Printemps 2013 Numéro 9
VOUS ARRIVE-T-IL D’ÉVITER DES LIEUX OU
DES SITUATIONS DE LA VIE COURANTE
PARCE QUE CELA VOUS ANGOISSE
PROFONDÉMENT? FAITES-VOUS UN
GRAND DÉTOUR POUR ÉVITER DE PASSER
À CÔTÉ D’UN CHIEN? PRÉFÉREZ-VOUS
MONTER PLUSIEURS ÉTAGES À PIED
PLUTÔT QUE PRENDRE L’ASCENSEUR
PAR CRAINTE D’Y RESTER PRISONNIER?
AVEZ-VOUS UNE PEUR PARALYSANTE DE
PRENDRE LA PAROLE EN PUBLIC? ÉVITEZ-
VOUS À TOUT PRIX DE VOUS RETROUVER
DANS UNE FOULE? REDOUTEZ-VOUS
CONSTAMMENT DE TOMBER MALADE? CE
SONT LÀ DES COMPORTEMENTS QUE L’ON
PEUT ATTRIBUER À L’ANXIÉTÉ.
Il arrive aussi que cette anxiété se généralise à
toutes les situations nouvelles. Les personnes
anticipent alors le pire et ont des soucis exces-
sifs à propos de tout, même à propos des plus
petites choses comme la réparation de leur voiture. D’autres
sont envahies par des pensées indésirables et persistantes qui
les font souffrir. Souvent, elles se prêteront malgré elles à des
comportements répétitifs ressemblant à un rituel pour soulager
leurs tensions comme le fait de se laver constamment les mains
par crainte d’être contaminées par des microbes.
Dans des conditions normales, l’anxiété s’avère bénéfique,
car elle constitue une réponse adaptée à une menace réelle
appréhendée (ex. : un feu, un accident, une agression, etc.). Elle
devient pathologique lorsqu’elle est excessive en intensité ou
en durée par rapport à la menace appréhendée et que l’émo-
tion négative devient envahissante au point d’entraver le fonc-
tionnement normal de la personne. On parle alors de troubles
anxieux tels que définis dans le Diagnostic and Statistical
Manual of Mental Disorder (DSM-IV), soit « la manifestation
de peur intense et d’épisodes d’anxiété habituellement chro-
niques, qui durent au moins six mois et empirent généralement
progressivement en l’absence de traitement ».
Selon Statistiques Canada, les troubles anxieux font partie des
troubles de santé mentale les plus courants au Canada; 12% de
la population en souffre au point d’en être handicapée. Le taux
de prévalence est plus
élevé chez les femmes
que chez les hommes
et les enfants peuvent
en souffrir autant que
les adultes. La plupart
de ces troubles voient
souvent leur apparition
au cours de l’adoles-
cence ou au début de la
vie adulte.
Parmi les manifestations
plus rares de troubles
anxieux, on retrouve
les attaques de panique
chroniques, lesquelles
frappent sans prévenir
et sont accompagnées
de sen t imen t s de
terreur. Les symptômes
donnent l’impression de vivre une crise cardiaque. Les personnes
qui en souffrent redoutent les prochaines crises et cette appré-
hension les conduit souvent à la rechute. Elles peuvent alors
éviter les situations où elles estiment ne pas pouvoir s’échapper
ou trouver de l’aide, ce qui les confine à des déplacements
restreints (agoraphobie).
Le stress post-traumatique est une autre manifestation d’an-
xiété qui se cristallise à la suite de circonstances qui sortent du
domaine normal des expériences humaines (ex. : le viol, les
mauvais traitements subis durant l’enfance, la guerre, les catas-
trophes naturelles, etc.). Les personnes qui en souffrent déve-
loppent un trouble émotionnel qui affecte gravement leur
qualité de vie. L’expérience traumatisante a causé des préjudices
physiques ou émotionnels entrainant par la suite des cauche-
mars récurrents, des flashbacks de l’incident, de la
colère et de
l’irritabilité ou un état dépressif.
QUAND L’ANXIÉTÉ
NOUS TIENT
par Marie-Claude Cazeau M.A.