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IRM prostatique dynamique
avant biopsies ciblées :
luxe ou nécessité ?
Alexandre BEN CHEIKH 1
Nicolas GIROUIN 1
Pascale RYON-TAPONNIER 1
Florence MEGE-LECHEVALLIER 2
Denis LYONNET 1
Olivier ROUVIERE 1
1
Service de radiologie urinaire
2 Service d’anatomopathologie
Hôpital Edouard Herriot
CHU de LYON France
Prostate et vésicules séminales
Regnier de Graaf – vers 1660
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Introduction
1.
Le diagnostic de cancer de la prostate est basé sur les
biopsies systématiques en sextant
2.
Chez les patients présentant une élévation du taux de PSA
une série de biopsies négatives ne permet pas d'éliminer la
présence de cancer:
3.
17-21% des patients avec une série négative de 10 à 12 prélèvements
(1-2)
ont un cancer découvert par une seconde série de biopsies… (1-
L'IRM dynamique paraît significativement plus fiable que
l'IRM T2 dans la détection du cancer de prostate (au
moins dans la zone périphérique) (3-4)
(1) Singh H et al, J Urol 2004; 171:1850-1854
(2) Miang BM et al, Urology 2002; 60:836-840
(3) Girouin N et al, Eur Radiol 2007; 17:1498-1509
(4) Futterer JJ et al, Radiology 2006; 241:449-458
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Introduction
Le but de ce travail est donc d’évaluer l’IRM
dynamique avant biopsies ciblées chez les
patients ayant un taux de PSA élevé et un
antécédent de biopsie négative
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Population et méthode
Étude rétrospective sur les données de 72 patients
âgés de 52 à 74 ans (moyenne : 63 ans) adressés dans
notre service pour la réalisation d’une IRM
prostatique avant biopsies écho-guidées
(de novembre 2005 à juillet 2007)
Critères d’inclusion:
Absence de diagnostic antérieur de cancer de prostate
Antécédent d’au moins une série de biopsies
prostatiques négatives (moyenne : 1.72, maximum : 5)
Elévation persistante du taux sérique de PSA
(moyenne : 9.52 ± 5.91 µl/ml)
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Technique IRM
IRM 1.5 T (Symphony, Siemens)
Antenne de surface en réseau phasé
Pas d'antenne endorectale
Durée moyenne de l’examen: 30 min
Coupes en pondération T2 TSE
Plans axial, sagittal et coronal
Séquences dynamiques (T1 EG 3D)
Avec Fat Sat
Plan axial
Sans puis après injection d’un bolus de gadolinium
12 acquisitions, résolution temporelle: 15 secondes
Cliquez sur l’image
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Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Analyse des images IRM
La prostate a été divisée en 10 secteurs
(base, partie moyenne, apex, compartiment interne, vésicule
séminale pour chaque coté)
en utilisant une cotation binaire (présence/absence
d’images suspectes de cancer) en T2 et en dynamique
9
10
7
8
1
4
2
5
3
6
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Présence de cancer:
critères diagnostiques
Séquences T2 = Critères standard
Zone périphérique : toute plage nodulaire en hyposignal
Compartiment interne : plage en hyposignal homogène (1)
Vésicules séminales : épaississement des parois ou élément hypointense intraluminal
Séquence dynamique = Critères visuels (2)
Zone périphérique : toute plage nodulaire présentant un
rehaussement précoce et intense
Compartiment interne :
Plages à rehaussement précoce envahissant la zone périphérique
Lésions nodulaires présentant un rehaussement intense et homogène
Vésicules séminales : rehaussement précoce des parois ou du
contenu intraluminal
(1) Akin O et al, Radiology 2006; Radiology 239: 784-792
(2) Girouin N et al. Eur Radiol 2007; 17: 1498-1509
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Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Biopsies écho guidées
Les biopsies de prostate ont été réalisées en moyenne 25 jours (0226) après l’IRM
Technique classique:
Pistolet à biopsie automatique 18 G
Anesthésie locale péri-prostatique
Dans tous les cas, l’opérateur avait accès aux images de l’IRM et
devait définir préalablement les zones présentant des anomalies
suspectes (T2 et/ou dynamiques)
Protocole de biopsie:
12 prélèvements (soit 2 prélèvements (paramédian et latéral)
dans la zone périphérique de chaque sextant)
Prélèvements additionnels dans des zones contenant des
anomalies IRM
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Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Analyse anatomopathologique
Technique standard
Si cancer, précision sur:
la longueur d’envahissement
le score de Gleason
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Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Analyse statistique
Toutes les analyses ont été faites en utilisant le logiciel SPSS 13
Analyse par patient
Vrai positifs (VP) : patients avec au moins une biopsie positive
correspondant à un secteur positif en IRM (quel que soit le résultat des
biopsies dans les autres secteurs)
Vrai négatifs (VN) : patients sans aucune anomalie IRM et avec biopsie
négative
Faux négatifs (FN) : patients ayant au moins une biopsie positive mais
sans anomalie IRM
Faux positifs (FP) : patients n’ayant aucune biopsie positive et au moins
un secteur positif en IRM
Patients inclassables (INC) : patients ayant à la fois des secteurs FN et
FP sans aucun secteur VP
Analyse par secteur
La corrélation par secteur entre les biopsies et les résultats T2 et dynamiques de
l’IRM a été analysé en utilisant un test uni variable de χ2.
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Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Résultats
Biopsies
Volume prostatique moyen: 48.8 ± 23.9 cc
Nombre moyen de prélèvements par patients: 15.8 (de 12 à
21) (513 secteurs biopsiés)
Cancer prostatique
19
patients (26.4 %)
39 secteurs (7.6%)
Longueur moyenne d'invasion sur les prélèvements
positifs: 2.9 mm
Score de Gleason
3
5
6
7
8
Nb de secteurs
1
1
21
13
3
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Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Résultats
IRM
65 des 72 patients (90.2%) présentaient des anomalies
IRM dont:
38 (53 %) patients avec une IRM T2 positive
62 (86%) patients avec une IRM Dynamique positive
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Corrélation IRM/Biopsie
Analyse par patients
VP
VN
FP
FN
INC
Total
T2
9
26
27
8
2
72
Dyn
18
10
43
0
1
72
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Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Corrélation IRM/Biopsie
Analyse par patients
T2
Sur les 9 patients vrai positifs, 6 avaient
uniquement des biopsies positives dans les
territoires positifs en T2
Dynamique
Sur les 18 patients vrai positifs sur l'IRM
dynamique, 8 avaient uniquement des biopsies
positives dans les territoires positifs sur les
séquences dynamiques
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Corrélation IRM/Biopsie
Analyse par secteurs : séquence T2
Biopsie
IRM
Total
Total
-
+
-
425
27
452
+
49
12
61
474
39
513
χ2 = 14.36, p<0.001
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Corrélation IRM/Biopsie
Analyse par secteurs: IRM dynamique
Biopsie
IRM
Total
Total
-
+
-
394
16
410
+
80
23
103
474
39
513
χ2 = 39.80, p<0.0001
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Corrélation IRM/Biopsie
Analyse par secteurs
T2
Sen: 31 % Spe: 90 %
VPP: 20 % VPN: 94 %
Dynamique
Sen: 59 % Spe: 83 %
VPP: 22% VPN: 97%
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Corrélation IRM/Biopsie
Analyse par secteurs: Odds Ratios
T2
OR = 3.855 (IC à 95%: 1.8 – 8.1)
Dynamique
OR = 7.080 (IC à 95%: 3.6 – 14)
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 69 ans
PSA à 6.42
3 séries de biopsies négatives
Pas d’anomalie retenue en T2
Prise de contraste suspecte de la
partie moyenne droite en
dynamique
Biopsies ciblées positives en
PM droite (foyer de 1 mm,
Gleason 3)
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 64 ans
PSA à 10
2 séries de biopsies négatives
Plage suspecte de la PM droite
en T2 étendue en antérieur
Prise de contraste suspecte de la
partie moyenne droite en
dynamique plus importante
que sur le T2
Biopsies ciblées positives en
PM droite (foyer de 2 mm,
Gleason 6)
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 68 ans
PSA à 10
2 séries de biopsies négatives
L’ensemble du compartiment
périphérique et hétérogène en T2 +
nodule en hypo signal marqué du
compartiment interne droit
Prise de contraste suspecte de la partie
moyenne gauche et du nodule du
compartiment interne droit
Biopsies ciblées positives dans le
compartiment interne droit
(foyer de 7 mm, Gleason 6)
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 57 ans
PSA à 7.6
1 série de biopsies négatives
Discret hypo signal de la partie
moyenne gauche
Prise de contraste suspecte de la
partie moyenne gauche
Biopsies ciblées positives dans
le partie moyenne gauche
(foyer de 2 mm, Gleason 7) mais
aussi en base gauche et sur
les 2 apex !
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 56 ans
ATCD de résection endo-urétrale
TR sans anomalie
Taux de PSA à 8,7
3 séries de PBP négatives
L’ensemble du compartiment
périphérique est en hypo signal
T2, hétérogène
Rehaussement suspect en partie
moyenne droite
Biopsies ciblées positives (foyer
de 7 mm, Gleason 7)
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 70 ans
Taux de PSA à 25
3 séries de PBP négatives
Image nodulaire
suspectes à la fois en T2
et dynamique du
compartiment interne
droit
Biopsies négatives …
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 59 ans
Taux de PSA à 8
1 séries de PBP négatives
Pas d’anomalie mise en
évidence en T2 ou en
dynamique
Biopsies négatives
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Patient de 62 ans
Taux de PSA à 8,5
2 séries de PBP négatives
2 foyers suspects à la fois en
T2 et dynamique:
- Partie moyenne droite
- Compartiment interne droit
Biopsies positives dans le
compartiment interne droit
(foyer de 5 mm, Gleason 9) et
négatives en PM Dt
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Discussion
Les premières publications évaluant l’IRM pour
guider de nouvelles biopsies prostatiques et se basant
uniquement sur la séquence T2 ont rapporté de bons
résultats
(analyse par patients, Se = 83-85%, Spe = 62-65%) (1-2).
Mais l'analyse par secteurs était soit absente (1), soit
ne montrait aucune corrélation entre les données de
l'IRM et celles des biopsies(2) !!
(1) Perrotti M et al, 1999; J Urol 162:1314-1317
(2) Beyersdorff D et al, Radiology 224:701-706
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Discussion
Deux séries ont déjà évalué l’IRM dynamique pour guider de
nouvelles biopsies chez des patients ayant une élévation de
PSA et une ou plusieurs séries de biopsies négatives (1,2).
Dans la première (32 patients), l'IRM dynamique était
significativement corrélée au résultat des biopsies tandis que
l'IRM T2 ne l'était pas(1).
La seconde (26 patients) a conclu que ni l'IRM dynamique, ni
l'IRM T2 n’amélioraient le rendement diagnostique des
biopsies ciblées mais:
- le nombre de patients était limité
- la technique des séquences dynamique n’était pas
homogène(2).
(1) Portalez D et al, J Radiol 2004; 85:1999-2004
(2) Lattouf JB et al, BJU Int 2007; 99:1041-1046
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Discussion
La présente étude est, à notre connaissance, l'étude
de la littérature avec la plus grande population.
Elle confirme que l’IRM dynamique est un outil
prometteur pour guider de nouvelles biopsies, avec
notamment une excellente sensibilité.
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Discussion
Nous avons utilisé les mêmes critères diagnostiques visuels que Girouin et
coll(1).
Pourtant, malgré une meilleure résolution temporelle (15 sec au lieu de 30)
la spécificité de l'IRM dynamique est, dans notre étude, nettement
inférieure à celle rapportée par Girouin et coll.
Plusieurs éléments peuvent expliquer cette faible spécificité:
- La population des patients à PSA élevé et à biopsies négatives est plus
difficile que celle des patients candidats à la prostatectomie radicale
(prévalence de cancer plus faible, cancers de plus petite taille, plus
grande fréquence de lésions de prostatite…)
- Nous avons volontairement adopté une lecture sensible et peu
spécifique (mieux vaut quelques prélèvements additionnels pour rien
qu'un cancer raté…)
- Les erreurs d'échantillonnage des biopsies peuvent expliquer
quelques faux positifs apparents (cancer bien détecté par l'IRM mais
raté par la biopsie)
Girouin N et al, Eur Radiol 2007; 17: 1498-1509
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Introduction
Population et méthode
Résultats
Discussion
Conclusion
Conclusion
L’IRM prostatique avec séquences dynamiques est
une technique prometteuse pour localiser un
cancer chez des patients ayant une élévation
persistante du taux de PSA et des biopsies
négatives
Sa sensibilité paraît notamment excellente
Une étude prospective reste nécessaire pour évaluer
la balance coût/bénéfice de cette technique
A. BEN CHEIKH & coll LYON JFR 2007
Merci de votre attention
Si vous voulez en savoir plus sur l’IRM prostatique, cliquez ici
Remerciements:
Mr Giraud
pour son travail sur les statistiques
Dr Thomson pour son aide logistique
Pr Rouvière pour ses compétences, sa disponibilité , sa gentillesse
et, surtout, pour nous avoir supporté durant les 2
années du clinicat (et ce n’était pas facile tout les jours !)
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