Formation d'Ingénieur en Partenariat FIP- UBO/IFRIA (spécialité agro-alimentaire) Université de Bretagne Occidentale en partenariat avec l’IFRIA BRETAGNE Les conditions physico-chimiques du développement de Listeria monocytogenes et les conditions de process contrôlant son développement. Rédigé par : Marc MONTANARI (apprenti ingénieur) Entreprise d’accueil : Maître d’apprentissage : Salaisons du Guémené François MAHE Coordonnateur de la formation : François LE GUENNEC Introduction La présence de Listeria monocytogenes dans l’industrie agro-alimentaire pose un problème de sécurité alimentaire. En effet, cette bactérie pathogène pour l’Homme peut provoquer la listériose après l’ingestion d’une dose minimale présumée de 103 UFC/g d’aliment (Unité Formant Colonie par gramme de produit). Maladie rare et grave pouvant amener à une létalité de 20 à 30 %, elle induit donc une surveillance accrue de la part des industrielles et professionnelles de l’aliment : pour la protection du consommateur (Solignat, 1999). Bactérie ubiquiste (retrouvée dans les sols, végétaux et l’eau), psychrotrophe (se développent dans une gamme de température très large de - 2 °C à + 45 °C), et aéro-anaérobie facultative (Catteau, 2006). L. monocytogenes croît dans des milieux complexes et contraignants pour un grand nombre de bactéries commensales. Un cadre Européen règlemente la présence de L. monocytogenes dans les denrées alimentaires. Elle les classes dans la catégorie « Denrées alimentaires prêtes à être consommées ne favorisant pas le développement de L. monocytogenes » pour les produits ayant un pH 4,4 ou l’aw 0,92, ou bien les produits ayant un pH 5,0 et l’aw 0,94 (Commission de l’Union Européenne, 2007). Pour comprendre comment se développe la bactérie et maitriser sa présence dans les aliments, nous allons dans ce rapport développer dans un premier temps, les conditions physico-chimiques du développement celle-ci, avec les études de la taxonomie, de la physiologie et de la modélisation. Puis dans un second temps, nous étudierons les conditions de process contrôlant son développement en évoquant les facteurs intrinsèques, extrinsèques. Conclusion Bactérie pathogène pour l’Homme, la probable présence de Listeria monocytogenes dans les aliments implique sa surveillance. L’étude des conditions physico-chimiques du développement de celle-ci met en évidence sa capacité d’adaptation et sa résistance à des milieux contraignants (pH, température de conservation, présence de sel, etc.). L’interaction de plusieurs facteurs qu’ils soient intrinsèques, extrinsèques ou propres à la matrice alimentaire, rendent complexe une simple prévision de développement ou d’inactivation de L. monocytogenes. La modélisation des paramètres de croissance de celle-ci permettent donc de simuler de nouvelles conditions (pH, aw, température, etc.) par l’utilisation de modèles multifactoriels. Cela correspond à la microbiologie prévisionnelle (DLC, croissance, etc.). Les conditions de process permettant de contrôler son développement sont de deux types principaux : intrinsèques et extrinsèques. La grande résistance de L. monocytogenes et les faibles possibilités pour faire varier les facteurs intrinsèques, induit de plus grandes possibilités d’actions pour l’inactivation de la bactérie à l’aide des facteurs extrinsèques. Ces facteurs extrinsèques tels que la cuisson et le fumage peuvent apporter une modification importante du produit d’un point de vue structural et organoleptique. A l’inverse, des procédés comme le traitement par haute pression ou l’irradiation permettent de freiner la croissance de L. monocytogenes, voir même de l’inactiver sans atteindre l’intégrité du produit. Des perspectives nouvelles pour lutter contre L. monocytogenes sont développées par l’utilisation de ferments de viande (nouvelle souche de Lactobacillus curvatus par exemple), ils permettent de limiter ou d’inhiber la croissance de la bactérie pathogène (Christen, 2011).