L` Inde classique des Gupta e siècles

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HISTOIRE PARTIE 6 - Thème 2
L’ Inde classique des Gupta
(IVe - Ve siècles)
I - PROGRAMME ET ÉCLAIRAGE SUR LE THÈME
❶ Le programme (extrait du texte officiel)
II. L’Inde classique aux IVe et Ve siècles
(environ 20 % du temps consacré à l’histoire)
Connaissances
La dynastie des Gupta (IVe – Ve
siècle), qui réunifie l’Inde du
nord, marque l’apogée de la
civilisation de l’Inde classique.
L’art indien d’inspiration hindou et bouddhiste, est cultuel
et codifié.
Démarches
Étude au choix.
— Un mythe hindou.
— Un site de l’époque des Gupta.
Capacités
✓ Connaître et utiliser le repère suivant :
— L’Inde des Gupta, IVe – Ve siècle.
— La Chine des Han à son apogée sur une carte de l’Asie
✓ Raconter un mythe hindou ou décrire un site de l’époque des Gupta.
Le programme insiste sur la notion d’« apogée de la civilisation de l’Inde classique »
qui est abordée à travers l’art gupta d’inspiration religieuse (hindoue ou bouddhiste).
Il s’agit de montrer en quoi l’empire gupta, construction politique stable et organisée,
est devenu un centre important de la culture en Asie. Cet objectif, qui s’inscrit très bien
dans la logique de l’histoire des arts, peut être mené par l’étude au choix d’un mythe
hindou ou d’un site de l’époque gupta. Ces démarches permettent aux élèves d’acquérir
les capacités de se repérer, de raconter et de décrire. L’étude de la civilisation gupta
peut ainsi être mise en perspective avec les autres constructions politiques étudiées au
programme. De nombreux parallèles peuvent, par exemple, être établis avec le destin
du monde romain.
❷ Éclairage et problématiques sur le thème
Le programme d’histoire s’ouvre dans cette dernière partie, intitulée « Regards sur
des mondes lointains », sur une civilisation asiatique de l’Antiquité.
L’Inde des Gupta, comme la Chine des Han, représente une civilisation qui a longtemps été négligée dans les enseignements par rapport à celles issues du monde méditerranéen. Cette vision trop européocentriste a conduit les élèves à ignorer totalement
l’histoire de pays émergents qui sont devenus les pôles actifs d’un espace mondialisé. Il
est donc nécessaire de réparer cet oubli en leur permettant de découvrir une civilisation
qui s’intègre bien dans la logique du programme de 6e en histoire.
En effet, les éléments de comparaison sont nombreux entre l’Inde des Gupta et les
civilisations méditerranéennes telles celles des mondes anciens, de Grèce et de Rome : il
L’INDE
CLASIQUE DES
GUPTA (IVE -
VE SIÈCLES)
105
s’agit aussi d’une construction politique stable, d’une période d’épanouissement culturel exceptionnelle alors qu’elle chute à la suite des invasions au VIe siècle (le parallèle
avec le destin de l’empire romain peut être facilement établi à ce sujet et est porteur
de sens).
Au IVe siècle, le nord du sous-continent indien est réunifié sous l’autorité de souverains appartenant à la dynastie des Gupta (le fondateur Chandragupta Ier (319-335)
et ses principaux successeurs, Samudragupta (335-375), Chandragupta II (375-415) et
Kumarâgupta (415-455) qui agrandissent successivement l’empire).
Cette stabilité politique d’environ deux siècles permet un essor des sciences, des
lettres et des arts. Certains historiens évoquent même un « âge d’or » de l’Inde classique (période s’étendant du IVe au XIIIe siècle pendant laquelle se développe une culture
qui fait référence et est universellement reconnue). L’influence culturelle de l’Inde des
Gupta s’étendant bien au-delà des frontières de l’empire, on ne doit pas s’interdire
d’étudier des sites très influencés par la culture gupta. C’est le cas des grottes d’Ajantâ,
classées aujourd’hui au patrimoine mondial de l’UNESCO. On peut donc se demander
pourquoi l’empire gupta est considéré comme l’« âge d’or » de l’Inde classique ?
La mise en œuvre de ce thème n’est cependant pas évidente. Il serait ainsi regrettable de calquer sa démarche sur celle qui correspondait aux programmes d’avant 1995.
Celle-ci se faisait par le biais du fait religieux et visait à définir l’organisation politique
et sociale de l’Inde antique. Dans la logique du nouveau programme, il ne s’agit plus
d’étudier précisément les deux grands courants religieux de l’empire gupta : l’hindouisme
(majoritaire et considéré comme la religion officielle, c’est-à-dire celle des souverains)
et le bouddhisme (qui bénéficie d’une certaine tolérance). Une simple définition peut
suffire pour les caractériser. En revanche, il semble intéressant de voir comment les
religions hindouiste et bouddhiste ont inspiré la culture et l’art indien des ateliers de
Mathurâ et Sârnâth (ceci en lien avec les objectifs liés à l’« Histoire des arts »).
La période gupta a vu aussi se développer l’usage de la littérature en sanskrit avec
de grands auteurs tels Kâlidâsa. C’est aussi une période d’essor des sciences : mathématiques, médecine et astronomie sont encouragées par les souverains. Certains scientifiques, tels Aryabhata sont véritablement polyvalents et concourent à la diffusion de
la culture gupta en Asie.
II - LA MISE EN ŒUVRE DU CHAPITRE
❶ Structure du chapitre
❒ La carte (p. 163) de l’empire gupta entre le IVe et le Ve siècle permet à l’élève de se
repérer et de délimiter le territoire gupta. Ce repérage doit le conduire à constater que
le monde gupta se concentre au nord du sous-continent mais qu’il étend son influence
bien au-delà vers le sud (plateau du Deccan) et l’Asie. Il est aussi intéressant de constater que la localisation des différentes capitales suit logiquement l’agrandissement de
l’empire, à la faveur des conquêtes réalisées par Chandragupta et ses successeurs. Cette
carte met aussi en avant l’importance des grands ateliers artistiques et des sites religieux qui structurent, à leur manière, le territoire. Un lien peut être établi avec la carte
de l’empire romain à l’époque gupta (en haut à droite de la page) : comme l’empire
romain, celui des Gupta a connu une certaine expansion territoriale mais a chuté, à peu
près à la même époque, à la suite des attaques menées par les Huns.
❒ La double page d’ouverture (p. 176-177) permet à l’élève d’observer et de s’interroger sur les caractéristiques de la civilisation gupta. À partir du document 5, le profes-
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E
E
SIÈCLES)
seur peut montrer que l’empire gupta suscite encore un certain intérêt puisqu’en 2007,
une exposition sur ce thème a été organisée à Paris. Les documents 1 et 4 peuvent être
présentés en parallèle en faisant émerger l’idée qu’ils ont des caractères communs :
même traitement (finesse des traits, arête prononcée des sourcils, yeux clos…), même
date (Ve siècle), même atelier (Mathurâ), même matériau (grès). Ces différents éléments
permettent d’évoquer la cohabitation dans l’empire gupta de deux grands courants religieux : l’hindouisme et le bouddhisme. Les documents 2 et 3 évoquent plus le pouvoir
politique et la monarchie gupta. Le cartouche « Le sais-tu ? » permet d’aborder l’avancée scientifique de cette civilisation.
❒ La leçon (p. 178-179) peut être lue par l’élève à différents moments : avant ou
après le cours du professeur. En ce qui concerne les courants religieux importants de
cette civilisation (l’hindouisme et le bouddhisme), ils sont définis de manière simple
car l’objectif n’est pas de les présenter mais de voir en quoi ils influencent l’art gupta.
Les documents textuels et iconographiques sont accompagnés de questions permettant
de répondre à la problématique annoncée. Quant aux questions, elles permettent aux
élèves de sélectionner l’information et mettre en relation les documents. Elles peuvent
participer à la construction du raisonnement en classe ou être utilisées pour vérifier la
compréhension des élèves après la classe.
❒ Le dossier thématique (p. 180-181), intitulé « Un site bouddhique de l’époque
gupta » rassemble des documents de natures différentes. Il permet de montrer comment
les Gupta ont construit de prestigieux monuments connus dans toute l’Asie. Ce dossier
peut tout à fait servir d’« entrée concrète » au chapitre. L’université bouddhique de
Nâlandâ aurait été fondée au Ve siècle par Kumaragupta. Ce point démontre que les
souverains gupta (hindouistes et favorables au culte de Vishnu) faisaient preuve d’une
certaine tolérance par rapport au bouddhisme. Le questionnement vise à faire émerger
les idées suivantes : Nâlandâ est un ensemble bouddhique mais aussi un site imposant
et prestigieux. Grâce aux documents l’élève peut mesurer l’importance spatiale de ce
site (photographie satellitale) et surtout son influence dans toute l’Asie. L’élève peut
aussi comprendre la triple vocation du site : lieu de culte, monastère et université. Les
documents 3, 4 et 6 offrent aussi la possibilité de comprendre la structure particulière
d’un temple bouddhiste.
❒ Le récit d’histoire (p.182-183) présente un mythe hindou : la naissance de Kumâra.
Ce récit est basé sur un poème (« Kumârasambhava » ou « la naissance de Kumâra »)
du célèbre Kâlidâsâ, surnommé « Prince des poètes ». Ce récit permet d’évoquer la rencontre entre les parents du futur dieu de la guerre des hindous. C’est aussi l’occasion de
montrer aux élèves que la littérature sanskrite est le reflet de l’hindouisme qui engage
ses fidèles à progresser vers la pureté en respectant le dharma (devoir) : sérénité, austérité, pureté, pardon, foi… Les mythes hindous se calquent sur ces notions. Le récit
est mis en résonance avec deux représentations artistiques du Ve siècle : le buste de
Shiva uni à celui d’Umâ-Parvaâti et la sculpture représentant Kumâra et son paon.
❒ L’exercice A est un ensemble de questions qui permettent à l’élève de restituer ses
connaissances et d’utiliser les grands repères chronologiques et spatiaux de la période
gupta.
L’exercice B vise à fournir à l’élève des capacités pour identifier la composition
d’un temple hindouiste tout en le comparant à un temple gréco-romain. Cette dernière
partie de l’exercice est l’occasion de réactiver des pré-acquis concernant des thèmes du
programme déjà étudiés.
La partie C, fournit à l’élève une méthode pour étudier une sculpture antique à travers l’exemple de Bouddha.
L’INDE
CLASIQUE DES
GUPTA (IVE -
VE SIÈCLES)
107
Enfin, l’exercice D sensibilise les élèves au rôle essentiel joué par les mécènes dans
la création de musées consacrés à certaines civilisations. L’exemple proposé est celui
d’Émile Guimet, célèbre collectionneur d’art asiatique et créateur du musée qui porte
son nom.
❒ Les pages « Petit musée » (p. 186-187) proposent de découvrir les grottes d’Ajantâ.
Ce site, situé aux marges de l’empire gupta, est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce sera l’occasion d’aborder avec les élèves la vocation et l’action
de cette institution de l’ONU mais surtout de les sensibiliser à l’art de la fresque. Les
trente grottes d’Ajantâ sont en effet décorées de monuments bouddhiques mais aussi de
superbes fresques consacrées à Bouddha et à ses disciples. Le document 2 permet aussi
aux élèves de constater la présence de nombreux étrangers : cette fresque symbolise
bien la très forte influence culturelle exercée par le monde gupta dans toute l’Asie.
❷ Commentaires sur les choix documentaires
Les choix des documents proposés répondent à plusieurs objectifs. Il s’agit tout
d’abord de permettre aux élèves de comprendre la notion d’« âge d’or » avec l’épanouissement des sciences, des lettres et des arts. Certains documents visent aussi à faciliter
la mise en œuvre de l’histoire des arts. Enfin, les élèves pourront travailler sur des supports variés : textes avec certains documents-sources (ex : les témoignages des pèlerins
chinois Hiuen-Tsang, Sung-Yun et Fah-Hian qui parcourent l’empire gupta à la recherche
des lieux d’origine du bouddhisme), articles d’historiens, reconstitutions de monuments
gupta, reproductions de manuscrits, monnaies, statues… Ces documents sont simples
et permettent une lecture à plusieurs niveaux par les élèves. Leur regroupement permet de les mettre en perspective, dans la logique des problématiques adoptées : ainsi,
l’élève peut établir un lien entre le récit d’histoire et les représentations artistiques du
mythe de la naissance de Kumârâ.
❸ Les objectifs pédagogiques
La réponse aux problématiques posées (Pourquoi l’empire gupta est-il considéré
comme « l’âge d’or » de l’Inde classique ? Comment les religions hindouiste et bouddhiste
ont-elles inspiré la culture et l’art indiens ?) s’établit à travers l’étude des documents et
du cours. Cependant, les démarches visent surtout à mettre en œuvre les objectifs en
termes de capacités : « raconter » et « décrire ». Ainsi, l’étude du dossier thématique
consacré à l’étude du site bouddhique de Nâlandâ doit conduire l’élève à décrire ce
site en utilisant certains mots abordés dans les documents. Cet exercice est conduit de
manière progressive en permettant à l’élève d’identifier ce qu’est un site bouddhique
(en nommant les différents types de bâtiments, en comprenant comment étaient organisés les enseignements dans cette université, en apprenant à reconnaître un temple
bouddhique et des stûpas) pour ensuite mesurer en quoi il s’agissait d’un site imposant
et prestigieux en Asie.
Ces différentes activités doivent permettre aux élèves de découvrir certaines caractéristiques essentielles de cette civilisation largement méconnue.
❹ Progression pédagogique possible
❒ À partir de la page d’ouverture du thème (p.176-177), le professeur peut demander aux élèves d’observer les documents 1 et 4 : on remarque les mêmes expressions, la
finesse des visages et bijoux, les yeux clos qui évoquent la méditation, l’arête aigüe des
108 L’INDE CLASIQUE DES GUPTA (IV - V
E
E
SIÈCLES)
sourcils, la bouche au tracé sinueux, les lèvres charnues… Toutes ces représentations
visent à mettre en avant l’expression méditative faite d’intériorité et de détachement.
Puis, le professeur peut faire remarquer aux élèves que ces deux sculptures proviennent
toutes deux des mêmes ateliers : ceux de Mathurâ au Ve siècle. En étudiant la chronologie, on peut facilement identifier ces œuvres comme relevant de la culture gupta. Il est
aussi possible de situer cet atelier sur la carte de l’Inde gupta en ouverture de partie
sur les mondes lointains.
Dans un deuxième temps, le professeur peut mener un travail sur le dossier thématique consacré à Nâlandâ comme une entrée concrète. Celle-ci permet de faire émerger
les idées suivantes :
– Les souverains gupta hindouistes favorisent la construction de sites bouddhiques
(idée de tolérance).
– Les gupta sont capables de construire des sites importants (avance technologique).
– L’empire gupta étend son influence sur toute l’Asie.
– Présentation des deux problématiques.
❒ Au cours de la seconde séance, on pourra réactiver des idées abordées dans l’entrée concrète, puis mettre en activité des élèves à partir des questions 1 à 4 de l’ensemble documentaire de la leçon. Élaboration du résumé en commun pour les sous parties
consacrées à un empire stable et à la politique de tolérance religieuse.
– Lecture du récit d’Histoire sur un mythe hindou : la naissance de Kumâra. Après
avoir expliqué certains termes, le professeur peut demander aux élèves d’identifier les
différentes divinités hindouistes du mythe avec leurs caractères (ce travail pouvant se
matérialiser dans un tableau). Puis après avoir reconstitué la trame du mythe, le professeur peut mettre en relation celui-ci avec les deux œuvres d’art représentées : une
statue de Shiva uni à Umâ-Pârvatî (les parents de Kumarâ) et la sculpture représentant
Kumarâ en dieu de la guerre avec sa monture Parvani.
Pour sensibiliser les élèves à l’art gupta et préparer la séance suivante, il est tout à
fait envisageable de leur demander de décrire une sculpture de Bouddha (pages exercices).
❒ La dernière séance commence par l’étude des pages Petit Musée consacrées aux
grottes et aux fresques d’Ajantâ. Puis, le professeur peut mettre les élèves en activité
sur les questions 5 et 6 de l’ensemble documentaire lié à la leçon. Les réponses apportées par les élèves doivent permettre de rédiger le résumé consacré à l’« âge d’or » pour
les sciences et les arts.
III - LES RESSOURCES DOCUMENTAIRES
☛ Bibliographie pour le professeur
A. Daniélou, Histoire de l’Inde, Fayard, 1996.
A. Okada et T. Zéphir, L’âge d’or de l’Inde
classique, Découvertes Gallimard, 2007.
■ E. P. Meyer, Une histoire de l’Inde - Les
Indiens face à leur passé, Albin Michel, 2007.
■
■
L’INDE
CLASIQUE DES
GUPTA (IVE -
VE SIÈCLES)
109
☛ Ressources pour la classe et les élèves
Les religions du monde, Gallimard Jeunesse,
2006.
■
Sur les traces du Bouddha, Gallimard
Jeunesse, 2006.
■
☛ Liens Internet utiles
■
www.guimet.fr : site du musée Guimet.
whc.unesco.org/fr/list/242 : site du
patrimoine mondial de l’UNESCO avec
une visite virtuelle du site d’Ajantâ en
panophotographies.
■
☛ Les passerelles avec le manuel vidéoprojetable enrichi
Carte interactive : l’empire gupta entre le IVe
et le Ve siècle après J.-C.
■ Image didactisée : les Gupta et l’hindouisme
(doc. 3 p. 179).
■ Une activité complémentaire classe : la
comparaison de Bouddha et Vishnu (doc. 1 et
4 p. 176-177).
■
Texte lu : Un mythe hindou : la naissance de
Kumâra.
■ Une activité Tice : les grottes d’Ajantâ.
■
☛ Les passerelles avec les fichiers d’activités
a) Fiches « savoirs » :
■
b) Fiches « régions » :
Visiter un musée des arts asiatiques : le
musée national des Arts asiatiques Guimet
(Paris) (Fichier Île-de-France).
■
110 L’INDE CLASIQUE DES GUPTA (IV - V
E
Visiter un musée des arts asiatiques : le
musée Asiatica (Pyrénées-Atlantiques) (Fichier
Grand Ouest).
■ Visiter un musée des arts asiatiques : site du
musée Guimet (Fichier Outre-Mer).
■
L’Inde des Gupta (IVe – Ve siècles)
E
SIÈCLES)
IV - CORRIGÉS DES QUESTIONS ET DES EXERCICES
LEÇON :
e
e
L’Inde classique (IV et V siècles après
J.-C.) (p. 178-179)
◗ L’Empire gupta : un empire stable et organisé
1. La hache de combat montre que le souverain gupta
détient un pouvoir militaire.
2. Le symbole des rois gupta est l’aigle Garuda, la
monture du dieu Vishnu (dont le culte est encouragé
par les souverains).
La religion (hindouiste ici) occupe une place très
importante chez les Gupta. Les souverains l’utilisent
pour renforcer leur pouvoir.
◗ Une politique de tolérance religieuse
3. La religion majoritaire des Gupta est l’hindouisme.
Le dieu suprême prend trois formes principales :
Brahma qui crée le monde, Vishnu qui le conserve et
Shiva qui le détruit.
4. Les Brahmanes sont des prêtres hindous qui
rendent hommage à Bouddha en participant à des
processions en son honneur. On peut en conclure
que les Gupta sont plutôt tolérants puisqu’ils rendent
hommage à des dieux hindouistes ainsi qu’à Bouddha,
figure du bouddhisme.
◗ Un « âge d’or » pour les sciences et les arts
5. Aryabhata aurait inventé le zéro et une méthode,
toujours utilisée, pour calculer le sinus. Il aurait aussi
affirmé que la Terre tourne sur elle-même et fait des
observations astronomiques (éclipses, planètes…).
6. Le document 5 reproduit un ancien manuscrit
indien avec les chiffres de 0 à 9. Il est rédigé en sanskrit, langue considérée par les Gupta comme celle des
dieux.
On peut en conclure que les Gupta ont atteint un
haut niveau de connaissance scientifique.
DOSSIER THÉMATIQUE :
Un site bouddhique de l’époque gupta :
Nâlandâ (p. 180-181)
◗ Un site bouddhique
1. Le site de Nâlandâ est composé de temples (chaitya) et de monastères (vihâra). On y trouvait autrefois une immense bibliothèque et une université religieuse.
2. Hiuen-Tsang juge la conduite des moines « pure et
irréprochable ». Il explique qu’ils « suivent avec sincérité les enseignements de la loi morale », c’est-à-dire
qu’ils respectent les règles morales dictées. Ces dernières sont sévères mais suivies par tous les prêtres.
3. Le temple n°3 est constitué d’un grand monument
dominé par une terrasse à laquelle on accède par un
escalier. Ce monument est entouré par quatre stûpas.
Le four servait à fabriquer des briques pour pouvoir
agrandir le site avec de nouvelles constructions.
4. Bouddha et des bodhisattvas (personne méritant
de renaître en Bouddha) sont représentés sur les statues.
◗ Un site imposant et prestigieux en Asie
5. Des milliers d’étudiants venus de toute l’Asie
étaient formés à Nâlandâ. Toute la journée, ils sont
invités à participer à des discussions auxquelles se
joignent les plus jeunes et les plus âgés.
6. L’échelle indique que le site s’étend sur 440 mètres
(8 x 55 m) du nord au sud et sur 220 mètres (4 x
55 m) d’est en ouest. C’est donc un site d’une taille
importante. Cela s’observe très bien sur l’image satellitale.
◗ Pour résumer
Le site religieux de Nâlandâ était une université très
importante à l’époque gupta. Il était constitué de
temples bouddhiques appelés chaitya, de monastères
appelés vihâra et d’une grande bibliothèque qui aurait
contenu un très grand nombre de manuscrits. Quatre
stûpas encadraient les temples qui étaient surmontés d’une terrasse à laquelle on accédait par un grand
escalier.
RÉCIT D’HISTOIRE :
un mythe hindou : la naissance de
Kumâra (p. 182-183)
Les divinités
de l’hindouisme et
leurs traits de
caractère
Umâ-Pâravatî, déesse
très belle et
déterminée.
Repérer les
éléments du
mythe
Umâ-Pârvatî
veut séduire
Shiva en
utilisant
plusieurs
stratagèmes :
l’ascétisme et
sa beauté.
L’INDE
Shiva, le dieu
à double
facette qui
détruit le
monde mais
peut aussi être
bienfaisant.
Shiva, dieu
craint et
respecté finit
par succomber
au charme et
à la résistance
d’Umâ-Pârvatî.
CLASIQUE DES
Kumâra, dieu
de la guerre,
habile et très
fort.
Kumâra naît
de l’union
entre ces deux
divinités mais
est abandonné
et élevé par
des pléiades
(mères
divines).
GUPTA (IVE -
VE SIÈCLES)
111
Mettre en
relation le
récit et les
œuvres d’art
La statue représentant le buste
de Shiva uni à celui
d’Umâ-Pârvâti permet de
matérialiser l’union des deux
divinités. Identification du côté
masculin et du côté féminin.
La sculpture
représentant
Kumâra
permet de
découvrir sa
monture, le
paon Parvani
et la hache,
symbole du
dieu de la
guerre.
- La littérature sanskrite est le reflet de
l’hindouisme qui engage ses fidèles à progresser
vers la pureté en respectant le dharma (devoir) :
sérénité, austérité, pureté, pardon, connaissance,
foi.
- Les mythes hindous se calquent sur cette
notion.
EXERCICES : (pages 184-185)
A. Connaître et utiliser les repères
1. L’empire gupta a été fondé par Chandragupta Ier en
319.
2. L’empire gupta se situe en Asie, au nord du souscontinent indien.
3. La religion majoritaire des Gupta est l’hindouisme.
Le bouddhisme a aussi influencé l’art gupta.
4. Nâlandâ ou Ajantâ sont les deux grands sites religieux étudiés dans le chapitre.
B. Étudier l’architecture d’un temple hindouiste :
le temple de Deogarh
1.
Les hypothèses des
archéologues
Il représente le sommet du
monde des dieux.
De quelle partie du temple
parlent-ils ?
Le toit rond (Shikhara).
Elle symbolise le monde divin.
La terrasse.
Ils sont dédiés à Shiva et repré- Les templions (petits temples).
sentent l’équilibre du monde.
Elle symbolise le Mont Meru,
centre du monde des dieux.
C. Décrire une sculpture antique : Bouddha
Fiche technique
• Nature de l’œuvre : une sculpture.
• Atelier qui a réalisé l’œuvre : Sârnâth.
• Date : Ve siècle
• Lieu d’exposition : musée archéo¬logique de Sârnâth, Inde.
• Matière : grès
• Sujet représenté : Bouddha prêchant.
• Attitude du personnage : il semble en méditation (jambes croisées, yeux fermés…) pendant qu’il enseigne.
Cette sculpture en grès du Ve siècle représente
Bouddha qui prêche. Sa main est levée, le pouce et
l’index joints pour montrer qu’il enseigne. Ses jambes
sont croisées (position du lotus) et ses yeux sont miclos pour symboliser la méditation. Il semble sourire
et cela rappelle qu’il est serein et en paix. Il est enfin
entouré par une roue (dite « roue de la loi »). Cette
sculpture est d’une grande finesse et témoigne de la
beauté de l’art gupta.
D. Raconter la vie d’un archéologue amateur et
mécène
Lire et comprendre
1. À l’origine, Émile Guimet est un industriel lyonnais
qui fonda l’entreprise Pechiney. Grâce à sa fortune, il
visite l’Égypte puis l’Asie.
2. Il s’intéresse à l’art asiatique pour pouvoir le comparer à l’art égyptien (grâce aux objets qu’il a rassemblés).
3. Le musée qu’il a ouvert à Paris a pris son nom. On
y trouve des collections d’art asiatique.
Raconter
– Avec sa fortune, Emile Guimet entreprend des voyages en Égypte puis en Asie.
– Il rapporte des objets archéologiques et veut les
comparer pour mieux comprendre les civilisations qui
les ont créés.
– En 1879, il ouvre un musée à Lyon qui rassemble ses
collections et qui sera transféré à Paris en 1882.
La tour sanctuaire.
E. Le petit musée : Les grottes et les fresques
d’Ajantâ (pages 186-187)
2.
Caractéristi- Temple bouddhiste
ques
Temple gréco-romain
Le plan de
l’édifice
Le plan est carré avec
des templions aux
quatre extrémités.
Le plan est généralement rectangulaire.
Les différents
éléments du
temple
-Les templions ;
-La terrasse ;
-La tour sanctuaire
ornée de hauts et basreliefs ;
-Le toit rond.
- Il y a des colonnes qui
forment un péristyle.
- Des chambres pour
abriter la statue du dieu.
- Un toit qui couvre tout
l’édifice.
Le décor du
temple
Deux éléments sont
De nombreux décors
couvrent les murs inté- surtout décorés :
rieurs et extérieurs.
- la frise ;
- le fronton.
112 L’INDE CLASIQUE DES GUPTA (IV - V
E
E
SIÈCLES)
➨ Le réchauffement climatique
1. Le site d’Ajantâ est constitué de trente grottes
installées le long d’une falaise. Elles ont surtout été
aménagées pendant la période gupta (Ve-VIe siècles)
et ne sont accessibles que par la rivière.
2. Ce lieu est consacré au bouddhisme.
3. Ce site a été découvert par hasard par les Britanniques en 1819.
➨ Les mots de l’art et les techniques
4. On trouve dans les grottes des fresques et sculptures de Bouddha.
5. Les fresques représentent Bouddha, des bodhisattvas et des personnages accueillis dans la communauté de Bouddha.
6. Pour réaliser les fresques on utilisait du sable, de
la chaux, de la résine, de la paille, du crin de cheval et
bien sûr, de la couleur !
7. Les dessins étaient colorés en appliquant les couleurs les unes après les autres, en repassant en noir
certains détails et en peignant des dorures.
8. Les visages des personnages représentés sur les
fresques sont expressifs et réalisés avec beaucoup de
finesse. Les vêtements et les bijoux sont représentés
avec précision. Les couleurs et les motifs sont très différents avec de larges franges. Les bijoux sont surtout
constitués de colliers en perles, de boucle d’oreilles,
de peignes.
L’INDE
CLASIQUE DES
GUPTA (IVE -
VE SIÈCLES)
113
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