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E-marketing
Jeux en ligne: la pêche aux prospects
»~POUR ATTIRER DE NOUVEAUX VISITEURS, LES SITES DE TOURISME FONT DE PLUS EN PLUS APPEL
AUX JEUX ET CONCOURS EN LIGNE. DÉMULTIPLIÉ GRÂCE AUX RÉSEAUX SOCIAUX, LE MARKETING
LUDIQUE EST DANS L'AIR DU TEMPS...
E
bookers, Hertz,
Look Voyages,
Center Parcs,
Fram, Havas Voyages,
Air France... La liste
des clients tourisme de
l'agence de e-marketing
La Fabrique à jeux et à
buzz est longue. Même
si les opérations menées
sont de courte durée, le
secteur du tourisme y
trouve un intérêt particulier
grâce à des dotations ap-
préciées par les internautes.
«En plus d'être ludiques, les
jeux marketing apportent
une image positive à la
marque, explique Yohan
Stern, directeur général de
l'agence, et ils ont une ap-
proche virale et sociale qui plaît
beaucoup aux internautes». De-
venu incontournable, le réseau
social Facebook redonne un coup
de fouet aux jeux-concours. La
vitesse de propagation et de
diffusion de l'annonce sur le
Web a permis d'accentuer l'impact
de cet
outil
marketing.
Objectif: créer du buzz
grâce aux jeux
« Le nombre de contacts générés
via le canal Facebook, où l'inter-
naute est invité à partager le
jeu avec son réseau, a été multi-
plié par 5 entre 2010 et 2011 »,
explique Yohan Stern. Et les ap-
plications Facebook ont un effet
de viralité deux à trois fois plus
élevé que celui des jeux web
dits classiques. « Le partage est
beaucoup plus naturel sur Face-
book», reconnaît le responsable
Lors d'une présentation commer-
ciale devant des annonceurs.
Parmi les nombreux objectifs
marketing que L'on peut attribuer
aaa
Les marques touristiques n'hésitent plus à profiter de l'incroyable support
marketing que représente Internet.
à un jeu en ligne, le CDI de La
Manche
a
fait
celui
de la
noto-
riété et de l'image. Le départe-
ment vient en effet de lancer
une campagne en plusieurs vo-
lets,
intitulée
«La
Manche
de
Julie», centrée autour d'un per-
sonnage et diffusée sur le site
web du même nom, ainsi que
sur une page Facebook associée.
Ils sont animés par des vidéos
et surtout plusieurs jeux-
concours: une dotation de six
séjours permet d'attirer le visiteur
sur ses supports. Lin objectif de
notoriété et de «buzz viral»
également recherche par Le Co-
mité du Tourisme du Val de Loire
(réunion de plusieurs CDI), avec
son jeu original «Construisez
votre Château», présente sur
Facebook et clôture fin janvier.
Ces annonceurs ne perdent pas
de vue leurs objectifs, à com-
mencer par la création de fichiers
de prospects. La collecte de
contacts dits «opt-in», lorsque
le joueur accepte de fournir ses
coordonnées pour recevoir des
informations commerciales après
avoir joué, est l'enjeu majeur et
doit démontrer son efficacité.
«30 à 60% des visiteurs d'un
jeu s'y inscrivent, 40 à 70% des
inscrits deviennent des contacts
opt-in, et 50 à 90% d'entre eux
parrainent au moins une autre
personne de leur entourage»,
argumentent les spécialistes.
L'enjeu caché: enrichir
une base de contacts
Afin d'augmenter l'efficacité de
ces opérations, toujours très
variable, le nombre d'informa-
tions demandées augmente pour
qualifier davantage encore le
profil des joueurs, que l'on sou-
haite transformer en prospects
et in fine, en clients. Illustration
avec «Le Grand Jeu Havas-
voyages.fr - Le Monde à portée
de clic», organisé
l'an dernier. Pour
remporter par tirage
au sort l'un des 10
séjours d'une semaine
pour deux personnes
aux Antilles, les visi-
teurs devaient montrer
patte blanche et dé-
cliner un peu plus que
leur simple identité: ville
de départ habituelle,
agence de voyages dé-
diée, numéro de mobile,
abonnement aux news-
Letters de Havas Voyages,
d'Air France et des autres
partenaires... «Le vérita-
ble enjeu est là», explique
Matthias Papet, directeur
en France de Holiday-
check.com. Le site vient de
clôturer les inscriptions à son
jeu-concours, « Holiday-shaker»,
après trois mois et «plusieurs
centaines de milliers de contacts
générés». Le jeu permettait à
l'internaute de trouver son hô-
tel-club idéal en mixant six cri-
tères dans un «shaker» animé
en flash. «Un vrai succes. Le
problème n'est pas de recruter
des joueurs mais au final des
clients et des voyageurs»,
relativise Matthias Papet. Mais
en plus de l'enrichissement de
sa base de contacts, Holiday-
check a voulu faire coup double
avec ce jeu. «Nous en avons
profité pour tester auprès des
internautes l'intérêt et la perti-
nence de ce nouvel outil de sé-
lection des hôtels-clubs, le Ho-
lidayshaker». Holidaycheck
pourrait bientôt l'intégrer de
fait
sur son
site.
Mais
sans
les dotations en cadeaux cette
fois-ci... •
Bruno Gomes