L’Association canadienne des radiologistes
Recommandations et positions nationales de la CAR 5
sur l’administration de gadolinium et la fibrose systémique néphrogénique
Patients atteints d’une néphropathie chronique de stade 4 ou 5
(DFGe de moins de30 ml/min/1,73 m2) :
Chez ce groupe à risque plus élevé, il est important de vérifier que l’examen avec injection d’agent de contraste
contenant du gadolinium est bel et bien nécessaire et qu’aucune autre technique d’imagerie (p. ex., IRM sans injection
d’agent de contraste, tomographie par ordinateur sans injection d’agent de contraste ou échographie) ne permet
d’obtenir l’information requise. Cependant, les médecins ne devraient pas priver les patients à risque des examens par
IRM avec injection d’agent de contraste cliniquement indiqués. Par conséquent, si un tel examen est jugé capital à
l’orientation du traitement clinique, il est recommandé d’envisager une consultation préalable en néphrologie pour les
patients dont le DFGe est inférieur à 30 ml/min/1,73 m2, pourvu que le report de l’examen par IRM soit sans
conséquence pour ceux ci. L’application de cette recommandation peut varier selon les pratiques régionales en matière
de néphrologie.
Le gadodiamide (Omniscan), le gadopentétate diméglumine (Magnevist) et le gadoversétamide (OptiMARK) doivent être
évités chez les patients dont le DFGe est de moins de 30 ml/min/1,73 m2. En remplacement, il est recommandé
d’utiliser la plus petite dose possible d’un agent chélaté stable requise pour effectuer un examen diagnostique.
Chez les patients atteints de néphropathie chronique de stade 4 ou 5, il est nécessaire d’obtenir le consentement éclairé
de la personne avant de lui administrer un agent de contraste contenant du gadolinium. Le formulaire de consentement
devrait comprendre une estimation du risque de développement de la FSN à la suite de l’administration d’un agent de
contraste contenant du gadolinium, une description des signes et symptômes de la maladie et des séquelles possibles,
ainsi que le délai d’apparition des signes et symptômes suivant l’administration de l’agent de contraste contenant du
gadolinium. L’efficacité des traitements actuels de la FSN, à savoir l’hémodialyse et la transplantation rénale, devrait
également être abordée. L’importance de l’information diagnostique obtenue grâce à l’IRM avec injection d’agent de
contraste pour l’orientation du traitement doit être soulignée. Il est capital d’indiquer aux patients de consulter un
médecin de toute urgence en cas d’apparition des symptômes.
Afin d’accroître les connaissances des médecins traitants ainsi que des internes et résidents sur la FSN et d’obtenir le
consentement le mieux éclairé possible de la part du patient, il est conseillé de fournir les renseignements ci dessus à
tout patient devant subir un examen par IRM avec injection d’agent de contraste et dont le DFGe est inférieur à 30
ml/min/1,73 m2, et ce, plusieurs jours avant son rendez vous (par télécopieur ou en le référant à un site Web).
Il a été démontré que l’administration répétée d’un agent de contraste contenant du gadolinium augmente les risques
de développer la FSN. L’utilisation répétée d’un agent de contraste contenant du gadolinium chez des patients dont le
DFGe est anormal, particulièrement en un court laps de temps (dans la même semaine par exemple), doit être envisagée
avec prudence.
Chez les patients atteints d’une néphropathie chronique, les médecins doivent évaluer sérieusement les risques
d’utiliser des agents de contraste contenant du gadolinium plutôt que des agents de contraste iodés pour effectuer des
examens tels que la tomographie par ordinateur ou l’angiographie diagnostique afin de prévenir une néphropathie
induite par les produits de contraste. Les risques de développer la FSN, bien que probablement plus faibles que ceux de
développer une néphropathie induite par les produits de contraste, ne sont pas à négliger chez ces patients.
4. Quel est le rôle des mesures de protection des reins dans la prévention de la FSN?
À l’heure actuelle, nous ne disposons d’aucune donnée pour corroborer l’établissement de protocoles de protection des
reins tels que l’hydratation intensive ou l’administration de bicarbonate chez les patients à risque de développer la FSN.
Il a été démontré que l’hémodialyse permet de retirer efficacement les agents de contraste contenant du gadolinium du
système circulatoire : environ 98 % des agents sont éliminés après trois séances9. Bien que le groupe de travail
reconnaisse que l’hémodialyse ne suffit peut être pas à prévenir le développement de la FSN, celle ci doit être envisagée