4.14.1 Millet - Culture Données spécifiques Photo : C. Humphrys / ART Reckenholz Le millet était très répandu chez nous au début du 19e siècle. Il est : • une plante sans gluten; • adapté aux conditions extensives; • permet de décharger les rotations avec beaucoup de céréales; • résistant à la sécheresse, adapté aux régions sèches; • exigeant en température (plante en C4); • durée de végétation : 90 - 110 jours; • culture basse : plantes jusqu’à 1 m de haut; • type de sol : léger à mi-lourd (supporte mal les sols lourds); • ne supporte pas les tassements du sol; • ne supporte pas les zones avec eau stagnante et les couches hydromorphes (réseau racinaire horizontal); • sensible aux périodes de froid (ne pas implanter dans les zones avec risques de gels tardifs); • rendement de 20 à 40 dt / ha; • la quantité de grains dans la panicule se détermine à 3-5 feuilles. Il est donc très important de maîtriser les adventices et d’avoir apporté l’azote nécessaire avant que la plante arrive à ce stade. La pointe de la panicule arrive à maturité avant la base. Utilisation • Le millet doit être décortiqué pour l’alimentation humaine. Il est donc important que les graines soient relativement grosses pour minimiser les pertes lors de la décortication. La perte de poids après décorticage avoisine les 50 à 60 % (décorticage via Biofarm; adresse au chapitre 19.3). • Se mange en graine, flocon et farine. Passablement de recettes culinaires ! • Le grain complet, avec les glumes, peut être écrasé ou grossièrement moulu et peut être affouragé aux bovins (env. 7.6 MJ NEL/ kg MS et de 110 à 130 g PAI / kg MS selon les variétés). • En comparaison au blé et à l’orge, la graine de millet est riche en fibres (semblable à l’avoine). En engraissement de porcs, ce paramètre limite passablement la quantité de millet possible dans la ration. • La paille de millet peut tout à fait convenir à l’alimentation des vaches taries ou des génisses. Rotation • Culture peu exigeante, se prête bien comme culture de fin de rotation. • Ne pas placer après (ou avant) un maïs (même flore adventice). Préparation du sol, semis, variétés • • • • • • • • La graine est petite : préparation comme des céréales de printemps, betteraves et colza. Lit de semences relativement fin et bien rappuyé. Mise en place et récolte avec la mécanisation céréalière. Interligne : 10-25 cm ou 16-25 cm si un sarclage est prévu. Ne pas dépasser 25 cm (sinon développement de talles supplémentaires tardives et problèmes de maturité). Période de semis : Fin avril à fin mai (comme le maïs). Profondeur : 1,5 à 2 cm (3-4 cm en condition de sol sec). Densité : 500 grains / m2 (voir les quantités de semis dans le tableau des variétés). Augmenter la dose de 10 % si utilisation de la herse étrille pour désherber. Rouler le semis (contact sol-graine, lutte contre les mauvaises herbes et contre les limaces). Variétés Quartet Semis (kg/ha pour 500 grains/m2) 35-40 Rendement Précocité Couleur des glumes Remarques +++ précoce orange-brune variété russe 35-40 ++ précoce orange-brune variété russe Dobroje 35-40 ++ précoce orange-brune variété russe Kornberger 15-18 ++ moyenne blanche variété autrichienne T Krupnoskoroje www.agridea.ch - février 2008 4.14.2 Culture - Millet Désherbage • • • • le millet est faiblement concurrentiel jusqu'à 5 feuilles. Eviter les parcelles trop infestées de millets, et en particulier de panic pied-de-coq (Echinochloa crus-galli). Les adventices à germination tardive au printemps peuvent poser des problèmes de concurrence. Faire particulièrement attention à l’ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), l’amarante (Amaranthus lividus, A retroflexus), la morelle noire (Solanum nigrum), les chénopodes (Chenopodium album), les renouées (Polygonum aviculare, P. persicaria) et bien entendu les millets ! • Faire 1 à 2 faux semis. Lutte mécanique Herse étrille • 1er passage : dès 4 feuilles (faible pression sur les dents, prudence). • 2e passage 1-2 semaines plus tard. Sarcleuse à soc Patte d’oie ou à angle droit coudé • Important si présence de vivaces. • Ecartement de la culture 16-25 cm. • Au stade de 3 feuilles, corps de sarclage avec des disques de protection (à ce stade, sarcler avec des socs pattes d’oie ou à angle droit coudé à 3-4 cm de la ligne). • Au stade de 4-5 feuilles, corps de sarclage pattes d’oie à 3-4 cm de la ligne. • Eventuellement combiner les 2 machines. Fertilisation • Besoins / ha : 60-80 kg N; 60 kg P2O5 et 90 kg K2O. • Le millet est une culture extensive. Trop d’azote engendre plutôt un effet négatif sur le rendement et complique la récolte (reste vert). • Du compost ou du fumier peuvent être apportés en automne ou au printemps. Afin de mieux profiter de la minéralisation, préférer l’épandage en automne. • Les apports d’azote doivent être faits avant le stade 3 à 5 feuilles : – 1er apport (purin ou engrais du commerce) : 30-40 kg N / ha (2 semaines avant en même temps que le faux semis, incorporation avec la herse). – 2e apport (purin) : 30-40 kg N / ha à 2-3 feuilles (env. 2-3 semaines après le semis) quand il est possible de l'incorporer. • Utiliser du purin avec une dilution de 1:1 au minimum (risques de brûlure des feuilles). Maladies et ravageurs • • • • • Pas de maladies d’importance connue en Suisse actuellement. Les oiseaux, surtout les moineaux domestiques, peuvent causer des pertes à la récolte. Dégâts possibles de la pyrale du maïs. Dégâts possibles de limaces (parcelles proches d’une prairie, conditions humides). Dégâts possibles de mouches du semis, vers fil-de-fer (attention après prairies) ou larves du hanneton. Récolte • Le choix du moment de récolte est toujours délicat (maturité étalée) Æ battre un épi dans le creux de la main et si les grains se détachent et tombent facilement, la culture peut être récoltée. • Mi-août à mi-septembre selon les variétés et les conditions climatiques du lieu. • Récolte à la moissonneuse-batteuse conventionnelle. Si aucune mise au point spécifique au millet n’est donnée par le fabricant de la machine, régler la machine comme pour du colza. • Humidité lors du battage de 15 à 20 %, selon les variétés. • La récolte doit en règle générale être séchée à 13 % pour être stockée. • Les repousses ne posent pas de problème particulier. Après la récolte, laisser les graines germer et faire un déchaumage (comme le colza). 2008 février - www.agridea.ch