
FOCUS Dental Tribune Édition Française | Mars 2017
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Qu’est-ce que l’apnée
du sommeil ?
Son origine est physiologique :
– Pendant le sommeil, le relâchement des
muscles entraîne un rétrécissement de la
gorge et une circulation de l’air plus diffi -
cile. Les vibrations provoquent un ronfl e-
ment important.
– Cela peut s’aggraver lorsque les Voies
Aériennes Supérieures (VAS) se ferment
complètement et que la personne s’arrête
temporairement de respirer : elle fait une
apnée obstructive. Un tel événement peut
durer 10 secondes ou plus.
– Nota : Lorsque le blocage ventilatoire aé-
rien est de 50 % on parle d’hypopnée.
Ce phénomène peut se produire jusqu’à
plusieurs centaines de fois par nuit.
Voies aériennes supérieures
ouvertes
L’air circule normalement
Voies aériennes supérieures
fermées
La respiration est brièvement
interrompue, vous empêchant de
respirer et de dormir normale-
ment
L’apnée du sommeil affecte plus de 3 per-
sonnes sur 10 et presque 1 femme sur 5.1
Quels sont les facteurs de
risques de souffrir d’apnée
du sommeil ?
– Les hommes sont deux fois plus concernés
que les femmes.1
– Le SAOS (Syndrome d’Apnées Obstructives
du Sommeil) survient plus souvent après
50 ans.1
– L’obésité est un facteur favorisant mais
non obligatoire.1
– La consommation d’alcool, de somnifères
ou d’anxiolytiques provoque le relâche-
ment des voies aériennes et peut déclen-
cher ou aggraver le ronfl ement ou le
SAOS.2
Quelles conséquences
sur la santé ?
À chaque apnée, le cœur et le cerveau su-
bissent un stress. Nuit après nuit, le som-
meil est perturbé.
Ce genre de fatigue provoquant un état
symptomatique clair affecte la santé, la qua-
lité de vie, le travail et la vie personnelle.2
En l’absence de traitement adéquat, l’apnée
du sommeil est un facteur de risque impor-
tant contribuant à la détérioration de l’état
de santé.4
On notera :
Hypertension3, maladies cardiaques4, ac-
cidents vasculaires cérébraux5, diabète6, dé-
pression7, baisse de la libido, mais égale-
ment d’être sujet à un plus grand risque
d’avoir des accidents de la route8.
Le patient voit ainsi sa qualité de vie
s’amoindrir sans souvent savoir pourquoi.
Votre patient est-il concerné(e)
par l’apnée du sommeil ?
Certains des symptômes suivants
peuvent sembler bénins. Toutefois leur cu-
mul doit vous alerter, ils sont les signes tan-
gibles d’une maladie qui peut avoir de
graves conséquences.
Face à une suspicion d’apnée du sommeil,
il est recommandé d’envoyer votre patient
consulter un médecin spécialiste du som-
meil, mais vous pouvez, vous-même, préa-
lablement conforter, confi rmer, le diagnos-
tic de façon sure.
Malgré tout, le SAOS est encore mal connu
et sous-diagnostiqué. Seules les personnes
atteintes de formes sévères aux consé-
quences graves et handicapantes dans la vie
quotidienne consultent. La grande majorité
des médecins généralistes ne sont pas for-
més seuls 25% des médecins généralistes
aboutissent à un diagnostic de soupçon de
syndrome d’apnées du sommeil face aux
symptômes.
Quels tests pour confi rmer
un diagnostic d’apnée du
sommeil ?
8 patients sur 10 sont non diagnosti-
qués10, ce qui est parlant ! Lors d’une suspi-
cion d’apnée du sommeil, il convient de
consulter un spécialiste du sommeil qui
pourra réaliser un enregistrement du som-
meil pour établir le diagnostic. Cet enregis-
trement peut avoir lieu soit à l’hôpital soit
au domicile, et existe sous 2 types :
• La polygraphie ventilatoire nocturne :
Confort préservé, facilité d’usage et
sureté du diagnostic.
Cette technique consiste à enregistrer les
mouvements respiratoires du patient, le
débit d’air entrant et sortant par les voies
nasales, les ronfl ements, le taux d’oxygène
dans le sang et pour certains comme
l’APNOS, les mouvements du thorax et la po-
sition du corps. La polygra-
phie a généralement lieu
au domicile et nécessite
un enregistrement d’au
moins 6 heures de som-
meil pour être effi cace. Elle
peut être initiée par le den-
tiste. Voir APNOS YH600 B
• La polysomnographie :
Hospitalière et
à domicile.
Cette technique est plus
complète que la polygra-
phie car elle permet de
fournir, en plus, des infor-
mations sur la qualité cé-
rébrale du sommeil. In-
confortable, la polysom-
nographie nécessite de
passer une nuit entière de
préférence dans un labo-
ratoire du sommeil ou un
service hospitalier spécia-
lisé, car pause d’électrodes
cérébrales, d’équipements en sus et de ca-
méras, mais peut, via un technicien, être
également réalisée au domicile. Elle confi r-
mera avec plus de précisions le diagnostic
établi par les polygraphes.
Qui traite ? Le Chirurgien-
dentiste en première ligne.
Les médecins généralistes faisant défaut
dans le SAHS, les ORL et les pneumologues
sont sollicités de par leur spécialité. Les
chirurgiens-dentistes sont un des vecteurs
du dépistage. En comptant 20 patients exa-
minés chaque jour dans les cabinets den-
taires, c’est 1, voire 2 ou 3 malades ap-
néiques qui pourraient être diagnostiqués
chaque semaine ! De plus des patients
peuvent être traités par orthèses mandibu-
laires plus confortables que les appareils à
pression ventilatoire. Un bon état de la
bouche est quand même nécessaire pour
les orthèses.
Quels sont les traitements
possibles contre l’apnée du som-
meil ?
En fonction de la sévérité des apnées, dif-
férents traitements pouvant être pris en
charge par l’Assurance Maladie vous seront
proposés :
• Traitement par PPC (Pression Positive
Continue)
Il s’agit d’un appareil placé au chevet du
patient qui fournit l’air sous pression via un
masque.
Cette pression permet de maintenir les
voies aériennes ouvertes et d’éviter la surve-
nue d’apnée.
Ce traitement n’implique ni la prise de
médicaments ni la chirurgie.
Il est reconnu comme traitement de 1ère
intention de l’apnée du sommeil sévère. Le
bénéfi ce peut se faire sentir très rapidement
- souvent même dès la première nuit (2).
• Traitement par orthèse d’avancée
mandibulaire (OAM) sur-mesure
L’orthèse dentaire, fabriquée sur-mesure,
doit être portée pendant le sommeil. L’or-
thèse maintient la mâchoire inférieure en
position avancée pour élargir l’espace der-
rière la langue et maintenir les voies aé-
riennes supérieures ouvertes afi n de restau-
rer une respiration fl uide et silencieuse.
Le traitement du syndrome d’apnée du
sommeil par orthèse d’avancée mandibulaire
Dr Wally Beruben
LE JOUR
•Faigue
•Altéraion de l’humeur, dépression
•Somnolence excessive
•Manque d’énergie
•Maux de tête au réveil
•Troubles de la
concentraion
et de la mémoire
•Hypertension
•Troubles de la sexualité
LA NUIT
•Ronflement
•Arrêts de la respiraion
pendant le sommeil
•Réveils fréquents
•Sensaion d’étouffement
•Levers fréquents pour
uriner