CM PSycho Senso Douleur

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Les fonctions sensorielles
Introduction
• Rôle : apporter des informations sur le monde qui nous entourent.
• Informations de nature :
–
–
–
–
–
chimique (odeurs, goût),
électromagnétique (lumière),
acoustique (son),
physique (température, pression),
spatiale (position du corps)…
• Chaque système répond spécifiquement à un stimulus grâce à des
récepteurs périphériques (=cellules sensorielles).
• Ces récepteurs effectuent la transduction du signal de l’environnement en
un signal bioélectrique que les neurones peuvent utiliser.
• Le signal bioélectrique = variation du potentiel de membrane
de la cellule sensorielle.
• Le SNC se construit une représentation ordonnée de notre
corps et des éléments qui nous entourent (visibles, audibles..)
• Les messages sensoriels sont transportés le long de
« câblages » parallèles (voies sensorielles) vers le SNC.
• Les systèmes sensoriels comparent des événements qui
proviennent simultanément de différents récepteurs, et font
ressortir une plus grande réponse (contraste).
• Les systèmes font des comparaisons avec des événements
passés et des sensations provenant d’autres systèmes
sensoriels.
• Ces comparaisons, sont les bases de la perception, de la
reconnaissance et de la compréhension.
I.1- Quelques définitions importantes
-La sensibilité : capacité d’un organisme à être informé des
paramètres physico-chimiques du milieu extérieur ou intérieur.
Ensemble des phénomènes par lesquels un message nerveux généré
par une stimulation est acheminé, de façon codée, jusqu’au SNC.
On distingue sensibilité consciente et sensibilité inconsciente.
-La sensibilité consciente : la sensorialité. La stimulation engendrera
une sensation.
-La sensibilité inconsciente : les réflexes
La détection d’un stimulus : c’est la sensation.
Conscience des stimuli internes et externes
Interprétation et appréciation : c’est la perception
1 image: 2 possibilités de
perception
-Le stimulus : phénomène de l’environnement, ou interne, de nature
physique ou chimique, capté par un récepteur.
Sensation: conscience des variations dans le milieu
interne et dans l’environnement.
Perception: interprétation consciente des stimuli, de
laquelle découle nos perceptions.
Ex: entendre un klaxon (sensation) = comprendre
que notre voiture a dévié et que nous risquons
d’avoir un accident (perception)
La fonction de chaque S. sensor.
est de procurer au SNC une représentation du monde extérieur
SNC
Mécanisme descendant
Mécanisme ascendant
Optimisation
de la perception
Récepteurs
Chaîne d’événements qui mènent à la sensation et à la perception
d’une part, aux réflexes, d’autre part.
Physiologie sensorielle objective
réflexes
sensibilité
inconsciente
stimulus
Phénomène de
l’environnement
récepteur
Phénomène
bioéléctrique
Fibres
sensitives
SNC
Message
nerveux
Intégration
du message
nerveux
sensation
sensibilité consciente
(sensorialité)
perception
Expérience
Mémoire
personnalité
Physiologie sensorielle subjective
Stimulation du récepteur donne naissance au potentiel récepteur
Enregistrement du potentiel récepteur à l’étirement de crustacé.
L’arborisation dendritique du neurone est accolé à une fibre musculaire.
L’allongement de la fibre musculaire entraîne une dépolarisation des dendrites :
c’est le potentiel récepteur.
D’après Daniel Richard et Didier Orsal modifié
Propriétés des potentiels récepteurs
- Graduation
- Sommation
- Non propagé
Réponses à des intensités croissantes
Réponses à 2 stim. décalées
D’après Daniel Richard et Didier Orsal modifié
Potentiel récepteur et non propagation
Em
Codage de l’information
Potentiel récepteur
Potentiel générateur puis potentiel d’action
Réponses à des intensités croissantes
PA
intensités croissantes
Potentiel générateur
Potentiel récepteur
Augmentation
de la fréquence
des PA
Adaptation de l’activité de décharge
Adaptation à intensité constante
L’intensité de la stimulation sensorielle est codée sur les fibres sensorielles sous
la forme de fréquence de PA.
D’après Daniel Richard et Didier Orsal
Adaptation de l’activité de décharge
Adaptation à intensités croissantes
L’intensité de la stimulation sensorielle est codée sur les fibres sensorielles sous
la forme de fréquence de PA.
D’après Daniel Richard et Didier Orsal
I.2- Les types de sensibilités et classification des récepteurs sensoriels
Les 5 sens
5 organes différenciés
La vision
L’audition
L’olfaction
Le toucher
somesthésie
Le goût
I.2- Les types de sensibilités et classification des récepteurs sensoriels
EXTEROCEPTEURS
PROPRIOCEPTEURS
INTEROCEPTEURS
MECANORECEPTEURS
-corpuscule tactiles
-organe de corti
-fuseaux
neuromusculaires
-organe neurotendineux
-corpuscules articulaires
-barorécepteurs
(crosse aortique et
glomus carotidien)
-tensio-récepteurs
pulmonaires
CHIMIORECEPTEURS
OU CHEMORECEPTEURS
-cellules olfactives
-bourgeons du goût
PHOTORECEPTEURS
-cônes et bâtonnets
de la rétine
THERMORECEPTEURS
-terminaisons
nerveuses libres
-thermorécepteurs
hypothalamiques
NOCICEPTEURS
-terminaisons
nerveuses libres
-terminaisons
nerveuses libres
-chémo-récepteurs
(glomus carotidien)
Gluco-récepteurs
hypothalamiques
I.3- Caractéristiques élémentaires des stimuli
Modalités
Intensité
Durée
Localisation
Principaux types de modalités sensorielles et énergies
Modalités
Chimique
Goût
Forme d’énergie
Molécules
Pression partielle d’oxygène
Glucose
Pression osmotique
ions
Odorat
Somesthésie
Ions et Molécules
Molécules volatiles
Sensibilité musculaire
Equilibre
Audition
Vision
Mécanique
Température
Divers
Mécanique
Electromagnétique
Modalités sensorielles et supports anatomiques
Exemple: la vision
Une modalité mais plusieurs
Qualités:
-Brillance : position dans l’échelle des gris
-Couleur : spectre
-Profondeur : relief
Brillance
Couleur
3 QUALITES
Profondeur
QUANTITE
Intensité
de la sensation
Le système nerveux décode la stimulation des récepteurs
spécifiquement quelque soit la mise en jeu de ces récepteurs
Exemple: les 36 chandelles quand on prend un coup dans
l’œil (pression mécanique forte sur les globes occulaires
donne une sensation lumineuse)
Aspects temporels de la sensation (durée)
Stimulus olfactif
(odeur d’œuf pourri)
Adaptation = habituation
L’intensité du stimulus sensorielle est perçue de façon subjective : la
perception s’atténue avec le temps. Après un certain temps la sensibilité
initiale est partiellement récupérée.
Aspects temporels de la sensation
Il existe un intervalle minimum discernable par un sujet et
ressenti distinctement comme 2 stimulations espacées dans
le temps.
L’inverse de ce temps correspond à une fréquence de
fusionnement au delà de laquelle le sujet ne pourra pas
discerner les stimulations comme distinctes.
Principe du cinéma: 40 ms / 25Hz pour les images
Aspects spatiaux de la sensation (localisation)
Perception de la distance entre 2 pointes de compas
appliquées sur la peau
Seuil de discrimination spatiale
D’après Daniel Richard et Didier Orsal
I.4- Transduction et codage dans les systèmes sensoriels
Codage de l’intensité, la durée
et la localisation des stimuli
Le récepteur sensoriel = un transducteur
Stimulus
Vers SNC
Les trois types de transducteurs-codeurs
R. type Primaire
Site transducteur
Site générateur des PA
R. type Secondaire
R. type Tertiaire
Le potentiel récepteur donne naissance à un potentiel générateur
(amplitude proportionnelle à l’intensité de la stimulation sensorielle).
Les lignes de courant qui en résultent vont activer des canaux
dépendant du potentiel de membrane et vont donner des PA.
Récepteurs tonique et phasique
Adaptation
Chaque cellule sensorielle possède un champ récepteur
Convergence - Contraste
Champ récepteurs et Convergence
La somesthésie
Somesthésie
Définition:
Sensibilité aux stimuli appliqués sur le corps,
sauf visuels, auditifs, olfactifs, gustatifs.
Les sensations somatiques permettent à notre
corps de percevoir l’environnement et de
savoir ce qu’il est en train de faire
Somesthésie
Sensations extéroceptives (extérocepteurs) : tact,
pression, chaleur, froid.
Sensations proprioceptives (propriocepteurs) :
musculaires et tendineux
Sensations nociceptives (nocicepteurs) : perception
de la douleur
Somesthésie
Système sensoriel qui diffère des autres systèmes
1) R distribués sur tout le corps et non à des
endroits localisés comme la vision, l’olfaction,
l’audition
2) répond à plusieurs stimuli et représentent
plusieurs sens (le toucher, la température, la
proprioception et la nociception)
Le Toucher
Tact
Forme
Douleur
Tact
Mouvement
léger
Stimuli mobiles
Pression
Vibration
Pression
Étirements
persistants
2300 terminaisons nerveuses par cm2 de peau !
Le Toucher
Un récepteur se caractérise par son champ récepteur
Taille du champ récepteur:
Petit : récepteurs de
Meissner et Merkel (tact
fin)
Large: corpuscules de
Paccini (pression et
vibration) et Ruffini
Ruffini
Merckel
Le Toucher : propriétés de décharge des
récepteurs de la peau
Adaptation: réduction rapide et maintenue de la fréquence instantanée de la
décharge des potentiels d’action
Le Toucher
Le Toucher
Extrémité des doigts : région la
plus sensible
1. Plus forte densité en
mécanorécepteurs
2. Mécanorécepteurs à
champ restreint
3. Régions cérébrales
traitant cette information sont plus
importantes
4. Nécessite un haut
degré de discrimination
Distance entre deux champs récepteurs
Afférences sensorielles primaires :
partent de l’organe sensoriel vont jusqu’au premier relai synaptique dans la moelle épinière
Le Toucher
Organisation générale de la moelle épinière
Le Toucher
8 Vertèbres cervicales
12 thoraciques
5 lombaires
5 sacrées
Total 30 vertèbres mais..
31 nerfs rachidiens…
…31 territoires innervés
Le Toucher
Dermatome = zone de la peau innervée par une même racine dorsale
Le Toucher
Organisation de la moelle épinière
MecanoR
de la peau
Organisation laminaire de la corne dorsale
de la moelle épinière
Douleur, température
Mecanorécepteur
Le Toucher: Voies des colonnes dorsales et du
lemnisque médian
Le Toucher: Voies trigéminales sensorielles de
la face
les voies du toucher
Le Toucher
Cortex somatosensoriel primaire (S1)
Cortex pariétal postérieur
S1
Le Toucher
Aire 3a : texture,
forme et taille des
objets
Aire 2: forme, taille
des objets
(aussi proprioception:
coordination des
doigts)
(aussi proprioception
mais groupes de
neurones différents)
Aire 3b, 1: information tactiles
restreintes à un doigt (3b) ou
plusieurs doigts pour l’aire 1.
Texture et forme des objets
(aussi température et nociception).
Le Toucher
Organisation en colonnes (Aire 3b)
Le Toucher
Somatotopie du Cortex somatosensoriel primaire (S1)
Le Toucher
Cortex somatosensoriel primaire (S1)
Le Toucher
Cortex somatosensoriel primaire et plasticité
entrainement
La représentation fonctionnelle
des doigts 1 et 2 augmente
Cortex somatosensoriel primaire (S1)
Le Toucher
Cortex pariétal postérieur (aire 5 et 7)
Intégration des informations et formation d’une image mentale à partir des différentes
sensations
Neurones sensibles à des informations relatives aux stimuli qui sont de plus en plus
complexes (ex.: direction)
Neurones avec champs récepteurs très larges avec des réponses préférentielles pour
des stimuli qui sont très complexes
Le Toucher
Cortex pariétal postérieur (aires 5 et 7):
altérations
Agnosie:
difficulté
à
reconnaître les objets malgré
préservation des systèmes
somesthésiques primaires
Astéréognosie: incapacité à
identifier les objets lorsqu’ils
sont placés dans les mains du
patient
Syndrome de négligence: une
partie du corps ou du monde
environnant est supprimé ou
négligé
Le Toucher
Syndrome de négligence:
une partie du corps ou du
monde environnant est
supprimé ou négligé
PHYSIOPATHOLOGIE
DE LA DOULEUR
Définition de la douleur
( International Association for the Study of Pain)
« expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée
à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en
termes d’une telle lésion »
dimensions sensorielle, affective, et cognitive de l’expérience douloureuse
sous la dépendance de l’état préalable du sujet ( biologique, médical, affectif,
émotionnel, psychologique, sociologique…)
Autrement dit, au delà de ce qui est senti, la
douleur correspond au ressenti et au vécu.
La nociception : processus sensoriel à
l’origine des signaux nerveux qui déclenchent
la douleur
Système d’alarme qui protège l’organisme.
Déclenche des réponses réflexes et comportementales
dont la finalité est d’en supprimer la cause et donc d’en
limiter les conséquences
(cf les cas d’insensibilité congénitale à la douleur :
nécessité d’un environnement protégé)
Nocicepteurs
• Extrémités neuronales libres de neurone primaire
– Corps cellulaires dans les ganglions spinaux
– Pas de capteurs spécialisés (type corpuscule de Pacini ) mais des
récepteurs membranaires activateurs de canaux ioniques
• Contrairement aux récepteurs somesthésiques, ces récepteurs
maintiennent leur activité en présence du stimulus (pas
d’adaptation)
• Leur activité peut augmenter pour un stimulus donné par
sensibilisation ce qui conduit à l’hyperalgésie.
• Étant des terminaisons libres, on classe ces récepteurs d’après
les fibres qui leur sont associées
Localisation des nocicepteurs
• Peau
– 600 terminaisons libres au cm2
– Localisation précise de la douleur
• Viscères
– Récepteurs polymodaux (stimuli mécaniques & chimiques)
– Irritation des muqueuses, distension, contracture, torsion, traction,
impaction, ischémie…
• Os, tendons, muscles, articulations
La douleur
Types de nocicepteurs
•Nocicepteurs unimodaux : stimulations mécaniques intenses:
mécanonocicepteurs
Nocicepteurs polymodaux: répondent à des stimulations
douloureuses thermiques, mécaniques et chimiques
Mécano-nocicepteurs: stimulations mécaniques
Thermo-nocicepteurs: chaleur ou froid intense
Chémo-nocicepteurs: histamine et autres substances
chimiques
Afférences sensorielles primaires
douleur aigue légère
immédiate, piqure
douleur diffuse
inconfortable, brulure
•Fibres C
= 60 à 90
% des f.
afférentes
Trois types de
douleur :
1) Douleur nociceptive
• Excès de stimulations nociceptives : douleur
aiguë (traumatismes/brûlures), ou douleurs
chroniques (rhumatismes/cancers).
• = stimulation des nocicepteurs, transmis par les
voies de la douleur jusqu’au cortex cérébral,
provoquant ainsi la perception de la douleur.
• mise en jeu normale des voies neurophysiologiques de la
douleur.
2) Douleur neuropathique/neurogène
• Résulte d’une lésion et/ou irritation de l’un
des éléments, périphérique et/ou central des
voies nociceptives.
• dysfonctionnements des voies nociceptives
qui génère des sensations anormales
ressenties comme douloureuses, en l’absence
de dégât tissulaire apparent.
• Presque toujours des douleurs chroniques.
3) Douleurs idiopathiques et
psychogènes
• Douleur sans substrat anatomique survenant
généralement lors de névroses.
• Parfois cause irritative organique qui constitue
un point de cristallisation lors d’une
décompensation psychologique
STIMULUS NOCICEPTIF
STIMULUS NOCICEPTIF
LESION TISSULAIRE
• SENSATION DOULEUR
+
• REACTIONS REFLEXES
. Somato-motrices
. Neuro-végétatives
• INFLAMMATION
• SENSIBILISATION
DES NOCICEPTEURS
La douleur
Nocicepteurs activés par des stimuli qui peuvent
altérer les tissus tels que:
stimulations mécaniques intenses
températures extrêmes
l’hypoxie
subtances toxiques
La douleur
Stimulations mécaniques
Déformation de la membrane du nocicepteur ouvre des
canaux ioniques et entraîne sa dépolarisation
Les cellules autour du site lésionnel vont sécréter des
substances qui produisent l’ouverture des canaux ioniques, tels
que les protéases, de l’ATP et des ions K+
La douleur
1. Protéases
Dégradent la kininogène, ce qui produit la bradykinine
qui dépolarise les nocicepteurs
2. ATP
Dépolarise les nocicepteurs en activant des canaux
ioniques dépendant de l’ATP
3. Ions K+
Augmentation de K+ favorise la dépolarisation des
nocicepteurs
La douleur
Nociception thermique: Chaleur détruit les tissus et ouvre des
canaux ioniques dépendants de la chaleur à des températures >
45 C
Hypoxie: Entraîne une production d’ATP anaréobie,  acide
lactique, qui favorise l’augmentation de H+, qui activent les canaux
ioniques des nocicepteurs
Nociception chimique (ex. piqûre d’abeille): Activation de cellules
mastocytaires (système immunitaire) qui produisent de l’histamine.
L’histamine active les nocicepteurs, dilate les capillaires (œdème)
Les voies centrales de la
nociception
Types de voies nerveuses
• Afférentes (Ascendantes)
– Influx de la périphérie vers l’encéphale
• Neurone de premier ordre ou protoneurone
• Neurone de deuxième ordre ou deutoneurone
• Neurone de troisième ordre
• Efférentes (Descendantes)
– Influx de l’encéphale vers la périphérie
Neurones de premier ordre
– Le signal algogène véhiculé
par une fibre nerveuse de
petit calibre (Aδ ou C)…
– …se dirige vers la corne
postérieure de la moelle
épinière (par la racine
dorsale) où il existe un
premier relais intégratif
Substance grise de la ME
Premier relai intégratif
Neurones de premier ordre
• Les fibres Aδ (douleur rapide)
font synapses avec les neurones
de deuxième ordre dans la
couche I et V
• Les fibres C (douleur lente)
dans la couche V
• Ces fibres émettent des
collatérales vers des neurones
de la couche II (couche
gélatineuse de Rolando)
Voies de la douleur rapide: Aδ
• Douleur rapide (1 sec)
• Déclenche un réflexe
d’évitement
• Font synapse dans la couche
I et V de Rexed
– Médiateur = glutamate; durée
d’action en milliseconde
Les douleurs lentes: fibres C
• Les douleurs peuvent devenir chroniques et être à l’origine de
souffrances
• Typique des destructions
• Font synapse avec le deutoneurone dans la couche V de Rexed
• le neuromédiateur = substance P lentement libérée et éliminée (min)
• Douleur difficile à localiser
Neurones de deuxième ordre
• Leurs axones croisent la ligne
médiane (décussent) et
montent vers le tronc cérébral
dans le cadran antérolatéral
(ventrolatéral) de l’hémimoelle controlatérale
• Ces fibres forment les faisceaux
spinothalamiques = principales
voies ascendantes des stimuli
thermiques et nociceptifs
cadran antérolatéral
décussation
F.Néospinothalamique
Fibres C
Glutamate
I
Fibre Aδ
V
Substance P
F. Paléospinothalamique
Les fibres Aδ font synapses dans la couche I (médiateur=glutamate), décussent et donnent le
faisceau néospinothamamiqie
Les fibre C font synapses dans la couche V (médiateur=substance P), décussentDouleur
et donnent
le
2009 78
faisceau paléospinothalamique
Deuxième neurone:
Les faisceaux spinothalamiques
• 2 contingents principaux:
• 1) Le faisceau
néospinothalamique
– Se projette dans le thalamus
ventropostérieur (VP). Pas de relais
– douleur aiguë (piqure, coups) et
perception de la température (non
algogène)
– Douleurs bien repérées sur le plan
spatial et non anxiogènes
– Fibres A-delta
Deuxième neurone:
Les faisceaux spinothalamiques
• 2) Le faisceau
paléospinothalamique ou
spinoréticulaire
• Se projette sur
– la formation réticulaire (éveil),
– bulbe (Ripostes végétatives à la douleur:
tachycardie, mydriase….),
– l’hypothalamus (Sécrétion de cortisol..),
– le système limbique (Caractère anxiogène).
• Puis sur le noyau intralaminaire
thalamique
• douleurs profondes,
chroniques… fibres C
La douleur : comparaison avec les voies du
toucher
Decussation
médullaire
Neurone de troisième ordre
• Commence dans le thalamus
• Se termine dans les centres spécifiques du
cortex
– Perception de la localisation, la qualité, l’intensité
du stimulus
– Permet de sentir la douleur, de l’intégrer aux
expériences passées
Le thalamus et ses noyaux
Thalamus
• Les principaux noyaux cibles des fibres ascendantes
thermiques et nociceptives (neurones secondaires)
se situent dans le complexe ventro-postérieur (VP)
– Le VPM (médian) pour les signaux issus de la tête
– Le VPL (latéral) pour les signaux du reste du corps
• D’autres noyaux thalamiques reçoivent des
projections de la formation réticulaire ce qui participe
à la mise en alerte liée à la douleur
Du Thalamus au cortex..
• Le message douloureux (et thermique) est transmis
– du VPL et du VPM au cortex somesthésique I et II à des fins
de localisation
– du noyau intralaminaire du thalamus (ny non spécifique) dans
toutes les régions corticales à des fins de mise en alerte
– du noyau intralaminaire au système limbique, l’hypothalamus,
et aux structures associées à la genèse des émotions (riposte
endocrine, stress, peur…)
Cortex pariétal:
cortex I et II
Cortex pariétal et douleur
• somatotopie précise pour
la peau et les
articulations,
• imprécise pour les
muscles et les vaisseaux,
• inexistante pour les
viscères d’où les douleurs
rapportées (ou projetées)
Images fonctionnelles de différentes douleurs ( Pet-scanner)
il n’y a pas de centre de la douleur
Les contrôles de la nociception et de
la douleur
1. Contrôles segmentaires (médullaires) du
signal ascendant
2. Contrôle descendant d’origine
supraspinale
1)
Contrôle segmentaire :
réglementée...Par des feux
véritable « neurochimie du carrefour médullaire »
• Trois groupes de neuromédiateurs
responsables de la transmission des
messages entre afférences nociceptives
périphériques et neurones nociceptifs
spinaux :
– acides aminés excitateurs : aspartate
glutamate (recepteurs AMPA et NMDA),
– acides aminés inhibiteurs : GABA, glycine
– neuropeptides = neuromodulateurs :
substance P (P comme Pain), CGRP,
somatostatine, cholecystokinine,
neurokinine A…et opioïdes endogènes.
… et des croisements ...
• Des neurones « convergents » :
reçoivent des informations de
structures somatiques et des
viscères :
•
en cas de pathologie viscérale, en
sus de la douleur viscérale, existent
des douleurs ressenties dans les
territoires somatiques
correspondants .
• C’est la convergence viscérosomatique qui explique le
phénomène de « douleur
projetée »
• Les voies venant des
viscères sont les
mêmes que celles de
la nociception
cutanée
Les « douleurs projetées » sont rapportées par « erreur », lors
de l’analyse corticale, au métamère cutané
(le plus largement représenté)
alors que l’origine réelle est viscérale, articulaire ou musculaire
• Point de McBurney (autour
du nombril) & appendicite
• Angine de poitrine et
douleurs thoraciques
• Douleur vésiculaires &
région scapulaire
Douleurs projetées d’origine
cardiaque
Les 2 systèmes inhibiteurs de la douleur
1. Gate control (théorie du portillon)
médullaire
2. Inhibition centrale
1) Théorie du portillon
• Les fibres larges Aα et Aβ inhibent, via des interneurones
inhibiteurs, la transmission des messages nociceptifs des
fibres A-δ et C vers les neurones secondaires (système
spinothalamique)
Exemple de mise en jeu du
portillon:
• Le prurit, assimilable à une sensation
nociceptive. Le grattage lève cette
sensation par fermeture du portillon
• Alcoolisme et polynévrite
Exemple de mise en jeu du
portillon:
• Si on se heurte le tibia, la réaction
naturelle (et efficace) est de se frotter
vigoureusement la zone en question
Exemple de mise en jeu du portillon: Massage du
moignon pour soulager les douleurs d’un membre
fantôme
Le massage stimule les corpuscules de Pacini situés en aval
de la section et soulage la douleur
1. La section du membre a supprimé l’activité des neurones sensitifs type corpuscule de Pacini etc.
2. Les fibres de type C peuvent bourgeonner dans le moignon, se trouver comprimer et bombarder
de signaux nociceptifs la couche V de la ME
3.  déséquilibre au niveau du « gate control » par défaut d’activation des fibres du système
somesthésique et sensation de douleur dans le membre fantôme
Exemple de mise en jeu du portillon:
Acupuncture & fermeture de la porte
• L’acupuncture
stimule les grosses
fibres Aα et Aβ et
ferme le portillon
 Inhibition centrale
CONTRÔLES INHIBITEURS
SUPRA-SEGMENTAIRES (ou voies
inhibitrices descendantes)
Les structures cérébrales modulent l’activité des
structures sous-jacentes
Le cortex
Le thalamus
Le tronc cérébral
La moelle
FAISCEAU DESCENDANT
bloque la transmission des
messages nociceptifs
VOIE SEROTONINERGIQUE
(noyau du raphé)
VOIE NORADRENERGIQUE
(locus coeruleus)
contrôle
inhibiteur
descendant
déclenché par
stimulation
nociceptive
(CIDN)
Sérotonine
Noradrénaline
Endorphines
Contrôles inhibiteurs déclenchés par
(opioïdes
stimulations cérébrales (influence de l’humeur,
endogènes)
équilibre affectif et émotionnel, la qualité du sommeil, mémoire, la culture…)
CONTRÔLES INHIBITEURS
SUPRA-SEGMENTAIRES
Contrôle descendant d’origine centrale:
Le système inhibiteur descendant
• Contrôle provenant: du tronc cérébral, de l’hypothalamus, du cortex
Substance grise périaqueducale (enképhaline)
Noyau du raphé magnus (5-HT)
La libération de ces
neurotransmetteurs
inhibe les neurones ascendants
du faisceau spinothalamique
créant une analgésie généralisée descendante
La douleur: modulation
systeme inhibiteur
Substance Grise périacqueducale
Mésencéphale
Bulbe rachidien
interneurone
Inhibiteur à
Enkephalines
5-HT
La douleur: modulation
interneurone
La douleur: modulation
enkephalines
interneurone
Canal Ca++
voltage-dependant
Ca++
_
second messager
Ca++
PLC
Substance P
Fibre nociceptive
Ca++
La théorie du Gate control à l'origine des
traitements modernes de stimulation.
• L’inhibition possible du message nociceptif par la stimulation des afférences
myélinisées de gros calibre (voies du tact) a permis la mise au point d'appareils
de neurostimulation électriques. Il existe un post-effet à ces stimulations
(libération d’endo-opioïdes)
• 4 types:
- neurostimulation transcutanée : TENS, facile à mettre en œuvre. Indications
uniquement périphériques.
- neurostimulation médullaire : implantation
d'électrodes épidurales reliées à un
stimulateur implanté sous la peau.
- Parfois indiquée dans les douleurs de type
sciatique chronique ... Médiocre résultat sur
les lésions médullaires (lésions des voies
lemniscales)
- neurostimulation du cortex moteur (repérage
stéréotaxique et neurophysiologique)
- neurostimulation thalamique
En résumé, la transmission des messages nociceptifs est
réglée par une balance entre diverses influences.
La douleur survient lorsqu’il y a rupture d’équilibre en
faveur des messages excitateurs :
soit par excès de nociception
soit par déficit des contrôles inhibiteurs (douleurs
« de désafférentation », neurogènes, neuropathiques)
soit les 2 : douleurs mixtes +++
Sans oublier un vaste champ : celui des douleurs sine
materia / douleurs psychogènes
- / abaissement du seuil nociceptif ?
- / mécanismes psychologiques amplificateurs
de douleurs ?
- les douleurs morales ou souffrances...
Les phénomènes de sensibilisation
(amplification de la douleur)
Deux types de sensibilisation
• 1) Sensibilisation périphérique
– Ex: Douleur inflammatoire banale
• 2) Sensibilisation centrale
– Ex douleur chronique postopératoire
1) Sensibilisation périphérique
• Réduction du seuil de la douleur  augmentation de la réponse à
un stimulus qui peut dans les conditions normales être non
douloureux (allodynie)
• Libération de médiateurs spécifiques (la soupe inflammatoire)
notamment les prostaglandines qui prolongent la durée de la
douleur (phénomène réversible)
• Possibilité de réponse transcriptionnelle  altération prolongée de
la libération des médiateurs, de l’expression des récepteurs etc.
avec une douleur évoluant vers la chronicité
La douleur : Mécanismes de l’hyperalgie
2-liberation d’histamine
en retour
1-depolarisation
des nocicepteurs
Substance P: neuropeptide synthétisé par les nocicepteurs.
Dilatation des vaisseaux sanguins et libération d’histamine
Bradykinine:
dépolarise les
nocicepteurs
Prostaglandines:
produites à partir de
réactions
enzymatiques
augmentent la
sensibilité des
nocicepteurs aux
autres stimuli
2) Sensibilisation centrale
• L’augmentation de l’activité des nocicepteurs périphériques
(intervention chirurgicale, infection…) et l’augmentation de la
libération de neuromédiateurs dans la corne dorsale de la moelle
épinière crées un état d’hypersensibilité qui va amplifier la douleur
(extension spatiale et temporelle)
• Favorise chronicité et souffrance
• La sensibilisation centrale joue un rôle majeur dans les douleurs
neuropathiques
• On peut prévenir cette sensibilisation
– Analgésie préemptive et préventive en chirurgie
Hypersensibilité post-traumatique ou
phénomène d’embrasement (Windup)
• A la suite d’un traumatisme la corne
dorsale est bombardée par les messages
nociceptifs.
• A la longue, le champ de réception des
récepteurs augmente
• Les récepteurs NMDA des deutoneurones
jouent un rôle majeur dans cette
sensibilisation centrale
• Ce processus d’origine centrale est appelé
le « windup»
= augmentation progressive de la réponse d’un
neurone lors de l’application répétitive de
stimuli électriques nociceptifs identiques sur
un même territoire; il correspond à un
phénomène de sommation temporelle
Thermoception
Thermoception
Changements importants de température permettent les
perceptions les plus fortes
Voies de la thermoception
Récepteurs à la
chaleur utilisent
les fibres C
uniquement
Mécanorécepteur
Récepteurs au
froid utilisent
les fibres Aδ et C
Chaud
Froid
Utilisent les mêmes voies
que celles empruntées
par la douleur
La sensation de chaleur sans chaleur
La sensation de chaleur sans chaleur:
La capsaïcine, principe actif du piment
Les sensations de “brûlure douloureuse” résultent d’une interaction chimique et
non thermique avec les neurones sensoriels.
La capsaïcine, membre de la famille
vanilloïde, se lie au récepteur vanilloïde
sous-type 1 (TRPV1) de la fibre sensitive
Elle «dépolarise» la cellule et stimule les
neurones sensoriels impliqués dans les
processus douloureux.
De même….
Chaleur
Froid
Piquant
Sensation exagérée de chaleur
Sensation exagérée de chaleur
1
La phosphorylation
de
TRPV1 par la PKC suite à
l’inflammation amplifie les
réponses médiées par la
capsaicine et diminue le
seuil de température à
atteindre
pour
activer
TRPV1
4
2
P
3
Fin du cours sur les fonctions
sensorielles
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