Fiche-info • MC-Informations 253 • septembre 2013
Combien d’hôpitaux y a-t-il en Belgique ? Combien de lits d’hô-
pitaux ? Quelle structure peut porter l’appellation d’hôpital ?
Comment un hôpital est-il administré ? Qui prend les décisions
et qui est responsable ? Autant de questions auxquelles cette
première partie entend apporter une réponse. La section 1
brosse un tableau global du paysage hospitalier. La section 2
esquisse les conditions à remplir pour être agréé en tant qu’hô-
pital. Les sections 3 et 4 expliquent comment les pouvoirs pu-
blics régulent l’offre d’hôpitaux et sa répartition géographique.
La section 5, enn, présente le cadre légal de la gestion hospi-
talière.
1. Tableau général du paysage hospitalier et de
l’activité hospitalière
Outre l’infrastructure, ce sont les nombreux intervenants qui se
succèdent au chevet des patients qui créent la réelle valeur
ajoutée: médecins, praticiens de l’art inrmier, aides-soignants,
pharmaciens, kinésithérapeutes, psychologues etc. Il n’est dès
lors pas étonnant que ce segment du secteur non marchand
se caractérise par une forte intensité de main-d’œuvre et soit
l’un des plus gros employeurs de Belgique. Des chiffres récents
attestent qu’il fournit un emploi direct à 190.000 personnes1. Par
ailleurs, le secteur hospitalier génère aussi un grand nombre
d’emplois indirects. On estime à au moins 60.000 le nombre
d’emplois chez les sous-traitants. Sans oublier les nombreux
bénévoles qui offrent gratuitement un soutien au patient lors de
son séjour à l’hôpital ! (Callewaert, 2008)
Le poids nancier considérable du secteur hospitalier n’a
donc rien de surprenant. Le budget alloué au fonctionnement
des hôpitaux représente ces dernières années plus de 20 %
du budget de l’assurance soins de santé. En 2013, l’objectif
budgétaire pour les hôpitaux (BMF) s’élève à 7,8 milliards
d’euros. À côté de cela, divers budgets sont destinés aux
activités déployées dans les hôpitaux : 6 milliards d’euros pour
les honoraires de médecins spécialistes, 1,4 milliard d’euros
pour les médicaments fournis par l’ofcine hospitalière, 630
millions d’euros pour les implants et 400 millions d’euros2 pour
la dialyse rénale. Au total, cela représente environ la moitié du
budget de l’assurance soins de santé pour 2013.
1 Quelque 30.000 médecins (spécialistes) et 91.000 équivalents temps plein parmi les non-médecins (Belfius, 2012)
2 Inclus : honoraires, forfaits pour l’hemodialyse à l’hôpital et forfaits externes (hemodialyse à domicile, autodialyse dans un centre, dialyse peritonéale à domicile).
Sont exclus : les forfaits par journée d’hospitalisation.
3 Arrêté royal du 30/01/1989 + modifications
4 Arrêté royal 10/7/1990
5 Voir le point 1.2.1. pour la signification des lettres-index (Sp et G)
1.1. Types d’hôpitaux
Il y a lieu de distinguer les hôpitaux généraux, les hôpitaux
psychiatriques, les hôpitaux catégoriels et les hôpitaux
universitaires.
Les reçoivent les patients jour et nuit pour une
aide médicale spécialisée. Pour répondre à la notion d’hôpital
de base3, l’hôpital doit disposer d’au moins 150 lits agréés et
posséder au moins un service de chirurgie et de médecine
interne. Les activités suivantes sont également présentes dans
un hôpital de base : anesthésiologie, radiologie, activités de
base en biologie clinique, réadaptation fonctionnelle et activité
de base en ofcine hospitalière, ainsi que le programme de
soins de base en oncologie. Un hôpital général peut également
offrir les services de gériatrie, de maternité, de pédiatrie et de
neuropsychiatrie.
Les dispensent des traitements et des
soins aux personnes atteintes de troubles psychiques graves.
Outre l’hospitalisation à temps plein et les soins psychiatriques,
un hôpital psychiatrique peut offrir une consultation policlinique
ou un traitement de jour. Il peut également contribuer à créer
et à gérer des habitations protégées (IHP)4. Pour un traitement
médical non psychiatrique, ces patients doivent être transférés
vers un hôpital général.
Les sont des hôpitaux
plus petits qui offrent des soins spéciques à un groupe-cible
déterminé. Ce sont généralement des hôpitaux axés sur la
réadaptation fonctionnelle (hôpitaux avec services Sp5 isolés)
ou s’occupent de soins aux personnes âgées (hôpitaux avec
services G isolés).
traitent et soignent des patients,
bien sûr, mais ils ont également pour mission de contribuer à
la formation des médecins et des praticiens de l’art inrmier,
d’être actifs dans le domaine de la recherche scientique et
de participer au développement de nouvelles technologies.
Ils comptent au moins les mêmes services que les hôpitaux
généraux. En règle générale, c’est en leur sein (ou dans
quelques hôpitaux généraux de grande taille) que sont admis