Prise de position – Groupe Helsana
L'extension des indications doit faire baisser le prix des médicaments
Dès lors qu'ils sont utilisés pour guérir d'autres maladies, les médicaments inscrits
sur la liste des spécialités permettent à l'industrie pharmaceutique de dégager des
marges excessives. Helsana appuie des mesures visant à lutter contre cette anomalie.
Quel doit être le prix d'un médicament nouvellement mis sur le marché? L'industrie
pharmaceutique affirme que le prix des médicaments correspond à leur degré d'utilité. Mais
comment peut-on quantifier l'utilité? Et pourquoi les médicaments destinés à guérir des
maladies rares dont souffrent un nombre restreint de personnes sont-ils beaucoup plus
coûteux que les médicaments destinés à un grand nombre de consommateurs? Les raisons
sont évidentes: en réalité, lorsqu'on achète des médicaments, ce n'est pas le degré d'utilité
que l'on paye, mais bien les coûts liés aux investissements en termes de recherche, de
développement, de production et de vente, sans compter le bénéfice que l'industrie
pharmaceutique doit réaliser pour en verser les dividendes.
Hausse massive du prix des médicaments contre le cancer
L'augmentation massive des coûts de Herceptin®, un médicament utilisé contre le cancer du
sein, a été amplement relatée dans la presse et souligné par divers représentants politiques.
Il ne s'agit pas là d'un fait nouveau. Cependant, dans ce cas, l'augmentation s'avère
particulièrement disproportionnée. En effet, le chiffre d'affaires obtenu par la vente de ce
médicament a explosé en très peu de temps. De six millions de francs en 2004, il est passé
à plus de 53 millions de francs en 2008.
Auparavant, Herceptin® était prescrit uniquement dans le cadre de la thérapie du cancer du
sein. L'expérience a démontré que ce médicament pouvait également être utilisé à titre de
traitement auxiliaire (de manière préventive, suite à l'ablation totale de la tumeur). Ainsi, il a
pu être prescrit à un grand nombre de patients. Le prix élevé de Herceptin® n'a cependant
pas été revu à la baisse, malgré l'élargissement de son application. Seul le profit du fabricant
a pris l'ascenseur et ce, aux frais des assurés.
Helsana en faveur d'une baisse de prix
Depuis plusieurs années déjà, le Groupe Helsana demande une adaptation des directives
appliquées pour la fixation des prix des médicaments. En outre, le Tribunal fédéral des
assurances s'est prononcé dans ce sens en demandant le réexamen des prix des
médicaments ayant fait l'objet d'une extension de leurs indications (arrêts K77/87, K100/04
et K148/06). Helsana estime que les prix de ces médicaments devraient diminuer dès lors
qu'on leur reconnaît de plus amples utilisations et ce, indépendamment du volume
supplémentaire généré par la vente. Une diminution des prix se justifie dans tous les cas, car
les frais liés à la recherche et au développement sont rentabilisés dès la mise sur le marché
du médicament. Par ailleurs, les coûts de production par ampoule pour les ventes issues de
l'extension des indications médicales sont généralement inférieurs.
La balle est dans le camp du Parlement
Le projet relatif à la formation du prix des médicaments, qui avait été détaché de celui relatif
à la LAMal, prévoyait un contrôle obligatoire des prix après toute extension du domaine
d'indication. Malheureusement, par manque de consensus quant à la définition du caractère
économique d'un médicament, ce projet a échoué au Parlement durant sa session
d'automne 2008. Ainsi, la nécessité d'agir en matière de fixation des prix reste plus que
jamais d'actualité. Les autorités politiques doivent démontrer qu'elles n'interviennent pas