A propos de l`atelier de perfectionnement ASPCo du 6.10.12 donné

A propos de l’atelier de perfectionnement ASPCo du 6.10.12 donné par
Dr. Gisèle George (Paris, France)
« Apports des thérapies cognitives et comportementales (TCC) dans les troubles
anxieux de l’enfant et de l’adolescent »
De formation de base psychanalytique, comme c’est le cas pour la plupart des
médecins psychiatres en France, et également systémique, Madame George
explique qu’elle était une pionnière dans l’introduction des méthodes cognitives et
comportementales en France. Elle a ainsi une longue expérience avec l’application
de la TCC, et ce dans divers settings (individuel, groupe) et avec diverses
pathologies. Ses multiples formations lui donnent l’avantage de bien délimiter ce
qu’est la méthode TCC, tout en se faisant l’avocate d’une approche
psychothérapeutique intégrative.
Cet atelier théorico-clinique débute avec un exercice de pleine conscience pour tirer
le groupe de sa torpeur matinale, un exercice qui ponctuera cette journée à divers
moments. Ces exercices sont basés sur des enregistrements destinés aux enfants,
ce qui donne un exemple concret d’introduction de techniques de pleine conscience
auprès de cette jeune clientèle.
Une première phase de l’atelier consiste en un jeu de rôle : une mère se présente
chez le psy avec son enfant de 5 ans qui présente une anxiété de séparation. Que
faire ? Le jeu de rôle se déroule en plusieurs temps, Madame George assume
successivement le rôle de l’enfant, puis celui de la thérapeute. Chaque temps est
suivi d’une discussion entre tous les participants, disposés en cercle autour des
acteurs. Pour cette mise en scène d’un premier entretien, l’accent est mis sur le
comportement à avoir pour convaincre la famille de revenir en consultation, ainsi que
sur l’analyse fonctionnelle. Les difficultés spécifiques à ce genre de prise en charge
sont discutées : comment traiter la demande, qui convoquer au premier entretien,
etc. Ce type de jeu de rôle est éminemment propice à l’échange de points de vue
entre psychologues de divers horizons, ce qui rend la discussion très riche. Lorsque
Madame George joue le rôle de la psychothérapeute face à un enfant de 5 ans
moyennement enthousiaste d’être en thérapie, les difficultés techniques d’un tel
entretien deviennent évidentes. Elles sont ensuite explicitées par Madame George,
qui revient sur les choix qui ont guidé ses interventions.
Les troubles anxieux étant un vaste chapitre, Madame George a choisi de se centrer
sur l’anxiété de séparation. Elle explique que les manifestations de l’anxiété chez
l’enfant sont parfois bien différentes de chez l’adulte et donne également des pistes
quant au langage à utiliser avec les enfants pour aborder le sujet ; les termes et les
media les plus utiles sont explicités. En ce qui concerne l’approche thérapeutique,
nous sommes en partie en terrain connu puisqu’il s’agit de relaxation et d’exposition,
à ceci près que dans le contexte de l’enfant, il faut intégrer les parents dans la prise
en charge. Cette implication des parents n’est pas uniquement une aide pour
l’enfant, elle vise aussi à mettre en lumière le fait que les troubles anxieux chez
l’enfant sont souvent accompagnés de peurs présentes chez les parents. Ainsi traiter
un trouble anxieux chez un enfant revient souvent à traiter l’anxiété également chez
les parents.
Pour ce qui est de l’aspect théorique, Madame George présente la théorie de
l’attachement, en faisant notamment référence aux travaux classiques de Mary
Ainsworth et sa Situation Etrange. Ce rafraichissement est accompagde données
empiriques sur les moments durant lesquels l’anxiété de séparation survient le plus
fréquemment. En outre, la notion d’anxiété de séparation est approfondie,
notamment en abordant la conscience de la mort chez l’enfant. Cette dernière
considération a des implications pour l’entretien anamnestique avec la famille,
lesquelles sont détaillées.
En conclusion, ce genre d’atelier, qui s’adresse tout particulièrement aux thérapeutes
qui ont affaire à des enfants et des adolescents, est fort utile puisqu’il n’existe en
Suisse romande pas encore de formation TCC ciblée spécifiquement sur cette
population.
Robert A. Richardson
Psychologue adjoint
Centre Neuchâtelois de Psychiatrie Enfance et Adolescence (CNPea)
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