Physiologie Chapitre 1 : Adaptation des grandes fonctions physiologiques au cours de l'exercice Docteur Bernard WUYAM PCEM1 - Année universitaire 2006/2007 Faculté de Médecine de Grenoble - Tous droits réservés. Système Musculaire a un rôle essentiel • Contractions musculaires = mouvement. • Coordination : SNC – Exemple : coordination ventilation / locomotion – ‘Geste’ sportif. • Régulation entre activation musculaire et fourniture d’énergie pour la contraction. • Adaptation cardio-circulatoire et ventilatoire associée à l’exercice. Organisation fonctionnelle musculaire (Reproduit de Exercice Physiology, WD McArdle Edtr, Williams & Wilkins, 4° édition) (Reproduit de Exercice Physiology, WD McArdle Edtr, Williams & Wilkins, 4° édition) La contraction musculaire • Libération d’ACh à l’extrémité de la fibre nerveuse. • Potentiel d’action musculaire dépolarise les tubules transverses à la jonction des zones A et I du sarcomère. • Libération du Ca++ à partir des sacs latéraux du REG. • Le Ca ++ se fixe au complexe troponine-tropomyosine des filaments fins d’actine. Ceci libère l’inhibition qui prévenait l’actine de se fixer avec la myosine. • Il se produit une interaction moléculaire complexe permettant le glissement des filaments fins et épais et le raccourcissement de la fibre. • Lorsque la stimulation cesse (tube transverse) la concentration de Ca++ diminue rapidement et le Ca ++ rejoint les sacs latéraux du REG (processus actif). Propriétés fonctionnelles du muscle (1) Deux grands types de Fibres selon leurs propriété contractiles et biochimiques – Type I : • Type de chaine lourde de Myosine (MHC I) • ‘Lentes’ : temps de développement de la tension ‘pic’ lente = 80 ms • Activité myosine ATPase faible • Peu fatigables (stimulations répétées n’entraîneent pas de perte de tension développée). • Riches en enzymes oxydatifs Propriétés fonctionnelle du muscle (2) – Type II • • • • Rapides (temps de développement de la tension ‘pic’ rapide = 30 ms) Type de chaine lourde de Myosine (MHC II : IIa, IIx, …) Activité myosine ATPase élevée Fatigables (stimulations répétées entraînent une perte de tension développée). • Riches en enzymes glycolitiques. – Entraînement modifie le contenu enzymatique de chacun de ces types (une fibre II d’un sportif endurant a plus d’enzymes oxydatives que le type I d’un sédentaire) et, peutêtre la transition d’un type de fibre à l’autre. (Reproduit de Exercice Physiology, WD McArdle Edtr, Williams & Wilkins, 4° édition) Composition en type de fibres • Détermination du type de fibre I ou II (marquage après incubation à pH acide) • Type I : marquées, II non marquées • Composition différente selon le type de sports (Reproduit de Exercice Physiology, WD McArdle Edtr, Williams & Wilkins, 4° édition) Fibres musculaires sous la dépendance de fibres nerveuses : • un neurone moteur donné innerve plusieurs fibres musculaires • Les fibres innervées sous la dépendance du même motoneurone – s’appellent « unité motrice » – Les fibres d’une même unité motrice sont du même type (I ou II) – Les fibres nerveuse elles-mêmes ont des caractéristiques de transmission de l’influx nerveux propres. – Expériences d’innervation croisée chez le chat. • Dans un muscle donnée il y a une association d’unité motrices : – La proportion varie avec le muscle déterminé • Diaphragme : type I +++ • Quadricpes 50% type I & II • Soléaire (posture +++) type I (80%) > gastrocnémien (50%). Variations des types de fibres – Les facteurs influençant le type de fibres au sein d’un muscle ont pour partie une base génétique, alors que la partie liée à l’entraînement concerne la transition II : IIa, IIx, IIb. – Recrutement progressif au cours de la contraction : • Fibres I à faibles intensités contractiles • Fibres de type II sont recrutées de façon préférentielle à des nivaux de contraction plus intenses ( 70-80% de la puissance maximale aérobie). Énergie nécessaire à la contraction • Travail mécanique : – Glissement actif des filaments d’actine sous la dépendance de l’ATP. Conversion directe d’une énergie chimique en énergie mécanique . • Travail de transport actif d’ions : – dépolarisation sous la dépendance de la libération active de Ca++ à travers le REG, – avec au cours de a récuération un processus de capture du Ca ++ par le REG. – ces processus associés à la contraction musculaire nécessitent de l’énergie. Énergie nécessaire à la contraction musculaire dans l’organisme est d’origine chimique • Intensité de l’exercice va déterminer le débit (taux) auquel l’énergie chimique doit se mobiliser. • Cette énergie : – provient chez l’homme de l’alimentation et des nutriments stockés – va être extraite (du contenu alimentaire), – conservée sous différentes formes de stockage – et transféré pour la mobilisation des éléments contractiles du muscle squelettique grâce à des processus biologiques intracellulaires. Fourniture d’énergie • La vitesse de course d’un marathonien à près de 80% de sa capacité aérobie maximale, ou la course rapide d’un sprinteur résulte directement de la capacité de l’organisme à transformer de l’énergie chimique en énergie mécanique. • De nombreuses réactions et mécanismes vont contribuer à ce processus (extraction/stockage/mise à disposition d’énergie au niveau du muscle). – – – – – Enzymes : protéines facilitant une réaction chimique ; Substrat Co-enzymes non protéique, joint au substrat Localisation cellulaire : cytosolique ou mitochondriale. Mécanismes de transfert de l’énergie au sein de la cellule Energie provenant du Métabolisme aérobie : 3 composants essentiels • Transport d’électrons (chaîne respiratoire). • Oxydation phosphorylante. • Cycle de Krebs. Potentiel énergétique élevé NADH + H+ ATP FADH 2 NAD Cytochrome Q ATP FAD Cytochrome B Cytochrome c ATP Chaîne Cytochrome c1 respiratoire Cytochrome a a3 O2 Potentiel énergétique bas H2O Oxydation phosphorylante • ATP synthétisé au cours du transfert d’électrons du NADH et FADH jusqu’à l’oxygène moléculaire. • Le flux de proton à travers la membrane interne de la mitochondrie fournit l’énergie nécessaire au mécanisme de couplage qui associe l’ADP au Pi pour former l’ATP. • Rapport P/O : 3 si NADH est le substart oxydé, 2 si FAD H (niveau énergétique inférieur). 3 conditions pour la synthèse d’ATP • Disponibilité d’un donneur d’électrons (agent réducteur) sous la forme de NADH ou FADH. • Concentration enzymatique et ‘machinerie cellulaire’ en concentration suffisante. • Disponibilité en O2 (bien que de nombreux intermédiaires participent (en amont de l’O2) au processus métabolique. L’énergie est apportée par les nutriments • Énergie extraite des nutriments d’origine variés : glucidiques, lipidiques, protéiques. • L’énergie est extraite des réserves par une série d’étapes, au sein desquelles l’extraction par petites étapes des atomes d’hydrogène constitue un élément fondamental, • et son transport que nous venons de décrire jusqu’à l’O2 moléculaire permet la conservation de la majeure partie de l’énergie sous la forme d’ATP. Production énergétique d’origine glucidique •molécule de glucose initialement phosphorylée Phosphorylation ‘au niveau du substrat’ •Sans o2 (anaérobie) • appelée glycolyse anérobie •5% du total ATP produit •Fourniture rapide (activité enzymatique élevée, vitesse des réactions). •+++ important pour l’activité physique courte et intense. Production énergétique d’origine glucidique •Libération d’hydrogène au cours de la glycolyse : •2 paires d’électrons extraites. •NADH cytosolique (mitochondrie imperméable). •Transféré dans la mitochondrie (navette ) •Formation de 3 ou 2 ATP. Production de lactate • Glycolyse : voie normale = production d’électrons (hydrogènes) oxydés dans la mitochondrie (navettes). • Si demande d’énergie excessive supérieure à sa vitesse de production, ou si apport d’O2 insuffisant : glycolyse anaérobie. • Électrons se combinent au pyruvate pour former lactate et protons. Devenir du lactate musculaire •lactate diffuse dans le sang •transporté vers les sites actifs sur le plan du métabolisme énergétique (autres msucles actifs) •ou vers le foie (substrat néo-glucoformateur, cycle de Cori). Production énergétique d’origine lipidique • Source quasi-inépuisable • Adulte jeune : 90 – 110 000 kcal de lipides vs 2000 kcal de glucides (2%). • Sources essentiels triglicérides : – Muscle lui-même (+++ fibres oxydatives) – Circulant dans des complexes lipoprotéiques provnant de l’alimentation – Circulant comme AG L (tissus adipeux +++) Production énergétique d’origine lipidique En conclusion Transfert de l’énergie au cours de l’exercice • Stockage d’ATP limité dans la cellule. • Énergie immédiate ; le système ATP – CP : – 5 mmoles ATP et 15 mmoles CP / kg de muscle – Quantités suffisantes pour • 1 minute de marche rapide • 20 – 30 s de course (cross country) • 5-6 s de sprint ou nage ‘all-out’ (épuisant). Autres sources énergétiques dans le muscle : PCr • Re-synthèse d’ATP nécessaire. • Augmentation de l’utilisation de l’ATP augmente la concentration d’ADP, qui est stimulant de la synthèse d’ATP. Ceci fournit un mécanisme d’adaptation du métabolisme énergétique puissant. Transfert de l’énergie au cours de l’exercice • Energie à court-terme : la glycolyse – Exercice intense – Formation rapide d’ATP – O2 non obligatoire Conclusion (2) Glycogène musculaire PCr anaérobie aérobie 100 m 50 50 200 m 25 65 400 m 12.5 62.5 800 m 6 50 44 1500 m 25 75 5000 m 12.5 87.5 3 97 10 000 m Marathon Course de 24 h Glucose sanguin Triglycérides (glycogène hépatique) (Acides gras libres) 75 5 20 10 2 88 Accumulation du lactate sanguin • Exponentielle. Dépendance Exercice intense de la glycolyse. Activation des fibres rapides Élimination du lactate Exercice modéré • 55% VO2 max chez le sédentaire. Exercice léger Sujets sédentaires • 80% chez le sujet entraîné en endurance Sujets entraînés Consommation d’oxygène à l’état stable Définition & Mesure de la VO2 • VO2 = VE (FIO2 – FEO2) • VE (l/min) : – ventilation externe : – air mobilisé à l’ouverture des voies aériennes). – Mesure par un pneumotachographe. • FIO2 : – fraction inspiré d’ O2 : 20,93 % • FEO2 : – Fraction expirée de CO2 – Mesurée par analyseur rapide d’oxygène. Notion de VO2max VO2max • Capacité fonctionnelle maximale. • Intégration des systèmes permettant – l’apport, – le transport & – l’utilisation de l’oxygène. Ventilation / diffusion Métabolisme aérobie Système de transport de l’oxygène Débit sanguin périphérique Hb concentration Volume sanguin & débit cardique Exploration des réponses adaptatives au cours de l’exercice • Adaptation concerne l’ensemble des systèmes – ventilatoires, – cardio-vasculaires, – musculaires, – & bio-énergétiques. • Ces facteurs sont-ils limitatif du VO2max et dans quelles circonstances ? Adaptation de la ventilation (1) • VE repos : 8 – 12 l/min. • Exercice : ventilation augmente (état stable) : – immédiat (neurale) – lentement progressive – plateau Adaptation de la ventilation (2) • Points remarquables : – Forte augmentation – ‘Seuil ventilatoire’ • SV1 • SV2 Limitation ventilatoire (4) • Habituellement NON. • Parfois : – VE élevée des athlètes endurants – Sujets âgés & – maladies respiratoires. Mécanismes de l’hyperpnée de l’exercice • Commande centrale (proactivateur) : – Krogh & Lindhard : ‘irradiation’ des centres respiratoires. – ‘faiblesse musculaire’ = augmentation de la commande ventilatoire. – Activité cérébrale en PET : activation ventilatoire et locomotrice coordonnée Mécanismes de l’hyperpnée de l’exercice (2) • Réflexes – Chémoréflexes : • Possibles sur le plan physiologique (addition d’O2 sur un cycle fait chuter VE, test de Dejours) • Mais Ondine ; pas d’influx chémoréflexe, mais VE exercice correct. – Reflexes à partir de récepteurs articulations, des tendons : ES; ou sujets paraplégiques… – Réflexes d’origine musculaire • Métaboréflexes • Autres … Adaptation à l’exercice du système cardio-vasculaire • Cœur : pompe; 2 circulations D et G • Système artériel : conduction du sang, paroie musculaire épaisse, pas d’échanges gazeux. • Capillaires – 5% du sang – 7-10 mm – Densité : 2 – 3000 / mm2 de tissus – Sphincter précapillaire régulateur +++ Adaptation cardiaque à l’exercice • Rythme endogène : nœud sinusal, nœud AV, fx de Hiss. • SN autonome : – Sympathique : • Adrénergique • Cardio-accélérateur • Vasoconstriction. – Parasympathique • Cholinergiques / Nerfs vagues • Cardio-modérateur Adaptation cardiaque à l’exercice • Modulation rapide de l’influx neural issus des centre cardiovasculaires du bulbe par la commande centrale à visée (loco)motrice. • Réponse dès début de l’exercice (voire même anticipatoire) – Rapide – Coordonnée – Activation de la fréquence cardiaque / vasoconstriction des territoires non actifs / inhibition du parasympathique. • Action complémentaire autre récepteurs : ergorécepteurs du muscle squelettique (métabo et mécano-réflexe), baroréflexe,mécano réflexe cardiaque. Capacité fonctionnelle du système capillaire : rôle dans l’adaptation à l’exercice • Repos : – 5 ml de sang / 100 g de tissus / min – 600 g de muscle : 30 ml de sang / min/ • Exercice intense : même muscle – 450-600 ml/min (*15 à 20) – Ouverture des sphincters pré-capillaires (zones capillaires non utilisées) – Augmentation de la pression artérielle (force motrice) + contrôle neural intrinsèque + facteurs métaboliques locaux. Capacité fonctionnelle du système capillaire : rôle dans l’adaptation à l’exercice • La surface de section capillaire est élevée, notamment par comparaison avec le lit artériel. • Ralentissement de la vitesse de circulation. • 0,5 à 1 mm / s au repos, diminue à l’exercice. • Favorise les échanges d’O2 et CO2, & substrats utiles à la contraction musculaire. • Régulation du débit sanguin musculaire élément fondamental de l’adaptation à l’exercice +++. Modification de la pression artérielle • Augmentation de la PA systolique & diastolique • Exercice isométrique (contraction ininterrompue, pas de mouvement) – Compression mécanique des vaisseaux artériels par la contraction • Diminution de la perfusion • Proportionnelle à la contraction • Activation du SN sympathique (commande centrale et activation réflexe). • Effet proportionnel à l’intensité de la contraction – Exercice rythmique • • • • Dilatation et diminution des résistances artérielles Alternance contraction / relâchement facilite le retour veineux Vasodilatation augmente au début puis en plateau Parfois dilatation se poursuit et baisse de la PA. Malais vasoplégique en fin d’effort extrême. En conclusion • • • • Muscle Régulation énergétique Système ventilatoire Cardiovasculaire • Mais aussi… – Rénale (eau, sels, TA…) – Endocrinienne (catécholamines, contrôle de la glycémie, bio-énergétique,…) – Élimination de chaleur L'ensemble de ce document relève des législations française et internationale sur le droit d'auteur et la propriété intellectuelle. Tous les droits de reproduction de tout ou partie sont réservés pour les textes ainsi que pour l'ensemble des documents iconographiques, photographiques, vidéos et sonores. Ce document est interdit à la vente ou à la location. Sa diffusion, duplication, mise à disposition du public (sous quelque forme ou support que ce soit), mise en réseau, partielles ou totales, sont strictement réservées à l’université Joseph Fourier de Grenoble. 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