1
MACHINE ASYNCHRONE
Alain CUNIERE
Lycée Pierre de Coubertin
Chaussée de Paris
77100 Meaux
Gilles FELD
ENS de CACHAN
61 av. du Président Wilson
94235 Cachan
Ce document est constitué de deux parties.
La première permet la modélisation d’une machine asynchrone en utilisant la notion de vecteur
complexe ou phaseur spatial et conduira d’une part à un modèle implanté sous Simulink et
d’autre part à l’établissement de différents schémas équivalents en régime permanent.
La deuxième étudie les commandes en couple de type scalaire ou les stratégies permettant de
contrôler le couple en régime permanent.
1) MODELISATION D’UNE MACHINE ASYNCHRONE
1.1) Généralités
La représentation schématique de la MAS dans l'espace électrique est donnée sur la figure 1.
i
as
v
as
as
θ
e
v
ar
i
ar
ar
v
bs
bs
i
bs
i
cs
v
cs
cs
i
br
v
br
i
cr
v
cr
br
cr
Figure 1. Représentation schématique d’une MAS
Notations :
x : Grandeur instantanée
x : Vecteur complexe
x* : Vecteur complexe conjugué
X : Amplitude complexe
[x] :Vecteur colonne de dimension 3
[x]t :Vecteur ligne transposé du vecteur précédent
:Vitesse angulaire de rotation
p : Nombre de paires de pôles
Rs :Résistance d’un enroulement statorique
Rr :Résistance d’un enroulement rotorique
Lps :Inductance propre d’un enroulement statorique
Ms :Mutuelle inductance des enroulements statoriques
Lpr :Inductance propre d’un enroulement rotorique
Mr :Mutuelle inductance des enroulements rotoriques
Mo :Maximum de la mutuelle inductance rotor stator
σ : Coefficient de dispersion de Blondel
2
Hypothèses
Le modèle de la machine que nous adopterons repose sur les hypothèses suivantes :
Proportionnalité des flux aux courants.
Symétrie ternaire de la machine.
Entrefer constant.(pas d’effet d’encoches)
Forces magnétomotrices à répartition spatiale sinusoïdale.
Courants autres que dans les bobinages négligés.
1.2) Modélisation dans le plan « a b c »
En partant des tensions imposées sur les enroulements statoriques et rotoriques, on cherche à
déterminer l’expression du couple électromagnétique puis de la vitesse.
Equations électrocinétiques
La loi de Faraday et la loi d’ohm permettent de relier les tensions sur les enroulements aux flux
totalisés et aux courants dans ces bobinages.
Avec les conventions utilisées, les deux équations matricielles suivantes expriment les tensions sur les
différents enroulements.
[] [] []
dt
d
i.Rv s
sss
φ
+= et
[] [] []
dt
d
i.Rv r
rrr
φ
+=
Expression des flux totalisés en fonction des courants
Convention.
Le flux dans un bobinage est calculé à partir de la relation : ∫∫obinagesurfacedub
dS.N.B
ρρ
. Le sens du vecteur
unitaire N
ρ
normal à la surface étant définie par le sens conventionnel du courant dans le bobinage.
Avec les hypothèses précédentes, la relation entre les flux totalisés sur les enroulements et les courants
peut être décrite par l’équation matricielle suivante :
[]
[] [][ ]
[][] [][ ]
[][]
[]
[]
θθ
=
θθ
=
φ
φ
=
φ
φ
φ
φ
φ
φ
r
s
rrers
esrss
cr
br
ar
cs
bs
as
rrers
esrss
r
s
cr
br
ar
cs
bs
as
i
i
.
M)(M
)(MM
i
i
i
i
i
i
.
M)(M
)(MM
où [Mss], [Mrr], [Msr(θe)] et [Mrs(θe)] sont des sous-matrices de dimension 33 et [φs], [φr], [is] et [ir]
des vecteurs colonnes de dimension 3.
Avec
[]
=
psss
spss
ssps
ss LMM
MLM
MML
M
[]
=
prrr
rprr
rrpr
rr LMM
MLM
MML
M
[]
θ
π
θ
π
+θ
π
+θθ
π
θ
π
θ
π
+θθ
=θ
)cos()
3
2
cos()
3
2
cos(
)
3
2
cos()cos()
3
2
cos(
)
3
2
cos()
3
2
cos()cos(
M)(M
eee
eee
eee
oesr [Mrs(θe)] = [Msr(θe)]t
3
Energie magnétique
Elle peut être calculée à partir de l’expression suivante :
[][][][]
).i.i.(
2
1
Wr
t
rs
t
smag φ+φ=
L’expression de Wmag en fonction des courants et des inductances ne comportent que 36 termes !
Couple électromagnétique
Il est donné par la dérivée partielle de la coénergie (ici égale à l’énergie) par rapport à l’angle
mécanique entre le rotor et le stator.
e
mag
m
mag
eW
.p
W
Cθ
=
θ
=
Vitesse
Elle est solution de l’équation fondamentale de la dynamique.
re CC
dt
d
J=
avec J : moment d’inertie et Cr : couple résistant.
Conclusion
Les équations précédentes permettent la modélisation de la machine dans le plan « a b c ». Elles
peuvent être implantées dans un calculateur. Par contre, vu la complexité (36 termes pour l’énergie
magnétique) de ces équations non linéaires et multi-variables, il est très difficile d’en tirer des
stratégies de commande.
1.3) Modélisation en utilisant les vecteurs complexes (voir annexe)
On définit les vecteurs complexes suivants :
-Vecteurs complexes courant
[]
=++=
cs
bs
as
2
cs
2
bsas
si
i
i
.aa1
3
2
)i.ai.ai(
3
2
i
[]
=++=
cr
br
ar
2
cr
2
brar
ri
i
i
.aa1
3
2
)i.ai.ai(
3
2
i
-Vecteurs complexes tension
[]
=++=
cs
bs
as
2
cs
2
bsas
sv
v
v
.aa1
3
2
)v.av.av(
3
2
v
[]
=++=
cr
br
ar
2
cr
2
brar
rv
v
v
.aa1
3
2
)v.av.av(
3
2
v
-Vecteurs complexes flux
[]
φ
φ
φ
=φ+φ+φ=φ
cs
bs
as
2
cs
2
bsas
s.aa1
3
2
).a.a(
3
2
[]
φ
φ
φ
=φ+φ+φ=φ
cr
br
ar
2
cr
2
brar
r.aa1
3
2
).a.a(
3
2
Equations électrocinétiques
Les deux équations matricielles suivantes exprimant les tensions sur les différents enroulements
[] [] []
dt
d
i.Rv s
sss
φ
+= et
[] [] []
dt
d
i.Rv r
rrr
φ
+=
peuvent être ramenées à deux équations complexes
dt
d
i.Rv s
sss φ
+= et dt
d
i.Rv r
rrr φ
+=
Expression des flux totalisés en fonction des courants
Après quelques calculs, les vecteurs φs et φr peuvent s’écrire :
φs = Ls . is + M . ej.θe ir et φr = Lr . ir + M . e-j.θe is
4
ce qui donne sous forme matricielle :
=
φ
φ
θ
θ
r
s
r
j
j
s
r
si
i
.
Le.M
e.ML
e
e
où Ls , Lr et M représentent les inductances cycliques définies par les expressions suivantes :
Ls = Lps – Ms Lr = Lpr – Mr M = o
M.
2
3
Expression de l’énergie magnétique
En utilisant les matrices de passage définies en annexe, on montre que cette énergie peut s’écrire :
)i.i.(éel
4
3
)i.i.i.i.(
8
3
W*
rr
*
ssr
*
r
*
rrs
*
s
*
ssmag φ+φ=φ+φ+φ+φ=
Couple électromagnétique
En remplaçant dans l’équation précédente les vecteurs complexes flux par leurs expressions en
fonction des courants, des inductances et de la position angulaire θe, on aboutit à l’expression suivante
du couple.
)e.i.ie.i.i.(j.M.p
4
3
Ce ej
s
*
r
ej
*
sr θθ =
qui peut encore s’écrire :
)ii..(j.p
4
3
Ce s
*
s
*
s
sφφ= ou )i..(p
4
3
Ce s
sφ=
Vitesse
Elle est solution de l’équation fondamentale de la dynamique.
re CC
dt
d
J=
avec J : moment d’inertie et Cr : couple résistant.
Modèle
Les équations de ce paragraphe conduisent au modèle donné par la figure 2.
Le coefficient de dispersion de Blondel σ est défini par la relation : sr
2
L.L
M
1=σ
Intégrateur
V
s
φ
r.
e
j
θ
e
M
L
r
φ
S
-
σ
.L
s
Rs
φ
s.
e
-j
θ
e
M
L
s
φ
r
-
σ
.L
r
V
r
Rr
φ
r
φ
s
φ
s
i
s
i
r
p.j
(
φ
s.
i
s
-
φ
s
.i
s
)
**
3
4
1
J
p
Ce
Cr
Intégrateur
θ
e
i
s
Intégrateur
θ
m
Intégrateur
Figure 2. Modèle de la machine asynchrone utilisant les phaseurs spatiaux
C’est ce modèle qui sera implanté sous SIMULINK et qui permettra d’effectuer les différentes
simulations.
On passera des grandeurs réelles aux vecteurs complexes et inversement en utilisant les relations de
passage.
Il sera aussi possible de visualiser les différents vecteurs spatiaux dans le plan complexe de façon à
comparer des stratégies de commande, entre autre, comparer une commande scalaire et une commande
vectorielle.
5
1.4) Modélisation en régime permanent sinusoïdal
Dans cette partie, on suppose que :
Les courants statoriques s’écrivent :
)t.cos(.2.Ii sssas ϕ+ω= )
3
.2
t.cos(.2.Ii sssbs π
ϕ+ω= )
3
.4
t.cos(.2.Ii ssscs π
ϕ+ω=
Les courants rotoriques s’écrivent :
)t.cos(.2.Ii rrrar ϕ+ω= )
3
.2
t.cos(.2.Ii rrrbr π
ϕ+ω= )
3
.4
t.cos(.2.Ii rrrcr π
ϕ+ω=
La vitesse est constante.
On définit le glissement g comme le rapport des pulsations rotoriques et statoriques. s
r
gω
ω
=
Les pulsations ωs, ωr et la vitesse angulaire de rotation sont reliées par la relation :
rs .p ω+=ω
En choisissant une origine des temps telle qu’à l’ instant t = 0 les axes du rotor et de la phase « a » du
stator soient confondus, la relation précédente peut encore s’écrire :
t.t. rse ωω=θ
Phaseurs spatiaux courants en régime permanent sinusoïdal
En utilisant les définitions des vecteurs complexes, les grandeurs is et ir peuvent se mettre sous la
forme : t..j
ss s
e.Ii ω
= et t..j
rr r
e.Ii ω
=
ou Is et Ir représentent les amplitudes complexes données par les relations :
s
j
ss e.2.II ϕ
= et r
j
rr e.2.II ϕ
=
Phaseurs spatiaux flux en régime permanent sinusoïdal
Les relations suivantes
=
φ
φ
θ
θ
r
s
r
j
j
s
r
si
i
.
Le.M
e.ML
e
e et t.t. rse ωω=θ
permettent d’exprimer les vecteurs φs et φr sous la forme :
t..j
ss s
e. ω
Φ=φ et t..j
rr r
e. ω
Φ=φ
ou Φs ,et Φr représentent les amplitudes complexes données par les relations :
rsss I.MI.L +=Φ et srrr I.MI.L +=Φ
Phaseurs spatiaux tensions en régime permanent sinusoïdal
Le rotor étant en court circuit, les équations électrocinétiques permettent d’écrire en amplitude
complexe :
rsssssss I..M.jI..L.jI.RV ω+ω+= et ssrsrr
r
s
rI..M.jI..L.jI..R0 ω+ω+
ω
ω
=
Il est à noter que vu du stator, la rotation du rotor fait apparaître le courant ir de pulsation ωr comme un
courant de pulsation ωs.
Schéma équivalent
Le schéma équivalent donné sur la figure 3 traduit les équations précédentes
Vs
Is
Rs
Ls
Ir
Lr
M
Rr
g
A
B
C
D
E
F
Figure 3. Schéma équivalent avec circuits couplés
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