Département : Charente-Maritime Edifice : La Baronnie Localité : ST MARTIN DE RE Propriétaire : privé Etendue de la protection proposée : ISMH en totalité Demande ISMH par les propriétaires en date du 28 mai 1996. Intérêt historique et archélosique : "Kemmerer écrit qu'au début du XVIIIe siècle, le manoir primitif a été remplacé par le logis actuel. Il n'est pas impossible qu'une construction existât alors à cet emplacement, mais ce n'était pas le "manoir primitif, car une source de Î676, la prise de possession de la baronnie de l'île de Ré par les pères de l'Oratoire, dit expressément "attendu qu'il n'y a aucune maison seigneurialle..." A partir de 1712, Jean Masseau, sieur de Beauséjour, est qualifié de seigneur de la baronnie de l'île de Ré. Cet édifice est construit entre 1712 et 1721, année où les députés des habitants de Saint-Martin sont venus rendre hommage au "sieur Masseau, leur seigneur, en cette ville de Saint-Martin de Ré, rue Neufe, où estant... dans une salle de son dit logis..." En 1791, la ci-devant "baronnie de l'isle de Ré" est mise aux enchères et acquise par Pierre Polycarpe Fournier. En 1845, elle est achetée par la communauté Sainte-Marie de la Providence de Saintes dans l'intention d'y établir un pensionnat. La maison était à ce moment là en bon état, car "des réparations majeures" venaient d'y être faites. Selon un plan de cette époque, l'installation des religieuses n'amena pas de transformations notables ; une chambre du premier étage, exposée au nord, fut aménagée en oratoire. En 1854, les religieuses, qui n'avaient pas assez d'élèves, quittèrent la maison"1 qui verra encore se succéder plusieurs propriétaires. Au 21 de la Rue Baron-de-Chantal, s'ouvre une porte cochère dont le portail en bois a sa partie haute ajourée d'une claire-voie. Sur l'encadrement à bossage de pierre sont posés deux pilastres latéraux à base et chapiteaux moulurés supportant un entablement et une coniche. Une allée bordée de mur puis une cour encadrée des deux ailes rectangulaires conduisent au corps principal de logis rectangulaire précédé d'une terrasse. Un hall axial mène au jardin arrière. Deux courts pavillons encadrent la terrasse postérieure tandis que le jardin clos de mur dans lequel se trouve un puits est fermé à l'Est par une haute muraille dans laquelle il y a un portail condamné dont les pilastres sont ornés de volutes. L'ensemble est construit en pierre calcaire. Les murs sont en moellons recouverts de crépi tandis que les chaînes d'angle, les encadrements de baies, les pleins de travées, les bandeaux et les corniches sont en pierres de taille. 1 Cf dossier Inventaire, PONS (M.C.) et RENAUD (G.), 1978. Les couvertures, à deux pans, avec croupes, sont en tuiles creuses exceptées celles des pavillons Est, à deux pans et deux croupes, galbées en doucine avec brisis, éclairées de lucarnes qui sont en ardoise. Corps de logis et ailes s'élèvent sur un rez-de-chaussée et un étage. Les ailes nord et sud sont précédées de bâtiments plus bas aux travées de baies placées de façon plus irrégulières. Les ailes proprement dites comptent quatre travées régulières avec une porte à chaque extrémité. Le corps central a cinq travées avec une porte axiale à chambranle saillant, couronné d'une corniche moulurée. Chaque travée se compose de deux fenêtres ouvertes d'un linteau en arc segmentaire avec chambranle et plein de travées saillantes. La façade sur jardin compte sept travées. Les pavillons ont deux travées donnant sur la terrasse, une seule travée donnant à l'Est. Des deux côtés, la corniche et la modénature se prolongent sur toutes les parties du logis et de ses ailes. Les terrasses sont délimitées par un muret et les entrées sont ponctuées de perrons avec degrés en dalles de pierre. A l'intérieur, il faut noter la présence de cheminées en pierre et de lambris datant de la construction. L'escalier le plus remarquable se trouve dans l'aile nord avec sa rampe en fer forgé. Le pavillon nord-est abrite sous son comble en impériale une pièce des plus charmantes lambrissée de planches cloutées. Les cloisons sont à l'étage de la même composition. Motivation de la demande de protection : Lors de la visite effectuée en compagnie de l'Architecte des Bâtiments de France et du Conservateur Régional des Monuments Historiques en juin 1996, les travaux battaient leur plein. Aux dires de la municipalité, ils ne sont pas déclarés, malgré les tentatives faites pour rappeler aux propriétaires les règlements d'urbanisme. Ce que nous avons pu voir, laissait présager par moment de sombres inquiétudes : panneaux de lambris bas remplacs par de l'aggloméré, carrelage en pierre de cuisine de taille disproportionnée, salle de bains au décor contestable... Au moment du passage du dossier en CO.RE.P.H.A.E., les travaux seront achevés, dans l'ensemble, l'extérieur n'aura subi aucun dommage et ce qui était en bon état aura été conservé. La Baronnie reste encore une des plus belles maisons de Saint-Martin de Ré pouvant à ce titre prétendre à une inscription sur l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques avec les avantages qui en découlent... Département: Charente-Maritime commune : SAINT MARTIN DE RE Monument : La Baronnic Adresse ou situation exacte: 21 rue de Baron Chantai 17410 ST MARTIN DE RE - section E, parcelles 693-694 du cadastre utilisation actuelle : en cours de restauration Nature et étendue de la protection proposée : ISMH CH totalité Le propriétaire consentirait-il au classement éventuel ? : non Epoques de construction : 1712 - 1721 Travaux : Réparation à prévoir d'urgence : Estimation (au besoin sommaire) de ces réparations : Crédit d'entretien nécessaire : N.B. - Les trois renseignement! précédents devront être fournis par l'Architecte des Bâtiments de France ou éventuellement par l'Architecte en Chef des Monuments Historiques. Renseignements bibliographiques : Cfannexe Cf dossier S.R.I. établi en 1978 par Maria-Charlotte PON et Geneviève RENAUD Documents graphiques et photographiques anciens connus : Charente-Maritime Saint-Martin-de-Ré La Baronnie 21, rue Baron-de-Chantal HISTORIQUE1 Dans son Histoire de l'Ile de Ré, Kemmerer écrit qu'au début du XVIIIe siècle, le manoir primitif a été remplacé par le logis actuel. Cependant, une source de 16762 relatant la prise de possession de la baronnie par les pères de l'Oratoire dit expressément "attendu qu'il n'y a aucune maison seigneurialle...". A partir de 1712, Jean Masseau, sieur de Beauséjour est qualifié "seigneur de la baronnie de l'Ile de Ré3". Le logis pourrait donc avoir été construit entre 1712 et 1721, année où les députés des habitants de Saint-Martin sont venus rendre hommage au "sieur Masseau, leur seigneur, en cette ville de Saint-Martin-de-Ré, rue Neufe, où estant... dans une salle de son logis..."4. Un inventaire de 1725, mentionne un riche mobilier : plusieurs tapisseries (une verdure à cinq panneaux, une de "haute lice de trois pièces", une de Belganné, Belgame ou Belgance), six tableaux de famille à cadre doré et un portrait de Mme d'Orléans5. Une deuxième description détaillée de cette demeure, faite en 17346 faite à la mort de Masseau paraît contredire cette date de construction au début du XVTHe siècle puisque on y voit une maison où tout ce qui est pierre de taille, boiseries, fermetures, carreaux, couverture, est soit "pourri", soit cassé. Conséquence de 10 à 20 ans de dégradations ? ou exagération des notaires ? Le 23 août 1743, un décret7 d'adjudication rendu au parlement de Paris attribue le logis à Claudine, Alexandrine, Marie Gérin de Tencin. Le 23 mars 1751, sa soeur, Françoise de Guérin, marquise de Tencin, veuve de Laurent Ducros, chevalier, comte de Groslé, du Roussillon et autres places... hérite de la demeure8. Vers 1755 et jusqu'au 15 décembre 1775, Charles Augustin De Feriol d'Argental, chevalier, ministre plénipotentiaire de Son Altesse Sérénissime l'Infant, duc de Parme en est propriétaire9. Ensuite, Pierre Georges Félicien de Boffin, comte de Puisignieux, capitaine de dragons et son épouse, achètent la Baronnie qu'ils vont garder jusqu'en 178510 puis le roi Louis XVI l'acquiert par acte du 22 avril 178511. En 1791, la ci-devant "baronnie de l'isle de Ré" est mise aux enchères et acquise par Pierre Polycarpe Fournier12. Le 10 janvier 1802, ce dernier donne la demeure en dot à sa fille Julie, à l'occasion de son mariage avec Théodore Baudin13 et c'est leur fille Suzanne Laetitia Baudin qui garde la maison en 1821 !Cf dossier Inventaire. PON (M-C) et RENAUD (G.), 1978. : S 6757, dossier 5. 3PHELIPPOT, Notice historique..., p. 9-10. 4A Musée Cognacq : carton 23 ; PHELIPPOT, Notice historique..., p. 2. 5Cf annexe A. 6Cf annexe B. 7A.D. 17 - Actes Thilorier - B 2125. 8PHELIPPOT, Notice historique..., p. 11 - A.D. 17 : acte Riguelins, 27 septembre 1755. 9lbid, arcte Riguelins ; A. Musée Cognacq : cartons 13 et 23. 10/ôirf., carton 23. u/ôiW., carton 23 -A.N. : Ql 116. 12A.D. 17 :Q 28 et 111. I3lbîd, acteDenouy. 2AN 2/ Plusieux baux à loyer de la première moitié du XIXe siècle donnent une description sommaire14. En 1845, la Baronnie est acquise par la Communauté Sainte-Marie de la Providence de Saintes dans l'intention d'y établir un pensionnat. Le procès-verbal d'expertise15 précise "que son édification est de date peu ancienne ; que des réparations majeures y ont été faites récemment... tout est en bon état... que cette maison doit être considérée comme l'une des plus belles de la ville... ". Selon un plan de cette époque, l'installation des religieuses n'amène pas de transformations notables ; une chambre du premier étage, exposée au nord fut aménagée en oratoire. En 1854, les religieuses, qui n'avaient pas assez d'élèves, quittent la maison. Du 1er juin 185816 jusqu'en 1897, Julien Moreau, greffier de la Justice de Paix en est propriéaire. Plusieurs changement de mains s'opèrent encore, jusqu'à l'acquisition de la Baronnie en 1996, par M. et Mme Pallardy. 14Cf annexée. annexe D. 16A. Musée Cognacq : canon 23 et PHELIPPOT, Notice historique..., p. 17. 15Cf Charente-Maritime Saint-Martin-de-Ré La Baronnie 21, rue de Baron-de-Chantal DESCRIPTION Saint-Martin-de-Ré compte comme édifices protégés au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments Historiques : - l'église (Cl. MH 1903), - l'Hôtel de Clerjotte (Musée Cognacq) (Cl. MH 1929), - l'Hôtel des Cadets (Mairie) (Inv. MH : 1965), -19-25 rue des Gabarets, pièces ornée de stucs (Inv. MH : 1986), - Citadelle et fortifications (Cl. MH 1984). Un règlement Z.P.P.A.U.P. est en vigueur sur ce bourg depuis 1988. La Baronnie est repéré comme immeuble d'intérêt patrimonial à conserver. Selon "L'inventaire topographique de l'île de Ré", le bourg de Saint-Martin s'est étendu à partir de trois artères de direction Nord-Sud, parmi lesquelles, à l'Est, les rues du Général Lepasset et de Baron-de-Chantal (jadis rue Neuve). La rue Neuve est tracée dès 1696 tandis que la construction d'une enceinte avait débuté en 1681. Les plans de la ville, depuis 1715, indiquent clairement la Baronnie tel qu'elle est aujourd'hui avec ses pavillons arrières et ses deux ailes étroites reliant le corps de logis à la "rue Neuve". La date avancée par le Service Régional de l'Inventaire de construction antérieure à 1721, est donc justifiée. Une importante campagne de restauration intervient avant 1840 jusqu'aux récents travaux entrepris par les derniers propriétaires en 1996. La Baronnie se situe dans la partie Est du bourg de Saint-Martin-de-Ré. Son portail d'entrée donne sur la rue Baron-de-Chantal (à l'ouest) qui relie l'église aux quais (au nord du bourg). Sur l'arrière (à l'Est), son jardin, ainsi que l'ensemble des parcelles disposées en lanières le long de cette rue, donnent sur une ruelle. Au 21 de la Rue Baron-de-Chantal, s'ouvre une porte cochère dont le portail en bois a sa partie haute ajourée d'une claire-voie. Sur l'encadrement à bossage de pierre sont posés deux pilastres latéraux à base et chapiteaux moulurés supportant un entablement et une corniche. Une allée bordée de mur puis une cour encadrée des deux ailes rectangulaires conduisent au corps principal de logis rectangulaire précédé d'une terrasse. Un hall axial mène au jardin arrière. Deux courts pavillons encadrent la terrasse postérieure tandis que le jardin clos de mur dans lequel se trouve un puits est fermé à l'Est par une haute muraille dans laquelle il y a un portail condamné dont les pilastres sont ornés de volutes. L'ensemble est construit en pierre calcaire. Les murs sont en moellons recouverts de crépi tandis que les chaînes d'angle, les encadrements de baies, les pleins de travées, les bandeaux et les corniches sont en pierres de taille. Les couvertures, à deux pans, avec croupes, sont en tuiles creuses exceptées celles des pavillons Est, à deux pans et deux croupes, galbées en doucine avec brisis, éclairées de lucarnes qui sont en ardoise. Corps de logis et ailes s'élèvent sur un rez-de-chaussée et un étage. 2/ Les ailes nord et sud sont précédées de bâtiments plus bas aux travées de baies placées de façon plus irrégulières. Les ailes proprement dites comptent quatre travées régulières avec une porte à chaque extrémité. Le corps central a cinq travées avec une porte axiale à chambranle saillant, couronné d'une corniche rnoulurée. Chaque travée se compose de deux fenêtres couvertes d'un linteau en arc segmentaire avec chambranle et plein de travées saillants. La façade sur jardin compte sept travées. Les pavillons ont deux travées donnant sur la terrasse, une seule travée dormant à l'Est. Des deux côtés, la corniche et la modénature se prolongent sur toutes les parties du logis et de ses ailes. Les terrasses sont délimitées par un muret et les entrées sont ponctuées de perrons avec degrés en dalles de pierre. Les accès à l'étage se font depuis les ailes dont le rez-de-chaussée est occupé par les anciennes cuisines et des pièces à usage de servitude. Une chambre et un salon sont placés à l'est de chaque escalier conduisant aux pièces d'apparat simples en profondeur donnant sur cour et jardin : deux salons de part et d'autre du hall axial. L'escalier le plus remarquable en bois avec une rampe en fer forgé à deux volées droites tournant à droite, se trouve dans l'aile nord. A l'étage, les pièces obéissent aux mêmes dispositions. Les chambres sont fermées d'une mince cloison faite de planches de bois pour consituer un couloir donnant côté cour. Un couloir étroit conduit aux pavillons qui servaient de latrines. Le comble en impériale du pavillon nord-est somme une pièce lambrissée de simples planches au charme indéniable. Dans l'ensemble, cette maison a conservé des boiseries à panneaux dans certaines pièces des lambris bas et des cheminées monumentales d'origine. Quelques pièces ont subi un aménagement XDCe. Lors de la visite effectuée en compagnie de l'Architecte des Bâtiments de France et du Conservateur Régional des Monuments Historiques en juin 1996, les travaux battaient leur plein. Aux dires de la municipalité, ils ne sont pas déclarés, malgré les tentatives faites pour rappeler aux propriétaires les règlements d'urbanisme. Ce que nous avons pu voir, laissait présager par moment de sombres inquiétudes : panneaux de lambris bas remplacés par de l'aggloméré, dalles de pierre de cuisine de taille disproportionnée, salle de bains au décor contestable... Au moment du passage du dossier en CO.RE.P.H.A.E., les travaux seront achevés, et dans l'ensemble, l'extérieur n'aura subi aucun dommage et ce qui était en bon état aura été conservé. La Baronnie reste encore une des plus belles maisons de Saint-Martin de Ré pouvant à ce titre prétendre à une inscription sur l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques avec les avantages qui en découlent... La Rochelle, le 2 octobre 1996 - ' s8 OCT. 1996 Charente-Maritime " l, L'Archltecte des Bâtiments de France Ministère de la Culture Setvice Oépartemenlol de 'Architecture et du Paliimoine là, weRéaumu-17025 loRoctefe Cedex Aphone ; 4W1 H5ï - fé&cçte : 46,41 JQ.Ô2 à Monsieur le Directeur Régional des Affaires Culturelles Conservation Régionale es Monuments Historiques 102Grand'Rue 86020 Poitiers Saint Martin de Ré La Baronnie Dossier recensement V/Réf : MH n° 275/BBM/KW N/Ref:8Ql-96/sc La Baronnie de Saint Martin de Ré est un édifice du XVIIIème siècle, très homogène. Nous avons la chance de le trouver dans un état d'authenticité rare pour cette période. La documentation rassemblée lors de l'inventaire de l'Be de Ré est très complète. La protection demandée, au titre de l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, me paraît pleinement justifiée. Il me semblerait souhaitable de préciser dans l'arrêté que sont inscrits, outre le bâtiment, le portail d'accès à la rue, l'allée, la cour pavée et son emmarchement, le jardin, son puits et ses murs de clôture. MINISTERE DE LA CULTURE DIRECTION DU PATRIMOINE Monuments Historiques BUREAU DE L'ARCHITECTE EN CHEF 35 Rue Merlin de Thionville 92150SURESNES TEL : 01.45.06.75.08 FAX : 01.46.97.06.24 C. R- M- *"*' de Po^ou - Charant»! «»• ÊSNOV: igae Philippe OUDIN Architecte en Chef des Monuments Historiques Monsieur le Directeur Régional des Affaires Culturelles Conservation Régionale des M.H. de Poitou-Charentes Suresnes, le 21 octobre 1996 CHARENTE MARITIME SAINT-MARTIN DE RE LA BARONNERIE Vos Réf. : BBM/KW MH N°275 OBJET : Avis sur dossier de protection. La baronnie fut sans doute bâtie au début du XYIÏÏème siècle. On accède à la cour par une allée bordée de murs, deux ailes encadrent le corps de logis précédé d'une terrasse, un hall même au jardin situé derrière. Deux courts pavillons encadrent la façade donnant sur le jardin dans lequel se trouve un puits. Le corps de logis et les ailes sont composés de deux niveaux. Les accès à l'étage se font depuis les ailes. La baronnerie a été repérée sur le règlement de ZPPAUP de la ville, comme un élément d'intérêt patrimonial à conserver. Cette demeure a conservé le charme particulier de l'authenticité historique autant dans ses extérieurs que dans ses intérieurs. On retrouve des modèles XVIIIème siècle dans l'aménagement des espaces extérieurs, emmarchements muret de la cour, puits dans le jardin. Dans ses menuiseries porte à grand cadre, grilles de bois, fenêtre à imposte. La charpente du comble à l'impériale surmonte une salle lambrissée et peinte évoquant le charme discret des intérieurs de l'île de la Réunion. A l'intérieur de cette demeure les chambranles et portes vitrées, la balustrade d'escalier, les boiseries et lambris peints, les cheminées sont autant d'éléments remarquables dans leur sobriété. Au vu du dossier de recensement, des travaux ont été commencés dénaturant les dispositions internes et détruisant des boiseries et sols anciens sans demande d'autorisation. Même partiellement dénaturé, le bâtiment mérite une inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en totalité. Mais ne devrait-on pas pouvoir envisager une instance de classement afin d'en protéger encore l'authenticité et le caractère historique ? PHJ IpUDIN. PJ. : 1 dossier en retour MEMBRE D'UNE ASSOCIATION AGREEE LA REGL£MENT PAR CHEQUE EST ACCEPTE Corephae du 20/11/96 Avis de l'ICMH 17 SAINT MARTIN DE RE La Baronnie Cet hôtel particulier est l'un des plus remarquable du bourg de St Martin. Construit au début du XVIIIè siècle pour le compte de Jean Masseau, Sieur de Beausejour, il possède une disposition classique, avec corps de logis principal entre cour et jardin, se retournant du côté de l'entrée de chaque côté de la cour et précédé de deux ailes plus basses servant aux dépendances. A Panière, la façade est cantonnée de deux petits pavillons en saillie curieusement coiffés de toitures au profil étrange recouvertes d'ardoises. Le bâtiment a conservé ses dispositions d'origine tant à l'extérieur qu'à l'intérieur où l'on voit de nombreux éléments de décor, en particulier des cheminées et des lambris dont les plus remarquables se situent dans une pièce de Paile nord, le grand salon et la chambre de l'aile sud ainsi que quelques chambres à l'aplomb de ces pièces. La rampe d'escalier s'orne également d'une belle ferronnerie. L'ensemble paraît donc bien complet et il est tout à fait caractéristique des constructions de l'époque, dont on peut encore voir bien des exemplaires à la Rochelle. Leur caractère architectural essentiel est la sobriété. Il y a peu ou pas de décor à l'extérieur. Les façades sont simplement rythmées par le jeu discret et subtil des bandeaux d'étages, des encadrements de baies ou des tables allèges. L'actuel propriétaire demande la protection mais il a curieusement commencé des travaux de réfection intérieure en refaisant des sols et en enlevant quelques unes des boiseries. On pourra juger que cette mesure est superfétatoire puisque une ZPPAU recouvre l'ensemble du bourg et que le bâtiment se trouve déjà protégé à ce titre. Enfin, la qualité architecturale de la construction et celle des décors intérieurs paraît bien ordinaire quand on les compare à d'autres hôtels rochelais de la même période, en particulier à l'un d'entre eux dont les boiseries décorées, plus intéressantes, n'ont pas été protégées par notre Corephae. Ici, c'est plutôt l'ensemble des dispositions qui doit guider notre jugement. Leur intérêt paraît en tout cas suffisant pour en souhaiter la conservation et donc en permettre la surveillance. Comme le conseille M. l'Architecte des Bâtiments de France, cette protection devrait s'appliquer le plus largement possible sur l'ensemble, logis en totalité, sols de la cour et du jardin, clôtures et portails. Bernard Brochard COMMISSION REGIONALE DU PATRIMOINE HISTORIQUE, ARCHEOLOGIQUE ET ETHNOLOGIQUE DU 20 NOVEMBRE 1996 Charente-Maritime Saint-Martin de Ré La Baronnie Rapporteur : B. MONTAGNE Demande ISMHpar les propriétaires en date du 28 mai 1996. Mme MONTAGNE présente à l'aide de diapositives la Baronnie en s'appuyant sur les informations du dossier du Service de l'Inventaire, réalisé dans le cadre de l'Inventaire Topographique de l'Ile de Ré. Kemmerer écrit qu'au début du XVIIIe siècle, le manoir primitif a été remplacé par le logis actuel. Il n'est pas impossible qu'une construction existât alors à cet emplacement, mais ce n'était pas le "manoir primitif', car une source de 1676, la prise de possession de la baronnie de l'île de Ré par les pères de l'Oratoire, dit expressément "attendu qu'il n'y a aucune maison seigneurialle..." A partir de 1712, Jean Masseau, sieur de Beauséjour, est qualifié de seigneur de la baronnie de l'île de Ré. Cet édifice est construit entre 1712 et 1721, année où les députés des habitants de Saint-Martin sont venus rendre hommage au "sieur Masseau, leur seigneur, en cette ville de Saint-Martin de Ré, rue Neufe, où estant... dans une salle de son dit logis..." En 1791, la ci-devant "baronnie de l'isle de Ré" est mise aux enchères et acquise par Pierre Polycarpe Fournier. En 1845, elle est achetée par la communauté Sainte-Marie de la Providence de Saintes dans l'intention d'y établir un pensionnat. La maison était à ce moment là en bon état, car "des réparations majeures" venaient d'y être faites. Selon un plan de cette époque, l'installation des religieuses n'amena pas de transformations notables ; une chambre du premier étage, exposée au nord, fut aménagée en oratoire. En 1854, les religieuses, qui n'avaient pas assez d'élèves, quittèrent la maison" qui verra encore se succéder plusieurs propriétaires. Au 21 de la Rue Baron-de-Chantal, s'ouvre une porte cochère dont le portail en bois a sa partie haute ajourée d'une claire-voie. Sur l'encadrement à bossage de pierre sont posés deux pilastres latéraux à base et chapiteaux moulurés supportant un entablement et une coniche. Une allée bordée de mur puis une cour encadrée des deux ailes rectangulaires conduisent au corps principal de logis rectangulaire précédé d'une terrasse. Un hall axial mène au jardin arrière. Deux courts pavillons encadrent la terrasse postérieure tandis que le jardin clos de mur dans lequel se trouve un puits est fermé à l'Est par une haute muraille dans laquelle il y a un portail condamné dont les pilastres sont ornés de volutes. L'ensemble est construit en pierre calcaire. Les murs sont en moellons recouverts de crépi tandis que les chaînes d'angle, les encadrements de baies, les pleins de travées, les bandeaux et les corniches sont en pierres de taille. Les couvertures, à deux pans, avec croupes, sont en tuiles creuses exceptées celles des pavillons Est, à deux pans et deux croupes, galbées en doucine avec brisis, éclairées de lucarnes qui sont en ardoise. Corps de logis et ailes s'élèvent sur un rez-de-chaussée et un étage. Les ailes nord et sud sont précédées de bâtiments plus bas aux travées de baies placées de façon plus irrégulières. Les ailes proprement dites comptent quatre travées régulières avec une porte à chaque extrémité. Le corps central a cinq travées avec une porte axiale à chambranle saillant, couronné d'une corniche moulurée. Chaque travée se compose de deux fenêtres ouvertes d'un linteau en arc segmentaire avec chambranle et plein de travées saillantes. La façade sur jardin compte sept travées. Les pavillons ont deux travées donnant sur la terrasse, une seule travée donnant à l'Est. Des deux côtés, la corniche et la modénature se prolongent sur toutes les parties du logis et de ses ailes. Les terrasses sont délimitées par un muret et les entrées sont ponctuées de perrons avec degrés en dalles de pierre. A l'intérieur, il faut noter la présence de cheminées en pierre et de lambris datant de la construction. L'escalier le plus remarquable se trouve dans l'aile nord avec sa rampe en fer forgé. Le pavillon nord-est abrite sous son comble en impériale une pièce des plus charmantes lambrissée de planches cloutées. Les cloisons sont à l'étage de la même composition. Mme MONTAGNE conclut son rapport en indiquant que lors de la visite effectuée en compagnie de l'Architecte des Bâtiments de France et du Conservateur Régional des Monuments Historiques en juin 1996, les travaux battaient leur plein. Aux dires de la municipalité, ils ne sont pas déclarés, malgré les tentatives faites pour rappeler aux propriétaires les règlements d'urbanisme. Ce que nous avons pu voir, laissait présager par moment de sombres inquiétudes : panneaux de lambris bas remplacs par de l'aggloméré, carrelage en pierre de cuisine de taille disproportionnée, salle de bains au décor contestable... Après cet exposé, il est donné lecture des avis. Pour M. BOISSIERE, Architecte des Bâtiments de France de la CharenteMaritime, la Baronnie de Saint-Martin de Ré est un édifice du XVIIIe siècle, très homogène. Nous avons la chance de le trouver dans un état d'authenticité rare pour, cette période. La documentation rassemblée lors de l'inventaire de l'Ile de Ré est très complète. La protection demandée, au titre de l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, lui paraît pleinement justifiée. Il lui semble souhaitable de préciser dans l'arrêté que sont inscrits, outre le bâtiment, le portail d'accès à la rue, l'allée, la cour pavée et son emmarchement, le jardin, son puits et ses murs de clôture. M. OUDIN, Architecte en Chef des Monuments Historiques rappelle que la Baronnie fut sans doute bâtie au début du XVïïIe siècle. On accède à la cour par une allée bordée de murs, deux ailes encadrent le corps de logis précédé d'une terrasse, un hall même au jardin situé derrière. Deux courts pavillons encadrent la façade donnant sur le jardin dans lequel se trouve un puits. Le corps de logis et les ailes sont composés de deux niveaux. Les accès à l'étage se font depuis les ailes. La Baronnie a été repérée sur le règlement de ZPPAUP de la ville, comme un élément d'intérêt patrimonial à conserver. Cette demeure a conservé le charme particulier de l'authenticité historique autant dans ses extérieurs que dans ses intérieurs. On retrouve des modèles XVIIIe siècle dans l'aménagement des espaces extérieurs, emmarchements muret de la cour, puits dans le jardin. Dans ses menuiseries porte à grand cadre, grilles de bois, fenêtre à imposte. La charpente du comble à l'impériale surmonte une salle lambrissée et peinte évoquant le charme discret des intérieurs de nie de la Réunion. A l'intérieur de cette demeure les chambranles et portes vitrées, la balustrade d'escalier, les boiseries et lambris peints, les cheminées sont autant d'éléments remarquables dans leur sobriété. Au vue du dossier de recensement, des travaux ont été commencés dénaturant les dispositions internes et détruisant des boiseries et sols anciens sans demande d'autorisation. Même partiellement dénaturé, le bâtiment mérite une inscription sur l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en totalité. Mais ne devrait-on pas pouvoir envisager une instance de classement afin d'en protéger encore l'authenticité et le caractère historique ? Enfin, M. BROCHARD pense que cet hôtel particulier est l'un des plus remarquable du bourg de Saint-Martin. Construit au début du XVIIIe siècle pour le compte de Jean Masseau, Sieur de Beauséjour, il possède une disposition classique, avec corps de logis principal entre cour et jardin, se retournant du côté de l'entrée de chaque côté de la cour et précédé de deux ailes plus basses servant aux dépendances. A l'arrière, la façade est cantonnée de deux petits pavillons en saillie curieusement coiffés de toitures au profil étrange recouvertes d'ardoises. Le bâtiment a conservé ses dispositions d'origine tant à l'extérieur qu'à l'intérieur où Ton voit de nombreux éléments de décor, en particulier des cheminées et des lambris dont les plus remarquables se situent dans une pièces de l'aile nord, le grand salon et la chambre de l'aile sud ainsi que quelques chambres à l'aplomb de ces pièces. La rampe d'escalier s'orne également d'une belle ferronnerie. L'ensemble paraît donc bien complet et il est tout à fait caractéristique des constructions de l'époque, dont on peut encore voir bien des exemplaires à la Rochelle. Leur caractère architectural essentiel est la sobriété. Il y a peu ou pas de décor à l'extérieur. Les façades sont simplement rythmées par le jeu discret et subtil des bandeaux d'étages, des encadrements de baies ou de tables d'allégés. L'actuel propriétaire demande la protection mais il a curieusement commencé des travaux de réfection intérieure en refaisant des sols et en enlevant quelques unes des boiseries. On pourra juger que cette mesure est superfétatoire puisque une ZPPAUP recouvre l'ensemble du bourg et que le bâtiment se trouve déjà protégé à ce titre. Enfin, la qualité architecturale de la construction et celle des décors intérieurs paraît bien ordinaire quand on les compare à d'autres hôtels rochelais de la même période, en particulier à l'un d'entre eux dont les boiseries décorées, plus intéressantes, n'ont pas été protégées par notre CO.RE.P.H.A.E,. Ici, c'est plutôt l'ensemble des dispositions qui doit guider notre jugement. Leur intérêt paraît en tout cas suffisant pour en souhaiter la conservation et donc en permettre la surveillance. Comme le conseille M. l'Architecte des Bâtiments de France, cette protection devrait s'appliquer le plus largement possible sur l'ensemble, logis en totalité, sols de la cour et du jardin, clôtures et portails. Mme JOANNE suggère à son tour que soit inclus dans la protection le jardin en raison de la pression foncière qui existe à Saint-Martin de Ré et qui incite les propriétaires à vendre les jardins situés à l'arrière des parcelles en lanière pour y construire du neuf. Melle BARBEAULT rappelle que la ZPPAUP opposable au tiers depuis 1988 a particulièrement bien étudié ce phénomène s'intéressant non seulement à la forme urbaine mais aussi à l'ensemble du logis. Tous les portails, les édifices de plan en U sont indiqués "à conserver" ainsi que la trame des jardins. Cette réglementation n'est pas allée sans polémique puisqu'elle intéresse des parcelles très convoitées mais elle a pu aboutir et cette servitude a été annexée au POS. Melle BARBEAULT s'étonne que malgré cette réglementation les propriétaires n'aient pas eu la sagesse de déclarer leurs travaux, même s'ils portaient sur les aménagements intérieurs. Elle reconnaît cependant les limites du système eu égard à la fragilité des décors intérieurs. M. le Président faisant un dernier point, suggère aux membres dé la CO.RE.P.H.A.E. de passer au votre, forts des avis exprimés. La proposition d'inscription sur l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, en totalité, du logis de la Baronnie avec ses deux ailes en retour, de la cour et du jardin avec son puits ainsi que des murs de clôture avec leurs portails sis à SaintMartin de Ré (Charente-Maritime), 21 rue Baron-de-Chantal, section E, parcelles n° 693 et 694 du cadastre reçoit un avis favorable en raison de l'intérêt historique et architectural de cet ensemble remarquable construit au XVÏÏIe siècle.