3e Congrès international francophone Psychiatrie et Violence
Lausanne, 19 > 21 avril 2017
Soigner, évaluer, protéger, respecter dans un cadre légal en évolution
Vendredi 21 avril 2017
08h30 – 10h30
Conférence plénière
Clinique familiale du déchirement
Conférencières :
Alexandra Duc Marwood, Psychiatre et Pascale Forni, Psychologue, responsables du Centre de
consultation des Boréales, Lausanne (Suisse)
L’Unité des Boréales du Chuv prend en charge, depuis avril 2010, les situations de violence intra-
familiale en proposant des traitements individuels, de couple et de famille et/ou en articulant ces
différents types de traitement. C’est une unité cantonale et trans-âge.
Lors de notre présentation nous évoquerons les différents types de problématiques qui se présentent le
plus fréquemment à la consultation, impliquant tant les adultes maltraités ou maltraitants que les
enfants/adolescents maltraités ou maltraitants. Nous passerons en revue les phases essentielles de
notre prise en charge :
1) L’analyse détaillée de la demande d’intervention par le/s patient/s et par le réseau pré-existant,
ceci au cours d’entretiens téléphoniques
2) L’évaluation du niveau de protection de l’enfant dans les situations de maltraitance infantile ou de
violences conjugales
3) Le premier entretien en présence de l’envoyeur et le (s) patient (s) pour évaluer si les attentes du
réseau sont compatibles avec ce que nous pouvons faire à un niveau thérapeutique, et pour indiquer
au/x patient/s que nous allons évaluer avec lui/eux la pertinence de notre intervention.
4) La phase d’évaluation au cours de laquelle nous rencontrons les différents membres de la famille
ensemble ou séparément, ceci en fonction du type de violence présente (symétrique ou
complémentaire selon la classification de Perrone). Nous évaluons alors si un travail thérapeutique
est envisageable. Cette phase prend généralement quatre mois au cours desquels nous évaluons :
la capacité de l’auteur et de la victime à reconnaître les faits, à en reconnaître les conséquences
psychologiques et relationnelles. Nous évaluons le désir de changement et l’adhésion de la
famille à l’idée qu’une thérapie pourrait permettre ce changement
les ressources individuelles et familiales laissant entrevoir des pistes de changement
les ressources du réseau primaire qui entoure la famille
le niveau de gravité de la maltraitance et la dangerosité des actes commis
le degré d’enracinement des comportements violents
Si nous estimons que la famille ou certains de ses membres ne bénéficieraient pas de notre aide,
nous transmettrons à l’envoyeur qu’une psychothérapie n’est pas utile dans cette situation et nous
réfléchissons, avec le réseau, à quel autre type d’intervention serait pertinent (approche plus
éducative, médiation du lien etc). Si la famille nous parait mobilisable, alors posons l’indication à une
thérapie.