Après l'apparition de CVG, deux patients ont suivi une thérapie de remplacement de la testostérone pendant une
période allant jusqu'à deux ans, et un troisième a reçu l'hormone de croissance pendant moins d'un an. Les patients
n'ont dévoilé aucun autre usage de stéroïdes anabolisants.
Retour dans le passé
Lorsque interrogés par les médecins, trois patients se rappelaient avoir remarqué les signes initiaux de CVG environ
une décennie plus tôt, soit l'apparition de crêtes sur le cuir chevelu. Chez le quatrième patient, les crêtes sont
apparues deux ans auparavant. Dans tous les cas, les patients ne se sont aperçus de la présence de crêtes sur leur
cuir chevelu qu'
après
l'apparition du syndrome de lipodystrophie. Les massages n'ont pas réussi à faire disparaître
les crêtes.
Y aurait-il un lien avec le sucre sanguin et l'insuline?
Dans la majorité des cas, les analyses de sang effectuées en laboratoire ont révélé des taux normaux de cholestérol,
d'enzymes hépatiques, de protéine, de testostérone, d'estrogène et de thyréostimuline (TSH). Les médecins ont
toutefois découvert que tous les patients avaient un taux de glucose (sucre) relativement élevé dans le sang; chez
trois d'entre eux, la glycémie frôlait les niveaux prédiabétiques ou même plus, et celle d'un patient était comparable à
la glycémie des diabétiques. Toutes les mesures de la glycémie ont été effectuées pendant que les patients étaient à
jeun. De plus, les taux de l'hormone insuline dans le sang (échantillon prélevé lorsque les patients étaient à jeun)
étaient plus élevés que la limite supérieure de la normale chez trois patients.
Quelles mesures ont été prises?
La chirurgie est l'approche standard pour traiter le CVG chez les personnes séronégatives. Toutefois, la chirurgie
comporte des risques d'infection aux sites des incisions, surtout pour les personnes vivant avec le VIH. Le médecin
d'un patient a choisi une autre option, soit l'injection d'une substance appelée acide poly-L-lactique (PLA, Sculptra,
NewFill) dans le cuir chevelu. Cette technique est d'usage courant dans la chirurgie plastique car, une fois injecté
dans la peau, le PLA peut déclencher la formation de collagène et aider à combler les sillons. Après plusieurs
injections administrées à cinq semaines d'intervalle, les sillons du patient sont devenus moins profonds, sans
complications apparentes. Le PLA a tendance à se dégrader dans les deux ans suivant l'implantation, alors il peut
être nécessaire de répéter les injections.
Cause difficile à cerner
Le CVG est relativement rare chez les humains, et seulement 500 cas avaient été signalés avant l'année 2003. Les
raisons des quatre cas de CVG chez ces adultes séropositifs sont inconnues, mais il est possible qu'une
combinaison de facteurs — perturbations de l'insuline et d'autres hormones potentiellement attribuables au
syndrome de lipodystrophie lié au VIH ou encore des facteurs génétiques inconnus — ait joué un rôle. Aucun cas
antérieur de CVG ne semble avoir été documenté dans la littérature médicale de langue anglaise.
Maintenant que le rapport des médecins de San Francisco a été publié, espérons que les médecins qui suivent des
personnes séropositives seront plus vigilants et resteront à l'affût de signes de CVG afin que l'on puisse mener
d'autres recherches sur cette affection étrange.
Ressource :
Les variations du poids corporel et les modifications de la forme corporelle tiré du
Guide pratique des effets
secondaires des médicaments anti-VIH
—Sean R. Hosein
RÉFÉERENCES :
1. Serwadda D, Mugerwa RD, Sewankambo NK, et al. Slim disease: a new disease in Uganda and its association
with HTLV-III infection.
Lancet
. 1985 Oct 19;2(8460):849-52.
2. Zangerle R, Reibnegger G, Wachter H, et al. Weight loss in HIV-1 infection is associated with immune activation.
AIDS
. 1993 Feb;7(2):175-81.
3. Kotler DP, Tierney AR, Culpepper-Morgan JA, et al. Effect of home total parenteral nutrition on body composition