Approche linguistique cognitive de la variation culturelle

in Actes de la 6
ème
Journée du Sensolier
Diversités culturelles et sensorialités, 9 oct. 2008
, Paris
Approche linguistique cognitive de la variation culturelle :
exemple de la perception de la voix en France et au Cambodge
Séverine Morange
Langages, Cognition, Pratiques, Ergonomie, LAM,
UMR 7190, IJLRDA, CNRS, Univ. Paris 6, Minist. Culture & Commu.
Mots-clés
:
voix – représentation - diversité culturelle - linguistique cognitive – méthodes de
questionnement
Introduction
La prise en compte de la diversité culturelle dans lidentification des catégories constitue un
argument de base, toujours actualisé dans les investigations qui se réclament des sciences de
la culture : le plus directement en anthropologie [1], mais aussi dans une partie des sciences
cognitives désireuse de renouveler le débat entre relativisme et universalisme des processus
de catégorisation [4, 13]. En outre, la notion de culture « offre la possibilité de concevoir
l’unité de l’homme dans la diversité de ses modes de vie et de croyances (…) [que l’accent
puisse être mis] sur l’unité ou sur la diversité » [2 : 5]. En ce sens, nous nous attachons ici à
l’analyse de l’unité et de la diversité d’une modalité sensorielle - la voix - dans sa dimension
subjective individuelle mais aussi culturelle, c’est-à-dire partagée.
Cette perspective nous donne l’occasion de rendre compte de certaines logiques symboliques
- linguistiques et cognitives ici - à l’œuvre dans le monde ‘’ordinaire’’ aussi bien qu’expert, et
par-là même des variations intra- et inter-culturelles sous-jacentes, dès lors que des individus
et des objets sociaux sont en jeu. Précisément, le paradigme cognitif / culturel permet
d’envisager « le côté historique, social et culturel de toute opération de sens »
1
, et de penser la
différence à travers le prisme de la diversité des traditions, de l’histoire, des rapports sociaux,
des croyances, de la nouveauté, des arts, en somme de la culture.
Problématique et objectifs : ajustement du questionnement et identification de la
variation culturelle à travers le discours
La problématique s’articule ici autour de la variation culturelle inter- (voire intra-)
francophone des représentations de la voix, identifiée à partir d’une analyse de différents
discours, et dont nous avons fait un de nos principaux objets de recherche
2
. Dans ce cadre,
notre objectif est double :
- contraster l’emploi de certains modes de questionnement (questionnaires, échelles
sémantiques) et consignes relativement à nos travaux, en vue d’une meilleure
adaptation des protocoles à des individus appartenant à différentes cultures ;
1
Bischofsberger M., 2002, Quel constructivisme pour la linguistique cognitive ? in Une introduction aux
sciences de la culture, PUF, Formes sémiotiques, 160.
2
Voir références dans la section suivante.
1
- fournir des exemples de résultats de nos analyses mettant en évidence des différences
perceptives de la voix imputables aux références culturelles des sujets, en l’occurrence
des locuteurs francophones issus de la France et du Cambodge
3
.
Cadre théorique : la linguistique cognitive, et le culturel comme espace dynamique de
représentations
Nous inscrivant dans une approche linguistique des représentations cognitives « situées »
4
,
notre réflexion se nourrit en outre de l’anthropologie et de l’ethnolinguistique
5
. Du point de
vue strictement linguistique
6
, nous travaillons à identifier les modes de construction ou
d’expression des connaissances et du sens lexical en discours, dans la diversité des pratiques
langagières. En ce sens, la voix parlée ou chantée, la voix chantée enregistrée et restituée
après traitement de la bande sonore par exemple, peuvent être conçues comme des
représentations construites à la fois par une expérience subjective (sensorielle, individuelle) et
culturelles diversement partagées et manifestées, en particulier dans les discours. D’autre part,
la notion de culture est ici conçue comme complexe, dynamique, différentielle [2], non
isomorphe, plurielle et résultant de processus de sémantisation de la personne et du social
7
. En
partant du langage et plus précisément de la francophonie (français « hexagonal » ou « extra-
hexagonal ») comme système symbolique par excellence et donc définitoire de la culture, il
nous sera possible d’appréhender la diversité des représentations de la voix liées à
l’appartenance à un espace géographique différent, fut-il « égalisé » quant à langue.
Actuellement, il se développe plus en plus de travaux couplant linguistique cognitive et
d’autre domaines, tels que la prosodie [8], ou l’acoustique [10, et 11 pour une bibliographie
française], concernant la représentation des objets sonores. La présente contribution s’inscrit
dans ce même thème en ouvrant le champ de la connaissance du domaine vocal et musical à la
variation culturelle inter-francophone. Ceci en parallèle de travaux jusque orientés sur la
variation intra-langues [6], et inter-expertises [9, 11].Sources
Trois corpora de langue française se rapportant à la voix parlée et chantée serviront de base à
notre réflexion. Ils ont été recueillis dans le cadre de projets pluridisciplinaires menés en
France
8
(i, ii) et au Cambodge
9
(iii), et regroupés sous la forme de commentaires libres en
réponse à un questionnaire distinct, à l’écrit pour les deux premiers, à oral pour le troisième :
3
Pays distincts géographiquement et historiquement, ce qui laisse supposer des spécificités culturelles. Si ce
n’est le fait, et non des moindres, de l’ancienne présence française au Cambodge de 1863 à 1953 en tant que
partie de l’Indochine, et de son implication lors de la prise de Phnom Penh en 1975 par les Khmers Rouges avec
l’accueil de réfugiés en France. D’où la présence de Cambodgiens francophones et la possibilité pour nous de
recueillir un corpus en français.
4
Dubois D., 2000, Categories as Acts of Meaning : The Case of Categories in Olfaction and Audition, Cognitive
Science Quaterly 1, Hermes Science Publications, 35-68.
5
Revel N., Rey-Hulman D. dir, 1993, Pour une anthropologie des voix, L’Harmattan, Connaissance des
hommes-Langues’O ; Kawada J., 1998, La voix. Etude d’ethno-linguistique comparative, EHESS ; Howes D.,
2005, Scent, sound and Synaesthesia. Intersensoriality and Material Culture Theory, in Handbook of material
culture, Tilley & co. (ed), Sage Publication LTD ed., 161-172.
6
Rastier F., 1991, Sémantique et recherches cognitives, PUF, Formes sémiotiques ; Kleiber G., 2001, Sur le
sens du sens : objectivisme et constructivisme, in Percevoir : monde et langage. Invariance et variabilité du sens
vécu, ed. Keller D. et ai., Mardaga, 335-370.
7
Bronckart J.P., 2002, La culture, sémantique du social formatrice de la personne, in Une introduction aux
sciences de la culture, PUF, Formes sémiotiques, 199.
8
En doctorat à l’Univ. Paris 3 (2005), et en post-doctorat au LAM-CNRS, Univ. Paris 6 (2006). Les deux
corpora issus de ces recherches ont fait l’objet de publications antérieures.
9
Avec une bourse de mobilité post-doctorale INALCO - Fdt F.Gould, au Center for Khmer Studies - Siem Reap
(2007). Le corpus est présenté pour la première fois dans le cadre d’une publication.
2
i) par 12 sujets, centré sur leur perception de la voix parlée de trois Parisiens âgés ; ii) par 32
sujets, centré sur leur perception d’une voix d’opéra du but du siècle ; iii) par 5 sujets,
centré sur leur pratique de la voix et la représentation de celle-ci dans leur culture, ainsi que
d’un entretien centré sur la voix des esprits, avec l’anthropologue Ang Choulean, spécialiste
des croyances populaires cambodgiennes
10
.
Comparaison des modalités d’enquête sous l’angle de la « validité écologique » du
questionnement
La perspective de la cognition « située », dans laquelle nous nous situons, prend en compte le
contexte expérimental, communicationnel et social, de l’enquêteur tout autant que de
l’enquêté [3], en veillant à respecter la « validité écologique » du questionnement [5], en
regard des pratiques et traitements cognitifs habituels des sujets. Nous évoquons ici quelques
impressions pré- et post-expérimentales, puis contrastons relativement à nos données, une
procédure couramment utilisée dans les études sensorielles, l’évaluation.
Ainsi, pour la constitution de chacun de nos corpora, nous sommes parties de deux postulats.
Des interrogations communes : comment appréhende-t-on une voix ; quels jugements suscite-
elle, en mémoire / en perception ; en quels termes en parle-t-on ? Questions auxquelles
s’ajoute une variable conjointe : quelles sont les férences culturelles impliquées dans les
processus de catégorisation de cet objet ? De plus, nous nous sommes tenue à deux réflexions
préalables, à propos : de l’objet catégoriel nous intéressant, dans toutes ses modalités
potentielles
11
, puis de traits culturels de la population que nous envisagions de consulter
12
.
Par ailleurs, outre le fait de recueillir des données par méthode déclarative – des verbalisations
spontanées
13
, à partir de questions ouvertes
14
-, les consignes sollicitant selon les cas des tâches
discursives (évaluation, définition, production de liste….) et extra-linguistiques (test d’écoute,
échelles sémantiques) différentes, sont loin d’être neutres et peuvent s’avérer problématiques
dès lors que l’on s’adresse à diverses communautés de sujets dont les modes de
représentations peuvent dévoiler autant de similitudes que de disparités. Aussi, il est possible
par exemple de recourir à différentes stratégies afin de faire procéder à une tâche
d’évaluation. Pour le recueil des corpus i) et ii), nous avons proposé aux sujets d’évaluer des
extraits de voix, à l’issue d’un test d’écoute : le premier i) composé d’extraits de paroles, le
second ii) d’extraits d’un même enregistrement de la voix du tenor E. Caruso diversement
masterisé pour des disques commerciaux. La tâche requise n’a pas semblé poser de problème
majeur aux sujets, qui se sont prêtés au jeu à force d’adjectifs qualificatifs
15
, et de
comparaisons
16
. Or, pour ce qui a trait au corpus iii), la thode par test d’écoute a été
écartée. En effet, nous adressant à des Cambodgiens auxquels nous demandons de s’exprimer
10
Et au demeurant également archéologue de la région des temples d’Angkor. La discussion s’est donc articulée
autour de la voix des esprits au Cambodge, de leur intermédiaires (médiums), ou de leur ‘’fétichisation’’
(formules magiques proférées ou tatouées sur la langue, filtres, amulettes). Que Monsieur Ang C. soit ici très
sincèrement remercié pour son affabilité et ses remarques éclairantes.
11
La voix, entité multimodale : phénomène physique, sonore, incarné, objet technique, culturel…
12
En particulier pour le terrain entrepris au Cambodge où, connaissant un peu le pays et la région sud-est
asiatique, pour savoir que nombre de codes diffèrent des nôtres (en tant qu’européens / latins /français...), nous
avons longuement discuté avec des Cambodgiens sur place, de la vie quotidienne comme de la vie culturelle
artistique, et lu des travaux sur la culture khmère ancienne et actuelle (chant, théâtre, croyances, société…).
13
me si les productions écrites et orales diffèrent inévitablement du point de vue cognitif, et du strict point de
vue linguistique (notamment dans l’emploi des marques de personne, des modalités et des reformulations etc.,
plus fréquentes à l’oral qu’à l’écrit).
14
Par exemple
:
que pensez-vous de la voix que vous venez d’entendre ?(i, ii)
;
pour vous, qu’est-ce que la voix ?
(iii).
15
« Une voix dynamique et jeune, agréable mais pas douce, rythmée et rapide » (i).
16
« On dirait des enregistrements à partir de 33 tours /gramophone, le 6 était le plus mauvais » (ii).
3
dans une langue étrangère
17
, le français, plutôt que dans leur langue maternelle
18
, le khmer,
nous avons jugé la tâche cognitive suffisamment complexe, pour ne pas solliciter en plus
l’écoute de voix en khmer (chanteurs, acteurs ou présentateurs lèbres par exemple). Du
reste, le questionnaire a été orienté de telle sorte à requérir des commentaires évaluatifs
19
, à
travers lesquels les sujets ont d’ailleurs évoqué communément certaines voix célèbres
20
.
Ainsi, il paraît fondamental de ne pas négliger le fait que tout locuteur, selon ses
appartenances, ne peut être interrogé selon un questionnement identique, et qu’il faut alors
estimer ses attachements et ses pratiques susceptibles d’être convoqués lors d’une expérience.
Repérage de marques linguistiques sous l’angle de la variation culturelle
La diversité culturelle participe à la construction sémantique manifestée dans la langue et le
discours. Aussi, l’observation de catégories en intension et en extension
21
à travers des
marques linguistiques spécifiques, a permis de faire émerger une pluralité de références et de
statuts cognitifs de la voix, attribuables en partie à la culture dont sont issus les sujets.
Procédés linguistique communs, références culturelles diversifiées
Une partition en intension de catégories nominales renvoyant à la voix (Nom +…), a permis
de repérer des structures comparatives (comme) et de localisation (dans, de…), dans le corpus
de français hexagonal i) comme dans celui de français extra-hexagonal iii).
Partition en
intension
22
Nom + comme Nom + dans, de….
Corpus i)
« voix comme des petites billes de bois »
« voix comme du gravier sec »
« mots mouillés comme une éponge »
« voix que l’on entend dans les cafés »
« homme de radio ou papi de bistrot »
« a fait de la scène ou vie de bistrot »
Corpus iii)
« voix comme le miel »
« voix comme la pomme de terre cuite »
« voix comme quand on a le rhume »
« dans la gorge »
« dans le crâne »
« au bout du nez »
Ces rapports de similitudes (comparaison) et de situation (localisation) construits sur des
marques linguistiques communes d’un corpus à l’autre, réfèrent toutefois à des
représentations sémantiques distinctes : une matière (bois, éponge, gravier) i)
23
/ un aliment
(miel, pomme de terre) iii)
24
; un lieu (café) i)
25
/ une partie du corps (gorge, nez, crâne) iii)
26
.
17
Outre le thaï, le vietnamien et l’anglais comme autres langues étrangères les plus pratiquées au Cambodge.
18
Nous n’aurions pu avoir recours à la traduction khmer/français
, faute de temps et de personne disponible sur place.
19
Par exemple : Que pensez-vous des voix des chanteurs Cambodgiens actuels ? Avez-vous l’impression de
changer votre voix lorsque vous parlez en français ou en khmer ?
20
Telle que celle du chanteur des années 60 Sin Sisamouth : « il a l’humour dans les paroles, ce sont des paroles
sucrées, lourdes mais on sent pas (…) Personne peut faire comme lui jusqu’à maintenant ».
21
Selon l’organisation prototypique issue de l’approche catégorielle (Dubois D. dir., 1997, Catégorisation et
cognition : de la perception au discours, Kimé), qui permet de décliner les formes verbales en taxinomies, ou
catégories surordonnées et subordonnées, afin de générer des inférences sémantiques de façon analytique.
22
Le tableau suivant présente quelques exemples parmi de nombreux.
23
L’adjectif rocailleux est aussi souvent employé par les locuteurs français ici.
24
D’ailleurs, chaque Cambodgien évoque à un moment de l’entretien, l’importance de la nourriture pour
préserver la voix (pas trop glacé, ni trop pimenté, ni salé - le prahok, mets national, est saturé en sel).
25
Que Hall E.T. [7: 138] qualifie de particulièrement « sociopète » en France, à la différence des USA par
exemple.
26
Sachant que la langue khmère offre un vocabulaire particulièrement développé concernant les parties du corps,
selon une remarque de C. Ang .
4
La voix : objet catégoriel commun, statuts cognitifs diversifiés
Une observation en extension des références au même objet catégoriel voix, a permis de
dégager un vaste panel de statuts cognitifs, différenciant à nouveau les locuteurs français des
cambodgiens.
Partition en
extension
27
Catégories de la voix
Corpus i)
Indice d’une personne:« voix de celui qui veut tout dire d’un coup et s’emmêle les pinceaux »
Corpus ii)
Objet culturel : « sonorité de boite à chaussures »
Objet technique : « meilleur équilibre voix - instrument »
Corpus iii)
Conduite sociale : «c’est aussi la culture parce que la Cambodgienne / on parle pas très fort,
surtout les femmes (…) il faut pas parler fort ni rire fort pour les femmes c’est pas bien »
Intermédiaire entre les esprits et le médium : « la femme médium (…) quand elle est
possédée elle change de voix, en général, sa voix devient extrêmement aiguë, et en même temps
assez basse, elle parle pas à haute voix en fait »
Effet de séduction à travers la formule du Sarika Lin Thon : « c’est un pouvoir, c’est
comme dans notre chanson (…) le chanteur a demandé au Salika Lin Thon de l’aider à rendre
cette fille (…) faites qu’elle devienne ma chère amante »
Tous corpus
Effet sensoriel : « voix gouleyante »i), « sècheresse de l’interprétation »ii), « voix sucrée » iii)
Nous interprétons ces quelques exemples en plaçant les Français dans une conception
relativement analytique de la voix, comme indice identitaire ou objet en soi. Lorsque les
Cambodgiens se situeraient plutôt dans une vue holistique de la voix, comme indice d’une
fonction sociale ou magique. En outre, dans le même temps la voix apparaît également et
unanimement comme effet sur le sujet (peut-il s’agir d’une catégorie universelle ?).
Aussi, les marques linguistiques des catégories sémantiques identifiées constituent autant
d’indices de représentations en mémoire, et offrant des rapports nuancés au concept de la
voix, dans sa dimension subjective, tout autant que culturelle.
La voix : catégorie intégrée au « biotope culturel d’un peuple » [7 :76]
L’approche linguistique cognitive permet de gérer la contradiction entre fondamentaux
physiologiques, dimensionnels et produits de signatures individuelles, identitaires, par le biais
de la langue et du discours. Partant de nos corpora, nous avons présenté des pistes permettant
d’étayer le questionnement de locuteurs de cultures différentes, qui, bien que partageant la
maîtrise de la langue française manifestent des variations dans la sémantique des mots utilisés
pour décrire leur évaluation subjective des phénomènes acoustiques considérés (et en
conséquence les catégories cognitives de référence). Ce travail comparatif pourrait conduire
dans un second temps, à l’élaboration de questionnaires fermés ou d’échelles sémantiques de
type différentiel. Ceux-ci permettraient des investigations interculturelles plus extensives du
sensoriel (acoustique) sur des populations plus importantes, centrés plus directement sur les
pratiques des sujets en tant qu’usagers, praticiens, acteurs, consommateurs, etc., voire d’ouvrir
le débat sur les questions de réédition discographique, de sensibilisation au patrimoine
immatériel
28
.
27
Le tableau suivant présente quelques exemples parmi de nombreux.
28
Hottin C. coord., 2008, Le patrimoine culturel immatériel, Culture et recherche, n° 116-117.
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