ci, avec l’aide des processus cognitifs, transforment l’information en événements cognitifs (monologues intérieurs, images mentales) qui interagissent avec le comportement. Ces événements cognitifs vont participer au déclenchement et au maintien des comportements. Ces derniers, selon un cercle vicieux d’auto renforcement, vont ensuite infirmer ou confirmer les schémas. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Comprendre les bases théoriques de la thérapie cognitive Le modèle cognitivo-comportemental de Beck Interaction entre pensées/émotions/comportements. Entrée, Input S Traitement de l’information Schémas Software Processus Output Évènement Réponse S = stimulus R = réponse (comportement verbal et moteur) • Schémas cognitifs : automatiques, mémoire à long terme • Processus cognitifs : assimilation, accommodation • Évènements cognitifs: pensées, images préconscientes ou conscientes Comprendre les bases théoriques de la thérapie cognitive Dans une situation donnée : INTERACTIONS EMOTIONS Ce que je ressens Situation COMPORTEMENT Ce que je fais Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 L’hypothèse théorique de la thérapie cognitive est que les problèmes psychologiques sont liés à un dysfonctionnement du traitement de l’information, et plus précisément à des erreurs et à des biais dans la façon de penser, d’évaluer, à des conclusions erronées (Blackburn et Cottraux, 1977). Ce mauvais traitement de l’information résulterait de l’interaction de facteurs biologiques et d’expériences ou d’apprentissage qui ont lieu tout au long de leur vie. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 COGNITIONS Ce qui me vient à l ’esprit spontanément La thérapie cognitive considère que les réactions émotionnelles telles que l’angoisse, la colère, la peur ou la dépression résultent d’une interprétation inexacte des évènements. Ainsi c’est moins la réalité des faits que l’interprétation subjective de ceux-ci qui est à la base des émotions pénibles. Pour les cognitivistes, la plupart de nos attitudes et de nos comportements reposent avant tout sur notre vision du monde. Cette vision du monde est composée de croyances, souvent inconscientes qui vont concerner : Soi-même : « je suis faible et vulnérable ». Les autres : « les autres sont plus forts que moi » Ou le monde en général : « le danger est partout ». Les croyances sont des convictions en général apprises durant l’enfance, de nos proches ou à la suite d’évènements de vie. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 19 Bases théoriques Caractéristiques des schémas cognitifs Modèle cognitif Pensée automatique « C’est trop difficile, je n’y arriverai pas. » Croyance intermédiaire « Si je ne comprends pas parfaitement, je suis incompétent(e). » Croyance centrale (schéma) « Je suis incompétent(e). » Effets · Émotions · Comportements · Physiologiques Structures cognitives stables, stockées dans la mémoire à long terme. Les schémas sont organisés en réseau Cette organisation fait le lien entre souvenirs personnels (mémoire épisodique) et concepts généraux et règles de fonctionnement ( mémoire sémantique) Fonctionnent automatiquement , hors de la volonté et de la conscience du sujet mais activables. Les schémas ont une forme verbale impérative Auto injonctions Pour être heureux je dois tout réussir Ma valeur dépend de ce que pensent les autres Ex: « je voudrais apprendre à faire du ski » Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Caractéristiques des schémas cognitifs Ils sont regroupés en constellation et en modes stables Acquis au cours d’expériences précoces par interaction entre les structures neuronales et les effets environnementaux. Activés par des émotions qui sont analogues à celles du moment où ils ont été imprimés. Les schémas facilitent le rappel mnésique mais en même temps entrainent des distorsions systématiques des nouvelles constructions mentales Favorisent le traitement de l’information d’une manière rapide, stéréotypée et globale Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Thèmes fréquents des schémas cognitifs Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Caractéristiques des schémas cognitifs Les schémas donnent un sens au vécu Par exemple un schéma de danger va créer un état d’alerte et l’angoisse d’un agoraphobe Evènement Schéma Affect Les schémas peuvent être quiescents Moyen par lequel le passé affecte le futur Les schémas sont des anticipations Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Thèmes fréquents des schémas cognitifs 1. AMOUR • Pour être heureux, il faut que tout le monde m’aime 5. RÉUSSITE 2. APPROBATION • Ma valeur personnelle dépend de ce que les autres pensent de moi • Je dois réussir tout ce que je fais, sinon je suis stupide. 6. CODE MORAL • Je dois être toujours être aimable envers autrui sinon je suis une personne ignoble. 3. CONSIDÉRATION PAR AUTRUI 7. OMNIPOTENCE - VIGILENCE • Autrui doit être toujours honnête et aimable à mon égard 4. PERFECTIONNISME • Je dois tout faire parfaitement, sinon ma valeur personnelle est nulle Tous droits reproduction réservés au Docteur EDU de 5671 - L’approche cognitive de Beck Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 • Je dois tout savoir, tout comprendre, tout prévoir. 8. AUTONOMIE • Je dois me débrouiller seul. Solliciter l’aide des autres est un signe de faiblesse. Tous droits de reproduction réservés au Docteur EDU 5671 - L’approche cognitive de Beck Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 20 Les processus cognitifs Permettent la traduction des structures cognitives profondes (les schémas cognitifs) en structures de surface ( les évènements cognitifs) Equivalent de règles de transformation de l’information Différents processus décrits : Assimilation et accomodation Les heuristiques cognitifs Les distorsions cognitives Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les distorsions cognitives 1. L’abstraction sélective • Centrée sur un détail invraisemblable qui accorde à la réalité un aspect essentiellement irrationnel et négatif. • « j’ai rien fait de ma journée », « j’étouffe dans les ascenseurs » 2. L’inférence arbitraire ou les conclusions hâtives • Conclusions non démontrées, ignorant les faits objectifs (ex : lectures de pensées d’autrui ou prédictions pessimistes crues comme réelles et véridiques). • « S’il ne me dit pas bonjour c’est que j’ai du lui dire quelque chose de mal » 3. La personnalisation • Ramener les événements à soi; se sentir responsable des situations, réactions des autres ou des événements négatifs : « Si le projet n'aboutit pas, ce sera de ma faute. » • « Si mon fils a raté son Bac c’est parce que je travaillais et ne m’en suis pas occupé » Tous droits de reproduction réservés au Docteur EDU 5671 - L’approche cognitive de Beck Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les distorsions cognitives Les distorsions cognitives 7. Le raisonnement émotionnel 4. Maximalisation (dramatisation) et minimisation • Tendance à surestimer les échecs, à sous estimer les réussites. : « J'ai fait une erreur au travail, tout le monde va le savoir et je serai complètement ridicule aux yeux de tous ». • « Le Bac était facile cette année » 5. La pensée dichotomique : tout ou rien • Perception d’un échec lorsque les résultats ne correspondent pas aux attentes : «C’est 20 sur 20 à cet examen ou je suis nul ». 6. La généralisation • Application d'une conclusion négative à partir d'un événement à d’autres événements non reliés (généralisation verticale : un échec particulier remet en question l’ensemble d’un projet; la généralisation horizontale : un échec dans un domaine compromet les projets dans tous les domaines). • « Comme j’ai raté mon contrôle de français , je n’aurais jamais le Bac » Tous droits de reproduction réservés au Docteur EDU 5671 - L’approche cognitive de Beck Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 • Les émotions sont utilisées comme des arguments : « Je ne me sens pas de taille à affronter une situation, donc je suis un loser. » 8 La disqualification du positif • Transformer une expérience neutre ou positive en expérience négative. 9. L’étiquetage • Jugements définitifs et émotionnels portés sur soi ou sur les autres : « Je suis complètement nul. » au lieu de dire « J'ai fait une erreur ». 10. Les fausses obligations • Fixation arbitraire de buts à atteindre (je dois, je devrais…), mais aussi pour les autres (on me doit…). Peut provoquer un sentiment d'amertume, de ressentiment. Tous droits de reproduction réservés au Docteur EDU 5671 - L’approche cognitive de Beck Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les évènements cognitifs Les évènements cognitifs Caractéristiques des cognitions Représentent le produit du traitement de l’information par les schémas et les processus cognitifs. On parle de pensées automatiques Soit une pensée soit une image visuelle dont on n’est peut être pas conscient à moins de se concentrer sur elle Monologue intérieur, dialogue interne, auto verbalisations, des pensées , des images mentales Automatiques Installation rapide Involontaires Non contrôlés par le patient Peu conscientes Pouvant passer inaperçues Plausibles Pseudo logiques D’intensité variable Du cri intérieur au bruit de fond de pensée Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 21 Les évènements cognitifs Nature des cognitions Interprétations « Le médecin est gentil avec moi, car je lui fais pitié » Anticipations « Je vais m’ennuyer à cette soirée » Les évènements cognitifs Pensées automatiques et triade cognitive ( Beck) Les cognitions perturbées du sujet déprimé concernent Lui-même : « Je ne vaux rien » Son environnement : « Tout va mal » Son futur : « Ça n’ira jamais mieux » Ruminations « J’aurais pas du faire ça » Jugements de valeur « Je suis stupide d’avoir dit ça » Images mentales Souvenirs, scènes imaginées Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les évènements cognitifs Attributions Interprétations au sujet de la causalité des évènements Réponse à la question : « pourquoi cet évènement ? » Exemple par rapport à une situation : « un collègue de travail ne m’a pas dit bonjour » J’ai dit quelque chose qui lui a déplu : attribution interne négative Je suis tranquille et apprécié : attribution interne positive Quel con : attribution externe négative Il est préoccupé par son travail et ne m’a pas vu: attribution externe positive Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Les évènements cognitifs Dépression et déficit de l’autocontrôle Modèle de Rehm (1977) Auto observation Observation sélective des résultats immédiats au détriment des résultats à terme Auto évaluation Sur estimation interne négative Sous estimation interne positive Auto renforcement Taux élevé d’auto punition Taux faible d’auto récompense Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Exemple : le cercle vicieux de l’échec Le modèle cognitivo-comportemental de Beck Application clinique Les thérapies cognitives Identification des pensées irrationnelles et leurs relations aux symptômes Changement des cognitions négatives Repérage des processus cognitifs Assouplissement des schémas cognitifs dysfonctionnels Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Schéma cognitif : Je n’ai pas confiance en moi Exemple de situation : répondre à une question Émotion: J’ai peur (de l’échec). Cognition : Je n’y arriverai pas Conséquence cognitive : Cela va échouer. Comportement: Je préfère ne pas essayer Conséquences : Je reste en retrait et je n’agis pas Je n’obtiens pas ce que je veux Je ne peux pas me mettre en valeur ni être fier de mes actes Émotion: Au contraire, j’ai plutôt honte de ne pas avoir fait Cognition: Je me le reproche intérieurement : "Tu vois bien que tu n'es pas capable! Conséquence cognitive: Cela me conforte dans votre hypothèse de départ : « Je n'y arriverai pas! » Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 22 Le cercle vertueux de la réussite Confrontation du schéma cognitif à la réalité: Exemple de situation : Je choisis une action à ma portée Émotion: Je n’ai pas peur (de l’échec). Cognition : Je pense que je peux y arriver Conséquence cognitive: Je relativise l’échec Comportement : J’essaye Conséquences: J’obtiens Je me mets en valeur Émotion : Je suis fier de moi Conséquences émotionnelles: Je suis satisfait de moi parce que je me sens efficace Cela m’encourage pour des actions ultérieures Cognitions: je me dis de plus en plus que je pourrai y arriver Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Application clinique: la thérapie cognitive Le thérapeute met au jour progressivement les contenu dépressogènes ou anxiogène des monologues intérieurs en questionnant le patient, lors des moments de forte émotion ou par l’utilisation du jeu de rôles. Application clinique: la thérapie cognitive Le thérapeute joue un rôle actif et met l’accent sur les problèmes concrets et actuels du patient. Il se sert de techniques comportementales et cognitives dont le but est d’apprendre au patient à tester ses pensées automatiques et ses postulats dépressogènes aussi bien au cours des séances de thérapie que lors « d’épreuves de réalité » dans la vie de tous les jours. C’est une thérapie structurée où thérapeute et patient se mettent d’accord sur un agenda » de séance qui précise le ou les thèmes à aborder. Le style de la thérapie est directif et l’accent est mis sur une relation de collaboration Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Applications de la psychologie cognitive et comportementale Les Thérapies cognitives et comportementales Découverte des thèmes récurrents qui s’organisent sous forme de postulats, discutés avec le patient au cours des séances. Puis techniques de modification des postulats. Utilisation du questionnement « socratique » permettant de faire prendre conscience au patient du caractère dysfonctionnel, illogique et déficitaire des principes cachés qui régissent son comportement. Utilisation de la technique de la restructuration cognitive Le but: permettre au patient, submergé par l’affect dépressif ou anxieux et dominé par des pensées irrationnelles, de remplacer ses distorsions logiques par des réponses plus en rapport avec la réalité Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Application de la psychologie comportementale et cognitive Différents niveaux d’interêt et d’application Ce sont des thérapies structurées comprenant en général un nombre limité de séances d’une durée de trente à quarante-cinq minutes, étalées sur trois à six mois. La prise en charge psychothérapeutique implique une collaboration active entre le patient et le thérapeute et un dialogue permanent. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Applications des thérapies cognitives et comportementales Le déroulement de la thérapie se fait en plusieurs étapes Niveau théorique Théories de l’apprentissage et théories cognitives Niveau méthodologique Évaluation clinique Niveau des principes thérapeutiques Par exemple : l’exposition Niveau technique Par exemple : la désensibilisation Niveau clinique Relation thérapeutique Relation avec l’entourage social Formulation d’hypothèses communes Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Qu’est-ce que le patient désire changer ? Définition avec le thérapeute des objectifs du traitement. Établissement de la relation thérapeutique. Etablissement d’un diagnostic. Analyse fonctionnelle. Définition des comportements problèmes. Mise en relation des comportements avec les émotions et les pensées. Explication, puis utilisation de techniques de changement des comportements, des émotions et des pensées. Développement de capacités d’auto guérison et d’autogestion. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 23 Indications et contre indication des TCC Suite… Traitement de choix pour : Évaluation des résultats du traitement par rapport à une ligne de base enregistrée avant de commencer. Programme de maintien et suivi durant un an après la fin de la phase active de traitement. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 TECHNIQUES DES T.C.C SELON LES TROUBLES Phobies sociales, Agoraphobie, Trouble panique Attaque de panique. TOC Trouble Anxiété généralisée Réactions de stress post-traumatique. Prévention de la rechute dépressive Sevrage des benzodiazépines et autres psychotropes. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Indications et contre indication des TCC (anxiété et dépression) TROUBLE TECHNIQUES PREFERENTIELLES Dépression Thérapie cognitive et programme comportemental Phobie sociale Exposition et restructuration cognitive (en groupe si possible) si besoin, affirmation de soi Trouble panique Exposition intéroceptive et restructuration cognitive Agoraphobie Exposition in vivo, désensibilisation systématique T.O.C Exposition avec prévention de la réponse et restructuration cognitive Phobies spécifiques Exposition in vivo Trouble anxieux généralisé Relaxation, Exposition en imagination et restructuration cognitive Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Certainement utile pour : Dépressions non mélancoliques Problèmes sexuels et de relation de couple. Troubles du comportement alimentaire. Douleurs chroniques d'origine organique ou psychologique. Réhabilitation sociale des sujets schizophrènes chroniques. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Indications et contre indication des TCC Indications et contre indication des TCC Intérêt pour : Non-indications dans Trouble de la personnalité. Médecine comportementale (psychologie de la santé): stress, SIDA, cancer, hypertension, psycho gériatrie. Toxicomanie, dépendance et addiction. Problèmes psychologiques de l'enfant et de l'adolescent. Psychoéducation des troubles bipolaires Schizophrénie en période aiguë. Paranoïa. Dépression mélancolique ou ralentie. Impossibilité de définir clairement les buts du traitement avec le patient. Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 24 Bibliographie J.COTTRAUX Les thérapies comportementales et cognitives Masson, Paris, 1998 C.MIRABEL, L.VERA L’entretien en thérapie comportementale et cognitive Dunod, Paris, 1995 F.FANGET, B. ROUCHOUSE L’affirmation de soi, une méthode de thérapie Odile Jacob, Paris, 2007 Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Revues scientifiques Revue de l’Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive (A.F.T.C.C), 100 rue de la santé, 75674 Paris Cedex 14, Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive, Masson, Paris Revue de l’Association Francophone de Formation et de Recherche en Thérapie Comportementale et Cognitive (AFFORTHECC), 10 rue Gantin, 74150 Rumilly, Revue Francophone de Clinique Comportementale et Cognitive, R.F.C.C, Liège Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 Se former aux thérapies comportementales et cognitives Diplôme-inter-universitaire de thérapie cognitive et comportementale Lyon – Chambery (Université Claude Bernard ) Marseille Paris Strasbourg Formations privées AFTCC Autres Tous droits de reproduction réservés au Docteur Bernard ROUCHOUSE septembre 2015 25