DIOLOGIE
ORGANE D'EXPRESSION DE LA FILIALE D'ECHOCARDIOGRAPHIE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE CARDIOLOGIE
n° 29
JANV. 2013
29
14 > Cas cliniques
- Tachycardiomyopathie D. FENEON - F. SCHNELL
- AVC et échocardiographie J. TERNACLE
18 > Vie de la Filiale
AbstrActs des boursiers frAnçAis de lA filiAle à
euroecho (Athènes, décembre 2012)
A. Bernard Brunet - N. Hrynchyshyn - O. Huttin - P.Jurzak
A. Reynaud - F. Schnell - C. Szymanski - G. Taldir
J. Ternacle - A. Theron - A. Touati - D. Voilliot
communicAtions de lA session d’octobre 2012
- Une atteinte mitro-aortique C. SZYMANSKI
3 > Éditorial J.-L. MONIN
4 > Etat de l’art
- Comment reconnaître une biscupidie aortique en
échocardiographie ? F. LEVY - C. TRIBOUILLOY
- Etude de la fonction atriale E. DONAL
- Echocardiographie et maladie thromboembolique
N. MANSENCAL
12 > Du nouveau dans la recherche
- Actualités à l’AHA sur le risque embolique artériel
S. EDERHY - S. LANG - A. COHEN
- Un RAC chez un patient tout juste un peu enveloppé
E. BOUVIER
- Une insuffisance aortique insolite A. BERREBI
- Néo cavité ventriculaire gauche post opératoire
H. LARDOUX
- Une fuite mitrale avec infiltration de la valve R. ROUDAUT
- À propos d’un cas de rétrécissement mitral E. DONAL
- Une racine aortique modérément dilatée J.-L. MONIN
- Corrections chirurgicale d’une Insuffisance Tricuspide :
quand faut-il renoncer ? P. DEHANT
48 > Coin du constructeur
50 > L’Agenda
Coordination : Erwan Donal
Bureau
Président:
Jean-Luc Monin
Président sortant:
Eric Brochet
Vice-président:
Patrick Dehant
Secrétaire général:
Erwan Donal
Trésorier:
Stéphane Lafitte
Secrétaires adjoints:
Nicolas Mansencal
et Juliette Rousseau
Conseil
d’administration
Philippe Acar
Jean-François Avierinos
Fabrice Bauer
Didier Bruère
Damien Coisne
Jean-Christophe Eicher
Jean-François Forissier
Bruno Gallet
Thierry Le Tourneau
Franck Lévy
Arnaud Maudiere
David Messika-Zeitoun
Ludivine Perdrix
Patricia Réant
Catherine Sportouch
DIRECTOIRE DE LA FILIALE D’ECHOCARDIOGRAPHIE
2 JANVIER 2013 - N°29
JANVIER 2013 - N°29 3
Tout d’abord, je vous pré-
sente nos meilleurs vœux
pour cette nouvelle année
2013 (malgré le pessimisme
ambiant) au nom du Bureau et du
Conseil d’administration de la
Filiale !
Pour la Filiale, un des évènements
marquants de cette année 2013
sera notre congrès PARIS-ECHO,
programmé du 12 au 14 juin
prochain, au Palais des Congrès
de Paris. PARIS-ECHO 2013
marquera la 20ème édition de
notre congrès et pour cette raison
nous avons souhaité qu’il soit un
millésime très spécial.
De ce fait notre « Congrès inter-
national d’Echocardiographie » a
été rebaptisé PARIS-ECHO, afin
de nous positionner clairement au
niveau Européen comme un (petit)
cousin d’EURO-ECHO.
L’élargissement de notre horizon
vers les autres techniques d’ima-
gerie cardiovasculaire est claire-
ment affiché dans le sous-titre de
PARIS-ECHO (Echocardiographie
et Imagerie Cardiovasculaire) ; il
s’accompagne dans les faits d’un
rapprochement entre la Filiale
Echocardiographie et nos amis du
Groupe Scintigraphie / IRM car-
diaque de la SFC, que je remercie
au passage pour leur participation
active au programme scientifique
de PARIS-ECHO. Pour cette édi-
tion 2013, le programme scienti-
fique a été réorganisé en vue
d’une meilleure lisibilité, les ses-
sions étant regroupées selon 5
thèmes facilement identifiables
tout au long du congrès. Enfin,
PARIS-ECHO 2013 sera l’occa-
sion d’accueillir pour la première
fois les membres du Club-4D,
génération montante de l’image-
rie cardiovasculaire au sein de la
SFC. L’ensemble du Comité d’Or-
ganisation et du Comité Scien-
tifique vous donne donc rendez-
vous au Palais des Congrès de
Paris en juin prochain.
Que vous réserve ce numéro 29
de l’ECHO DE LA FILIALE ? Au fil
des pages, plusieurs mises au
point vous sont proposées : sur la
bicuspidie par Franck Lévy et
Christophe Tribouilloy, la fonction
atriale par Erwan Donal, la patho-
logie veineuse thromboembolique
par Nicolas Mansencal et l’actua-
lité sur le risque embolique arté-
riel par Ariel Cohen. Les membres
du Club-4D vous proposent 2 cas
cliniques présentés par Frédéric
Schnell, Damien Fénéon et Julien
Ternacle ainsi qu’une sélection de
leurs meilleurs abstracts présen-
tés à EURO-ECHO 2012.
Enfin une synthèse des communi-
cations de notre session scienti-
fique du 19 octobre dernier vous
est proposée, sans oublier le coin
du constructeur réservé à notre
partenaire pour ce numéro : les
laboratoires Bristol-Myers Squibb,
que j’en profite pour remercier.
Excellente lecture !
Jean-Luc MONIN
Président de la Filiale
d’Echocardiographie de la SFC
par
Jean-Luc MONIN
Président de la Filiale
d’Echocardiographie de la SFC
Chers Collègues
Chers Amis,
Rendez-vous à PARIS-ECHO 2013 !
Comment reconnaître
une bicuspidie aortique
en échocardiographie ?
Franck LEVY
C.H.U. AMIENS Sud
Christophe TRIBOUILLOY
C.H.U. AMIENS Sud
ÉTAT DE L’ART ÉTAT DE L’ART ÉTAT DE L’ART
La bicuspidie aortique est l’anomalie cardiaque
congénitale la plus fréquente, avec une prévalence
de 0.5 à 2% dans la population générale. Le risque
évolutif est à la fois valvulaire et lié à une atteinte associée
de l’aorte ascendante. La valve aortique bicuspide est
faite de 2 sigmoïdes de taille souvent inégale, la plus large
des deux en présence d’un raphé résultant de la fusion
des commissures de deux sigmoïdes. Le diagnostic
échocardiographique est ainsi un problème quotidien
nécessitant la connaissance des différentes formes
anatomiques, des critères morphologiques évocateurs
de bicuspidie et des anomalies associées.
1
Formes anatomiques
Plusieurs classifications sont propo-
sées. Actuellement, on utilise le plus
souvent la classification anatomique
et fonctionnelle en trois types propo-
sée par Sievers et Schmidtke (1).
Chaque type est défini par le nombre
de raphé visualisé n ‘identifie pas de
raphé dans le type 0, un raphé dans
le type 1 et deux raphés dans le type
2 (Fig. 1). Chaque type est subdivisé
en sous groupes, en fonction d’une
part de l’orientation des sigmoïdes ou
de la localisation du raphé, et d’autre
part de l’existence ou non d’une dys-
fonction valvulaire.
- Pour le type 0 : on définit deux
sous-groupes en fonction de l’orien-
tation des commissures : antéropos-
térieur et latéral. Le diagnostic de
bicuspidies de type 0 (sans raphé) est
le plus souvent facile (Fig. 2). On met
en évidence en incidence parasternale
gauche petit axe 2 valves, 2 commis-
sures et une ouverture caractéristique
des sigmoïdes en ballon ovale.
- Pour le type 1 : on définit trois
types selon le type de fusion entre les
sigmoïdes : L-R en cas de fusion
entre les sigmoides coronaires
gauche et droite ; R-N en cas de
fusion entre la droite et la non coro-
naire; N-L en cas de fusion entre la
non coronaire et la gauche. Le dia-
gnostic de bicuspidie de type 1 n’est
pas toujours facile. En effet, l’image
de la valve en diastole peut mimer un
orifice tricuspide en raison de la pré-
sence du raphé (Fig. 3). Lanalyse de
la valve en systole à l’aide du cinéloop
individualise 2 commissures et per-
met de rétablir le diagnostic. Le raphé
est parfois partiel, à l’origine d’une
ouverture en V inversé de la valve
aortique.
- Pour le type 2 : la fusion touche les
deux sigmoïdes coronaires et la coro-
naire droite avec la non coronaire. Il
est parfois difficile d’individualiser les
2 raphés car les sigmoïdes sont
souvent remaniées et calcifiées.
Fig.2 :
Bicuspidie de type O :
aspect échocardiographique
et constatation anatomique au
cours d’une chirurgie de Bentall
(Remerciements au Dr G. Touati)
Fig.3 :
Aspect trompeur en diastole
et aspect typique de bicus-
pidie de type 1 en systole
(Remerciements au Dr D. Carmi)
Fig1 : Classification des bicuspidies proposée par Sievers et Schmidtke(1).
En haut, schématisation des 3 types qui correspond à l’incidence échocardiographique
transthoracique parasternale gauche petit axe.
Au milieu, différentes positions des sigmoïdes dans le type 0, le type 1 et le type 2
(L=sigmoïde coronaire gauche, R=sigmoïde coronaire droite, N= sigmoïde non coro-
naire). Les raphés sont schématisés en rouge.
En bas, type de valvulopathie (I=insuffisance aortique, S=sténose aortique,
B=insuffisance + sténose aortiques, N0=absence de valvulopathie significative).
Les chiffres entre parenthèses sont des pourcentages.
4 JANVIER 2013 - N°29
2
Critères
échocardiographiques
évocateurs de
bicuspidie
Lanalyse de la valve aortique s’ef-
fectue classiquement par les coupes
parasternales grand axe et petit axe,
en bidimensionnel et en mode TM en
parasternal grand axe. Lanalyse de
la valve est facilitée par l’utilisation
du zoom et du ciné-loop. Il faut repé-
rer les deux sigmoïdes et étudier
chaque commissure en systole. Il
faut également apprécier la forme de
l’ouverture aortique en systole.
Chaque vue peut apporter des argu-
ments évocateurs de bicuspidie.
En coupe parasternale grand axe,
une ouverture systolique en dôme
(Fig. 4) et un aspect de ballonisation
ou de prolapsus diastolique d’une ou
de 2 cuspides doit faire évoquer une
bicuspidie (Fig. 5). Normalement, les
sigmoïdes s’ouvrent parallèlement à
la paroi aortique. La dilatation de
l’anneau aortique doit également faire
suspecter une bicuspidie (Fig. 6).
Létude en mode TM peut mettre en
évidence une ligne de fermeture
excentrée de la valve en diastole
(Fig.7). Cette fermeture excentrée
n’est pas spécifique de la bicuspidie
et peut se voir en présence de 3
sigmoïdes.
En coupe parasternal petit axe,
l’analyse anatomique précise doit
être réalisée en
systole. Le nombre
de commissure doit
être évalué.
Laspect en diastole
peut être trompeur
(Fig.3), le raphé
pouvant simuler en
diastole une ligne
de commissure. Il
faut essentielle-
ment apprécier la forme de l’ouver-
ture aortique, l’aspect ovalaire ou en
museau de tanche étant évocateur
de bicuspidie. A contrario, une ouver-
ture triangulaire avec 3 commissures
évoque une valve tricuspide.
Par ailleurs, la présence d’une fuite
aortique même minime chez un sujet
jeune doit également faire rechercher
une bicuspidie. Ces fuites sont le plus
souvent dirigées vers le feuillet anté-
rieur mitral. En cas de doute diagnos-
tique, une échogra-
phie transoesopha-
gienne, une IRM ou
un scanner peut
améliorer l ‘évaluation
anatomique.
ÉTAT DE L’ART ÉTAT DE L’ART ÉTAT DE L’ART ÉTAT DE
Fig.4 : Ouverture en dôme de la valve aortique (bicuspidie) à gauche et
ouverture normale à droite.
Fig.5 : Aspect de prolapsus de la sigmoïde
en position antérieure en échographie
transoesophagienne avec fuite aortique sévère.
Fig.6 : Dilatation de l’anneau aortique à 26mm en ETO chez une
patiente porteuse d’une bicuspidie fuyante.
Fig.7 : Fermeture excentrée dans le cas d’une bicuspidie, en mode 2D et en mode TM
3
Anomalies associées
Une atteinte associée de l’aorte
ascendante est fréquente, touchant
environ 50% des patients, souvent
précoce, et potentiellement évolutive
(2). On recherche donc systémati-
quement en échocardiographie en
présence d’une bicuspidie une dilata-
tion de l’aorte thoracique. Les
mesures des diamètres de l’aorte
sont effectuées (Fig. 8), au niveau de
l’anneau, des sinus de Valsalva, de la
jonction sino-tubulaire, du manchon
ascendant (ou aorte tubulaire), de la
crosse et de la descendante. La
dilatation de l’aorte ascendante pré-
domine parfois au niveau des sinus,
plus souvent au niveau de l’aorte
tubulaire (après les Valsalva). Le bilan
est volontiers complété par une IRM
ou un scanner, examens plus perfor-
mants que l’échographie pour l’étude
de l’aorte thoracique.
En présence d’une bicuspidie, l’écho-
cardiographiste doit systématique-
ment rechercher une autre malfor-
mation congénitale associée. En
effet, cette dernière peut être asso-
ciée à de nombreuses malformations
cardiaques comme une coarctation,
une communication interventricu-
laire, un rétrécissement aortique
sous ou supra valvulaire, un canal
artériel persistant. Une bicuspidie est
ainsi associée à une coarctation aor-
tique dans 2 et 3% des cas.
Inversement, une bicuspidie est
retrouvée dans 50% des coarcta-
tions. Elle est aussi fréquente dans le
syndrome de Turner (25% environ
des patientes). La dilatation de l’aorte
ascendante, les antécédents de
chirurgie de coarctation aortique ou
de dissection aortique personnelle ou
familiale doivent également faire pen-
ser à la présence d’une bicuspidie.
De même, l’association à l’endocar-
dite infectieuse doit être rappelée.
Fig.8 : Mesure des diamètres de l’aorte
ascendante.
RÉFÉRENCES
1. Sievers H, Schmidtke C.
A classification system for
the bicuspid aortic valve
from 304 surgical speci-
mens. J Thorac Cardiovasc
Surg. 2007;133:1226-1233
2. Tadros T, Klein M,
Shapira O. Ascending aor-
tic dilatation associated
with bicuspid aortic valve:
Pathophysiology, molecu-
lar biology, and clinical
implications. Circulation.
2009;119:880-890
JANVIER 2013 - N°29 5
1 / 52 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !