FIBROSE SYSTÉMIQUE NÉPHROGÉNIQUE (FSN)

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L’ A s s o c i a t i o n c a n a d i e n n e d e s r a d i o l o g i s t e s
Fibrose systémique néphrogénique (FSN)
Lignes directrices de 2009
Déni de responsabilité : Les avis émis par la CAR sont principalement rédigés à l’intention des radiologistes membres de la CAR et d’autres professionnels de la santé.Toutefois, le grand public y a aussi accès à des fins d’information. L’information est destinée uniquement aux résidents du Canada. Son utilisation à l’étranger peut ne pas être appropriée. Les avis émis par la CAR sont émis uniquement à des fins d’information et ne sont pas destinés à remplacer les soins de santé et les consultations prodigués par des
professionnels de la santé et des médecins spécialistes. La CAR, ses membres, administrateurs, directeurs, employés ou agents, ou les auteurs du présent avis, ne peuvent en aucune circonstance être tenus responsables de tout dommage direct, spécial, accessoire,
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avoir pris connaissance des Recommandations et positions nationales de la CAR sur l’administration de gadolinium et la fibrose systémique néphrogénique, qui sont accessibles sur le site Web de la CAR au www.car.ca ou par téléphone au 613 860‑3111.
Qu’est-ce que la fibrose
systémique néphrogénique
(FSN)?
Comment puis-je effectuer un
dépistage auprès de mes patients
et quand dois-je calculer le DFGe?
Qu’advient-il si mon patient
est atteint d’une néphropathie
chronique de stade 3, 4 ou 5?
La FSN est une complication rare et potentiellement mortelle liée à l’administration de certains agents de
contraste contenant du gadolinium et qui affecte des
patients dont les fonctions rénales sont déficientes.
La CAR est d’avis qu’il n’est pas nécessaire de calculer le débit de
filtration glomérulaire estimé (DFGe) de tous les patients auxquels
on doit injecter un agent de contraste contenant du gadolinium.
La règle est de toujours utiliser la plus petite dose possible
Elle se caractérise par la formation d’un dépôt de
collagène se traduisant par un développement d’une
fibrose touchant plusieurs organes, qui s’observe surtout
sur la peau. On ignore encore sa pathophysiologie exacte
et, ce qui est encore plus important, on ne dispose pas
de traitement contre cette maladie.
Les patients les plus à risque sont ceux dont les
fonctions rénales sont déficientes, que ce soit en raison
d’une néphropathie chronique ou d’une grave blessure
aux reins.
La FSN est une maladie à déclaration obligatoire. Tous
les cas soupçonnés doivent être signalés au Programme
canadien de surveillance des effets indésirables des
médicaments (1 866 234-2354).
Quels agents de contraste
contenant du gadolinium
ont-ils été reliés au
développement de la FSN?
Le gadodiamide (Omniscan; GE Healthcare, Milwaukee, WI) est lié à 80 à 90 % des cas non confondus signalés et publiés.
On a également observé des cas de FSN après
l’administration de gadopentétate diméglumine
(Magnevist; Bayer Schering Pharma AG, Berlin, DE)
et de gadoversétamide (OptiMARK; Mallinckrodt Inc.,
Hazelwood, MO).
Un questionnaire devrait être dûment rempli au préalable par
chaque patient devant subir un examen par IRM pouvant nécessiter
l’administration d’un agent de contraste.
Prévoir notamment les questions suivantes :
Avez-vous plus de 60 ans?
Avez-vous des antécédents de :
Crise cardiaque?
Acrosyndrome?
Transplantation d’organe?
Chimiothérapie pour traiter une tumeur maligne?
Maladie du rein?
Hypertension?
Diabète?
Accident cérébrovasculaire?
Si le questionnaire de dépistage révèle des facteurs de risque de
néphropathie chronique ou si on injecte au patient une dose d’agent
de contraste contenant du gadolinium plus élevée que la dose
normale (utilisation non indiquée sur l’étiquette), le DFGe doit
être calculé.
Si on soupçonne que le patient souffre d’une grave blessure aux
reins, nous recommandons une consultation en néphrologie pour
évaluer de manière précise les fonctions rénales du patient.
Les patients dont l’activité fonctionnelle rénale est connue n’ont pas
à remplir le questionnaire de dépistage. On juge acceptable un DFGe
calculé au cours des trois derniers mois pour les patients non
hospitalisés, à condition qu’aucune hospitalisation n’ait eu lieu durant
cette période, ou dans les 48 heures précédant l’examen, dans le
cas des patients hospitalisés.
d’agent de contraste contenant du gadolinium pour effectuer
un examen diagnostique.
Le risque est exceptionnellement faible chez les patients atteints
d’une néphropathie chronique de stade 3 (DFGe de 30 à 60 ml/
min/1,73 m2). Par conséquent, il n’est pas nécessaire de rectifier la
dose et d’aborder spécifiquement le sujet des risques liés à la FSN.
Le risque est plus élevé chez les patients atteints d’une
néphropathie chronique de stade 4 ou 5 (DFGe de moins de 30 ml/min/1,73 m2). Les mesures suivantes doivent être prises :
Bien que les médecins ne doivent pas priver les patients à risque
des examens par IRM avec injection d’agent de contraste cliniquement
indiqués, il est important de vérifier que l’examen par IRM avec injection
d’agent de contraste contenant du gadolinium est bel et bien nécessaire.
Si un tel examen est jugé capital, il est recommandé d’envisager une consultation préalable en néphrologie, à condition qu’elle puisse être menée rapidement. L’application de cette recommandation peut
cependant varier selon les pratiques régionales en matière de néphrologie.
Le gadodiamide (Omniscan), le gadopentétate diméglumine (Magnevist)
et le gadoversétamide (OptiMARK) devraient être évités chez les
patients dont le DFGe est inférieur à 30 ml/min/1,73 m2.
Il est nécessaire d’obtenir le consentement éclairé des patients bien
avant l’examen.
L’administration répétée d’un agent de contraste contenant du
gadolinium en un court laps de temps doit être faite avec prudence.
Il a été démontré que l’hémodialyse permet de retirer efficacement les agents de contraste contenant du gadolinium, mais elle ne permet peut-être pas de prévenir le développement de la FSN. Néanmoins,
chez le groupe le plus à risque, il est recommandé de procéder à une
hémodialyse dès que possible après l’examen par IRM. Une consultation
auprès d’un néphrologue peut s’avérer nécessaire avant l’examen.
CE DOCUMENT COMPLÈTE LES RECOMMANDATIONS ET LES POSITIONS NATIONALES SUR L’ADMINISTRATION DE GADOLINIUM
ET LA FIBROSE SYSTÉMIQUE NÉPHROGÉNIQUE ÉMISES PAR L’ASSOCIATION CANADIENNE DES RADIOLOGISTES (CAR) EN 2008
Comment puis-je
évaluer le risque?
On a observé le développement de la FSN après
l’administration d’un agent de contraste contenant
du gadolinium uniquement chez les patients atteints
de néphropathie chronique de stade 4 ou 5 (évalué
à 2,4 % par administration d’agent de contraste
contenant du gadolinium dans une étude de patients
dialysés chroniquement1) et chez ceux qui souffrent
d’une grave insuffisance rénale (pouvant atteindre
19 % selon des études sur les traitements où
desdoses élevées d’agent de contraste étaient
administrées2). Il est important de souligner que le
risque varie principalement en fonction du type d’agent
de contraste contenant du gadolinium et de la dose
administrée ainsi que du niveau et de la gravité du
dysfonctionnement rénal. La prévalence de la FSN
est susceptible de changer grâce à la sensibilisation
accrue des médecins et à l’optimisationde la gestion
des facteurs de risque.
1. Deo, A., M. Foegel et S. Cowper. « NSF: A population
study examining the relationship of disease development
to gadolinium exposure », Clinical Journal of the American
Society of Nephrology, vol. 2, 2007, p. 264-267.
2. Prince, M. R., H. Zhang, M. Morris et coll. « Incidence
of NSF at two large medical centers », Radiology, vol. 248,
no 3, 2008, p. 807-816.
Conclusion
Il est essentiel d’adapter les directives cliniques à
chaque patient en consultant le médecin traitant,
un radiologiste et, au besoin, un néphrologue.
Référence : Padilla-Thornton, A.E., K. Rafat Zand, B. Barrett,
L. Stein, G. Andrew et B. B. Forster, « Recommandations
et positions nationales de la CAR sur l’administration de
gadolinium et la fibrose systémique néphrogénique »,
Journal de la CAR, vol. 59, no 5, 2008, p. 237.
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