Ce que vous devez savoir à propos
des troubles de la sexualité et de la fertilité
Que vous soyez un homme ou une femme, votre traitement peut induire des troubles de la sexualité
(1)
.
Ces troubles ne sont pas rares chez les patients traités par thérapie ciblée. Ainsi, une étude
scientifique récente indique que plus de 60% des hommes rapportent un changement dans leur
vie sexuelle depuis le début du traitement (2). Il faut cependant que vous sachiez que ces troubles
peuvent êtres temporaires (3) et que, si certains aspects en sont modifiés, vivre sa sexualité reste
possible (3,4).
Des troubles de la fertilité peuvent également se manifester
(1)
. Ainsi, chez les hommes, une
altération de la production de spermatozoïdes, pouvant aller jusqu’à l’absence totale de
spermatozoïdes dans le sperme (1) est possible.
Même si on ne peut prévoir à l’avance la sévérité de ces troubles, il est important que vous soyez
bien informé avant de débuter le traitement.
Les troubles de la sexualité
Ils peuvent être dus à des troubles dits fonctionnels mais également à des troubles psychologiques.
Les principaux troubles fonctionnels sont :
- Chez les hommes (1) :
Des troubles de l’érection qui se définissent par un déficit de rigidité altérant la satisfaction
du rapport sexuel.
Ils peuvent se manifester par un trouble du maintien, une médiocrité de la qualité de
l’érection, ou une raréfaction de l’évènement.
Ils peuvent être liés à votre traitement mais il est important de rechercher d’autres causes
comme une hypertension, une dépression, des problèmes neurologiques ou endocriniens.
Des troubles de l’éjaculation avec parfois la présence de sang dans le sperme.
- Chez les femmes
Des sécheresses vaginales et des vaginites
(1)
à l’origine de douleurs lors des rapports sexuels
(5) ou de pertes abondantes et malodorantes (1).
- Chez les hommes et les femmes (1)
Des troubles de la libido qui se définissent par une diminution de l’intérêt ou une aversion
pour la sexualité.
Ces troubles peuvent révéler un syndrome dépressif ou des désordres hormonaux.
Ils peuvent aussi être la conséquence de la fatigue ou d’atteintes douloureuses de la peau
ou des muqueuses.
• Une altération de la qualité des rapports
VOTRE MÉDECIN VOUS A PRESCRIT
UNE THÉRAPIE CIBLÉE ...
Les troubles psychologiques
Les troubles psychologiques (anxiété, dépression) liés au diagnostic, au(x) traitement(s) et à
la crainte de la rechute sont à eux seuls suffisants pour altérer le désir (3,4).
- Chez la femme la crainte de ne plus pouvoir satisfaire son/sa partenaire peut favoriser un
sentiment de culpabilité et interférer avec l’expression de son désir (3).
- L’homme, dans l’éventuelle crainte de ne plus pouvoir satisfaire sa/son partenaire, peut
avoir des troubles de l’érection (4).
Quelques conseils
- Les rapports sexuels sont possibles durant le traitement sauf cas particuliers (immédiatement
après une chirurgie par exemple). En cas de doute, interrogez votre médecin (3,4).
- En cas de troubles de l’érection, les médicaments pro-érectiles peuvent être efficaces
(4)
mais ne les prenez pas sans en parler à votre médecin (1). D’autres techniques comme les
injections intra-caverneuses ou les pompes à vide peuvent également être utilisées (4).
- En cas de sécheresse vaginale : la lubrification vaginale par gels à l’eau avant les rapports
peut être utile
(1)
. On recommande l’utilisation d’un gel lubrifiant sans colorant et sans
parfum. Des produits locaux (ovules) à base d’œstrogènes peuvent être prescrits s’il n’y a
pas de contre-indication médicale. La vaseline n’est pas recommandée car elle peut favoriser
une infection vaginale (3).
- En cas de vaginite : privilégiez les savons au pH neutre et l’espacement des toilettes intimes.
Des ovules et des crèmes peuvent être indiqués en cas de surinfection (1).
Grossesse et contraception
- Une contraception est conseillée aux femmes non ménopausées (1).
- En cas de grossesse, compte tenu des risques de malformations fœtales, il est recommandé
de discuter une interruption thérapeutique de grossesse (1).
- Si la grossesse est poursuivie, il est recommandé d’arrêter la thérapie ciblée (1).
Dans tous les cas :
- Parlez de ces troubles à votre médecin, il saura vous aider. Une communication de qualité
entre vous et vos interlocuteurs médicaux doit vous permettre d’exprimer vos questions afin
d’obtenir des réponses face aux difficultés rencontrées (3,4). N’hésitez pas à en parler dès le
début des symptômes afin que la prise en charge soit plus rapide (1).
- Parlez également avec votre partenaire, il saura vous comprendre. En effet, l’harmonie, la
confiance et une bonne communication entre les partenaires jouent un rôle essentiel dans
le réapprentissage de la sexualité. Il est important que le couple intègre les modifications
physiques et psychologiques et que chacun regagne une assurance notamment quant à son
pouvoir de séduction. Il est nécessaire que les partenaires puissent se parler, s’écouter et
qu’une compréhension existe de la part de celui qui n’est pas traité (3,4). Une consultation
auprès d’un(e) psychologue, d’un(e) sexologue ou d’un médecin peut être utile et faciliter la
communication dans le couple.
1. Bessède T et al. Gestion des effets secondaires des thérapies ciblées dans le cancer du rein : troubles de la sexualité. Bull Cancer 2011; 98
(Suppl. 3): S127-S131.
2. Bessède T et al. Sexual life of male patients with advanced renal cancer treated with angiogenesis inhibitors. Ann Oncol 2011, 22: 2320–2324.
3. Ligue contre le Cancer. Sexualité et cancer. Information destinée aux femmes. Juin, 2011.
4. Ligue contre le Cancer. Sexualité et cancer. Information destinée aux hommes. Juin, 2011.
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